Bonjour à tous !

Il fait beau dehors. Mais on est confiné. Alors, quoi de mieux qu'un chapitre de l'Underground pour remonter le moral de tout le monde. Et il est temps de conclure le trimestre ! Merci à Mai96 d'avoir accepté de donner un petit coup d'accélérateur au chapitre pour en finir la correction pour cette semaine. Je propose un envoie massif de cookies en remerciement !

Alors, on est bon ?

Let's go !

Saphis3 : Faut pas la dévorer comme ça, ou elle va rester sur l'estomac.

Dragonnotte : Comme dit l'adage, c'est en forgeant qu'on devient forgeront. Donc, c'est en écrivant que mon style a fait des progrès. Mais merci de l'avoir remarqué, ça fait très plaisir !/ Pour l'inspiration, t'as le feu vert, une petite mention et je serais heureuse.

Mizu Fullbuster : Dobby est sur une mauvaise pente, c'est vrai. Prions pour son âme. Et offrons-lui une urne pour ses cendres./Chaque chose en son temps pour Lockhart. Il aura droit à la punition. On parle d'adepte de la Loi du Talion, tout de même.

Mai96 : Je me suis beaucoup amusée avec ce coup-là, et ça va revenir :3 / C'est une forme de "justice" qui leur va bien et qu'ils peuvent accepter et comprendre de A à Z, sans que ce soit alambiqué. / Merci, merci ^^

Rose-Eliade : Nous y sommes.

Lun'Art : Tu as perdu ton titre de procrastinatrice en chef juste pour moi ? Je suis touchée !/ Bah, ce sont des gros chapitres, donc, normal qu'il y ait beaucoup d'informations dedans . /Sans le Poussos, Lockhart serait mort. Est-ce que j'aime le personnage ? Pas du tout ! Est-ce que je suis sadique ? Vu que tu es une lectrice de longue date, tu as déjà la réponse/ Du tout, je n'ai rien inventé. Tu la connais, toi aussi, juste sous la forme du "Œil pour œil, dent pour dent"/ Dobby... on verra plus tard. /L'incident avec Colin a aussi son importance, même si on reste sur le scénario d'origine. / Ce n'est ni la première, ni la dernière fois qu'ils auront une discussion houleuse, c'est deux-là. Et c'est le chaton, Ace va pas repousser la visite ! Elle va rappliquer fissa !/ Le Tranchesac Ongubulaire est mentionné une fois en passant en ayant un rapport avec Fudge, d'après Luna, donc, oui, elle est présente dans la saga des livres./ Moi aussi je t'adore beaucoup ! Parce que j'aime chaque personne qui me fait vivre un instant de pur bonheur par les reviews !

GaiaCross : On découvre toujours un peu plus le nombre effroyable de boutons sur lesquels il ne faut pas appuyer pour ne pas mettre Ace en colère. Et donc, ne pas déclencher ses flammes. Dumbledore peut apprendre la leçon, mais il finira toujours par mettre le doigt là où il ne faut pas./J'ai un argument imparable pour ça, tu peux me croire !.

Sur ce, très bonne lecture et à bientôt !

Ah, et surtout ! BORDEL DE MERDE, FAÎTES PAS LES CONS ET RESTEZ CHEZ VOUS !

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Le jeudi après-midi suivant apporta une grosse surprise durant le cours de potion en commun avec les serpentards, dans le plus grand cachot du château. Le cours ne commença pas de la façon habituelle. Normalement, ils auraient dû travailler sur une potion d'Enflure au milieu des vapeurs fétides des chaudrons et des remarques acerbes de Rogue. Et Neville aurait certainement apprécié une bonne douche de critiques plutôt que la surprise que leur réserva leur enseignant.

- Aujourd'hui, je vais vous faire une leçon de vie, jeunes gens. Une leçon que quelques-uns d'entre vous ont comprise. Ce qui fait que je me dois de retirer pour certains d'entre vous la mention de cornichons incapables.

Dans un petit coin de sa tête, se rappelant qu'il avait été surnommé pendant un bon bout de temps « Cornichon » l'an dernier, Harry se demanda s'il devait se sentir visé.

- Veuillez sortir de quoi prendre des notes et je veux Londubat au tableau.

Neville sembla se liquéfier sur place à la simple idée de se retrouver debout devant toute la classe. Et l'attention de tout le monde ne l'arrangeait pas. Avec une main encourageante, Hermione (qui faisait équipe avec lui pendant que Harry était avec Dean) aida le garçon timide à se lever, le poussant gentiment vers le tableau.

Rogue fit apparaître sur l'ardoise une liste de noms bizarres avant de croiser les bras.

- Bien, le professeur Chourave ventant votre amour et vos connaissances en botanique, je pense que vous serez capable de reconnaître ces noms, si ce n'est tous, au minimum la moitié. Je veux donc que vous m'en parliez et en usant de logique, me dire dans quelle genre de potion vous les verriez ensemble.

Pendant un instant, Neville resta figé sur place. On aurait pu croire que le monstre de la Chambre avait fait de lui sa nouvelle victime tellement il était pâle et immobile. Drago, le plus proche, roula des yeux et lui jeta une boulette de papier dans les jambes pour le réveiller. Rogue ne prit pas la peine d'intervenir, et de toute façon, le garçon commença à parler : d'abord d'une voix tremblante et faible, avant de prendre en assurance et passion, parlant des plantes et de leurs propriétés. La majorité des Serpentard resta bouche béante devant le discours du timide Gryffondor totalement transfiguré. Le groupe d'étude échangea un sourire en prenant des notes, leur tableau d'équivalence sous le coude pour le compléter au besoin.

Finalement, Neville conclut son discours en disant que les plantes au tableau, ainsi combinées, devaient entrer en composition d'une potion médicale.

- Je dirais le Poussos, pronostiqua Neville. C'est la seule qui touche au squelette que je connaisse.

- Dix points à Gryffondor, même si la réponse n'est pas tout à fait exacte. Ceci est une variante utilisée pour les vertèbres.

Sans s'occuper des expressions choquées de ses camarades devant le miracle (Rogue venait de donner des points à un Gryffondor ?! Le monde touchait à sa fin !), Neville se tourna de nouveau vers le tableau pour observer la liste et demander :

- C'est pour ça que trois des racines utilisées sont connues pour leur effet apaisant et restaurateur sur le système nerveux ?

- Cinq points de plus. Vous pouvez retourner à votre place.

Rogue se tourna vers la classe, voyant d'un simple coup d'œil qui avait suivi l'intervention, par les mines ébahies devant le second miracle de ce cours de potion.

- Eh bien, je vois que peu d'entre vous ont pris des notes. C'est bien dommage, parce que ça sera le sujet de votre prochain devoir.

L'enseignant écrivit le nom de la potion au tableau.

- Je veux la recette complète et un commentaire sur les ingrédients. Et je ne veux pas que vous demandiez de l'aide à Londubat, ça vous apprendra à ne pas suivre. Je veux deux rouleaux de parchemin.

Panique à bord pour le reste de la classe qui se demandait comment ils allaient s'en sortir. Hermione nota frénétiquement le devoir à faire avant de lever la main, qu'elle rebaissa immédiatement en grimaçant, suite au craquement de son épaule à cause de la violence de son geste.

- Cela vous apprendra, Miss Granger. Vous aviez quitté la catégorie des cornichons, vous tenez absolument à y retourner en demandant des précisions sur le travail à faire ?

- Ce n'est pas à ce sujet, professeur. Vous aviez dit que vous alliez nous faire une leçon de vie, qui avait déjà été comprise par certains, mais pour l'instant, il n'est question que de potion et botanique.

- Si vous vouliez bien vous taire plus de cinq minutes, Miss Granger, vous n'auriez pas eu besoin de poser votre question stupide.

Hermione ferma la bouche, rouge d'embarras.

- Bien, monsieur Portgas. Une des Ex-Tête de Cornichon de cette classe…

Tête de Cornichon et Ex-Tête de Cornichon était aussi insultant l'un que l'autre dans la tête du D. qui soupira silencieusement, attendant sa sentence.

- Qu'est-ce que vous avez à côté de votre cahier sur lequel vous prenez obstinément vos notes ?

Les Serpentard eurent un rire, s'attendant à le voir se prendre une belle remontée de bretelle, mais le jeune les ignora, se contentant de tendre les feuilles de son tableau d'équivalence au professeur.

- J'ai profité de l'intervention de Neville pour compléter mon tableau, professeur. Il est le meilleur du groupe quand il est question de Botanique.

Rogue prit les feuilles, les regarda et hocha la tête avant de les lui rendre.

- Vérifiez entre vous que tous les tableaux soient corrects, je n'ai pas le temps de tous les faire. Le vôtre est bon, en tout cas.

C'est tout ? Il n'aurait pas pu lui demander de rester après les cours pour ça ?

- C'est vous qui êtes à l'origine de cette idée, je ne me trompe pas ?

Où voulait en venir le professeur ?

- C'est bien moi, avec Hermione, confirma avec perplexité le D.

- Et l'idée est venue d'où ?

- Elle est d'origine non-magique. C'est un peu comme la table des éléments en physique et chimie. Ma mère travaille dessus quand elle a un trou, elle cherche de nouvelles idées pour ses dons en se basant dessus.

Harry serra les poings en entendant les rires des verts et argents sur la mention d'une idée moldue.

- Quel est la spécialité de votre mère, jeune homme ? continua Rogue en ignorant les rires.

- La Pyrotechnique. Elle est le feu à l'état pur.

- Et est-ce que ça lui a été utile ses recherches, ces connaissances non-magiques ?

- Elle a découvert qu'en se concentrant, elle pouvait changer l'équivalent d'une flaque d'eau en flamme.

- C'est impossible ! C'est deux éléments opposés ! protesta Parkinson.

- Ce n'est pas parce que tu ne t'intéresses pas à ce qu'il y a au-delà de ton nez que tu dois me traiter de menteur pour autant ! riposta Harry en se tournant vers elle.

- Le tout est une question de réagencement des molécules d'hydrogène et d'oxygène… commença Hermione d'un air pensif avant de se taire en voyant l'attention de la classe sur elle.

- Merci pour vos réponses. Une dernière question… d'où l'idée lui ait venu de changer l'eau en feu ? demanda Rogue.

Harry baissa la tête en répondant, faisant que personne ne compris ce qu'il avait dit.

- Plus fort, monsieur Portgas.

- D'un personnage de manga. Roy Mustang de Full Metal Alchemist.

- Parfait.

Rogue alla se remettre devant le tableau, une lueur de satisfaction dans le regard.

- Je présume que vous n'avez toujours pas compris où je veux en venir, je vais donc le traduire. L'esprit d'initiative. Au lieu de faire les parfaits moutons et d'attendre que ça leur tombe tout cuit dans l'assiette, quelques-uns ont eu l'idée d'organiser logiquement les ingrédients dans un tableau, pour dire à quoi ils servent et comment ils peuvent réagir entre eux. Chose que des auteurs de manuels de potions ne font même pas. J'en veux pour preuve le manuel qui était en usage durant ma scolarité.

L'homme sombre repoussa sa robe derrière ses jambes alors qu'il allait s'appuyer sur le bureau, fixant la classe avec un air dur.

- Viendra un jour où il faudra que vous appreniez à vous débrouiller par vous-même. Sans personne pour vous dire quoi faire et comment. C'est ce qui s'appelle la vie adulte. Il vaut donc mieux que vous appreniez dès aujourd'hui à réfléchir à vos actes, à leurs conséquences et avoir l'initiative d'agir, plutôt que de rester les bras ballants sans savoir quoi faire. Ce genre de comportement vous coutera vos examens, un poste, voire votre vie. Commencez dès aujourd'hui, parce que vous avez encore des adultes capables de vous aider si vous êtes en difficulté. Parce que ce n'est pas quelque chose que vous aurez à votre disposition plus tard. Et peu importe si l'idée de base vient d'une source qui peut sembler ridicule, l'important est d'agir et de tenter sa chance. Et pour répondre à votre commentaire, Miss Parkinson, ayant déjà vu les pouvoirs de la mère de votre camarade à l'œuvre, je suis enclin à croire qu'une telle chose est possible. Vous croyez qu'on fait quoi dans le Département des Mystères, au ministère, si ce n'est des expérimentations de ce genre ?

Pansy baissa piteusement la tête, ainsi remise à sa place par son directeur de maison devant ses camarades.

- Généralement, je laisse passer ce genre de comportement de la part de mes élèves, parce que vous êtes dotés, plus que certains, d'un esprit d'analyse qui vous permet d'avoir des initiatives intelligentes et avec moindres risques. Cependant, chaque année, je vois des jeunes de plus en plus stupides qui parle sans réfléchir, qui mettent à mal la réputation de Serpentard. Vous agissez aussi stupidement que les Gryffondor, à quelques exceptions. Et à côté, la génération devant moi de la maison de la bravoure, du courage, à l'esprit chevaleresque, se montre étrangement plus prometteuse par rapport à ses aînés à l'esprit tellement étriqué que ça en ait d'une triste dangerosité. Ceux qui sont connus pour foncer tête baissée sans réfléchir avant d'agir commence à penser par eux-mêmes. Il serait donc temps que les irréductibles têtes dures coincées dans l'ancien temps se mettent à la page et apprennent des autres.

Harry sentit Rogue effleurer son esprit et il ramena à la surface une scène banale de sa petite enfance dans laquelle sa mère cherchait à colmater une fuite du toit de leur squatte, ramenant en arrière le reste de ses souvenirs et pensées. Il ne laisserait rien remonter à Rogue et à Dumbledore. Inutile de chercher à le prendre par surprise.

- Tôt ou tard, vous apprendrez que les apparences peuvent tromper, surtout dans un monde comme le nôtre, avec ses merveilles et ses monstruosités. Apprenez à aller au-delà des idées reçues et à vous faire vos opinions vous-mêmes. J'espère que vous vous souviendrez tous de ma leçon de vie d'aujourd'hui. Nous allons donc nous attaquer à la potion d'Enflure.

Le maître de potion détourna son regard de celui de Harry et attaqua enfin son cours.

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Une semaine plus tard, Harry, Neville, Dean, Parvati et Hermione traversaient le hall d'entrée lorsqu'ils virent un groupe d'élèves rassemblés autour du tableau d'affichage. Un morceau de parchemin venait juste d'y être épinglé. Seamus, visiblement surexcité, leur fit signe d'approcher.

- Ils ont ouvert un club de duel ! annonça l'irlandais. Première séance ce soir ! Apprendre à se battre en duel, ça peut être utile par les temps qui courent...

- Se battre en duel ? répéta Parvati d'un air dubitatif.

- A moins que le monstre de Serpentard possède des mains comme celles des humains, le duel, c'est pas conseillé, remarqua Dean.

Hermione allait lui dire la façon dont on désignait le type de main en question quand quelqu'un la devança :

- On parle de main avec pouce opposable qui permet de former une pince pour saisir et tenir des objets. Essaye de prendre ta baguette sans utiliser tes pouces et tu vas bien rire.

Les jeunes se retournèrent pour voir Thatch se tenant derrière eux, chassant de la neige de son blouson, une petite Luna profitant du chemin formé par l'imposant enseignant pour rejoindre ses amis.

- Dans d'autres circonstances, je vous aurais dit que des cours de duel, c'est toujours bon à prendre… leur dit le loup-garou.

- Mais… ? interrogea Harry.

Le sourire de son oncle était quelque part entre le blasé et l'hilarité.

- Disons qu'un petit paquet de pop-corn ne serait pas de trop si vous y allez. Ça sera comique. Épiquement comique. J'y vais juste pour ça. Passez une bonne soirée les jeunes.

Et il les laissa entre eux.

- Vous allez y aller ? demanda Luna.

- D'un côté, vu ce qu'il en raconte, je me dis que j'ai mieux à foutre, mais de l'autre… avoua Harry.

- Avec tout ce qu'il se passe, on a bien besoin de rire, pointa Neville.

- Si ce n'était pas du sérieux, pourquoi ils auraient autorisé ce club ? s'enquit Hermione en mâchonnant une de ses lèvres pendant qu'elle se mettait à tresser les cheveux de Luna afin de s'occuper les mains.

La petite Serdaigle ne protesta pas devant cette séance de coiffure improvisée, se contentant de sourire d'un air rêveur et absent.

- Je suis désolé de poser la question, mais tes parents ont mis quoi dans ton biberon pour que tu tires en permanence cette tête d'allumée, Lovegood ? demanda Drago en rejoignant le groupe avec Blaise et Théo.

- Eh bien, comme je faisais ma difficile pour me nourrir, tout bébé, papa m'a fait tester un cocktail moldu dont on ventait les effets. Depuis, je suis comme ça, sourit la petite blonde.

Les Serpentard levèrent un élégant sourcil à cette admission, mais Hermione voulait savoir de quoi il s'agissait comme « cocktail ».

- Oh, eh bien, je crois que c'est du fisstech dissous dans du skooma.

Harry resta interdit, ne sachant pas du tout de quoi parlait la blondinette alors que Miss-Je-sais-tout avait la mâchoire pendante.

- C'est mauvais ? demanda Neville devant le silence de ses amis.

- Je sais même pas ce que c'est ces machins, avoua le D.

- J'ai lut la mention de fisstech dans la littérature fantastique. Je te prêterais ma série, si tu veux, ça devrait te plaire, Harry, lui dit Hermione.

Dean, lui, luttait pour ne pas rire.

- Portgas, tu vis à quel siècle !? se moqua le garçon à la peau sombre. Avec le pognon qu'a ta mère, tu devrais avoir un ordinateur et avoir ainsi les réponses ! Bravo Lovegood, j'approuve les références !

Avec un grand sourire, le jeune Thomas leva un pouce vers la blondinette très fière d'elle.

- Pourquoi tu veux que j'ai un ordinateur quand on a même pas la télévision pour les informations, bougonna le D. M'man dit qu'elle entend assez de conneries dehors, pas la peine de les faire entrer dans la maison. Maintenant, éclaire la lanterne de tout le monde.

- Le fisstech, comme Hermione l'a dit, on le trouve dans la littérature fantastique de la série du Witcher. Poudre blanche a sniffer. Drogue, expliqua Dean.

- Oh.

- Le skooma, c'est présent dans un jeu vidéo sorti tout récemment. Distillé à partir du sucre-lune, c'est une drogue liquide.

Harry regarda longuement Dean qui se moquait de lui, puis Luna qui riait elle aussi.

- Tu demanderas à ton père son dealer et les tarifs, parce que j'en veux bien un peu pour ma mère.

Théodore regarda le reste de ses camarades.

- Vous avez compris quelque chose ?

- Du tout. Ils parlent un langage extra-terrestre, lui dit Blaise.

- Vous pouvez nous faire une traduction ? s'enquit Neville avec un pauvre sourire.

Luna se contenta de continuer de rire avec Dean, laissant à Hermione le rôle de faire l'interprète :

- Le terme de drogue, ça vous parle ?

- Du tout, lui répondirent en cœur les Sang-Purs.

- Vous me facilitez pas la tâche, les garçons.

- On sait, assurèrent avec un sérieux moqueur les quatre garçons.

- Donc ! reprit la demoiselle. Il est question de substances, de potions, liquide pour l'une et solide pour l'autre, qui en échange de sensation de bien-être et de plaisir temporaire et artificielle, deviennent rapidement plus ou moins addictives, en plus d'être dangereuses sur le corps.

- Tu aurais pu nous dire « potions addictives » et on aurait compris, lui dit d'un air narquois Théo.

Hermione cessa de tresser les cheveux de Luna en plissant les yeux. Elle tira sa baguette magique, menaçant avec les trois Serpentard qui se moquaient d'elle.

- Je compte jusqu'à trois. Si à trois, vous avez pas disparu, je vous rends chauves !

Les trois garçons prirent la fuite, poursuivis par la lionne en colère qu'était la demoiselle.

- Faut pas lui en vouloir, ils l'ont cherchée et elle a ses... enfin, des soucis de filles, expliqua Parvati. Je vais essayer de la calmer.

Et elle partit à la poursuite de son amie.

Pour le coup, Dean avait cessé de rire et avait tellement pâli qu'il faisait concurrence aux fantômes, un exploit avec son teint de peau.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda Neville.

- Je viens d'imager la mère de Portgas pendant une de ses périodes.

Un frisson dramatique lui remonta l'échine. Harry le regarda sans comprendre. Généralement, tout le monde marchait sur des œufs avec sa mère durant ces moments-là, même son oncle, mais il ne comprenait pas pourquoi. Ce n'était pas comme si elle agissait différemment. Elle avait l'air plus fatiguée, mais rien de plus. Pas de coup de colère ou autre.

Il attrapa la plume à côté de l'annonce et inscrivit son nom.

C'était peut-être parce qu'il était son chaton qu'il était épargné par le désastre.

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Le groupe se retrouva à huit heures ce soir-là, après le dîner. Ils avaient dû sortir de la Grande Salle pour que tout soit prêt pour le club, mais ils purent rapidement y ré-entrer. Ils virent que les longues tables avaient disparu et une estrade dorée avait été installée contre le mur, éclairée par des milliers de chandelles qui flottaient dans l'air. Sous le plafond qu'on aurait dit tendu de velours noir, la quasi-totalité des élèves s'était rassemblée, la baguette à la main et l'air surexcité.

- Je me demande qui va être le prof, dit Hermione. Quelqu'un m'a dit que Flitwick était un champion de duel quand il était jeune. Ce sera peut-être lui.

- Si on en croit ce qu'à dit le professeur Newgate, je doute que ce soit lui, pointa Thomas.

- Du moment que ce n'est pas... commença Harry, mais il s'interrompit dans un grognement.

L'univers se foutait de lui. Il voyait parfaitement le Destin rire sur son dos.

Gilderoy Lockhart venait d'apparaître sur l'estrade, élégamment vêtu d'une robe violette, et accompagné de Rogue habillé de noir, comme à son habitude. Avec les manches larges et la coupe bizarre de sa robe, Lockhart n'avait pas la panoplie pour un duel, alors que Rogue avait déjà une tenue plus proche du corps qui ne devait pas gêner ses mouvements, sans compter les boutons de sa robe qu'il avait ouvert sous la ceinture pour dévoiler un pantalon à pince noir. Lui, il était prêt pour un duel !

Lockhart agita la main pour demander le silence, faisant bouger ses longues et larges manches en tous sens.

- Approchez-vous, approchez-vous ! Tout le monde me voit ? Tout le monde m'entend ? Parfait !

- Malheureusement, on te voit et on t'entend trop bien, grommela Neville pour se faire rabrouer par les jumelles Patil et Hermione.

Susan et Hannah se contentèrent d'une discrète toux diplomatique, pendant que le reste de la bande gardait intelligemment le silence. Lockhart, n'ayant rien perçu de tout ceci, continua son discours :

- Le professeur Dumbledore m'a donné l'autorisation d'ouvrir ce petit club de duel pour vous enseigner des méthodes de défense au cas où vous auriez besoin de faire face à une agression quelconque, comme cela m'est arrivé d'innombrables fois. Pour plus amples détails, je vous renvoie à la collection complète de mes livres.

- Personne n'a pas vu la publicité gratos, marmonna Harry.

- De toute façon, outre toi, tout le monde a dû les acheter ces livres, grommela Blaise en croisant ses bras d'un air buté.

Un mauvais sourire étira les lèvres de Drago qui éleva la voix :

- Est-ce que l'on va apprendre à se défendre contre les moldus avec un très bon crochet du droit comme le professeur Newgate ?

Alors que Lockhart clignait des yeux devant la question, Rogue esquissa un sourire moqueur. Le grand rire de Thatch permit de comprendre que lui aussi été venu. En se hissant sur la pointe des pieds, Harry parvint à voir son oncle un peu plus loin, assis sur le dossier d'une chaise… un paquet de pop-corn entre les mains.

- Je ne pouvais pas me permettre de me défendre, j'aurais fait très mal à mon cher collègue, et c'est mal venu de faire de la magie sur quelqu'un qui n'en a pas, se défendit Lokchart.

- Alors, on va apprendre à ne pas se manger des tables ? demanda un des jumeaux Weasley un peu plus loin.

- Je ne vois pas…

- A moins d'avoir mes réflexes ou ceux de mon frère aîné, voire de mon père adoptif, tu ne peux pas éviter de te manger une table quand tu as mis une femme en colère, répondit Thatch.

Et il grignota une petite poignée de son pop-corn.

- Peu importe, ce sont des incidents, de simples malentendus, mais nous ne sommes pas ici pour ça ! enchaîna rapidement et nerveusement Lockhart. Je vais maintenant vous présenter mon assistant, le professeur Rogue ! Il m'a dit qu'il avait lui-même quelques notions en matière de duel et il a très sportivement accepté de me servir de partenaire pour vous faire une petite démonstration en guise de préambule. Mais ne vous inquiétez pas, votre maître des potions sera toujours en état de vous faire cours quand j'en aurai fini avec lui. Aucun danger !

- Ce serait bien s'ils arrivaient à s'entre-tuer, murmura Ronald un peu plus loin devant eux.

Rogue pouvait être correct quand tu lui montrais du respect et que tu prouvais être travailleur. Mais une chose était certaine, vu le frisson de certains devant le rictus de Rogue, le fait que Lockhart conserve son sourire Colgate relevait de l'exploit. Beaucoup d'élèves avaient déjà la tête de quelqu'un prêt à prendre ses jambes à son cou.

Lockhart et Rogue se placèrent face à face et se saluèrent. Lockhart s'inclina en faisant de grands moulinets avec ses mains tandis que Rogue se contentait d'un signe de tête agacé. Ils levèrent alors leurs baguettes magiques comme des épées.

- Comme vous le voyez, nous tenons nos baguettes dans la position de combat réglementaire, dit Lockhart à la foule des spectateurs silencieux. Lorsque nous aurons compté trois, nous jetterons le premier sort. Bien entendu, ni l'un ni l'autre ne cherchera à tuer l'adversaire.

Vu la façon dont Rogue montra des dents, ça le démangeait pas mal de tuer Lockhart.

- Un... Deux... Trois... compta Lockhart.

Tous deux brandirent leur baguette par-dessus leur épaule.

Et Rogue montra clairement que lui, il n'était pas ici pour rigoler :

- Expelliarmus !

Il y eut un éclair aveuglant de lumière rouge et Lockhart fut soulevé du sol puis violemment projeté hors de l'estrade contre le mur du fond. Le dos contre la pierre, il glissa lentement et s'affala par terre. Les garçons applaudirent bruyamment alors que les filles avaient l'air mal devant la situation.

- Lockhart doit faire quatre-vingt kilos, si ce n'est plus, avec tout ce tissu ! souffla Harry d'un air ébahi. S'il y avait pas eu ce mur, il aurait volé encore plus loin ! Le professeur Rogue doit être puissant pour parvenir à ce résultat !

- L'Expelliarmus est un sortilège de base que même à notre niveau, on peut apprendre, expliqua Susan avec un certain ébahissement. Le professeur Rogue a dû mettre beaucoup de magie derrière, et vu qu'il n'est même pas essoufflé après ça, il doit être très puissant.

Lockhart se releva tant bien que mal. Son chapeau était tombé par terre et ses cheveux ondulés s'étaient dressés sur sa tête.

- Et voilà, excellente démonstration ! dit-il en remontant sur l'estrade d'un pas mal assuré. Il s'agit là d'un Sortilège de Désarmement. Comme vous le voyez, j'ai perdu ma baguette…

Une main se leva à proximité de l'estrade, brandissant à bout de bras une baguette magique.

- Ah, merci beaucoup, Miss Brown.

Le blond reprit son bien et continua son discours :

- C'était une excellente idée de leur montrer ça, professeur Rogue, mais sans vouloir vous offenser, j'avais tout de suite deviné ce que vous aviez en tête, c'était évident. Et si j'avais voulu vous en empêcher, je n'aurais eu aucun mal à le faire. Mais j'ai pensé que cette petite démonstration serait très instructive.

Rogue lui lança un regard assassin alors que Drago marmonnait un Logorrhée chiatique qui lui valut une claque sur le bras de la part de Hermione.

- Professeur Newgate, j'aimerais que vous montriez à ces enfants qu'il ne faut pas se fier aux apparences, demanda Rogue.

Thatch lui jeta un regard dubitatif.

- Les elfes vont râler pour les dégâts.

- Je ferai le nécessaire pour que ça n'arrive pas, assura Rogue. Une simple démonstration.

Le loup-garou sembla peser le pour et le contre, avant de se lever de sa chaise.

- Garde-moi ça, demanda-t-il à un garçon de Serdaigle que Harry ne connaissait pas.

L'étudiant se retrouva avec le paquet de pop-corn de Thatch dans les bras alors que le reste des élèves se poussaient pour lui permettre d'accéder à l'estrade. Ignorant les marches, le pirate se hissa aisément sur un bout, alors que Rogue poussait sans ménagement Lockhart hors du chemin.

- Le professeur Newgate va finir à l'infirmerie, s'inquiéta Neville.

- Tu veux parier ? demanda Harry.

Alors que Rogue s'inclinait avec respect envers son collègue, Thatch fit une salutation les mains jointes avant de se mettre en garde. En un tour de main, une dague tomba de l'intérieur de sa manche à la surprise générale de tout le monde. Il la fit tourner un instant dans sa main avant qu'elle ne s'immobilise, la lame en parallèle à son poignet. La présence de l'arme fit taire les élèves. Qui s'était attendu à voir une arme blanche dans la manche de leur enseignant ? Quelques élèves eurent néanmoins un rire. Comme si une simple lame pouvait sauver un vulgaire moldu devant un sorcier.

- Quelqu'un pour faire le décompte ? demanda Thatch alors que lui et Rogue ignoraient allègrement Lockhart qui essayait de ramener l'attention sur lui.

Quelqu'un leva une main pour faire le décompte, avant de l'abaisser.

Encore une fois, Rogue attaqua avec le désarmement.

Sauf qu'en face, ce n'était plus Lockhart.

Thatch bougea de façon infime, laissant l'éclair passer au large. Avec un sourire mauvais, il fonça vers son adversaire qui lui jeta divers sortilèges pour le repousser et l'incapacité. Mais le pirate arrivait à les éviter, voir les dévier vers le plafond avec le plat de son arme, finissant par arriver rapidement au contact. Avec la vivacité d'un serpent, il lui attrapa sa main avec la baguette et la tordit si violemment que Rogue ne pu que son ame lâcher, avant que son bras ne finisse dans son dos.

Le combat était fini.

Le pirate était derrière le sorcier, même pas essoufflé, l'immobilisant d'une clef au bras, son arme contre la gorge de sa proie.

Luna fut la première à applaudir, félicitant le professeur Rogue de s'être aussi bien défendu. D'autres applaudir à leur tour, stupéfaits d'avoir vu un simple moldu, même si un loup-garou, parvenir avec facilité à immobiliser un sorcier adulte confirmé. Surtout un enseignant, parce que Lockhart mis à part, le corps enseignant n'était pas des incompétents en magie.

Les deux hommes se séparèrent et la dague disparut de nouveau dans la manche, permettant aux adversaires de se serrer la main. Thatch alla rejoindre son coin de l'estrade pour descendre, avant de s'arrêter devant les marches.

- Severus. Baisse-toi.

L'homme sombre s'exécuta sans discuter et bien lui en prit parce qu'une lame d'air compressé passa au-dessus de sa tête pour s'écraser sur le mur de la Grande Salle, entaillant la pierre sur une belle profondeur. Dans le silence stupéfait, tout le monde regarda le professeur Newgate qui avait les mains dans ses poches arrière et une jambe tendue comme s'il venait de donner un coup de pied circulaire.

- Rankyaku. Technique de combat non-magique rendue possible par un entraînement intensif des jambes qui permet de compresser l'air au point de parvenir à en faire une lame mortelle. Comme l'a dit votre maître des potions, ne vous fiez jamais aux apparences. Je connais des gens qui peuvent vous tuer un éléphant avec un doigt et d'autres qui n'ont besoin que de rire pour faire trembler une grosse ville.

Et dans le silence, le roux retourna à sa place, récupérant son paquet de pop-corn des mains du Serdaigle stupéfait.

- Le spectacle est terminé ! Merci professeur Newgate ! intervint Lockhart qui avait une pâleur maladive. À vous de jouer, maintenant ! Je vais passer parmi vous pour vous mettre deux par deux. Professeur Rogue, si vous voulez bien m'aider...

- Ce n'est pas une bonne idée, pointa Rogue d'un air froid.

- En quoi ? s'étonna Lockhart.

- On est monté à trois cent élèves cette année, Lockhart, lui dit Thatch sans une once de rire. Certes, ils ne sont pas tous là, mais on doit en avoir cent ici ce soir. Je ne peux pas faire de magie, alors, va pas me faire croire que deux professeurs peuvent surveiller des adolescents hormonaux à qui tu viens de donner l'autorisation de faire des conneries.

- Si l'on veut les faire travailler en sécurité…commença le maître des potions.

Il eut un rictus moqueur en prononçant à ce mot avant de conclure :

- …on n'a que deux alternatives. Nous faisons année par année avec une limite de temps, soit on prend des volontaires au hasard qui montent sur l'estrade.

- Et décidez de ce que vous voulez leur apprendre ! lança Thatch avec une main en porte-voix. Ce sera moins stupide que ce que tu fais en cours, Lockhart !

- Merci pour la suggestion mon cher Newgate, sourit Gilderoy d'un air hypocrite alors que ses yeux lançaient des éclairs.

- Avec plaisir, assura l'homme en piochant dans son paquet. Et arrête avec ton regard, mes jeunes sœurs ont plus de chance de me faire peur. Ce petit bout de femme qu'est Haruta est plus impressionnante que toi. Et je parle même pas d'Anabela !

Si le nom de Haruta parlait vaguement à Harry, celui de Anabela lui était totalement inconnu.

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Dans son bar, Ace manqua de mettre le feu au cocktail qu'elle préparait quand son éternuement fit naître quelques étincelles.

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- Nous allons faire avec des volontaires, donc ! sourit joyeusement Lockhart qui se décida d'ignorer le roux survolté et son pop-corn. Voyons… Londubat et Finnigan, par exemple...

- Mauvaise idée, refusa Rogue. Même si depuis l'an dernier, monsieur Londubat a fait de nets progrès, nous prenons le risque d'envoyer monsieur Finnigan à l'infirmerie dans une boite d'allumette. Du moins, s'il a le temps de jeter un sort avant que son adversaire ne tente de jouer avec le feu avec bien moins de talent qu'un pyrokinesiste confirmé. Dans ce cas-là, je crains que madame Augusta Londubat ne doive venir à l'école pour récupérer les cendres de son unique petit-fils.

Neville regarda ses amis d'un air perplexe.

- J'arrive pas à savoir s'il se moque de moi ou s'il encourage ma progression, avoua-t-il.

- Concentre-toi sur l'idée que tu as le mérite d'être reconnu comme quelqu'un de dangereux. Et ça, c'est cool ! conseilla Harry avec un sourire.

- Non, pas du tout, ce n'est pas cool, Harry ! rouspéta Hermione.

- Party Pooper, grommela le D. en perdant son sourire.

- Portgas ! Rogue vient de nous désigner tous les deux ! rappela à l'ordre Drago.

- Pourquoi des secondes années ? Cela serait plus intelligent de faire intervenir des septièmes années, non ? s'étonna le brun.

- Parce que nous allons montrer des sorts de défense à la portée de tous, mais les premières années en sont encore trop à la découverte pour faire quoique ce soit de correct, lui répondit Rogue qui avait entendu la question.

- Allons, venez nous rejoindre sur l'estrade, messieurs Potter et Malefoy ! encouragea Lockhart.

Si Drago alla rejoindre Rogue, Harry ne bougea pas de sa place, se contenta de croiser les bras d'un air buté.

- Monsieur Portgas, auriez-vous un accès subit de surdité ? s'enquit Rogue.

- Du tout professeur, mais le professeur Lockhart a appelé un monsieur Potter, et non pas Portgas.

- Alors montez sur l'estrade.

- Rogue, Lockhart doit descendre. Mademoiselle Portgas a laissé entendre ce qu'il se passerait s'il restait à moins de cinq cent mètre de son fils. Et les termes laissent peu de doute sur le fait qu'on aura besoin très vite d'un nouveau professeur si elle met la main sur lui, rappela le professeur Newgate.

Lockhart vira au blanc en un clin d'œil devant le rappel à l'ordre de Thatch. Il déglutit et descendit rapidement et avec autant de dignité que possible de l'estrade. Sous les murmures méfiants et inquisiteurs, Harry alla donc rejoindre l'estrade, sa baguette dans sa main.

- Tu as peur ? s'enquit Drago avec un sourire.

- Tu aimerais bien, répliqua Harry avec la même expression.

Ils se mirent en garde, le D. pliant assez ses genoux pour esquiver rapidement en cas de besoin. La largeur de l'estrade ne lui permettait pas de faire grand-chose, mais hors de question qu'il reste planter comme un piquet et risquer sa vie. Quelqu'un donna le signal et Drago attaqua :

- Serpensortia !

L'extrémité de sa baguette explosa et Harry recula d'un bond en jetant un sort qu'il avait lu dans le livre que lui avait recommandé Rogue. Ainsi, Drago fut expulsé vers l'arrière, sur le dos. C'est là que le D. constata avec surprise que le sort du blond avait fait apparaître un long serpent noir, visiblement de mauvaise humeur, vu comment il se dressa avec la bouche ouverte. La foule des élèves recula aussitôt en poussant des cris de terreur.

- Hebi ka ? Honto ? marmonna Harry d'un air dubitatif

- Ne bougez pas, Portgas, dit tranquillement Rogue, visiblement ravi de voir Harry immobile face au serpent furieux. Je vais vous en débarrasser...

- Je m'en occupe, dit Lockhart.

Il s'avança, ignorant le « Lockhart » d'avertissement de Thatch et pointa sa baguette sur le serpent. Une explosion retentit. Mais au lieu de disparaître, le reptile fut projeté dans les airs et retomba un peu plus loin avec un grand bruit. Fou de rage, sifflant comme un furieux, le serpent se tortilla en direction de Justin Finch-Fletchley et se dressa à nouveau en découvrant ses crochets, prêt à mordre.

- Quand on ne sait pas, on ne fait pas, espèce de fou furieux, gronda Thatch en fourrant brutalement son pop-corn dans les bras d'un élève pour rejoindre l'estrade. Que tout le monde recule, je m'en charge.

Harry l'ignora. Il rangea sa baguette dans le holster à son poignet et retira sa robe de sorcier. Lentement, il se rapprocha du reptile qui se tourna vers lui en sifflant de colère. Le D. s'immobilisa.

- Il est venimeux, professeur Newgate ? s'enquit le jeune étudiant.

- Non, mais il a des muscles puissants pour compenser, une morsure pourrait te broyer la main. Je ne veux pas rendre des comptes à ta mère, alors, fait attention à toi.

Harry reprit son avancée prudente vers le long serpent de plus en plus menaçant. Petit pas par petit pas, sa robe de sorcier tendu entre ses deux mains, ne détournant pas son regard du prédateur devant lui. Il était un chasseur attendant le bon moment pour attraper sa proie. Parce qu'il savait qu'il n'aurait qu'un essai. Juste avant la ligne invisible qui le désignerait comme un homme à abattre par le serpent qui s'était dressé de plus en plus, Harry lui jeta dessus sa robe, le plongeant dans le noir. La surprise fit que le reptile s'étala de nouveau à terre, presque totalement caché sous la robe. Sans attendre, le jeune fut sur lui, saisissant à deux mains le corps de l'animal au travers le tissus sombre, agenouillé juste à côté de la bestiole. Avec un sourire satisfait devant sa réussite, il remonta ses mains jusqu'à la tête du reptile qu'il tint fermement dans sa main droite, la gauche gardant le reste du corps immobile. Content de sa prise, il se releva. La robe glissa légèrement, dévoilant la tête du serpent immobilisé.

- T'espérais vraiment me faire peur avec ça, Malefoy ? Allons, tu peux faire mieux ! se moqua Harry.

Il regarda avec fierté l'animal.

- Tu sais, j'ai mangé en barbecue certains de tes cousins avec ma mère. C'est très bon !

Thatch secoua la tête avec un sourire et rejoignit l'estrade pour récupérer l'animal.

- Tu joues à quoi, Potter ?

Harry regarda les élèves qui le dévisageaient avec un air qu'il appréciait très peu. C'était Finch-Fletchley qui lui avait posé la question, mais il ne resta pas là pour entendre la réponse puisqu'il prit ses jambes à son cou. Le D. le regarda partir, cligna des yeux, regarda le serpent et cligna de nouveau des yeux.

- Je comprends pas, t'as pas une tête si effrayante que ça, pourtant, c'est quoi son souci ? C'est à croire que personne n'a jamais vu quelqu'un dompter un serpent.

- Tu es un grand malade Portgas, soupira Drago qui avait eu largement le temps de se relever.

Harry haussa des épaules et laissa son oncle récupérer le serpent, ne restant qu'avec sa robe dans les mains. Le roux passa le reptile par-dessus ses épaules, lui tenant le bout de la queue d'une main et la tête de l'autre.

- Je pense qu'on va en rester là pour ce soir, annonça Rogue.

Harry ne comprenait vraiment pas le problème des gens, après tout, il n'avait rien fait d'effrayant pour qu'on puisse le regarder comme s'il était un monstre baveux et plein de dents. Ou alors, les sorciers étaient des poules mouillées.

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Le lendemain, la neige était devenue un blizzard, annulant le cours de Botanique et ainsi, la possibilité de voir Justin et d'avoir des explications. Et de ce que lui dirent Hannah et Susan quand il les croisa en quittant la bibliothèque, son comportement devant le serpent faisait de lui, un suspect comme « Héritier », un candidat encore plus idéal dans le rôle du méchant de l'affaire. Miss Teigne devenait un test pour que les autres victimes n'aient aucune chance et Colin avait été choisi parce qu'il avait eu le malheur de prendre en photo le grand Harry Potter dans une situation gênante. Et son amitié avec des Serpentard ne jouaient pas en sa faveur.

Est-ce que les gens se rappelaient qu'il portait le nom de Portgas et qu'il faisait de son mieux pour mettre en valeur son éducation non-magique ? Il n'était certainement pas un partisan à la pureté du sang. Et sérieusement, il avait dit devant témoin que lui aussi, il aurait voulu aller à Eton, comme ce Justin ! C'était le meilleur collège des îles britanniques ! Bon, ok, c'était une école de riche, mais on y recevait une éducation à la pointe, et ainsi, on pouvait être certain d'être accepté à Harvard. Il aurait donné ses deux bras pour avoir une occasion de s'asseoir sur les bancs de cette université si célèbre !

Harry aimait le monde non-magique. Pourquoi est-ce qu'il attaquerait les gens issus de ce milieu, dans ce cas-là ? Ruminant de sombres pensées sur la stupidité des gens, il monta l'escalier d'un pas lourd et suivit un couloir particulièrement sombre, saluant de la tête le garde-chasse qui passait par là en contre-sens. Un courant d'air glacé, qui s'engouffrait par une vitre cassée, fît que les torches n'avaient pas tenu le coup et s'étaient éteintes.

Trop concentré à resserrer ses vêtements sur lui, il trébucha contre quelque chose qui manqua de le faire tomber. Il se retourna pour voir dans quoi il s'était pris les pieds et sentit alors une brusque envie de pleurer d'amertume. Pourquoi est-ce qu'il fallait que ce soit toujours sur lui que ça tombe ? Aucune idée, mais le fait est que Justin était étendu sur le sol, le corps raide et froid, le visage figé dans une expression de stupeur, les yeux fixés au plafond. Et à côté de lui, Harry vit une autre silhouette qui offrait le plus étrange spectacle qu'il eût jamais vu.

Nick Quasi-Sans-Tête. Le fantôme de Gryffondor avait perdu sa couleur gris perle et sa transparence. Il ressemblait à présent à une épaisse fumée noire qui flottait à quinze centimètres au-dessus du sol, immobile et horizontale. Sa tête était à moitié décollée et son visage avait la même expression de stupeur que celui de Justin.

Comment diable ce monstre avait-il réussi à s'en prendre à un fantôme ?

Chassant la célèbre citation de Lovecraft et de son Necronomicon de son crâne, Harry regarda autour de lui, le cœur battant. Outre des araignées qui se barraient à toutes pattes, le seul bruit des environs venait de la voix des professeurs.

Il avait encore une chance de se barrer sans se faire prendre sur les lieux du crime. La sonnerie était proche, on les trouverait rapidement…

Un bruit de bourrasque précéda l'apparition de Peeves.

- Tiens, tiens, mais c'est le petit pote Portgas ! s'exclama Peeves en caquetant comme un poulet. Qu'est-ce qu'il mijote, Portgas ? Pourquoi rôde-t-il dans ce...

Le Porltergeist s'interrompit au milieu d'un saut périlleux. La tête en bas, il aperçut Justin et Nick, et avant que Harry ait pu l'arrêter, il se mit à hurler :

- ATTAQUE ! ATTAQUE ! NOUVELLE ATTAQUE ! AUCUN VIVANT, AUCUN FANTÔME N'EST À L'ABRI ! SAUVE QUI PEUT ! ATTAAAAAQUE !

Trop tard pour la fuite.

En grognant un kusou bien senti, le D. se facepalma. Les unes après les autres, les portes s'ouvrirent dans le couloir, et la curiosité morbide fit qu'un attroupement emprisonna rapidement Harry sur les lieux du crime. Il y avait une telle agitation que pour ne pas se faire piétiner, il avait dû grimper dans l'encadrement d'une fenêtre.

Brandissant sa baguette magique, McGonagall finit par arriver, telle Wonder Woman. Elle fit retentir une détonation qui rétablit le silence et ordonna à tout le monde de retourner en classe. A peine le couloir s'était-il vidé qu'Ernie et ses amis de Poufsouffle apparurent à leur tour.

- Pris sur le fait ! s'exclama Macmillian, le visage livide en montrant Harry du doigt d'un geste théâtral.

- Tu te crois dans un court d'art dramatique ? répliqua sèchement le D. en reprenant pied dans le couloir. Je plaide non-coupable, professeur !

- Ça suffit, tous les deux ! lança sèchement le professeur McGonagall.

Peeves sautillait toujours au-dessus de leurs têtes, observant la scène avec un sourire mauvais, appréciant le chaos en chantant une comptine sur les crimes de Harry.

- Ça suffit, Peeves ! aboya le professeur McGonagall.

Et Peeves s'enfuit aussitôt en tirant la langue à Harry, croisant Thatch dans le couloir qui venait voir ce qu'il se passait, rejoignant l'autre enseignant qui était encore sur place avec Minerva.

- Transportez ce garçon à l'infirmerie, mon cher Newgate. Professeur Vector, essayez de trouver un moyen de transporter Sir Nicolas jusque là-bas. De mon côté, je vais devoir conduire monsieur Portgas chez le directeur.

- J'en ai marre d'aller le voir ! grommela Harry. Et pourquoi personne ne me croit quand je dis que je ne suis pas coupable !

- Ça ne relève plus de ma compétence, Portgas, lui dit sèchement le professeur McGonagall.

Avec un nouveau juron, Harry suivit l'enseignante jusqu'au bureau bien trop familier de Dumbledore, ne s'émerveillant plus devant la somptueuse porte de chêne et son heurtoir aux reflets cuivrés ressemblant à un griffon.

Il entra dans la pièce circulaire, saluant de la tête le phénix (Fumseck d'après son oncle).

- On te voit souvent cette année, nota le Choixpeau apparemment réveillé.

Harry se tourna vers l'étagère où le vieil outil de répartition prenait la poussière.

- Ouais ben, cette fois, j'aurai aucune raison de gueuler, sauf s'il essaie de nouveau de me légimencier.

En réponse, Fumseck, avec son apparence si misérable (on aurait dit une dinde qu'on n'avait pas fini de déplumer), lança un caquètement en lui lançant un regard qui disait clairement qu'il voulait du calme. Quand deux de ses plumes tombèrent dans l'assiette sous le perchoir, le D. alla s'asseoir devant le bureau du directeur en silence. Il regarda avec une certaine fascination l'embrasement soudain de l'oiseau.

Parfois, il enviait le don de sa mère. Son contrôle sur le feu. Après, quand il savait qu'elle n'avait que ça comme pouvoir, ça avait de quoi le refroidir, surtout devant la polyvalence que lui offrait sa baguette magique. Mais le feu restait fascinant.

C'était peut-être une des raisons qui faisait qu'il partageait le même intérêt qu'elle pour les phénix. Parce que du feu et des cendres, la vie renaîtrait. Après la destruction, la création.

Un dernier cri perçant et les flammes s'essoufflèrent, ne laissant qu'un petit tas de cendre dans l'assiette dorée sous le perchoir. Avec curiosité, le D. se releva pour se rapprocher des cendres, se demandant si le poussin était déjà là. Sa curiosité fut coupée par l'entrée de Dumbledore par une autre porte. Le vieil homme avait l'air très sombre, mais ce n'était certainement pas le problème du garçon.

- Ah, il a fait sa combustion, nota le vieil homme.

- Hm. Et le poussin est là, si j'en crois les mouvements dans la cendre, répondit Harry.

En effet, un minuscule oisillon tout fripé sortit sa tête au milieu du tas de cendres. Avec un sourire, le garçon sifflota doucement de la même façon qu'il faisait pour communiquer avec Yuki. Le petit piaillement de l'oisillon le fit rire.

- Ce n'est pas la première fois que je te vois siffloter ainsi, et on croirait que Fumseck te comprend. Où as-tu acquis un talent pareil ?

- Maman me l'a appris, répondit l'enfant en haussant des épaules.

- Tu en as d'autres des talents de ce genre ?

Le vieux sorcier alla s'asseoir derrière son bureau directorial, fixant d'un air perçant Harry qui ne lui fit pas le plaisir de lui rendre son regard, continuant de siffloter à l'adresse du bébé phénix. Dumbledore allait ouvrir la bouche qu'il fut coupé par l'ouverture de la porte de son bureau. Le garde-chasse entra dans la pièce, le regard flamboyant, un passe-montagne relevé sur ses cheveux hirsutes et tenant un coq mort à la main. Coq auquel on avait brisé la nuque. Au moins, il n'avait pas souffert longtemps.

- Ce n'est pas Harry qui a fait ça, professeur Dumbledore ! dit précipitamment Hagrid. Je l'ai croisé quelques secondes avant qu'on ne découvre ce malheureux garçon ! Il n'aurait jamais eu le temps...

Dumbledore essaya de dire quelque chose, mais l'homme immense continua de tempêter en faisant des moulinets avec son coq qui répandait des plumes un peu partout dans le bureau. Harry regarda la scène, se demandant si on lui en voudrait de rire devant le ridicule de la situation.

- C'est impossible, ça ne peut pas être lui. Je suis prêt à le jurer devant le ministre de la Magie en personne s'il le faut...

- Hagrid, je...

- Ce n'est pas lui le coupable. Je sais bien que le fils de James et Lily n'aurait jamais...

A la mention de ses défunts parents, Harry sentit une montée de colère et tristesse dans sa gorge. Pourquoi devait-on parler d'eux alors qu'il était question de lui ? Ses parents étaient une pierre tombale, ils n'avaient eu aucune influence sur sa vie ! Si encore, on avait parlé de sa mère adoptive, il aurait compris, puisqu'elle avait fait de lui la personne qu'il était, mais là…

- Hagrid ! s'exclama Dumbledore. Je ne crois pas que Harry soit l'auteur de ces agressions.

Harry se mit à grogner. Il avait déjà dit plusieurs fois au directeur qu'il n'acceptait pas qu'il l'appelle par son prénom. En tout cas, l'intervention eut le mérite de calmer d'un coup Hagrid qui cessa d'agiter le coq en tout sens et dit qu'il attendrait dehors avec un air embarrassé.

- Nan, c'est pas la peine. Si le directeur me juge non-coupable, j'ai plus rien à faire ici, donc, je vais partir, assura Harry.

- Attendez dehors, Hagrid, demanda Dumbledore. J'ai encore quelques affaires à voir avec Harry.

- Consultez, ça commence à devenir très grave, rouspéta Harry. Je vous ai déjà dit que vous n'aviez pas le droit de m'appeler par mon prénom et que je répondais au nom de Portgas !

- Non mais dis donc, c'est quoi cette façon de parler au professeur Dumbledore ? gronda Hagrid.

- Laissez-nous, insista Dumbledore.

Toujours bougonnant, Hagrid s'en alla alors que le D. s'amusa à ramasser les plumes de coq dans le bureau, se disant que ça pourrait toujours être utile. Il n'aimait pas le regard de Dumbledore, il savait ce qu'il voulait et il ne lui donnerait pas.

Dumbledore l'observait en silence, les mains jointes en accent circonflexe sous son nez, le visage portant encore la brûlure infligée par Ace.

- Je voudrais savoir, Harry, s'il y a quelque chose qui te tracasse et dont tu voudrais me faire part, dit-il d'une voix douce. Quel que soit le sujet.

- Je ne répondrais pas à votre question pour deux raisons. Un, je vous ais déjà dit que pour vous, c'était Portgas, et non pas Harry ou Potter. Deux, si quelque chose n'allait pas, j'ai ma mère, mon oncle et mes amis pour en parler.

- Je me fais du souci pour toi, mon garçon.

- Je ne suis pas votre garçon. Même ma famille ne m'appelle pas comme ça. Surtout que c'est comme ça que s'adressait à moi Vernon Dursley les quelques fois que je l'ai vu cet été, parce qu'il est venu se plaindre sur votre insistance à vouloir me coller chez lui quand j'ai déjà une famille qui m'aime.

- Tu es son neveu, il ne veut qu'apprendre à te connaître et à t'aimer. Regarde-moi…

- Non, je ne vous regarderai pas. Et si cet homme veut absolument me connaître, alors je suis un poisson.

- Tu ne voudrais pas avoir un vrai chez toi ? Une maison convenable ? Une vie tranquille loin des mauvaises fréquentations de celle qui t'a prise avec elle illégalement ?

- J'ai un vrai chez moi, merci. Il a peut-être fallu que j'attende d'avoir cinq ans pour ça, mais les difficultés m'ont appris que si on veut quelque chose, il faut se battre pour. Et mon adoption est légale, demandez à la Reine d'Angleterre.

- Je vois. Et es-tu certain de ne pas vouloir rester au château pour Noël ?

La réponse lui vint sous la forme d'une porte qu'on claque en partant.

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La double agression contre Justin et Nick transforma le sentiment de malaise qui régnait jusqu'alors en une véritable panique. Étrangement, c'était le sort du fantôme qui semblait inquiéter le plus les élèves. Qui donc pouvait faire subir un tel traitement à un mort, se demandait-on. Qui avait le terrible pouvoir de faire du mal à quelqu'un qui était déjà mort ? Il y eut une véritable ruée sur les réservations du Poudlard Express qui devait ramener les élèves chez eux pour les vacances de Noël.

Harry n'en avait rien à faire, il voulait juste revoir sa mère et souffler un bon coup. Heureusement que la Gazette du Sorcier ne s'était pas emparée de l'affaire. Fantôme et Né-moldus… quantité négligeable dans un monde de puriste, certainement. Si les journaux s'y étaient mis, ça aurait été encore pire. Déjà qu'il avait l'impression d'avoir la peste, parce qu'outre son groupe d'étude, Luna et les jumeaux Weasley, tout le monde l'évitait dans les couloirs. Il lui suffisait de grogner pour montrer sa colère pour que même des sixièmes années prennent la fuite comme des gosses. Mais le pire, ça restait les murmures. Il aurait voulu qu'on lui dise en face ce qu'on pensait, au lieu de parler dans son dos et de le pointer du doigt.

Il arrivait à rire un peu devant les conneries des jumeaux qui s'en amusaient comme eux seuls pouvaient le faire. Quand ils avaient un moment de libre, ils précédaient Harry dans les couloirs en criant des « Faites place à l'héritier de Serpentard ! Attention, sorcier très dangereux ! »

Sorcier dangereux, oh, oui, ça c'était bien vrai, mais ils ignoraient en quoi.

Percy, bien sûr, désapprouvait fermement leur conduite.

- Ce n'est pas un sujet de plaisanterie, disait-il avec froideur.

- Dégage, Percy, répliquait Fred. Portgas est pressé.

- Il doit se rendre dans la Chambre des Secrets pour y prendre le thé avec son serpent préféré, ajoutait George.

- Lorsque tu n'auras plus ton balai dans le cul, je t'enverrai une invitation, lui promis Harry en lui tirant la langue.

Sa remarque lui valut dix points en moins.

Dans le camp de Percy, il y avait la petite Ginny qui suppliait ses frères d'arrêter leurs bêtises. Mais c'était mal connaître les garçons.

- Alors, Seigneur Portgas ! Qui sera la prochaine victime ?

- Hmm, j'hésite encore, je vais m'adresser à ma consultante Mangetsu, mon chat noir, pour voir ce qu'elle en pense. Peut-être Deauclair, comme ça, je la sauverais des regards malsains de votre grand-frère.

Ou encore dans ce genre de situation :

- Arrière monstre ! rugissait George en brandissant une grosse tête d'ail.

- Aaah ! Au secours ! De l'ail ! Je ne puis rien faire ! Misère ! Ça puire, messire !

C'était le genre de chose qui permettait au D. de garder encore un peu de patience, puisque ça prouvait que c'était parfaitement ridicule qu'on puisse songer qu'il soit l'héritier de Serpentard, même si les circonstances étaient contre lui. Drago appréciait peu la blague, finissant chaque fois plus irrité devant elle.

- Ils feraient moins les malins s'ils savaient qui est le vrai coupable, grommela le garçon.

- J'y pense, t'oublies pas d'interroger ton elfe, d'accord ? demanda Harry à son ami Serpentard. Mais évite la violence ou les menaces, s'il te plaît.

- Je vais pas l'oublier et je suis pas mon père pour agir ainsi.

Le trimestre se termina enfin et Harry prit avec joie le train pour Londres, attendant d'avance le « koneko-chan » qui l'accueillerait à la gare avec la chaleur et le sourire resplendissant de sa mère.