Bonjour à tous et à toutes ! J'espère que vous êtes chez vous et devant vos écrans, parce que ça veut dire que vous êtes à l'abri autant que possible. Et j'aime ça.
Brefouille !
On reprend les aventures de l'Underground, et je sais, je sais que vous voulez du Marco. Donc, on va parler de lui~~ N'est-ce pas mes mignons ? :3
M'enfin. Merci encore à tous et à toutes d'être là au rendez-vous, pour tout les fav/follow, notamment merci à Rose-Elliade et Mizu Fullbuster pour leurs reviews.
Je vous dis donc à très bientôt pour la suite !
Bises !
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- Donc, il y a une forte probabilité que la famille de Ryû-kun soit impliquée dans les agressions de ton école ? se fit confirmer Ace en sirotant son café, adossée à l'évier.
- Hm, confirma Harry.
Il laissa tomber ses pieds de sa chaise dans la cuisine, quittant sa position fœtale. Il ferma les yeux pour écouter son oncle préparer le repas en grommelant sur l'hygiène alimentaire des D. qui mangeaient comme dix et surtout de la viande.
- J'ai arrêté de manger comme dix et quoique je mange, ça finit en cendre, alors, arrête de râler, se défendit Ace à l'intention de son frère aux fourneaux.
- Marco t'avait pas dit de faire un effort sur ton alimentation si tu voulais espérer atteindre les deux mètres en taille ?
- Ouais ben, il est pas là, et j'ai fini ma croissance, sale cabot, donc, fait pas chier.
Le garçon eut un sourire devant la scène, sentant la tension accumulée se dissoudre dans la chaleur du foyer familial. Il était ici chez lui, fini les soupçons, les murmures et les rumeurs, il pouvait de nouveau respirer.
- Sinon, outre mes devoirs et ton travail maman, y'a quelque chose de prévu pour cet hiver ? demanda le garçon en resserrant ses mains autour du chocolat chaud qu'il s'était fait en rentrant. Un nouveau match de catch dont les places pourraient mystérieusement apparaître dans mes cadeaux de Noël ?
- Déjà, on va au cimetière et non, on va pas voir de match cette année, lui répondit sa mère. J'ai envie que tu ne forces pas. Que tu te reposes un peu, mon chaton.
Elle reposa son café à côté de l'évier pour aller se pencher sur son enfant et passer son pouce sur les légères cernes qui avaient fait leur apparition sous les yeux verts qu'elle aimait tant.
- Je sais que tu travailles dur pour que je sois fière de toi, chaton. Je sais aussi que tu fais tout ce qu'il faut pour ne pas perdre de vu le cursus non-magique. Tu suis un double programme scolaire, sans parler de tes cours supplémentaires avec Rogue pour apprendre à défendre ton esprit et les leçons de ton oncle. Mais tu ne prends pas la peine de te poser et souffler.
- Tu sais que la fatigue joue beaucoup sur l'irritation ? pointa Thatch.
- C'est surtout que monsieur oublie qu'il n'a que douze ans et qu'il bosse comme un quinquagénaire !
- Oi ! Je suis pas un vieux rabougri ! protesta Harry.
- Parce que ton oncle est un vieux rabougri peut-être ? s'indigna le cuisinier en se tournant vers son neveu, les mains sur les hanches.
- T'as pas la cinquantaine, tu me fais marcher.
- J'en ai cinquante-cinq. Méfie-toi des apparences.
Harry resta la mâchoire béante devant la révélation.
- J'avais quarante-trois ans quand tout est parti en c…
- HUM-HUM !
Le raclement de gorge menaçant d'Ace fit rire narquoisement le roux.
- Toi qui me fait la morale sur ma vulgarité a autant de sens que Aokiji dire à Kizaru qu'il devrait être plus énergique ! se moqua le cuisinier en retournant à la préparation du dîner.
- Le glaçon a le mérite de ne pas parler comme s'il avait deux de tension, au moins.
- C'est qui ces gens ? demanda Harry avec curiosité.
- Marines, des ennemis, représentants des autorités. Des amiraux, donc, ultra forts, dangereux et haut placés, répondit Ace.
- Personne n'est plus dangereux que Garp, pointa le loup.
- Merci, mon crâne s'en rappelle que trop bien. Et il n'y avait aucun moyen qu'on laisse un gars aussi imprévisible et à la morale aussi douteuse que lui, prendre du grade. En faire un vice-amiral était déjà une erreur. Garp est mon grand-père adoptif, chaton, avant que tu ne demandes.
- Celui qui voulait que tu rejoignes l'armée ?
- La Marine, et oui, c'est lui.
- Ooooh…
Le téléphone portable d'Ace sonna à l'étage. En soupirant, elle quitta la cuisine pour aller chercher l'objet, enjambant au passage Mangetsu qui avait décidé de faire sa toilette au beau milieu du chemin. Harry attendit que sa mère soit à dans les escaliers avant de parler de nouveau :
- Ji-chan, maman, ça lui fait quel âge ?
Thatch jeta un œil perplexe à son neveu par-dessus son épaule sans cesser de couper les carottes devant lui.
- Elle ne te l'a pas dit ?
L'enfant fit non de la tête.
- Trente-trois pour Nouvel An.
- Y'a un sacré écart, non, entre elle et Marco ? Il doit avoir cinquante-sept ans, ça fait plus de vingt ans d'écart.
- Oui, ils ont un sacré écart d'âge, mais je peux pas te confirmer l'âge de Marco.
Le petit curieux pencha la tête sur le côté, perplexe.
- Entre ma disparition et celle de ta mère, il y a plus de six mois d'écart, expliqua Thatch en retournant à sa popote. Pourtant, on est apparu le même soir ici.
- Il y aurait donc un décalage temporel, c'est ça ?
- Hmhm. Sans compter que si on s'arrête juste au calendrier, on a été projetés dans le futur. Le nôtre en est encore au seizième siècle.
- Ah ouais quand même, sacrée différence ! Vous vous êtes vachement bien adaptés, pourtant !
Son oncle éclata de rire en secouant la tête.
- A vivre sur un navire qui passe son temps sur un océan où l'imprévisible a le pouvoir, tu apprends à t'adapter à tout et n'importe quoi. La gravité pourrait être inversée qu'Ace et moi serions capables de nous en sortir.
Le roux versa des légumes dans la marmite et la remua légèrement avant de la couvrir et de baisser légèrement le feu.
- Tu veux savoir autre chose ? demanda-t-il en s'essuyant les mains.
- Hmmm… oui ! Les sifflements ! D'où ils viennent et pourquoi ils marchent si bien sur les oiseaux ?
Thatch termina de s'essuyer les mains et remit le torchon à sa place.
- Ta mère t'a parlé des akuma no mi ?
L'air interdit du garçon répondit pour lui.
- ACE !
La jeune femme revenait dans le salon à cet instant, finissant de raccrocher son téléphone. Elle leva un sourcil à l'adresse de Thatch qui agita un doigt comme s'il l'a grondé.
- Tu as osé ne pas parler des akuma no mi à ton fils, sale gosse ?
- C'est pas comme si c'était quelque chose qu'il avait besoin de savoir en premier lieu, rétorqua la D. clairement sur la défensive. Et pourquoi tu me parles de ça ? J'ai perdu le mien, de toute façon, alors…
- Ton fils veut savoir pour les sifflements. Je lui explique comment que dans un monde sans magie, on côtoie des gens qui peuvent faire des trucs nécessitant normalement une baguette pour être accomplis ?
Harry regardait son oncle et sa mère à tour de rôle, essayant de décrypter entre les lignes. Déjà, il y avait quelque chose qui clochait. Ace avait de la magie, pourtant ça n'existait pas dans leur monde d'origine. Comment cela pouvait-il être possible ?
- La magie existe chez nous, Kali est la preuve que tu racontes des conneries, rétorqua la pirate.
Ah, elle esquivait le sujet.
- Te cache pas derrière la Kuudere, Portgas D. Ace.
- Je me cache pas, j'invalide ton argument.
- Qu'est-ce que ça te coûte de parler des akuma no mi ?
- Peut-être que c'est trop tôt pour expliquer comment j'ai perdu le mera mera ? Ou comment j'ai fini avec de la magie ? Réfléchis avant de débiter des conneries, Thatch.
Le roux perdit son envie de déconner devant le rappel à l'ordre de sa jeune sœur qui se tourna vers son fils qui s'était levé pour sortir de la cuisine et se rapprocher d'elle avec inquiétude.
- Si tu veux des réponses, tu as deux options. L'explication de surface, ou attendre ton quatorzième anniversaire pour l'explication complète, lui dit clairement la brune.
- Est-ce que c'est l'un ou l'autre, ou je peux toujours avoir les détails pour mes quatorze ans pour compléter ce que tu me diras aujourd'hui ? se renseigna Harry.
- T'en auras pas besoin, tu es un garçon intelligent, tu sauras remplir les trous.
Harry se prit la tête dans les mains en soupirant.
- Comment d'une question innocente, on en arrive là ? Pourquoi il faut que tout soit si compliqué ?
- La vie est compliquée, chaton, sinon, elle n'aurait pas d'intérêt à être vécue.
Thatch frappa dans ses mains, attirant l'attention du duo mère/fils.
- J'avais zappé ce détail et je m'en excuse. C'est pour ça que je vais me charger de l'affaire et tu pourras dire ce que tu veux le moment venu à ton gosse. On est ok ?
Ace hocha la tête avec hésitation.
- Bon, on va dire que l'akuma no mi, c'est une sorte de jeu de hasard qui t'offre un don à double tranchant. D'un côté, tu te retrouves avec un don au hasard et de l'autre, tu deviens une enclume dans l'eau. Ta chère et tendre maman était ce qu'on appelle une logia. C'est la catégorie des pouvoirs de classe élémentaire. Sa magie de feu doit venir de ça. Comment d'une malédiction bizarre, elle finit par jouer les pyrotechniciennes avec de la magie, c'est une histoire pour tes quatorze ans. On est ok ?
- On est ok, assura Harry en allant prendre la main de sa mère.
Ace secoua la tête en soupirant à cause de son frère mais laissa son fils lui prendre la main.
- Pour ce qui est des sifflements, je les ai appris d'un homme du nom de Frey, qui est mort quand ta mère devait avoir quatorze quinze ans, continua Thatch. C'était lui le second commandant avant que ta mère ne débarque pour mettre le bazar. Frey, tout comme Marco, était un zoan.
- Quelque chose à voir avec des animaux ? devina l'enfant.
- Le zoan tient de l'animagus pour sa capacité de se transformer à volonté et des créatures comme les loup-garous pour l'influence de l'instinct animal. Certains ont dû mal à vivre avec cet instinct, surtout tout ce qui est prédateur. Cela fait qu'une sorte de personnalité secondaire se forme chez les individus en question, représentant leur pouvoir animal. Frey était un aigle-harpie. Puisqu'il arrivait à comprendre et communiquer avec les autres oiseaux, pour le coup. Il a pensé que ça serait une bonne idée d'apprendre à tout le monde des sifflements de base pour communiquer avec eux. Intérêt stratégique indéniable. Cependant, c'est Marco qui a appris à ta mère ces sifflements et je suis certain qu'elle a un vocabulaire plus développé que ce que nous avait appris Frey.
- Marco est lui aussi un oiseau ? s'enquit Harry en regardant sa mère.
- C'est un phénix, répondit tout bas sa mère, le regard dans le vague.
- Fumseck, à côté, c'est juste un oiseau couleur feu, précisa Thatch. Marco a des plumes de feu. Turquoises, peut-être, mais quand tu le vois, tu sais que c'est un phénix d'office.
Ace serra la main de son fils un instant, avant de le lâcher et de quitter d'un pas rapide la pièce.
- Maman ?
- Je reviens, chaton, lui répondit sa mère en grimpant l'escalier avec une voix étranglée.
Harry voulut la suivre mais son oncle le retint.
- Elle a besoin de temps pour elle. En attendant, toi, tu vas te prendre une de tes bandes dessinées et t'installer sur le canapé le temps que je finisse le dîner.
- C'est ma faute, murmura le petit sorcier. Elle est toujours triste quand on parle de lui.
- S'il y a quelqu'un à blâmer, c'est moi, pour avoir voulu l'embêter sans voir le terrain miné. Pas toi. Tu ne pouvais pas savoir.
L'homme tapota la joue de son neveu avec affection en lui souriant d'un air rassurant.
- Ta mère est forte, elle va s'en remettre. Et comme on dit, l'espoir fait vivre. Je le sais que trop bien.
Pendant un instant, Harry eut envie de lui demander des explications, mais y renonça pour plutôt aller courir après Mangetsu pour lui faire un câlin. Il avait déjà mis les pieds dans le plat une fois aujourd'hui. Pas deux fois la même erreur le même jour.
Quand Ace redescendit un peu plus tard, les yeux rougies, Harry lui fit un énorme câlin avant de lui transmettre le chat qu'il avait toujours dans ses bras. Malgré l'armure de bonne humeur et d'indifférence, elle souffrait en silence et ça, son fils en était désormais certain. Il se jura intérieurement de trouver un moyen d'apaiser sa peine, même s'il ne connaissait qu'un seul moyen pour ça : retrouver ce Marco.
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- Tu te fais laminer, tonton et pourtant, maman est plus petite que toi !
Thatch esquiva un coup de poing d'Ace en ignorant la pique de son neveu. Y'avait trop de témoins de la déculotté sévère qu'elle était en train de lui infliger. Il n'aurait jamais dû lui proposer cette démonstration dans la salle d'entraînement de son agence de protection. Il se baissa à temps pour ne pas se prendre un pain dans le nez et se jeta vers l'avant pour la plaquer au sol, grognant quand elle se contenta de se hisser sur son dos pour se projeter derrière lui.
Harry détourna la tête du ring quand Tonks débarqua avec un sac de sport sur l'épaule. Ah oui, c'est vrai qu'elle avait accepté la proposition de sa mère pour l'entraînement. La femme le salua joyeusement avant de se figer en voyant le combat sur le ring. Elle pointa Thatch du doigt et regarda l'enfant, l'air clairement interrogative. Comprenant la question silencieuse, le garçon hocha la tête. Finalement, dans un coup de pied sauté circulaire assez impressionnant, Ace envoya son frère manger le sol sous les applaudissements de ses employés à qui elle indiqua que le spectacle était fini. Les trois quarts quittèrent la pièce, alors que les autres retournaient aux sacs de frappe et équipements sportifs de la salle, laissant un grand vide autour du ring.
- T'y crois pas trop, Portgas, je suis juste crevé, se justifia le roux en se remettant difficilement sur pied.
- Mais oui, va dire ça à Smoothie, elle te croira autant que moi, rétorqua la D. en aidant son frère à se remettre debout.
Thatch resta un instant silencieux avant qu'un sourire malicieux n'apparaisse sur son visage.
- Smoothie a une belle paire de jambes, donc, suivant ce qu'elle me demande, je pourrais bien oublier momentanément ma fatigue~…
Son trait d'esprit lui valut un genou dans l'estomac. Ce fut à cet instant qu'Ace remarqua Tonks qui ne savait que penser de la scène et de la présence de Thatch qui gémissait au sol sous son traitement.
- Heya ! Tonks ! Un plaisir de te voir ! sourit joyeusement la brune en sautant du ring pour rejoindre l'auror aux cheveux magenta.
Harry était certain qu'elle se retenait de les faire changer de couleur pour signaler sa perplexité, vu qu'ils s'étaient éclaircis depuis son arrivée.
- Je crois que tu connais déjà mon frère Thatch !
- Je savais pas que l'infâme Thatch Newgate était ton frère, pointa l'auror en appuyant sur le nom de famille du loup-garou.
- Adoptif. L'homme qui m'a adopté l'a dégotée quand elle avait même pas dix-huit ans et lui a prouvé qu'elle avait beaucoup à gagner en rejoignant la famille, expliqua Thatch en se relevant. On s'est perdu de vue par accident et sans Harry, on se serait jamais retrouvé. Tu frappes toujours aussi fort, frangine.
- Je me serais bien passé de toi, tu sais. T'es pas un cadeau, et pourtant, j'ai élevé mon petit-frère qui a l'attention d'un chiot hyperactif et stupide, avec une tendance à finir par se faire boulotter par des créatures qui ne devraient pas le faire, comme par exemple, des crocodiles, lui rétorqua la D.
- Et c'est lui ton frère favori ?
- C'est certainement pas toi, vu le nombre de fois où tu m'as balancé à Oyaji pour sauver tes fesses.
- Parce que tu comptes me faire croire que tu m'as jamais vendu pour te tirer d'ennuis !
- Au paternel ? Nooon, jamais… mais peut-être une fois ou deux à Cassandra. Et tu sais comme moi que Marco a toujours la bonne méthode pour me faire parler.
Et elle tira la langue à son frère qui se contenta d'en rire.
- Je suis en train de redécouvrir mon ancien professeur, avoua Tonks.
- Il est tombé de sa chaise le jour de ma répartition, raconta Harry. Le nom de Portgas est unique, donc, il ne pouvait que faire le lien quand il l'a entendu.
- Mais ça explique l'intérêt qu'il a pour toi. Tout le monde s'en inquiète au Ministère, et certaines mauvaises langues disent qu'il veut te mordre. Le héros national qui devient un loup-garou…
- Je suis pas un héros, qu'ils me foutent la paix ! Et tonton a eu plus d'une occasion de me mordre et il l'a pas fait.
- Ta mère m'aurait fait payer douloureusement une idée stupide de ce genre. Contrairement à ce qu'on peut penser, j'ai un instinct de survie, se défendit le loup en allant s'accouder aux cordages du ring de boxe pendant que sa sœur se désaltérait avec une gourde à proximité.
- Si ça semble se cantonner au cercle privé, c'est pour une bonne raison, je le conçois, cependant, signalez-le au minimum à ma chef, recommanda Tonks. Elle le gardera pour elle mais elle pourra vous défendre devant ces accusations, sans entrer dans les détails ou révéler quoique ce soit. Ombrage, la sous-secrétaire du Ministre Fudge, est une raciste de première. Elle voit d'un très mauvais œil la présence d'un loup-garou et d'un demi-gobelin à Poudlard. Elle serait prête à utiliser n'importe quelle excuse pour vous faire sauter, professeur. Votre tête sur une pique serait un joli bonus pour elle.
Les deux anciens pirates se regardèrent, communiquant comme eux seuls savaient le faire avant que la femme soupire en marmonnant en japonais qu'elle préférait l'époque où elle pouvait passer au barbec les gêneurs.
- Fol-Œil est toujours en activité ? s'enquit Thatch.
- Fudge l'a mis de force à la retraite quand il a voulu investir Poudlard suite à ce message sur la Chambre des Secrets. Son œil magique serait pourtant utile pour trouver ce qui fait ça, répondit l'auror.
- Il a peur de l'opinion des électeurs qui pourraient lui bousiller son mandat, donc, il fait silence sur l'affaire. Et de toute façon, les Sang-Purs ont l'argent et le pouvoir, et comme aucun d'eux n'a été attaqué…
- C'est à cause de personnes comme eux que je n'aime pas la politique, soupira Ace. Tu évites de jacasser, ne, Thatch ?
- J'embrasserais un Tenryuubito avant ça. Tonks, dit à Bones que si ça peut l'arranger, Maugrey est le bienvenu pour assister aux séances d'entraînements. Vu que ce gnome travaille presque trop pour son propre bien, on se cantonne au samedi matin pour ça.
- Je transmettrai.
Ace frappa dans ses mains après avoir reposé sa gourde, un grand sourire aux lèvres.
- Assez discuté comme ça ! Je vais te montrer les vestiaires de fille, Tonks !
- Vas-y doucement, c'est pas Haruta ou Haiiro, rappela à l'ordre Thatch avant que sa sœur soit trop loin.
Sa sœur se contenta de lui faire un doigt d'honneur par-dessus son épaule avant de partir en discutant avec Tonks, toujours un grand sourire aux lèvres. Harry se détourna des deux femmes pour voir son oncle regarder l'auror avec une expression pas très loin de la façon dont beaucoup d'hommes regardaient sa mère en général.
- Ah, il est loin le temps où elle se faisait des croques en jambe toute seule en venant à mes cours de Soins aux Créatures Magiques, soupira le loup. Bon, à ton tour, chaton.
- C'est très bizarre venant d'un loup de se faire appeler chaton.
- Eh bien, si tu trouves ça bizarre, je t'appellerai kabu, ça te va ?
- C'est plus logique, en effet, de se faire appeler louveteau.
- Assez discuté, monte sur le ring.
- Oui, tonton.
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Le jour de la rentrée, Ace vint taper un scandale devant toute l'école réunie, histoire de se rappeler au bon souvenir du Directeur. Parce qu'elle avait demandé une enquête pour savoir pourquoi un Cognard avait attaqué son fils et surtout, elle n'avait toujours pas le nom de celui ou celle qui avait poussé son enfant dans les escaliers. Certes, elle savait que Dobby était derrière le Cognard, mais le fait que l'école ait classé l'incident sans suite ne passait pas. Dumbledore mettait beaucoup sous silence.
Mais là où elle avait frappé fort, c'était avec la présence de son avocat qui était venu pour l'occasion. Pas seulement pour dire que si Dumbledore ne faisait pas rapidement quelque chose, il aurait un procès sur le dos pour son inaction en tant que responsable des élèves de son école. Maître Lupercawl était ici pour représenter les familles Finch-Fletchey et Crivey, déposant ainsi une plainte des familles moldues qui se plaignaient de l'état de leurs enfants. Mais pas que, il était ici aussi pour l'inaction du directeur suite à l'incident, et surtout pour le fait qu'il trouve acceptable de laisser les enfants dans cet état alors qu'on pouvait trouver tous les ingrédients nécessaires à la fabrication du philtre en commerce, presque tout au long de l'année. Et pour le prouver, Ace avait déposé trois fioles de la potion en question devant le professeur Rogue.
- Les frais pour l'école sont bien assez importants pour que vous puissiez vous permettre de piocher dedans au lieu de faire rater une année scolaire entière à des enfants. Osez me dire que les caisses sont vides, alors que vous ne faîtes rien pour la restauration de l'état de ce splendide château, et je vous accuse de détournement de fond, lança à la cantonade la pirate.
Et sur ces paroles, elle s'en était allée avec son avocat, souriant fièrement du coup de pied dans la fourmilière qu'elle venait de donner. Drago lui avoua que même si l'amour pour les moldus de sa mère ne la mettait pas parmi les personnages préférés des Serpentard, elle avait tout de même gagné leur approbation, voir admiration, avec sa confrontation face à Dumbledore.
Mais ce que sa mère avait fait, surtout, c'était prouver à tout le monde que son fils n'était pas coupable. Parce qu'avec les philtres qu'elle avait apportés, Colin et Justin avaient rapidement retrouvé la santé. Madame Bones était venue en personne les interroger, mais ils n'avaient, l'un comme l'autre, que le souvenir d'un grand œil jaune et d'un sifflement sourd. Rien de plus. Même si certains continuèrent de dire que c'était Harry qui avait jeté le monstre sur les deux jeunes, beaucoup changèrent d'opinion quand le D. prit dans ses bras Colin, au point de presque l'étouffer, avant de lui passer un savon monumental sur la bêtise de se balader la nuit, surtout un soir de pleine lune ! Le soulagement manifeste qu'il montra le raya de la liste des suspects.
Harry apprit un autre fait intéressant de son oncle que Dumbledore avait refusé la présence d'aurors dans son école, soi-disant pour ne pas effrayer les enfants qui étaient déjà bien nerveux. Le plus drôle, ce fut sa tête quand un homme, qui avait l'air d'avoir vu quelques combats de trop, débarqua. Crinière grise sombre ; jambe de bois ; bouche de travers au milieu d'un peau basané couverte de cicatrices ; un bon morceau de nez en moins, mais surtout, un œil immense et globuleux, d'un bleu électrique, en verre qui remuait en tous sens, se retournant parfois dans l'orbite, alors que son autre œil était petit, perçant et sombre.
L'homme avait débarqué dans le hall d'entrée où Thatch donnait toujours rendez-vous à Harry avant de partir pour leur cours privé.
- Je croyais avoir dit que j'avais mieux à faire que de jouer à la balle avec un gros chien comme toi, sale cabot, grogna l'inconnu avec une voix grave et rocailleuse.
- Vu qu'on t'a mis à la retraite, soit content de pouvoir au moins jouer à va chercher la balle avec moi, monsieur grognon ! répliqua Thatch en riant. Tu sais, j'ai grandi avec quinze frères au comportement plus ou moins suicidaire et deux sœurs foldingues, bien heureusement, tous adoptifs. Donc, c'est pas ton caractère de grincheux qui va me faire peur !
- T'as pas perdu ta langue, en tout cas !
- Je continuerai à déblatérer mes conneries même sur mon lit de mort.
Et contre toute attente, l'inconnu partit dans un grand rire rocailleux, sa bouche tordue en un sourire.
- T'as meilleure mine, ça fait plaisir à voir, Newgate ! T'avais presque l'air dépressif la dernière fois que je t'ai vu.
- Je suis content que tu aies appris à esquiver, vu que tu n'as pas de nouvelles cicatrices, Fol-Œil.
Alors que les deux hommes échangeaient une accolade, Harry regardait la discussion au milieu de ses amis, presque blasé du comportement de son oncle. Neville regardait Maugrey avec des yeux ronds ébahis alors que Drago essayait de se faire oublier. Luna conservait son air foldingue pendant que Hermione hésitait entre la curiosité et l'inquiétude.
- En voilà une belle brochette de jeunes !
Le groupe sursauta.
L'homme leur tournait le dos, comment pouvait-il les voir ?
- Les jeunes, voici…
- Alastor, mon vieil ami ! Que fais-tu ici ?!
Prévenu on ne savait comment, Dumbledore avait décidé de descendre de sa tour pour venir à la rencontre de l'ancien auror, sa longue barbe se balançant au rythme de sa marche.
- Bones m'a demandé de faire ma BA de la nouvelle année en rassurant tout le monde qui pense que le sale cabot veut mordre le Survivant.
- C'est absurde ! s'indigna Neville. Le professeur Newgate se contrôle trop bien pour faire ça !
- Surtout qu'il nous a déjà sauvé la vie, renchérit Drago.
- Oooh, un Malefoy qui prend la défense d'une créature magique ? sourit étrangement l'ancien combattant.
- J'ai des amis intelligents qui m'ont montré que j'avais plus à y gagner en essayant d'être moi, plutôt qu'une copie de mon père, se défendit le blond. Même si c'est ce qu'il veut, je sais qu'il ne sera jamais assez satisfait du résultat, alors, je vois pas pourquoi j'essaierai.
- Tu fais le bon choix, gamin !
Harry n'y tint plus :
- J'peux parler sans réfléchir ?
- NON ! lui dirent ses camarades de classes, ce qui fit rire Luna.
- Qu'est-ce que tu as à me dire, gamin ? demanda Maugrey en claudiquant jusqu'à lui.
- Si on vous a mis à la retraite, c'est parce que votre patron en avait marre de vous voir perdre un morceau de votre personne après chaque mission ? Vous auriez dû prendre des cours de self-défense avec le professeur Newgate, au moins, vous auriez appris cette chose barbare qui s'appelle l'esquive.
- Monsieur Potter, voyons, ce n'est pas une façon… commença Dumbledore que tout le monde avait fait passer à la trappe.
- Et je crois que monsieur Portgas vous a rappelé plus d'une fois qu'il a été inscrit dans cette école sous le nom de sa mère adoptive. Les Potter sont une plaque de marbre, ça vous fait rien de lui rappeler en permanence ce qu'il ne connaîtra jamais ? riposta Thatch d'une voix acide.
Dumbledore ouvrit et referma la bouche, ne sachant que répondre.
Tout en claudiquant vers les enfants, le vieil auror explicita la raison de sa présence :
- Vu que je suis un vieil homme qui s'ennuie depuis qu'on l'a mis de force à la retraite, Amélia m'a gentiment demandé de rassurer tout le monde en surveillant Newgate pendant les cours particuliers qu'il file au gamin. Vu le résultat sur Tonks, je vois pas vraiment de quoi on s'inquiète, mais si c'est Amélia qui me le demande, alors, je peux bien faire ça. Je m'interroge sur ton refus de voir des aurors au château alors qu'il y a déjà eu trois attaques, Albus. Tu étais là, il y a cinquante ans, quand l'école a failli fermer suite à la mort d'une élève. Est-ce cela que tu veux ?
Maugrey s'arrêta devant Harry qui recula une jambe en écartant doucement Luna qui était devant lui. Quelque chose le mettait sur les nerfs avec cet homme. Comme si une alarme était allumée dans son crâne.
- On t'a bien appris, gamin, j'ai même pas besoin de te gueuler d'être vigilant, parce que tu l'es naturellement, approuva l'homme. C'est pas trop chaud ?
- Pardon ? s'étonna le garçon.
Fol-Œil leva une main juste au-dessus de l'endroit où Harry gardait la luciole de sa mère.
- Je sens la chaleur d'ici, ça doit être trop chaud pour que tu le gardes contre de la peau nue sans te brûler et tu n'as pas l'air d'avoir un sort de refroidissement sur toi.
- Je suis désensibilisé.
- On t'a élevé à la dure, hein ? T'es loin de l'image d'enfant gâté que tout le monde pourrait avoir d'un héros national.
- Je suis pas un héros et ma mère m'a appris que pour avoir quelque chose, il faut se battre.
- C'est bien le genre de personne que j'aimerais rencontrer ! Bon, Newgate, tu le donnes ton cours ou pas !?
- Tu monopolises mon élève, rétorqua le loup.
C'est ainsi donc que les cours du samedi eurent un nouveau spectateur.
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- Ton père est responsable de ce qu'il se passe ? se fit confirmer Neville.
Drago hocha tristement la tête.
- Il cherche à discréditer Dumbledore pour le faire renvoyer, expliqua le Serpentard. On peut dire qu'involontairement, la mère de Harry l'aide bien. J'ai demandé à Dobby d'arrêter de vouloir te sauver la vie, parce qu'il te mettait en danger plus qu'autre chose.
- Merci, parce que s'il continue, maman va finir par le démembrer, soupira le D.
- Tu aurais pu éviter ce genre de détail ! gémit Neville en verdissant.
Les trois garçons marchaient dans les couloirs en direction de la bibliothèque pour rejoindre le reste du groupe d'étude, discutant de l'affaire de Dobby entre eux. Pour une raison qui échappait au D., Drago avait mis Neville dans la confidence. Mais vu l'expression que ses deux amis avaient tirée quand Maugrey avait demandé à Drago s'il pouvait dire à sa tante qui étaient ses camarades de classe, Harry n'avait pas trop envie de pousser sa curiosité.
- De ce que Dobby m'a avoué, mon père a sorti de la cache sous le tapis du salon un objet avec une aura magique très sombre, plus sombre encore que tout le reste. Il ne l'a pas vu, mais il sait qu'il est parti avec pour le Chemin de Traverse quand on est allé faire nos courses.
- L'Allée des Embrumes est remplie de gens qui seraient ravis de faire affaire avec ton père, marmonna Neville. C'est un repaire de sorciers et mages noirs.
- Pas que, lui dit Harry. C'est plutôt un quartier pauvre. Maman y a déjà fait plusieurs fois un tour et songe à mettre son nez dans son fonctionnement. Y'a des tas de personnes au fond du gouffre qui accepteraient presque n'importe quoi pour s'en sortir.
- Elle a pas peur ? souffla son camarade de maison avec ébahissement.
- Elle sait pas avoir peur pour sa peau.
- Ta mère est le personnage le plus étrange qu'il m'ait été donné de rencontrer, avoua Drago.
- Et tu ne connais pas la moitié. Le fait est que quand on a rencontré ton père, outre qu'il n'a pas fait une bonne impression à maman, elle n'a rien perçu de bizarre, pourtant, elle arrive à percevoir ces choses-là.
- Il s'en serait débarrassé avant votre rencontre ? supposa Neville. Tu as vu ton père agir bizarrement ?
Drago s'arrêta au milieu du couloir pour se concentrer sur la journée au Chemin de Traverse.
- On est allé chez Barjow & Beurk parce que père voulait lui soumettre une liste d'objet qu'il voulait vendre afin de passer sans encombre une enquête demandé par le ministère, mais c'était juste un bout de parchemin. Ensuite, on a fait quelques achats avant de finir chez Fleury & Bott. Quand je l'ai vu chercher des ennuis auprès du père Weasley, je t'ai suivi dehors parce que voir mon père se battre comme un chiffonnier est moins intéressant que discuter avec toi, Portgas, et…
Drago ne put s'empêcher de rougir en frottant ses mains l'une contre l'autre.
- Je crois que ta mère l'intimide ou lui fait de l'effet, souffla Neville à Harry sans la moindre discrétion.
Drago poussa Neville en rétribution qui se contenta de rire.
- Il la connait pas assez, ça lui passera, et elle est fiancée, se contenta de répondre le D. en haussant des épaules. Donc, c'est le seul moment que tu as lâché ton père des yeux et donc, qu'il aurait pu choisir pour se débarrasser du mystérieux objet.
- Mais il avait attiré l'attention de tout le monde, des témoins l'auraient vu s'en débarrasser.
- Si c'est petit et discret, ça peut se faire, supposa Neville.
Harry réfléchit un instant, puis eut un sourire.
- Je vais vous montrer que même devant témoin, on peut faire n'importe quoi sans qu'on le réalise. Mais pas un mot à Hermione.
Les deux autres garçons se regardèrent, puis hochèrent la tête.
- Neville, tu seras notre témoin. Drago, le cobaye.
- Je vais souffrir ? se fit préciser le blond.
- Du tout.
- Alors je suis partant.
Et c'est ainsi que le D. mit en marche son tour de magie. Il commença innocemment, demandant simplement l'heure à Drago puis en se rapprochant pour voir la montre, il se mit à lui poser des questions dessus, faisant parler le blond qui lui annonça fièrement que l'objet avait appartenu à son arrière-grand-père et tout et tout. Pendant qu'il parlait et que Harry les concentrait sur la conversation, l'apprenti voleur dépouilla l'héritier Malefoy de sa cravate. Puis, du contenu de ses poches. Et enfin de la montre familiale en utilisant la sienne en distraction, le temps de la retirer sur poignet du blond et de la mettre à celle de Neville, le tout, sans que ses deux comparses ne réagissent.
- On a perdu quelque chose ? demanda Harry quand il eut fini ses vilains tours.
- Pas que je sache, pourquoi tu me poses la question ? s'étonna Drago.
- Neville, tu as l'heure ?
- Mais tu viens de la demander ! s'étonna le Gryffondor.
- Redonne-la s'il te plaît.
Avec un soupir, Neville remonta sa manche pour donner l'heure et resta figé en voyant la seconde montre à son poignet.
- Mais c'est la mienne ! reconnu Drago.
Il remarqua enfin que sa cravate pendait autour du cou de Harry et que ses poignets et ses poches étaient vides.
- Tout est dans le naturel et l'innocence, se contenta de répondre le voleur en herbe.
Il fouilla ses poches et sortit un mouchoir en soie brodé d'un M couleur or.
- Mouchoir en soie ? On se refuse rien, monsieur Malefoy.
D'un geste rageur, Drago lui prit le mouchoir des mains et récupéra ses affaires.
- Tout ça pour montrer qu'il suffit que l'attention de tout le monde soit focalisée sur un point précis pour que tout le reste soit occulté. Tiens, ta cravate.
- Donc, il aurait pu utiliser la dispute avec Mr Weasley comme diversion et ainsi se débarrasser de l'artefact noir. En le cachant dans un livre, si l'objet est plat, quelqu'un aurait pu l'acheter sans savoir et si c'est un élève qui n'a pas ouvert le livre des vacances, alors, il y a de grandes chances que ce soit entré dans le château à l'insu de tous, réfléchit Neville.
- Est-ce que Dobby a confirmé un lien avec Face de Serpent ? demanda Harry.
- Apparemment, ma mère était présente quand mon père a sorti l'objet de la cachette. Elle, elle l'a vu et a demandé à mon père ce qu'il allait faire du cadeau du Seigneur des Ténèbres. Et pire que tout, il aurait fait un cadeau semblable à ma tante, grinça Drago en refaisant sa cravate
- Sans vouloir me montrer méchant ou quoique ce soit, j'espère que ta tante crèvera en prison. Au moins, on est certain que peu importe l'endroit où elle a caché son propre cadeau, il ne fera de mal à personne, dit froidement Neville.
- Je suis d'accord. J'ai aucun souvenir de ma tante Bellatrix avant son incarcération, mais je sais qu'elle est folle dangereuse toute seule, alors, rajouter un cadeau de ce mage noir, là, on peut craindre la catastrophe, approuva le blond en terminant de nouer sa cravate. Quoique, elle est tellement obsédée par lui qu'elle serait plus du genre à en faire un autel à la gloire de ce fou, plutôt que s'en débarrasser comme mon père.
- Ok, je craque, ça fait un moment que je me pose la question, mais c'est quoi l'affaire ? demanda Harry.
Les deux autres se regardèrent et Neville enfonça ses mains dans ses poches après avoir rendu à Drago sa montre.
- Après la fameuse nuit d'Halloween, des Mangemorts, des fidèles de Face de Craie, sont venus chez moi, expliqua le lion. Ils étaient quatre. Mes parents étaient des aurors confirmés, mais ils n'ont rien pu faire. Les Mangemorts voulaient des informations sur la disparition de leur maître et ils ont pensé que mes parents avaient des réponses pour je ne sais quelles raisons. Mes parents ont été torturés jusqu'à en perdre la raison.
- Je… je suis… désolé pour toi, Neville, souffla Harry d'une voix blanche.
- Ils sont depuis ce jour-là à Sainte Mangouste. Ils sont enfermés dans leur tête. Ma mère n'a pas beaucoup de réaction, mais je pense qu'elle me reconnait un peu. Elle… à chaque visite, je lui apporte ses bonbons favoris, d'après grand-mère, et en partant, elle me donne toujours le papier. Je le garde parce que même si elle a l'air de ne pas être là, je me dis qu'au fond…
Harry soutint son ami quand il fondit en larmes, ne sachant que dire ou que faire pour l'aider à se sentir mieux. Même s'il adorait sa mère, il regrettait de ne pas avoir connu les Potter. Il avait juste une pierre tombale et les autres pour lui dire ce qu'il ne connaissait pas. Mais dans un sens, Neville était dans une situation pire. Ses parents étaient certes toujours vivants, mais ils étaient des légumes depuis toutes ces années, restant sans réaction devant leur enfant. La torture que ça devait être devant cette indifférence…
- T'as un courage immense pour faire face à tout ça, Neville. T'es quelqu'un de fort, ne laisse personne te dire le contraire, parce que, honnêtement, à ta place, je pense que j'aurais craqué, confia Harry à son ami.
- Merci, souffla le garçon.
- Les salauds qui ont fait ça…
- Sont à Azkaban, coupa Drago. À perpétuité. Les trois derniers Lestranges et le fils unique de Croupton du département de la Coopération Magique International. Au moment de l'affaire, il était à la tête de celui de la Justice et même bien parti pour devenir Ministre de la Magie. Devoir juger son fils coupable suite l'agression a brisé sa carrière politique. Barthy Junior est mort à Azakaban de ce que mère m'a dit. Les Lestranges survivent toujours. Je crois que père espère qu'ils meurent rapidement, puisque comme ma mère est la sœur de Bellatrix, on héritera de leur fortune. Père était fou de rage d'apprendre qu'il pouvait faire une croix sur l'héritage des Black, donc, on évite de parler de ça à la maison.
- Quand je dis que les affaires des Sang-Purs sont un vrai nid à migraine, soupira Harry.
Sa remarque eut le mérite de faire rire Neville qui se remettait de son coup de blues.
- Sache, ignorant que tu es, que ma mère est issue de la longue et ancienne lignée des Black. Toujours Purs dit l'arbre de la famille. Je crois même que Charlus Potter, ton grand-père, était un cousin plus ou moins éloigné de la famille…à moins que ce soit ta grand-mère ? Faut que je revoie l'arbre.
- J'ai presque envie de dire que vous êtes tous des consanguins, mais je veux pas m'insulter au passage, soupira Harry.
- Peu importe ! Même si les Potter sont vaguement liés à la famille Black, le dernier héritier, Sirius, actuellement à Azkaban, est encore possesseur de sa fortune. S'il meurt, ce sont les plus proches à porter le sang de la lignée qui hériteront, autrement dit, ma mère et ma tante qui sont ses cousines. Cependant, il a apparemment fait un testament qui désigne un autre héritier, ce qui invalide le droit de succession des Lestrange et Malefoy.
- Ooooh… et qu'est-ce qu'il a fait ce Black ?
- Aucune idée, avoua Neville.
- Officiellement, il est à Azkaban pour le meurtre d'une douzaine de moldus plus d'un sorcier du nom de Pettigrew. Et trahison. On raconte que c'est lui qui aurait vendu tes parents biologiques au Seigneur des Ténèbres. On disait même qu'il t'avait tué.
- Tu as dit officiellement, remarqua Neville.
- C'est triste à dire, mais de l'argent a changé de main pour éviter la prison à mon père malgré tous ses crimes, alors que lui et ses amis ont fait bons nombres d'orphelins comme vous deux. Et je crois que de l'argent a changé de main pour s'assurer que le dernier Black soit à Azkaban sans procès. Père avait fait des recherches pour essayer de s'emparer plus rapidement de sa fortune, mais il n'a rien trouvé, d'où la supposition.
Harry ajusta son sac sur son épaule et se remit en marche d'un air pensif.
Un homme qu'on accusait d'avoir trahi ses parents croupissait à Azkaban. Un homme qui pourrait peut-être lui dire pourquoi c'était lui qu'on avait attaqué et pas quelqu'un d'autre. Il en discuterait avec son oncle et sa mère.
- Tu lui en veux ? demanda Neville avec hésitation au brun pensif.
- S'il est coupable, il paye pour ses crimes. Affaire classée. Je veux juste des réponses, avoua Harry.
Il se tourna vers ses deux amis en rangeant ses lunettes dans sa poche pour se masser les yeux.
- Tu l'as dit toi-même, Drago, ton père est un assassin qui a payé sa liberté. Pourquoi c'est le grand patron en personne qui s'en est pris à ma famille ? Pourquoi lui et pas un de ses subalternes, comme ton père ? Ça vous intrigue pas ? Pourquoi les Potter en particulier ?
La question de Harry restera sans réponse quand un hurlement de fureur retentit au-dessus de leur tête.
- Ça, c'est Rusard, reconnu Drago en fronçant son nez pointu.
Sans se consulter, les garçons filèrent vers l'escalier le plus proche pour rejoindre l'étage supérieur, se cachant à l'angle d'un mur pour espionner.
- Si Miss Teigne c'est de nouveau fait attaquer, on va le sentir passé…déglutit Neville.
Ce qui était certain, c'était que le concierge semblait fou de rage.
- ... Encore plus de travail pour moi ! l'entendirent-ils hurler. Il va falloir passer la soirée à tout nettoyer, comme si je n'avais pas assez à faire ! Ça suffit comme ça, maintenant ! Je vais voir Dumbledore !
Ses pas s'éloignèrent et une porte claqua.
Le trio passa la tête à l'angle du mur. À l'endroit où Miss Teigne avait été attaquée à la base, il y avait à présent une grande mare d'eau qui s'étendait sur la moitié du couloir et provenait apparemment des toilettes de Mimi Geignarde. Maintenant que Rusard avait fini de hurler, ils entendaient les gémissements du fantôme, à l'intérieur des toilettes.
- En voilà une autre de bien bonne humeur. Allons rejoindre le groupe, on n'a que trop tardé, maugréa Drago.
Harry l'ignora allègrement et sans s'occuper de se mouiller les pieds ou ses fringues, il traversa l'eau répandu au sol.
- C'est pas une bonne idée, déconseilla Neville.
Le D. entrait déjà dans les toilettes. Les deux autres se regardèrent et le suivirent finalement à regret.
Mimi Geignarde pleurait plus bruyamment que jamais. L'inondation avait éteint les chandelles et on ne voyait plus grand-chose. Les pleurs de Mimi semblaient provenir de la cabine de l'autre fois.
- Konnichiwa ? appela Harry.
- Qui est là ? gargouilla Mimi d'une voix gémissante. Vous êtes encore venus me jeter quelque chose à la figure ?
Harry s'approcha de la cabine, ne pouvant s'empêcher d'avoir une sensation étrange le prendre aux tripes plus il se rapprochait, et l'ouvrit.
- Je suis venu voir ce qu'il t'arrivait pour que tu pleures autant. Pourquoi est-ce que j'aurai l'idée stupide de te jeter quelque chose dessus ?
- Ce n'est pas à moi qu'il faut demander ça, répliqua Mimi qui émergea des toilettes en répandant une nouvelle flaque d'eau sur le carrelage. Je suis ici, tranquille, à m'occuper de mes affaires, et voilà que quelqu'un s'amuse à venir me lancer un livre à la figure.
- C'est du bizutage et j'aime pas ça, rétorqua le brun. C'est pas parce que tu es un fantôme que tu dois te laisser faire ! Qui t'a fait ça ?
Neville et Drago se rapprochèrent à leur tour pour voir ce qu'il se passait.
- Je n'en sais rien, j'étais tranquillement assise dans le tuyau en pensant à la mort et le livre m'est tombé dessus. Il est là-bas.
Elle montra les lavabos du doigt, source du malaise qui lui saisissait les tripes. En dessous, pourtant, aucun monstre, seulement un innocent petit livre à la couverture noire et miteuse qui pataugeait dans l'eau qui inondait le sol de la pièce. Neville voulut le ramasser mais Harry l'en empêcha.
Il n'aimait pas ce truc, son esprit le mettait en garde contre cet objet tout comme il avait voulu le mettre à l'abri le soir d'Halloween.
- Drago, je peux te demander un service ? demanda avec sérieux le D. Tu peux aller chercher le professeur Newgate ? Fissa ?
- Toi aussi tu trouves le livre bizarre ? se fit confirmer le Serpentard.
Harry se contenta de hocher la tête. Drago n'attendit pas plus et quitta les toilettes en courant.
- Harry, on devrait voir un autre professeur, le professeur Newgate est un moldu, si c'est magique… commença Neville.
- Mon oncle est le seul adulte de ce château en qui j'ai confiance.
- Ton oncle ? Attend, le professeur Newgate est ton oncle ?! Tu es sérieux ?
- Longue histoire et oui, je suis sérieux. Par contre, évite de le répandre. Que ça reste dans notre groupe d'amis.
- Honnêtement, ça explique tout un tas de truc, songea son ami en réfléchissant.
- Mimi, si quelqu'un d'autre vient t'embêter, fous lui la frousse de sa vie et fait le chier en retour, ça lui fera passer l'envie de te déranger comme ça, recommanda Harry au fantôme.
La défunte esquissa un petit sourire et retourna à ses affaires dans les canalisations. Harry se hissa sur l'un des lavabos pour s'asseoir, bientôt imité par Neville qui ne cessait de regarder avec curiosité le livre, alors que le D. se sentait très mal en sa présence.
Bientôt, ils entendirent des bruits de courses et Drago arriva dans les toilettes en précédent Thatch. Le roux ne chercha pas à voir de quoi il s'agissait. Il l'avait senti.
- Derrière-moi les jeunes. Kabu, ta robe.
Harry vida les poches de sa robe dans celles de son pantalon et la donna à son oncle. Avec prudence, le roux se rapprocha du lavabo et sans jamais toucher le livre directement, il l'enroula dans la robe. Il le feuilleta rapidement, avant de le refermer et de le retourner.
- Le nom de Jedusor, ça vous parle les garçons ? demanda le roux avec sérieux.
- Outre que ce n'est certainement pas un nom d'une famille Sang-Pur ? Je sais qu'il a reçu une récompense pour service rendu à l'école, il y a cinquante ans. Je l'ai nettoyée l'an dernier durant ma détention, répondit Drago.
- Kabu, Vauxhall Road, ça te dit quelque chose ?
- Rue marchante à Londres. C'est là-bas que maman achète mes cahiers, répondit Harry.
- Un magasin moldu ? se fit confirmer Neville.
- Moldu ou pas, ce truc empeste la magie noire et juste le tenir dans mes mains et au travers cette robe me donne envie de gerber, leur dit Thatch.
Il se tourna vers le trio.
- Restez hors des ennuis durant ce week-end, je vais faire un saut chez ma frangine. Tu as une autre robe, Kabu ?
- Oui, j'en ai une de rechange.
- Je t'en ramènerai une nouvelle, celle-ci, elle sera brûlée en précaution. Restez prudent.
Et il les poussa hors des toilettes en faisant une boule de la robe autour du livre noir, avant de s'en aller à grand pas.
- Quelque chose me dit qu'on a trouvé le cadeau offert à ton père dont il cherchait à se débarrasser, pointa Neville.
- Pourquoi un homme qui prônait la suprématie sorcière aurait fait cadeau d'un objet moldu ? s'enquit Drago.
- J'en sais rien, mais s'il y a bien deux personnes qui peuvent le découvrir, c'est ma mère et mon oncle. Allons voir les autres, on a beaucoup à leur raconter.
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Ace avait l'intention de mener elle-même l'enquête.
Elle avait laissé le livre noir inquiétant à Flamel, en lui disant qu'il lui rappelait Voldemort par l'aura. Son Haki lui donnait la même sensation qu'elle avait eue devant ce monstre qui avait fait de son enfant un orphelin. Il y avait aussi peut-être la mémoire du corps qu'elle habitait qui entrait en jeu. Peut-être que l'enveloppe de Lily se rappelait de ce qui l'avait déjà tuée une fois.
Elle secoua la tête pour chasser l'idée du crâne.
Thatch allait d'abord se renseigner sur les origines du garçon en question, afin qu'elle ne parte pas de rien, pendant que les Flamel essayaient de découvrir la nature de ce qui ressemblait à un journal intime vierge vieux de cinquante ans. Les choses seraient faites à leur façon et correctement.
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