Hello hello hello!

Je suis finalement dans les temps! J'ai repris l'écriture (presque intense oui je suis l'esssssclave de mon imagination ahem). Et donc le prochain chapitre est en cours d'avancement, pas trop de panique !J'espère que vous allez bien, que le froid, les temps compliqués et je ne sais quoi n'ont pas eu raison de vous. Je suis toujours disponible si vous voulez discuter, vous changer les idées ou parler de tout et de rien. Nous ne nous connaissons pas mais j'ai appris à apprécier ces moments de partage. Je pense que la lecture et toutes autres formes de divertissement sont bons à prendre, surtout pour ne pas se laisser glisser vers une lente déprime. Alors n'hésitez pas!

Pour les remerciements, merci toujours à Gweeny, Alex et Mane-Jei pour leur soutien, leur gentil mot et j'en passe. Mane est revenue parmi nous et a eu le record de commentaires postés d'un coup xD Mesdames et messieurs, des applaudissements pour elle! Pâquerette, on espère que tu vas bien et que tu n'es pas fanée quelque part... Sinon on t'envoie des bonnes ondes et du soleil! Mes autres lecteurs et lectrices So, Tony, Niru je vous remercie de faire l'effort de sortir de temps en temps, vous êtes toujours supers gentils dans vos petits mots! Le temps est précieux alors ça me touche d'autant plus que vous en preniez pour moi!

Une inconnue: Merci pour tes reviews, j'espère que la suite des relations va te plaire et que le voyage soit toujours intéressant!

Et maintenant, pour la plus longue review que j'ai pu recevoir haha Merci Guest sans nom: Tu me mets une pression de dingue puisque tu connais bien l'Asie du sud-est mais j'espère que je contenterai ton appétit pour ce côté là du globe et que je ne dirai pas trop de bêtises. Tu peux me tutoyer, je pense que le vouvoiement m'a fait prendre quelques années haha. J'aime manger épicés ( pas en même temps... Oui la blague douteuse est de retour), et j'aime surtout découvrir de nouvelles épices! Je suis d'ailleurs une dingue de poivre ! Je crois que la pièce de tissu dont tu parles est le Sarong, mais ça reste à vérifier ! Merci en tout cas d'avoir partagé tout ça avec nous!

Les petits fantômes, merci aussi de contribuer à mon quota de vues et j'espère que l'histoire est toujours agréable à lire.

Je pense que mes descriptions sont le plus souvent assez détaillées et c'est vrai que parfois je ne prends pas le temps d'expliquer ou d'aller plus en profondeur pour ne pas alourdir la lecture qui est suffisamment dense! Mais je suis ouverte à toutes propositions de correction ou si vous avez des annotations ou si vous voyez des choses atroces de bien vouloir me le dire. Je n'ai pas la science infuse et j'adore partager avec vous.

Voilà ma modeste contribution pour vous faire voyager et je suis ravie de voir qu'il y a des habituées et habitués sur Kaname Airlines! Il y aura un petit lexique mais je pense avoir dit le principal pendant l'écriture, cela sera plutôt un pense-bête. Je ne sais plus si je l'ai précisé mais bien évidemment les trajets ne se font pas le plus souvent en transport en commun comme les taxis, ou voitures locales, puisque parfois il faut des heures pour faire des toutes petites distances. La faute aux routes qui sont chaotiques, la circulation qui l'est encore plus et aussi parfois, il faut le dire à la prudence des conducteurs. Donc je suis désolée pour la planète mais ils prendront les airs.

J'essaye de diversifier les visites, même si le thème de l'histoire est bien entendu les pierres précieuses, j'ai à cœur de leur faire visiter les pays pour ne pas qu'ils passent en coup de vent. Pour moi, c'est avant tout une aventure humaine et visuelle. Rassurez-vous, il y aura d'autres pierres très bientôt!

Je crois avoir fini mon pavé, j'ai du oublier pas mal de choses... En tout cas merci d'être toutes et tous au rendez-vous, je ne le redirai jamais assez, ça me fait chaud au cœur. N'hésitez pas à commenter, c'est le seul moyen que j'ai de savoir si l'aventure vous plait toujours!

N'oubliez pas de prendre soin de vous, des autres et de sourire!

Capitaine et pilote Kaname pour vous servir.


Chapitre 15: Grenat.

Nous avons déposés nos bagages dans le magnifique hôtel situé dans les hauteurs de Kandy. Notre chambre, que l'on partageait avec Kate et Rosalie était immense. Ce n'était plus vraiment une chambre mais une suite calme où toutes les fenêtres donnaient sur la végétation luxuriante qui entourait l'hôtel.

Nous étions arrivés à Kandy juste avant la tombée de la nuit. Dans la gare routière se trouvait un panneau d'affichage figé dans le XIX ème siècle, en bois et où les pendules devaient être déplacées à la main par le chef de gare.

La ville est entourée de montagnes et de végétation verdoyante autour d'un lac artificiel. Perchée à environ 500 m d'altitude, cette ville s'avère être le centre religieux le plus important du Sri Lanka. La vie est joyeusement bruyante, la circulation erratique, les tuk-tuks slaloment entre les voitures et les piétons inconscients.

En fin de journée, on assista à un spectacle, les danses font partie intégrante de la culture de Kandy. Je remerciai intérieurement les Cullen, d'avoir choisi une troupe hors des salles remplies de cars de touristes. On avait vraiment un spectacle rien que pour nous et c'était magique de s'immerger dans le folklore local.

J'ai pu constater au bord du lac, que l'on était loin de la promenade bucolique décrite dans mes guides, les rives du lac sont toujours bordées d'une route passante. Je pensais, à tort, que le lac pourrait apporter une certaine sérénité à la ville, il n'en était rien, Kandy est une ville très polluée, le trafic routier peut être saturé à tout moment et la quiétude est vite rompue par les bruits incessants des klaxons.

Une fois de retour à l'hôtel après avoir mangé moult mangues et mangoustans, je fis la découverte des bananes rouges, qui étaient délicieuses. Les autres avaient cédé à la tentation des snacks Sri Lankais. Je rangeai mes affaires quand j'entendis du bruit dehors, je regardai par curiosité par la fenêtre de ma chambre. La piscine à débordement donnait l'impression de nager dans le vide. La meute s'amusait à faire des concours de plongeons.

Mon regard parcourait ensuite la nature, c'était tellement reposant, puis je m'apprêtai à revenir à mon occupation quand je vis Edward passer de la crème sur le dos de Tanya, ils se souriaient de toutes leurs dents. Je soufflai d'exaspération, pourquoi le simple fait de les voir roucouler m'énervait ainsi?

C'est à présent un peu plus énergiquement que je rangeai le reste de mes affaires. J'avais accepté depuis notre safari qu'il faisait naître en moi des sentiments que j'avais cru partis pour de bon. Je n'étais pas insensible au charme et à l'intellect du professeur, loin de là. Mais pour je ne sais quelles raisons obscures, je lui avais collé une étiquette d'éternel célibataire, comme un joyau inaccessible. Mais rien de plus normal qu'il soit en couple, surtout avec Tanya Denali qui tient les enchères mondiales d'une main de fer dans un gant de velours. Elle est la parfaite image de la femme sophistiquée, indépendante au charme naturel fou.

Je devais reconnaître qu'ils formaient un couple magnifique, des mannequins qui faisaient tourner toutes les têtes.

— Je ne sais pas ce que t'as fait ta trousse de toilette mais tu vas finir par écraser tout son contenu... Rosalie avait interrompu le flot de mes pensées en rentrant dans ma chambre.

Je regardai avec étonnement ma trousse que je tortillai dans ma main. Je lui fis un sourire gêné. Elle fut en trois enjambées près de moi à regarder par la fenêtre, un sourire diabolique s'étira sur ses lèvres.

— Oh... Je vois qu'il y en a qui n'ont pas même pas pris le temps de déballer leurs affaires et qui se sont précipités dans la piscine! Susurra-t-elle.

— Ah? Je n'avais pas remarqué. Répondis-je en regardant ailleurs, soudainement bien plus intéressée par la housse de couette.

— Tiens... Il y a même Edward et Tanya! Continua-t-elle.

— Tu m'en diras tant... Dis-je en grinçant des dents. Je continuai de sortir des choses de ma valise pour m'occuper les mains.

— Je suis contente que Tan soit venue, elle avait été fort occupée ses derniers temps mais ça leur fait du bien de pouvoir se voir... Ajouta-t-elle, je sentais son regard sur mon dos.

— Ah oui sûrement. Bredouillai-je.

— Il te plaît? Fit-elle abruptement.

— Quoi? Qui ça? Ma voix était soudainement montée de trois octaves.

Kate passa la tête par la porte, certainement alertée par mon cri.

— Tiens Kate, on parlait de ta cousine...

— Qu'est ce que Tanya a encore fait ?

— Rien, je disais à Bella que c'était bien qu'elle ait pu venir... Souriait Rosalie.

Kate regarda la blonde puis par la fenêtre enfin son regard se posait sur moi, elle me fit un sourire aussi diabolique que Rosalie tout à l'heure.

— Effectivement, tu sais comme moi que Tan se libérerait de toute façon quand c'est Ed qui demande...

— Hahaha c'est vrai!

— Oh j'y pense, Bella, je ne t'ai jamais complimenté sur ton bracelet...! Enchaîna Kate d'un coup.

Je passais mon doigt sur l'émeraude, jouant à faire rouler la pierre sur mon poignet. C'était devenu un geste mécanique, comme pour me rassurer que je l'avais toujours.

— Oh... Merci... Bégayai-je nerveusement.

— C'est Tiffany non?

— On ne peut rien te cacher! Je souris timidement.

— C'est un cadeau d'Edward. Lâcha Rosalie de but en blanc.

Kate me regardait avec surprise, toutefois une lueur était apparue dans son regard.

— Oh... Je vois...

— Sans ambiguïté ! Criai-je. Ma voix avait encore fait des gammes.

— Oui oui.. c'est certain. Répondit Kate moqueuse.

— Absolument... Continua Rosalie sur le même ton.

Elles allaient me rendre dingues avec leurs regards moqueurs et leurs sourires diaboliques.

— De toute façon c'est un cadeau diplomatique, je ne veux pas créer de problèmes. Affirmai-je catégorique.

— On descend aussi à la piscine voir ce qu'il y a au programme? Rosalie venait de changer de sujet, je ne sais pas si elle l'avait fait pour me dépatouiller du marasme dans lequel j'étais ou si elle avait envie, elle aussi, de piquer une petite tête. Dans tous les cas, j'étais plus tranquille sans leur interrogatoire.

On retrouva Rebecca et Leah dans les couloirs, elles avaient la chambre à côté de la notre.

— T'en tire une tronche Bella! S'exclama Rebecca.

— C'est dû au manque de sommeil Bell's? Me questionna ma meilleure amie.

— Elle n'a pas pu se reposer avec le boucan de certains près de la piscine. Ajouta Kate en levant les yeux au ciel.

— M'en parle pas, j'ai essayé de me reposer pour ne pas ressembler à un zombie de Walking Dead errant dans les rues mais avec les cris et les sauts de Jake et Emmett dans l'eau... Pas moyen de dormir. S'exaspéra Rebecca.

— Seul un abruti oserait t'empêcher de dormir Becky! S'amusa Leah.

— Oui mon frère... Ronchonna-t-elle.

— Ou Emmett! Ajouta Leah avec empressement.

— On sait très bien pour qui tu marches Leah, pas la peine d'accuser mon frère! La taquinai-je.

— Il est tellement beau... Souffla Leah de désespoir.

— Et vraisemblablement, il est aussi légèrement aveugle pour ne pas voir à quel point tu es mordue de lui...

— Quoi?! Comment tu sais Rosalie? Leah sursautait les yeux écarquillés.

— Mais enfin... T'es loin d'être discrète, tout le monde le sait... Sauf l'intéressé... Ajouta Kate comme si c'était évident.

Elle nous regarda toutes et c'est d'un même élan que l'on acquiesçait de la tête. Leah nous fit sa mine déconfite, je lui tapotais l'épaule pour la réconforter.

On arrivait au bord de la piscine, Jacob ne perdit pas de temps et attrapa Leah pour la lancer dans l'eau. Elle se "débattait" même si on aurait plutôt dit qu'elle cherchait plus de frictions. Ce qui nous fit rire et grimacer à la fois.

Edward capta mon regard et me salua d'un signe de tête. Je lui répondis de la même façon avant de m'installer à côté d'Alice qui lisait sur un transat. Rosalie nous avait rejoint tandis que Rebecca et Kate étaient déjà près de la desserte pour se servir un jus de fruits frais.

— Tu connais le programme ? Demanda Rosalie à sa sœur.

— Hinhin. Fit Alice mystérieusement.

— Tu comptes nous le dire? Continua Rose.

— Bella tu devrais demander à Tanya...

Mais enfin elle n'allait pas s'y mettre elle aussi...?

— Je suis bien là... Je verrai de toute façon...

— C'est pas toi qui trépignait dans le train pour savoir ce que l'on allait faire?

Arrg, la traîtresse! Elle voulait jouer à ça, moi aussi j'avais des arguments.

— Très bien, tu pourrais alors demander à Emmett de me prêter un objectif, puisque je serai occupée à parler avec Tanya...

— Tu pourras le faire après... Rosalie prenait un air dégagé mais j'étais loin d'être dupe.

— Je préfère que tu le fasses, comme ça on ne perdra pas de temps, tu pourras le récupérer dans sa chambre et me le rapporter. Je conclus en la laissant en plan. 1 partout balle au centre et toc.

Je m'approchai de Tanya qui était toujours allongée sur le ventre. Jane lisait une revue de gemmologie à côté, elle avait ses écouteurs dans les oreilles.

— Hey... Je me demandai ce que l'on avait comme programme...

— Hahaha, tu ne peux pas t'empêcher de vouloir savoir! Me répondit Edward avec son éternel sourire en coin.

— J'aime quand les choses sont cadrées oui. Dis-je un peu plus sèchement que je l'aurai voulu. Mais c'était sa faute, pourquoi il me souriait comme ça alors que sa petite amie était à côté? C'était déplacé et irrespectueux.

— Je plaisantais Isabella... Il se leva d'un coup en grommelant un " je vais aller nager", nous laissant seules avec Tanya.

— Je... Commençai-je.

— Ne t'en fais pas, il est impulsif mais il n'est pas rancunier, quand il s'apercevra qu'il a eu tort de partir comme ça il reviendra... Crois moi j'en sais quelque chose! Elle riait doucement. Je lui fis un sourire un peu crispé.

— Je voulais simplement savoir notre préparer le matériel avant de partir... Je me justifiai tant bien que mal, l'atmosphère était étrange.

— Isabella?

— Euh oui?

— Est-ce que j'ai fait quelque chose pour que tu ne m'apprécies pas ?

J'étais décontenancée par sa franchise, j'avais l'impression qu'elle sondait mon âme avec ses yeux gris.

— B..Bien sûr que non! Bégayai-je.

Elle me regardait encore quelques instants avant de me sourire franchement.

— Je suis rassurée alors, nous allons rester tous ensemble un moment, je ne voulais pas qu'il y ait une mauvaise ambiance et que le projet en pâtisse.

— Je suis du même avis que toi. J'avais envie de hurler, j'avais l'impression d'être une petite fille que l'on sermonne. Qu'est ce qu'elle croyait? Que je voulais d'une guerre puérile avec elle? J'étais peut-être un peu jalouse de leur relation mais je n'avais pas quatre ans. Je n'étais pas du genre briseuse de couple, c'est pas maintenant que je le deviendrai.

— Pour le programme, en revanche, tu devras demander à Ed ou à Jasper quand ils seront revenus... M'indiqua-t-elle.

— Très bien merci. Je fis un petit signe de remerciement avant de partir.

Je remontai dans la chambre pour y trouver Rosalie assise sur le canapé du salon. Elle était légèrement décoiffée et l'air complètement ailleurs.

— Rosalie?

— Rosalie? Répétai-je.

— Hein? Oh Bella! Je ne t'avais pas entendu arriver. Elle reprenait un peu de contenance mais j'étais toujours aussi surprise de la voir aussi... Déconcertée.

— C'est rien, tu as pu récupérer mon objectif ?

Elle souriait béatement en me le tendant. Si j'avais des doutes, maintenant j'étais certaine qu'elle n'était pas dans son état normal.

— Où est Emmett?

Ses yeux pétillaient soudainement, j'avais la réponse à mon interrogation silencieuse, si elle était comme ça c'était à cause de lui.

— Il doit être dans sa chambre... Dit-elle évasivement.

Je rejoignis la chambre de mon frère pour avoir le cœur net. Je le trouvais affalé sur son lit en train de lire un magasine sur la photo. Si il s'était passé quelque chose, il n'aurait pas l'air aussi décontracté... Étrange.

— Hey Emm!

— Belly Bean! Rosalie t'as donné l'objectif ?

— Oui... Tu ne l'as pas trouvé un peu bizarre?

— Non... Pourquoi?

— Je ne sais pas... Elle avait l'air un peu dans la lune...

— Mmmh... Non je ne vois pas pourquoi... Il se grattait le menton tout en réfléchissant.

— Ah bon...

Puis soudain, son visage s'illumina, comme toujours quand il avait une "révélation".

— Oh...

— Oh...? Je m'attendais à tout sauf à cette interjection.

— Je l'ai embrassé. Dit il en haussant les épaules.

— P...P...Pardon?! M'écriai-je. Et ça te revient comme ça?! Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi?!

— Bah quoi... Elle me plaît, j'en avais envie et voilà ! Me répondit-il goguenard.

— Mais ça ne se fait pas! Enfin si tout le monde devait céder à ses pulsions... T'es malade!

— Heyyy... Calme toi, je l'ai vu dans son regard qu'elle en avait envie aussi, je ne suis pas un pervers tordu non plus!

— Mmh.. et alors ? Dis-je dubitative.

— Et alors elle s'est reculée, m'a ré embrassé, puis m'a giflé et elle est partie.

— Je ne suis pas certaine de comprendre...?

— C'est pourtant simple, je lui plais, elle me plaît mais elle n'ose pas se l'avouer!

Depuis quand mon frère était devenu un spécialiste de la psychologie féminine?

— Crois moi petite sœur, Rosalie Cullen va être ma petite amie! Parole de Swan! Dit il sérieusement, il avait la même expression que lorsqu'il m'avait dit à l'époque où on s'était retrouvés seuls avec notre mère, qu'il veillerait toujours sur moi.

— Je te crois... Je lui fis un câlin, c'était notre relation à nous, on se taquinait, il était un peu gamin et j'étais un peu trop rêveuse mais il était surtout mon roc et mon grand frère.

— J'ai l'impression d'avoir gagné la princesse dans les Disney ! Il avait l'air admiratif. Mon frère donnait l'impression d'être toujours confiant et pourtant, il avait besoin d'être rassuré.

— C'est vrai c'est un peu la belle et la bête! Le taquinai-je.

— Hey tu peux parler! T'as bien des vues sur le prof'canon!

— Le prof'canon? Mais ça sort d'où ça ?! Rigolai-je en me relevant pour le regarder dans les yeux.

— Je suis ton frère je sais tout... Rassure toi je n'irai pas lui casser la gueule, il a l'air réglo! Répondit-il satisfait.

— Il est surtout en couple... Je me renfonçais dans le lit boudeuse.

— Oh... Bah c'est pas grave p'tite sœur, tu trouveras bien quelqu'un comme j'ai trouvé ma princesse.

Je ricanais, pas sûre que la princesse aime qu'on l'appelle ainsi. Je dû m'endormir parce que je fus secouée doucement par Seth.

— Bella au bois dormant, on va partir en ballade!

Je lui souris, il était adorable. Je m'étirai, j'avais passé la nuit ici? Je regardai ma montre, il était quatre heures du matin, je regardai les autres.

— Pourquoi on se lève si tôt?!

— Mmmh Bella chhuuuuut! Marmonna mon frère qui m'envoya ensuite son oreiller dans la figure pour me faire taire. Il dormait sur le canapé, comme j'avais squatté son lit toute la nuit. Je riais avant de lui relancer dans la figure aussi, il se leva alors droit comme un «i», grommelant qu'il allait me tuer.

Je pris mes jambes à mon cou pour regagner ma chambre pour aller prendre ma douche.

On descendit Rosalie, Kate et moi en même temps, on avait tous des visages fatigués, sauf Alice qui était, comme à son habitude, une vraie pile électrique.

— On s'est réveillés tôt pour pouvoir rejoindre la première cérémonie de la journée au temple de la Dent. Expliqua Jasper.

— Le temple de la dame? Répéta endormi Emmett.

— Non non de la Dent! Rectifia Alice en ricanant.

— L' Adam de Eve? Demanda Jacob.

— Mais non la Dent de Bouddha. Corrigea Tanya amusée.

— Pour vous expliquer, il y a des cérémonies quotidiennes de prières et d'offrandes; que l'on appelle puja ou thevava, qui ont lieu trois fois par jours. En résumé, c'est un rituel durant lequel les offrandes sont faites à Bouddha par l'intermédiaire de sa relique. Jasper était un très bon guide aussi.

On partit donc en direction du temple de la Dent «Sri Dalada Maligawa» situé dans l'ancien palais, c'est notamment en partie grâce à la relique que la ville est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le temple était très important pour les bouddhistes mais aussi car la relique a jouée un rôle majeur dans la politique, car la posséder revenait à détenir le pouvoir sur le pays.

Sur le chemin, on croisait de nombreux petits chiots affectueux, on mangeait un roti pour avoir quelque chose dans le ventre, les distances étaient parfois trompeuses dans cette ville. Des enfants mangeaient des papadams, des chips de banane qu'ils arrosent allègrement de sirop de canne.

De loin, on ne voit que le temple, un Bouddha géant dont la blancheur quasi immaculée tranche avec le foisonnement des couleurs de la végétation luxuriante et des arbres fleuris qui l'entourent. L'édifice est en bois et se dresse sur deux niveaux distribués autour d'une cour intérieure. Le toit est décoré de centaines de lotus dorés.

Il fallait se déchausser, une partie était réservée pour les habitants, pour qui la visite est gratuite et l'autre partie était pour les touristes qui payaient un droit d'entrée. Des vendeuses de fleurs se relayaient pour proposer des bouquets bleus d'hibiscus ou blancs de fleurs de frangipanier. Les macaques étaient aussi de la partie, menaçant de semer la pagaille. Ils étaient à l'affût de la moindre petite chose à chiper.

En bas des marches se trouvait une Sandakada pahan, une pierre de lune en demi-cercle. Le portail d'entrée au dessus des douves « Mahawahalkada» a été entièrement détruit par une attaque terroriste et ensuite reconstruit. Des éléphants en pierre gardaient chaque côté du portail, une arche, le torana décoré makara, un animal mythologique, une chimère indienne. Cette créature à une trompe d'éléphant, la dentition du crocodile et une queue de poisson, et deux gardiens en pierre sont en haut de l'escalier.

La senteur des bâtonnets d'encens était enivrante, elle donnait une atmosphère de sérénité à la scène était silencieux. Jusqu'à ce que les joueurs de flûte et de tambour se mettent à jouer.

Les portes de la chambre «Handun kunama» qui abrite la relique au premier étage étaient ouvertes. L'heure matinale aidant, il n'y avait pas la même foule que lors de la cérémonie du soir. J'aperçus le reliquaire, la dent elle-même était abritée dans sept épaisseurs de coffrets gigognes incrustés de pierres précieuses en forme de stupa. La chambre était décorée d'immense défenses d'éléphants et d'or. Un grand Bouddha en plaqué or et des murs aux couleurs époustouflantes complétaient le tout.

Les moines recueillaient les offrandes; du riz, des fruits et des fleurs principalement, portées par la foule qui défilait dans le temple. Les fidèles se rapprochaient de plus en plus de ce qu'ils étaient venus chercher, une force spirituelle palpable même par nous et transmise grâce aux vertus du bouddhisme. Je pouvais constater de la bonté, la compassion, la joie et la sérénité qui se dégageaient en ses lieux.

On était mercredi, la relique était symboliquement lavée avec une préparation d'eau parfumée de fleurs odorantes «Nanumura Mangallaya» qui ont des vertus guérissantes.

Dans la bibliothèque dédiée au bouddhisme, un musée retrace la vie du Bouddha en peinture. J'appris que lorsqu'il fut incinéré à Kushinagar après son paranirvâna, son éveil, une partie de son squelette fut sauvée des cendres. Ses disciples les plus proches partagèrent ses restes en huit parts qu'ils offrirent aux huit royaumes que comptait à l'époque la région. Ils leur laissèrent en revanche la charge de bâtir des stupas pour les abriter. L'histoire veut que l'on confia la canine gauche du Bouddha à la princesse Hemamali qui la cacha dans sa chevelure afin d'atteindre son royaume de Kalinda, en Inde du Sud sans encombre. Mais, à peine arrivée, le pays était en guerre et son père lui demanda de poursuivre son voyage et d'escorter la dent jusqu'à Ceylan, une terre alliée qui était bien plus tranquille.

On allumait ensuite des lanterne à l'huile de coco, en signe de respect pour les morts les autres fidèles faisaient pareil en fermant les yeux. Les lanternes allumées sont considérées comme une offrande à Bouddha.

On clôturait la visite par l'ancienne salle d'audience du palais, en bois sculpté ou une petite salle accueille Raja, un éléphant empaillé qui a été déclaré Trésor national, une journée de deuil a même été observée dans le pays lors de son décès. Il est célèbre pour avoir porté la sainte relique de la dent du Bouddha dans la ville pendant plus de 50 ans, lors de l'Esala Perahera, la fête de la dent qui dure dix jours.

En sortant, nous décidions d'aller faire un tour au marché, il y avait un bâtiment accueillant des boutiques d'épices, de fruits et légumes ainsi que des stands divers. Dans le quartier autour, de nombreuses ruelles abritaient des échoppes de vêtements. L'ambiance y est cocasse, les vendeurs crient à tue-tête et les habitants se ruent sur des piles de vêtements qui devaient être une très bonne affaire.

J'avais le sentiment que c'était un peu plus touristique, je me faisais alpaguer en passant, alors que d'habitude, j'avais plutôt la sensation de pouvoir déambuler tranquillement. Mais je ne m'arrêtai pas à ce détail, je continuai de m'enivrer des odeurs et des couleurs. Les garçons ne résistaient pas à la tentation des en-cas frits à la minute.

Nous nous rendions au jardin botanique qui se trouve non loin de Kandy. Il est immense et se situe au bord de la rivière Mahaweli. Un figuier de Java retenait mon attention car il était gigantesque et trônait au milieu d'une pelouse. Il avait la particularité de n'avoir qu'un seul tronc qui supportait tout. Des chauves-souris géantes frugivores étaient pendues par centaines dans les arbres, elles faisaient un raffut monstre. Il y avait aussi un jardin d'épices et de plantes médicinales. Le jardin recensait de nombreuses espèces de palmiers, de bambous, d'orchidées, plus belles les unes que les autres. Il y en avait environ 300.

— J'adore les orchidées... Rêvassa Tanya à côté.

— Et pourtant orchis est loin de te plaire. Commenta Edward. Ce qui fit rire les Cullen, probablement une «family joke».

On continua en coupant par le jardin japonais, on s'arrêta un instant par la serre des cactus puis on s'assit au bord de la rivière pour profiter du beau temps. Je voyais des familles de singhalais qui avait eu la même idée que nous. On se rendit au jardin des arbres-monuments, on s'amusa à trouver quelle célébrité avait planté tel ou tel arbre.

On partait à présent pour Dambulla. Au pied de la colline se trouvait un Temple d'Or avec un Bouddha de près de 30 mètres. On fit la visite rapidement, Edward nous avait dit que ce n'était pas l'attraction la plus célèbre. Son sourire en coin énigmatique et ses yeux pétillants avaient encore eu raison de moi. J'avais pourtant essayé de l'éviter autant que possible. Il était avec Tanya et je comprenais pas pourquoi il était aussi ambigu avec moi. Et tu t'es jamais dit que c'était toi qui interprétait ça ainsi? Qu'en fait il est tout à fait prévenant avec tout le monde mais que tu t'es montée la tête avec tes fantasmes! - Silence ma conscience ! -.

Je revenais à mes moutons, Edward nous montrait la voie. On se trouvait devant des escaliers, la montée n'était pas longue. Il fallait simplement repousser gentiment les vendeurs de souvenirs le long du chemin, mais ils ne sont tout de même pas trop collants. Je m'arrêtais au somment pour photographier la vue sur les environs montagneux et verdoyants de Dambulla. On laissa nos chaussures pour pénétrer dans le temple.

— C'est le temple du Rocher royal qui abrite des grottes troglodytes. Souffla Edward près de mon oreille. Je retenais tant bien que mal un cri de stupeur, il m'avait surprise à me parler comme ça.

Emmett était très proche de Rosalie en rentrant, elle s'était évertuée à l'éviter toute la journée.

Je fus estomaquée par les grottes, classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Il y en avait cinq au total, toutes alignées les unes aux autres. Elles accueillaient près de 150 représentations du Bouddha assis ou allongé. Dont une statue colossale couchée et taillée dans la roche, elle mesurait 14 mètres de long. La seconde grotte était un vrai chef-d'œuvre, les peintures bouddhiques à même la roche étaient si bien faites qu'elles semblaient être qu'un grand tissu drapant la grotte. L'alignement des statues était magnifique.

La lumière en clair-obscur des grottes donnaient une atmosphère particulière au lieu.

Après la visite, on rentrait pour Kandy, sur la route, on s'arrêtait dans une petite échoppe en bois avec un toit de palmier. Des pots en terre cuites étaient disposés pour attirer l'œil.

Une fois arrêtés et descendus de voiture, la vendeuse verse le curd, c'est une spécialité de l'île, il s'agit de lait caillé de bufflonne servi avec du miel de kitul, une variété de palmier. Le curd frais est donc versé dans le pot et ensuite, elle le recouvre d'une feuille doublée et maintenue par de la ficelle. C'était délicieux, le miel qui va avec adoucit le curd.

Rosalie m'avait expliqué que l'on ne trouvait pas de curd dans le centre de l'île car il n'y avait tout simplement pas de bufflonne là-bas.

— C'est super bon ! Emmett se léchait les babines.

— Je regrette pas d'avoir goûté ça! Dit Seth.

Rosalie s'avança vers mon frère, et de son doigt délicat, elle ramassa une goutte de miel qui se trouvait sur la commissure des lèvres d'Emmett. Elle lécha son doigt. Je pouffais intérieurement, à priori, je n'étais pas la seule à trouver son geste un peu trop explicite. Emmett la regardait la bouche ouverte et les yeux emplis de désir.

— On va y aller avant que ces deux là - Alice désigna Rosalie et Emmett - ne se sautent dessus!

On riait tous à sa phrase. Rosalie regardait une dernière fois mon frère avec un sourire ravageur, je le vis déglutir avant de lui sourire en retour. J'avais l'impression que Rosalie avait pris une décision concernant leur relation et j'en étais ravie. J'adorais cette fille.

— Je crois que tu vas devoir partager ta chambre avec une autre binôme... Chuchota Rebecca à côté de moi.

— Hahaha, je crois bien... Je regardai mon frère et Rosalie qui se lançaient des regards... pleins de promesses... C'était assez soudain mais je connaissais mon frère, il ne faisait pas dans la demi mesure et il suivait toujours son cœur.

Je l'enviai un peu d'être aussi confiant, même si il ne savait pas où ça allait le mener, il se lançait pour ne pas avoir de regrets. Il avait toujours été comme ça et c'est aussi pour ça qu'à bien des égards, Emmett est quelqu'un sur qui on peut compter, je ne connais pas une personne plus loyale que lui.

Il m'embrassa le sommet du crâne en passant puis il me fit un «pouce en l'air» avec un sourire en montrant Rosalie de la tête. Je riais, Emmett était toujours un gamin. Je le regardais intensément, j'essayais de lui transmettre à quel point j'étais heureuse pour lui. Au vue de son regard rassuré et de son sourire gigantesque, il avait compris le message.

On avait fini la journée dans un centre de soin d'Ayurveda, cette médecine indienne qui consiste à maintenir l'harmonie entre le corps et l'esprit. Il s'agissait de soigner le malade et non la maladie. Mais en ce qui nous concernait, on s'arrêtait aux massages ayurvédiques pour éliminer les toxines. Cela faisait un bien fou, j'avais l'impression de me relaxer complètement. C'était assez étrange de «sentir ses énergies» circuler de nouveaux. La masseuse m'avait expliquée que c'était parce qu'elle avait éliminé les tensions musculaires.

Je sortais dans les premiers, je retrouvais Rosalie et Tanya dehors.

— Je suis tellement reboostée! Soupira Rosalie d'aise.

— Je pourrais faire le tour du monde! Ajouta Tanya en soupirant aussi.

— Je suis bien d'accord avec vous... Dit Jane qui était apparue.

— Et toi Bella? Me demanda Rosalie.

— J'ai retrouvé une mobilité que je croyais perdue ! M'exclamai-je, ce qui les fit rire.

— Hahaha pauvre Bella petite grabataire! Alice était sortie de nul part pour me faire une accolade. J'avais appris avec le temps de ne pas y prêter plus attention que ça, Alice était une personne très tactile et elle ne se cachait pas derrière des faux semblants, si elle avait envie de te prendre dans les bras, elle le faisait. Ce qui était tout de même déroutant pour le commun des mortels dont je faisais partie.

On regagnait notre hôtel pour dîner. Tout le monde était détendus grâce aux massages, Alice avait eu une merveilleuse idée d'avoir ajouté ça à notre programme. On retournait à l'hôtel pour dîner et pour se reposer. Demain, on partait pour une autre ville.


POV EDWARD:

J'étais ravi que ma sœur est plus ou moins officialisée avec Emmett. J'avais bien vu qu'elle était loin d'être insensible à ses charmes. Pour une fois, elle avait fait les choses pour elle et j'étais content que cela tombe sur lui. J'étais persuadé que c'était le «mec» qu'il fallait pour ma sœur. Alice les avait couvé du regard toute la soirée. Je pense qu'elle aussi était rassurée de voir que Rosalie avait une autre passion que la minéralogie, géologie et autres domaines scientifiques où elle excellait.

Je tournai dans mon lit, j'étais un peu contrarié. J'avais bien remarqué qu'Isabella avait mis une certaine distance entre nous. Je n'avais pourtant pas l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, enfin je veux dire, je ne me suis pas comporté comme un crétin comme à nos premières rencontres... Je ne me posai pas plus de questions, après tout, je me faisais peut-être des films.

Je passai par la salle de bain pour raser ma barbe pour la réduire à un minimum acceptable pour mes sœurs. Une fois satisfait en regardant mon reflet dans le miroir, je pris une douche rapide pour me réveiller complètement, m'habillait et on reprit la route pour Sigirîya.

Nous allions loger pendant deux jours dans un éco lodge au cœur de la nature. Il y avait des chambres et des bungalows ainsi qu'une piscine extérieur qui ne payait pas de mine.

Nous commencions par visiter les jardins royaux du site archéologique, il y en avait de toutes sortes, des jardins d'eau, de pierres, des jardins en terrasses... La tradition architecturale voulait une combinaison de constructions, de jardins avec leurs arbres, des sentiers, des jardins avec des fontaines ainsi que des éléments symétriques et asymétriques. La perspective vue d'en bas saute aux yeux, les jardins en premier plan, les arbres qui se détachent ensuite et puis le point de fuite qui amène le regard sur le rocher du lion.

Sigirîya est un rocher forteresse qui culmine à 370 mètres. C'était un lieu stratégique car il y avait non loin de là un tank, un réservoir d'eau destinés à recueillir les eaux de pluies.

— Qui a choisi ce site? Me demanda Isabella. Je souriais j'étais content qu'elle m'adresse la parole, en bon archéologue que j'avais été, je ne me fis pas attendre pour enfiler ma casquette de guide.

— C'est l'histoire d'un fils illégitime...

— Ha j'adore quand ça commence comme ça! Cela annonce toujours des petites histoires croustillantes! Commenta Emmett.

— Donc le fils illégitime... Reprit Kate qui était pressée que je continue.

— Ahem, - je fis les gros yeux, pour la forme, puis je repris mon récit - qui s'appelait Kassapa I, était donc le fils aîné du roi d'Anurâdhapura. Le trône doit revenir de droit au fils légitime, donc à son frère cadet mais bien entendu, il ne veut pas céder. Donc Kassapa I n'a plus qu'une idée c'est de fomenter un complot pour tuer son père.

— Sympas le gamin! Ricana Seth.

— Et encore, tu ne sais pas tout, il l'emmura vivant et dans la même foulée, il expulsa son frère qui fut contraint à un exil forcé en Inde.

— Évidemment le frère jura de se venger? Intervint Emmett fier de lui.

— C'est tout à fait ça, le frère aîné devint par la suite paranoïaque car il savait qu'un beau jour, son frère reviendra. Il leva donc son armée et s'installa ici. Il y a deux enceintes rectangulaires au sud et à l'ouest qui sont entourées de douves et remparts. Au nord et à l'ouest, il était plutôt tranquille car la forteresse est protégée par la jungle...

— Qui empêche donc une invasion massive... Réfléchit à voix haute Jasper.

— Il vécut ici pendant 18 ans avec sa cour plutôt féminine, on dit qu'il était entouré de mille courtisanes...

— Et bin... Il fallait les satisfaire les demoiselles... Siffla Emmett, récoltant une tape derrière la tête de Rosalie. Aïe mais c'est vrai ! Personne n'a pensé comme moi?

— Si si... Le rassura Seth en riant.

— Donc le frère est revenu 18 ans après? Demanda Jasper intéressé.

—L'aîné qui avait fait donner l'alerte pensait qu'il aurait l'avantage grâce à sa position. Son frère, un fin stratège assiégea le site en déployant ses troupes tout autour. Au bout d'une semaine, Kassapa I se rendit, il avait pensé à tout... comme la spécificités des escaliers avec des petites marches inégales pour ralentir les envahisseurs en cas d'attaque.. Mais il avait oublié un détail, et pas des moindres, la question du ravitaillement en cas de siège.

— Et après ?!

— Il fut exécuté par son frère. Bien entendu, ce sont les récits des chroniqueurs hostiles au frère aîné, pour une version plus... partiale, il faudrait regrouper des poèmes ainsi que d'autres récits. Mais je trouvais cette version là... plus croustillante comme tu disais Emmett.

On continuait la montée calmement, le panorama à 360 degrés est franchement grandiose, au nord la jungle tachetée de lacs et de villages, au loin on pouvait distinguer le pic d'Adam, puis le réservoir qui prouve l'ingénierie mise en place par le frère aîné pour acheminer l'eau sur plus de dix kilomètres. Au sud, le point de vue change et devient plongeant sur les jardins.

A mi-hauteur, un escalier moderne en colimaçon relie l'accès principal à une longue galerie aménagée dans la paroi rocheuse. Cette cavité renferme une série de peinture des Demoiselles. Elles sont sauvegardées des outrages du temps grâce à la corniche qui les surplombe. Seuls témoins de la femme médiévale de Ceylan.

— Selon les croyances, elles représentent les asparas, des nymphes célestes ou les concubines de Kassapa. Elles ont pu garder leurs couleurs vives et restent dans un état de conservation plutôt remarquable!

On arpentait doucement une voie fermée, le mur brillant et luisant comme du marbre grâce à un enduit fait à partir d'œuf et de chaux. Ce mur, dissimulé du regard extérieur est le témoignage de nombreux graffitis millénaires de ceux qui ont gravi le rocher pour rencontrer le roi.

On continuait l'ascension, on arrivait aux pattes du lion, cette plateforme large qui a donné son nom au rocher «Sigirîya». J'expliquai au groupe que c'était le passage le plus délicat pour ceux qui avaient le vertige, j'indiquai aussi qu'il valait mieux s'épauler entre nous car ici, les personnes qui offrent leur aide vous réclameront de l'argent par la suite.

— Jadis, un lion immense en brique était assis à cette extrémité du rocher, l'ascension finale débutait par un escalier qui passait entre les pattes du fauve pour entrer dans sa gueule. Ils ne reste plus que les premières marches et les pattes.

On arrivait au sommet, 1,6 hectares où il ne reste aujourd'hui que les fondations. On se trouvait sur la terrasse, au milieu il y avait un gigantesque bassin. Chacun de nous déambulait pour contempler le paysage environnant. Le site classé au patrimoine mondial est le plus visité du pays. C'est fou de penser qu'un palais se trouvait ici autrefois. Je m'approchai d'Isabella qui regardait vers l'ouest.

— Je vois que vous avez remarqué ce petit détail... Je lui souris.

— On dirait des essaims géants...? Dit elle en plissant les yeux pour voir.

— Les gardiens de Sigirîya... Fit-je évasif.

— Hiii qu'est ce que c'est que ces masses brunes collées à la paroi! S'écria Alice.

— Comme je disais à Isabella, ce sont les gardiens du site, des frelons géants. Le gouvernement à tenté à plusieurs reprises d'exterminer ces essaims sans succès. Ils ont alors construit des cabanes grillagées pour protéger les visiteurs et les habitants en cas d'attaque. La légende veut que les gardiens n'attaquent que ceux qui montent et qui ne sont pas les bienvenus.

Sur le chemin du retour, on croisait pas mal de singes, des macaques à toque entre autre. Nous reprenions la route vers Polonnaruwa, de là, on loua des vélos pour se diriger vers la vieille ville. Je discutais avec les autres tout en pédalant.

— C'est aussi un site archéologique, cette ville fut la capitale du royaume cinghalais durant trois siècles. Puis elle devint un important centre commercial et religieux il y a 800 ans.

Le meilleur moyen de visiter les ruines était le vélo, on s'arrêta pour visiter les ruines du palais de Nissanka Malla où se trouvait les bains royaux et la salle du Conseil. Un trône en pierre en forme de lion servait jadis au roi. On reprenait les vélos pour continuer le long du lac la visite. Il y avait des Entelles de Ceylan, ces singes se promènent dans l'herbe tout en mangeant paisiblement des fleurs. Ils cohabitent avec les vaches présentes sur le site. On apercevait aussi des aigrettes et d'autres oiseaux endémiques.

On arriva à Potgul Vihara, une construction tout à fait insolite, l'édifice creux en forme de stupa aux murs épais avait autrefois servi à entreposer les livres sacrés. Une statue de 4 mètres de haut, dite du «Sage», représente le roi Parakramabahu I er, l'un des monarques les plus célèbres, c'était le premier à unifier les trois royaumes régionaux de l'île. Puis il supervisa les travaux de construction de vastes systèmes d'irrigation. Tout en réformant les pratiques bouddhistes et en encourageant ardemment les arts.

On reprit les vélos encore une fois pour visiter le quadrilatère situé au nord du palais royal. Une gigantesque sculpture de 3 m de long nous accueillait, c'est le Gal Pota. La première terrasse du Vatadage, un édifice circulaire de 18 mètres de diamètre avec un plan élevé au centre. On y rentre à travers des portes décorées de statues qui sont les gardiens du temple. Les quatre entrées différentes mènent à quatre bouddhas.

Plus au sud se trouvait un petit gedige, un temple creux aux murs épais qui est le seul à avoir conservé un toit intact. A l'intérieur, plusieurs représentations de Bouddha s'y trouvaient.

Au nord, un grand dagoba Rankot Vihara, qui daterait du XII ème siècle. La visite se terminait en apothéose avec quatre bouddhas taillés dans le même long bloc de granit. La beauté du site et l'atmosphère paisible en faisaient un lieu que j'appréciais beaucoup.

Il y avait aussi un musée archéologique, on fit une visite rapide, pour moi, il était plutôt quelconque. Nous clôturons la visite du «Triangle culturel» composé de Dambulla Sigirîya et Polonnaruwa, par la ville d'Anuradhapura.

Après une halte à dans les bungalow, je décidai de les emmener pour une petite visite secrète. On se rendait un peu plus à l'est, dans une mine bien plus profonde.

La mine était grande avec ses 70 mètres de profondeur et les deux galeries de plus de 30 mètres de long. Il y avait une vingtaine de personnes qui y travaillaient tous les jours de l'année.

— Je voulais vous montrer cette mine, bien que le sud, sud-ouest du pays est très réputé pour ses pierres précieuses, celle-ci est plus confidentielle avec une quantité non négligeable de pierre de lune.

— Tu nous avais caché ça ! Dire que je cherche des pierres de lune pour un client! Rouspéta Jasper.

— Les mineurs travaillent tous les jours sauf les jours de pleine lune, ici ce sont des jours sacrés où l'utilisation d'outils risquerait de blesser ou tuer les insectes et autres créatures du sol. Expliquai-je aux autres.

Une partie des mineurs s'occupe à la surface à tailler des troncs d'arbres à la bonne dimension pour soutenir les galeries et étayer les parois.

L'équipe de tournage descendait dans la mine, je montrai à chacun le gros tuyau en plastique solidement attaché aux parois du puits.

— Ceci est le moyen de communication, si vous avez un problème, parlez dans le tuyau!

— Un téléphone de mine! S'amusa Emmett. Il l'essaya tout de suite.

— Ce qui m'intéresse, c'est les pierres de lune, venez voir Isabella. Tanya et Jasper me suivaient de près pour aller parler au propriétaire de la mine.

— Edward Cullen, tu as fait un si long voyage pour mes pierres? L'homme qui me parlait s'appelait Sandun. Ses mains étaient couvertes de bagues, plus grosses les unes que les autres; signe qu' il avait réussi dans les affaires.

— Sandun, je sais que tes pierres sont magnifiques alors je viens en personne t'en acheter! Plaisantai-je.

L'équipe de tournage commençait à filmer. La pierre de lune ou kantachandra était une pierre qui alimentait pas mal de légendes, chez les romains qui l'appelaient la larme de lune ou rayon de lune solidifié, chez les grecs qui en faisaient des porte-bonheur et des pierres de protection, sacrée chez les Indiens. Je leur expliquai qu'en sanskrit, les mots «kanta» et «chandra» signifiaient ensemble «aimé de la lune», on peut dire que le nom est donné à cause de l'effet visuel de la pierre.

Mais une chose était systématique, c'était qu'elles étaient associées à la féminité, la fertilité et à l'amour. Le déplacement de reflets bleus argentés sur sa face renvoient, à quelque chose près, l'apparence de la lune dans sa dernière phase. C'est ce que l'on appelle «l'adularescence.»

— Un phénomène optique engendré par l'entrée et la diffraction de la lumière dans la structure interne de la pierre. Expliqua Rosalie

— Tout le monde connaît les pierres de lune incolores ou blanches mais il peut y en avoir des roses, des oranges, des jaunes... des grises... - Je sortais un petit sac de ma poche. - Je vais vous montrer c'est bien mieux.

Je sortais d'un premier petit sac la variante transparente que tout le monde connaissait, celle de Tanzanie notamment translucide avec des notes de blanc et de gris. Puis ensuite celle avec les reflets.

— Vous voyez ce reflet nacré blanc? C'est la variété la plus classique. En revanche - je prenais une pierre taillée que Sandun avait sortie - celle-ci, à une adularescence bleutée. Vous avez aussi celle qui a une combinaison de doré et de bleu. Ce sont évidemment celles qui valent le plus cher.

Je sortis une autre pierre.

— Enfin vous avez l'indienne, avec cet effet d'optique œil de chat sur fond translucide ou celle là avec une étoile à quatre branches! J'étais toujours aussi fier de l'effet que les pierres de lune avait sur les gens

— Celles-ci sont les plus rares. La taille est quasi systématiquement en forme de cabochon pour révéler toute la splendeur des reflets de la femme. Annota Jasper.

— On peut aussi trouver la pierre de lune sous le nom hécatolite, en référence à la déesse grecque Hécate, l'une des trois déesses lunaires. Les pierres de lune bouddhistes n'ont rien à voir, ce sont les frises sculptées disposées en demi-cercle qui symbolisent l'accès graduel à la connaissance et au nirvâna, comme vous avez pu voir dans les temples.

— Je me souviens quand nous étions en Floride, d'avoir remarqué que la pierre de lune est la pierre de gemme de l'état? Ajouta Emmett.

— C'est parce qu'elle fut désignée en 1970 pour commémorer les atterrissages sur la lune, puisque les lanceurs ont décollé du centre spatial Kennedy. Expliqua Isabella en souriant à son frère. Puis elle me regarda et baissa les yeux timidement. Je trouvai ça «craquant», on aurait dit une petite fille prise en faute à l'école pour avoir parlé avant l'enseignant.

On resta jusqu'à la fin de la journée, Jasper et moi avions négocié pour avoir des réserves de pierres de lune. Son client en avait commandé pour réaliser une pièce de joaillerie. Une méduse tout en pierre de lune et diamants.

Notre aventure Sri Lankaise allait toucher à sa fin, j'étais content d'avoir pu montrer les pierres de lune. Elles sont revenues sur le devant de la scène après avoir longtemps été boudées. Notre prochaine destination promettait d'être aussi magnifique si ce n'est plus. Ce soir là je m'endormis paisiblement.


C'est fini pour cette semaine, j'espère que ce chapitre a été plaisant à lire et que vous êtes "grâce" à moi partis vers d'autres contrées. Pour celles et ceux qui nous quittent à cette escale, je vous dis à la semaine prochaine! Pour les autres, voici quelques précisions qui me viennent en tête.

Je vais sûrement oublier des choses, il y aura peut-être quelques fautes... Mais c'est fait avec bon cœur dans le but de vous changer les idées. Je suis loin de tout connaître et il est impossible de résumer un pays en quelques mots, mais j'ai fait du mieux que j'ai pu pour vous transporter. Je ne suis pas une agence de voyage ni une guide chevronnée, je m'amuse simplement à concrétiser des idées pour les compresser dans une histoire qui je pense est loin de me faire honte.

Comme vous l'aurez compris, le prochain chapitre il y aura une autre destination, des idées là dessus?

Le "lexique":

- Orchis: Pour la "family joke", órkhis en grec, qui veut dire testicule, en référence à la forme des tubercules. Théophraste, élève d'Aristote, il était, entre autre, botaniste et naturaliste, c'est lui qui trouva cette dénomination. Je ne vous explique pas la blague, vous êtes tout à fait capable de comprendre ;).

- Stupa, stoupa:un reliquaire en sanskrit. C'est un mausolée de briques ou de pierres dans lequel est enfermé une relique du Bouddha. On peut classer les stupas en quatre catégories: dhatu-chaitya qui abritent les reliques, paribhoga-chaitya qui contiennent les objets qui ont appartenu au Bouddha, les dharma-chaitya qui exposent la doctrine et enfin les uddeshika-chaitya qui commémirent le parinirvâna Chaitya signifie en sanskrit sanctuaire. La forme varie, chaque région a développé son propre style et sa propre détermination. Au Tibet, Bhoutan les stupas devienent des chörtens en forme de bulbe, à l'inverse au Myanmar, c'est une forme de cloche. L'appellation dagoba est propre au Sri Lanka.

- Kandy: Je voulais rajouté qu'au mois d'août a lieu la fête de la Esala Perahera, des défilés d'éléphants et de flambeaux animent la ville. Le terme vient de "procession" en cingalais et c'est les dix nuits où la relique de la dent de Bouddha, enfermée dans un reliquaire sur le plus vieux des éléphants. Les sri lankais escortent la relique dans les rues de la ville. Puis le soir de la pleine lune, la fête atteint son apogée.

- Le Sri Lanka: Taprobane pour les Grecs, Serendip pour les Arabes et Ceylan jusqu'en 1972. Le pays a été secoué par une guerre civile entre le gouvernement et les Tigres tamouls, le LLTE. Je n'ai pas parlé du tsunami de 2004, qui reste dans les esprits. Je n'ai pas non plus parlé de la ville de Jaffna qui s'ouvre petit à petit aux touristes après 30 ans de guerre civile. C'était la capitale culturelles des tamouls sri lankais. Les tamouls sont hindous et les cingalais, l'ethnie majoritaire sont bouddhistes. Les mangues de Jaffna sont célèbres.

- Cabochon: Pierre polie et non taillée en facettes. Il y a une face inférieure plate et une bombée. Habituellement, la taille en cabochon este appliquée à des gemmes opaques, la taille en facettes est plutôt pour les pierres transparentes ou translucides. La dureté est aussi importante, si elle est inférieure sur l'échelle de Mohs, elles sont facilement rayables, ce qui abîmerait les facettes. Pour les pierres étoilées, ou chatoyantes ( œil-de-chat), avec adularescence ou iridescence.

- Iridescence: La surface semble changer de couleur selon l'angle de vue ou d'illumination. L'exemple le plus flagrant dans la vraie vie, sont les bulles de savon.

- Echelle de Mohs: Inventée par l'allemand Friedrich Mohs en 1812. Les dix minéraux de l'échelle sont dans l'ordre, talc, gypse, calcite, fluorine, apatite, orthose, quartz, topaze, corindon et diamant.

Je crois avoir fait le tour, sinon mes MP sont ouverts :).

Bonne semaine à tout le monde.