Salut tout le monde, on se retrouve aujourd'hui pour la publication mensuelle de la fic ! J'espère que ça vous plaira. On entre donc en 3ème année et le chapitre est à peine plus court que ce que je fais d'habitude. Mais il n'en reste pas moins important. J'espère que vous l'espérerais. si vous cherchez des mouchoirs, vous les aurait sur votre gauche. Si vous me cherchez moi, je suis dans un bunker, bien essayé. Ou alors, chez la voisine, mais vous ne voulez pas vous frottez à la grand-mère, Missty et Clixia savent de quoi je parle (rire).
Sur ce, on se retrouve bientôt et merci encore pour tous vos commentaires, c'est un régal permanent d'avoir vos retours et vos réactions !
Black-Clixia : Mais oui, c'est le plus important que tu laisses la review. / Exact l'arrivée d'Ace met le ton. Et surtout Narcissa et Ace sont très différentes comme femmes et on le reverra plus tard. / Ceci est une idée qui me vient de la fic Harry Crow, autant rendre à César ce qui est à César./ J'en ai déjà discuté sur le Discord, mais je vais revenir dessus pour ceux qui lirait cette review (pour tout le monde) : concernant l'histoire de la malédiction, n'ayant aucun souvenir du livre disant comment la malédiction était mise en place, je suis partie du principe qu'il suffisait de ramasser l'anneau pour l'activer, au lieu de l'enfiler. Elle ne l'a jamais enfilé et ne s'est pas pour son statut de Relique de la Mort. C'est moi qui ai fait une connerie, mais au final, c'est un truc sympa. Donc… / Ce n'était pas exprès. Ca commençait juste à lui courir sur le haricot et Lucius avait une lame sur son bureau. Elle en a fait un bon usage en profitant de l'avantage de son logia. / Les amiraux et les Yonkou sont déjà plus impressionnant voir effrayant que Voldy et Lucius. Sérieusement, Big Mum ferait chier dans son froc Voldy. Ou Kaido. Même Kaido se la ramène pas trop devant Big Mum. / Et plus amusant. / On en reparlera au retour de Voldy, d'acc ? / Elle bosse avec les gobelins, maintenant, donc, elle a des gars doués pour enflés les gens qui veulent les prendre pour des bêtes sans intelligence / Oui, c'est une bonne chose que Dobby n'est plus aucune raison de sauver Harry. Mais il a encore plus de raison de vouloir le protéger. Juste une méthode moins compliquée ou dangereuse. / Ils savent tout le potentiel que représente Dobby dans leur camp, comme chez l'adversaire, donc, ils vont en prendre soin / Elle a les Flamel dans sa poche. J'ose espérer qu'ils en savent plus sur les malédictions par rapport à Rogue, et donc aider Ace avec la malédiction comme ils l'ont fait avec le journal / Disons qu'Ace est honnête et dit ce que ça va être de bosser pour elle, que Dobby ne se sente pas trahi et ainsi, ne les trahisse pas / La situation de Dobby ne fait que commencer à s'améliorer. Il va continuer à s'améliorer / Je pense que Drago pensait avoir tout vu de la part de Harry et il commence à revoir son jugement. / Le monde n'est pas figé ici, c'est cool, non ? / Ce rachat de dettes, ça va influencer d'autres choses, tu verras. / Et on reverra le Bookmaker. / J'en ai pas fini avec les procès. / Thatch n'est pas directeur. Il veut rester dans l'ombre, mais à côté, il veut montrer sa fierté à tout le monde devant les actes de son neveu, d'où ces deux discours / C'est le pire duo au monde, oui, Dumby va morfler. Mais ce n'est que le début encore une fois. / Heureuse que tu apprécies la logique des actes. Qu'on le sache ou pas, mais l'avenir de Harry a été joué au dé de 100. / Ace reste une pirate, mais aussi une sale gosse du Grey Terminal. Donc, aucune chance qu'elle laisse qu'on l'appelle « madame ». Commandante, elle l'a gagné par l'effort, donc, c'est un titre qu'elle accepte et porte avec fierté. Puisque Dobby ne peut pas se contenter de prénom, ils se mettent d'accord sur ça. / Je vais remettre des scènes sanglantes, dans le futur. Cette histoire est tout, sauf un conte de fée même si j'espère arriver à un Happy Ever After.
HappyxZoro : J'ai écrit jusqu'au chapitre 84 et je commence le 85.
Maenas : Un plaisir de te revoir, jeune padawan. / J'avais la voix de Bob Lennon en écrivant le titre du chapitre. J'ai pas connu le manga je connaissais que la diffusion sur FR3 (je crois) de l'animé. / Neville grandit et prend confiance en lui. Rogue reconnaît que les gosses ne sont pas des moutons et sont plus intelligent qu'à son époque. Et peut-être plus humain. Même s'il est amer, je lui donne l'occasion d'aider à rendre le futur meilleur en poussant les bons jeunes dans la bonne direction. Neville fait parti du nombre. / On a rien sur le sujet dans le canon (c'est un livre jeunesse de base, donc, ça peut s'expliquer) mais ce serait parfaitement possible d'en voir, surtout avec tout le potentiel des potions. / Les jumeaux sont les favoris de beaucoup de monde. / J'ai eu l'idée suite à un reportage sur le sujet avec démonstration à l'appuis. C'était assez impressionnant. Ou alors, il y avait de bons acteurs. / Aucun commentaire sur les Reliques / Une sale gueule, certainement. Et peut-être un slip à changer. / Je pense qu'à leur âge, les Flamel ont assez de connaissance pour la faire sauter. / Je reparlerai bien plus tard de la Chambre des Secrets.
Morgane93 : Je suis assez fière de cette fic, c'est mon meilleur boulot jusqu'à présent. / On sait pas assez d'Ace, donc, on brode avec ce qu'on sait de lui dans One Piece.
sebferga : un plaisir de savoir que tu continues de me suivre avec autant d'enthousiasme.
Mimi76lh : Ace est une pirate, c'est normal qu'on ne veut pas se la mettre à dos. Surtout quand elle est la Chasseuse de l'équipage. / Je sais pas. Quand j'ai dit MARCO IS DEAD c'est peut-être parce que c'est le cas… ou pas. Je sais pas. Et toi ?
Ptitkactus : Merci pour le commentaire et à bientôt !
Minimoysette : Lucius découvre ce que c'est de se faire écraser par quelqu'un qui est censé être « inférieur » à lui.
noirecorbeau : Ace est un personnage cool.
Misstykata : Il n'est pas au bout de ses surprises.
Bonne lecture !
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Harry essayait en vain de se concentrer sur sa dissertation pour l'Histoire de la Magie (il faudrait qu'on lui dise un jour comment un fantôme arrivait à corriger des copies), mais les deux visiteurs de sa mère ne rendaient pas la chose aisée, surtout quand ils provoquaient un sentiment de colère et d'injustice en lui.
Le petit et potelé Cornelius Fudge, avec son costume à rayure, sa cravate rouge de mauvais goût, sa robe noire et son chapeau melon.
Le grand et mince Albus Dumbledore, avec sa robe de sorcier d'un mauve gerbant agrémentée d'étoiles argentées, sa longue barbe blanche et son nez crochu.
Tous deux étaient là pour dire la même chose à sa mère : Harry n'avait pas le droit aux sorties à Pré-au-Lard.
- Votre putain de formulaire demande la signature d'un parent ou d'un gardien légal, Harry est mon fils. Et vous venez me voir pour me dire que, non, mon autorisation n'est pas valable ? gronda Ace toujours dans sa tenue de sport.
Elle croisa les bras sur sa poitrine, ses yeux jetant des éclairs à ses visiteurs, avant de s'arrêter sur Dumbledore.
- Si c'est votre façon de vous venger d'avoir de nouveau payé afin d'esquiver la justice, c'est petit et mesquin de votre part de punir mon fils pour vos propres conneries.
- Vous n'êtes ni sa mère, ni son gardien légal. Seule madame Dursley peut signer cette autorisation, puisqu'elle est sa tante, insista Dumbledore.
- Si Portgas D. Ace n'est pas ma mère, Dursley Pétunia est encore moins ma tante ! rugit Harry.
- Monsieur a promis à sa mère de rester en dehors de la dispute, rappela Dobby.
- J'entends des conneries pareilles et tu veux que je reste indifférent !?
Il referma son livre avec rage.
- Harry, c'est à moi de gérer ça, rappela sa mère.
- Mais j'en ai assez ! Depuis la mort des Potter, tu t'es pliée en quatre pour m'élever correctement ! C'est la Reine elle-même qui a légalisé l'adoption ! Et des inconnus débarquent du jour au lendemain pour dire que, non, rien à faire que tu prennes soin de moi depuis bientôt douze ans, je dois aller vivre chez un cheval qui m'a clairement dit, quand j'avais cinq ans, que j'aurais dû mourir avec mes parents biologiques ! Et je suis censé rester indifférent !?
Harry contourna la table basse sur laquelle il faisait ses devoirs sous le regard inquiet de Dobby et alla se planter à côté de sa mère qui se pinçait le nez pour rester calme.
- Avec la situation actuelle, il vaut mieux que tu n'ailles pas à Pré-au-Lard, mon garçon… commença Fudge.
- Comme je l'ai dit à Dumbledore, je ne suis le garçon de personne, outre de ma mère et de mon oncle. Donc, quand vous vous adressez à moi, c'est en disant monsieur Portgas.
- Attends chaton, le Ministre a dit quelque chose d'intéressant, pour une fois, coupa Ace en posant ses mains sur les épaules de son fils qui avait bien poussé depuis le début de l'été. Avec la situation actuelle, il n'est pas conseillé que mon fils quitte le château, c'est ça ?
- Le peuple sorcier se fait du souci de le savoir ainsi, livré à lui-même dans le monde moldu, avoua Fudge en tortillant nerveusement son chapeau entre ses mains.
- Livré à moi-même ? Qu'est-ce qu'il faut pas entendre comme connerie, grommela Harry.
Sa mère lui serra ses épaules pour qu'il la laisse parler.
- Quelle situation ? L'évasion de Sirius Black, c'est ça ? Où est le rapport avec mon fils ? Qu'est-ce que vous ne me dîtes pas, ministre Fudge ?
- Cela ne vous regarde pas ! coupa Dumbledore. Vous devriez être contente qu'on se fasse du souci pour votre enfant ! Laissez-moi vous dire qu'il serait plus en sécurité chez sa tante maternelle qu'avec vous ! La protection de sang…
- Je dois vous dire combien d'enfants meurent chaque année sous les coups de leur famille de sang ou vous êtes assez grand pour comprendre ce que je veux dire, coupa Ace.
- Vous allez me faire croire que vous n'avez jamais frappé cet enfant ? contra le directeur.
Les deux Portgas eurent l'air surpris de l'accusation et se regardèrent avec perplexité.
- J'ai déjà levé la main sur toi, chaton ?
Harry réfléchit intensément. Même pendant les cours de self-défense, sa mère ne l'avait jamais frappé. Elle se contentait de l'attraper pour lui faire perdre l'équilibre, mais elle n'avait à aucun moment levé la main sur lui. Les seuls coups qu'il avait reçus, c'était dans des bagarres qu'il avait lui-même provoquées à l'école, ou durant cet incident qui lui avait laissé sa cicatrice sur l'arcade sourcilière et d'autres sur son corps qu'il gardait cachées même à l'école (Neville avait posé des questions dérangeantes à ce sujet alors, il y faisait attention).
- J'ai eu droit à une tape sur la main quand je la mettais là où il ne faut pas, genre le feu ou une prise électrique, et des pichenettes sur le front quand je faisais des bêtises avant d'être envoyé au coin pour réfléchir à ce que j'avais fait. Franchement, c'est le truc le plus improbable que j'ai entendu comme accusation contre toi, pourtant, les journaux en sortaient des bêtises à ton sujet avant que tu les attaques pour diffamation.
Ce genre de chose était l'unique raison qui faisait qu'Ace appréciait avoir autant d'argent : faire des procès à tour de bras. Elle en profitait un maximum parce qu'Impel Down et Marine Ford lui avaient appris qu'elle n'aurait elle-même jamais droit à un jugement équitable. Seulement une condamnation à mort à cause de son sang.
- Eh bien vous savez quoi ? Je trouve votre affaire et votre chantage stupide. Voilà ce que j'en fais de cette sortie à Pré-au-Lard ! fit brusquement Harry.
Il attrapa le formulaire que Dumbledore leur avait ramené et le déchira proprement avant de saisir le poignet du directeur pour lui mettre les bouts de parchemins dans la main avec un regard furibond.
- Vous êtes petit et mesquin. C'est très loin de l'image de l'homme qui ne veut que le Plus Grand Bien du peuple sorcier, siffla l'adolescent.
- Sauf si vous avez une réponse claire à nous donner sur pourquoi vous voulez tant que mon fils reste entre quatre murs, il est temps pour vous de prendre la porte, annonça Ace en montrant la sortie de son bureau.
- C'est triste que votre entêtement prive ainsi votre fils… commença Dumbledore.
- Commandante Portgas a dit que vous n'étiez plus les bienvenus dans son bureau ! Si vous ne partez pas, Dobby vous mettra dehors de force ! avertit l'elfe de maison en se mettant entre les sorciers et les Portgas avec un doigt menaçant.
Fudge ouvrit la bouche mais Ace commença à faire remonter son Haoshoku vers la surface, faisant que le Ministre détala presque comme un lapin. Dumbledore jeta un regard noir à la D., cherchant à percer ses pensées, jusqu'à sentir une odeur de brûlé de la part de sa barbe.
- Je l'ai déjà dit à votre maître des potions. Persistez et ça vous fera plus mal qu'à moi. Personne ne peut briser le Haoshoku.
Dumbledore tourna les talons et quitta le bureau, transplanant sur le seuil. Avec un lourd soupir, la D. se laissa tomber dans son fauteuil, remerciant Dobby quand il lui apporta une tasse de thé.
- Je suis désolée, chaton, s'excusa la femme en se tenant la tête d'une main pour boire sa boisson de l'autre.
- Pourquoi tu t'excuses ? s'étonna Harry. Ok, j'aurais voulu sortir moi aussi, mais mon adoption est plus importante qu'une excursion scolaire.
- Tu regrettes que ce soit moi qui t'ai adopté ?
L'adolescent roula des yeux et alla se mettre derrière sa mère pour l'enlacer, appuyant son menton contre sa tempe. Il sourit quand elle posa ses mains sur les siennes.
- Je ne regrette pas l'adoption, maman. Tu sais quel est mon seul regret, mais j'ai pas envie de te voir pleurer, alors, restons-en là. Et puis, ça peut être bizarre à dire, mais j'ai l'impression que la volonté de Lily vit à travers toi. Elle est morte pour me protéger, pour que je puisse être heureux, et tu as tout fait pour ça. Si les dettes n'existaient pas dans une famille, je ne pourrais jamais m'en sortir avec celle que j'ai avec toi, après tout ce que tu fais chaque jour pour que je puisse avoir une belle vie.
- T'as pas besoin que Marco soit là pour t'éduquer, pour être aussi beau-parleur que lui en tout cas, vilain chaton, sourit Ace.
- Quand il s'agit de la merveilleuse personne qui me sert de mère, je ne peux être que beau-parleur !
Un bruit de trompette coupa le moment tendre entre la mère et le fils qui regardèrent Dobby qui venait de se moucher de façon tonitruante dans un mouchoir en tissu.
- Dobby désolé, mais Dobby n'a pas l'habitude de voir quelque chose d'aussi beau et fort, s'excusa l'elfe de maison ému.
- Dis pas de conneries et arrête de chialer pour rien, bougonna la D. alors que son fils éclatait de rire.
- Allez, viens Dobby, ça va être l'heure d'aller au bar, pointa Harry en allant ranger ses affaires. Je pourrai aider au service ?
Le bruit de tiroirs et les mouvements de sa mère lui disaient qu'elle était en train de se changer, aussi, il prit bien garde à continuer de lui tourner le dos. Si elle n'avait apparemment qu'une vague conscience de la notion de pudeur, ce n'était, heureusement, pas le cas de son fils.
- Seulement si tu as fini ton devoir sur la crémation des sorcières du quatorzième siècle. Et Dobby me le dira si tu essayes de m'avoir.
- Dis maman, tu crois que tonton reviendra quand ? s'enquit le D. en roulant son parchemin pour le ranger dans son sac avec son livre, sa bouteille d'encre et sa plume.
- Sa na, koneko-chan. Honto ni wakkaranai.
Ace termina de fermer sa chemise et alla ébouriffer les cheveux de son fils avec un sourire, avant de le prendre dans ses bras pour lui embrasser le crâne.
- Il n'oubliera certainement pas l'anniversaire de son unique neveu.
Harry esquissa un sourire et mit son sac à l'épaule.
- On se retrouve au bar Dobby ou tu rentres directement ? demanda Ace.
- Dobby rentrera quand monsieur aura fini son devoir, assura l'elfe de maison.
- Aucun risque que je le zappe, grommela l'adolescent. Maman me pendrait par les orteils si j'osais avoir des mauvaises notes.
- Pendre par les orteils, c'est tellement vieux jeu, lui dit sa mère. Le mieux, c'est de chatouiller la plante des pieds avec des plumes d'oies, jusqu'à ce que les jambes tombent !
Et elle éclata de rire en allant ouvrir la porte. Ne pouvant se montrer aux moldus, Dobby se contenta de disparaître. Il les attendrait au bureau du bar.
Parce qu'avec l'argent qu'elle s'était faîte récemment, la D. avait engagé un sorcier pour agrandir son bar. Si pour les moldus, elle n'avait fait que racheter des locaux délabrés des deux côtés de son établissement qui étaient à vendre ou à louer depuis un bon moment, dans les faits, un sorcier engagé spécifiquement pour la tâche avait lancé quelques sorts qui avaient étendu les deux zones sans que cela ne paraisse suspect et sans rien bouger de la façade extérieure. Enfin, avant de le faire intervenir, la D. avait engagé des spécialistes pour abattre des murs et faire fusionner les deux locaux avec son bar. Pour le coup, même les employés ne pouvaient pas dire si c'était logique que l'endroit soit aussi grand.
Harry avait passé quelques après-midis très drôles avec sa mère, son oncle (avant qu'il ne doive retourner au château) et les employés du bar à repeindre et redécorer le bar. On avait rajouté un autre comptoir, les mettant tous les deux face à face à chaque extrémité de la pièce et agrandi l'estrade et la piste de danse. Grâce à une petite annonce dans le journal, des jeunes musiciens amateurs venaient se produire de temps à autre dans le bar pour un salaire correcte, voire intéressant. Le Lost New World était toujours un repaire pour les rébuts de la société, mais au moins, ils se rapprochaient un peu plus d'une vie normale, sans parler du fait qu'Ace avait agrandi la salle de shoot et avait conservé les étages des ajouts de son bar pour que ceux qui n'avaient pas les moyens puissent voir un médecin là-bas.
Thatch avait dit de sa mère qu'elle devenait étrangement philanthrope mais la D. avait haussé les épaules en disant qu'elle voulait juste un monde plus correct pour son fils, et que même en dix vies, ils n'arriveraient pas à gaspiller tout l'argent que les attaques en justice et le rachat de dettes avaient rapporté, alors, autant l'utiliser pour faire un peu de bien.
- Oyaji serait fier de toi, frangine ! avait conclu en souriant Thatch.
Et pour la première fois de sa vie, Harry avait vu sa mère rougir comme lui-même avait souvent rougi quand sa mère exprimait sa fierté à son égard et qu'il avait l'impression de ne pas le mériter.
Autre nouveauté, elle avait trouvé des employés du côté magique. L'Allée des Embrumes regorgeait de gens qui feraient presque n'importe quoi pour sortir de la misère, dont beaucoup de créatures magiques et de sorciers malchanceux. Elle avait demandé du temps et de la patience pour avoir des idées afin de passer outre le racisme des anglais et les avoir par derrière.
Pour l'instant, ils avaient un vampire en tant que serveur avec une vélane, un sorcier sans le sou avec une bonne carrure en tant que videur, une succube qui se chargeait d'inciter les clients à boire, car plus à l'aise que la vélane avec les méthodes crades (Ace leur avait dit qu'elles étaient des grandes filles, qu'elles faisaient ce qu'elles voulaient, du moment qu'elles ne forçaient pas et qu'on ne les forçait pas). Cela faisait beaucoup à gérer, mais Ace n'avait pas peur et ne rechignait pas devant la tâche. Elle voulait un monde correct pour son fils, et elle mettrait du temps, du sang et de l'argent dans la tâche. Elle aurait même été prête à mettre sa vertu et son honneur dans la balance, mais techniquement parlant, ce n'était pas les siens et elle respectait bien trop Lily pour faire ça à son corps.
Perdus dans leurs pensées, le duo arriva dans le hall de l'agence de protection, attendant Sally qui devait arriver d'un moment à l'autre pour les récupérer.
Mais la jeune femme n'était toujours pas là une demi-heure après.
Ace alla voir la secrétaire de l'agence qui lui laissa le téléphone sans poser de question. Rapidement, la pirate composa le numéro de Sally, mais il sonna dans le vide. Un étrange nœud dans l'estomac, elle raccrocha.
- Quelqu'un a une idée d'où peut bien être Sally ?
- Du tout, chef. Il y a des travaux sur la route de la gare, elle est peut-être prise dans des embouteillages, supposa le responsable de la sécurité de l'agence.
- Vous voulez que je vous dépose au bar, chef ? demanda la secrétaire. En revenant, j'essaierai de joindre Sally pour lui dire que vous êtes déjà là-bas.
Les deux D. se regardèrent. Ce n'était pas dans les habitudes de la rousse d'être en retard.
- Tu crois que… commença Harry.
- C'est toujours un risque avec la pègre, mais j'espère pas. J'ai écrasé pas mal d'affaires ces derniers temps, mais il est vrai que les revendeurs de drogues en ont assez que je refile leurs marchandises aux flics.
C'était un accord qu'elle avait conclu courant février avec la Reine et la police. On lui foutait la paix avec ses salles de shoot (elle en avait ouvert une autre à l'autre bout de la ville) et elle livrerait elle-même à la police toute la drogue qu'elle « trouverait par hasard ». Mais il y avait toujours des mécontents des deux côtés de l'équation.
On sortit une voiture du garage et ils furent conduit au bar, avant que la femme ne reparte à l'agence pour la fermeture, laissant Ace et Harry devant le Lost New World. Saluant rapidement les employés et les clients, l'air très soucieux, le duo monta à l'étage, pour voir que Dobby était en train d'organiser quelques papiers sur le bureau avec application.
- Dobby, j'ai besoin de ton aide s'il te plaît, lui dit Ace en rejoignant l'elfe.
- La Commandante a des problèmes que Dobby peut régler ? demanda l'elfe d'un air incertain.
Les deux D. savaient que l'elfe craignait qu'on le force à faire du mal à quelqu'un. Il les laissait faire, mais il ne voulait pas être obligé d'en faire autant, ce qui n'était pas du tout dans les intentions de la pirate.
- Sally Curtis a disparu, tu sais, ma secrétaire. Tu pourrais la retrouver ? Si elle est danger, avertis-moi vite.
Ce fut d'abord le soulagement, puis l'inquiétude qui apparurent dans les yeux luisant de l'elfe en kimono.
Sally était une femme intelligente qui devait beaucoup à Ace. Elle était témoin silencieuse et parfois involontaire de toutes les bizarreries de la famille Portgas, sans jamais poser de questions. À travailler depuis si longtemps pour eux, elle avait fini par comprendre leurs particularités et les cacher à son tour. Elle se contentait de râler quand Ace mettait le feu à des papiers, en lui disant qu'elle devait s'excuser auprès des arbres qui venaient de partir en cendre, et demandait toujours à Harry s'il savait faire sortir des lapins des chapeaux. Ils avaient bien ri à son retour de l'école, l'an dernier, il lui avait dit qu'à défaut de savoir les sortir d'un chapeau, il avait appris à les changer en pantoufle, et si ça ne risquait pas d'attirer des problèmes, il aurait bien fait la démonstration devant elle. Il avait attendu une soirée d'entraînement au hangar pour exécuter la métamorphose et ainsi offrir des mules de fourrures à la rousse, qui était revenue quelques jours plus tard avec deux lapins. Elle avait dit au garçon de faire mieux, parce que ses chaussons avaient essayé de dévorer le contenu de son frigo, le tout avec un grand rire.
Elle n'avait jamais vu Dobby, mais elle avait compris qu'elle avait désormais un assistant qu'elle disait simplement « timide ». Et souvent quand elle passait dans le bureau, elle se plaisait à dire à son assistant timide comment faire les choses, se doutant de sa présence sans le voir pour autant. Elle avait même laissé des boîtes de chocolats à l'attention de Dobby, ce qui avait fait pleurer l'elfe de maison pendant quinze minutes devant tant de bonté de sa nouvelle famille. Harry avait été heureux de dire à la secrétaire que l'assistant timide avait apprécié le cadeau.
En bref, Sally était une des leurs, ils l'adoraient et c'était logique qu'ils s'en fassent pour elle quand elle était absente. Aussi, Dobby hocha la tête avec détermination et disparut. Harry s'assit devant la table basse alors que sa mère s'attachait les cheveux. Il sortit ses affaires pour continuer son devoir, mais resta immobile à fixer le parchemin.
- Je descends. Tu penses arriver à prendre des commandes ? demanda sa mère d'une voix éteinte.
Sans un mot, le garçon rangea ses affaires et suivit sa mère dans la salle du bar. Elle passa derrière un comptoir et donna sur un plateau ce qu'il fallait à son fils pour faire le service. Harry passa dans une boucle de sa ceinture le chiffon, accrocha au bord de la poche de poitrine de son tee-shirt le stylo et s'en alla dans la salle pour débarrasser une table. Ace soupira et récupéra les verres vides qu'on lui apporta, les nettoyant mécaniquement en regardant la pluie au dehors, priant de toute ses forces pour que son amie aille bien.
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La soirée était bien avancée quand le téléphone portable de la pirate sonna en plein service. S'excusant auprès d'un client, elle prit l'objet et soupira de soulagement en voyant qu'il s'agissait de Sally.
- Tu as une idée de l'inquiétude que tu nous as causée, Sally ? Qu'est-ce que tu fabriques, bon sang !
Harry s'immobilisa au comptoir alors qu'il allait prendre une commande, content d'avoir des nouvelles de la secrétaire. Son sourire se changea en crainte quand il vit sa mère cesser de sourire d'un air rassuré et virer au blanc.
- J'arrive, merci.
Elle raccrocha et fit signe à Sebastian de la remplacer.
- Il y a un problème avec Sally ? demanda Harry avec crainte.
- Elle a eu un accident sur le chemin. Quelqu'un lui est rentré dedans sur la route dans les alentours de la gare. Le coupable n'est pas resté sur les lieux et elle vient d'arriver à l'hôpital.
La succube, qui était occupée à ce comptoir justement, rattrapa de justesse le plateau que Harry laissa tomber sous le choc. Le garçon suivit sa mère au dehors sous la pluie battante et elle marcha jusqu'à la ruelle qui menait à l'entrée de la salle de shoot.
- Dobby, s'il te plaît.
L'elfe apparut dans un craquement, triturant nerveusement les manches de son kimono.
- Dobby n'a pas réussi à retrouver mademoiselle Sally, avoua avec crainte l'elfe.
- C'est pas grave, quelqu'un d'autre l'a fait. Tu peux nous transporter à proximité de l'hôpital dans la rue de la gare ?
L'elfe prit la main de la mère et du fils, et bientôt, le duo se retrouva dans une autre ruelle, avec en face d'eux, l'hôpital.
- Rentre et ne nous attend pas, on te tiendra au courant de l'état de Sally, conseilla Harry.
- Mademoiselle Sally est très gravement blessée ?
- On sait pas encore, répondit Ace d'une voix blanche. On te dira ce qu'on sait quand on en saura plus.
L'elfe hocha de la tête et s'en alla.
Le duo traversa l'avenue sous la pluie battante, juste éclairée par les phares des voitures, et rejoignit l'accueil de l'hôpital. Pendant que Harry resta à dégouliner sur le paillasson du centre de soins, sa mère alla voir le secrétariat pour se faire orienter. On lui indiqua le chemin avant que le secrétaire sollicité ne passe un rapide coup de fil. Ace fit signe à son fils de la rejoindre et les deux D. traversèrent les couloirs presque au pas de courses pour rejoindre les urgences. Là, ils furent abordés par un infirmier urgentiste et un inspecteur de police qu'Ace connaissait bien pour avoir déjà eu quelques démêlés avec lui.
- Bonsoir Portgas, grommela l'inspecteur de police.
- Bonsoir Lestrade. J'aurais préféré te revoir au poste de police plutôt qu'ici.
- Moi aussi. La petite Sally, même si elle aurait mieux fait de bosser pour quelqu'un d'autre qu'une crapule dans ton genre, est une fille charmante.
- Dans quel état est Sally, docteur ? demanda Harry après un salut de la tête au policier.
- Elle est en salle d'opération. Elle est gravement touchée, la voiture qui l'a percutée est entrée dans la portière conducteur et l'airbag n'a pas arrangé ses blessures. Elle est inconsciente pour l'instant.
- Elle va mourir ?
- On va tout faire pour que ça n'arrive pas, mais si elle en ressort, il y a des chances qu'elle soit handicapée à vie. La gravité reste encore à déterminer, mais la moelle épinière a été touchée. Si vous le permettez, je vais retourner en salle d'opération pour les aider.
Et l'homme s'en alla.
Comme un automate, Harry alla s'asseoir sur une chaise de plastique en ramenant ses jambes contre lui.
- Si c'était un autre gosse, j'aurais dit qu'il n'a rien à faire ici, mais je sais qu'il a déjà vu pire, avec toi pour mère, de toute façon, grommela le flic.
- Rien ne peut préparer un enfant à la possibilité de perdre un proche, lui pointa aigrement Ace en allant jusqu'à une machine à café histoire de se préparer à l'attente.
- Tu prends la chose bien.
- J'ai l'habitude de perdre mes proches depuis le jour de ma naissance, à commencer par ma mère en me mettant au monde et un de mes frères adoptifs qui a été assassiné pendant une fugue. Cette mort me rend la plus rageuse parce que même ses parents biologiques n'ont pas levé le petit doigt pour empêcher ça, alors je ne parle pas des forces de l'ordre qui n'ont pas bougé leur cul.
D'un geste rageur, elle sélectionna un café sur la machine, faisant fondre légèrement le bouton sous son doigt. Elle mit sa main dans sa poche avec colère pour se débarrasser du plastique sur sa peau.
- Je sais rester droite en public, parce que je l'ai appris de la pire des façons. Si je dois craquer, ça sera en privé.
- Ta putain de fierté causera ta perte.
- Loupé, c'est pas ça qui aura ma fin.
Elle regarda sérieusement Lestrade. L'homme qui cherchait absolument à l'envoyer en taule sans savoir l'accord qui l'en protégeait. Elle alla le rejoindre, le fixant droit dans les yeux et il ne se détourna pas.
- Nous savons tout le deux qu'il vaut mieux que tes hommes retrouvent rapidement celui ou celle qui a foutu Sally dans cet état. Parce que je pense que les poissons de la Tamise en ont marre que je leur donne à bouffer. Mais crois-moi, si elle y passe, même la taule ne sauvera pas le ou la coupable de ma vengeance.
- Bois ton café au lieu de raconter des conneries et pense à ton gosse, bordel.
Ace alla prendre son café d'une main tremblante mais la tasse en plastique ne résista pas et fondit dans la poigne de la D. qui poussa un juron bien senti alors que le liquide se répandait sur ses chaussures. Lestrade vint la voir, mais la jeune femme cacha dans sa poche sa main avec ce qui fut un verre à une époque, disant simplement qu'elle avait manqué de chance et que la tasse avait un trou dans le fond. Harry n'avait rien loupé de la scène. Il se leva, se renseigna au secrétariat pour savoir où était les toilettes et vint prendre sa mère par un bout de sa chemise.
- T'as du café sur ta chemise, on va essayer de nettoyer ça aux toilettes, dit l'adolescent d'une voix morne.
Et les deux D. allèrent dans les toilettes des dames heureusement vides. Pendant que sa mère retirait sa chemise, Harry ouvrit un robinet d'eau froide sous le jet duquel la pirate mit sa main. L'épaisse vapeur qui s'éleva faisait généralement rire son fils, mais ce soir, il n'en avait pas le cœur. Dobby apparut derrière eux, dans une des cabines vides avec une chemise propre et une bouteille d'eau en verre ensorcelée pour résister aux fortes chaleurs. La mère de famille remercia d'un faible sourire l'elfe de maison et enfila le vêtement.
- Elle va s'en sortir, ne ? demanda Harry.
- Je sais pas chaton. Je l'espère de tout cœur.
- La Loi du Talion devra être appliquée.
- Laisse-moi gérer ça, ne t'en occupe pas. Concentre-toi pour devenir quelqu'un de bien.
Cela tira un reniflement sarcastique au garçon de quasiment treize ans.
- Quelqu'un de bien ? Combien de fois Lestrade t'a mise en garde à vue pour me dire dans le dos de ses collègues qu'il était désolé et qu'il préférait te voir dehors à faire régner un semblant d'ordre et limiter les crimes, plutôt que derrière des barreaux pendant que les violeurs et les trafiquants courent librement les rues !? Tu crois que j'ai envie de devenir quelqu'un de bien, comme lui ?! Devoir aller contre mes convictions parce que je dois respecter la loi ?! La loi va faire quoi pour Sally ?! Hein ?!
- ASSEZ, HARRY ! J'AI ASSEZ ENTENDU DE CONNERIES COMME CA !
Harry croisa des bras sur sa poitrine et quitta d'un pas raide les toilettes. Ace alla se laisser tomber sur la cuvette d'une cabine et se prit la tête dans sa main de libre, ignorant Dobby qui fit disparaître le plastique fondu de sa main. Quand l'elfe s'esquiva à son tour, la pirate craqua, à sangloter sa peur et son inquiétude comme une folle.
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Harry ouvrit les yeux sur la salle d'attente. Il s'était assoupi un instant, apparemment.
Son oncle se tenait à côté de lui, lui ayant offert une de ses cuisses comme oreiller pendant qu'il dormait. Ace avait dépassé il y a longtemps l'objectif des cent pas si on en croyait l'état de ses semelles. Ses chaussures avaient été abandonnées près de Thatch et Harry, pendant qu'elle continuait pied-nus à tourner comme un lion en cage dans l'attente de nouvelles. Lestrade buvait un café en écoutant le rapport préliminaire d'un de ses subalternes.
- Réveillé, kabu ? demanda doucement Thatch en passant une main dans le nid d'oiseau de son neveu.
- Toujours rien ? s'enquit Harry en se redressant.
- Que pouic.
Le jeune sorcier se frotta le visage pour se réveiller un peu mieux, avant de relever brutalement la tête en entendant une porte s'ouvrir. Un chirurgien vint à leur rencontre, retirant ses gants et sa blouse verte pleins de sang pendant qu'il marchait, son masque déjà hors de son visage. Son air grave disait tout ce qu'il fallait savoir.
Harry n'entendit même pas les conclusions.
Il les connaissait déjà.
Il ne sentit même pas son oncle le prendre dans ses bras.
Il n'entendit même pas le hurlement de rage de sa mère ni ses cris de colère contre Lestrade et Thatch qui essayaient de l'empêcher de faire une connerie en lui rappelant qu'elle avait un fils qui avait besoin d'elle.
Non, en plus d'une immense tristesse, une colère abominable lui rongeait les entrailles.
Dziiing !
Sous l'afflux de magie incontrôlée, toutes les vitres de la salle d'attente, et même la porte coulissante, avaient explosé. Il n'avait peut-être pas de Haoshoku pour faire comprendre à tout le monde son sentiment mais la magie aidait bien dans cette mission. Il espérait que sa mère ferait payer au centuple le coupable ce qu'il s'était passé. Parce que le connard qui avait fait ça ne méritait rien de moins.
Des larmes de rage et de peine ruisselèrent sur les joues de l'adolescent.
L'enfer était trop doux pour la personne qui était la cause de tout ça.
Parce que Sally était morte.
L'horloge de l'hôpital annonça minuit.
Harry avait désormais treize ans.
Il avait treize ans, et en cadeau d'anniversaire, il souhaitait la vengeance.
