Bonjour à tous et toutes!
J'espère que tout le monde va bien! On commence par les remerciements!
Gweeny, Alex, merci comme d'habitude, vous êtes toujours là pour me remonter le moral et me rassurer si je prends du retard! Même si je vous parle tous les jours, j'espère que vous savez que vos commentaires me font toujours sourires rires et me touchent!
Une inconnue: Ne t'en fais pas pour le retard! Tout le monde a sa vie et la vie réelle passe en premier Je suis contente de te retrouver en tout cas, j'espère que tu vas continuer à te retrouver dans les pays décrits! A tout bientôt et merci pour tes commentaires !
Inconnue sans nom: Haha, je n'ai pas pour projet de faire un carnet de voyage complet mais être sur place c'est un grand oui! J'essaye au maximum de vous faire rentrer dans la valise ! Merci pour ta review en tout cas :) Et j'espère, je crois que c'est toi qui est spécialiste dans l'Asie du Sud-Est? Que je ne vais pas trop dire de bêtises même si j'embellie les choses.
So: Hey! Merci pour ta review, je continuerai au possible de donner des détails ! Je suis en tout cas ravie que tu sois toujours parmi nous et que tu apprécies la lecture!
Pour les petits fantômes, merci de lire! Comme je disais à inconnue sans nom, j'embellie certaines choses parce que je veux nous faire rêver et que cette histoire n'a pas pour vocation de pointer tout ce qui ne va pas dans les pays. Alors il y aura des sujets dont je ne parlerai pas comme le tourisme sexuel ou ce genre de choses!
Je me suis posée la question à savoir si je ne vous fais pas trop faire de tourisme mais en y réfléchissant, je trouve ça aussi agréable de passer du temps dans les pays au lieu de ne faire que le sujet pierres précieuses! Donc soyez prévenus/prévenues, je vais continuer de faire le guide!
Il y aura un mini lexique en bas, mais rassurez-vous rien de méchant, quelques précisions c'est tout ;)!
L'écriture a pris du retard, je n'ai plus de chapitres d'avance mais je compte bien y remédier! Donc pour le moment je ne pense pas avoir des grosses coupures. Ces derniers temps, (je vais ouvrir une parenthèse racontage de vie), le moral n'était pas au beau fixe, cette histoire qui aurait simplement dû être pour le plaisir sur un sujet que j'affectionne, va devenir une histoire hommage. Je n'en dirai pas plus parce que c'est mon petit jardin secret mais en tout cas, en tant qu'hommage, vous pouvez être certaines/ certains que je vais aller jusqu'au bout et que je le ferai de tout cœur.
Les personnages ne m'appartiennent toujours pas, je ne fais qu'imaginer des histoires avec ceux de S.Meyer.
Prenez soin de vous et des autres, je le dis jamais assez mais souriez!
" Ladies and gentlemen, Mesdames et messieurs, c'est votre capitaine qui vous parle, merci d'avoir choisi KanameAirlines, nous allons atterrir vers notre direction, la température extérieure est agréable. J'espère que vous passez un bon moment sur notre vol et que vous allez revenir très bientôt. Attachez vos ceintures, redressez les tablettes, installez vous confortablement et bonne lecture! "
Kaname.
Chapitre 14: Fuschite.
Nous arrivions à Katukurunda, j'avais quelques contacts pour atterrir sur cet aéroport militaire mais néanmoins ouvert au public. Encore quelques kilomètres et nous débarquions à Beruwela, une station balnéaire. Les marchands arabes s'y installèrent au VIII ème siècle. La troisième ethnie du Sri Lanka, les Maures, vivent encore nombreux. La plupart d'entre eux sont marchands de pierres précieuses. Les autres avaient carte blanche pour cette journée. Je leur avais toutefois proposé les plages aux alentours et pour les plus énergiques, une balade en bateau sur la rivière Madu Ganga, en pleine mangrove.
Non loin de là se trouvait aussi la ville de Galle, c'était une véritable bijou architectural aux influences coloniales diverses.
Je trouvai que le Sri Lanka était un pays très intéressant à observer. La population pour la plupart Cinghalais, Tamouls et Maures était incroyablement tolérante, ils nous donnaient une véritable leçon sur le respect et l'harmonie que l'on peut avoir les uns envers les autres.
— C'est moi ou la population est vraiment bienveillante? Demanda Emmett en me regardant.
— Non, tu as raison, les Sri-lankais sont vraiment indulgents, respectueux et surtout pudiques.
— C'est ancré dans leurs traditions, ils sont merveilleusement pacifiste. La population est majoritairement bouddhiste et hindouiste. Si je peux me permettre, je soulignerai quelques règles à respecter. Nous indiqua Jasper.
— Parfait, on t'écoute! Je l'encourageai.
— Tout d'abord, n'oubliez pas d'entrer tête et pieds nus dans les monuments religieux et éviter de s'habiller complètement en noir. Dans les temples bouddhistes, il y a un code couleurs, le blanc est symbole de pureté et le noir de l'ignorance. Il est bon d'acheter quelques fleurs à l'entrée. Surtout, ne tournez jamais le dos à Bouddha si vous voulez prendre des photos. Il faut aussi éviter de photographier les moines. Énuméra Jasper.
— Il est convenu d'utiliser seulement la main droite, pour saluer ou manger par exemple, malheureusement pour les gauchers, la main gauche est impropre. Rajoutai-je.
— C'est tout? S'amusa Alice.
— Ce sont quelques règles primordiales pour être respectueux. Répondis-je un peu bourrin.
— Je plaisantais Ed... Ne me regarde pas comme ça! S'excusa Alice en levant les mains en signe de paix.
Je levai les yeux au ciel pour toute réponse.
— J'ai proposé le programme... Si vous êtes intéressés par du tourisme!
— Je vais me laisser tenter par la plage moi... Il paraît que l'on peut aussi voir des baleines! Dit joyeusement Alice.
— Pareil pour moi! Répondit Leah.
— Nous aussi! Dirent en cœur la «meute»
— En plus il semblerait que l'on puisse aussi voir des pêcheurs traditionnels! Ajouta Leah toute guillerette.
— Moi je serai bien tenté par les visites. Dit Seth timidement.
— Parfait! Qui d'autre se joint à nous?
Les groupes étaient fait, Rosalie, Emmett, Isabella, Seth, Kate et moi irions jouer les touristes pendant que les autres allaient plutôt s'essayer au farniente Sri-Lankais.
Tanya et Jane allaient nous rejoindre dans la soirée, elles avaient été prises par le salon international des pierres précieuses et bijoux de Bangkok, le Bangkok Gems Jewelry Fair qui avait lieu fin février. Jasper aurait dû y participer mais comme il était avec nous, il avait chargé Tanya de s'occuper à négocier des pierres pour lui.
On arrivait à l'embarcadère, la rivière Madu était la deuxième plus grande zone humide du pays, le climat y est très humide toute l'année. Il y avait au total 64 îles et îlots parsemés entre la rivière et le lagon.
On avançait tranquillement sous le regard d'animaux sauvages; des singes, des varans, crocodiles et autres espèces vivaient ici.
C'était magnifique, on traversait un tunnel naturel. On s'arrêta sur la Cinnamon Island, l'île de la cannelle, c'était un peu touristique mais on découvrit le processus de production et de séchage de la cannelle. Les employés étaient habillés de sarong pour les hommes et de sari pour les femmes.
Ensuite, notre promenade prenait un autre tournant vers la Fish farm, là-bas, on pouvait tremper nos pieds dans un bain de poisson. J'étais dubitative et puis au bout de vingt minutes, mes pieds ressortirent tout doux de l'eau, les poissons avaient grignoté toutes les peaux mortes. Rosalie s'esclaffait en trempant ses pieds tandis que Emmett faisait des clapotis sur la surface de l'eau, avant que Seth le force à enfoncer ses pieds complètement. Emmett poussait un petit cri qui nous fit tous rire... à ses dépends certes.
Sur l'île de Kothduwadu se trouvait un temple bouddhiste, ce temple n'est accessible que par bateau.
C'était agréable de profiter de cette pause, je m'immergeais dans ce petit moment de nature Sri-Lankaise, m'abandonnant aux bruits de la mangrove. Une fois la balade, d'environ 2 heures, terminée, on partait pour faire la visite de la ville de Galle.
Il faisait beau, on marchait tranquillement dans les rues de cette ville au style colonial.
— C'est beau ! S'extasia Seth.
— Cette ville a été construite par les Portugais pour être finalement conquise par les hollandais... Expliqua Rosalie.
— Ils ont développé un port pour la célèbre Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales! Cela leur permettait d'exporter de la cannelle et des épices Sri-Lankaise. Ajoutai-je.
— C'est pour cela qu'il fallait construire un fort pour protéger cette ville hautement stratégique... Conclut Bella.
On arrivait devant les remparts du fort, qui ne faisaient certes pas d'ombre aux constructions de Vauban, mais qui pour la région étaient tout à fait acceptables. Je m'imaginais presque les navires arabes, portugais, hollandais ou anglais mouiller dans le port, les cales chargées de pierres précieuses, de cannelle, d'huile de citronnelle ou d'autres trésors.
C'était agréable, il n'y avait que très peu de circulation. Malgré les embruns et les années, Galle est restée une très jolie ville. Les colons; qui avaient fait fortune, édifièrent de splendides maisons coloniales qui aujourd'hui ont été converties en cafés, atelier ou en hébergements.
— Je comprends pourquoi ce site a été classé au patrimoine mondial! Souffla d'admiration Seth, j'acquiesçais, je partageai son avis.
— Oh regarde Edward! Une vieille horloge! S'exclama Rosalie, elle prit une photo pour envoyer à nos parents.
On continuait par l'ancienne église, construite par les hollandais en 1755. Notre visite se termina par le phare de la ville. Malheureusement nous avions raté le Fairway Galle Literary Festival, le festival annuel de littérature.
— D'après ce que j'ai lu, c'est le plus vieux phare du pays, il a été construit par les anglais en 1848! Chuchota Bella. Elle était si proche de moi que je pouvais sentir son parfum. Ce n'était pas entêtant, c'était un parfum qui se posait délicatement sur sa peau. C'était frais sans être trop fleuri, comme un subtile mélange pas trop prononcé. Oula oula Edward, un peu plus et tu vas te mettre à la renifler. Je clignais des yeux, elle regardait au loin, un sourire béat sur le visage.
Les façades ocres ou blanches dissimulaient des jardins foisonnant de bougainvilliers et autres fleurs exotiques. On profitait encore de la brise marine, en se promenant sur les remparts de la forteresse.
On prit des tuk-tuk pour se rendre dans une plage assez secrète, elle était bien moins fréquentée par les touristes car il fallait traverser une petite jungle avant d'arriver à destination.
Je rappelai les consignes de base, il fallait bien fermer nos sacs, des singes chapardeurs nous observaient. On louait de quoi faire du snorkeling pour 500 roupies. ( Environ 2,6$). C'était superbe de pouvoir explorer les fonds marins comme ça. Je regardai autour de moi, les filles du groupe étaient restées sur la plage, elles avaient revêtu une robe de plage allant jusque sous les genoux et faisaient bien attention à couvrir leur épaules. Il était toléré pour les femmes occidentales de porter des maillots de bain mais on préférait tous respecter les coutumes. Comme pour les hommes, ils étaient le plus souvent habillés d'une chemisette et d'un sarong, le pagne traditionnel chez les hommes.
Nous avions vu de nombreuses femmes, plutôt hindouistes en sari, qui se drapaient différemment selon les régions. Leurs saris avaient tous des couleurs significatives, le rouge était la couleur du mariage et le blanc celui du deuil; même si les femmes, bouddhistes majoritairement, avaient adopté les vêtements occidentaux. Les t shirt et jupes mi longues s'étaient faits une place dans le paysage.
Je nageai tranquillement, quand j'aperçus des pêcheurs montés sur des échasses, ce qu'on appelle aussi la pêche sur pilotis. Ils plongeaient un fil avec un crochet dans l'eau en bougeant constamment pour attirer le poisson, à leur taille se trouvait un petit sac pour stocker le fruit de leur pêche. De loin on aurait pu croire à des épouvantails. Je m'éloignai pour ne pas les déranger.
Au large on voyait la ronde des bateaux touristiques qui étaient partis remplis pour aller traquer les baleines bleues et dauphins pilotes. Je pouvais distinguer l'immense queue du cétacé. Je m'étais renseigné, je voulais partager cette activité plutôt classique au Sri Lanka, avec les autres, mais la mauvaise réputation du fait du comportement peu éthique de certains bateaux qui confondaient observation et traque m'avait refroidi. Rien que de voir le ballet incessant des petits et gros bateaux m'énervait. Je me reconcentrai sur le lieu où je me trouvais, il y avait de nombreux coraux et autres poissons tropicaux, c'était fascinant de pouvoir observer ça de près.
On revenait sur la plage tout sourire. Cette sortie «entre hommes» nous avait fait du bien, j'avais pu discuter et partager ce moment avec Emmett et Seth.
On entreprit l'expédition, c'était le mot, pour monter dans le train qui irait jusqu'à Colombo. Au début, on ne distinguait évidemment pas la mer puisque l'on circulait dans une espèce de jungle assez dense. C'est ainsi que le ballet des vendeurs ambulants commençait. Petit à petit, le paysage commençait à s'éclaircir, on pouvait voir de ci delà des plans d'eau. Ce qui était très agréable, c'est que l'on pouvait circuler dans le train et laisser nos affaires à notre place, sans problème, Bouddha veillait sur elles. Emmett et Seth passèrent leur têtes par la fenêtre pour prendre des photos, tantôt de la jungle tantôt de la côte. Les paysages sur les bords de mer étaient magnifiques. Des gens profitaient aux portes de l'air frais de la mer, parfois ils étaient même assis sur le marche pieds, les jambes se balançant dans le vide. Le contraste entre les deux côtés du train était saisissant, la mer d'un côté, les petits lagons de l'autre.
On descendit dans la ville d'Ambalangoda, qui se trouvait sur le chemin du retour. Elle était réputée pour la fabrication de masques démoniaques et de marionnettes en bois. Les arbres Kaduru, qui servent pour la confection, poussent dans les terres marécageuses aux abords des rizières. Il fallait sécher le bois à la fumée pendant une semaine puis les masques étaient sculptés et peints à la main. Les artisans nous expliquèrent qu'il y avait trois rituels de danse différents. Des danses se moquant de la vie coloniale traditionnelle sri-lankaise «Kolam», les masques démoniaques utilisés lors d'exorcisme pour guérir les gens malades, on croit aisément ici que se sont les démons qui infligent ça, le «Sanni» et enfin le «Raksha», les masques utilisés lors des festivals et des processions.
Les marionnettes servaient pour les contes folkloriques, nous avions appris que c'était supposément les influences de l'Inde du Sud, de l'Asie et de l'Europe qui avaient été déterminant dans l'art de la danse des masques et des marionnettes. Emmett avait acheté un masque «Naga Raksha, le cobra démon». Il était assez effrayant dans le genre, c'était un visage féroce avec des yeux bombés qui regardait fixement devant lui. Une langue sortait de cette bouche aux dents acérées. Des cobras sortaient sur tous les côtés autour du visage. Emmett nous avait fait rire, il voulait l'offrir à ma sœur Alice, il s'était même exclamé en le voyant « Tiens ça me rappelle mini pouce!». J'aurai pu m'offenser mais Emmett avait dès le début montré sa franchise et c'était un trait de caractère que j'appréciais grandement.
Nous fîmes une petite halte pour goûter le Thiyal d'ambul, un plat de poisson composé principalement de thon cuit avec du poivre, lime et épices. Un condiment fait de poisson des Maldives et piment avait encore fait des siennes avec Emmett qui ne supportait pas vraiment ce qui était fort. J'avais ris en voyant Bella grimacer, enfin elle avait fait une vaine tentative pour le cacher, mais elle n'avait pas l'air d'apprécier le Jaadi, le poisson conservé dans une marinade de chaux, de vinaigre et de sel.
Rosalie nous avait fait faire une autre halte pour aller voir le centre de protection des tortues, il était situé au bord d'une plage où les tortues venaient pondre directement. Arun, un des volontaires du centre nous avait fait une visite très instructive. Il y avait des bassins différents où les tortues étaient rangés par âge. Il y avait aussi une infirmerie pour les tortues blessées et une pouponnière. On a eu la joie de voir les petites tortues faire la course pour se jeter dans l'eau, pour certains se fut qu'après de nombreux essais infructueux qu'elles y arrivèrent.
On retrouvait les autres à Beruwala, on se réunissait pour visiter une école de gemmologie. La directrice en personne nous faisait la visite. On avait pu échanger avec les élèves. Je leur appris quelques petites astuces pour le taillage de pierre. Ils nous posaient beaucoup de questions et c'est avec plaisir que l'on répondait.
On remontait dans le train pour enfin arriver à Colombo, la chaleur était oppressante, même en fin de journée. C'était sur qu'il ne fallait pas avoir peur d'être à l'étroit, même si les sri-lankais étaient très pudiques et respectueux, pour les trains, c'était une autre histoire, le terme le plus adapté était plutôt qu'il fallait se jeter sur les places assises.
C'est dans la soirée que l'on arriva à Colombo, ici on roule à gauche, héritage des anglais oblige! Enfin ce que je remarquai surtout c'était que la droite ou la gauche, cela importait peu, les cyclistes suicidaires, les chauffeurs de bus qui semblent vouloir la peau des tuk-tuks téméraires, tout le monde roulait comme bon lui semblait.
On arrivait à l'hôtel qui se trouvait à Dehiwala - Mont Lavinia, dans le district de Colombo. Avec ses 642km, c'est le plus petit des 25 districts du pays. Le Mount Lavinia hotel où nous nous trouvions était dans l'ancien palais du gouverneur britannique.
On ressortit pour se promener, avec toutes les constructions, on n'avait pas vu l'ombre d'une mer mais on ne perdait pas grand chose, les plages étaient réputées pour être sales, bondées... On déambulai en ville, dans le quartier de Pettah qui se situait dans le district 11. On voulait profiter du temps pas trop moite de la soirée pour goûter des plats de street food sri-lankais. C'était le moment pour essayer le «roti», un pain plat à base de farine de blé et d'eau à laquelle on ajoute de la noix de coco; le «pol». Je croquai dedans, elle était encore toute chaude mais c'était un régal. Isabella avait opté pour un «kottu roti», un pain roulé où des légumes étaient coupés en lamelles et cuits sur une plaque de fer, on pouvait, comme Emmett l'avait fait, rajouter des œufs et de la viande. Il y avait encore des étalages de nourriture et des boutiques artisanales ouvertes. Quelques uns d'entre nous firent des photos de la mosquée Jami-Ul-Alfar et de la Wolvendaal Church. Dans les nombreuses allées, on pouvait aussi déguster des fruits et légumes frais. On pouvait aussi trouver de nombreux remèdes ayurvédiques, des paniers en rotin, des bijoutiers. Des restaurants proposaient les fameux riz au curry.
Une odeur de poissons assaillit mes narines, c'était assez désagréable, nous voilà au marché aux poissons qui s'élevaient sur 4 étages. Même si il était fermé pour la nuit, l'odeur était toujours tenace. Des temples hindous de Kathirésan Kovil étaient dédiés à Hurugan, le dieu de la guerre.
Nous prenions des tuk-tuk pour aller voir de nuit le mémorial de l'indépendance, dans le district 2, nous nous rendions au temple de Gangaramaya, on y admira les nombreuses statues qui rendent hommage à Buddha.
Près du quartier du fort se trouvaient des bâtiments coloniaux, c'était à présent le quartier où siégeaient de nombreuses institutions gouvernementales. On remontait la promenade de Galle Face Green, cette étendue verdoyante le long de la mer. On y rencontrait des femmes qui se baignaient en Sari et des joueurs de cricket. Nous mangions quelques Halapa, un dessert préparé à base de farine de kurakkan, de noix de coco et de sucre, le tout était enrobés dans une feuille. Les plus téméraires enfin non, les plus gourmands choisirent des «pani walalu», des beignets trempés dans du sirop de sucre, ainsi que des ananas et des mangues fraîches. On se moqua de Jacob, il avait fait l'expérience du piment sur les fruits! Mais c'est non sans un regard méfiant que je croquais dans mon bout de mangue...
On leva les yeux au ciel, devant nous se trouvait la réplique parfaite des tours jumelles, cela contrastait avec les bâtiments coloniaux du centre-ville, un panneau explicatif désignait ces tours comme le «World Trade Center Colombo». Il n'y avait rien d'extraordinaire à l'intérieur, c'était essentiellement des bureaux, la bourse de Colombo, des entreprises d'investissement et quelques magasins. Isabella m'expliqua qu'elle avait lu dans une revue que c'était un magnat des affaires Singapourien qui voulait une réplique des tours pour implanter son entreprise au Sri Lanka.
On rejoignit l'hôtel pour une bonne nuit de sommeil. La journée du lendemain serait bien chargée.
Pov Bella:
Je me levai tôt, Kate, ma voisine de lit dormait encore. Je passai rapidement prendre ma douche pour rejoindre les autres, enfin ceux qui étaient levés, pour le petit déjeuner.
Je m'habillais avec une tenue de voyage, un short-pantalon et une chemise en lin feraient l'affaire. J'arrivai dans la salle du petit déjeuner, je fus surprise de voir deux personnes que je ne connaissais pas et qui parlaient avec Edward. L'une d'elle était une grande blonde élancée et respirait la classe et l'autre était aussi blonde, un peu plus petite mais il se dégageait comme une aura impressionnante.
— Bonjour... Je m'avançais pour les saluer.
La grande blonde se retourna et m'adressa un sourire digne des plus grandes stars hollywoodiennes.
— Bonjour, vous devez être Isabella, je suis Tanya Denali. Elle me tendit la main, elle était ornée d'une magnifique bague sertie de diamants rehaussée par ce que je présumais être un saphir vert. Elle portait des boucles d'oreilles Bvlgari, le modèle inoubliable Serpenti. Il était à ma connaissance en malachite, or rose et diamants. Je trouvais que ça lui allait parfaitement, ce n'était pas trop tape à l'oeil mais suffisamment pour avoir cet effet de magnétisme lorsque l'on regardait les têtes de serpent dans les yeux.
— Je suis Jane Fanning. Se présenta la seconde personne, soudain, cela fit un déclic dans ma tête.
— Vous êtes la gouachière de Chaumet! M'exclamai-je.
Elle me répondit par l'affirmative en souriant, elle portait d'ailleurs le modèle Hortensia «Eden», la cornaline rouge contrastait bien avec son teint de porcelaine.
— Comment vous connaissez Jane? M'interpella Tanya.
— J'ai fait un article sur son travail, j'étais fascinée par le dessin joaillier!
— C'est très gentil, c'est vrai que l'on trouve peu d'élus, il faut une dizaine d'années d'expérience pour travailler pour les plus grandes maisons et puis on a plusieurs métiers avec la conception 3D des bijoux. Me répondit Jane avec modestie.
— Maintenant que les présentations sont faites, Tanya et Jane feront la route avec nous, elles étaient retenues à cause de leur engagement professionnel mais elles ont réussi à se libérer... Edward couvait Tanya du regard, je sentie comme une petite pointe de jalousie.
— Tout le monde n'est pas payé pour se faire un tour du monde Ed... Souffla Tanya en posant délicatement sa main manucurée avec soin, sur l'épaule de l'intéressé.
Je n'eus pas le loisir de me poser plus de questions sur la nature de leur relation puisque les autres arrivaient. On prit le petit déjeuner puis on se donnait rendez-vous pour partir. Ils avaient encore une fois réservés un bus pour nous transporter, c'était bien plus commode que de se disperser dans des taxis. La route allait durer entre 2 heures et demie et 3 heures selon le trafic.
Ma voisine de siège était Jane, Edward et Tanya parlaient gaiement plus loin. Pendant tout le trajet, je pus lui poser des questions sur son métier, c'était grisant d'intérargir avec elle. Elle m'intimidait presque avec ses yeux gris froid. Pourtant, quand elle parlait de son métier, ses yeux s'animaient avec passion.
La région bien que montagneuse était verdoyante. On arrivait dans la ville de Ratnapura, qui signifie «la ville des pierres précieuses» en sri lankais. J'avais lu que de nombreux récits parlaient du Roi Salomon qui aurait offert un rubis du Sri Lanka à la belle Reine de Saba; le début de l'exploitation est estimé à 2000 ans.
Il y avait de nombreux marchands sri lankais mais aussi étrangers, notamment des thaïlandais. Le centre-ville était une succession de petits étals où les marchands se concentraient autour du marché aux pierres. Dans la rue principale se trouvait des boutiques de marchands plus classiques, il était plus sûr de passer par eux puisqu'ils sont plus stricts quant à la valeur des pierres précieuses et en plus, ils remettaient des certificats pour les achats. Jasper parlait avec un des marchands, ce qui était «drôle» à voir, c'est que même si Edward connaissait l'intermédiaire, celui-ci testait Jasper avec quelques pierres. Après l'avoir jugé digne de confiance, il lui sourit. L'affaire était dans le sac, nous allons pouvoir visiter une mines de pierres précieuses.
Je constatai que la négoce était le quotidien des habitants, ici, les pierres s'échangent et se monnayent dans la rue, à la lueur d'une lampe torche ou d'un œil expert. On arrivait près de l'exploitation, c'était reste très artisanal et très peu mécanisé. Il y avait un puits de mine d'une vingtaine de mètres de profondeur. Sur les exploitations, la part des croyances est très importante, c'est sans surprise que je remarquais un petit autel improvisé où étaient déposées des offrandes. Avant chaque tri, les mineurs allument une bougie et font une prière rapide en joignant leurs mains au dessus du panier.
Je me penchai pour regarder, les murs étaient étayés par des bambous et tapissés de fougères séchées. Les feuilles de Kakilla plaquées sur les parois sont utilisées pour leur grande plasticité à l'intérieur des mines pour renforcer les parois et retenir la terre et donc ainsi réduire les infiltrations d'eau. On descendit prudemment, en suivant les consignes des mineurs qui descendaient en s'accrochant à une perche et en se servant des étais de bambous comme d'une échelle, c'était périlleux et c'est avec stupeur que je voyais mon frère descendre avec une agilité qu'il m'avait caché! Quant à moi, j'essayais de ne pas me rompre le coup en descendant.
Au fond du trou, des galeries horizontales partaient dans tous les sens, notre guide nous expliqua que le puits était recouvert d'un toit car il pleuvait régulièrement, il faisait très humide et l'air manquait, notre guide alluma une pompe pour désengorger l'eau au fond, ça faisait un raffut monstre. Une manivelle permettait de remonter la terre récoltée à la surface. Je suivais les autres un peu plus loin dans la mine. C'était très désagréable, la sensation de claustrophobie avec cette humidité, le manque d'air, et la moiteur environnante, je me concentrai d'avantage pour ne pas faire un malaise. On remontait pour mon plus grand soulagement, Edward et Tanya suivaient le guide qui nous emmena dans une petite maison construite à côté du puits. Une fosse rectangulaire remplie d'eau se trouvait à proximité. Des mineurs étaient déjà au travail, ils étaient dans la fosse et tenaient des espèces de grand panier rond tressé d'environ 50 cm de diamètre., je savais que ça s'appelait la batée. Ils tournaient leur outil dans l'eau pour trier la terre et découvrir, si la chance le voulait, des pierres fines et précieuses. Les mineurs me firent la confidence que si on trouvait un saphir jaune, alors ils savaient qu'ils trouveront par la suite des saphirs de toutes les couleurs ainsi que d'autres gemmes, c'est pourquoi, le saphir jaune est aussi appelé la «mère des pierres».
Un mineur me tendit une batée pour m'encourager à trouver moi même des pierres, je tournai comme il m'enseignait, j'étais trop concentrée sur ma tâche pour me focaliser sur les autres. Je ne m'attendais pas à trouver un «padparascha», le très convoité saphir orange-rosé. Son nom était un mélange de sanskrit et de cinghalais « padmaraga», padma le lotus et raga la couleur. Ce saphir est si extraordinaire par sa couleur qui en fait l'une des plus rares et aussi par le fait que c'est le seul saphir à qui l'on ait donné un nom.
— Je me damnerai pour avoir un padparadscha «sunset color» me soufflait Rosalie.
— Qui ne rêverait pas d'en avoir un ! S'exclama rêveuse Alice.
—J'adore cette pierre... Dit lascivement Leah.
— Je pense que si j'en trouvai un , je l'offrirai en bague de fiançailles! Ajouta Seth.
— Voilà un homme qui a du goût! Lui répondit en souriant Tanya.
J'enlevai l'eau de ma batée, j'étais excitée comme une petite fille qui attendait de découvrir sa surprise... Après une heure de tri, je me retrouvai avec quelques grenats, des petits spinelles et d'autres pierres. Malheureusement, pas de saphirs ceylanais pour moi.
On repartait vers le centre de la ville, notre guide voulait nous montrer le déroulement des affaires après avoir trouvé des pierres brutes. J'étais un peu déçue de mes «trouvailles», je ne m'attendais pas non plus à grand chose, mais c'est toujours ça, une fois prise au jeu, j'avais rêvé de découvrir une pierre brute conséquente.
— Tu m'as l'air boudeuse Bella?! Me dit Seth.
— Ne me dis pas que tu espérais trouver LE joyau suprême?! S'esclaffa Em en m'ébouriffant les cheveux. Je le foudroyais du regard, ce qui eut pour effet de le faire arrêter de sourire bêtement.
— Non... Seulement... j'espérais un petit peu plus...
— Ne les écoute pas Bella! Moi, je te comprends! Tenta de me rassurer Alice.
— C'est vrai que j'espérais faire beaucoup mieux que ça! Réenchérit Jane.
— Laissez tomber, quand les filles décident de se serrer les coudes, il vaut mieux abandonner...Chuchota Jake, sur le ton de la confidence, ce qui nous fit rire.
On se retrouvait en ville, on voyait majoritairement des hommes assis, une pipe à la bouche, je m'arrêtais surprise devant eux. Il soufflait dans une pipe sur un petit brasier.
— Cela s'appelle des «burners», c'est une tradition ancestrale de chauffage des pierres, comme vous pouvez le voir, le burner chauffe le saphir naturellement très pâle, que l'on appelle «geuda». M'expliqua Tanya.
— C'est vrai que tous les saphirs sont chauffés pour améliorer l'intensité des couleurs...
— C'est tout à fait ça, le chauffage à la pipe traditionnelle permet d'éclaircir les saphirs bleus trop foncés, ou enlever le bleu d'un saphir jaune ou vert,cela peut durer de 2 heures jusqu'à 48 heures! Continua Tanya.
— J'ajouterai même qu'il élimine le bleu dans les saphirs padparadscha...Ajouta Alice.
— Donc si je résume, ce chauffage n'a pas d'impact sur la pierre et sur les inclusions? Demandai-je pour confirmer mon raisonnement.
— C'est exactement ça, contrairement au four à haute température qui lui permet de modifier la couleur des saphirs, d'améliorer dans certains cas leur transparence et parfois même, de créer des phénomènes d'astérisme... Poursuivait Tanya.
— Les saphirs étoilés?!
— Bingo! Pour les «geuda», leur couleur gris pâle et translucide se transforme en un bleu soutenu et parfaitement transparent... Comme les températures sont bien plus hautes que le chauffage à la pipe, au risque de dénaturer les inclusions à l'intérieur de la pierre, qui sont décelables au microscope.
— Donc, - je sortais mon tas de pierres grises et les montrait à Tanya - , ça pourrait devenir des saphirs bleus? M'étonnai-je.
— Venez, il suffit d'aller les chauffer! S'amusa-t-elle à me répondre mystérieusement.
Je savais que dans le commerce des pierres, on acceptait le chauffage du saphir comme l'huilage des émeraudes mais j'étais ravie de voir en pratique le chauffage traditionnel.
Je rejoignais le reste du groupe après ce petit instant, j'étais presque fière d'avoir à présent des saphirs d'un beau bleu! Cela ne valait pas grand chose, mais c'était grisant de voir cette pierre fade passer à une couleur digne de ce nom. Après la taille, faite par des lapidaires sur place,la négociation pouvait se faire, des hommes de tout âge, marchander. Ici, tout était fondé sur l'expérience des aînés et la transmission aux jeunes générations. Jasper, Edward et Tanya marchandaient pour des pierres, je ne me voyais pas m'immiscer dans leurs affaires alors je continuai de prendre des photos des devantures des magasins, des gens. J'adorai photographier les habitants en train d'effectuer leur tâches, prendre ce genre de cliché était très satisfaisant. On pouvait lire sur les visages la concentration, l'exaspération, la fatigue et tout une myriade d'émotions. Alice m'avait dit que l'on se rendrait dans une autre mine plus au nord pour aller voir des pierres de lune. Dès l'instant où elle m'en avait parlé, j'avais laissé mon imagination déborder. Je revoyais une pièce de joaillerie que j'avais vu au détour d'une vitrine à New York; c'était une méduse entièrement articulée, elle était magnifique. Les pierres de lune scintillaient de mille feux, et chaque tentacules, étaient en fait des pampilles où dégringolait des brillants et des pierres de lune. Le joaillier qui avait fait ça avait réussi à retranscrire la transparence d'une méduse grâce aux reflets des pierres de lune. Je clignai des yeux pour revenir à la réalité.
On s'arrêta pour la soirée dans un petit campement pour dormir avant de se lever en pleine nuit, il était prévu que l'on fasse l'ascension de l'Adam's peak; une montagne située dans les hautes terres centrales. Dans la légende, la formation rocheuse de la montagne est considéré comme l'empreinte du Bouddha pour le bouddhisme, Shiva pour les Hindous et Adam pour les musulmans et les chrétiens. C'est un lieu fortement fréquenté par les pèlerins. Je dormais alors pour un repos de courte durée mais qui était nécessaire pour prendre des forces.
Alice me réveilla doucement, c'est encore ensommeillée que je commençais ma routine matinale. A l'entrée, des moines nous attendaient pour faire une offrande et nous bénir pour le chemin. La montée était incroyable, on longeait des lacs et des plantations de thé à perte de vue, la nuit commençait à tomber, heureusement on avait fait un saut à l'hôtel pour aller chercher des pulls chauds, des chaussures de marche, de quoi manger et boire. On était aussi tous équipés d'une lampe frontale. Il y avait peu de personnes. Parfois pendant l'ascension nous croisions des moines. Les marches n'étaient pas de la même hauteur et souvent, elles n'étaient pas droites, ce qui rendait la montée particulièrement difficile, je n'étais pas une grande sportive mais j'avais pour habitude de courir dans Central Park, comme une new-yorkaise ordinaire dirons nous. Une fois que j'avais trouvé mon rythme, je pris la liberté de regarder le paysage. Je regardai devant moi, Edward, Tanya, Rosalie et Emmett se trouvaient en tête tandis que derrière moi se trouvait le reste du groupe. Jane arrivait à ma hauteur avec Leah, elles avaient perdu de leur confiance et respiraient comme des buffles. Je leur fis signe de s'arrêter un peu et elles me remerciaient du regard. J'en profitais pour partager la banane que je m'apprêtais à manger. C'est avec difficulté qu'on arriva tous au sommet. Mais ça en valait le coup, la vue des lacs et des plantations en contrebas était magnifique et on avait ce sentiment de fierté d'être arrivé en haut. Le levé du soleil était splendide. Pendant la descente, on fut surpris de trouver les chutes d'Induruwa, cette cascade n'était pas trop haute mais au dessous était cachée une piscine naturelle avec une douche! On se précipitait comme des enfants pour se baigner, c'était tellement jouissif de pouvoir se détendre à l'abri des regards, on était entre nous alors on avait opté pour le maillot de bain. Les garçons chahutaient dans l'eau, pendant que nous nous prélassions sous la cascade. Je lorgnai vers Edward et je faillis boire la tasse en remarquant qu'il était lui aussi en maillot de bain.
— La vue te plaît? Me demanda Rosalie perfidement.
— Le levé du soleil était très beau...! La cascade aussi !
— La cascade... hinhin... Continua-t-elle.
Je nageais vers la rive boudeuse, en me gardant bien de regarder en arrière. Je n'allais pas m'excuser d'avoir par mégarde regardé son frère. Puis il était dans mon champ de vision! Je m'essuyai tout en vérifiant qu'il n'y avait pas de sangsues dans mes chaussures, vêtements ou sur moi. Puis je me rhabillais prestement. On redescendait tout doucement, pour préserver nos ligaments mis à rude épreuve avec l'ascension, pour rejoindre Ratnapura.
On s'arrêta tout de même dans une autre mine au milieu des rizières. Le Wey Ganga, un affluent du fleuve Kalu Ganga, les mineurs y ont construit un barrage. Il y avait 4 personnes de front, une face au courant et d'autres raclaient le fond pour en retirer les sédiments en utilisant une lourde pelle avec un manche long. Tout ce travail permettait de révéler la couche d'illam, qu'ils reconnaissaient au premier coup d'oeil. Ils déposent ensuite l'illam dans la batée et le tout est baigné dans l'eau pour faire disparaître les petits gravillons et la fine boue. L'opération est faite plusieurs fois consciencieusement avec des mouvements lents et concentriques. Sous l'oeil aiguisé du contremaître.
Emmett me parlait de notre prochaine destination, nous irions visiter le parc national d'Udawalawe, dans ces paysages verdoyants où l'on peut apercevoir des éléphants, c'est le seul endroit au Sri Lanka où l'on peut les voir n'importe quand.
Le parc était très agréable, j'ai pu apercevoir des iguanes, des buffles, des caméléons et des paons ainsi qu'une dizaine d'espèces d'oiseaux dont je ne connais pas le nom. C'était beau même si mon esprit était encore embué par le magnifique safari que l'on avait fait. C'était loin d'être comparable mais ça avait quand même fait son effet.
On prenait un hydravion d'Uda Walawe pour atterrir au lac Gregory non loin de Nuwara Eliya. Je n'avais jamais pensé pouvoir dire que j'avais pris un hydravion! Mais encore une fois, la famille Cullen avait des ressources...incommensurables. Une fois arrivée, je soupirai d'aise, grâce à ça, nous avions pu éviter les routes chaotiques parsemées de tuk-tuk, bus et autres moyens de transports locaux. Les régions de Nuwara Eliya et d'Ella sont célèbres pour leurs plantations de thé, situées dans la zone montagneuse du Sri Lanka. L'organisation se fait en terrasse. Les britanniques ont laissé leur empreinte en plantant du thé, qui maintenant est un des plus connu, le thé de Ceylan, l'ancien nom de l'île. Pendant une vingtaine de minutes, on visitait l'usine de fabrication puis le parcours s'acheva par une dégustation sur une des terrasses donnant une vue panoramique sur les plantations de thé. On avait eu aussi le droit à une leçon de cueillette de thé. Il était encore tôt alors nous avons eu la bonne surprise de voir les ouvriers à l'oeuvre. Les cueilleuses sont magnifiques, avec leur tenues colorées dans ces immenses champs. La cueillette est un métier difficile, les journées commencent à 8 heures le matin et finissent à 17 heures. Les femmes doivent récolter une vingtaine de kilos par jour, sachant qu'une feuille de thé à un poids infime, il fallait donc cueillir une énorme quantité.
La ville de Nuwara Eliya est surprenante, on la surnomme la «petite Angleterre», le centre-ville a conservé plusieurs bâtiments de l'époque coloniale britannique, le bâtiment de la Poste qui date de 1894 est superbe! On pouvait même voir des cabines téléphoniques rouges que l'on a si souvent l'habitude de voir à Londres. La ville est très calme, peut-être grâce à la présence du lac Gregory et au parc Victoria qui donnent une certaine sérénité au lieu.
On se dirigeait vers Nanu Oya, la gare pour prendre en route le mythique train de Ella à Kandy, on était en première classe avec wagon panoramique, les places étaient numérotés et comble du luxe, on avait l'air conditionné pour seulement une douzaine d'euros. Les vendeurs ambulants passaient régulièrement pour vendre du thé, des fruits et des en cas épicés. Je voyais des enfants sur le bord des rails faire des sourires, ils attendaient probablement le passage du train depuis leurs maisons ou directement aux abords des rails. Même si nous avions des places assises, il m'était impossible de tenir en place, j'avais toujours le nez collé aux immenses vitres panoramiques, scotchée par le paysage. Rizières, villages, cascades à perte de vue défilaient devant moi. Je déambulai entre les wagons pour prendre un bain d'air en m'asseyant sur le marche pied de la porte, les portes sont grandes ouvertes tout au long du voyage. C'était l'idéal pour prendre le train, les passagers qui sortaient leurs têtes, les paysages. Le trajet était réputé pour être l'un des plus beaux au monde et honnêtement, cette réputation n'était pas surfaite. Même si nous étions surclassés, nous avions pu en déambulant constater l'atmosphère qui règne dans le train.
Le voyage continuera au prochain chapitre! Il fallait bien couper à un moment ;) Pour celles et ceux qui s'arrêtent là, je vous retrouver la semaine prochaine, pas de jours précis mais on se retrouvera! Pour les autres, voici le lexique!
Il peut rester des fautes, j'ai tendance à me relire trop vite et même si j'ai fait plusieurs corrections, je ne suis pas super woman!
P.S. Le Sri Lanka, anciennement Ceylan. Connue aussi sous le nom de Ratna Dweepa, l'île aux gemmes en sanskrit. Que l'on a approximativement traduit par "la perle de l'océan Indien". Une route des épices qui nous fait parcourir mille et une saveurs, berceau du bouddhisme et pays cher au coeur de Marco Polo. On ne parlera ni de la guerre civile qui a rythmée le pays durant des années ni du tsunami, comme je l'ai dit, nous sommes là pour rêver, la réalité nous rattrape si vite alors on continue la parenthèse enchantée.
Petit lexique:
-Burners: Ce sont les personnes qui chauffe les saphirs avec une longue pipe que l'on appelle Batâ-Kubalâ.Il faut préciser au CIBJOqu'il y a eu ce traitement.
- CIBJO: Confédération internationale de la Bijouterie, de la Joaillerie, de l'Orfèvrerie, des diamants, pierres et perles)
- Geuda: Saphir a l'aspect translucide, laiteux dû aux inclusions de rutile (minéral composé de dioxyde de titane). Après le chauffage, cette pierre d'une faible valeur, rivalise avec les pierres naturellement bleues, avec le refroidissement, la clarté et la couleur en sont grandement améliorées. Après oxydation, certaines pierres tournent vers le rouge ou le jaune. Durant le processus, de nombreuses pierres sont détruites.
-Illam: Illama, fillon gemmifère qui est composé essentiellement de débris de pegmatite, de terre et de sable. On nettoie ensuite l'illam dans l'illam kematha,la fosse qui se trouve à côté du puits de mine.
Voilà pour la parenthèse lexicale, je pense que tout est expliqué et ce qui ne l'est pas doit être à la portée de tout le monde :) à très bientôt!
