Oh Oh Oh !

Tout d'abord, est-ce que tout le monde va bien ? =)

Je contribue à la magie de Noël en postant à temps pour les fêtes !

Merci beaucoup pour les reviews, j'avais un peu d'appréhension parce que je vous ai posé un lapin qui était assez long ! Mais vous êtes, à priori, des personnes patientes qui aiment partir à l'aventure avec moi ! J'espère que vous passerez de bonnes fêtes de fin d'années, vous imaginez, ça fait plus d'un an que j'ai commencé à poster LaT et je suis assez fière d'en être arrivé à plus d'une vingtaine de chapitres sachant qu'il y a eu une longue pause. Donc si tout va bien, vous allez encore passer 2022 avec moi ! Et la bonne nouvelle, c'est que si je continue mon petit bonhomme de chemin, nous sommes quasiment à la moitié de ce que je veux faire, enfin environ ! Oui... J'ai vu gros haha mais bon quand on aime, on ne compte pas !

Une inconnue: Le voilà le vrai petit cadeau de noël en avance haha ! Je te remercie de prendre le temps d'écrire à chaque fois une review et de me donner ton avis! C'est très gentil et ça me touche beaucoup. Passe de bonnes fêtes !

Pâquerette: Tu dois être un peu fanée de ne pas avoir pu prendre le soleil par ici mais nous pensons à toi et puis peut-être que 2022 sera l'année de ton grand retour parmi nous ! Joyeux Noël !

Fantômes: Merci les petits fantômes pour le soutien, n'hésitez pas à venir me faire un petit coucou, si l'envie vous en dit ! Profitez bien des fêtes et de vos proches!

En parlant de 2022, je vous souhaite en avance une bonne transition d'année et que cette nouvelle année soit à la hauteur de vos attentes, soyez heureux, heureuses, soyez vous-même et surtout souriez !

J'espère vous retrouver et puis qui sait, faire la rencontre de nouvelles lectrices (nouveaux lecteurs). Je suis toujours autant impatiente de vous faire rentrer dans mon monde et toujours aussi inquiète de savoir si cela va vous plaire ... ^^

Les recherches vont reprendre alors accrochez-vous, les voyages vont reprendre ! (oui j'entends les cris de la foule en délire... ha c'était dans ma tête pardonnez-moi).

Si vous n'êtes pas au courant, pour les fans d'Harry Potter, le rendez-vous des 20 ans sera disponible en France, sur la plateforme Salto (Si vous voulez en parler ça sera avec grand plaisir, même si nous sommes des mordus de sang froid, je suis aussi mordue de magie).

Prenez bien soin de vous, bien soin des autres. Ne rentrons pas dans les polémiques vaccinales mais s'il vous plaît pensez à ceux et celles qui consacrent Noël aux soins des autres, c'est peut-être leur choix de vie mais ne leur imposons pas notre vision parfois étriquée de la notre.

Bonnes fêtes de fin d'année ! Et à l'année prochaine pour de nouvelles aventures sur Kaname Airlines !

Kaname.


Chapitre 23: Obsidienne.

— Allo Leah... ?

Surprise de ne plus rien entendre, je regardai l'écran de mon téléphone.

— Leah ? Tu m'entends?

— Bella... Elle chuchotait tant que j'avais cru mal entendre.

— Leah, je t'entends très mal, tu es où ? Je fronçai maintenant les sourcils, cela ne lui ressemblait pas d'être aussi peu bavarde.

Elle soupira fortement avant de reprendre la parole.

— Écoutes Bella... C'est compliqué de t'expliquer par téléphone, est-ce que tu peux revenir ? Son ton se faisait presque suppliant.

C'était à mon tour de soupirer. Je lui avais envoyé un message pour lui dire de ne pas s'inquiéter et que j'allais la tenir au courant d'ici les prochains jours de ce que je comptais faire.

— Leah, je sais que tu ne comprends pas forcément mon comportement... Mais je te promets de te donner des explications rapidement, j'ai juste besoin de temps pour remettre mes idées en place ...

— IL NE S'AGIT PAS DE TOI BELLA ! Hurla-t-elle. J'étais prise au dépourvu et je dois dire que son comportement m'inquiétait de plus en plus.

— Alors explique moi ! Tu ne veux rien me dire, je ne suis pas devin, si tu ne m'expliques pas un tant soit peu, je ne peux pas comprendre.

— QUOI ?! Cria Emmett, je tournai brusquement la tête dans sa direction, son visage n'était plus qu'un mélange d'inquiétude, de nervosité et un poil de tristesse.

— Leah, je dois te laisser, Emmett n'a pas l'air d'aller bien, je te rappelle.

— Bella, reviens. Dit-elle avant de raccrocher.

J'étais plus que déstabilisée par notre semblant de conversation, je pensais d'abord qu'elle voulait me parler et me «presser» pour avoir des explications. Finalement, elle avait été énigmatique et son comportement inhabituel était incompréhensible. Nous étions proches, même plus que ça, c'était ma sœur de cœur et ça me faisait mal de la voir comme ça.

Pour le moment, je devais me concentrer sur Emmett qui avait blêmi, Jacob avait l'air d'avoir vu un fantôme. Rebecca et moi, nous nous regardions, elle avait l'air aussi perdue que moi.

— Euh... Les gars ? Je m'étais rapprochée pour leur parler.

Ils tournèrent la tête vers nous, ils ressemblaient à des zombies qui venaient d'être lobotomisés. Puis Emmett prit la parole.

— On rentre. Dit-il sans cérémonie.

— Pardon ? Vous rentrez ? Si tôt ? Je pensais que vous resteriez un peu plus avec nous... Mais si votre départ pose problème pour le tournage… Je comprends que vous deviez trouver des images à tourner... Fis-je un peu déçue de devoir quitter mon frère si vite.

— Non Bella, vous rentrez avec nous. Dit-il l'air grave.

— Qu... Que... QUOI? Ma voix monta dans les aigus.

— Bella, il s'est passé quelque chose... Nous n'en savons pas plus mais il faut que l'on rentre. M'expliqua Jacob aussi tendu que mon frère.

— Je... Bien. Vous me faites un peu peur avec vos têtes là, j'espère vraiment que ce n'est pas une façon pour nous entourlouper.

— Non, Belly Bean, cette fois-ci je suis sérieux.

Je suivais Rebecca pour récupérer nos affaires, nous n'avions pris que le strict minimum en partant. Je n'avais aucune idée de l'ambiance, et de ce qu'il allait se passer à notre retour mais je sentais, comme Emmett, que quelque chose n'allait pas. Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce que je ressentais mais ce sentiment était bien présent. J'avais une impression désagréable qu'il se passait quelque chose et que la situation échappait à tout contrôle. Mon ventre se tordait et parfois mon cœur "sautait" des battements. C'était un sentiment très étrange, comme une prémonition.

Je jettais un dernier regard derrière moi avant de quitter Mandalay, le sentiment de tout à l'heure était revenu. Mon ventre se tordait pour je ne sais quelle raison. Rebecca parlait avec Jacob alors qu'Emmett s'était muré dans un profond silence. Je plaçais mon casque sur mes oreilles pour écouter de la musique et essayer de me détendre. Je souris en écoutant Easy On Me d'Adèle. J'adorais cette chanson, elle me rendait nostalgique mais me donnait, aussi, comme un élan d'espoir. Le paysage défilait devant mes yeux alors que je me perdais dans sa contemplation, regardant au loin la végétation. La musique me berçait et quand je me réveillais, il faisait nuit. Rebecca dormait à poings fermés, Jacob était sur son téléphone et Emmett triturait son appareil photo.

— Tu en sais un peu plus depuis ton coup de téléphone ? Demandai-je à Emmett.

— Non... J'ai essayé d'appeler Rosie mais sans réponse. Elle doit être avec Edward. Et toi ? Des nouvelles de Leah ? Son ton s'était radouci mais il avait toujours l'air tendu.

— Non plus... Je lui ai envoyé un message mais il n'a pas été lu...

— Je suis inquiet, Seth m'a appelé et il avait l'air agité.

— Il t'a dit quoi ?

— Je ne sais pas, c'était assez décousu, il m'a dit qu'il fallait qu'on revienne parce qu'il y avait eu "un problème avec les équipes".

— Quel genre de problème ?

— Il n'a rien dit de plus...

— Mmmh, je trouve ça étonnant que nous ayons été contacté en même temps mais peut-être qu'ils ne se sont pas concertés et qu'ils ont essayé simultanément.

— C'est vrai que ça ressemble à Leah d'être impatiente et puis elle avait peut-être envie de t'avoir de vive voix ! Il fit un petit sourire qui déclencha le mien.

— C'est du Leah tout craché... Elle avait quand même l'air nerveuse... Dis-je en me souvenant de sa voix qui murmurait.

— Mouais, peut-être qu'elle ne voulait pas se faire repérer par l'équipe d'Edward et qu'elle a été prise la main dans le sac.

— Enfin je ne suis pas une criminelle ou pire une pestiférée ! Je ris doucement.

— Hahaha évidemment que non mais je ne fais que des spéculations !

— De toute façon, nous serons très vite fixés.

Je retournais à ma musique et ma contemplation du paysage. Cela me détendait. Plus nous nous rapprochions de notre destination, plus la boule dans mon ventre se serrait. J'avais du mal à cacher ma nervosité.

— Belly Bean, détends toi, je suis certain qu'après une explication pour savoir le vrai du faux, tout ira pour le mieux. Me rassura Emmett.

— Tu oublies le fait que s'ils sont de mèche, nous n'allons pas avoir le même discours. Ajouta Rebecca.

— C'est certain et nous vous soutiendrons Jacob et moi.

— Merci...

J'étais reconnaissante envers les garçons de nous croire, nous n'avions aucune raison de mentir de toute façon mais je savais que ça allait poser problème pour sa relation avec Rosalie, si jamais elle était mêlée à ça. Et pour être honnête, je m'en voulais un peu de gâcher ce qu'il se passait entre eux, c'était la première fois que je voyais mon frère aussi radieux. Mais je le connaissais et l'honnêteté était sa ligne de conduite.

Mon frère ouvrit en grand ses bras, je m'y engouffrais sans rechigner; j'avais vraiment besoin d'une étreinte fraternelle.

— Scch ça va aller.

Il me berçait doucement pour me rassurer. Je me laissais aller dans ses bras, juste le temps de calmer le stress qui montait de plus en plus à l'idée de me retrouver devant eux.

Après un trajet qui me sembla particulièrement court. Ou peut-être est-ce parce que je ne voulais pas du tout revenir, mais le fait était là, nous nous retrouvions à quelques enjambées de l'hôtel. Le temps aussi semblait maussade, d'épais nuages gris teintaient le ciel. Je soupirais et j'entrais d'un pas lourd. Je voyais un attroupement sur la terrasse, je pus reconnaître la chevelure blonde de Tanya. Je laissais échapper l'air que j'avais par inadvertance retenu dans mes poumons.

Nous nous dirigeâmes vers la troupe. L'atmosphère était lourde et la tension palpable. Je me préparais à encaisser le choc, ou à attaquer la première, quand Alice m'étreignît avec force, elle releva son visage strié de larmes vers le mien et me regarda avec tant de tristesse que l'envie d'en découdre s'évapora. J'aurais voulu lui dire de me lâcher et déballer tout ce que j'avais sur le cœur, tout ce que je gardais depuis des jours et surtout lui faire comprendre la trahison que j'avais ressenti. Mais là, face à une Alice décoiffée, qui tremblait sous ses pleurs et qui refusait de desserrer ses bras autour de ma taille, je capitulais.

— Alice, calme toi, respire... J'étais si maladroite pour réconforter quelqu'un. Alors je gardais dans mes bras ce petit bout de femme et je laissais mon regard parcourir la terrasse. C'est là que je m'aperçus qu'il manquait des personnes. Je n'avais pas eu le temps de le remarquer avant puisqu'Alice s'était jetée dans mes bras. Il manquait la meute, Jasper, Rosalie, Leah, Kate et Edward.

— Les autres sont partis tourner ? Rebecca m'avait devancé en posant la question qui m'avait traversé l'esprit.

Un nouveau tremblement de la part d'Alice, je commençais à avoir une sensation dérangeante le long de ma colonne qui me fit frissonner de la tête au pied. Pour arranger le tout, je croisais le regard azur de Tanya et pus y il lire une profonde tristesse.

— Nous... nous devons vous dire... La voix d'Alice se brisa, elle ne put contenir le flot de larmes qu'elle avait retenu et elle s'écroula dans mes bras, m'emportant avec elle à même le sol de la terrasse. Je fus comme assommée par autant de douleur, comme si j'étais prise en étaux et que ma respiration était de plus en plus difficile.

Tanya se joignit à nous pour prendre Alice dans ses bras, comme pour la protéger de ses trop fortes émotions. Je trouvais ça déchirant, même si j'avais compris qu'il s'était passé quelque chose de grave, je n'arrivais pas à deviner ce que c'était.

Jane s'approcha de Tanya pour la réconforter, on pouvait presque palper tout l'amour qu'elle avait pour elle. Emmett m'aida à relever Alice et à l'asseoir sur une chaise. Elle était recroquevillée sur elle-même, parfois elle reniflait sans aucune grâce puis finalement avec l'arrivée de jasper, elle s'effondra de nouveau dans ses bras. La meute l'accompagnait. Ils avaient, eux aussi, la mine grave.

— Vous allez nous dire ce qu'il se passe ?! S'emporta Emmett. Ce qui eut pour effet d'arrêter les pleurs d'Alice et de «réveiller» la troupe.

— Tu... Tu as raison Emmett... Nous n'avons pas les idées en place et je comprends que vous ne compreniez pas ce qu'il se passe... Nous sommes... Enfin nous avons la tête ailleurs... Avec ce qu'il s'est passé...

— Dites nous tout... Chuchota Rebecca.

Ils se regardaient tous, ils avaient l'air perdu et décontenancé. Jasper prit une grande inspiration et se désigna porte parole du groupe. Il nous raconta toute l'histoire, leur incompréhension après notre départ, les interrogations de chacun et le travail d'enquête de Henry et Kennedy, la bouteille lancée à la mer de Rosalie... Puis la conversation avec les femmes du village qui avaient bien voulu les rencontrer. Tanya enchaîna en nous expliquant qu'ils avaient grâce à leurs témoignages compris pourquoi nous étions en fuite. Je sentis comme un poids s'enlever et surtout un énorme soulagement de ne pas m'être trompée sur eux. Je me sentais bien plus légère même si le cœur n'était pas à la fête tant l'atmosphère était irrespirable.

Les pièces du puzzle s'assemblèrent, en plus du témoignage de Rebecca et moi nous en avions profité pour leur montrer les enregistrements que l'on avait en notre possession.

— Putain les fumiers ! Je vais les massacrer ! Jasper tapa du poing sur la table, nous faisant sursauter. Il était rare de voir Jasper jurer et encore moins s'emporter. Alice pleura de plus belle.

Leah arriva, elle avait une petite mine. Elle vint directement m'enlacer.

— Bella... Ne me refais jamais un coup comme ça... J'ai eu si peur. Je voyais bien qu'il n'y avait pas que ça mais je lui laissais l'espace nécessaire pour qu'elle se sente libre de me parler à sa guise.

Elle croisa le regard de Tanya puis fit non de la tête. La visage de Tanya se referma d'un coup. Pour la première fois, la blonde sulfureuse perdit son sourire et pleura dans les bras de Jane. Je n'avais pas de mot pour expliquer ce que je ressentais face à cette vision. Tanya avait toujours le mot pour rire et la voir aussi déchirée me serrait le cœur. J'avais beaucoup de mal à gérer tout ça, voir les filles pleurer et sentir l'atmosphère tendue n'aidait en rien.

Leah prit une chaise avant de prendre sa tête entre ses mains. Je me rapprochais pour l'enlacer, les mots manquaient mais je savais que nous n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre.

L'incompréhension se lisait aussi sur le visage de Emmett, Jacob et Rebecca ils étaient aussi perdus que moi mais ils ressentaient, je suppose, la même envie. Celle de vouloir des réponses et surtout de se sentir utile. J'étais démunie face à autant de tristesse et énervée de ne rien pouvoir faire.

Jasper me fit un signe de tête afin que je le suive pour que nous puissions parler tranquillement, il confia Alice à Leah. Je le suivis calmement, je fis un signe de tête à Emmett pour qu'il nous suive. Je pense qu'il avait aussi besoin d'être présent.

— Je suis désolé d'avoir précipité ton retour Bella, je suis conscient que tu as du... te poser énormément de question et je suis soulagé de pouvoir te dire de vive voix que nous n'y sommes pour rien dans tout ce que tu as vu...

— Tu n'as pas à t'excuser... Je suis aussi désolée d'avoir pris la fuite sans aucune explication... Mais après tout ce que j'avais vu... Je n'avais plus confiance en personne... Pardon d'avoir douté de vous...

— J'aurais pensé la même chose... Peut-être que j'aurais tenté d'avoir une explication mais qui sait ce que l'humain peut faire quand il panique ? Je ne suis personne pour te juger. Il me sourit doucement, même s'il avait toujours ce regard triste.

— Merci... D'être aussi compréhensif... Tu voulais nous dire quelque chose ?

— Oui... - Il marqua une courte pause - Notre plan devait fonctionner, nous avions suffisamment d'éléments pour continuer l'enquête et surtout te convaincre que nous n'étions pas ce genre de personne. J'espérais vraiment qu'avec les preuves, nous pourrions faire tomber les frères Volturi...

— Et alors, vous avez réussi à remettre les preuves aux autorités compétentes ? S'informa Emmett.

— Dans la soirée, une femme du village est venue nous dire que l'aînée, que nous avions interrogé l'après-midi, voulait nous apporter un peu plus son aide, en nous donnant la localisation des mines corrompues.

— Pour avoir des preuves encore plus flagrantes... C'était plus une affirmation pour moi même qu'une question. Il acquiesça en guise de réponse.

— Nous nous sommes rendus vers la mine, Edward avait eu comme plan de partir en groupe, un des groupes composé d'Edward, Rosalie, Embry et Kate irait au plus proche de la mine pour filmer et nous, Alice, la meute, Tanya et moi devions rester proche du chemin et prétendre que nous filmions quelques plans pour enrichir notre reportage.

— En gros, vous étiez là en guetteur ?

— Voilà c'est ça. Malheureusement, rien ne s'est passé comme prévu... Nous attendions depuis quelques heures, j'étais inquiet de ne pas les voir revenir...

Je n'osais pas demander, ni même oser penser à ce qu'il s'était passé, je me tendis, le sentiment de mal être était revenu. Jasper soupira avant de reprendre son récit.

— Nous sommes allés voir à l'entrée du passage souterrain que nous avait montré la jeune fille... Il était bloqué par des pierres mais grâce à l'intervention de la meute, on a pu déblayer quelques pierres qui gênaient le passage.

— Est-ce qu'il vont bien ? Criai-je sans m'en rendre compte, je tremblais comme une feuille.

— Où est Rosie ? S'écria aussi Emmett sur le même ton que moi.

Le visage de Jasper se décomposa. Il blêmit d'un coup, ce qui n'arrangea pas mes pensées paranoïaques qui imaginaient les pires scénarios, j'avais du mal à respirer tant j'étais suspendue à ses mots, qu'est ce qu'il allait dire ? Est-ce qu'il leur était arrivé quelque chose de grave ? Pourquoi mon cœur se serrait rien que de penser à ça ? Pourquoi une vague de regret m'emprisonnait dans son étau ?

— Rose, Edward et Embry ont disparu dans une grotte, nous n'avons plus eu de nouvelles et malgré nos recherches, ils sont introuvables... Poursuivit Jasper d'un ton qu'il voulait calme mais je pouvais voir qu'il essayait de contrôler sa voix.

La tête me tournait, je ne savais pas comment gérer l'afflux d'émotion. Je sentis les bras forts de mon frère m'étreindre, heureusement qu'il était là pour me retenir mais je pouvais sentir qu'il était dans le même état que moi. Finalement je ne sais pas qui retenait l'autre mais une chose était sûre, c'était qu'on ne bougeait pas d'un pouce.

— Et Kate... ? Murmurai-je. Je crois que je connaissais la réponse, mais je voulais quand même l'entendre...

— C'est... - Il soupira - C'est la première que l'on a retrouvé, même si nous avons fait les premiers soins tout de suite, elle n'a pas survécu à ses blessures... Elle a succombé dans les bras de Leah...

— Oh... C'est tout ce que j'avais pu dire, je n'osais pas imaginer ce que ressentait Tanya, j'avais bien vu qu'elle avait été anéantie par une triste nouvelle mais je ne pensais pas que ça serait ça, du moins j'espérais que c'était une nouvelle moins douloureuse...

— Elle se trouvait non loin de l'entrée, d'après nos constatations, elle a dû se raccrocher à la paroi en tombant mais malheureusement... Elle a subit de plein fouet le dynamitage... Ajouta Jasper tristement.

— Le dynamitage ? Répéta Emmett.

— Les personnes qui ont commandité ça... Ils ont dû penser qu'il valait mieux enterrer les preuves et surtout empêcher quiconque de remonter... Commença Jasper.

— Ils ont fermé les entrées... En espérant les condamner... J'avais soufflé ça d'une petite voix. Je n'étais pas vraiment sûre de ce que je venais d'entendre mais mon cerveau faisait le lien de cause à effet.

— Nous allons retrouver les autres. Affirma Emmett d'un ton qui ne soufflait aucune remarque.

— Si vous voulez venir près de la grotte, nous essayons toujours de déblayer le chemin petit à petit...

— Oui, nous ne serions pas de trop pour donner un coup de main... Et puis, cela m'occupera l'esprit de me focaliser sur les recherches pensai-je.

Je me refusais de penser au pire, ils ne pouvaient pas ne pas revenir, nous avions déjà perdu Kate, je ne voulais pas que le même sort arrive aux autres. Il en était hors de question. Malgré l'enclume au fond de mon estomac, malgré la peur et le stress, je me faisais violence pour penser positivement.

Emmett et Jacob aidaient à déplacer des pierres pour «ouvrir» le chemin. En plus de faire attention où l'on mettait les pieds, il fallait être aussi vigilant à ne pas trop provoquer de secousses, pour ne pas condamner ceux qui étaient à l'intérieur.

Une équipe essayait d'ouvrir des galeries de l'autre côté, nous nous tenions au courant mais pour l'instant les recherches ne donnaient rien. Pas la moindre trace de Rosalie, Embry et Edward. À chaque fois que je pensais au fait que nous n'aurions plus de débats passionnés, plus de petits regards complices... mon cœur se serrait et l'envie de vomir refaisait surface. Emmett était hyperactif, il était littéralement sur tous les fronts et jamais je ne l'avais vu aussi mal. Il était déterminé et en même temps, je crus lire la même angoisse que moi, si ce n'est plus.

Il nous avait dit avec aplomb que nous les retrouverions mais... Personne ne le savait vraiment. Tanya venait aider, malgré la douleur de la perte de sa cousine, elle avait refusé notre proposition de «se reposer au calme».

— Hey Bella. Tanya me tendit une gourde d'eau.

— Hey...

— Ne me regarde pas comme ça... J'ai besoin de faire quelque chose, déjà parce qu'il est hors de question que j'enterre ma cousine et mon meilleur ami le même jour et aussi parce que je ne peux pas rester à rien faire, je me rappelle de nos souvenirs et rien qu'à l'idée... Rien que de savoir qu'elle n'est plus là... Il faut que je me concentre sur les autres. Elle me fit un petit sourire. Il n'atteignait pas ses yeux mais elle était si forte.

— Je comprends... Mais ménage toi...

— Et c'est toi qui me dit ça ? Sourit-elle un peu plus franchement. Tu creuses depuis tout à l'heure sans relâche, avec Emmett vous vous démenez pour déblayer les gravats et je sens ton envie de les retrouver jusqu'ici...

— Je... ne me vois pas faire autrement. Au-delà du tournage, j'ai tissé des liens avec Rosalie et...

— Tu ne veux perdre personne je sais. Nous sommes tous dans le même cas. Ne t'en fais pas, il va bien, je le sens. Me rassura-t-elle.

— Comment... ?

— Comment je le sais ? Parce que c'est Edward.

Sa réponse me déstabilisa, nous n'étions certaines de rien et pourtant, oui « Parce que c'est Edward» était une certitude. Parce que c'était lui, j'avais espoir qu'il trouverait une solution pour sortir avec les autres. Parce qu'il n'avait pas d'autre choix que de revenir. Puis connaissant Alice et Tanya, elles ne laisseraient pas le destin emporter cet être cher à leur cœur

La journée commençait à s'achever mais les recherches continuaient, les premières heures sont cruciales et nous ne voulions pas manquer un signe de leur part. Malgré la fatigue, je ne voulais pas rentrer à l'hôtel. Il fallait que je m'occupe l'esprit.


POV Edward.

J'avais froid, je frissonnais... J'essayais d'ouvrir les yeux mais je me sentais lourd, terriblement lourd. J'avais envie de retourner dans les ténèbres dans lesquelles je me sentais bien... Mais une vive douleur me maintenait conscient. Je serrai les dents. Je commençais à remettre mes idées en place, enfin un petit peu. J'ouvris les yeux difficilement, ma tête vacilla, un bruit aigu jouait dans mes oreilles, comme une alarme insupportable. Je fermai les yeux, même si je savais parfaitement que ni la douleur ni le bruit n'allaient s'évaporer comme par magie.

Je me léchai les lèvres, j'avais soif, un désagréable goût de sang séché me dérangea. J'essayai de toucher ma tête, de nouveau une vive douleur, je n'insistai pas, chaque chose en son temps et pour moi la priorité était de retrouver les autres et d'analyser la situation.

Je regardais autour de moi, un coup d'œil sur l'écran de ma montre, elle avait résisté à la chute. Il était 4 heures du matin. J'étais donc resté à priori presque 5 heures dans les ténèbres. Je me souviens avoir eu quelques phases de réveil mais ce n'était pas suffisant pour remettre mon corps en marche totalement. Je passais ma main gauche derrière ma tête et siffla de douleur, je mettais cogné lors de ma chute. J'avais du mal à ouvrir mon œil droit, j'avais du percuter la paroi, mon poignet était douloureux, je ne savais pas évaluer l'ampleur des dégâts mais je soupirais de soulagement, si ce n'était que ça, je m'en sortais bien. Une terrasse rocheuse avait amortie ma chute, en regardant vers le haut, je pouvais distinguer quelques lumières mais très peu, j'essayais de crier mais je n'eus comme résultat qu'une amplification de mon mal de tête.

Il était évident que je ne pouvais pas remonter tout seul, je ne voyais rien mais je cherchais à tâtons mon sac, j'eus la chance de voir qu'il avait atterri non loin. Je l'ouvris et bu une grosse gorgée d'eau, ma gourde était cabossée mais fonctionnelle. Je sortais la lampe torche et je me félicitais intérieurement d'avoir pensé à la prendre. En revanche, mon appareil photo avait eu moins de chance, l'écran ainsi que le verre de l'objectif étaient cassés. C'était un moindre mal au vu de ma chute.

Je fronçais les sourcils, aucune trace des autres, après avoir analysé la situation, je constatai que je me retrouvais seul, dans une pré galerie d'une mine en activité. Ce n'était pas le puits principal mais une ancienne entrée ou sortie. Rosalie, Embry et Tanya devaient sûrement se trouver dans des couloirs annexes.

Rosalie avait du prendre une gourde comme moi, et la connaissant, elle avait même dû y glisser quelques barres protéinées. Maintenant que mes neurones étaient à peut-près fonctionnels, je décidais de m'enfoncer un peu pour trouver un chemin pour les rejoindre. Je serais encore plus rassuré de nous savoir ensemble. Déjà pour les secours, cela aiderait amplement. J'allumais ma lampe, elle avait une grande autonomie mais je devais quand même rester vigilant. Mon portable était fonctionnel mais il n'y avait pas de réseau. J'aurai un moyen de contacter les autres dès que j'aurai du réseau, en revanche la batterie allait poser problème, il ne me restait que 37 %.

Ma tête tournait toujours et j'aurai préféré avoir un poignet avec toutes ses fonctions mais déjà je pouvais m'estimer heureux d'être en vie. Au bout de 2 heures, j'avais appelé les autres plusieurs fois avant de coller mon oreille à la paroi au cas où j'entendrai des bruits mais rien. S'ils avaient décidé de s'enfoncer, il fallait faire avec la cartographie des lieux. Il me restait quelques options, soit nos galeries allaient se rejoindre, soit nous nous éloignons et ça, ce n'était pas bon signe.

J'économisais mon eau ainsi que les batteries de téléphone et de lampe torche. Le téléphone était tombé à 20%, c'était encore raisonnable pour envoyer un message à Alice et un autre à Rosalie. Je tâtonnai, la main contre la paroi, je soufflai car j'avais quelques égratignures et contusions et mon poignet se rappelait à mon bon souvenir, mais je continuais mon avancée. Il faisait vraiment froid, ma pauvre chemise collait mon corps et c'était une sensation assez désagréable. Je regrettais de ne pas avoir pris de pull. Parfois, il y avait quelques pics de chaleur et le mélange des deux n'était pas des plus confortable.

Je faisais régulièrement des pauses, ce qui ralentissait considérablement mon avancée, mais ma tête et mon poignet me lançaient. J'avais envie de me rouler en boule et d'attendre que le sort décide pour moi. L'envie de retrouver les autres était bien plus forte alors je persévérais.

Je regardai ma montre, il était 9 heures du matin, cela faisait maintenant dix heures que j'étais sous terre, l'air manquait un peu mais c'était encore gérable. Parfois ma galerie me faisait remonter pour redescendre de plus belle mais pour le moment, je n'avais croisé que 4 galeries, deux étaient des impasses et deux autres, qui croisaient la mienne, n'étaient plus praticable.

Au bout de 12 heures dans ma galerie, je commençais à ressentir des vibrations, au début, elles étaient assez faibles puis au fil des minutes, elles commencèrent à devenir bien plus intenses. Je pestai, les recherches avaient dû commencer mais le fait d'ouvrir des chemins déclenchait des secousses dans les galeries, j'avais maintenant peur que les vibrations entraînent des éboulements, il fallait vraiment que je retrouve les autres si je ne voulais pas voir l'espoir de remonter à la surface s'envoler.

Mon ventre gargouillait un petit peu, il était aux alentours de midi et cela faisait plus d'une demi journée que je n'avais pas mangé. Le temps s'écoulait lentement. À chaque virage, à chaque changement de direction, je m'attendais à voir ma sœur. Je me faisais du soucis, j'avais l'habitude de me retrouver au fond du trou, si je puis dire, ce sont les aléas de mes voyages au centre de la Terre. J'avais maintes fois vécu des situations dangereuses et pour ne rien cacher : c'est ce qu'il me plaisait sur le terrain… Pas le danger mais l'adrénaline que me procuraient les recherches, la découverte... Les grottes remplies de joyaux brutes, ce qui était rare mais quand ça arrivait c'était indescriptible. Je prenais appui sur la paroi, pour souffler un peu et remettre mes idées en place. D'après les secousses, Alice et les autres avaient dû apprendre notre disparition. Les vibrations se faisaient de plus en plus vives, je reprenais à grandes enjambées ma descente, il fallait absolument que je retrouve les autres avant que cela ne déclenche des éboulements, c'était la grande menace dans les galeries lorsque l'on était ouvrier, de condamner des galeries ou de finir enseveli à cause des vibrations de la dynamite. C'était périlleux d'ouvrir des galeries et chacun sait que d'aller à l'encontre de la nature, ce n'était parfois jamais bon.

Il faisait de plus en plus lourd, j'étais essoufflé de marcher à l'aveuglette, j'avais essayé de cartographier sur mon carnet de note le chemin que j'avais fait, malheureusement c'était une mine que je ne connaissais pas, nous avions vu l'autre côté mais pas celui là qui était vraisemblablement condamné depuis un moment. C'était l'idéal pour le trafic, des anciennes galeries qui servaient de chemin de fuite. C'était typiquement le schéma d'un système de contrebande. Une partie est déclarée et légale. Elle respectait les chartes et correspondait à notre image d'une mine propre. Et une autre partie, qui était la porte ouverte pour tout ce que l'on combattait. Cela me répugnait, trop de fois j'avais vu des pierres de contrebande et trop de fois il y avait des pertes humaines derrières. En passant par la drogue et le non respect des droits Humains.

Je pensais à ma sœur, à Embry, à ceux à la surface, est-ce que tout le monde allait bien ? Est-ce qu'il y avait un espoir qu'une personne ait pu prévenir Isabella ? Mes pensées divaguaient vers elle, est-ce que c'était trop présomptueux de penser qu'elle pourrait revenir si elle nous savait en danger ? Je m'en voulais un peu de penser ça mais, au fond, je savais qu'Emmett ferait le déplacement pour Rosalie. Je souriais tendrement, dans le noir de la galerie, j'étais content pour eux. J'étais persuadé qu'il serait là pour retrouver ma sœur et ça me rassurait.

Un mélange de sueur, de sang et de terre collait mes cheveux sur mon visage. La moiteur environnante commençait à peser sur mon corps endolori. J'avais littéralement mal partout, jusqu'au bout de mes cheveux. Il ne me restait plus beaucoup d'eau, il était près de 15 heures, cela faisait maintenant 16 heures que j'étais là et j'avais presque épuisé ma batterie de téléphone. Par précaution, je programmai l'envoi de messages. J'avais oublié de dire des milliers de choses mais ce que je voulais c'était... Laisser une trace. Peut-être que personne ne me retrouvera, peut-être que cette galerie allait être la dernière que j'allais parcourir mais au moins, j'avais réussi à dire le principal.

La géolocalisation n'était pas disponible mais j'avais essayé de donner le plus d'informations possibles à Jasper pour qu'il puisse aiguiller les secours. Je trouvais une autre voie et commençais à remonter, je criais les noms de mes coéquipiers par habitude et dans l'espoir d'avoir une autre réponse que le silence.

— ROSALIE ? ... EMBRY ? ... KATE ?

Je continuais de marcher, de toute façon, je devais faire ça, essayer de suivre le chemin comme une taupe essayant de remonter à la surface. Et encore, une taupe pouvait creuser pour le faire. Quelques minutes s'écoulèrent encore avant d'entendre une chose inhabituelle.

— *bruits étouffés* A...R... D... ? ... U... O...T...S ... ? ...A...I... !

— Rosalie ? ROSALIE ? C'est toi ? Hurlai-je. Joie et soulagement se mélangeaient dans ma voix.

— ... I... N... T... A... ! S'écria l'autre voix.

C'était très étouffé mais je savais, au fond de moi, que c'était ma sœur, ou alors c'était mon inconscient qui me jouait des tours mais je voulais y croire. Je m'approchais de la paroi en titubant, j'essayais de rejoindre comme je pouvais la voix étouffée.

— PARLE MOI ROSALIE, QUE JE TE LOCALISE !

— A...R...D..., A...R...D... !

J'arrivais à l'endroit où j'entendais le mieux la voix.

— Rosalie ? Tu m'entends ?

— Ard...Nous... es... Ste... Derrière !

— Nous pouvons essayer de creuser un peu, tu as ton couteau ?

— Oui... Nous all... ssayer... de...rejoindre ! Affirma Rosalie.

Je creusai frénétiquement, même si ça allait prendre du temps et même si j'étais épuisé, j'avais l'espoir de les retrouver et c'est tout ce qui m'importait. Des heures passaient, la dernière fois que j'avais regardé ma montre, il était 19 heures, j'avais soif et définitivement plus de batterie. Mais j'avais ma sœur, j'avais bien avancé et plus je creusais, plus la voix étouffée devenait claire. J'étais surexcité et je pense que le fait de bientôt revoir ma sœur me donnait l'énergie pour tenir et pour creuser malgré l'épuisement, malgré la douleur et l'air ambiant qui se faisait rare, Rosalie allait bien et elle était derrière cette paroi.

Il était maintenant 21 heures, cela faisait presque une journée complète que nous étions sous terre mais surtout, cela faisait quelques minutes que je pouvais voir Embry creuser. Les boucles de Rosalie semblaient plus ternes que d'habitude mais elle était toujours aussi radieuse. Malgré les quelques égratignures qui marquaient son visage et ses bras, elle allait bien. Embry avait, lui aussi, quelques contusions et égratignures, mais rien de grave. Je ne pouvais pas bien observer derrière la paroi mais à leur mine, ils semblaient aller bien.

— Nous y sommes presque, Embry décale toi légèrement sur la droite... Parfait ! Je laissai éclater ma joie de les voir. Rosalie était émue et Embry poussa un soupir de soulagement.

— Edward... J'ai eu si peur quand je t'ai vu tomber à la renverse... Nous n'avons rien pu faire, elle nous a poussé quelques secondes après toi...

— Mais comment avons-nous pu nous séparer dans la chute ?

— J'ai remarqué avant de chuter qu'il y avait un petit passage vers la droite alors j'ai essayé de nous diriger dans cette direction, c'était plutôt compliqué et j'ai vraiment cru que c'était peine perdue...

— Heureusement qu'Embry a pu voir ce chemin, je pense que j'aurais été bien plus amochée sinon...

Je remerciais Embry du regard, qui comprit instantanément ce que je voulais lui transmettre. Il fallait encore déblayer le chemin, quelques pierres m'empêchaient de passer totalement le bas de mon corps. Une fois chose faite, je regardais ma montre, il était 22h30, j'étais épuisé mais heureux de pouvoir serrer ma sœur dans mes bras.

— Rose... Tu vas bien ? Je vérifiai qu'elle n'avait rien de plus que les égratignures que j'avais pu constater. Elle rit doucement avant de confirmer qu'elle n'avait rien de grave.

Je me tournais vers Embry qui me confirma du regard que lui aussi n'avait que des blessures superficielles. Il s'était griffé les mains en creusant mais rien d'alarmant.

— Edward ! Ton poignet ! Est-ce que ça va ? Tu as mal quelque part ? Elle s'arrêta d'un coup quand elle vit ma blessure à la tête et reprit : Oh Edward ! Comment tu te sens ? Elle me regardait, inquiète.

— Ça va Rose, ne t'en fais pas... C'est juste une égratignure !

— Hahaha, allons Edward c'est pas le moment de citer « Sacré Graal » ! Je m'inquiète vraiment ! Me gronda-t-elle amusée.

— Je ne voyais pas meilleur moment pour le faire ! Tu connais ma faiblesse devant les Monty Python ! Je souris comme je pouvais, malgré la situation, cela faisait du bien de détendre l'atmosphère. Nous étions loin d'avoir trouvé une solution pour remonter à la surface mais nous étions réunis. Je repensais soudainement à quelque chose.

— Au fait, Kate n'est pas avec vous ? J'étais soucieux

— Je ne l'ai pas vu derrière nous... Après tout est allé si vite que je n'ai peut-être pas vu... Rosalie partageait la même inquiétude que moi.

— C'est peut-être elle qui a prévenu les autres ? J'ai senti des secousses tout à l'heure...

— Je les ai aussi senties, c'est pour ça qu'il va falloir se déplacer rapidement...

— Tu sais par où il faut passer pour remonter ?

— Je n'ai pas la cartographie mais regarde. - Je lui montrai le cheminement que j'avais esquissé dans mon carnet. - Je viens d'ici et vous d'ici, je pense que si nous remontions par là... Nous devrions trouver une autre voie qui croise...

—Nous te faisons confiance, tu as bien plus l'habitude de te retrouver dans ce genre de situation ! Ironisa Rosalie.

Nous marchions à vive allure sans toutefois gaspiller notre air, air qui devenait plus rare. Mon poignet avait triplé de volume et il me faisait mal mais je continuais de serrer les dents. Il fallait que l'on fasse régulièrement des pauses, ma tête me tournait mais c'était encore acceptable.

Nous marchions depuis 1 heure maintenant, nous économisions notre salive, la soif était déjà suffisamment présente pour que l'on gâche le peu de ressources que nous avions à disposition. Nous ressentions de temps à autre les secousses, c'était bon signe, les secours n'abandonnaient pas malgré la nuit qui avait bien commencé. Les vibrations se faisaient de plus en plus rapprochées et, surtout, ce qui m'inquiétait, c'était que les parois tremblaient, par moment elles s'effritaient complètement, ce qui me rendait nerveux.

— Vite, il va falloir trouver un chemin, les tremblements se font plus puissants, ils doivent forer ou dynamiter pas très loin, ce qui est bon signe c'est qu'ils se rapprochent mais...

— Ce qui est mauvais signe, c'est que nous aussi nous nous rapprochons... Termina Embry.

— Ed...

Une secousse plus forte que les autres nous secoua, j'écarquillais les yeux d'effroi, sentant l'inévitable arriver.

— Rose ! Je n'eus que le temps de me jeter sur elle pour la tenir fermement dans mes bras, Embry s'accrocha aussi à ma taille. Puis ce fut la chute, le sol se déroba sous nos pieds, je serrai Rosalie du mieux que je pouvais pour la protéger de l'impact. Peu importe si je devais briser chaque os de mon corps si c'était pour sauver Rosalie et Embry. Je soupirais, mes pensées défilaient et je me disais que c'était assez ironique, les secours qui devaient venir nous aider, étaient en train de nous précipiter dans la tombe.

Le noir complet... De nouveau.

— Edward ! Edward ! Réveille toi ! Je t'en supplie !

J'entendais cette voix au loin, comme si elle parlait dans une conserve. Je me laissais aller encore au sommeil.

— Embry, il doit se réveiller, je... Je ne peux pas perdre mon frère !

De nouveau cette voix, elle me semblait familière, elle réchauffait mon cœur... J'essayais d'ouvrir les yeux, mais c'était trop dur. Je repartis dans les méandres des ténèbres.

— Rosalie, calme toi, est-ce que tu as immobilisé son bras ?

Son bras ? De qui parlait la voix ? Est-ce que c'était quelque de proche ? Qui parlait ? Je n'avais pas le même sentiment quand cette personne parlait, mais c'était une voix que je connaissais.

— J'ai fait avec ce que j'ai pu - la voix familière renifla tout en ayant des trémolos dans la voix - Heureusement qu'Alice a fait un caprice pour nous acheter des gourdes design plates, « parce que ça fait aventurier moderne ». La voix laissa échapper un petit rire.

— Heureusement alors... J'ai l'impression que c'est fracturé…

— C'est ma faute... Je suis tombée de tout mon poids sur lui... La voix recommençait à pleurer.

— Il le savait quand il a décidé de faire passer son corps autour de toi... Ne t'inquiètes pas Rosalie, il va s'en sortir.

— Mais regarde son bras, ses côtes... Comme s'il n'était pas assez amoché… j'en ai rajouté...

De qui ils parlaient ? De moi ? Pourquoi je n'arrivais pas à bouger. Un sifflement aigu retentit dans ma tête, me donnant envie de crier. J'entendais aussi mon cœur pulser dans mon crâne, mon corps n'était que douleurs. Le tout réunit m'envoya directement dans les vapes.

Un goût âpre de terre me fit tousser, déclenchant immédiatement une douleur sur mon côté droit.

— Putain... Je serrai les dents, à la fois groggy et fatigué. La douleur me maintenait au sol.

— Edward ! Ma sœur se précipita à mon chevet, elle avait vraiment l'air soulagé.

— Depuis... Ma voix mourut dans ma gorge, un pic de douleur m'avait arrêté net.

— Ménage toi Edward... Il est 5 heures et demi, ça fait approximativement 6 heures que tu nous fais des frayeurs... À cause de la dernière secousse, le sol s'est effondré et on a du descendre à 5 mètres puis celle d'après nous a emmené à 8 mètres environ. Embry et moi, nous avons fait ce qu'on a pu pour rester ensemble mais malheureusement, à la dernière chute, nous n'avons pas pu protéger tes côtes... Elle s'effondra en larmes, tenant ma main.

— Schhh Rose, ça va, nous sommes vivants et c'est le principal. J'essayai de me relever mais je sifflai de douleur, mes côtes allaient vraiment être problématiques pour me déplacer.

— Edward, tu devrais éviter les mouvements amples... Embry m'aida à prendre appui sur lui et me positionna le dos contre la paroi. Cela me fit un mal de chien mais j'étais mieux installé pour essayer de remettre le fil de mes pensées en route.

Je constatais que mon bras gauche était immobilisé avec ma gourde, je ris doucement, ce qui me fit quand même mal. Rosalie me regardait avec une petite moue embêtée.

— J'ai fait comme j'ai pu... Chuchota-t-elle.

— C'est parfait. Je luttais pour ne pas fermer les yeux. Les éboulements avaient du créer de nouveaux chemins et en fermer d'autres.

— Qu'est-ce qu'on fait ? Dit avec difficulté Embry, il avait lui aussi l'air épuisé. Il avait un vilain hématome sur le visage et des coupures un peu partout. Rosalie était la moins amochée mais elle était tout aussi fatiguée.

Je n'arrivais plus à savoir si nous devions rester là ou bien remarcher vers la surface, sachant que nous repartions de zéro. C'était bien plus difficile de s'orienter, avant nous n'avions pas de repères précis mais là c'était encore pire, nous nous étions enfoncés plus profondément dans les entrailles de la terre. Je voulais remonter à la surface mais je n'étais pas certain de pouvoir me déplacer alors creuser… et il était hors de question de se séparer.

— Vous avez encore vos sangles ?

— J'ai la sangle de mon sac... Me répondit Rosalie.

— Et moi j'ai seulement les sangles de mon sac aussi...

— Nous allons couper le tout et les nouer entre nous, pour faire une cordée. Je sais que ça sera précaire mais nous pourrions comme ça éviter de nous perdre.

— Tu songes toujours à remonter ?

— Je ne sais pas si je ne vais pas être plutôt un poids pour vous...

— Je te porterai Edward... Si on s'en sort, c'est ensemble. M'affirma Embry. C'était maladroit mais ça me touchait. Cela me réconfortait dans l'idée qu'avec l'équipe technique, nous avions, nous aussi, pu créer des liens.

— J'espère ne pas en arriver là ! Mais merci Embry.

Je me levais difficilement, Rosalie avait terminé de nouer les sangles, nous étions maintenant une petite chenille de trois personnes, ma sœur était en tête et Embry fermait la marche.

À chaque pas, je manquais de crier de douleur, à cause de moi, nous marchions à une allure très lente mais notre petite troupe remontait par les galeries. Rosalie regardait les parois régulièrement pour faire une analyse rapide. Les roches étaient des indices précieux pour se repérer, enfin surtout pour la profondeur. Même si c'était mince car nous n'étions pas tant que ça sous terre mais suffisamment pour se perdre dans des dédales de galeries.

Plusieurs fois je trébuchais et plusieurs fois Embry me retenait de partir en arrière. Rosalie tirait la corde pour me maintenir éveillé mais c'est surtout qu'elle donnait le rythme pour que nous ne baissions pas les bras. C'était tout ce qu'il nous restait, nos maigres ressources physiques, l'espoir de remonter mais surtout le mental, tant que nous gardions ça, nous pourrions déplacer des montagnes. L'adrénaline, l'envie de vivre et le besoin de retrouver nos proches nous faisaient avancer. C'était littéralement « marche ou crève ».

Les pauses se faisaient de plus en plus régulières, je peinais à suivre la cadence de Rosalie mais elle savait que j'avais besoin de ces « piqûres », comme un drogué qui a besoin de ses shoots pour avancer. Cela me maintenait éveillé de ressentir ces piques de douleurs. Je crois qu'elle avait bien compris que si mon corps se reposait, je risquais de sombrer définitivement.

Alors elle tirait sur la corde, si je peux dire, pour que j'avance. Elle s'excusait tout le temps pour « la torture » mais que c'était un mal pour un bien. Je grognais parce que ça faisait un mal de chien.

— Courage Edward, tu es courageux et on va y arriver... Ensemble. Me rassura Rosalie.

— T'as fait le plus gros... Je suis persuadé que l'on touche au but...

Ils étaient gentils et prévenants, je voyais bien qu'on tournait depuis un moment, ma montre indiquait 8 heures du matin. Mes forces commençaient à me quitter petit à petit mais je tenais bon, où alors c'était Embry et Rosalie qui me retenaient. Mes yeux se fermaient dès que je m'arrêtais pour m'appuyer contre les parois.

Je m'inquiétais pour Kate, je n'arrivais pas à me souvenirs si je l'avais vu près de nous ou si elle était avec Alice et les autres. Je savais qu'elle nous suivait et qu'elle devait venir avec Embry mais dès que mon corps était parti en arrière, impossible de savoir où elle se trouvait. J'espérais vraiment que c'était elle qui avait donné l'alerte. J'imaginais un instant qu'elle était seule dans une galerie, pensant que nous l'avions abandonné... Cela me fit frissonner d'effroi. J'adorais Kate, elle était discrète mais je me souvenais de soirées avec Tanya et elle, où elle était loin d'être timide. Quand elle buvait trop de bières, son côté Irlandais remontait bien ! Je ris à ce souvenir, ô combien de fois elle avait ridiculisé des poivrots bien lourds dans des pubs.

Rosalie me dit au bout d'un moment qu'il était midi, nous nous étions arrêtés, je ne pouvais plus faire un pas. Embry et Rosalie étaient aussi faibles que moi. D'un commun accord, nous avions fait une pause.

— Comment tu te sens Edward ?

— J'ai connu mieux... Je souris doucement pour ne pas l'affoler.

— T'as quand même une sale gueule... J'espère que tu es au courant... Elle sourit aussi, je crois que c'était le seul moyen de rester positif.

— Oh j'ai bien l'impression que même dans cet état, il pourrait encore séduire ! S'amusa Embry.

— Tu marques un point ! Haha. – s'esclaffa Rose, ses yeux s'embuèrent un peu. - On va s'en sortir hein ? C'était plus une question rhétorique mais je sentais qu'elle avait eu le besoin de demander.

— Bien sûr ! Je suis certain qu'Emmett est en train de déplacer des montagnes pour te retrouver !

— Ha ça c'est une certitude, Emmett pourrait faire ça ! Et croyez moi, je le connais bien.

— Vous bossez ensemble depuis longtemps ? J'essayais de parler, d'animer un peu parce que si le silence s'installait, je pense que les pensées négatives prendraient le dessus.

— Emmett, Bella et moi étions amis au lycée, quand ils ont commencé à mettre leur projet de la BEEP en route. On s'est perdus de vue, avec les envies et les études de chacun. Puis un jour, Emmett m'a appelé pour tourner avec lui, depuis nous ne nous sommes plus quittés.

— Longue amitié alors ! Sourit Rosalie.

— Ce sont des personnes en or. La meute est ma famille mais Emmett et Bella, se sont des amis fidèles pour qui je ferai beaucoup de choses.

— Un peu comme Tanya et toi ! Me fit remarquer Rosalie.

— C'est vrai... Il y a des amitiés comme ça... C'est pas forcément explicables mais quand elles sont là, on les chérit.

Nous avions repris la marche, je luttais, repensant à où nous étions pour essayer de trouver une solution. Je constatais que l'on ressentait de nouveau l'humidité, il ne fallait pas que l'eau nous emprisonne mais c'était bon signe, nous remontions. Les vibrations se faisaient discrètes mais elles étaient présentes. Je commençais à me dire que nous étions sur le bon chemin mais mon corps ne suivait plus. J'avais depuis un moment un début de fièvre et des tremblements. Je redoutais le moment où mon corps allait me lâcher pour de bon. Il fallait que j'avance encore un peu... Encore un peu et les autres allaient nous trouver. Je crois que nous n'étions qu'à quelques mètres de la surface, presque à un jet de pierre puisque j'entendais des murmures et le bruit de chantier.

— Ros... Je ...

— Edward ?! Edward ? Supplia ma sœur.

— Edward nous lâche pas ! Nous devons nous en sortir ensemble !

Leurs voix se faisaient de plus en plus lointaines, les sifflements avaient fait leur grand retour, la tête me tournait...

— Peux plus...

C'était la seule phrase que j'avais pu dire avant que mes jambes ne chancellent. J'esquissais un sourire, Rosalie et Embry allaient être sortie d'affaire. Mon corps partit en arrière, la dernière chose que je vis... C'est le soleil, que le ciel était beau quand on prenait le temps de regarder... Un scintillement vert titilla ma rétine, c'était un si bel éclat, une émeraude, de belle qualité je pouvais le certifier. Je souris parce que mon dernier souvenir serait le reflet de cette pierre que je chérissais tant. Mon cerveau devait être bien embrouillé pour imaginer ça mais j'aimais cette vision. Je tendis ma main valide vers l'éclat, une source de chaleur entoura instantanément mon poignet, des petites décharges électriques parcouraient mon corps, rien à voir avec la douleur que je ressentais. C'était doux, chaud, agréable. J'étais complet et j'étais persuadé d'avoir trouvé pendant cette expédition le plus beau des joyaux. Malheureusement je ne serai plus de ce monde pour voir cette émeraude. Mes yeux se fermèrent d'un coup.


Ne m'en voulez pas trop pour une certaine personne... Mais il fallait bien une perte, les autres ont eu beaucoup de chance et même si je tiens à garder mes petits personnages en vie, tout n'est pas rose dans la vie. J'espère vous avoir fait légèrement peur et que vous avez été transportés un minimum. J'espère que cette petite surprise de Noël vous mettra du baume au coeur et un peu de gaieté autour du sapin. Un petit cadeau de la compagnie ça ne se refuse pas ? ^^

Je suis désolée (ou pas du tout) de ne pas ménager nos petits groupes mais j'aime bien être légèrement sadique.

Fautes avouées, fautes à demi pardonnées non? Pardonnez les coquilles restantes, les yeux aussi précieux qu'ils sont, n'ont toujours pas la fonctionnalité de correction suprême, j'ai beau la demander chaque année, le père Nowel refuse de m'apporter ce présent.

Merci à l'aide Divine d'avoir contribuée à la correction de ce chapitre et merci à vous de donner un sourire à une zinzin comme moi ^^.

De bonnes fêtes et on se retrouve en 2022 !