Bonjour!

Tout d'abord, je vous souhaite une année 2021 bien moins mauvaise que celle de 2020. Que vos envies, rêves, passions débordent et surtout que vous puissiez sourire à pleines dents.

J'espère que tout le monde va bien ! Sans plus attendre, on passe aux remerciements, toujours un grand merci pour Gweeny et Cassandre pour leur amitié. Merci aux nouvelles et anciennes lectrices, nouveaux et anciens lecteurs aussi. Je vous remercie de lire cette histoire. Les petits fantômes aussi, je ne vous vois pas mais j'espère que vous êtes là :)

Niru: Merci d'être toujours au rendez-vous! Et de faire partie des fidèles! Je te souhaite une bonne année au passage!

Guest sans nom: Bonne année à toi aussi, et merci de continuer de commenter et de lire! Alors pour te répondre, j'ai d'abord choisi l'Afrique parce que pour un début je trouvais ça sympa de tourner dans ce sens du monde, puisqu'ensuite, l'Asie prendra une certaine place!

Alice et Rosalie chambrent leur frère mais c'est jamais bien méchants, j'aime bien quand elles sont espiègles.

Tu as raison pour les voyages, il y a tant de choses à apprendre et à voir que c'est difficile de tout retranscrire mais j'essaye du mieux que je peux!

Pour le palanquin, tu as un peu mal compris ma tournure de phrase, c'est vrai qu'il était tard... Le palanquin vient du tamoul et même si on retrouve des origines Indiennes, Chinoises, il existe aussi au Japon, mais je parlais du pousse-pousse oujinrikishaqui a été inventé au Japon est donc qui a remplacé le palanquin, car il est plus rapide et mobile. Qui lui-même change de nom si c'est utilisé par la famille impériale. Et c'est ensuite que le pousse-pousse se répand un peu partout. Voilà pour l'explication ! :) Et pour ce qui est de l'émeraude, j'avais précisé que les titres n'avaient pas de rapport avec les chapitres, juste que je les prends dans un ordre alphabétique et c'est surtout soit des pierres que j'apprécie ou juste des noms qui sonnent bien à mon goût! J'espère avoir répondu à tes questions!


Après une baisse de moral significative, je prends mon courage à deux mains pour vous pondre les chapitres, c'est vrai que j'ai eu un coup de mou et la mini pause m'a fait du bien. Je voulais réfléchir à l'accueil de cette histoire, je me suis longuement posée des questions sur l'intérêt de cette histoire, si ce n'était pas trop documenté, si vraiment l'intention de vous faire voyager n'était pas noyée dans un déluge de mots, et au lieu de vous porter vers un univers intéressant, je faisais plutôt l'effet inverse de vous dégoûter. Finalement, j'en ai conclus que je ne savais pas écrire autrement, j'aime imaginer des histoires , j'aime faire des recherches pour savoir si ce que je dis à un sens et si c'est correct et par j'apprécie vous expliquer un domaine qui pour moi mérite le détour. Alors peut importe si je n'ai pas un lectorat énorme, je continuerai à vous embarquer dans mon monde, par respect pour celles et ceux qui lisent et par orgueil aussi, je crois que cette histoire a du sens et je m'en voudrai de ne pas la finir, elle mérite une fin digne de ce nom.

Mes états d'esprit et d'âme étant passés, je suis désolée de vous avoir fait subir ça mais je voulais être honnête avec vous au risque de passer pour une mégère qui rêve de gloire et d'un lectorat... Seulement nous ne sommes pas ( nous ce n'est pas que moi, c'est toutes les personnes qui écrivent) des robots et même si on a choisi d'écrire, de se compliquer la vie et de prendre de notre temps pour partager quelque chose, on est des humains et parfois le peu de retour... fait vraiment mal. Certes, on ne nous a pas obligé et même si pour la plupart ce n'est pas dans le but de devenir le prochain Goncourt, un minimum pour arriver à se cibler est nécessaire et plaisant.

je vous laisse lire ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira, que vous m'en direz des nouvelles. Les prochains chapitres suivront plus ou moins le schéma habituel mais si il y a un changement significatif, je vous en ferai part!

N'oubliez pas de prendre soin de vous et des autres, comme d'habitude. Et on ne change pas une équipe qui gagne, souriez!

Bien évidemment, j'ai oublié de le faire tout au long des chapitres précédents mais les personnages appartiennent à Stephenie Meyer et j'en fais ce qu'il me plaît.

Kaname, qui apprend à dire ce qu'elle ressent même si c'est gênant.


Chapitre 12: Eudialyte.

Le soleil n'était pas encore tout à fait levé quand je me réveillai. Je n'étais pas tout à fait au maximum de mon énergie mais j'étais tout de même bien revigoré. La plupart des garçons avait ronflé comme des camionneurs, si bien que je m'étais retrouvé mieux dehors, sous un abri de fortune.

Je décidai de marcher un peu, la région était volcanique, au loin se dessinaient des collines plus ou moins importantes. Il y avait aussi le haut des montagnes avoisinantes, aux pentes raides et à la roche souvent à nu. On n'était pas loin du Mont Ibity qui renferme une diversité de faune et de flore fascinante. Joro m'avait dit qu'on pouvait y trouver une plante carnivore endémique ainsi qu'un petit arbre très utile pour faire faire des décoctions de feuilles, d'écorce ou de racines pour traiter la toux, le paludisme et la fièvre par exemple.

Je continuai ma marche matinale, je voyais du haut de mon monticule quelques rivière, les pistes rouges et ocres à perte de vue. Des rizières et des champs de légumes venaient donner une petite touche de couleur.

Le soleil commençait à se lever, je respirai, content de cette parenthèse «communion avec la nature.» Cela me faisait particulièrement du bien de me reconnecter avec ce qu'il y a de vraiment important.

Le village commençait à s'animer, les enfants jouaient d'un côté avec des cartons qu'ils traînaient au bout d'une ficelle, tandis que d'autres jouaient avec des petits camions fabriqués dans des boîtes en papier et des capuchons de bouteilles enfin les amoureux du ballon, s'amusaient avec le ballon fait en sacs et ficelle.

Je les aidai à fabriquer des cerfs volant, un sac, un peu de bois et de la ficelle, c'était parfait, les enfants riaient et courraient en jouant avec leur nouveau jouet. Je souriais attendri. Les autres de l'équipe sortaient peu à peu, je leur faisais un signe de la tête ou de la main pour les saluer.

Pour le petit déjeuner, on avait le droit aux restes de la veille et à du manioc doux, il y avait aussi du café et du rhum, surtout pour le chef. Joro se leva, il nous montra ses quatre fils.

— Vous allez les suivre, ils vont travailler à la concession, que Dieu bénisse votre labeur! Nous salua le chef avant de partir.

Les jeunes adultes prenaient des pelles et des barres à mine, d'autres des bougies. On les suivait sagement. Il était encore tôt et la plupart n'étaient pas encore sortis des méandres du sommeil.

On rentrait un à un dans le puit, on avait scindé les groupes en quatre, chaque groupe suivait un des enfants du chef. Je me retrouvais avec Emmett, Isabella et Jared, les autres étaient répartis comme suit, Alice était avec Embry, Kate et Quil, Jasper avec Seth et Jacob, Rosalie avec Leah, Paul et Rebecca.

Je passai derrière Emmett et Jared pour qu'ils puissent filmer la descente. Bella fermait la marche. Malgré les couloirs exigus, Emmett était comme un poisson dans l'eau avec sa caméra, Jared prenaient le son. Solofo, le fils aîné que l'on suivait, nous montra la roche.

— C'est une roche très friable. Il me montra des bougies, je les disposai sur le chemin pour éclairer le couloir.

— C'est généralement dans le kaolin, cette argile friable, en décomposition et réfractaire, où l'on trouve le plus souvent les plus beaux spécimens. J'expliquai à voix basse à Isabella.

Solofo donnait des coups de barre à mine, inlassablement il creusait. Il s'aidait de temps à autre avec sa bougie pour effriter la roche et voir ce qu'il trouvait. Dans le filon, la récolte est plutôt bonne.

— Le sacrifice n'a pas été vain, les pierres apparaissent, regarde comme elle est belle! Sourit à pleine dent Solofo.

Je regardai, il y en avait des faux mais une retenait l'attention de Solofo.

— Il y a plein de couleurs, c'est une polychrome! Très bien très bien.

On pouvait voir à la lueur de la bougie les yeux pétillants du fils aîné.

— Vous êtes où? Cria Joro.

— On est là, on t'attendait depuis tout à l'heure! Qu'est ce que tu faisais? S'exclama en retour le fils.

— J'étais avec l'élevage! Est-ce que le filon apparaît?

— Oui! On a déjà commencé à creuser!

— Très bien, très bien! Répondit Joro comme un mantra.

Il descendit dans le filon avec nous.

— Nous n'avons pas besoin de vendre des pierres pour se nourrir, nous avons les cultures et l'élevage. Là, comme nous avons besoin de construire d'autres maisons, on va chercher des pierres, en fonction des besoins du village. C'est surtout pour acheter des matériaux de construction.

L'après-midi se déroulait ainsi, l'équipe technique faisait des aller-retour pour avoir le maximum de prise possible et de clichés. A la fin de la journée, une grande fête se préparait.

— Qu'est ce qu'ils font? Isabella s'était matérialisée près de moi, elle se frottait les mains pour enlever la terre ocre qu'elle avait dessus.

— C'est une tradition chez eux, depuis l'origine de la société malgache, de pratiquer le retournement des morts, Joro m'a expliqué que son défunt père lui était apparu en rêve pour lui dire qu'il n'était pas bien dans son tombeau.

— Et en quoi ça consiste? S'étonna Rosalie.

— C'est une pratique ancestrale qui consiste à se réunir pour manger du zébus et autres mets, et pour danser et chanter. Une fois que tous les villageois ont rejoint le tombeau, les enfants dansent et aspergent de rhum les ancêtres.

Les hommes creusaient la porte du tombeau, ce rite était pratiqué depuis la nuit des temps dans les hauts plateaux.

— Comment s'appelle cette coutume? Emmett filmait tandis que Leah m'avait posé la question.

— C'est le famadihana, ce rite se situe dans la vieille coutume des «doubles funérailles» répandue en Asie du Sud-Est, dans l'Egypte antique mais aussi au Proche-Orient. Dans la philosophie malgache, les esprits des défunts ne rejoignent le monde des ancêtres qu'après la putréfaction complète du corps, qui s'étalait sur des années et après avoir accompli les cérémonies funéraires appropriées.

— Le rituel consiste à déterrer les corps ou les os des ancêtres pour ensuite les envelopper dans des linceuls frais; le lamba, de les promener en dansant autour du tombeau avant de les enterrer de nouveau. Termina Jasper.

— Cette pratique est devenue une grande festivité qui a lieu environ tout les sept ans, à ce moment, tous les linceuls de soie sont renouvelés. Mais comme ici, si une personne de la famille rêve qu'un ancêtre demande cette cérémonie, alors on enterre de nouveau le défunt.

On assista aux festivités, le lendemain, les villageois se réunirent à nouveau pour édifier une école. La semaine passée, Joro avait eu assez de pierres pour les revendre afin d'acheter des matériaux, ils avaient aussi pris des pierres des montagnes environnantes.

— Au nom du Dieu des ancêtres, j'enterre les pierres vivantes, les cristaux de lumière! Joro enterra une pierre, en levant les bras.

Je perçu une once d'incompréhension dans le regard de Kate.

— Les cristaux de lumière sont des cristaux quartz... Ils les enterrent au centre et aux quatre coins des fondations pour apporter la protection aux bâtiments. Le tout est arrosé de rhum.

Joro et les autres avaient l'air tout à fait serein pour la construction future, la récolte des pierres avaient été fructueuse.

— Vous pouvez aller voir le Mont Ibity!

Le Mont culminait à plus de 2000 m, on aurait pour à peu près trois heures d'ascension mais ça valait le coup. La montagne est réputée pour être particulièrement riche en minéralogie. Bon nombre des tourmalines extraites là-bas sont réputées.

Les villageois d'Ibity, situé au pied du mont faisaient du commerce de pierres, chaque lundi, ils se réunissaient, c'est aussi là que Joro et ses fils allaient vendre leur pierres.

— Les pierres sont ensuite triées à Antsirabé, les plus opaques seront sculptées ou resteront à l'état brut si leur cristallisation ou leur couleur présente un réel intérêt. Les autres seront taillées en cabochon car le nombre trop élevé de défaut n'autorise pas un facettage. Pour les plus belles, elles seront taillées et deviendront des gemmes. J'expliquai tout ça au groupe.

— Il faut aussi savoir que beaucoup d'amateurs aime les tourmalines tranchées. Les tourmalines polychromes sont coupées perpendiculairement au cristal, on obtient ainsi les fameuses tranches que l'on polie. Lors du polissage, on change régulièrement les meules en utilisant un grain de plus en plus fin. Cette pierre est très fragile, à cause des inclusions qui renferment des canaux creux et parallèles les uns des autres. Il faut donc faire attention lors du polissage. Ajouta Jasper en montrant une tranche de tourmaline.

— Vous voyez les zones concentriques de différentes couleurs? - Je montrai la tranche à la lumière - cela est dû aux phases successives de la croissance du cristal.

La journée était passée en un éclair. Nous avions tous convenu que le lendemain, on commencerait notre journée détente en allant visiter les lacs puis nous ferions la route vers une ville plus au sud.


Pov Bella:

Ce matin était doux, après avoir remercié chaleureusement le chef du village et les habitants, on repartait à vélo en direction des lacs. On prenait notre temps, le but n'était pas d'exploser un record du monde. On saluait les passants, des «Salama» retentissaient à coeur joie. Je m'extasiai des paysages sublimes, des pistes rouges, des rizières, des maisons colorées en terre rouge avec des toits en chaume... Je m'arrêtai prendre des photos. Le groupe parlait et profitait de l'instant présent.

Les pistes étaient vraiment fréquentées, on croisait des calèches, des piétons, des charrettes, des femmes avec des lourdes charges sur leur tête. Des écolières nous arrêtèrent pour nous vendre des petits bracelets qu'elles avaient confectionnés.

Le soleil commençait à taper, heureusement j'avais prévu de la crème solaire pour protéger ma peau blanche.

Notre première halte fut au lac Andraikiba. Pleins de petits kiosques s'y trouvaient pour vendre des pierres et des fossiles. On pouvait aussi louer des pédalos, le lac était fréquenté et c'était assez difficile de faire entendre raison aux vendeurs un peu trop insistants.

C'est un peu refroidis que l'on partait vers l'autre lac, celui de la légende dont parlait Leah. Cette fois-ci, à notre arrivée au mont, l'atmosphère était complètement différente, il y régnait un calme qui inspirait le respect des lieux imprégnés de sérénité. Le panorama sur le lac était superbe, la couleur de l'eau, bleu opaque avec des reflets intenses de vert qui contrastait avec les pins et eucalyptus aux alentours.

— D'après le guide, les eaux du lac changent de couleur dès qu'un événement important va se produire... Dit Leah énigmatique.

— J'ai aussi d'autre légende, vous voulez les entendre? Edward s'était rapproché de nous, on formait tous un petit cercle.

— Oui!!! On s'était tous exclamés à l'unisson, comme une bande d'ado à une colonie.

— Vous connaissez la légende qu'à raconté Leah, celle des Roméo et Juliette malgaches, pour rajouter une petite anecdote, les parents respectifs voyaient d'un très mauvais yeux l'union, car l'un était issu d'une famille royale tandis que l'autre d'une famille modeste. Ils se seraient malgré tout aimés et jurés que la mort, seule, pourrait les séparer. C'est alors désespérés par les persécutions venant de leurs familles et de leurs village, qu'ils se seraient enveloppés ensemble dans un tissu de soie avant de se jeter dans le lac. Leurs âmes se seraient alors matérialisées dans les troncs entrelacés d'un arbre poussant sur un rocher de la rive du lac.

— C'est beau... Commença Alice en regardant Jasper

— Une si belle histoire d'amour... Continua Leah qui avait les yeux rivés sur Jacob.

— Ouais mais moi je me serai battu contre tous! S'élança Emmett en montrant ses muscles!

— Et ce n'est pas fini, il y a une autre légende, le lac rappelle étrangement la forme de Madagascar, le lac virerait au rouge si un fait majeur est sur le point de se produire dans le pays... Ce qui lui donne une aura sacrée...

— Tu vois c'est ce que je te disais. Chuchota Leah, pour ne pas déranger.

— Il y aurait aussi une histoire étrange, connue de tous ici, un Chinois aurait bravé le fady d'ici et personne ne l'a revu depuis... Mais il y a aussi une autre version de cette légende, ce même homme aurait traversé la rive jusqu'aux arbres amoureux et aurait planté un couteau pour y graver quelque chose... Du sang aurait coulé et l'homme n'a quant à lui jamais pu rejoindre la rive... Depuis personne ne se risque à nager d'une rive à l'autre...

— Quel était le fady ? Demandai-je par curiosité.

— Il est interdit de manger du porc avant de se baigner! Répondit Edward en souriant.

— Je crois que le commandant Cousteau a exploré les fonds ici?

— Tu as raison Jazz, il voulait expliquer un phénomène inexpliqué, à la saison des pluies, le niveau du lac baisse et il augmente à la saison sèche... Pour les curieux, il y a une grotte habitée par des chauves-souris!

—Hiiii non! S'écria Alice.

— On a le temps de se reposer un peu? Rosalie nous montra des kayak et des tyrolienne.

— On n'a pas la même définition de repos! Plaisanta Seth.

— Wouuuh! Je suis partant pour de l'escalade! Emmett avait l'air de vouloir en découdre.

— Amène toi Swan! Le provoqua Jacob.

— Et c'est reparti... Dis-je en cœur avec Leah en soupirant. Les autres nous regardaient avec dépit.

Quant à moi, je m'allongeai, je me sentais comme dans une bulle apaisante, seul le petit vent me chatouillait les cheveux, c'était vraiment un de ces instants magiques qui resteront gravés dans ma mémoire.

Le van nous retrouva sur le chemin, la route allait être bien trop longue pour la faire à vélos, il fallait 2 jours en voiture pour se rendre à notre destination.

On se rendait à Ilakaka, à l'origine, cette ville n'était qu'une plaine où se trouvait un petit barrage sur une rivière. En 1998, on y découvrit un filon de saphir, dès lors, une véritable ruée vers la fortune se créa. Avant l'arrivée des prospecteurs, il y avait à peine une dizaine de maisons, depuis, des gens venus des quatre coins de Madagascar se précipitent avec une seule et même idée en tête: faire fortune grâce à la pierre précieuse. Sri-lankais et thaïlandais se sont installés sur place et ont ouvert des boutiques pour l'achat et la revente des pierres.

Même si en plus de vingt ans, la vie s'est un peu organisée, les habitations restent très précaires. La ville est devenue la cible des vendeurs en tout genre.

— Le statut de ville du Far West reste toujours collé à Ilakaka... Le site est considéré comme l'un des plus grands gisements du monde. Sur les 30 km de la zone d'exploitation, les saphirs sont extraits depuis des cavités de 25m de diamètre sur environ 8 de profondeur. Le problème, c'est que chacun veut sa part du gâteau, alors des cheminées bien plus étroites et plus dangereuses se font...

— Je vois c'est le problème du boom de migration, la ruée vers le saphir en somme.

— Exactement, on raconte qu'un blanc, un Vazaha, était venu chercher des sacs de sable puis en creusant, il s'est aperçu que ce sable contenait des petites pierres colorées, il repartit à Tana pour les faire expertiser et pour réaliser les formalités administratives pour obtenir une concession dans la rivière. Enfin surtout pour exploiter légalement ce qui semblait être un gisement de pierres précieuses.

— Je sens que ça ne s'est pas passé comme prévu? Fit Emmett en regardant Edward.

— Bien joué Sherlock... A son retour, quelle ne fut pas sa surprise de voir des milliers de personnes creuser à la pelle sur les rives du cours d'eau. La rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre.

— La diaspora Malgache et quelques grandes familles ont vite fait main basse sur le gisement, selon une loi, quiconque pouvait avoir le droit d'exploiter la terre tant qu'il loue le terrain à son propriétaire, finance l'exploitation du gisement et s'engage à racheter la production récoltée. Commenta Rosalie.

— Depuis, nombreux sont qui ont voulu profiter de la poule aux œufs d'or, c'est devenu ni plus ni moins le plus grand gisement à ciel ouvert. Et dans ses heures de gloire, il fournissait 70% des saphirs mondiaux. Continua d'expliquer Jasper.

D'après ce que les experts en disaient, je pensais qu'un gisement aussi réputé pour sa production se manifesterait par un va et vient incessant de camions bennes ainsi qu'un bal de pelleteuses. Mais rien de tout cela, devant moi, ce que je voyais de plus sophistiqué était une pompe à eau à moteur thermique, qui avait probablement été réparé une bonne dizaine de fois.

Le but de tout cela était d'atteindre le lit primaire de la rivière qui se situe à peu près 25 m sous le niveau zéro. Les mineurs doivent dégager, à la pelle, 25 m de sable stérile, qui ne contient aucune pierre.

Le tournage pouvait débuter, je commençai à comprendre l'organisation. Il suffisait de remonter le filon en suivant le lit de la rivière puis les mineurs creusaient des «trous de saphirs» de 5/6m. Une fois le liquide atteinte, ils pompaient l'eau puis recueillaient des sacs de sables qui eux, étaient remontés pour être nettoyés et tamisés.

Une fois le trou déclaré épuisé, ils continuaient avec un trou adjacent en rebouchant le trou qu'ils venaient d'épuiser.

Je regardai ce travail avec beaucoup d'admiration, c'était un vrai travail de fourmis.

— Ici, la main d'œuvre est nombreuse et peu onéreuse... Me dit Alice en regardant les travailleurs.

— Mais la mine fait vivre des milliers de familles venues d'un peu partout de l'île. Les mineurs sont payés un petit peu plus que le salaire de base local.

— Je n'ose même pas imaginer le montant...

Autre spectacle saisissant, des enfants regardaient probablement leurs parents travailler, ils jouaient au foot ou glissaient sur les immenses tas de sable, c'était un vrai terrain de jeu à ciel ouvert.

Je me déplaçai vers le lit de la rivière, là les femmes étaient mises à contribution pour aider les hommes à nettoyer et tamiser le substrat, au mieux, d'après Edward, il y aurait quelques grammes de pierres pour dix sacs de sables tamisés. C'était presque une aiguille dans une botte de foin.

— On trouve pas moins de huit couleurs de saphirs différents ici... Du rouge, du jaune, du bleus, du vert, du multicolore comme de l'incolore, même du saphir étoilé! Mais pas seulement, il y a une pléthore d'autres pierres qui seront vendues séparément. Malheureusement, il y a beaucoup d'insécurité, les gens veulent absolument devenir riche et ne reculent devant rien.

— Des gens ont de la chance et ils s'enrichissent un peu, d'autres sont ruinés par l'achat de matériel. Pas plus tard tout à l'heure, nous avons rencontré des personnes qui ont tout perdu à cause de la guerre civile. Puis ils ont donné le reste de leurs économies pour trouver des pierres à revendre, pour acheter leur billet de retour. Expliqua Alice avec tristesse.

— C'est pourquoi, des gens se rendent à Tuléar, cette ville balnéaire où les vendeurs cherchent à se faire de l'argent en vendant des pierres aux touristes qui souvent, n'y connaissent pas grand chose. Pas mal d'entre eux se font avoir parce que ça brille... Edward avait l'air consterné.

Je constatai que la taille des pierres se faisait aussi sur place, des lapidaires et des tailleurs s'étaient installés. Les grandes familles de la Diaspora avaient débauchés les meilleurs tailleurs. Les pierres sont triées, valorisées, taillées sous diverses formes et proposées aux acheteurs et négociants du marché mondial et autres collectionneurs qui possèdent tous des intermédiaires sur place. Jasper en faisait partie, c'est pourquoi il était parti négocier quelques saphirs sous l'oeil d'Embry, mon deuxième cameraman.

J'avais une drôle d'impression en prenant mes clichés, j'avais une sensation de grandeur, le pays regorgeait de ressources naturelles, de matières premières, de terres vierges au potentiel inexploité mais surtout la richesse de sa population, de ses sourires, de l'accueil chaleureux et de leur dévotion... Et pourtant avec de tels atouts, cette population était réduite au tiers monde, voir pire. Il était clair que les familles riches et les étrangers tirent seules des bénéfices de cette richesse qui devrait profiter à tous.

C'était incompréhensible et navrant. Ce que nous jetons, eux le recyclent, le réutilisent, le réparent et si cela peut se faire ils le réparent de nouveau. Après trois pays, mon constat était le même, ils redoublaient d'inventivité, de débrouillardise et de générosité. Ils s'accommodent de ce qu'ils ont et s'en satisfont.

On ne resta pas longtemps, une journée de tournage avait suffit pour tout filmer. On partait pour Tuléar en français et Toliara en malgache. La journée avait été longue mais je trouvai encore le temps d'aller voir le petit marché aux coquillages . Le bazar be, le grand marché de Tuléar est très animé. D'après un proverbe, on dit que c'est une ville qui ne dort jamais. Cela me rappelait une autre ville...

Les étalages de viandes, légumes, fruits, poissons et en fait tout ce que l'on peut imaginer de quincaillerie bon marché, on trouve de tout au bazar be. L'ethnie majoritaire de Tuléar sont les Vezo même si les autres ethnies viennent dans la grande ville pour y trouver des emplois. Les Antandroye du sud ont quitté leur brousse pour tirer les posy posy. Les plus anciens sont tirés par la force des bras et les nouveaux par des vélos.

J'étais contente de retrouver le confort occidental dans un hôtel. Une douche ne serait pas du luxe. Après un bon repas, personne ne rechigna pour aller dormir directement. Le lendemain on avait notre vol pour Dar es Salam. Edward nous avait dévoilé la destination surprise lors du repas. Il nous avait dit que l'on ne pouvait pas ne pas voir les tanzanites. J'étais impatiente d'aller voir la Tanzanie quoi de mieux pour finir notre périple africain?

C'est prise d'un nouvel élan de curiosité et de fraîcheur que j'arrivais avec l'équipe à Dar el Salaam, bien que la capitale administrative soit Dodoma, l'ancienne capitale reste le centre économique. En plus, il était bien plus facile de reprendre un vol pour le Kilimanjaro.

Nous nous dirigions directement vers notre destination. Je regardai éblouie le célèbre volcan aux neiges de moins en moins éternelles. Il dominait les terres d'Afrique majestueusement. Je regardai mes camarades, je n'étais pas la seule à être sous le charme. On avait roulé vers une ville du nom de Moshi.

Alice s'était chargée de réserver dans un Lodge, nous étions chanceux, on était les seuls pensionnaires. Les chambres étaient petites mais la terrasse et la vue sur le mont nous faisait oublier ces petits détails.

Le Kilimandjaro était fascinant avec ces trois sommets, à l'ouest le Shira, à l'est le Mawenzi et au centre le Kibo, avec son point culminant appelé pic Uhurul, comme il est connu ici. Entre le pic à l'est et le Kibo se trouvait une immense plate-forme de toundra que l'on appelait la selle. La ville de Moshi se trouvait à quelques kilomètres de l'entrée principale du parc, la Marangu Gate.

Je me perdais rêveuse en regardant la montagne. J'aurai aimé prendre le temps d'aller en faire l'ascension mais je savais que la route la plus courte durait tout de même cinq jours. Je soupirai en sortant de la chambre, il fallait décidément que je revienne.

Jasper s'était chargé de louer les véhicules, on serait répartis en groupe. On arriva dans le village où se trouvait le gisement. Il est partagé en quatre blocs sur environ 20 km. Les trois blocs sont exploité par des mineurs indépendants et le dernier est exploité par une société Sud Africaine, à l'instar des mineurs, la société avait de gros moyens techniques qui permettaient de creuser très profond.

J'étais dans la voiture avec Edward, Rosalie, Jasper, Emmett et Leah, je me perdais dans la contemplation des paysages, la savane avait remplacé les forêts denses proches du Kilimandjaro. La steppe Massaï, aride et désolée. La plaine autour de la ville où se trouve le gisement ne produit rien, il n'y pleut qu'en de très rares occasions, il n'est alors pas possible de cultiver des bananes ou du maïs comme c'est le cas à quelques dizaines de kilomètres de là. La localité vit alors grâce à des approvisionnement pour d'eau, de nourriture, vêtements et ustensiles...

L'aspect de la ville était bien moins attrayant, la ville minière typique des westerns, poussière, sécheresse...

— La légende Massaï la plus répandue est que ce sont les Massaï, les bergers nomades qui auraient été les premiers admirateurs de la tanzanite. Après un violent orage, un éclair aurait fendu la savane et un feu de brousse se propagea. Les nomades prirent peur et s'enfuirent. A leur retour, ils trouvèrent sur le sol des pierres bleues très brillantes. Il faut savoir que la pierre a une couleur « Coca Cola», ce mélange de bronze, gris-brun et quand on chauffe la pierre à plus de 600 degrés, la couleur bleuté apparaît. Nous raconta Edward, qui avait le don d'animer les conversations par ses histoires.

— La première dénomination géologique de la tanzanite était la Zoïsite, Le gemmologue A.G Werner l'appela ainsi. Et c'est la maison Tiffany Co, plus exactement Henry B. Platt, l'arrière petit-fils de Louis Comfort Tiffany qui créa le nom de tanzanite. Ajouta Rosalie.

— Je me permets d'ajouter quelques détails: c'est en 1967 qu'un certain Manuel de Souza mis la main sur cette pierre, il alla à Arusha pour l'expertiser. C'est John Saul, un géologue qui travaillait sur place qui envoya des échantillons à son père à New York. Celui-ci les porta chez le joaillier Tiffany qui la baptisa, comme tu l'as dit Rose, tanzanite. Selon lui, le nom «zoïsite» était trop proche du mot «suicide» en anglais.

On arriva dans la village, beaucoup de Massaï était présent.

— Ne soyez pas surpris, c'est une des singularité de cette pierre, le commerce est détendu à 95% par les Massaï comme les mines sont situées sur leurs terres. La tanzanite a largement contribué à faire la fortune de ce peuple qui placèrent leur argent dans des troupeaux, motos, montres en or et qui ont construit des immeubles modernes à Arusha, ils sont de redoutables négociants, avisés et intraitables pourraient les définir. Nous expliqua Edward qui avait perçu mon trouble.

Le tournage pouvait commencer, l'autre équipe nous avait aussi rejoint. Ici, les habitants ne parlaient pas le swahili mais le maa, la langue des Maasaïs, littéralement, ceux qui parlent le maa.

Ce peuple semi-nomade composé de guerriers et d'éleveurs sont probablement le peuple les plus connu d'Afrique de l'Est. Nous avons en tête leurs silhouettes longilignes aux tenues rouges et colorées qui se découpent sur l'horizon au cœur de la savane.

Un homme avançait vers nous. Il était vêtu d'une fine couverture rouge vive pour couvrir son torse, une autre bleu roi nouée autour des hanches. De nombreux bracelets de perles multicolores aux avant-bras et aux chevilles scintillaient. Il portait aussi des boucles d'oreilles en demi-lunes faites de métal et de cuir. Il avait des yeux perçants, le Moran, le jeune guerrier, se présenta, il s'appelait Leiyio et serait notre guide.

Sidai kinotote ( Enchanté). Salua Edward, on fit pareil avant que le guerrier ne hoche la tête en retour.

Supai papa, takwenya? ( Comment allez-vous).

Eepa, asher, supai siye? (Bien merci, et vous?). Répondit Edward avec aisance.

Eepa. Asher. Le guide bascula en swahili, Edward et Jasper nous traduisaient au fur et à mesure leur conversation.

On les suivait calmement, je me retrouvai entre Rosalie et Kate.

— Combien de langues parle Edward? Fis-je curieuse en regardant Rosalie.

— Oulà, vaste question... Disons qu'il se débrouille dans pas mal de langues, pour être poli et c'est grâce à cela qu'il a gagné la confiance de nombreuses personnes. Jasper quant à lui couvre surtout l'Asie.

— Et vous? Je regardai maintenant les deux filles.

— Je parle espagnol et italien. Répondit Kate.

— Allemand, italien, français et russe pour moi. Et toi Bella?

— Le japonais, le français, le chinois et l'arabe. Enfin j'ai du beaucoup perdre en arabe, j'avais appris le littéraire pour finalement me rendre compte qu'il ne me servait pas dans la rue.! Je soupirai.

— Je me suis fait avoir comme ça aussi! S'exclama Alice qui nous avait rejoint.

— Et toi Alice?

— Je me débrouille en chinois, en français, en portugais, en arabe et je parle un petit peu le grec.

— On forme une bonne équipe, à nous tous, on devrait presque pouvoir couvrir le monde! Plaisantai-je, même si j'étais rassurée que l'on soit bien entourés, c'était agréable de pouvoir instaurer un climat de confiance en parlant un peu les langues, j'enviai Edward d'avoir eu le temps et les capacités de pouvoir en apprendre plusieurs. J'avais conscience aussi qu'une vie ne suffisait pas pour parler parfaitement une langue mais se rapprocher d'un niveau courant n'était pas déplaisant.

La concession de Leiyio était entourée d'une palissade en bois pour éviter les intrusions. Les galeries étaient creusées dans du graphite qui se compose d'une multitude de plaquettes parfaitement lisses capables de glisser l'une sur l'autre, grâce à ce procédé, on utilise naturellement le graphite dans le domaine des lubrifiants industriels. Je pensai à ce petit bidon de lubrifiant fait à base de poudre de graphite que j'avais dû utiliser pour graisser ma serrure, je savais que les minéraux nous étaient utiles au quotidien mais si j'avais des doutes, j'en avais maintenant la confirmation. La descente se faisait à la verticale sur 40 ou 50 m, les galeries faisaient des dizaines de kilomètres de longueur.

— Le graphite est formé de carbone cristallisé presque pur qui est un minéral très très dur, qui n'est pas sans rappeler le diamant, qui est aussi un minéral du carbone. Nous informa notre guide.

En descendant, on croisa des mineurs indépendants qui sont embauchés par Leiyio et son clan.

— Pour chaque mine, il n'y a que quelques hommes qui peuvent manipuler les explosifs. Continua-t-il.

— Ils ont peu de formation, mais ils manipulent malgré tout la dynamite avec un naturel déconcertant. Commenta Jasper.

Une alarme retentit pour prévenir la détonation, les mineurs fuient l'explosion qui parfois créé l'effondrement de tunnels voisins . L'air était un peu suffocant, ce n'était pas du luxe de remonter à la surface.

Plusieurs détonations explosaient dans la journée. Beaucoup de mineurs furent recrutés fortuitement. Il fallait maintenant enlever les gravats. Les hommes étaient fouillés à l'entrée, pour s'assurer qu'ils ne portaient pas d'armes.

L'appât du gain pouvait entraîner des querelles et Leiyio ne voulait pas prendre le risque que des coups mortels soient portés. Les hommes en surplus étaient payés 7$, pour eux c'était une petite fortune.

On les filmait descendre un par un , une lampe frontale improvisée sur le front. Les gens se bousculaient pour être le premier à potentiellement trouver fortune. Ils vont littéralement former une chaîne humaine pour se passer des sacs de gravats remontés depuis le fond.

— Combien de temps vont-ils travailler?

— Environ 18 heures. Mais je suis confiant, on trouvera de la tanzanite.

— Les mineurs ne sont pas, pour la plupart, grossistes. C'est pourquoi ils n'ont pas le droit d'exporter eux même les pierres. Seul ceux qui ont une licence peuvent le faire. Expliqua Jasper.

— Quand on suspecte la présence de tanzanite, je descends moi même pour vérifier. Il nous arrive parfois que nos galeries rejoignent des couloirs d'une autre concession, à ce moment, on coule du béton pour obstruer le passage et éviter les problèmes.

On redescendait filmer tout ça, dans les profondeurs, la chaleur était étouffante, il devait bien faire 50 degrés et l'air nous manquait.

— La tanzanite est pour eux comme une drogue. A l'approche de cette pierre, les hommes s'excitaient et étaient comme fiévreux. On appelle ça la fièvre bleue. Chuchota Edward à mon oreille. Ce simple geste me fit frissonner, je sais bien que c'était la première fois que l'on avait cette proximité et que c'était à cause de l'endroit exigu dans lequel on se trouvait. Mais pourtant, je ne pus refréner ce petit frisson.

— A l'approche d'une poche de tanzanie, on dit qu'il y a une odeur particulière qui se dégage. Renchérit Jasper.

On voyait les mineurs fouiller dans la roche, perçant et creusant.

— Il est rare de trouver un grand cristal de tanzanite, la nature n'en produit que très peu. En plus de la dynamite qui fait beaucoup de dégât, elle brise, fracture et disperse les cristaux. Ce qui rend la taille difficile. Expliqua Rosalie.

Leiyio donna un cristal que les mineurs venaient de trouver à Edward. Celui-ci approcha sa lampe, collant le cristal.

— Comme vous pouvez le voir, la couleur change suivant l'axe depuis lequel on regarde le cristal. Regardez.

On se rapprochait comme on pouvait du cristal, je voyais des nuances de bleu, de rouge et de mauve à chaque fois qu'Edward tournait la pierre pour nous montrer.

— On appelle ça le pléochroïsme, la faculté d'un cristal à absorber différemment la lumière et du coup, de présenter diverses colorations suivant la direction des rayons lumineux. - Edward me passa un cristal. - Essaye.

Je fis moi-même tourner le cristal sous la lumière constatant avec émerveillement ce changement de couleurs. Je passai le cristal à Leah qui émit des petits gloussements admiratif.

On ressortait de la concession, Leiyio nous emmena vers d'autres MassaÏs.

— Quand on veut acheter des lots importants de pierres, que l'on n'a pas de concession, on se réunit pour discuter du prix que l'on est prêt à mettre.

Ils tenaient tous un petit téléphone à clapet pour calculer. Maintenant, on va négocier.

On suivait Leiyio et les siens dans une maisonnette en bois de fortune, là-bas se trouvait un autre mineur.

— On a troqué nos lances pour des objets de gemmologies. Expliqua-t-il.

Un autre Massaï était en négociation avec le mineur.

— Toi, tu es très cher, tu crois que l'argent tombe du ciel? Il calculait avec son téléphone à clapet.

— Mais je te fais un prix d'ami, j'ai besoin du fric pour réinvestir dans la mine! Gronda le mineur.

— Ffff. Ok mais tu mets une pierre en plus pour le prix. Le guerrier ne lâchait rien.

— C'est à toi. Conclut le mineur en recomptant son argent.

Ils se serrèrent tous la main, faisant tinter les bracelets des guerriers. Les trois Massaïs rencontrés repartirent en moto.

— Où est-ce qu'ils vont? Demanda Emmett à Leiyio.

— Ils vont au comptoir le plus proche, à Arusha. On peut y aller si tu veux. Tu laisses les autres filmer ici et nous on va voir là-bas? Proposa le guerrier à Edward.

Après réflexion et une petite discussion entre nous pour nous organiser, on avait conclut qu'Edward, Rosalie,Seth et moi irions à Arusha pour filmer la négoce dans la grande ville.

On se retrouvait dans un comptoir, les trois Massaïs s'y trouvaient déjà. Les deux hommes responsables du comptoir étaient vraisemblablement européens. On obtint l'autorisation de filmer. Les cinq se dirent bonjour, en se serrant une fois la main comme si ils débutaient un bras de fer et ensuite en le faisant à l'occidental.

— Vous avez des pierres?

— Oui on en a à vendre, vous en voulez?

— Oui, bien sûr. Quoi de neuf dans les mines de tanzanites? Enchaîna le patron.

— Rien de spécial. Fit évasif le massaÏ.

— Il y a des pierres?

— Oui oui, il y en a. Le guerrier sortit d'un mouchoir la pierre brune.

— Et celle-là, elle vient d'où?

— D'une mine. Continua le massaï, toujours sur un ton évasif.

— Tu ne veux pas me le dire? C'est ton secret? Insista lourdement le patron.

— C'est cela, c'est mon secret.

Comprenant qu'il n'obtiendrait pas d'autre réponse, il commença à regarder la pierre.

— Et vous en avez d'autres?

— Oui, oui il y en a encore beaucoup.

La transaction fut faite en un rien de temps, les salutations en maa se firent, puis ils partirent, avec un sac rempli de liasses de billets. Les gemmologues triaient les pierres qu'ils venaient d'acheter. Ils nous montraient une pierre taillée.

— Là, c'est ce que l'on appelle une triple A, la plus haute qualité. Il existe aussi la double A et la A.

La couleur était magnifique. Il y avait plusieurs tailles, des triangulaires qui plaisaient beaucoup sur le marché américain, ainsi que la taille princesse. C'est très moderne. Puis la taille émeraude. On pouvait clairement voir deux couleurs dans la pierre, parfois on en voyait trois.

— Si le cristal présente trois teintes principales selon trois axes de symétrie géométrique, c'est à dire que lorsqu'on prend une pierre et qu'on la bouge, on peut voir trois reflets, on appelle ça le trichroïsme. Nous documenta Rosalie.

— Dans toutes les pierres, on voit toujours le bleu et le violet. On va utiliser un dichroscope pour séparer les différentes couleurs dans une pierre et qui sont invisible à l'oeil nu car elles sont mélangées. Cela permet d'observer le pléochroïsme dont je vous ai parlé.

Leiyio nous emmena chez un tailleur. Une grande partie des tanzanites sont taillées ici. Beaucoup d'indiens sont venus s'installer à Arusha nous avait-il informé.

— Après l'extraction de la mine, ces blocs vont être pré taillés en forme de pierre par un disque diamanté. Cette opération sert à donner une forme à la pierre et enlever les inclusions. Ensuite la pierre va être facettée puis polie. Juste après le polissage, elle est chauffée à 600 degrés pour faire disparaître la teinte marron. Et à ce moment, il ne reste que l'aspect bleu-mauve. La chaleur ne fait rien de plus que d'enlever la teinte. Expliqua avec passion l'entrepreneur.

— Il existe aussi des tanzanites à l'état naturel qui n'ont pas besoin d'être chauffées mais c'est très rare. La grande partie des pierres sont vendues lors de la grande vente annuelle de Tucson dans l'Arizona.

Cette fois-ci c'était Alice qui rentrait en scène, elle voulait directement négocier pour avoir des pierres. Elle ressortit toute guillerette quelques minutes plus tard. J'observais le frère et la sœur qui semblait communiquer silencieusement en un regard. Je trouvais ça stupéfiant.

— N'y prête pas attention, on se comprend à force de se côtoyer. Me fit remarquer Rosalie.

J'avais beau réfléchir, je n'avais jamais vraiment établi ce genre de regard avec mon frère. Même si ils nous arrivaient de se comprendre sans se parler, là, on aurait presque dit qu'ils se parlaient par télépathie! Comme si Edward pouvait lire dans les pensées! Me fit remarquer ma conscience en ricanant.

— Malheureusement, la pierre a subit une baisse sur les marchés internationaux à cause des rumeurs. M'indiqua Leah qui marchait à côté de moi.

— Ah oui? J'étais surprise, pour moi, la tanzanite se trouvait en deuxième position derrière le saphir dans les ventes de pierres bleues.

— J'ai longtemps entendu dire que les gens se méfiaient car certaines mauvaises langues prétendaient que les pierres avaient financé le groupe Al-Qaïda. Ce qui a été démenti par la suite...

Je haussai les épaules, c'est toujours les rumeurs qui sont le plus à même de détruire les choses.

Edward nous indiquait de faire attention, des petits comptoirs de vente envoyaient des brookers piéger les touristes néophytes.

— C'est la ville principale pour le départ des safaris, alors les femmes sont souvent envoyées dans la rue. Le propriétaire confie les gemmes en fixant leur prix, les pierres vendues lui seront alors payées. La différence entre la vente et le prix fixé sera la rémunération du brooker. Les pierres non vendues en fin de journées seront rendues au propriétaire. Expliqua Edward.

— On trouve de tout dans les rues d'Arusha sauf de la tanzanite. Les arnaqueurs utilisent de la cordiérite ou de la iolite qui par leur couleur bleue peuvent être confondues avec la tanzanite. Nous éclaira Alice.

— Les arnaqueurs proposent aussi des imitations en verre bleu sans aucunes inclusions dont la couleur est très proche de la tanzanite. Illustra Rosalie en sortant un de ses petits bouts de verre de sa poche.

— Mais alors comment faire pour ne pas se tomber dans le panneau?!! S'égosilla Leah.

— Le mieux, c'est de ne pas acheter dans la rue, si toutefois tu voudrais le faire, alors le seul moyen est d'utiliser un appareil qui déterminera l'indice de réfraction de la pierre. C'est le rapport entre la vitesse de la lumière dans l'air et sa vitesse à travers la gemme. Edward avait repris son ton moralisateur. Il avait du mal à cacher son incompréhension face à ceux qui achetaient sans réfléchir dans la rue.

— L'indice de réfraction est propre à chaque pierre, pour la tanzanite, il se situe entre 1.691 et 1.7. Ajouta Rosalie en riant devant la mine saoulée de son frère.

— C'est de la protection basique! C'est instinctif de savoir qu'il ne faut pas acheter à n'importe qui! Se justifia Edward.

— C'est vrai qu'il y a pas mal de comptoirs sérieux ici...

— Oui! Même si les fonctionnaires du Ministère des mines se déplacent pour aller dans les comptoirs, il reste quelques pierres à la vente sur place. Continua Edward en ronchonnant.

— Comment cela se déroule? Demanda curieuse Leah.

— Les fonctionnaires se déplacent pour les formalités de contrôle du nombre de pierre et du poids. Après la pesé, les sacs sont scotchés puis mis dans une boîte spéciale scellée par de la cire. La boîte ne sera alors plus ouverte sur le territoire. La taxe est basée sur la valeur déclarée des pierres. Énonça nonchalamment Edward.

— Sans oublier qu'ici, le transport est à la charge de l'exportateur, les pierres sont donc sous sa responsabilité jusqu'à l'aéroport. De là, l'intermédiaire, une fois arrivé, pourra s'acquitter des taxes et formalités en fonction des lois douanières de chaque pays. Compléta Alice avec malice.

On retournait avec les autres, il fallut en tout et pour tout, deux jours pour tout filmer. Nous étions satisfaits des images et des photos que nous avions. On rentrait dans notre lodge à Arusha. C'était exténuée mais satisfaite de ma journée que je m'étalais sur mon lit.

J'étais en train de regarder des photos paresseusement, le voyage ici avait été bien court mais cela faisait déjà presque 4 jours.

— J'aurai bien aimé rester plus longtemps... Soupira Kate, c'était devenue ma binôme de chambre depuis deux jours. C'était une fille gentille et timide. Mais une fois qu'elle était sortie de son cocon, elle était vraiment drôle et je m'entendais très bien avec elle.

— A qui le dis-tu... J'éteignais mon appareil et le rangeai soigneusement dans mon sac à dos.

On devait se retrouver pour dîner, je traînai un peu des pieds. Emmett était à côté de moi et je sentais qu'il était dans le même état d'esprit. C'est un peu morose qu'on s'installa à table.

Les Cullen frère et sœurs rayonnaient... A croire que la fatigue n'avait aucune influence sur eux. Je soufflai encore plus dépitée, je devais avoir une tête de zombie alors qu'eux irradiaient de fraîcheur. Moi jalouse? Naaaaaah pas du tout! Je fis taire ma conscience. On buvait de la bière de banane, une boisson produite par la fermentation de bananes. Ici il y en avait des jaunes et des rouges. Cette boisson s'appelle le kasiksi en République démocratique du Congo et est très populaire chez les Bashi, un peuple du Sud-Kivu.

— Je suis conscient que vous êtes fatigués, et que nous avons un rythme soutenu. J'ai beaucoup réfléchi et avec Alice, qui m'a aidé à tout organiser, nous nous sommes dit qu'il fallait un peu bousculer l'emploi du temps.

Je le regardai effrayée, si on continuait de faire un trek, j'allais sûrement mourir avant d'atteindre le Sri Lanka.

— C'est pourquoi je voulais vous annoncer...


Pas de lexique et sûrement des fautes, je suis toujours autant désolée, je ne suis pas (encore) superwoman avec une super vision.

J'avais aussi une idée pour une autre histoire, j'avais pour projet de vous proposer un vote pour savoir si vous seriez partantes pour me suivre dans un tout autre domaine et qui serait en forme d'un prologue participatif, j'entends par là qu'après votre vote, selon l'accueil du prologue, je le transformerai en histoire complète. Pourquoi faire ça me direz-vous, si j'ai envie de poster autant le faire? Mais je vais vous dire pourquoi, j'aime l'idée d'interargir avec vous et aussi, je dois le dire, je crois que mon moral en prendrait un coup si il faisait un flop. Donc je préfère jouer la carte de la prudence, quitte à revenir bien plus tard avec une histoire. J'hésite encore entre rentrer à jamais dans ma grotte ou prendre un temps pour réfléchir à tout ça, car je prends les choses à coeur mais c'est normal quand on veut faire plaisir?

Bref vous savez tout, je vous remercie de tout cœur en tout cas pour votre soutien et je crois que j'aimerai vous demander des coucous, ça fait du bien au moral! Et n'hésitez surtout pas à me dire si vous avez des remarques ou des avis ! Je réponds toujours :)