Hello !
Oui, je suis en retard ! Désolée ! Promis, je ferais attention la prochaine fois ! Vous me pardonnez ? Entre nous, c'est dans votre intérêt, je pourrais faire de la rétention de chapitre :p
Allez, arrêtons les bêtises.
Merci encore d'être au rendez-vous pour ce nouveau chapitre, c'est un plaisir de vous retrouvez.
Aujourd'hui, on va tous vouloir écharper Mangetsu. Même si elle ne pouvait pas prévoir, on peut lui en vouloir. Vous verrez.
Pour les commentaires :
Lyra D Lupa Scamander: Je suis heureuse que la seconde lecture te plaise autant. La suite, ça sera en décembre et je vais voir avec ma bêta si elle se sent d'attaque pour que je puisse faire une publication et pour noël et pour nouvel an. Ce sera certainement beaucoup lui demander, mais je vais lui poser la question. Dans tout le cas, on aura une suite en décembre.
Je viens de relire ta fiction et franchement, j'adore toujours autant ! Hâte de lire la suite
Yz3ut3 : Au plaisir! on se retrouve vite !
darkayora : Je suis contente que tu apprécies l'histoire, j'en suis particulièrement fière de celle-ci. / Ace a toujours eu pour moi l'image du sale gosse, donc, le Ace de cet histoire sera un sale gosse :D. Sans compter le côté surprotecteur... et on a la recette pour un superbe bordel. / On aura une rencontre Sirius-Ace, mais ce qui en ressortira, je ne dirais rien, ce serait spoiler l'histoire. / Ace va avoir quelque chose à faire avec le tableau. De loin. De très loin. C'est tout ce que je dirais. Faut attendre le chapitre en question pour comprendre ;) / Comme je le dis toujours quand il est question de Marco... Marco IS DEAD. Plus on me posera de question sur lui, plus on me fera de proposition, plus je dirais ça. Si c'est vrai ou pas... we shall see. Si je suis cruelle ? Exact. C'est mon 4ème prénom après Sadique. / On se voit le mois prochain pour la suite !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
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Toutes les maisons avaient été rassemblées dans la Grande Salle pour la nuit, afin de faciliter la fouille du château. Armé de sacs de couchage qui firent grimacer Drago, le groupe d'amis alla se réunir dans un coin de la Grande Salle, ignorant l'avertissement de Percy sur les bavardages après l'extinction des feux.
- Vous croyez que Black est toujours dans le château ? murmura Hermione d'un air anxieux.
- Le Directeur semble le penser, pointa Drago en essayant de gonfler un maximum son oreiller de fortune.
- Il doit être toujours là, caché quelque part, pronostiqua Luna avec ses grands yeux pâles exorbités. Il n'a pas fait tout ce chemin pour renoncer maintenant.
- Il voulait peut-être se venger de la Grosse Dame et du fait qu'elle chante faux, proposa Neville.
Il se protégea la tête quand Hermione lui administra une taloche bien sentie.
- C'est une chance qu'il ait choisi ce soir pour se manifester, dit Hermione. C'était la seule soirée où on n'était pas dans la tour...
- Dommage que j'ai passé la soirée à m'entraîner, j'aurais bien voulu le croiser dans le couloir, maugréa Harry.
- Ne soit pas stupide, Harry, on parle d'un sorcier adulte qui a réussi à fuir Azkaban, pointa sa camarade de classe.
- On parle d'un homme qui a passé quasiment douze ans dans une aile haute sécurité de Azkaban à subir les Détraqueurs et qui est en cavale depuis cet été. Sauf s'il a réussi à mettre la main sur une baguette magique, il n'a aucune chance de se défendre si je lui fonce dessus pour un combat physique.
- Son point se tient. Les sorciers ne savent plus comment se défendre une fois séparés de leur baguette, alors que Harry sait utiliser ses poings efficacement, constata Luna.
- Tu es censée me soutenir, pas l'aider, reprocha Hermione.
Le groupe soupira. La question restait la même. Comment avait-il fait pour venir jusqu'ici, l'endroit soi-disant le plus sécurisé du pays ? Harry se doutait que s'il avait pu passer les Détraqueurs une fois, il se doutait qu'il pouvait le faire une seconde fois. Sans compter qu'il n'était pas possible de transplaner dans l'enceinte de l'école.
- Un elfe de maison ou une créature magique aurait pu l'aider, proposa Luna.
- Kaachan a déjà fait un aller-retour incognito grâce à Dobby, renchérit Harry.
- Les Black sont une vieille famille de Sang-Purs, il est probable qu'ils aient un elfe de maison, accorda Neville.
- Je demanderai confirmation à mère, mais je n'ai jamais vu Sirius dans notre arbre généalogique des Black, donc, j'ai un doute sur le fait qu'un elfe de maison lui obéirait, réfléchit Drago.
- On éteint les lumières, maintenant ! cria Percy. Tout le monde dans les sacs de couchage et plus un mot !
Toutes les chandelles s'éteignirent d'un seul coup. Les seules sources de lumière venaient à présent de la forme argentée des fantômes, qui flottaient dans les airs en s'entretenant gravement avec les préfets, et du plafond magique parsemé d'étoiles, à l'image du ciel. La rumeur des chuchotements, semblable au murmure du vent, s'ajoutait au ciel magique, donnant l'impression à Harry qu'il dormait à la belle étoile, au son d'une brise légère. Allongé sur le dos, il cacha ses yeux de ses mains. La dernière fois qu'il avait dormi à la belle étoile, c'était juste au début des vacances, avec Sally. Le fait d'y penser lui faisait juste tellement mal.
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Il devait être trois heures du matin, l'heure à laquelle la plupart des élèves dormaient, quand Dumbledore revint dans la Grande Salle. Percy, qui faisait sa ronde entre les élèves, lui demanda immédiatement s'ils l'avaient trouvé, mais ils faisaient chou blanc. Juste en suivant, un Rogue furieux arriva à son tour, tout aussi bredouille, mais avec quelque chose en tête :
- Avez-vous une idée de la façon dont il est entré ? demanda Rogue.
Les yeux fermés, Harry se concentra sur son audition pour ne louper aucun mot de ce qu'il se disait.
- J'en ai beaucoup et elles sont toutes aussi invraisemblables les unes que les autres, répondit laconiquement Dumbledore.
- Vous vous souvenez de la conversation que nous avons eue, Monsieur le Directeur, juste avant le... le début du trimestre ? dit Rogue en remuant à peine les lèvres, comme s'il voulait éviter que Percy l'entende.
- Je m'en souviens, Severus, répondit Dumbledore avec quelque chose dans la voix qui ressemblait à un avertissement.
- Il paraît... presque impossible que Black ait pu pénétrer dans l'école sans une complicité interne. Je vous ai fait part de mes inquiétudes lorsque vous avez nommé...
- Je ne crois pas que qui que ce soit dans ce château ait aidé Black à y entrer, dit Dumbledore d'un ton définitif qui fit taire Rogue. Il faut que j'aille voir les Détraqueurs, à présent. Je leur ai dit que je les préviendrais quand nos recherches seraient terminées.
- Ils n'ont pas proposé de nous aider, Monsieur le Directeur ? demanda Percy.
- Oh, si, répondit froidement Dumbledore. Mais je puis vous affirmer qu'aucun Détraqueur ne franchira jamais l'enceinte de ce château tant que j'en serais le directeur. De plus, le professeur Newgate a demandé la possibilité de le chercher dans les jardins et la forêt. A part Hagrid et moi-même, il y a bien peu de personnes dans cette école aussi capable que ce cher Thatch pour ratisser la Forêt Interdite sans encombre. Je n'ai pas envie de voir notre bon professeur se faire embrasser parce que les Détraqueurs sont trop enthousiastes à faire leur travail.
- Sans vouloir remettre en cause les compétences du professeur Newgate, est-ce vraiment sage de laisser à la charge d'un moldu une tâche aussi dangereuse ? s'enquit le préfet en chef.
- Vous saurez, monsieur Weasley, que votre enseignant n'est pas sans défense, et comme il l'a pointé très logiquement, Black a déjà échappé aux Détraqueurs une première fois, qu'est-ce qui l'empêche de le faire une seconde fois, grinça Rogue.
C'était bien son oncle, ça.
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Dans les jours qui suivirent, toute l'école ne parla plus que de Sirius Black, chacun ayant sa théorie sur la façon dont il était entré. Hannah prétendit même que Black s'était changé en arbuste pour pénétrer dans le parc sans être vu. Honnêtement, Harry aurait bien accordé du crédit à sa supposition si elle avait donné un sort, une potion, ou même une méthode pour l'accomplir. Parce que jusqu'à présent, c'était la moins stupide qu'il ait entendue.
La toile déchirée de la Grosse Dame avait été décrochée du mur et remplacée par le portrait du chevalier du Catogan et de son gros poney gris, ce qui n'enchantait personne. Le maboul passait la moitié du temps à provoquer tout le monde en duel et l'autre moitié à inventer des mots de passe ridiculement compliqués qu'il modifiait au moins deux fois par jour.
- Il est complètement fou, dit Seamus à Percy. On ne pourrait pas avoir quelqu'un de plus convenable ?
- Aucun autre portrait n'a accepté de reprendre ce poste, répondit Percy. Ils avaient tous peur de subir le même sort que la Grosse Dame. Le chevalier du Catogan a été le seul suffisamment courageux pour se porter volontaire.
C'était intéressant, parce que Thatch avait réussi à récupérer des photos de famille, et Harry était plus que certain que ça ne devait pas demander tant de travail que ça de faire un tableau magique à partir d'une simple photographie. Il devrait peut-être en parler à son oncle. Au moins, les sujets du tableau en question seraient plus fiables que ce chevalier. Enfin, ce n'était pas une priorité pour l'adolescent qui commençait à en avoir assez de supporter un chien de garde partout où il allait. Il n'en pouvait plus de cette surveillance. Les professeurs trouvaient toujours un prétexte pour l'accompagner dans les couloirs et Percy Weasley le suivait partout à la manière d'un garde aux allures solennelles. Pour couronner le tout, le professeur McGonagall convoqua Harry dans son bureau d'un air si grave qu'il sentit son cœur s'arrêter de battre.
- Professeur… il… il est arrivé quelque chose à ma mère ? souffla avec peur Harry.
- Que je sache, votre mère se porte très bien, pourquoi me demandez-vous ça ? s'étonna McGonagall.
- Vous aviez une telle expression, j'ai cru qu'elle avait eu un problème !
Sally était déjà morte, il ne voulait pas perdre sa mère, en plus de ça. Il ne le supporterait pas.
- Non. Si j'ai demandé à vous voir, monsieur Portgas, c'est parce que je pense qu'il ne servirait à rien de vous le cacher plus longtemps, lui dit-elle d'une voix lugubre. Vous allez certainement avoir un choc, mais il faut que vous le sachiez : Sirius Black...
-… Cherche à me tuer, je suis au courant, acheva Harry d'un ton las. Dîtes-moi quelque chose que je ne sais pas, professeur, pour une fois. J'ai peut-être treize ans, mais je sais très bien faire les additions, merci bien.
La professeur McGonagall parut stupéfaite. Elle fixa Harry pendant un bon moment avant de reprendre la parole.
- Très bien. Dans ce cas, Portgas, vous pouvez comprendre que je veux que vous soyez toujours en compagnie d'un professeur, n'est-ce pas ?
- Si j'avais voulu des gardes du corps, j'aurais demandé à ma mère de m'en envoyer un. Elle a récemment engagé une équipe de vampires pour des missions de surveillance et protection furtives et nocturnes. Je doute que Black puisse se défendre contre eux.
Il appuya ses deux mains contre le bureau et lui dit avec sérieux :
- Black est un fugitif certainement sans baguette. A côté, j'ai un entraînement sur comment me sortir de n'importe quelle situation. Et surtout, beaucoup de questions à poser à cet homme. Vous comprendrez, je pense, que j'en ai rien à cirer de cette protection.
C'était la mauvaise chose à dire, puisque désormais, même les fantômes et les tableaux le suivaient partout.
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Le temps empirait de jour en jour à mesure que se rapprochait la date du premier match de Quidditch de la saison qui devait avoir lieu le samedi prochain. La veille du match, le vent se mit à hurler et la pluie tomba plus dru que jamais. Il faisait si sombre à l'intérieur du château qu'il fallut allumer des torches et des lanternes supplémentaires. Harry était bien content de sa décision de rester au château désormais. Il avait eu bien assez la poisse comme ça, il n'allait pas chercher les problèmes en allant tenter le diable sous une tempête. Un sacré temps pour accompagner un match et la pleine lune.
Le jeune Portgas leva le nez de sa prise de notes sur les loups-garous et regarda Rogue d'un air éteint de derrière ses lunettes. Lupin ne pouvait pas assurer le cours, et le fait que Thatch soit aux abonnés absents devrait être un indice suffisant pour les alerter, mais nan, Rogue décidait d'enfoncer le clou.
Page trois cent quatre-vingt-quatorze.
Werewolf.
L'adolescent avait gardé le silence pendant tout le cours, retenant même Hermione quand elle voulut prendre la parole. Rogue était là pour se venger, pour vider son trop plein de rage, ils étaient juste les victimes innocentes dans l'affaire.
A la sonnerie, avec deux rouleaux de parchemins à faire sur comment reconnaître et tuer un loup-garou, la classe s'en alla en silence, avec juste Harry qui resta derrière pour dire à son enseignant le fond de ses pensées. Tranquillement, il replia ses lunettes, et attendit que Rogue finisse avec ses affaires.
- Que voulez-vous, Portgas ?
- Je sais pas ce que vous avez contre Lupin, et honnêtement, j'en ai rien à foutre. Seulement, ne venez pas vous venger de lui sur nous, parce que ce n'est pas lui que vous incommodez, c'est nous. Je doute que quiconque, outre peut-être Hermione, ne fasse le lien entre votre cours d'aujourd'hui et la condition du professeur. Mais, s'il vous plaît, réglez vos affaires entre vous et foutez-nous la paix, on demande rien de plus que pouvoir étudier.
- Allez-vous-en, Portgas, avant que je ne décide de vous mettre en retenu, gronda Rogue.
- J'ai dit ce que j'avais à dire.
Harry haussa des épaules et s'en alla.
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Peeves était la pire création de l'univers.
Ce foutu Poltergeist l'avait réveillé à quatre heures du matin en lui soufflant dans l'oreille. En râlant, le D. s'était lavé et habillé, avant de quitter son dortoir, interceptant à temps Pattenrond et Mangetsu qui essayaient d'entrer dans la chambre des garçons. Il referma la porte et prit son chat dans ses bras pour descendre dans la salle commune avec un livre sous le coude, tout en poussant en bas de l'escalier Pattenrond avec ses pieds. Dans la salle commune, le tonnerre retentissait avec encore plus de force que dans le dortoir. Il plaignait vraiment les joueurs de Quidditch, surtout que c'était le premier match en tant qu'attrapeuse de la petite Ginny Weasley. Son chat sur le ventre, l'adolescent mit ses lunettes sur le nez et commença sa lecture, bien décidé à attendre ses amis pour aller déjeuner.
Ce fut Hermione qui le réveilla, lui faisant réaliser qu'il s'était endormi par erreur.
- Tu tenais ton chat comme une grosse peluche, j'ai demandé à Colin de prendre une photo qu'on puisse envoyer à ta mère ! sourit la demoiselle avec une fierté évidente.
Harry l'écarta de lui avec un coussin, provoquant la fuite du chat noir.
Le D. se chaussa, enfila une veste et accompagna ses amis pour prendre le petit déjeuner. Malgré une énième tentative de leur part, il refusa de s'approcher du stade. Il resterait dans le hall d'entrée, à l'abri, pour lire en écoutant le match de loin, mais rien de plus.
Il se retrouva sur les marches menant vers le parc du château, regardant les autres se mouiller joyeusement. Secouant la tête devant la stupidité de certains fans sportifs, il alla s'asseoir dans une alcôve un peu plus loin, en retrait du vent glacial, et sortit son livre. C'était Sally qui le lui avait recommandé, même si elle le jugeait un peu jeune pour le comprendre. Il était vrai que Dune n'était pas le livre le plus compréhensible qu'il ait eu le plaisir de lire, mais il voulait le finir et savoir pourquoi la secrétaire de sa mère le lui avait recommandé.
La tempête se faisait plus violente au dehors, le vent et l'orage se disputant le prix de celui qui ferait le plus de bruit. Espérer suivre le commentaire du match était chose impossible, heureusement qu'il avait son livre. Il était en plein dans la lecture de la scène où Paul recevait le nom de Muadhib quand un miaulement farouche le tira de ses pensées.
Croûtard passa en courant devant ses yeux, poursuivi par Mangetsu.
Jurant comme jamais, et ne voulant pas plus de problème que ça avec ce fichu rouquin, Harry se lança à la poursuite de son chat, l'appelant pour qu'elle revienne. Il essaya de protéger son livre sous sa veste quand il se retrouva sous l'orage, ses chaussures adhérant presque immédiatement à la boue marécageuse qu'était devenu le parc du château. Ses lunettes finirent dans sa poche, puisqu'elles devenaient inutiles avec toute cette eau.
Les chats n'étaient pas censés détester la pluie ?
Pataugeant dans la tempête, trempé jusqu'aux os alors qu'il n'était dehors que depuis quelques secondes, Harry continua de poursuivre l'animal, pour finalement la rattraper quand elle s'immobilisa.
- /T'es pas possible, Mangetsu, franchement ! Je vais demander à Dobby de te ramener à la maison si tu continues !/ rouspéta le D. en la prenant dans ses bras. /Regarde, on est tous les deux trempés et on va choper la mort !/
L'adolescent se retourna pour rentrer au château et s'immobilisa en voyant un étrange chien, tout aussi trempé que lui et le chat, se tenir près des portes. Un gros chien noir hirsute, comme celui qu'ils avaient vu, lui et sa mère, à Magnolia Crescent.
L'adolescent n'eut pas le loisir de s'y intéresser plus que le chien se mit à aboyer, bientôt suivi par les crachotements menaçant de Mangetsu qui regardait derrière l'épaule de Harry. L'adolescent n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre que quelque chose n'allait pas. Sa respiration et son cœur étaient bien trop bruyants et la tempête ne disait plus un mot.
Et un froid bien trop familier commençait à s'insinuer dans ses os.
Il tourna la tête et vit une centaine de Détraqueurs venir vers lui au travers le rideau de pluie.
Harry ne réfléchit pas plus.
- ASHIRE MANGETSU !
Il lâcha son chat et prit la fuite, courant aussi vite que le sol détrempé le lui permettait, manquant plusieurs fois de perdre l'équilibre. L'air de ses poumons lui brûlaient la poitrine tellement il était froid et un brouillard blanc lui mangeait la vue.
Il entendait un enfant hurler, là, quelque part.
Il avait si mal !
Des adultes riaient tout autour.
Pourquoi est-ce qu'ils riaient quand un enfant avait besoin d'aide ?
Puis, un hurlement de rage…
Et le silence.
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- … Je n'en ai strictement rien à faire de ce que vous, votre administration et vos petits collègues pensez, Dumbledore. Je commence à en avoir assez que mon fils ne puisse pas avoir une année scolaire en paix sans finir à l'infirmerie.
Harry entendait des voix qui murmuraient autour de lui avec colère, mais il ne comprenait pas ce qu'elles disaient. Il n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait, ni de la façon dont il y était arrivé, ni de ce qu'il avait fait auparavant. Tout ce qu'il savait, c'était que pour la première fois depuis bien longtemps, il se sentait au chaud et surtout, protégé.
- Ce sont des incidents qui arrivent, mademoiselle Portgas, et j'ai déjà fait part de mon déplaisir au Ministère, croyez-le.
- J'en ai rien à foutre de votre déplaisir. Vous auriez fait quoi, hein, si ces choses l'avaient atteint ? Classer l'affaire encore une fois ? Envoyer toute l'histoire sous le tapis ?
Tout revint à Harry par fragment.
La peur.
Les silhouettes encagoulées.
Le froid.
Les hurlements.
Les yeux de Harry s'ouvrirent brusquement. Il était allongé dans un lit de l'infirmerie. Ou plutôt, il était allongé dans les bras de sa mère qui était assise dans le lit d'infirmerie. Face à elle, Dumbledore s'en allait d'un air courroucé, laissant ses amis présents avec l'air d'être sortis d'une piscine.
- Harry ! s'exclama Neville, le teint livide. Comment tu te sens ?
- Au chaud et avec l'impression de m'être fait percuter par un troll, grommela Harry. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Les Détraqueurs sont venus en visite, expliqua Drago qui était couvert de boue suite au match qu'il venait de jouer. Ils devaient probablement aller vers le stade quand ils t'ont vu dehors, sous la pluie. La tentation était trop belle, tu es juste une sucrerie bien trop appétissante, Portgas.
Hermione, les yeux rouges, émit un petit gémissement suraigu alors que Luna reniflait bruyamment.
- Qu'est-ce que tu faisais dehors, tu devais pas rester dans le hall ? s'enquit Neville.
- J'ai vu Mangetsu passer à la poursuite du fichu rat de Weasley. Ronald pose assez de souci, j'ai pas envie qu'il râle parce que mon chat a bouffé son rat de compagnie. Cette tarée l'a coursé sous la pluie jusqu'à ce que je la rattrape. J'allais retourner à l'intérieur quand les Détraqueurs ont débarqué.
Il ferma les yeux en se massant sa cicatrice.
- Ils sont juste horrible.
- Ta cicatrice te fait mal, koneko-chan ? On m'a dit qu'elle s'est rouverte, s'inquiéta Ace en penchant la tête pour voir son fils.
- Elle me lance un peu. Qui m'a sorti de la pluie ?
- Ton oncle et le professeur Lupin, répondit Luna en s'essuyant les yeux. L'Alpha s'est jeté sur toi quand tu étais à terre et a presque failli perdre connaissance tellement il y avait de Détraqueurs autour de vous, mais le professeur Lupin les a repoussés. On a vu ça en revenant du match.
- Tonton… commença Harry.
- … Va s'en remettre, coupa sa mère. Et j'irais le voir plus tard, quand tu ne seras plus aussi gelé. Parce que pour que je le sente, koneko-chan, il faut que tu sois vraiment congelé.
- Comment vous avez su qu'il avait des ennuis ? lui demanda Drago.
- Mes lucioles de feu se sont éteintes. Les deux presque en même temps. Même si je suis loin, je le sens toujours. Ça, et couplé à un mauvais pressentiment, m'a fait rappliquer. Mon frère sait très bien qu'il ne faut pas mettre mes pouvoirs en contact avec l'eau et Harry a l'habitude depuis que j'ai mis en place ce système quand il avait sept ans.
- Vous allez rester longtemps ? s'enquit Hermione.
- Jusqu'à ce que Harry sorte de l'infirmerie.
- On vous laissera faire ? s'étonna Neville.
Madame Pomfresh arriva à cet instant avec un chocolat chaud qu'elle donna à Harry.
- Je pense plutôt que le Directeur n'a pas le choix, s'il ne veut pas que mademoiselle Portgas lui brûle définitivement le visage alors qu'il s'en est enfin remis totalement. Les visites sont finies. Oust !
Le quatuor salua Harry, lui promettant de repasser rapidement, le laissant avec sa mère et l'infirmière. Sans broncher, le malade accepta le chocolat chaud et en but une gorgée.
- /Ne, kaachan. Il est où mon livre ?/ s'enquit Harry alors qu'une Mangetsu toute sèche sautait sur le lit après le départ de l'infirmière.
- /Quel livre ?/ demanda Ace en gratouillant la tête du chat qui se roula en boule entre le deux D. tout en ronronnant.
- /Je lisais le livre que… que Sally m'avait conseillé…/
Ace resserra ses bras autour de son fils.
- /Je sais pas, chéri, je demanderai à ton oncle./
- /Elle me manque./
- /A moi aussi, elle me manque beaucoup. Dursley est en prison jusqu'à cet été. Une fois dehors, je ferai de sa vie un enfer./
- /Lestrade s'en doutera si tu recommences les cambriolages. T'as à peine fini les travaux d'intérêts généraux, m'man./
- /L'avantage, quand on est à la tête de la pègre, c'est qu'on a l'embarras du choix pour pourrir la vie des gens./
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Madame Pomfresh insista pour garder Harry à l'infirmerie jusqu'à la fin du week-end. Il ne chercha pas à discuter, ni à se plaindre. De toute façon, il était bien au chaud avec sa mère qui ne quittait quasiment pas son chevet, sauf pour aller voir comment son oncle s'en remettait.
Et puis, il y avait de quoi s'occuper avec le flot continuel de visiteurs qu'il eut. Ginny Weasley passa le voir avec une carte de vœux de rétablissement qui lui cassa bien gentiment les oreilles avec sa voix criarde. Il était certain que la rouquine rougissante était celle qui avait embauché le nain, l'an dernier, pour le poème auquel il avait échappé de justesse. Ce fut sans le moindre remord que Harry demanda à sa mère de réduire la carte en cendre et il subit avec embarras les taquineries de la pirate sur son succès auprès des filles.
C'était aussi sans compter les membres du groupe d'étude qui passaient du matin au soir pour venir le voir.
Mais tout ça ne changeait pas le fait qu'il se sentait faible et humilié à chaque fois que les Détraqueurs s'approchaient de lui. Tout le monde avait beau lui dire qu'ils étaient épouvantables, cependant personne ne s'évanouissait à leur approche et revivait un des moments les plus traumatisant de sa vie.
Parce que Harry avait fini par faire le lien entre les voix qu'il entendait à l'approche des Détraqueurs et la réouverture de sa cicatrice. Ces monstres lui rappelaient le jour où il avait appris que la pègre, ce n'était pas un jeu. Le jour où il avait été kidnappé et passé à tabac jusqu'à ce que sa mère intervienne. La première fois où il avait vu sa mère tuer des gens. Le jour où il avait reçu cette cicatrice qui était un rappel à l'ordre du danger constant dans lequel il vivait avec sa mère.
Cependant, son sentiment d'apitoiement se fit franchement botter le cul quand son oncle passa lui rendre visite à l'infirmerie. Il était tout simplement livide, avec des cernes énormes et l'air éteint, à bout de force. Même après une pleine lune, il avait meilleure mine !
- /La dernière fois que je t'ai vu comme ça, on a fait sauter une salle de vente pour te remonter le moral. Je fais comment pour te prouver que j'en ai détruit une ?/ avait demandé sa mère d'un ton neutre.
- /Contente toi de la détruire et de rester loin de ces choses. Je veux pas découvrir avec tes hurlements ce qui te hante la nuit, Ace,/ avait dit sur le même ton Thatch en haussant des épaules.
La conversation avait ensuite embrayé sur un autre sujet, bien plus sérieux : le Haki. A défaut de se protéger des Détraqueurs, il pourrait au moins les sentir venir et leur échapper. L'idée ne plaisait pas des masses à Ace, mais l'air déterminé de Harry la dissuada de protester. Plus besoin d'un entraînement derrière le dos de la D., ils avaient son feu vert à présent.
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Lupin faisait une ronde dans les couloirs quand il remarqua une étrange femme qu'il n'avait jamais vue dans les environs, sortant du bureau du professeur Newgate. Malgré son teint hâlé, son front était barré d'une ride inquiète, alors qu'elle était adossée à la porte de son collègue, fixant le vide. Quelque chose dans cette brune lui était familier, même s'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
- Il est tard pour une visite, pointa calmement Lupin en gardant les mains dans le dos pour cacher qu'il avait sa baguette en main.
Après tout, rien ne disait que cette femme n'était pas une complice de Sirius.
Deux yeux de cendres éteints se posèrent sur lui. Lupin se demanda un instant si c'était la fatigue, mais il aurait juré qu'ils avaient la même forme que les yeux de Harry.
- Je sais qu'il est tard, mais il faut ce qu'il faut pour éviter les vieux fouineurs manipulateurs de première qui se prennent pour des saints.
- Vous êtes ?
- Une mère qui a son fils une nouvelle fois à l'infirmerie et qui se demande encore ce qui la retient de l'envoyer dans une autre école.
Il n'y avait qu'un seul élève encore à l'infirmerie et c'était Harry. Cette femme était donc la mystérieuse Portgas D. Ace, sur qui toutes les rumeurs possibles et inimaginables avaient couru.
- Ceci n'est pas l'infirmerie, pointa doctement Lupin.
- Exact, ceci est le bureau d'un homme qui vient de sauver une énième fois la vie de mon unique enfant. C'est à se poser des questions sur la façon tourne cette soi-disant parfaite école, vue comme la meilleur d'Europe.
- Le Directeur doit se faire une joie de discuter avec vous, mademoiselle Portgas. Souhaitez-vous que je vous raccompagne jusqu'à l'infirmerie ou comptez-vous partir ce soir ?
Ace tira sa montre à gousset d'une poche de son short et regarda l'heure.
- Je vais dire bonsoir à mon fils et je verrai avec Dobby pour rentrer. Dobby étant un elfe de maison dont Lucius Malefoy a décidé de se séparer pour que j'oublie les intérêts de la dette qu'il devait à Gringott et qu'il me doit désormais.
Cela fit rire Remus. Cette femme tenait le grand Lucius Malefoy par là où ça faisait mal !
- Votre fils est un sacré phénomène, mais à vous voir, on comprend mieux d'où il tient ça, commenta Remus en l'invitant à le suivre.
- Oh, je peux être bien pire. Oyaji disait que les D. ont tous un sale caractère. Mon petit-frère était aussi amical qu'un chiot, mais quand il s'énervait, même moi, j'avais pas envie d'être dans le coin, et je pense que notre maboule de grand-père avait lui aussi un petit peu peur.
Lupin la regarda sourire avec nostalgie à ce qui devait être de bons souvenirs.
- J'ai cru comprendre que vous aviez eu des moments difficiles pendant qu'il grandissait. Vous devez être une femme très forte pour avoir réussi à en faire un garçon aussi remarquable et intelligent, en dépit de tout.
Ace se contenta de hausser les épaules.
- Même si j'aurais voulu lui épargner ça, la misère lui a appris la vraie valeur des choses. Mais aujourd'hui, vu que je bosse avec la Reine Elizabeth, c'est de l'histoire ancienne. Au moins, mon fils n'est pas un de ces gosses sans éducation qui courent les rues et qui pensent que tout leur est dû.
Ils s'arrêtèrent devant les portes de l'infirmerie.
- James était mon meilleur ami, presque un frère pour moi, avoua Remus. Je suis certain que lui et Lily vous sont reconnaissants de ce que vous avez pour l'enfant.
Ace s'arrêta alors qu'elle allait passer les portes.
- J'ai quelques doutes, parce que vous parlez seulement après avoir vu la surface.
Ses doigts glissèrent sur la rainure de la porte.
- Quand j'ai dit à Lily que je veillerai sur son fils, j'étais bien trop optimiste en pensant qu'il était ma seconde chance, une occasion de me racheter pour toutes mes conneries. Mais on ne peut pas chasser les habitudes d'une vie comme ça, surtout quand on commence la nouvelle avec encore moins que celle d'avant.
Remus pencha la tête sur le côté en essayant de décrypter ce qu'elle entendait par là.
- S'il vous plaît, aidez-le à se défendre contre ces choses, lui demanda Ace en tournant vers lui deux yeux implorants. Je sais ce qu'il entend et revit à cause de ces créatures, épargnez-lui de subir de nouveau les conséquences d'une de mes stupides erreurs.
Devant cette mère en larmes, rongée par le remord et l'inquiétude, il ne pouvait que dire oui.
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Lundi matin, Harry fut bien content de revenir en cours, parce qu'il commençait à devenir fou à l'infirmerie. Sa mère était repartie dans la nuit de la veille avec Mangetsu, grâce à Dobby (qui l'avait gavé de chocolat en lui demandant de prendre soin de lui). Parler de Vernon avait ramené quelque chose à l'esprit de Harry, qu'il commença à esquisser pendant que ses camarades de classe râlaient auprès de Lupin sur le traitement qu'ils avaient subi de la part de Rogue. Le D. faisait une liste de ses idées en japonais, afin d'éviter de mettre la puce à l'oreille d'éventuel curieux. Preuve à l'appui, Hermione jeta un œil sur ce qu'il faisait pour se faire envoyer paître par un « tu n'as pas envie de savoir » qui lui fila la chair de poule. Il rangea dans son livre ses notes et se mit à être attentif à Lupin quand celui-ci commença son cours sur les Pitiponks.
Quand la cloche sonna, le D. se leva avec ses camarades pour partir, mais le professeur le rappela :
- Un instant, Harry. J'ai quelque chose à vous dire.
Harry se retourna et s'approcha de Lupin qui recouvrait la cage de verre du Pitiponk d'un morceau d'étoffe.
- J'ai entendu parler de l'incident. Poursuivre un chat sous la pluie n'est pas une idée très intelligente, jeune homme, commenta l'adulte en rangeant ses manuels de cours dans son cartable. Il paraît que vous avez perdu un livre, aussi.
- Hm. Une amie de maman et moi me l'avait recommandé. Je trouverai bien un autre exemplaire dans le commerce.
- Vous êtes conscient que vous avez eu de la chance ?
- Luna m'a dit qu'on m'a retrouvé pas très loin du Saule Cogneur. Et y'a que le professeur Newgate qui trouve drôle d'asticoter l'arbre. Je pense qu'il a été bercé trop près d'un mur, comme ma mère.
Lupin soupira.
- Ils ont planté cet arbre l'année de mon arrivée à Poudlard. A l'époque, le grand jeu consistait à essayer de s'en approcher suffisamment pour toucher le tronc. A la fin, un garçon du nom de Dave Goujon a failli perdre un œil et nous n'avons plus eu le droit de nous en approcher. Il est certain que si vous aviez couru jusqu'à lui, votre chat ou votre livre aurait été le dernier de vos soucis.
- Merci de m'avoir aidé avec les Détraqueurs. La pleine lune était la veille, vous deviez être dans un sale état, pourtant, vous êtes venus me sauver.
- Eh bien, je n'avais aucune idée de ce qu'il était en train de se passer, quand le professeur Newgate m'a pris par le bras et m'a embarqué avec lui vers le parc, avoua Lupin. Il était prêt à vous protéger autant que possible avec sa propre vie. Pas étonnant que votre mère le tienne en si haute estime.
Harry le regarda d'un air perplexe.
- J'ai eu l'occasion d'échanger quelques mots avec votre charmante mère avant son départ, sourit Remus. Elle m'a demandé de vous apprendre à vous défendre contre ces créatures.
L'adolescent hésita, puis la question qu'il avait en tête franchit ses lèvres presque malgré lui :
- Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'ils me font cet effet-là ? Est-ce que je suis...
- Ça n'a rien à voir avec une quelconque faiblesse, dit aussitôt le professeur Lupin comme s'il avait lu dans les pensées de Harry. Les Détraqueurs vous affectent plus que n'importe qui d'autre parce qu'il y a dans votre passé des horreurs qui n'existent pas chez les autres.
Un rayon de soleil hivernal traversa la salle, éclairant les cheveux gris de Lupin et les rides qui creusaient son visage encore jeune.
- Les Détraqueurs comptent parmi les plus répugnantes créatures qu'on puisse trouver à la surface de la terre. Ils infestent les lieux les plus sombres, les plus immondes, ils jouissent de la pourriture et du désespoir, ils vident de toute paix, de tout espoir, de tout bonheur, l'air qui les entoure. Même les Moldus sentent leur présence, bien qu'ils ne puissent pas les voir. Ce qui me fait supposer que votre professeur Newgate serait peut-être plus un Cracmol, puisqu'il les voit, lui. Quand on s'approche trop près d'un Détraqueur, toute sensation de plaisir, tout souvenir heureux disparaissent. Si on lui en donne le temps, le Détraqueur se nourrit des autres jusqu'à les réduire à quelque chose qui lui ressemble : des êtres maléfiques, dépourvus d'âme. Celui qui subit son pouvoir ne garde plus en mémoire que les pires moments de sa vie. Et les pires moments de votre vie, Harry, suffiraient à faire tomber n'importe qui dans les pommes. Il n'y a aucune honte à ça.
Les doigts de l'adolescent trouvèrent instinctivement sa cicatrice. Lupin ne connaissait pas la moitié.
- Est-ce indiscret de demander d'où vient cette marque ? demanda Lupin en voyant le geste. Parce que vu qu'elle se rouvre à chaque fois que vous êtes en présence de Détraqueurs, il doit y avoir un lien.
Harry hésita puis refusa de la tête.
- C'est juste un des souvenir du jour où j'ai appris que le travail de ma mère est loin d'être un jeu. Et la première fois que je l'ai vue perdre le contrôle de ses flammes. Je… je préfère ne pas en dire plus avec un inconnu, désolé professeur, même si je vous apprécie.
Même si le regard triste de Lupin montrait qu'il était blessé, il accepta le refus.
- Pourquoi sont-ils entrés ? demanda enfin Harry d'un ton amer.
- Ils commencent à avoir faim, dit Lupin en fermant son cartable. Dumbledore refuse de les laisser pénétrer dans l'enceinte de l'école, ils n'ont plus de proie humaine sous la main... Je pense qu'ils n'ont pas pu résister en voyant la foule rassemblée dans le stade. Toute cette excitation... ces émotions exacerbées... c'est l'idée qu'ils se font d'un festin. Vous étiez au mauvais endroit au mauvais moment, tout simplement.
- C'est quelque chose qui m'arrive souvent, soupira Harry. En tout cas, Azkaban doit être un endroit horrible.
La mine sombre, Lupin approuva d'un signe de tête.
- La forteresse est située sur un minuscule îlot au large des côtes, mais il n'y a même pas besoin de mur ou d'eau pour garder les prisonniers. Ils sont enfermés dans leur propre tête, incapables d'avoir la moindre pensée agréable. La plupart d'entre eux deviennent fous en quelques semaines.
- Pourtant, Sirius Black a bien réussi à leur échapper, dit lentement le jeune Portgas.
Le cartable de Lupin glissa du bureau et tomba par terre. Il se baissa aussitôt pour le ramasser. Le geste alerta l'adolescent qui le regarda faire.
- Oui, dit-il en se relevant. Black a dû trouver le moyen de les combattre. Je ne croyais pas que c'était possible... Normalement, les Détraqueurs vident les sorciers de leurs pouvoirs lorsqu'on les laisse trop longtemps en leur présence...
- Donc, le moyen de se défendre d'eux n'aurait pas dû être à sa portée, c'est ça ?
- Disons que plus ils sont nombreux, plus il est difficile de leur résister.
- Vous allez m'apprendre à me défendre d'eux, comme vous l'a demandé ma mère, ou pas ?
- Combattre les Détraqueurs n'est pas ma spécialité, Harry... Bien au contraire...
- J'aimerai mettre tous les moyens de mon côté pour ne pas finir comme apéritif pour Détraqueurs, professeur, s'il vous plaît.
Lupin le regarda dans les yeux. Le visage de Harry exprimait une détermination farouche mais aussi une nette supplication et une pointe de lassitude. L'homme hésita, puis céda.
- Bon... très bien, dit-il enfin. Je vais essayer de vous aider. Mais il faudra attendre le prochain trimestre. Il me reste beaucoup de choses à faire avant les vacances. La pleine lune n'est pas tombée au meilleur moment.
- Vous avez la gratitude éternelle de la famille Portgas, professeur ! sourit largement le garçon.
- Vous êtes un garnement doué pour obtenir ce que vous voulez.
- J'ai eu un bon professeur. Et encore, ma mère utilise beaucoup ses tâches de rousseurs pour faire craquer les gens.
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Harry retrouva très vite un excellent moral : tout d'abord, la promesse du professeur Lupin de lui donner des leçons de défense contre les Détraqueurs lui faisait espérer que jamais plus il n'entendrait les hurlements déchirants qu'il avait poussés quand il s'était fait passer à tabac quand il était enfant. Ensuite, il ne vit plus l'ombre d'un de ces monstres. La fureur de Dumbledore les avait maintenus à leur poste, aux entrées de l'école, mais pour combien de temps, ça restait à voir, mais au moins, l'homme servait à quelque chose pour une fois.
Deux semaines avant la fin du trimestre, une clarté d'un blanc divin dissipa le noir du ciel et un beau matin, le sol boueux se retrouva aussi dur que la roche et luisant de givre. L'atmosphère qui régnait à l'intérieur du château annonçait Noël. Le professeur Flitwick avait déjà décoré sa classe de petites fées scintillantes comme des chandelles et les élèves parlaient d'un air ravi de leurs projets pour les vacances.
Le jeune homme savait ce qu'il allait faire dès que possible, dans le monde moldu : un petit passage par le parloir d'une certaine prison. Sally ne resterait pas ainsi, sans vengeance. Il n'allait pas attendre la sortie de prison de Vernon pour lui pourrir la vie. Et s'il devait mourir au passage… comme disait souvent sa mère en référence à un de ses amis : ce sont des choses qui arrivent.
A la grande joie de tout le monde, sauf du D., une deuxième visite à Pré-au-lard était prévue pour le dernier week-end du trimestre. Il était bien parti pour casser les pieds à son oncle pour un cours de Haki.
Le samedi matin, jour de la sortie à Pré-au-lard, il était de bien piètre humeur. Luna était malade, donc, impossible de passer la journée avec elle ; McGonagall avait rendez-vous en ville et son oncle voulait faire entrer quelque chose dans la caboche de Lupin pour éviter des conneries de celui-ci en son absence. Le D. salua donc ses amis emmitouflés dans leurs capes et leurs écharpes, et retourna dans la tour de Gryffondor. Au-dehors, la neige avait commencé à tomber et le château était plongé dans le silence.
Il n'aimait pas ce silence. Il devrait peut-être se rendre dans la salle sur demande pour lire un livre avec de la musique ?
- Hé ! Portgas !
Il se trouvait dans un couloir du deuxième étage et Fred et George venaient d'apparaître derrière la statue d'une sorcière borgne et bossue.
- Qu'est-ce que vous faites là ? s'étonna Harry. Comment ça se fait que vous n'êtes pas partis avec les autres ?
- On voulait te donner quelque chose d'amusant avant d'y aller, répondit Fred avec un clin d'œil mystérieux. Viens voir...
Il montra d'un signe de tête une salle de classe vide à gauche de la sorcière borgne. Harry suivit Fred et George à l'intérieur. George referma la porte sans bruit puis se tourna vers le troisième année avec un sourire rayonnant.
- On a un cadeau de Noël pour toi avec un peu d'avance, dit-il.
Le jeune Portgas se contenta de lever un sourcil. Sourcil qu'il souleva encore plus haut quand, d'un geste majestueux, Fred tira de sa cape un grand morceau de parchemin carré, très abîmé, qui ne portait aucune inscription.
- Bon, ok, c'est quoi la blague, parce que je la comprends pas, leur dit le garçon.
- Il n'y a pas de blague, ceci, c'est le secret de notre succès ! lui dit George en tapotant le parchemin.
- On a du mal à s'en séparer, ajouta Fred. Mais on s'est dit que tu en avais plus besoin que nous. Surtout avec tes petites affaires. On sait que tu t'intéresses au marché noir de Poudlard.
- De toute façon, on le connaît par cœur, dit George. Et on a décidé de te le léguer. Il ne nous sert plus à grand-chose, maintenant.
- Tout ce que je vois, c'est un vieux bout de parchemin sur lequel j'ai plus de chance de griffonner qu'autre chose, leur pointa Harry.
- Un vieux bout de parchemin ? s'exclama Fred avec une grimace, comme si Harry venait de l'offenser gravement. Explique-lui, George. Cet hérétique ose sous-entendre qu'on peut griffonner sur une merveille pareille !
- Eh bien, voilà... Quand nous étions en première année, jeunes, insouciants, innocents...commença George.
- Et moi, je suis le futur Roi d'Angleterre ! se moqua Harry.
Après tout, il y avait bien un prince avec le même nom que lui, donc, il y avait une possibilité. Enfin, c'était William l'aîné, mais le prince Harry pouvait toujours en hériter si son frère avait un « accident ».
Non mais soyons sérieux… Fred et George innocents ? Quand ils dormaient, et encore !
- Disons, plus innocents qu'aujourd'hui, nuança George. Nous avons eu un petit ennui avec Rusard.
- On avait fait exploser une Bombabouse dans le couloir et, pour une raison mystérieuse, ça ne lui a pas plu du tout.
On se le demande, en effet.
- Alors, il nous a traînés dans son bureau et il nous a menacés de l'habituelle...
- ...retenue...
- ...éventration...
- Castration ? compléta le D. avec amusement.
Les jumeaux eurent une grimace, mais reprirent :
- Pendant ce temps, nous, on a remarqué que sur un tiroir de son armoire de rangement, il était écrit : Objets dangereux confisqués.
- Oh, je vois le genre, comprit Harry.
- Qu'est-ce que tu aurais fait à notre place ? dit Fred. George a détourné son attention en laissant tomber une autre Bombabouse, moi, j'ai ouvert le tiroir et j'ai réussi à attraper... ceci.
- Je ne pense pas que Rusard ait jamais su comment s'en servir, dit George. Mais il s'est probablement douté de ce que c'était, sinon, il ne l'aurait pas confisqué.
- Et vous, vous savez comment ça marche, sinon, vous ne seriez pas en train de me baratiner de la sorte.
- Oh, oui. répondit Fred avec un sourire goguenard. Cette petite merveille nous en a appris plus que tous les professeurs de l'école réunis.
- Vous essayez de me faire marcher, dit le plus jeune en regardant le vieux bout de parchemin râpé.
- Tu crois ça ? répliqua George.
- Prouve-le.
- Avec plaisir !
Il sortit sa baguette magique et effleura le parchemin en récitant :
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.
Aussitôt, de petits traits d'encre se répandirent sur le parchemin en dessinant comme une toile d'araignée. Les traits se joignirent, se croisèrent, s'étendirent aux quatre coins du parchemin. Puis des mots tracés d'une grande écriture ronde à l'encre verte apparurent en haut du document :
Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue
Spécialistes en assistance aux Maniganceurs de Mauvais Coups sont fiers de vous présenter
LA CARTE DU MARAUDEUR
Le parchemin représentait à présent un plan détaillé du château et du parc environnant. Mais le plus remarquable, c'étaient les points minuscules qu'on voyait bouger ici ou là, chacun accompagné d'un nom écrit en lettres minuscules. Ébahi, Harry se pencha sur le parchemin. Un petit point situé dans le coin supérieur gauche indiquait que le professeur Dumbledore faisait les cent pas dans son bureau. Un autre point représentait Miss Teigne, la chatte du concierge, qui rôdait au premier étage. Peeves, l'esprit frappeur, cabriolait dans la salle des trophées. Thatch, quant à lui, était en discussion intensive avec Lupin dans le bureau de l'Alpha. Fait intéressant, il y avait juste son prénom, pas le nom de Newgate.
Harry remarqua alors autre chose.
Cette carte montrait plusieurs passages secrets qu'il ne connaissait pas. Et plusieurs d'entre eux menaient...
- A Pré-au-lard, dit Fred en suivant l'un d'eux du bout de l'index. Il y en a sept en tout. Rusard connaît ces quatre-là – il les montra à Harry – mais on est sûrs d'être les seuls à connaître les trois autres. Ne t'occupe pas de celui qui se trouve derrière le miroir, au quatrième étage. On l'a emprunté jusqu'à l'hiver dernier, mais il y a eu un éboulement et il est devenu impraticable. Celui-là, personne n'a dû l'utiliser vu que le Saule cogneur est planté juste au-dessus de l'entrée.
- Ma mère le connait, elle l'a utilisé plus d'une fois avant que Dobby ne rejoigne la famille, rectifia Harry.
- Ta mère affronte le Saule Cogneur ? s'étranglèrent les jumeaux.
Harry haussa des épaules. Son Adrénaline Junkie de mère ne serait pas refaite demain.
- A moins que tu veuilles suivre son exemple, on te le déconseille, pointa Fred. Mais celui-ci mène dans la cave de Honeydukes. On l'a pris très souvent. Et tu remarqueras que l'entrée est située à l'endroit précis où se trouve la statue de la sorcière borgne.
- Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue, nous vous devons beaucoup, soupira George en tapotant la carte de la main.
- C'étaient des hommes pleins de noblesse qui ont travaillé sans compter pour aider une nouvelle génération à violer les règlements, dit Fred d'un ton solennel.
- Exact, approuva George. N'oublie pas d'effacer la carte après chaque usage...
- Sinon, tout le monde pourra la lire, avertit Fred.
- Il suffit de lui donner un coup de baguette magique en prononçant la formule magique : « Méfait accompli ! » et le parchemin redeviendra vierge.
- A tout à l'heure chez Honeydukes...
Fred et George quittèrent alors la salle avec un sourire satisfait.
Harry resta seul à contempler la carte miraculeuse. Il regarda une minuscule Miss Teigne tourner à gauche et renifler quelque chose sur le sol. Si véritablement Rusard ne connaissait pas ce passage, le D. pourrait sortir de l'enceinte de l'école sans passer devant les Détraqueurs...
Sans compter que ça lui faciliterait grandement la chose pour retrouver Black.
Sa mère lui avait toujours dit de saisir la moindre opportunité qui s'offrirait à lui pour mordre la vie à pleine dent…
Portgas suivit du doigt le passage qui menait chez Honeydukes.
Puis, prenant enfin sa décision, il roula le parchemin, le fourra dans une poche et marcha vers la porte qu'il entrouvrit de quelques centimètres. Le couloir était vide. Avec précaution, il quitta la salle de classe et se glissa derrière la statue de la sorcière borgne.
Que fallait-il faire ? Parce que c'était bien beau, mais il n'était pas plus avancé. Il ressortit la carte et s'aperçut avec surprise qu'un nouveau petit point y figurait. Il portait le nom de « Harry Potter D. Portgas » et se trouvait exactement à l'endroit où le véritable Harry s'était arrêté, au milieu du couloir du deuxième étage. En observant attentivement le parchemin, il vit sa minuscule image qui tapotait la statue de la sorcière avec sa baguette magique. L'adolescent saisit sa vraie baguette et tapota la statue. Rien ne se produisit. Il consulta à nouveau la carte. Une toute petite bulle, comme dans une bande dessinée, apparut alors à côté de son image. Il y était écrit le mot « Dissendium ».
- Dissendium ! murmura-t-il en donnant un coup de baguette sur la statue.
Aussitôt, la bosse de la sorcière glissa latéralement en dégageant un espace suffisant pour permettre le passage d'une personne plutôt mince. Il rangea sa carte et se hissa avec aisance dans l'ouverture.
Il glissa longuement dans une sorte de toboggan de pierre puis atterrit sur un sol de terre froid et humide en faisant une roulade. Il se releva avec souplesse, restant courbé au cas où, essayant de voir quelque chose dans l'obscurité total. Une petite boule de lumière s'éleva devant lui alors qu'il tapota la carte avec l'extrémité de sa baguette magique en murmurant : « Méfait accompli ! » Instantanément, le parchemin redevint vierge. Il le plia soigneusement, le rangea dans sa poche et avança dans le passage, le cœur battant, dans un mélange d'excitation et d'appréhension.
Il devait être lui aussi un peu un Adrénaline Junkie.
Le passage décrivait des courbes incessantes. Le jeune Portgas avait l'impression de se trouver dans le terrier d'un lapin géant. Son globe de lumière lui permettait d'avancer d'un bon pas malgré le sol inégal. Cela dû durer une bonne heure jusqu'à ce qu'il se retrouve devant une pente douce. Il hâta le pas, resserrant sa veste sur lui pour conserver la chaleur de sa goutte, regrettant de ne pas être plus équipé.
Cinq minutes plus tard, il arriva au pied d'un vieil escalier de pierre aux marches usées qui s'élevait dans l'obscurité. Sans faire de bruit, il monta les marches, ses yeux scrutant le chemin devant lui. Il grimaça en voyant le plafond se rapprochait avant de remarquer une trappe au-dessus de son crâne. Il tendit l'oreille pour percevoir des bruits, puis, il poussa la trappe pour regarder de l'autre côté quand le silence lui répondit.
Les caisses et cageots empilés dans la pénombre lui dirent qu'il était dans une réserve. Avec souplesse, faisant bouger le moins possible la trappe, il se glissa par l'ouverture et la referma. Sous l'énorme couche de poussière et l'obscurité, il n'y avait aucun moyen de la percevoir.
Il s'avança sans bruit vers l'escalier de bois qui menait au rez-de-chaussée. A présent, il entendait des voix. Une clochette retentit et une porte s'ouvrit, puis se referma. Un instant plus tard, une autre porte, beaucoup plus proche, s'ouvrit à son tour. Quelqu'un s'apprêtait à descendre à la cave.
- Et rapporte-moi aussi une autre boîte de Gommes de Limaces, chéri, dit une voix de femme. Il n'y en a presque plus.
Des pas descendirent les marches. Harry remarqua une énorme caisse dans un coin et se glissa derrière en silence, contrôlant sa respiration pour se fondre dans l'environnement comme lui avait appris sa mère, après avoir éteint la lumière magique. Quelqu'un déplaçait des boîtes en carton contre le mur d'en face. C'était le moment ou jamais...
Rapide et silencieux, l'adolescent se glissa hors de sa cachette et monta l'escalier. En jetant un regard derrière lui, il vit le dos d'un homme massif qui avait plongé sa tête chauve et luisante au fond d'une grande caisse.
« Merci maman pour tes cours en discrétion » sourit le D. en grimpant les marches.
En haut il entrouvrit une porte et se glissa par l'entrebâillement. Il se retrouva alors derrière le comptoir de Honeydukes. Courbé en deux, il parvint à passer de l'autre côté sans être vu et se redressa comme si de rien n'était. Le meilleur camouflage est celui d'avoir l'air totalement à sa place. Et puis, il y avait tant d'élèves de Poudlard dans la boutique que personne ne fit attention à lui. Il se faufila parmi la foule et les étagères de confiseries, faisant semblant de les observer. C'est en se rapprochant d'un groupe de sixième année qu'il aperçut Neville et Drago débattant de l'intérêt de ramener des bonbons au château pour leur camarade privé de sortie. Hermione les regardait faire en tapant du pied, attendant qu'ils se décident.
- Vous savez quoi, on lui offre des Nids de Cafards et il sera heureux comme un gosse, proposa Drago en montrant avec dégoût les bocaux en question.
- Et si je te sers tes couilles en sandwich, t'en penses quoi ? lui demanda Harry en se glissant dans son dos.
Le trio manqua de faire un arrêt cardiaque en le voyant.
- Harry ! s'exclama Hermione d'une petite voix aiguë. Qu'est-ce que tu fais là ? Comment... comment as-tu... ?
- Je savais que c'était trop te demander de rester sagement au château, soupira d'un air las l'héritier Malefoy.
- Je suis un D., tu espères quoi, que je reste sagement dans mon coin comme un gosse ?
Il baissa la voix pour que les autres ne puissent pas l'entendre et leur raconta toute l'histoire de la carte du Maraudeur.
- Si Ronald l'apprenait, il serait vert de jalousie ! se moqua Neville.
- Mais Harry ne va sûrement pas la garder ! assura Hermione, comme si l'idée lui paraissait ridicule. Il va la donner au professeur McGonagall, n'est-ce pas, Harry ?
- Certainement pas, répliqua le D. Tu crois vraiment que je vais confier cette merveille à McGonagall ? Si je la donnais, il faudrait que je dise comment j'ai fait pour me la procurer. Et Rusard comprendrait tout de suite que c'est Fred et George qui l'ont volée dans son tiroir.
- Et Sirius Black ? chuchota la demoiselle. Il pourrait utiliser un des passages indiqués sur la carte pour pénétrer dans le château. Il faut que les professeurs soient au courant.
- Oh, mais je vais me faire un plaisir de mettre tonton au parfum durant les prochaines vacances ! Sans compter que je veux toujours mes réponses et que ça signifie donc que je dois rencontrer Sirius Black. Au vu de la manie des sorciers à tout cacher sous le tapis, si je veux mes réponses, il faudra que je l'intercepte avant qu'un adulte ne mette la main sur lui. Raison de plus pour garder cette merveille pour moi.
- Et Hermine, on a des Détraqueurs qui patrouillent les rues de la nuit tombée, jusqu'à l'aube, pointa Neville. Il risque pas de se manifester comme ça.
Il montra du pouce un avis du ministère à ce sujet qui était accroché en vitrine.
- Je suis navré de te le rappeler, mais il a déjà dupé les Détraqueurs. Je doute qu'il en ait quelque chose à faire de cet avis, pointa Drago en lissant le col de son élégante veste.
- Black est censé en avoir après ma vie. S'il me veut, qu'il vienne. Alors, maintenant que je peux faire un bon doigt au Ministère et à Dumby pour leur refus de me laisser aller à Pré-au-Lard en premier lieu malgré l'autorisation de ma mère, je voudrais en profiter pleinement. Vous me faîtes visiter ?
Hermione eut un grognement montrant qu'elle n'aimait pas l'idée, mais le groupe acheva ses achats et quitta la boutique de confiseries. Le blizzard de dehors n'était vraiment pas le bienvenu et la demoiselle eut un sourire du genre « Bien fait pour toi » à l'adresse de Harry qui était clairement pas équipé pour cette sortie. A côté, Neville et Drago lui montraient les différentes échoppes avant d'avoir pitié de lui et de proposer d'aller boire de la Bièraubeurre aux Trois Balais, un petit pub local.
- Quoique, pour un type comme Portgas, la Tête de Sanglier serait peut-être mieux, proposa Drago avec un sourire sournois.
- Si je mets les pieds là-bas et que grand-mère l'apprend, je suis bon pour être consigné au manoir jusqu'à mes trente ans ! frissonna Neville.
- Oserai-je te demander jusqu'à quand elle te consignerait dans ta chambre, si tu osais mettre les pieds dans l'Allée des Embrumes ? se moqua le Serpentard.
- Jusqu'à sa mort et encore, elle pourrait revenir me hanter juste pour que je reste à la maison.
- Neville, le nouveau Raiponce ! sourit largement Harry.
Hermione faillit mourir de rire dans le blizzard au commentaire qui laissa les deux autres totalement dans le noir. Passant un bras autour des épaules de Neville, le D. prit les devants vers le pub en lui racontant brièvement le thème de la princesse prisonnière de la méchante sorcière et de ses looongs cheveux.
- Il y a des profondeurs inexplorées chez Portgas où je ne préfère ne pas mettre le nez, nota narquoisement Drago.
Hermione lui tapota l'épaule, toujours prise d'un fou rire alors qu'ils suivaient les deux autres dans l'auberge. L'endroit était bondé, bruyant, chaleureux et enfumé. Une jolie femme aux courbes généreuses servait une bande de sorciers braillards accoudés au bar.
- C'est Madame Rosmerta, dit Neville rouge de honte après la comparaison faite par Harry. Je vais chercher les chopes, d'accord ?
Harry, Drago et Hermione s'avancèrent vers le fond de la salle où ils trouvèrent une petite table libre entre une fenêtre et le splendide sapin de Noël dressé près de la cheminée. Neville revint cinq minutes plus tard avec quatre chopes de Bièreaubeurre chaude.
- Joyeux Noël, dit-il en levant sa chope.
Harry but une longue gorgée. Même si c'était chaud et pas mauvais, il préférait les vrais alcools qu'il gouttait parfois dans le dos de sa mère, au Lost New Word.
Un bref coup de vent lui ébouriffa ses cheveux déjà en désordre. La porte des Trois Balais venait de s'ouvrir. Par-dessus le bord de sa chope, Portgas jeta un coup d'œil aux nouveaux arrivants et faillit s'étrangler. Il ramena immédiatement la capuche de son sweat sur son crâne pour se cacher. Cela ne fut pas suffisant pour les trois autres, parce que le pauvre D. se retrouva bientôt accroupis sous la table avec sa chopine.
Dans un tourbillon de neige, les professeurs McGonagall et Flitwick firent leur entrée dans l'auberge, suivis de près par Hagrid, en grande conversation avec Cornélius Fudge. Qu'est-ce qu'il foutait encore ce con ?
Au-dessus de lui, il entendit Drago murmurer : « Mobiliarbus ! »
Aussitôt, le sapin de Noël, près de la cheminée, s'éleva de quelques centimètres, se déplaça latéralement et retomba sans bruit juste devant leur table en les dissimulant aux regards. A travers les branches basses du sapin, Harry vit les pieds de quatre chaises s'écarter de la table voisine, puis il entendit le ministre et les trois professeurs s'asseoir avec des grognements de satisfaction.
Harry distingua ensuite des chaussures à hauts talons qui s'avançaient vers leur table.
- Le jus d'œillet dans un petit verre ? dit une voix de femme, certainement Rosmerta
- Pour moi, répondit la voix du professeur McGonagall.
Typiquement une boisson de vieille femme.
- Quatre pintes d'hydromel aux épices ?
Forcément, avec son gabarit, cette commande ne pouvait être que pour le garde-chasse.
- Ça, c'est pour moi, Rosmerta, dit Hagrid.
Bingo !
- Sirop de cerise soda avec boule de glace et ombrelle ?
Alors là, langue au chat.
- Miam ! dit le professeur Flitwick avec un claquement de langue.
Harry faillit éclater de rire devant le gourmand qu'était leur professeur de Sortilèges.
- Et le rhum groseille, c'est pour vous, Monsieur le Ministre.
Le Ministre qui boit du rhum ? Mais où allait le monde !?
- Merci, ma chère Rosmerta, dit la voix de Fudge. Je suis ravi de vous revoir. Vous prendrez bien quelque chose avec nous ? Asseyez-vous donc.
- Merci beaucoup, Monsieur le Ministre.
Harry regarda les talons hauts s'éloigner puis revenir. Il sentait son cœur battre douloureusement dans sa poitrine, un sourire aux lèvres. Sa mère lui avait appris que l'alcool déliait les langues. Et avec la situation actuelle, il n'y aurait bientôt qu'un sujet de conversation.
- Alors, qu'est-ce qui vous amène dans ce trou perdu, Monsieur le Ministre ? demanda la voix de Madame Rosmerta.
Harry vit le corps de Fudge pivoter sur sa chaise comme s'il regardait autour de lui pour vérifier que personne d'autre que ses interlocuteurs ne pouvaient l'entendre. Stupide, s'il veut être certain de pas se faire surprendre, il utilise un sortilège ou il va ailleurs. M'enfin, ce n'était pas lui qui allait se plaindre. Sauf parce qu'il avait des aiguilles de sapins qui lui piquait le visage.
- Sirius Black, bien entendu, qui d'autre ? J'imagine que vous avez appris ce qui s'est passé à l'école le jour d'Halloween ? répondit le Ministre à voix basse.
Comme Harry l'aurait parié.
- J'en ai vaguement entendu parler, reconnut Madame Rosmerta.
- Vous avez raconté ça dans toute l'auberge, Hagrid ? dit le professeur McGonagall d'un ton exaspéré.
Les couinements de la chaise montrèrent que le mastodonte était embarrassé. Ooooh… donc, le garde-chasse avait la langue facile, c'était bon à savoir !
- Vous pensez que Black est toujours dans le coin, Monsieur le Ministre ? chuchota la tenancière.
- J'en suis certain, répondit brièvement Fudge.
- Vous savez que les Détraqueurs ont fouillé mon auberge deux fois ? reprit la barmaid, un peu agacée. Tous mes clients sont partis terrifiés... C'est très mauvais pour le commerce, Monsieur le Ministre.
- Ma chère Rosmerta, je n'aime pas plus les Détraqueurs que vous, répondit Fudge, gêné. Mais c'est une précaution nécessaire... C'est malheureux, mais c'est comme ça... Je viens d'en voir un, ils sont furieux contre Dumbledore parce qu'il refuse de les laisser entrer dans l'enceinte du château.
Harry repoussa un frisson. C'était bien le seul sujet où il était d'accord avec le Directeur.
- N'oublions tout de même pas qu'ils sont là pour vous protéger d'un danger encore plus grand, objecta Fudge. Nous savons tous de quoi Black est capable...
- Peut-être, accorda McGonagall avec une voix pincée. Mais je tiens à vous rappeler que mademoiselle Portgas n'est pas le genre de femme qui a une patience infinie et Albus en a déjà fait les frais en voulant trop jouer avec quelqu'un qui semble être littéralement le feu. Son fils a perdu connaissance dans le train et seul l'intervention de deux professeurs, dont un moldu, ont sauvé le jeune monsieur Portgas d'être embrassé.
Rosmerta eut une exclamation quelque part entre la surprise et l'horreur, alors que McGonagall continuait sur le sujet, malgré l'embarras évident de Fudge (si Harry en déduisait correctement les mouvements des pieds qu'il voyait entre les branches du sapin).
- La prochaine fois que ces choses s'approcheront trop du garçon, votre ministère sera bien content de n'avoir qu'un procès sur les bras. Vous n'êtes déjà pas dans ses bonnes grâces en refusant de reconnaître la légitimité de l'adoption de Harry, et vous l'avez mise encore plus en colère en lui refusant, avec Albus, le droit d'autoriser cette simple sortie à son fils, même si c'est pour son bien, alors que vous-même, vous vous l'accordez. Faîtes attention, monsieur le Ministre, j'ai bien peur que Sirius Black ne soit bientôt que le cadet de vos soucis.
Harry aurait presque entendu le Ministre déglutir et il était à deux doigts d'applaudir McGonagall pour cette belle défense qu'elle avait faite.
- Je n'arrive toujours pas à le croire, dit Madame Rosmerta d'un air songeur. Jamais je n'aurais imaginé que Sirius Black prendrait le parti des forces du Mal... Je me souviens quand il était petit, à Poudlard... Si vous m'aviez dit à ce moment-là qu'il deviendrait ce qu'il est aujourd'hui, j'aurais pensé que vous aviez bu trop d'hydromel.
- Vous ne connaissez pas la moitié de l'histoire, Rosmerta, dit Fudge d'un ton abrupt. Les gens ne savent pas le pire.
- Le pire ? dit la barmaid d'un ton excité par la curiosité. Pire que d'assassiner tous ces malheureux d'un sortilège ?
- En effet.
- Je n'arrive pas à le croire. Qu'est-ce qui pourrait être pire ?
Oooh, bien des choses, Harry pouvait le jurer.
- Vous avez dit que vous vous souveniez de lui quand il était à Poudlard, Rosmerta ? murmura le professeur McGonagall. Et vous vous rappelez qui était son meilleur ami ?
- Bien entendu, répondit Madame Rosmerta avec un petit rire. On ne voyait jamais l'un sans l'autre. Je ne compte plus les fois où ils sont venus ici... Ils me faisaient rire ! Ah ça, on peut dire qu'ils faisaient une belle équipe, Sirius Black et James Potter !
Harry lâcha sa chope qui tomba par terre avec un bruit sonore. Neville lui donna un coup de pied en avertissement, mais le D. s'était redressé sur ses genoux pour se rapprocher du sapin et mieux entendre.
Il savait que Black avait trahi ses parents, mais il n'aurait jamais songé que cet homme ait été aussi proche de son père.
- Justement, reprit le professeur McGonagall. Black et Potter, les chefs de leur petite bande. Tous les deux très brillants, bien sûr – exceptionnellement brillants, en vérité – mais je crois que jamais aucun élève ne nous a causé autant d'ennuis que ces deux-là.
- Je n'en suis pas sûr, dit Hagrid avec un petit rire. Fred et George Weasley peuvent également prétendre au titre.
- On aurait dit que Black et Potter étaient deux frères ! intervint le professeur Flitwick. Absolument inséparables !
Plus ils parlaient, plus Harry sentait sa rage et sa colère monter en lui, l'étouffant lentement, lui faisant voir rouge.
- Sans aucun doute, dit Fudge. Potter avait une confiance absolue en Black. Et c'était toujours vrai quand ils ont quitté l'école. Black était témoin au mariage de James et de Lily. Et c'est lui qui a été le parrain de Harry. Harry ne sait rien de tout cela, bien sûr. Vous imaginez l'effet que ça lui ferait ?
Harry se figea, les yeux ronds.
L'homme qui avait trahi ses parents était son parrain ? Il se prit le visage dans une main, sentant sa tête tourner. La rage l'étouffait, il manquait d'air.
- Parce que Black s'est associé à Vous-Savez-Qui ? chuchota Madame Rosmerta.
- Encore pire, ma chère Rosmerta...
Fudge baissa la voix et poursuivit dans une sorte de marmonnement à peine audible :
- Rares sont ceux qui savent que les Potter étaient parfaitement conscients d'être la cible de Vous-Savez-Qui. Dumbledore, qui luttait sans relâche contre le Mage noir, disposait d'un bon nombre d'espions fort utiles. L'un d'eux l'a mis au courant et Dumbledore a immédiatement averti James et Lily. Il leur a conseillé de se cacher. Mais comme vous vous en doutez, il était difficile de se cacher de Vous-Savez-Qui. Alors, Dumbledore leur a dit que le meilleur moyen, c'était d'avoir recours à un sortilège de Fidelitas.
- Alors, Black est devenu le Gardien du Secret des Potter ? murmura Rosmerta.
- Bien entendu, répondit le professeur McGonagall. James Potter a affirmé à Dumbledore que Black aurait préféré mourir plutôt que de révéler où ils se trouvaient et que Black avait lui-même l'intention de se cacher. Pourtant, Dumbledore restait inquiet. Je me souviens de l'avoir entendu proposer à Potter de devenir lui-même le Gardien du Secret.
Ce con manipulateur comme Gardien du Secret ? Ses parents n'auraient jamais vu Halloween !
- Il soupçonnait Black ? s'étonna Madame Rosmerta.
- Il était persuadé qu'un proche des Potter informait régulièrement Vous-Savez-Qui de leurs déplacements, répondit sombrement le professeur McGonagall. En fait, il pensait depuis longtemps que quelqu'un nous trahissait en fournissant des renseignements à Vous-Savez-Qui.
- Mais James Potter a insisté pour choisir Black comme Gardien du Secret ?
- En effet, soupira Fudge. Et à peine une semaine après que le sortilège de Fidelitas eut été pratiqué...
- Black les a trahis ? dit Madame Rosmerta dans un souffle.
Harry fronça les sourcils. Pourquoi attendre une semaine ? Et surtout, encore une fois, pourquoi les Potter ?
- Exactement. Black s'est lassé de son rôle d'agent double, il était prêt à se déclarer ouvertement partisan de Vous-Savez-Qui et il semble qu'il avait prévu de le faire au moment de la mort des Potter. Mais, comme nul ne l'ignore, le pouvoir de Vous-Savez-Qui a été détruit par le petit Harry Potter. Privé de sa puissance maléfique, terriblement affaibli, il était condamné à disparaître. Black s'est alors trouvé dans une situation très désagréable. Son maître tombait au moment même où lui, Black, montrait son vrai visage. Il n'avait donc plus d'autre choix que d'essayer de fuir à tout prix...
- Misérable traître abject et répugnant ! s'exclama Hagrid d'une voix si forte que la moitié des clients interrompirent leurs conversations.
- Chut ! dit le professeur McGonagall.
- Je l'ai vu ! grogna Hagrid. Je dois être la dernière personne à l'avoir rencontré avant qu'il tue tous ces gens ! C'est moi qui suis allé chercher Harry dans la maison de James et Lily après leur assassinat !
Harry écarquilla les yeux sous l'annonce.
- Je l'ai vu éteindre l'incendie en serrant la dépouille de James contre lui, comme pour se donner du change ! Tu parles qu'il était paniqué de voir que ni le petit Harry, ni Lily n'avaient pu être trouvé ! Je ne me suis jamais demandé pourquoi il était là. J'ignorais qu'il avait été le Gardien du Secret de James et de Lily. J'ai pensé qu'il venait simplement d'apprendre ce qui s'était passé et qu'il était aussitôt accouru pour voir s'il pouvait se rendre utile. Il était pâle et tremblant. Et vous savez ce que j'ai fait ? J'AI CONSOLÉ CE TRAÎTRE ASSASSIN ! rugit Hagrid.
- Hagrid, je vous en prie ! protesta le professeur McGonagall. Parlez moins fort !
- Comment pouvais-je savoir que ce n'était pas la mort de James et la disparition de Lily et Harry qui le bouleversaient ? Tout ce qui lui importait, c'était le sort de Vous-Savez-Qui ! Je suis certain que si Harry avait été là, il aurait insisté pour que je le lui donne ! Ah ça, pas question, j'avais des ordres de Dumbledore, et il voulait que je le confie à son oncle et sa tante !
De nouveau, la colère se manifesta en Harry et il ignora le coup de pied d'avertissement de Drago.
- Il m'a proposé sa moto pour que je puisse prévenir rapidement Dumbledore de ce qu'il s'est passé. « Je n'en aurai plus besoin, maintenant », m'a-t-il dit. J'aurais dû me douter qu'il y avait quelque chose de louche. Pourquoi me donner cette moto qu'il aimait tellement ? En fait, elle était trop facile à repérer. Dumbledore savait qu'il avait été le Gardien du Secret des Potter. Black, lui, s'apprêtait à prendre la fuite cette nuit-là. Il savait que dans quelques heures, il aurait le ministère de la Magie aux trousses. Mais qu'est-ce qui se serait passé si je lui avais confié Harry, s'il avait été là ce soir-là ? Je parie qu'il l'aurait jeté à la mer depuis sa moto volante. Le fils de son meilleur ami ! Mais quand un sorcier passe du côté du mal, plus rien ne compte pour lui... J'vais vous dire une bonne chose, même si ça va contre ce que pense Dumbledore. Je suis bien content que cette femme ait trouvé Harry avant lui ! Bon, aujourd'hui, elle devrait le rendre à son oncle et sa tante, mais au moins, elle lui a sauvé la vie.
Le rendre ? Mais il n'était pas un objet bordel de merde ! Ni leur putain de Survivant ! Qu'on lui foute la paix !
Trop c'est trop !
Les vitres éclatèrent sous l'afflux de colère et de magie, alertant tout le monde et coupant la conversation. La tête basse pour ne pas se faire remarquer alors que Rosmerta allait gueuler à la fenêtre pour savoir qui avait fait ça, le trio échangea un regard inquiet. Drago donna un nouveau coup de pied au D. mais ce fut Neville qui grimaça. Inquiète, Hermione regarda sous la table, mais il fallait se rendre à l'évidence.
Harry n'était plus là.
La porte du bar s'ouvrit et se referma juste à cet instant.
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