Bonjour ! On se retrouve aujourd'hui pour conclure l'an deux des aventures de l'Héritier de l'Underground ! J'espère que vous avez apprécié le voyage et encore plus ce chapitre -ci, parce que la suite, ça ne sera pas de la tarte, je peux vous l'assurer !
Merci encore et toujours pour votre fidélité et vos reviews, c'est un plaisir de chaque jour. Je vous relis régulièrement et j'aime toujours autant revoir vos réactions, imaginer ce qu'il s'est passé dans vos petites têtes à cet instant.
En avant pour les commentaires à présent !
Black-Clixia : Le héro n'est jamais à la bourre, il arrive toujours au bon moment ! Tout comme toi ! / Je suis heureuse que tu apprécies l'évolution des personnages et ma façon de gérer l'incident. Et tu vas voir, j'en ai pas fini !/ Neville est le plus calme et le plus patient du groupe, mais aussi un des plus sensibles. Et si Harry avait mis son nez dans l'affaire, il n'aurait rien eu comme réponse vu que Ginny serait entrée en mode fangirl./ Ce sotn des choses qui semblent manqué chez les sorciers, en effet./ Merci pour la note, je la chérirais jusqu'à la fin !/L'idée de la St Valentin et des nains, c'est Rowling, pas moi, nan mais !/ C'est surtout qu'avant, Ace n'avait pas le droit de s'approcher des cuisines pour en faire et soit le chocolat acheté disparaissait dans son estomac avant d'arriver à destination, soit il était offert en cadeau à Marco (j'ai lut il y a quelques années un sympathique lemon en espagnol sur notre couple favoris autour du chocolat) / Oui, le message disait "étouffe toi bien avec, stupide clebs. Avec toute mon affection, ta frangine". On peut rire un peu devant ça./ Il va arriver un moment où ce différent nom de famille jouera contre lui, je l'admets, mais je ne dis rien de plus./ Le OS que j'ai écrit montre que les enquêtes, malgré mon amour du polar, je suis pas douée sur le sujet. Heureuse d'avoir réussi un minimum ici./ Disons que dans le livre, le trio ne peut compter que sur lui-même. Ici, ils ont des adultes responsables en qui avoir confiance et qui ont plus de moyen qu'eux. Sans compter que la présence de Thatch dans les rangs professorale lui donne un petit truc en plus./ Le coup des études va avoir son importance, comme toujours. Tu vas voir, j'en prépare de très bonnes pour l'an 3 et 4./ Je suis navrée, mais pas de bagare. Mais tu ne seras pas déçue pour autant, ma chère Clix. / Rowling n'a pas fait d'erreur, ce sont simplement des idées qu'elle n'a pas songé à exploiter. Et si je me trompe pas, c'est son premier livre. On fait tous ce genre de chose quand on débute quelque chose dans lequel on n'a aucune expérience. Nous, on a le travail à moitié fait, puisqu'on a une base bien faite pour écrire et nous enraciner, mais des plotholes, on peut en laisser et j'en ai laissé dans plusieurs de mes fics./ Merci encore d'être au rendez-vous avec ces si savoureuses reviews à lire et bisous !
Rose-Eliade : Merci
Minimoysette : *remet discrètement le panier en rayon avec un sourire crispé* merci, merci, c'est trop d'honneur. Et je peux comprendre pour le manche à balais, les gens n'en ont plus rien à foutre de la distenciation sociale./ Ace s'arrêtera seulement quand son fils sera en sécurité./ Je reviendrais plus tard dans la fic sur les pouvoirs d'Ace, c'est voulu./Ben disons que la personne qui a envoyé "l'angelot" aime le Harry POTTER, le Portgas n'est pas ce qu'elle cherche./ J'espère aussi qu'elle sera encore active un moment ma plume.
sebferga : Toujours un plaisir de te voir passer dans le coin l'ami !!
khalice : Heureuse de le savoir. Et concernant Marco... je ne dirais qu'une chose. Marco is DEAD *prend la fuite*
Sur ce, bonne lecture et à bientôt !
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Dobby déglutit en voyant que la personne qui avait frappé à la porte du manoir Malefoy n'était nulle autre qu'Ace.
- Si tout se passe comme prévu, toi et moi, on aura une petite discussion sur la meilleure méthode de sauver les gens, lui souffla Ace avec une esquisse de sourire en se penchant à son niveau.
Elle se redressa ensuite de toute sa taille, reprenant un masque d'impassibilité. Elle demanda d'une voix claire à voir Lucius Malefoy. Narcissa descendait à cet instant le grand escalier imposant qui menait du premier étage au hall d'entrée. Elle chassa Dobby d'un geste de la main et regarda d'un air impérieux la D. qui avait toujours une main dans les poches de son short et une autre qui tenait la lanière de son sac à son épaule. La blonde fronça le nez avec un dégoût visible devant le manque d'élégance et la tenue plus que moldue de la visiteuse.
- Qui êtes-vous et que voulez-vous à mon époux ?
- Portgas D. Ace et je suis venue lui parler des dettes qu'il me doit.
- Nous ne vous devons aucune dette !
- Le grand-père de votre époux avait des dettes auprès des gobelins qu'il n'a pas honorées, que son fils n'a pas remboursées non plus et que ce cher Lucius laisse toujours courir. Dettes que j'ai rachetées et dont je veux le remboursement, avec les intérêts de retard. Soit on règle ça à l'amiable, soit on passe devant un tribunal.
Ace s'avança d'un pas vers la femme, souriant d'un air féroce.
- Vous savez ce qu'on dit, ceux qui ont l'argent ont le pouvoir. Seulement, je pense que si la seule banque sorcière décidait du jour au lendemain de ne plus faire affaire avec vous, vous seriez bien embêtés. C'est la vraie règle de l'argent. Ceux qui ont votre argent ont le pouvoir. Et dommage pour vous, je sais qu'ils seront ravis de m'aider à vous mettre sur la paille.
Narcissa déglutit et recula d'un pas.
- Alors ? Je peux voir votre mari ?
La blonde hésita, puis tourna les talons pour monter de nouveau les marches, ne cherchant pas à savoir si Ace la suivait. La D. lui emboita aisément le pas sous les ragots des tableaux froids et austères qui décoraient la maison. La pirate adressa un bon doigt d'honneur aux peintures (avec la main qui tenait son sac) qui eurent des cris offusqués en réponse, mais déjà, elle suivait Narcissa dans un couloir. Pas très loin parce que la maîtresse de maison s'arrêta devant une porte et y toqua. La voix hautaine de son mari l'invita à entrer.
- Lucius, une femme est ici pour régler une affaire d'argent avec toi, annonça la mère de Drago.
- Qu'elle entre et laisse-nous.
La femme s'écarta, laissant la pirate entrer. Le D. jeta un bref coup d'œil derrière son épaule quand la porte de referma dans son dos avant de rejoindre le bureau derrière lequel Lucius était assis à lire quelques parchemins.
- Vous, qu'est-ce que vous voulez ? siffla Lucius en la reconnaissant.
Avisant un coupe papier richement orné sur le bureau du maître de maison, la D. s'en saisit de sa main droite et tira la gauche de sa poche, dévoilant un membre noirci, rabougri et paralysé jusqu'au poignet. Sans sourciller, elle enduisit la lame de Haki et coupa le membre inerte juste au-dessus du bureau de Lucius. Dans un petit bruit, la main noircie tomba sur les parchemins avant de s'embraser. Le moignon d'Ace en fit autant et une main saine y apparut.
- J'espère que Pernelle-san trouvera rapidement le moyen de briser cette malédiction, j'en ai marre de m'amputer la main à chaque fois qu'elle finit totalement dans cet état, marmonna la D. en reposant le coupe-papier à sa place sans voir l'air livide et presque ahuri de Lucius.
La pirate bougea ses doigts et enflamma sa main pour s'assurer que tout était en ordre avant de hocher la tête avec satisfaction. Elle retira de son épaule son sac qu'elle ouvrit pour en tirer deux dossiers qu'elle jeta l'un sur l'autre devant Malefoy, puis le journal calciné de Jedusor, même si encore largement reconnaissable. Lucius devint encore plus pâle. De fureur ou de peur, ça restait à savoir, mais en tout cas, la façon dont il attrapa sa canne d'apparat ne détrompa pas la pirate sur ses intentions.
- Si vous sortez votre baguette là, maintenant, je peux vous assurer que vous en aurez rapidement besoin d'une nouvelle. Et vous voulez savoir le plus drôle ? C'est pas le fait que vous n'aurez pas le temps de jeter le moindre sort avant que ça n'arrive, c'est surtout que vous serez impuissant parce que vous ne savez rien faire sans votre magie, alors que même manchot et cul de jatte, j'aurais toujours ce qu'il faut pour vous tuer si je le voulais.
- Vous osez me menacer, moi, Lucius Malefoy ?!
- Oui, j'ose, parce que j'ai vu des gens plus flippants que vous et votre grand maître.
D'un geste de la main négligeant, elle vira du bureau une bonne partie de la décoration pour pouvoir s'asseoir au bord.
- Si je suis pas venue me manifester avant pour ces dettes, c'est parce que mon fils m'a demandé de ne rien faire, par crainte que vous vous en preniez à son amitié avec votre enfant en représailles. Mais là, vous avez attenté à sa sécurité, et je supporte pas ça.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- J'ai toutes les preuves nécessaires pour prouver à Amélia Bones que vous avez glissé dans le chaudron de Ginevra Wealsey ce journal de Tom Elvis Jedusor. Journal qui s'avérait être un artefact de magie noire qui a réussi à posséder l'esprit d'une malheureuse première année qui n'a rien demandé à personne.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Votre bluff ne tiendra jamais dans un procès, alors il vaut mieux pour vous que vous arrêtiez vos menaces sans fondement ! se moqua le blond.
- Oooh ? Donc, faire intervenir les Flamel durant ce possible procès ne vous dérangera certainement pas, puisque mes accusations n'ont aucun fondement ?
Ace se pencha vers Lucius en montrant les dents.
- Petit conseil à l'avenir, quand un Shirohige vient vous mettre en garde, bouclez-la et ne cherchez pas à le menacer. Vous ne voulez pas jouer à ce petit jeu avec nous, surtout quand c'est la Nibantai Taisho qui se déplace. Je suis une chasseuse. Des gars comme vous, j'en ai envoyé des tas dans leur tombe. Sans même les toucher. Et vous savez comment ?
Elle se rapprocha un peu plus de Lucius, le coupe-papier de nouveau en main et juste sur la carotide palpitante du sorcier. Les lèvres au niveau de l'oreille du blond, elle termina sa menace :
- Il suffit seulement de pousser quelqu'un a bout. La peur, le stress, la panique… le cœur et les nerfs ne supportent que jusqu'à une certaine limite tout cela. Au bout d'un moment, il ne suffit que d'un simple « Bouh » pour provoquer un arrêt cardiaque.
Elle se redressa, satisfaite de laisser l'homme livide derrière elle, et planta entre deux doigts de Lucius la lame, lui faisant retirer rapidement sa main sous la peur.
- Je pense que votre fanatique de belle-sœur sera ravie de vous avoir en voisin de cellule, surtout quand vous avez décidé de vous débarrassez d'un cadeau de votre cher maître par simple crainte de vous faire prendre en possession d'un artefact noir. Ce n'est pas moi que vous tromperez avec votre peau d'agneau. Je peux même pas vous faire le compliment d'être un loup en dessous, parce que vous n'avez pas les couilles pour endosser ce rôle. Vous n'êtes qu'une brebis galleuse.
Ace reprit le journal qu'elle remit dans son sac avant de poser sa main sur les dossiers.
- Ceci, c'est une copie des preuves que j'ai contre vous, et l'autre dossier, c'est tout ce qui concerne la dette que j'ai racheté.
Elle ouvrit l'un des dossier, montrant sur la première feuille un descriptif de la dette d'origine ; du taux d'intérêt annuel ; le montant des intérêts à la date d'aujourd'hui et enfin, la somme totale qui était due et qu'elle avait rachetée.
- Voici ce qu'on va faire, je vais repartir tranquillement chez moi avec tout ça et remettre à zéro les intérêts de votre dette, sans me manifester à votre sujet auprès de Bones, à trois conditions.
Elle retira de dessous la pile de papiers un contrat et sortit une plume étrangement aiguisée de son sac qu'elle posa dessus.
- La première, c'est que vous libérez votre elfe de maison qui entrera, s'il le souhaite, à mon service. La deuxième, c'est que vous ne vous en preniez plus à mon enfant tant que la dette ne sera pas remboursée, chose qui prendra du temps vu votre entrain à l'honorer. Troisième condition, vous ne mettez plus votre nez dans la décision de votre fils à choisir ses amis de lui-même.
- Si je fais tout ça, qu'est-ce qui me prouve que vous ne me dénoncerez pas à la première occasion ? siffla Lucius avec colère.
- Rien du tout ! lui annonça Ace avec bonne humeur.
Elle reprit la plume et la tendit à Lucius avec un grand sourire.
- La question est plutôt de savoir si vous avez une autre option. Vous ne pouvez pas me tuer, vous le savez. J'ai des amis et un frère qui savent que je suis chez vous, avec toutes les preuves contre vous concernant les attaques de Poudlard. Donc, vous me faîtes disparaître et vous êtes certain de changer votre adresse pour Azkaban.
D'un geste sec, Lucius se saisit de la plume de sang, retira ses gants blancs, avant de signer le contrat d'une écriture sec mais élégante. Immédiatement, Ace récupéra les dossiers. Elle rangea celui concernant les preuves de l'affaire du journal, avec le contrat, mais rendit celui des dettes à Malefoy, lui montrant la ligne d'intérêt qui avait été magiquement remise à zéro.
- J'ai bien dit remis à zéro, mais ça ne les bloque pas, rappela la D. avec satisfaction. Vous savez ce qui est dans votre intérêt. Maintenant, votre elfe de maison doit être libéré.
- Dobby ! appela Lucius.
Dans un petit bruit, l'elfe se manifesta en tordant nerveusement la taie d'oreiller sale qu'il portait. Il avait l'air en encore plus mauvais état que la première fois qu'elle l'avait vu, quand il était venu dans son bureau et Ace n'aimait pas les bandages crasseux sur ses doigts.
- Disparais de cette maison, cette femme vient de te libérer, grinça Lucius en tendant d'un geste négligeant et dégouté ses gants à l'elfe.
Dobby regarda avec des yeux ronds comme des balles de tennis les gants que lui tendait Malefoy, avant de regarder son maître, puis Ace qui lui fit un clin d'œil.
- Dobby peut vraiment partir ? s'enquit l'elfe avec crainte et émotion.
- Dépêche-toi de sortir de chez moi ! siffla Lucius en lâchant les gants.
Dobby les rattrapa avec empressement.
- Viens, j'ai un job pour toi si t'es d'accord. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, Lucius Malefoy, fit Ace en se retirant du bureau.
Dobby s'empressa de la suivre jusqu'à la sortie.
Voulant profiter du fait qu'elle lui tournait le dos, Lucius laissa afficher un rictus de haine et sortit sa baguette magique de sa canne… pour la voir partir en cendre.
- Je l'ai dit. Pas le temps pour un sort et impotent sans baguette, lui rappela Ace en ouvrant la porte pour elle et Dobby sans même avoir à se retourner. Au plaisir de ne plus vous revoir, mon cher.
Et elle referma la porte derrière eux.
- On discutera dehors, d'accord ?
- Oui madame, assura l'elfe avec nervosité.
Prenant le même chemin qu'à l'aller, la D. quitta le manoir, traversant le parc d'un pas rapide qui forçait Dobby à la suivre presque en courant. Elle fit claquer le portail derrière eux et s'arrêta en réalisant que l'elfe s'était immobilisé devant les grilles en fer forgé. Elle attendit en silence qu'il fasse ses adieux à son enfer, avant qu'il ne la rejoigne.
- Dobby est désolé de…
- Ne t'excuse pas, tu n'as rien fait de mal et tu n'en as certainement pas besoin.
Elle lui offrit un sourire rassurant avant de lui demander de la suivre un peu plus loin, histoire d'être vraiment hors de vue du manoir. Quand ils furent à une distance suffisante, Ace s'arrêta et se laissa tomber en tailleurs devant l'elfe.
- Parlons un peu, Dobby. Je sais ce que tu as fait pour protéger Harry.
L'elfe déglutit.
- C'était stupide et dangereux. Mais ton cœur était à la bonne place et c'est la seule raison pour laquelle j'accepte de tirer un trait sur tout ça.
- Monsieur Harry Potter-Portgas est toujours en danger !
- Non, l'affaire a été réglée. Regarde.
Ace ressortit de son sac le journal à moitié calciné et désormais inoffensif de Jedusor, faisant ouvrir des yeux ronds à l'elfe de maison.
- Les Flamel ont confirmé que ce qu'il y avait de mauvais à l'intérieur n'était plus. Plus besoin de s'en faire.
Le soulagement était évident pour l'elfe.
- J'ai réussi à bluffer auprès de ce connard de Lucius pour qu'il reste tranquille et te libère au passage, mais j'ai aucune preuve que c'est lui qui ait causé tout ça, et malheureusement, vu à quel point les anglais sont racistes, on n'accordera aucun crédit à ta parole dans un tribunal.
- Dobby n'est qu'un humble elfe de maison, les sorciers n'ont aucun intérêt à faire attention à Dobby, marmonna l'elfe en tordant sa taie d'oreiller entre ses mains.
- Eh bien, moi je trouve que ce sont des gros cons. Tu es une créature douée de réflexion et de parole, comme les êtres humains, ça suffit amplement pour qu'on puisse accorder de l'importance à ta personne.
La peau olivâtre de l'elfe prit une teinte rosée sur ses joues.
- Bref ! J'ai cru comprendre que tu avais besoin de vivre avec une famille dotée de magie pour continuer ton existence, sous peine de perdre la raison et mourir, c'est bien ça ?
- Oui, madame.
- Si je te propose de vivre avec moi et mon fils, est-ce que ça sera suffisant pour toi, niveau magie ?
- Après tout ce que Dobby a fait, madame est prête à accueillir dans sa famille le méchant Dobby ?! Madame a trop de bonté !
Et l'elfe se mit à sangloter bruyamment. Il allait se moucher dans son vêtement quand Ace lui donna un paquet de mouchoirs qu'il accepta avec gratitude. Elle grimaça en voyant que la malédiction commençait à attaquer ses doigts et ferma sa main pour le cacher. Elle devait retourner chez les Flamel de toute façon, donc, ça serait peut-être réglé sous peu.
- La proposition ne va pas sans quelques règles simples. Déjà, pas de larmes, je ne supporte pas les pleurnichards. Même moi, quand j'ai besoin de pleurer un coup, je m'isole. Donc, essaye de ne pas pleurer pour tout et n'importe quoi. On est ok ?
Dobby se moucha vigoureusement, essuya ses yeux de ses bras maigrelets avant de hocher la tête avec tellement d'entrain que ses oreilles s'agitèrent comme des ailes.
- Ensuite, vivre avec nous implique de garder pour toi beaucoup de secrets. J'ai un accord avec la Reine moldue qui me fait faire des choses moches et mauvaises, même si ça offre une seconde chance à d'autres personnes. Ce serait du pain béni pour ceux qui veulent me séparer de mon fils. Je sais que ça peut te déplaire, et je t'autorise à me faire des réflexions, même si j'en tiendrais certainement pas compte. Je veux juste que tu ne dises pas à des personnes, comme Dumbledore, la teneur de mon travail. Concernant Harry, il sait se défendre seul, mais s'il est vraiment en danger, pour le protéger, et si tu en as la capacité, contente-toi de le transporter en lieu sûr, ou auprès de moi et de son oncle. On est ok ?
- Dobby peut faire avec. Dobby a gardé beaucoup de secret pour la famille Malefoy et il a vu des choses…
L'elfe frissonna.
- J'ai des méthodes qui peuvent faire peur et sont aussi très sales. Je veux que tu comprennes que je fais tout ça pour Harry. Tu ne subiras aucun châtiment, aucune punition ou quoique ce soit de ma part ou de celle de ma famille. Et tu n'as pas à t'en infliger si tu as l'impression de faire une erreur. Tu peux dire du mal de nous devant notre nez, parler mal de nous auprès des autres, mais garde le silence sur mes activités. Si tu mets en danger nos secrets, l'adoption ou Harry lui-même, je peux t'assurer que cette fois, il n'y aura aucun pardon et que tu finiras en petit tas de cendre.
Dobby hocha la tête en déglutissant.
- Dobby sera un bon elfe de maison.
Il grimaça en se recevant une pichenette sur le front et frotta la zone endolorie.
- Tu es libre. Si tu trouves mieux ailleurs, tu es libre de partir. On sait se débrouiller pour vivre, en te joignant à nous, tu nous apportes simplement une aide supplémentaire. Je ne veux pas que tu te forces à quoique ce soit. J'ai pas de chambre pour toi, pour l'instant, donc, il faudra patienter un peu le temps que je réaménage la baraque, mais…
- Dobby peut dormir dans un placard, dans un petit coin, il se fera un petit nid, madame n'a pas besoin de se déranger pour lui ! rassura l'elfe en agitant ses bras.
Il grimaça en se recevant une nouvelle pichenette.
- J'ai dit que tu faisais partie de la famille, donc, je veux que tu aies ta chambre. Si tu connais un moyen de rajouter par magie une pièce en plus sans que j'ai à abattre un mur, je suis preneuse, mais tu auras un endroit à toi. Tout comme tu auras une garde-robe. Hors de question que tu vives chez moi avec ce truc immonde. Tu fais ce que tu veux des gants de ce salopard de Lucius, si tu veux les garder en souvenir de ta libération ou les jeter, mais tu auras une vraie garde-robe. Pour l'instant, j'ai de vieilles affaires de Harry qui pourront t'aller le temps qu'on s'organise. Mais tu prendras une bonne douche avant qu'on fasse le moindre essayage, parce que, sans vouloir te vexer, même en ayant grandi entre une jungle et un bidonville, mes frères et moi, on était moins crasseux que toi !
Dobby ne put que rougir de nouveau en marmonnant quelque chose comme « madame est bien trop généreuse ».
- Je me suis renseignée, et le salaire d'un employé de maison qui est logé sur place est de quatre gallions par semaine. Vu toutes les conditions que je t'ai imposées, je suis prête à doubler le prix en compensation.
- Madame veut donner un salaire à Dobby ? Après tout ce que Dobby a fait et tout ce que vous proposez déjà à Dobby ? Madame est folle ?
L'elfe plaqua ses mains sur sa bouche en réalisant ce qu'il avait dit, avant que la D. n'éclate d'un rire joyeux.
- T'es pas le premier, ni le dernier à me le dire ! rit la pirate. Prêt à travailler avec moi ?
Dobby regarda la main qui lui était tendue, puis Ace, avec quelque chose proche de l'adoration. Il approcha avec hésitation la main, s'attendant à la voir disparaître, mais la D. ne bougea pas et l'elfe la saisit. Ils secouèrent leur poignée de main et en souriant, Ace tira de sa poche un bout de papier qu'elle présenta à l'elfe qui l'ouvrit pour voir une adresse écrite dessus.
- Bienvenu chez les Shirohige, Dobby. Je crois avoir parlé d'une douche pour toi, non ?
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L'été annonçait son arrivée : le ciel et l'eau du lac avaient pris la même couleur bleu pervenche et des fleurs grosses comme des choux avaient éclos dans les serres. Le garde-chasse allait et venait dans le parc, vaquant à ses devoirs, son chien Crockdur sur les talons, saluant de la main les élèves qui l'interpelaient parfois.
Mais pourtant, pour le groupe d'amis, l'heure n'était pas au repos, mais à la révision. Outre Padma et Luna, d'autres Serdaigle avaient rejoint le groupe d'étude et devant cette invasion d'intellectuels, ils se devaient de cravacher en prévision des examens de fin d'année, pour l'horreur plus ou moins prononcée des autres maisons. Harry ne s'en plaignait pas, puisqu'il savait qu'il devait donner tout ce qu'il avait pour que McGonagall accepte de lui enseigner à devenir animagus à partir de l'an prochain.
- Drago, je suis désolé.
Les trois Serpentard se tournèrent vers le D. qui venait d'arriver à leur table d'étude. Blaise et Théo échangèrent un regard perplexe avant de fixer leur camarade de maison qui avait l'air tout aussi perdu qu'eux.
- Ma mère a embauché l'elfe de maison de ta famille pour rejoindre la nôtre.
Le blond eut des yeux ronds devant le commentaire, puis une mine pensive.
- Je ne sais pas ce que ta mère a fait pour ça, mais ça explique que dans sa dernière lettre, père m'ait dit de ne pas te donner de raison de me détester. Dobby est un elfe très bizarre, ta mère ne sait pas dans quoi elle se lance.
- Je pense plutôt que c'est lui qui va vite regretter. Mon oncle est territorial quand il s'agit de la cuisine et ma mère est une adepte des sensations fortes. Il va devenir bien vite fou avec nous.
- De quoi vous parlez ? demanda Blaise.
- Ma mère rachète des dettes que les sorciers ne veulent pas honorer auprès des gobelins. Et souvent, il est question de dette contractée par un ancêtre mort depuis longtemps. Si on prend en compte les intérêts, ça fait une jolie somme en galion, expliqua Harry.
- Mon arrière-grand-père en avait une, et elle a été rachetée. Les Malefoy doivent donc de l'argent aux Portgas, résuma Drago.
- Les Nott en ont une qui court sur trois siècles, grimaça Théodore.
- Suivant la somme actuelle avec les intérêts, ma mère ne l'achètera pas dans l'immédiat. Elle va pas se ruiner non plus, mais recommande à ton père de commencer le remboursement, sinon, il rejoindra la liste de ceux qui apprennent que ma mère n'est pas une femme que l'on veut en ennemi, recommanda Harry.
- Mais vous parliez de l'elfe de maison des Malefoy, pointa Blaise.
- Certainement un accord l'impliquant pour alléger la dette ou un truc du genre.
- De quoi vous parlez les garçons ? demanda Hermione en les rejoignant avec le groupe Gryffondor.
- Argent, répondirent les jeunes déjà attablés.
- Les examens sont dans trois jours. Si vous voulez pas que Padma vous écharpe, commencez à parler révision avant qu'elle n'arrive, avertit Parvati en se prenant une place à la longue table qu'ils occupaient désormais pour accommoder tout le monde.
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Cependant, la disparition de Lockhart les déconcentra momentanément des révisions. L'homme avait plié bagage dans la nuit en laissant une lettre de démission.
Pfuit. Disparu.
Ainsi se concluaient les paris, avec les jumeaux Weasley en grands gagnants grâce au tuyau de leur bookmaker.
- Tu sais, Harry, tu pourrais prendre en charge les paris de l'école, t'as du talent pour ça, pointa Lee en voyant l'efficacité du D. dans la distribution des gains.
- J'ai eu un bon professeur, mais ça pourrait être une chose à faire si je m'ennuis, répondit le garçon en reversant une coquette somme à Fred et George.
Somme qui fit râler Ronald, clairement jaloux, et rugir d'indignité Percy, toujours à cheval sur le règlement, mais personne ne s'y intéressa bien longtemps. Après tout, l'année était finie, les examens passés et l'affaire de la Chambre des Secrets était close, et ça, même Dumbledore le sut en recevant le livre calciné de Jedusor par courrier anonyme qui lui recommanda fortement de faire plus attention à la sécurité de son école s'il ne voulait pas pointer au chômage. Chose qui risquait fortement d'arriver, puisque la soi-disant enquête qu'il avait menée et envoyée à Ace ne plaisait ni à la mère de famille, ni à maître Lupercawl et pas plus à Bones. Un nouveau procès attendait donc Dumbledore, ce qui faisait les choux gras de la Gazette du Sorcier, du Chicaneur et de d'autres journaux moins importants. En clair, une année qui ne s'était pas déroulée comme il l'avait espéré.
Serdaigle remporta la coupe des Quatre Maisons et Serpentard celle de Quidditch.
Le banquet pouvait commencer, pourtant, Thatch avait quelque chose à dire :
- L'an dernier, j'ai félicité chaudement un élève qui avait appris à voir au-delà des préjugés. Malgré le risque et l'ostracisme, les choses ont continué ainsi et mieux encore, d'autres élèves ont accepté de suivre le mouvement. Sans compter que les secondes années, toutes maisons confondues, enregistrent le meilleur comportement rencontré dans une promotion depuis que je suis enseignant dans cette école, vous avez aussi montré l'exemple à ceux qui viennent après vous et ils vous ont suivis. Je ne distribuerai aucun point, c'est stupide. Je ne donnerai aucune bonne note non plus, puisque je n'ai pas les concernés dans mes cours pour l'instant. Je n'enverrai pas non plus de mots à vos parents pour dire qu'ils peuvent être fiers de vous, parce que je sais que pour beaucoup des concernés, vous agissez ainsi contre la volonté de vos familles. Je vous dirai simplement de continuer sur votre voie, de vous faire votre propre opinion des gens et des choses, de ne pas vous arrêtez à des différences aussi puérile qu'une couleur de peau, d'uniforme, d'origine, de pureté de sang ou de caractère. Soyez vous, pas de simples pions qu'on range dans des boites étroites qui vous cache le monde.
Tout le monde était attentif à ce que disait le loup-garou qui était debout à la table des professeurs.
- Un de mes proches, quand il était encore un gosse, a posé à un de mes frères d'adoption une question très simple : pourquoi un membre de notre fratrie avait la peau bleue, des dents de requins et des doigts palmés ? Puis, il a donné lui-même la réponse en disant qu'on était tous différents, et que si on ne l'était pas, on aurait du mal à se reconnaître les uns des autres. Vous êtes encore jeunes, certainement remplis d'idées préconçues que vos parents et nous-même, enseignants, vous avons mises dans le cerveau, mais souvenez-vous de ça en quittant cette école. La différence est ce qui fait la beauté du monde, alors, au lieu d'en avoir peur, apprenez à l'apprécier. Sur ce, je vous souhaite un bon appétit.
Et il se rassit.
Harry fut peut-être le premier à applaudir son oncle en se levant, mais certainement pas le seul. Et malgré le sourire plaisant qu'arborait Dumbledore, ses yeux bleus n'étaient que fureur.
Et oui, si les nouvelles générations se mettaient à penser par elles-mêmes, son pouvoir sur les sorciers ne serait plus aussi puissant qu'auparavant. Peu importe qu'ils aient un Ministre incompétent, parce qu'après tout, tant qu'on pouvait l'influencer, il serait toujours possible de trouver une marionnette de rechange. L'éducation restait le secteur clef. S'il pouvait conditionner les adultes de demain à le suivre sans réfléchir, il pourrait en faire ce qu'il voulait. Sans compter ses postes politiques et ses décorations, il avait la carrure et la tête de l'emploi pour faire croire qu'il agissait pour le bien de tous, alors qu'il servait ses propres intérêts.
Un politicien ne pouvait qu'être qu'un manipulateur, et Dumbledore en était un en puissance, qui en avait oublié sa propre condition d'homme. Quelqu'un devait lui rappeler qu'il n'était qu'un mortel parmi tant d'autres.
Et deux commandants des Shirohige s'en étaient fait une mission.
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Outre que ça faisait une paire de mains en plus pour le ménage ou la cuisine, ou quelqu'un qui en savait beaucoup sur le fonctionnement du monde sorcier pour pouvoir les conseiller au besoin, l'ajout de Dobby ne fit pas grand remous. Un architecte sorcier avait été intégré temporairement au Fidelitas pour ajouter deux autres pièces à la maison (une chambre à l'étage pour Dobby et un bureau donnant sur la pièce à vivre pour Ace et Thatch) et le retour à la maison de Harry avait été fêté dans la joie et la bonne humeur.
Jusqu'à ce que le journal leur parvienne, annonçant que Lockhart n'était toujours pas réapparu.
- Maman, qu'est-ce que tu as encore fait ? demanda Harry en se tournant vers la personne le plus susceptible d'être responsable dans cette affaire.
- Pour l'instant, rien. Mais je vais apprendre à cet homme ce qu'il en coûte de s'en prendre à mon chaton, répondit d'une voix neutre la D. en lisant le journal, comme si elle parlait du beau temps.
Ce fut le seul avertissement de Dobby sur ce qui pourrait se passer s'il se mettait en travers de leur route, et l'elfe, dans son kimono gris perle qu'il portait désormais (il en avait d'autres, tous à sa taille, mais celui-ci était apparemment son favori), avait assisté à la sentence de Lockhart dans un coin de la pièce. Le blond, crasseux, pâle et apeuré suite à son enlèvement, chialait pour essayer d'attendrir la pirate qui resta assise sur sa chaise en jouant avec son couteau de chasse. Harry avait insisté pour être présent, soi-disant que c'était sa vengeance, et il était donc adossé à un mur.
- Je te l'ai dit, la Loi du Talion est immuable. Le sang appelle le sang et la vengeance. Malheureusement, mes compétences magiques ne me permettent pas de faire exactement comme tu as fait à mon fils. Alors, je ferai avec les moyens du bord.
Le hurlement de Lockhart quand elle lui arracha le bras aurait réveillé un cimetière. Harry n'avait pas détourné les yeux devant les supplications, la violence ou le sang. Cela aurait été rejeté ce que sa mère faisait pour lui et ce qu'elle était. Quant à Dobby, il s'était contenté d'apporter à la D. une serviette humide en disant qu'il avait déjà vu ce genre de chose de la part de son ancien maître, mais qu'au moins, elle ne faisait pas ça pour se distraire et qu'elle avait le mérite de se salir elle-même les mains plutôt que d'utiliser la magie.
- Merci Dobby, sourit Ace avant de se débarrasser du sang et de sa chemise sale.
- Dobby va chercher une nouvelle chemise pour la Commandante. La Commandante va faire quoi de monsieur et du bras en moins ?
- Thatch est doué en potion. Il m'a préparé un petit philtre d'amnésie. Bon certes, il a l'inconvénient de ne pas être sélectif en plus d'être irréversible, mais avec ce qu'il a fait, c'est amplement mérité.
Ace tira de sa poche un flacon de potion et l'administra à un Lockhart qui s'était évanoui sous le choc et la douleur.
- Toujours prendre garde à la Loi du Talion.
Et gentiment, Ace demanda à Dobby s'il pouvait lui dire où trouver Sainte Mangouste. Deux gros bras qui travaillaient pour le bar eurent pour ordre de prendre une voiture volée et d'abandonner Lockhart devant l'entrée de l'hôpital sorcier avant de partir. Certes, ils ne virent pas l'entrée en question, mais les sorciers découvrirent bien assez vite l'ancien professeur disparu sur leur perron. Si on ne put rien faire pour son bras ou sa mémoire, il est certain que c'était un effrayant avertissement de le voir prostré sur lui-même avec un bras en moins, se balançant d'avant en arrière avec une expression de terreur immense sur le visage, murmurant encore et toujours de faire attention à la Loi du Talion.
