Bonsoir !

Bon, je commence déjà pour un message à ceux qui suivent mes autres histoire : je suis désolée. Je fais une hyperfixation sur ma série Witcher. Je n'arrive tout bonnement plus à écrire quoique ce soit qui ne soit pas en rapport avec cette série. Je vais pas me voiler la face, dire que j'avance sur autre chose et vous faire de faux espoirs en disant autre chose que les faits.

Mais ça ne veut pas dire que cette fic va s'arrêter comme ça. Je le rappel j'ai plus de 80 chaptires d'écris. Vous avez donc le temps de voir venir la fin.

Au moins, vous êtes avertis.

Sur ce, pour ce chapitre, on passe à l'hivers (ouais, je suis synchro avec la saison actuelle :3) et les vacances ont quelques surprises pour nos personnages. Pas toujours bonne.

Sur ce, bonne lecture et en avant pour les commentaires :

Kathelen : Je suis bien trop grossière pour te jeter la pierre. Pour moi, put****n est presque une poncuation. Cependant, rapide le câlin, ou la maman va croire à une tentative de kidnapping. Sans compter que tu auras une autre raison pour le prendre dans tes bras./ J'ai mes projets pour Sirius et le Fidelitas. / Lupin ? Le traître ? Tu me caches quelque chose, non ? / Merci, ça fait très plaisir à savoir que je suis dans tes favorites ! Prends ces cookies, Thatch les a fait. / Je ne suis pas confiné, je suis caissière -_- Et chaque jour, je découvre que je peux déteste toujours plus les gens. Yup. / Y'a moyen que je me transfère par chez toi ?

Aelita Yoru :
au plaisir

darkayora : je fais mon possible.

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Harry ne savait plus très bien comment il avait réussi à retourner dans la cave de Honeydukes, à reprendre le souterrain en sens inverse et à revenir dans le château. La seule chose certaine, c'était que le trajet du retour avait été très rapide et qu'il n'avait pas prêté grande attention à ce qu'il faisait, car seule la conversation qu'il venait d'entendre occupait son esprit.

C'était donc ça qu'on lui avait caché, que tout le monde craignait qu'il apprenne. Et avec raison ! Il était fou de rage !

Un coup d'œil à la Carte du Maraudeur lui dit que son oncle était dans son bureau, certainement à ranger ses affaires en prévision de son départ en vacances.

Il marmonna un « Méfait accompli » rageur et prit la route du bureau de Thatch.

Il étouffait.

Cette colère lui serrait la gorge, il avait besoin de l'évacuer ou il deviendrait fou.

Sur son passage, les tapisseries se consumait pendant que les bougies étaient toutes soufflées montrant qu'il n'était pas loin d'une nouvelle crise de magie accidentelle. Comme un bourrin, il frappa à la porte de son oncle qui lui ouvrit avec agacement. Agacement qui vira à l'inquiétude en voyant l'expression de son neveu.

- Je vois rouge… j'étouffe ! haleta le garçon au bord des larmes.

- Viens, kabu.

Thatch prit son neveu par l'épaule et l'embarqua rapidement vers la Salle sur Demande qui lui donna de nouveau un dojo. Là, le loup-garou (AN : ou couillon à la pompadour comme dit Missty) tapota son ventre dans un geste explicite. Avec un hurlement de rage, son neveu y enfonça son poing avec violence, frappant encore et encore le pirate impassible qui le laissa se défouler en silence.

Harry hurlait, imaginant le visage du traître sous ses poings.

L'homme qui lui avait tout pris. Qui avait vendu ses parents à l'ennemi.

Il finit par perdre l'équilibre et s'effondra dans les bras tendus de son oncle qui lui frotta le dos d'un geste réconfortant pendant qu'il sanglotait. Quand le loup se mit à genoux pour être à son niveau, il passa ses bras autour de son cou, s'y accrochant fermement pendant qu'il pleurait, comme si c'était une bouée de sauvetage. Jamais la grosse main de Thatch ne cessa de lui caresser le dos pour le réconforter.

Il pleura.

Pleura tout ce qu'il avait sur le cœur, jusqu'à se sentir vide et épuisé, avec une migraine faramineuse.

- Tu veux me dire ce qu'il t'arrive, kabu, ou tu préfères voir avec ta mère ? demanda doucement le pirate.

Harry renifla une dernière fois, tirant du réconfort de l'étreinte du roux.

- En rentrant, répondit d'une voix cassée l'adolescent.

- Très bien, kabu, comme tu veux.

- Ji-chan ?

- Oui, Harry ?

- Tu… tu trahiras jamais maman, pas vrai ?

- Ta mère est ma sœur, celle avec qui je faisais des mauvais coups, celle avec qui j'ai fait criser Marco et Oyaji. Avec qui j'ai rendu chèvre la moitié de l'équipage. Elle a été là quand j'avais besoin d'aide et j'ose espérer que la réciproque est vraie.

Thatch resserra son étreinte autour de son neveu, le nez dans les cheveux noirs en bataille de l'adolescent.

- Je préfèrerais mourir, plutôt que de la trahir. Elle est ma famille, comme toi. C'est ce qui tient les Shirohige unis. Et c'est valable pour toi, kabu. Tu passes même avant ta mère.

Harry se redressa avec surprise.

- Ta mère le sait, l'accepte et m'a dit la même chose, lui explicita son oncle en lui essuyant les yeux. Parce que nous sommes des adultes, nous avons déjà fait nos vies, alors que toi, tu as une chance de changer les choses et de t'élever au-delà de tout ça.

- Désolé de vous décevoir.

- Tu nous déçois pas, on est pas aveugle. Ça nous attriste, mais ça nous déçoit pas. Ta mère espère encore et toujours que tu feras un autre choix. Ne parlons plus de tout ça, surtout avec Noël au tournant. Allons-y, kabu, avant que tout le monde se fasse du souci.

- Je vais dire aux elfes que je vais pas dîner ce soir.

- Non, tu vas venir avec moi en cuisine et boire de la soupe au minimum, sinon, je te traîne par les chevilles jusqu'à Londres pour que ta mère te tire les oreilles, et crois-moi, ton oncle en est bien capable, jeune homme.

Cela eut le mérite de tirer un maigre sourire à l'adolescent.

..


..

Durant le chemin du retour à Londres, ses camarades parlèrent de tout et rien, respectant le désir de tranquillité du D. plongé dans ses pensées. Quand sa mère se présenta à la gare avec Dobby (qui restait aussi loin que possible du couple Malefoy qui lui adressait des regards noirs), Harry s'empressa de l'enlacer de toutes ses forces.

- C'est très bizarre de te voir avec des cheveux courts, marmonna l'adolescent dans les bras de sa mère.

Ace passa une main dans ses cheveux fraîchement coupés qui lui effleuraient tout juste la nuque, esquissant un petit sourire. Alors qu'elle avait l'air d'avoir en permanence la vingtaine, cette coupe courte plus folle lui offrait une apparence d'une femme sur la fin de son adolescence.

- C'est moins chiant à coiffer le matin. Et quelque chose me dit que tu n'as pas passé un bon trimestre, commenta sa mère.

Harry jeta un vague regard à la pirate et se réfugia un peu plus dans ses bras.

- Dobby a préparé un bon potage pour réconforter monsieur Harry, informa l'elfe en hochant sérieusement la tête.

- Merci Dobby, souffla l'adolescent.

Hermione hésita un instant à les déranger, mais quand Ace la regarda en levant un sourcil clairement interrogateur, elle prit son courage à deux mains et vint à sa rencontre.

- Bonsoir, mademoiselle Portgas.

- Bonsoir Hermione, que puis-je pour toi ? demanda avec patience la D. qui attendait de voir ce que voulait l'adolescente.

La question n'était certainement pas dans son top dix de ce qu'elle aurait pu supposer :

- Vous embauchez des jeunes pour travailler dans votre bar ?

Harry se redressa avec perplexité et regarda son amie, normalement si dérangée par l'idée de l'illégalité, qui venait pourtant de demander si elle pouvait travailler dans un bar de la mafia.

- Généralement, pas en dessous de seize ans, sauf si c'est quelqu'un de vraiment miséreux qui vient me voir, mais je pense que tu as une bonne motivation pour me poser la question.

- Disons qu'outre m'assurer que Harry ne fera pas de bêtise, je veux voir de mes yeux ce que vous faîtes et ne pas vous juger sur votre réputation.

- Oi ! Tu me prends pour qui ? s'indigna Harry.

- Tu ne vas pas bien, Harry. Tu es loin d'être raisonnable quand tu es en colère, et tu es en colère, même si tu t'es calmé un minimum.

Et la demoiselle eut un sourire malicieux en ajoutant :

- Je peux aussi raconter à ta mère toutes tes bêtises, en commençant par une certaine carte. Même si elle a plus de chance d'en rire, au moins, elle sera au courant de tes cachotteries.

Ace éclata de rire en rejetant la tête en arrière d'hilarité alors que son fils ne savait quoi dire. Ils attiraient ainsi l'attention de toute la gare, mais la femme était juste inarrêtable dans son hilarité. Même Dobby se cachait derrière les manches de son kimono pour ne pas montrer qu'il riait.

- Je suis vexé par ce que tu viens de dire, Granger ! C'est un poignard dans le dos ! s'indigna Harry.

Son amie lui tira la langue en représailles.

- Dobby, je vais porter les affaires de Hermione à ses parents, tu veux bien ramener les bagages de Harry à la maison, s'il te plaît ? Ne t'embête pas à venir nous chercher, on va prendre taxi et récupérer Thatch au passage.

- Dobby peut faire ça, Commandante ! assura l'elfe avec toujours un grand sourire.

- Merci.

Il attrapa le sac et la valise de Harry avant de disparaître. Ace alla rejoindre les bagages de la demoiselle, lui mit dans les bras le panier de Patterond qui en avait clairement assez d'être enfermé, avant de hisser aisément la valise de l'étudiante dans ses bras, sans que cela lui demande beaucoup d'effort, même si elle fronça les sourcils en la soulevant. Finalement, quelque chose semblait ne pas aller, puisqu'elle attrapa le bagage à deux mains pour le fixer avec intensité.

- Tu as mis combien de livres dedans pour que ta valise pèse autant ?

- Ceux nécessaires à mes devoirs de vacances, pourquoi ?

- Cherche pas, maman, elle a pris toutes les options, expliqua Harry.

- Le burnout, ça te parle, Hermione ? demanda Ace en commençant à avancer vers la barrière.

- Tonton nous a déjà mis en garde et on fait le nécessaire pour bien se reposer. Et je surveille Hermione au besoin.

L'étudiante détourna la tête en sifflotant devant les gros yeux que lui fit son camarade.

- Si j'avais été ta mère, Hermione, j'aurais refusé que tu prennes autant de classes, après, j'ai confiance en Thatch pour vous arrêter s'il voit que vous ne gérez plus.

Ils passèrent la barrière et le trio alla rapidement à la rencontre du couple Granger qui accueillirent leur fille et son camarade avec joie, avant de saluer tout aussi joyeusement Ace, qu'ils remercièrent chaleureusement dans son aide pour le bagage.

- Je voulais vous voir suite à une question intéressée de la miss ici présente. J'ai déjà dit que j'avais un bar, il me semble, et votre fille voudrait savoir si je pouvais la prendre à mi-temps pendant les vacances pour se faire un peu d'argent de poche.

- C'est une bonne idée, et très responsable de sa part, approuva le père Granger.

- Je dis pas le contraire. Là où ça poserait problème, c'est que techniquement parlant, je ne suis au bar qu'en soirée. Je n'ai pas la clientèle la plus riche de Londres, et généralement, vers dix-neuf heures, on va dire, pour rester polie, que ceux qui viennent chez moi sont des personnes à problèmes.

- Ah. Ça change tout, en effet.

- Je sais que je peux vous assurer que votre fille sera en sécurité, que je la garderai à l'œil et que de toute façon, mes habitués me connaissent assez pour savoir qu'il ne faut pas me chercher, mais ça ne changera pas les faits. Si elle travaille pour moi, sans compter qu'elle pourrait être amenée à servir de l'alcool, je veux que vous soyez au courant de ce dans quoi elle s'engagerait. Il n'est pas question qu'elle reste dans les environs si ça tourne mal. Elle aura la même consigne que mon fils : en cas de bagarres, elle devra se mettre à l'abri à l'étage, dans les vestiaires et laisser les adultes gérer.

- Merci de nous avoir averti en tout cas. On en discutera.

- Je suis prête à la laisser travailler, si elle y tient, mais elle est mineure et le risque zéro n'existe pas. Il était hors de question que je l'embauche dans votre dos avec les risques encourus. Après, ça peut lui former le caractère.

- Merci de votre assurance, ma chère, sourit la mère de Hermione. Et pour ce que vous avez fait en nous prévenant. Si vous pouvez m'assurer que vous ferez tout pour que ma fille soit sous bonne surveillance, alors, je suis prête à vous la confier.

- Je l'ai dit, le risque zéro n'existe pas, mais si un de mes clients s'avise de faire quelque chose, il le regrettera amèrement avant même d'avoir pu aller au bout. Je suis une grande adepte de la Loi du Talion. Si vous êtes d'accord, passez-moi un coup de fil, mon frère viendra la chercher avec Harry.

Ace eut un sourire embarrassé en se frottant la nuque.

- Je serais bien venue aussi, mais je suis un danger au volant. L'essence et moi, on est pas copain. Je serais embêtée de vous ramener votre fille grillée à point !

Le couple accepta la tentative d'humour puis les deux familles se séparèrent.

- Tu es vraiment prête à la laisser travailler au bar ? s'étonna Harry alors que sa mère faisait signe à un taxi.

- Si ses parents sont ok, alors oui. Mais qu'ils sachent les risques, c'est pour ça que j'ai insisté autant. Je lui ferais un contrat qui spécifie bien tout ça.

- Si tu mets le nom du bar dessus, Lestrade va rappliquer direct et ses parents la changeront très certainement d'école.

Le duo monta dans le taxi. La jeune femme précisa au chauffeur qu'ils devaient aller récupérer quelqu'un au passage et le conducteur prit la route.

- Je vais pas le mettre, je vais néanmoins préciser qu'elle travaillera pour la société Portgas. Sinon, jeune homme, tu comptes me dire quand ce qui ne va pas ?

- On peut attendre de rentrer à la maison, que j'ai pas à le répéter de nouveau pour tonton ? C'est pour éviter de le redire que je lui ai encore rien raconté, même s'il m'a aidé à évacuer.

- Très bien chaton. Mais en échange, je veux un câlin.

Harry enlaça sa mère de l'autre côté de la banquette arrière, faisant sourire la D. qui ne le lâcha plus. Ils récupérèrent Thatch devant le disquaire à côté du Chaudron Baveur.

- Fan du King ? demanda avec un sourire le chauffeur en voyant l'énormité sur le crâne du roux.

- Nan, mon frère se croit dans un film de Travolta. Il ne peut juste pas rivaliser avec le sex-symbol de la Fièvre du Samedi Soir, se moqua sa sœur.

- Si j'en crois Tonks, j'ai peut-être une chance, répliqua Thatch en s'asseyant à côté du chauffeur.

- Ooooh, tu t'es trouvé une amoureuse en la maladroite Tonks, tonton ! s'intéressa Harry en s'accrochant à l'appuis tête de son oncle.

- Parle pas trop vite, Casanova est très doué pour les histoires d'une nuit, Harry. Je crois d'ailleurs que Izou t'avait dit de te calmer.

- Il est pas là, il peut pas savoir.

- Sans parler de Jozu, Jiru et Cassandra. Ou même Marco.

- Tu veux vraiment qu'on parle de Marco devant Harry sur ce sujet ? rétorqua son frère avec un regard entendu à sa frangine.

- Je te rassure, tonton, j'ai déjà eu la conversation sur comment on fait les enfants, et elle a réussi à me traumatiser sur les usages d'un canard en plastique, annonça d'une voix détachée Harry. Vous en faîtes pas, monsieur le chauffeur, on est un peu foldingue dans la famille.

- Je préfère les clients foldingues à ceux qui tirent la tête ! leur assura en souriant le conducteur du taxi.

- Le fait est que ta mère me reproche de ne pas être sage, quand elle est tout, sauf innocente de son côté, boucla Thatch en boudant presque.

- Je ne dis pas que j'ai pas été une jeune adulte hormonale, mais je te reproche, comme tout le monde, de ne pas te trouver une personne et de t'en contenter ! T'as une idée de combien de filles j'ai dû consoler après que monsieur leur ait brisé le cœur ?

- HEY ! Je leur avais bien dit que je cherchais pas d'attache !

- Il n'empêche que tu es un goujat et que j'espère de tout cœur que mon fils ne suivra pas ta voie. Ah, et que j'aurais pas à consoler Tonks après que tu lui auras brisé le cœur.

Et Ace se renfonça dans son fauteuil en croisant les bras, d'un air superbement indigné. Harry ne pouvait que sourire. Ces chamailleries entre son oncle et sa mère lui avaient manqué. C'était la preuve qu'il était rentré à la maison.

..


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Un lourd soupir conclut le récit de Harry alors qu'il se mettait à jouer avec un morceau de carotte de sa soupe. Toute la famille était assise par terre, devant la table du salon pour dîner (le cul par terre parce que manger à table comme tout le monde, assis sur une chaise, était une étape de trop pour Dobby pour l'instant).

- Je suis au courant pour la carte, informa Thatch. Je fermais les yeux sur l'objet s'ils me permettaient de l'utiliser de temps à autre pour m'assurer que tout allait bien. Ils m'avaient averti qu'ils comptaient la léguer à quelqu'un, sans me préciser que c'était toi.

- Donc, si je comprends bien, si les Potter sont morts, c'est parce que le Gardien du Secret, leur meilleur ami, était Sirius Black, un agent double, en plus d'être ton parrain, résuma Ace en sirotant son verre d'alcool. Je sais pas si c'est moi qui voit des complots partout depuis l'affaire Marshall, mais je trouve que ça fait beaucoup de malchance pour un seul sorcier.

Harry releva le nez de son bol de soupe en fronçant les sourcils.

- Pourquoi tu dis ça maman ?

- La grand-mère de ton ami Neville m'a envoyé une lettre pour me dire qu'en faisant du tri dans les papiers de sa bru, elle a trouvé un document qui disait qu'elle avait fait de Lily la marraine de son fils et qu'elle-même était ta marraine. Et tout le monde à cette table sait où est désormais cette Alice.

- Vu comme ça, c'est vrai que ça fait beaucoup, nota Thatch. Autant que toi qui a attendu d'avoir dix-neuf ans pour découvrir ton parrain, Ace.

- Nan, ça c'est mon géniteur qui est débile et Garp qui n'a jamais cherché à savoir. Au moins, je peux me dire que malgré tous les défauts de Roger, il a choisi un bon bras droit. Mais le sujet n'est pas là.

- Je me dis parfois que le fait que tu m'ais pris avec toi, maman, c'est la façon dont une entité supérieure à voulu se faire pardonner pour m'avoir fait perdre autant, cet hiver-là, soupira le garçon.

En souriant tristement, Ace passa ses doigts dans la tignasse folle de son fils.

- T'en pense quoi, Dobby ? demanda Thatch.

Dobby reposa son bol de soupe avec précaution et lissa nerveusement son kimono.

- Dobby se souvient de ce que le maî-Malefoy a raconté de l'arrestation de Sirius Black au manoir. Il avait explosé d'un sort toute une ruelle, tuant douze moldus, et un sorcier. La mère du sorcier a reçu un doigt pour son fils et une récompense.

- Un doigt ? répéta Thatch.

Dobby hocha la tête.

- Un doigt, c'est facile à couper, songea Ace.

Son frère montra son accord d'un signe de tête.

- Avant ça, personne n'aurait songé à soupçonner Black de trahir les Potter ?

- Personne, confirma Dobby en secouant la tête.

- Et tu as dit que c'est une semaine après la mise en place du Fidelitas que ça s'est passé ? se fit confirmer Ace à son fils.

- C'est ce qu'ils ont dit au bar. Vous croyez que c'est un coup monté ?

- Il y a trop d'inconnues pour en être certain, kabu, lui dit Thatch. Mais cette idée pourrait expliquer que je n'ai trouvé aucune information concernant son procès. J'ai débarqué cet infâme soir d'Halloween et j'ai conservé les coupures de journaux que l'on me fournissait pour m'aider à apprendre l'anglais. J'ai vu l'affaire Lestrange et Croupton. J'ai vu aussi l'affaire Karkaroff ou Verpey par exemple, et même tout le bruit qui a été fait avec l'évaporation dans la nature de Lily Potter avec son fils. Toutes ces conneries sur le Survivant… mais strictement rien sur Sirius Black.

- Tu disais pas que la mère de Ryû-kun est une Black ? se fit confirmer Ace à son fils.

- Madame Narcissa est en effet issue de la longue et noble lignée des Black, confirma Dobby. Dobby sait avec certitude que Andromeda Tonks, la sœur aînée de Madame Narcissa, a été reniée de la famille pour avoir épousé un sorcier de première génération.

- La mère de Dora ? se fit confirmer Thatch.

- Dora ? répéta Ace avec amusement.

- Tais-toi et mange. On parle bien de la même femme, Dobby ?

- Oui Commandant, confirma l'elfe de maison.

- Autre chose ? On sait pour Bellatrix, mais on cherche à savoir si on pouvait soupçonner pour Black comme traître.

- Dobby sait que Sirius Black avait un petit-frère mangemort. Monsieur Regulus est mort pour le Seigneur des Ténèbres. Kreattur n'a plus jamais été le même.

- Kreattur ? répéta Harry.

- Kreattur est l'elfe des Black. Vieil elfe. Très vieil elfe, très dévoué à sa famille. Très proche du jeune maître Regulus. Dobby est un elfe très jeune par rapport à Kreattur, mais il le connait un peu.

- Il serait donc logique qu'il obéisse à notre possible traître s'il lui demande.

- Kreattur lui obéira à contre-cœur et essaiera autant que possible de lui causer du tort. Sirius Black a été renié avant de finir Poudlard, mais il porte encore le sang des Black. Cependant, s'il lui arrive quelque chose, avec madame Bellatrix à Azkaban, c'est madame Narcissa qui héritera de la noble et ancienne famille des Black, sauf s'il a fait un testament allant contre.

- J'ai remarqué que tu faisais une distinction entre ceux encore dans la famille et ceux qui ne le sont plus, nota Thatch.

Dobby baissa la tête avec embarras.

- Dobby est un bon elfe qui doit respecter les membres des Vingt-huit Sacrés.

- Ouais, ben ici, on s'en fout de tout ça, donc, tu peux dire ce que tu penses vraiment de ces gens ! lui dit clairement Thatch.

- Donc, que ce sont des connards ! résuma joyeusement Ace.

L'elfe de maison regarda la femme comme si elle avait perdu la raison, mais elle se tournait déjà vers son fils :

- On va essayer de mettre la main avant les sorciers sur Sirius Black pour avoir le fin mot de cette histoire, Harry. Et je t'assure que s'il est vraiment coupable de la disparition de tes parents, il paiera pour ça.

- Et s'il est innocent ? s'enquit l'adolescent.

- C'est évident, on cherchera un moyen de le prouver, lui assura son oncle. Je sais que tu n'arrêtes pas de dire que tu es heureux en tant que Portgas et que tu es content de l'adoption, mais ne serait-ce que pour ton histoire personnelle, c'est une chose à faire de discuter avec lui, d'apprendre à connaître ton parrain.

- Du moment qu'il me compare pas à mes parents, ça me va, marmonna Harry en buvant sa soupe.

- Ce qui me fait penser qu'on a peut-être une autre source possible. J'ai discuté brièvement avec Lupin je crois, d'ailleurs, j'ai oublié de le remercier, le pauvre… commença Ace.

- Tu as parlé avec le professeur Lupin, et ? demanda Thatch bien habitué au papillonnage de sa frangine pour la couper dans son élan avant qu'elle ne digresse.

- Donc, il m'a dit avoir été un proche des Potter, en disant même avoir considéré James comme un frère.

- Ce qui peut expliquer la méfiance manifeste qu'a Severus à son égard, nota le loup-garou en reprenant son bol de soupe.

- C'est pas parce qu'il y a eu du mauvais sang entre eux ? s'étonna Harry.

- En partie, mais pas que. Severus m'a dit clairement de garder Lupin à l'œil.

- C'est pour ça qu'il a eu l'air gêné quand j'ai parlé de Black.

Son oncle et sa mère le regardèrent pour savoir de quoi il parlait.

- Mon premier cours après mon départ de l'infirmerie, je suis resté derrière pour discuter avec le professeur Lupin et le sujet de Black est intervenu dans la conversation. Il a laissé tomber son sac à cet instant et a fait exprès de le ramasser pour cacher son expression.

- Bien observé, chaton ! félicita Ace.

- J'ai eu un bon professeur m'enseigner comment observer les gens.

Ace embrassa son fils sur le crâne en réponse.

- Le professeur Lupin craignait peut-être d'être accusé d'être complice de Sirius Black, pointa Dobby.

- Probable. Enfin, ça ne sert à rien de spéculer. On va réunir un maximum d'informations sur le sujet et surtout, essayer de mettre la main sur ce fugitif. Profitons de l'excellente soupe que nous a servie Dobby pour ce début de vacances, conclut Ace.

Celui-ci fut pris de rougeur sous le compliment.

..


..

Le lendemain signa les débuts de Hermione au bar. Quand elle arriva avec Thatch et Harry, toute belle, Ace avait secoué la tête avec exaspération et l'avait embarquée dans les vestiaires pour lui faire enfiler la chemise qu'elle avait sur le dos, bien moins chic que son pull, mais aussi plus sobre et plus couvert.

- Avec des vêtements comme ton pull, tu vas t'attirer facilement des problèmes. Il est trop clean pour la zone.

- Je voulais faire bonne impression, expliqua Hermione avec tristesse.

- Tu en as pas besoin ici. Et évite le maquillage la prochaine fois ou reste discrète. Surtout, si un client a un comportement déplacé, tu cris, ok ? Il crachera de mes semelles dans le caniveau.

- D'accord.

- Ah, et ici, tu m'appelles Hiken, surtout pas mademoiselle Portgas ou Ace. Mes employés pensent que c'est un faux nom et ne sont même pas certain que « Harry » soit vraiment le nom de mon fils.

- Protection ? devina Hermione.

- Hm.

Et ainsi la demoiselle commença son service, appelant son camarade de classe par le surnom de Survivant, qu'il détestait absolument, qui lui valait en retour un Miss Parfaite. Le service ne se passa pas trop mal, même si elle était de toute évidence une débutante dans le domaine. À trois reprises, le serveur qu'elle avait identifié comme le vampire, à cause de ses canines, malgré le fait qu'il devait porter des lentilles de contact pour ses yeux, lui dit qu'il allait apporter les commandes à certains de ses clients.

- C'est parce qu'ils te regardent avec des mauvaises intentions, lui avait expliqué une employée moldue. Will se charge toujours de ce genre de client dérangeant, depuis qu'il est là. Avant, c'était soit la patronne, soit Sebastian.

- Il y a déjà eu des problèmes ?

- Oui, plusieurs fois, et ceux qui les cherchaient l'ont chèrement payé. On a la chance d'avoir une patronne comme Hiken. On a presque l'impression d'avoir une famille avec elle. Ohoh.

Hermione se retourna pour voir un client agir très bizarrement avec Harry… avant de lui mettre la main aux fesses. Le malotru se prit immédiatement le plateau de service du D. dans la figure, avant que l'adolescent ne lui torde méchamment le bras au point de le plaquer contre la table. La collègue de Hermione la fit reculer à l'instar des clients. Et c'était la bonne chose à faire, parce qu'Ace venait de sauter par-dessus son bar pour rejoindre son fils qui s'écarta quand elle saisit par les cheveux l'homme malsain pour le traîner sans difficulté jusqu'à sa porte où elle le jeta sans la moindre douceur dans la ruelle.

- Remets un pied chez moi pour tenir encore une fois ce genre de comportement, et ça sera la dernière erreur de ta misérable vie ! cracha la femme.

Elle claqua la porte derrière elle et alla voir son fils qui avait repris son service comme si rien ne s'était passé. Harry sembla assurer à sa mère qu'il allait bien avec des gestes apaisants pour la D. en colère. L'incident clos, tout reprit son cours normal, même si la jeune sorcière alla voir son ami pour s'en assurer.

- Je vais bien, parole de scout. C'est pas agréable, mais je sais me défendre pour faire comprendre à ce genre de gars de ne pas insister et maman les vire toujours. S'ils récidivent, que ce soit ici ou dehors… disons qu'ils n'auront pas l'occasion de le faire au fond de la Tamise, lui expliqua Harry en débarrassant les verres d'une table. Généralement, Will s'en fait un petit casse-croûte avant que le corps n'aille nourrir les poissons. Oui, on laisse un vampire attaquer les gens, mais honnêtement, tu préfères qu'il attaque des innocents en laissant des malades tranquilles, ou plutôt qu'on lui trouve une proie parfaite en la personne d'un barjot qui aime trop les enfants.

- Vu comme ça, on ne peut opter pour la seconde option, lui accorda Hermione.

- C'est comme ça que ça marche ici. Tous les employés ont leur travers, et maman leur permet de vivre avec en leur trouvant un moyen de les laisser parler d'une façon utile pour nettoyer toute la merde de Londres. Elle les force pas, elle leur dit juste ce qu'ils peuvent faire s'ils se font chier.

- Et s'ils se font prendre ?

- Alors notre avocat est bien payé pour aller faire fondre en larmes un tribunal ! ricana le garçon.

- Vraiment, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre.

- Bienvenue dans l'Underground version Hiken !

Et le service avait repris sa marche avec la musique en fond des groupes amateurs. Hermione ne vit pas le temps passer. Vers vingt heures, elle alla en pause avec Harry et ils discutèrent avec le videur-sorcier qui mangeait lui aussi à cette heure-là. L'homme, un sang-mêlé à l'instar de Harry, leur parla de l'engorgement du marché du travail chez les sorciers et ses difficultés à se trouver un boulot stable, avec les Sang-Purs se partageant les meilleurs morceaux de la tarte. Il encouragea clairement le D. à essayer de trouver des idées d'intégration du monde moldus dans celui sorcier, puisque ça pourrait, en plus de créer des emplois, faire un bon pied de nez aux puritains.

Après la pause, il fallut commencer à arranger les tables pour le coup d'envoi de vingt-et-une heures. C'était le changement de carte, avec des boissons plus alcoolisées, mais aussi le début d'affluence.

- Durant les fêtes, on peut fermer vers trois, voire quatre heures du matin, expliqua Harry en aidant Hermione à déplacer une table. On marque toujours la frontière de vingt-et-une heures avec la même chanson. Pour ceux qui rentrent chez eux, c'est une façon de conclure la soirée en beauté, et pour d'autres, c'est le signal du début d'une sympathique nuit. Tout le monde est ici pour s'amuser et oublier quelque chose. Et tant qu'il n'y a pas de débordements, comme tout à l'heure, tout le monde est le bienvenu. Les marques sur les murs sont un avertissement.

- Donc, tout est fait pour éviter une descente de la police ?

- L'inspecteur Lestrade essaie de coincer maman définitivement. Il doit être le seul policier a vraiment oser s'aventurer dans le bar. On a une réputation à tenir, quand même. Elle joue beaucoup sur la paix des lieux. Regarde, ça commence.

L'heure tant attendue sonna avec tout le bar qui se donnait en spectacle et même Harry qui participait au show à sa manière en hurlant comme un idiot pendant qu'il servait les tables, ou en tapant en rythme avec ses collègues de son pied.

Hermione en perdit sa mâchoire quand elle vit Thatch ouvrir la soirée. D'accord, c'était rare, quand il n'était pas à l'école, de le voir sans pompadour, mais là, il avait juste la panoplie parfaite d'un aristocrate durant son interprétation du Greatest Show. Et il s'amusait comme un petit fou avec sa canne d'apparat, jusqu'à l'envoyer à Sebastian avec son chapeau comme un passage de témoin, permettant à l'homme de continuer le titre.

- Je comprends le choix du morceau ! rit Hermione.

- Alors, cette journée d'essai ? s'enquit Harry.

- Enrichissante.

- Maman fait signe avec la montre, c'est l'heure pour toi.

Ce fut une Hermione épuisée, mais satisfaite qui rentra chez elle, rassurant du même coup ses parents, heureux qu'il ne soit rien arrivé à leur fille. Apprendre qu'on lui avait même changé de vêtements pour s'assurer qu'elle n'ait aucun problème et la façon dont Ace avait géré le malotru de la soirée termina de rassurer le couple. La jeune sorcière avait donc un job étudiant d'assuré à côté.

..


..

Harry ouvrit la porte de son oncle pour le voir affalé dans son lit, à moitié caché par sa couverture, allongé sur le ventre.

- Joyeux Noël tonton.

- Ouais… Joyeux Noël, kabu, marmonna le roux en levant vaguement une main.

- M'man te propose un massage. Elle est sous la douche pour l'instant.

- J'ai pas envie de me faire descendre par un mec jaloux s'il vient à l'apprendre. J'irai mieux dans la soirée, t'en fait pas.

Et il remonta la couverture sur sa tête. Harry quitta la chambre en fermant la porte et alla rejoindre le salon pour trouver un Dobby tout content de servir le petit-déjeuner. Et d'avoir eu aussi des cadeaux. Hermione lui avait offert des chocolats et Ace un costard, soi-disant qu'il aurait quelque chose à se mettre pour faire craquer l'elfe ou elfette de ses rêves. Dobby avait pris la couleur d'une tomate bien mûre à cette remarque.

Ace finit par descendre à son tour en peignant sa tignasse pour le coup plus courte et embrassa son fils qui prenait déjà son chocolat.

- Noyeux Joël, chaton.

- Noyeux Joël, m'man. Tonton a dit non en parlant d'un homme jaloux.

- Comme s'il y avait un risque que Marco fasse une crise parce que je propose à Thatch un massage. Il raconte des conneries plus grosses que lui, pour ne pas changer. J'ai réfléchi à ton idée.

- Laquelle ? Celle pour Dursley, celle pour les sacs ou celle pour remplacer la Grosse Dame ? Non, vraiment, je te jure, le Chevalier du Catogan a un grain, maman.

- Pour Dursley, je peux pas agir parce que je n'ai pas le droit d'aller dans la prison où il est incarcéré. Ton idée pour le gardien de ton dortoir est bonne à prendre, et j'en avais déjà discuté après les faits avec ton oncle. Je songeais plus à l'investissement. On va faire une petite brochure avec différents sacs qui sera distribués dans la boutique qui vend les valises, avec une boite postale pour passer des commandes. On les achètera suivant les commandes et je demanderai à Samuel un petit sort de renforcement et tout le bordel.

- Tu sais, m'man, pour Dursley, rien ne m'empêche moi d'aller dans cette prison. Je peux aller rendre visite à « l'oncle » Gordon.

- J'aime pas l'idée d'une rencontre entre toi et lui.

- J'ai plus sept ans, il faudra que j'affronte un jour le survivant de cette sale affaire.

- J'aime toujours pas l'idée.

- Je peux toujours y aller dans ton dos, je te rappelle que je suis l'heureux propriétaire d'une cape d'invisibilité et que je suis le seul à savoir où elle est cachée.

- J'y réfléchirai, mais l'idée m'enchante pas. Ouvre tes cadeaux.

Harry accepta de lâcher le sujet pour se concentrer sur ses cadeaux de Noël, avec une belle récolte de la part de ses amis.

C'est un paquet dans le fond qui l'intrigua : Pas bien grand, assez dur, avec du simple papier kraft en emballage.

- Dobby n'a pas trouvé d'expéditeur, informa l'elfe.

Les deux D. échangèrent un regard et Harry déballa le paquet pour trouver un livre à la couverture de tissus rigide d'un gris banal. Perplexe, l'adolescent regarda la tranche du livre.

Le Cycle de Dune

Dune

Frank Herbert

- C'est le livre que j'ai perdu dans l'attaque des Détraqueurs, reconnut Harry. Une autre édition, plus coûteuse, mais c'est le même.

Sa mère fouilla le papier à la recherche d'une carte ou quoique ce soit, alors que son fils ouvrait la couverture de l'ouvrage. Un message avait été écrit dans un coin de la couverture intérieure.

- « Joyeux Noël Harry. Patmol ». Patmol ? C'est le nom d'un des Maraudeurs !

Il donna le livre à sa mère qui le scanna attentivement avec son Haki, avant de le poser sur la table avec perplexité.

- C'était dans la boîte aux lettres de la Poste, informa Dobby en répondant à la question silencieuse de la D.

- Je verrais si Thatch reconnaît l'écriture. Tu comprends que je vais le garder avec moi quelques temps, chaton ? On a déjà eu droit à un livre bizarroïde et j'ai déjà pas des masses confiance en la carte. Au minimum le temps que je trouve l'expéditeur.

- Tout à fait. Je laisserai la carte entre les mains de tonton.

- Sage décision, chaton.

..


.

Harry inspira profondément en faisant face à l'établissement pénitentiaire. Ce n'était pas parce que Vernon était incarcéré quelques mois ici, plus pour sa sécurité que pour le punir de ce qu'il avait fait à Sally, qu'il avait peur.

Gordon Crowley était l'homme qu'il devait rencontrer, source de son angoisse.

La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était sur une photo qui avait été prise avant que sa mère ne lui fasse la misère. C'était aussi la première fois qu'il rencontrait Lestrade, bien avant que l'inspecteur ne réalise la place de sa mère dans la pègre. Et à cette occasion, le gamin était dans un lit d'hôpital.

- Kabu, tu peux y renoncer, lui assura Thatch. Je peux y aller aussi.

- Non, ça fait six ans que ça me hante. Je veux voir de mes yeux le survivant des salopards qui ont failli me tuer et je compte bien le faire bosser pour moi en compensation pour ce qu'il m'a fait.

L'adolescent carra les épaules, essayant de repousser dans un coin de son crâne son mauvais souvenir et marcha jusqu'à l'établissement pénitentiaire. Il passa les contrôles, présentant ses papiers d'identité sur lesquels Samuel avait jeté un sort de confusion. Quand on lui demanda de signer la liste des visiteurs, il était tenté de profiter du sortilège sur sa carte d'identité et poser le nom de Sirius Black, juste pour rire, mais il se contenta d'un Jonathan Smith banal à en mourir et rendit le stylo pour suivre l'un des gardiens jusqu'à la salle des parloirs.

Il avait quinze minutes pour faire ce qu'il avait à faire.

Il s'assit de l'autre côté de la vitre de plexiglass, le cœur battant à tout rompre, faisant courir nerveusement ses doigts sur la tablette de métal où la paroi transparente était attachée. Il défit un bouton de sa chemise pour mieux respirer et combattre l'angoisse. Finalement, une porte en face de lui s'ouvrit sur un gardien accompagné d'un détenu en combinaison carcérale, pieds et poings liés par des chaînes. Il marchait bizarrement à cause d'une jambe raide et il manquait les deux derniers doigts à sa main gauche, débutant une longue brûlure qui remontait avec plus ou moins de gravité jusqu'à son visage rasé. Sa joue montrait qu'on avait dû lui faire un implant de peau et son œil était définitivement clos à cause de la gravité des cicatrices qui le défiguraient. De toute façon, Harry savait que le globe oculaire était absent en dessous.

Un sourire tordu étira la bouche du prisonnier en voyant le jeune adolescent.

« Ne détourne pas les yeux, ne lui montre pas qu'il a du pouvoir sur toi, » s'encouragea Harry en s'efforçant de rester aussi nonchalant que possible malgré les différentes cicatrices qui se réveillaient dans son dos et sur son visage.

Le détenu eut un sourire un peu plus grand en devinant qu'il faisait toujours peur au gosse et s'assit à sa place derrière la vitre, gardant sa jambe raide tendue sur un côté autant que les chaînes le lui permettait. Le gardien leur répéta qu'ils avaient un quart d'heure et quitta la pièce.

Harry fut content de voir qu'il ne tremblait pas quand il prit le téléphone accroché sur le côté du box. Son hôte en fit de même et se permit de parler le premier :

« Il t'a fallu six ans pour venir voir ton cher oncle Gordon ? Tu me fends le cœur, gamin. »

- Tu m'excuseras, mais j'avais autre chose à foutre que m'occuper de ta sale gueule, surtout que tu es ici à perpet', sans possible remise de peine, lui répondit Harry en gardant son calme autant que possible. C'est pas comme si t'allais bouger avant longtemps.

« Je te fais peur, gamin ? »

- C'est certain que le massacre que maman a fait est pas ce qu'on peut appeler de l'art. Sauf si on s'appelle Picasso.

« Ahahahah ! T'as appris à mordre ! C'est bien, gamin ! T'as appris à frapper aussi, ou c'est toujours môman qui fait le ménage ?»

- Si je te dis que j'ai quasiment arraché avec mes dents la main d'un imbécile encore plus crétin que toi, ça te convient ?

Le taulard continua de rire en montrant ses quelques dents en moins.

- Arrêtons avec les spiritualités. Je suis pas ici pour prendre de tes nouvelles, on le sait tous les deux.

« Tu veux que ton oncle Gordon te rende service ? Comme c'est meugnon ! »

Harry se laissa aller en arrière sur sa chaise, sans perdre du regard son interlocuteur honni.

- J'ai un boulot pour toi. M'man pourrait le faire cet été, mais j'ai pas envie d'attendre aussi longtemps. Après tout, t'es qu'une paire de muscles qu'on paye pour faire le sale travail, pourquoi ça changerait alors que t'es en taule.

« C'est pas parce que je suis nourri et blanchi au frais de la Reine que mes prix seront forcément abordables pour ton minable argent de poche »

- Sois content que je te paye pour ça, déjà. Après, il a fallu huit gars pour s'en prendre à un garçon de sept ans, donc, je présume que ça montre la limite de ton courage et de ta force. Un homme adulte serait peut-être hors de ta portée.

« Tu sais frapper où ça fait mal, elle a bien grandi ma cible. Tu sais, j'ai raté aucun de mes contrats ! Dans ton cas, ça prendra juste plus de temps ! J'ai encore des gars dehors ! »

- Ouais, je sais. L'un d'eux a essayé de me mettre la main au cul l'autre jour. Main que je lui ai cassée au passage. S'il te manque un gars, c'est parce que Will avait un petit creux. Faut pas lui en vouloir, il adore le sang.

« Je finirai par trouver où ta démone de mère t'a caché, sale monstre ! »

- Oui, moi aussi je t'aime, bailla Harry. Puisque tu n'as pas l'air intéressé par le contrat, je vais partir.

L'adolescent se leva et raccrocha le combiné, faisant mine de partir. Des coups à la paroi dans son dos le firent se retourner sur un Gordon furieux. Sans s'asseoir pour autant, Harry alla reprendre le combiné.

« Dis-moi ce que tu veux, saleté. »

- L'homme s'appelle Vernon Dursley. A moins qu'il ait miraculeusement perdu du poids, il ressemble à un gros morse obèse. T'as carte blanche pour faire de son incarcération un enfer éternel.

« Et si je le tue ? »

- Un simple accident qui sera à ta responsabilité mais qui pourrait te valoir un joli bonus. Fais pas cette tête, qui paye pour un service qu'il n'a pas encore eu ? Je reste sur le prix du marché actuel pour ce genre de contrat, sauf si Dursley ne ressort jamais de prison, ou du moins, pas sur ses deux pieds.

« Et qu'est-ce qui me dit que je serais bien payé ? Que je verrais bien cet argent ? »

- Les monstres et les démons ont leurs moyens.

« Tu parles comme si t'étais à la tête de l'Underground. »

- C'est pas encore le cas, mais c'est l'objectif. Tu connais l'adresse du bar, envoie-moi une petite lettre d'amour quand tu auras brisé Dursley. Le paiement viendra en suivant. Je te souhaite une bonne soirée.

« J'ai une question pour toi, gamin ! Qu'est-ce qu'il t'a fait, ce Dursley ? »

- Il a provoqué sur lui la Loi du Talion.

« Tu sais que ça va dans les deux sens, ce truc. Tu pourrais t'attendre à voir le retour de ta pièce. »

- J'y suis prêt.

Harry raccrocha et s'en alla, toquant à la porte de la sortie pour qu'un gardien lui ouvre.

L'adolescent récupéra ses affaires et s'en alla rapidement, retrouvant son oncle Thatch assis sur le capot de sa voiture, les mains dans les poches. Il se redressa et prit dans ses bras le garçon, qui lui rendit l'étreinte en expirant profondément.

- Tu voudras une potion de Sommeil sans Rêve pour ce soir ? proposa le cuistot.

- Avec joie.

Harry se détacha de la taille de son oncle et contourna la voiture pour aller s'asseoir à l'avant. Il ouvrit des yeux ronds en voyant un sundae coulis chocolat sur le tableau de bord.

- Dobby pensait que ça te ferait du bien, expliqua son oncle en s'installant au volant. Évite de m'en mettre partout, je sors avec Tonks, ce soir, j'ai pas envie de nettoyer tes saletés.

L'adolescent attrapa rapidement la glace et la cuillère qui allait avec, avant de commencer à déguster la sucrerie.

- Dobby, je sais pas si tu m'entends, mais franchement, t'es le meilleur elfe du monde ! s'exclama l'adolescent en savourant sa glace.

..


..

Neville, Harry et Hermione montèrent vers la tour de Gryffondor en discutant de leurs vacances, quand ils virent un attroupement de leurs camarades de maison pas très loin de l'entrée du dortoir.

- Ils sont en train d'installer un nouveau tableau pour aider à la surveillance ! expliqua Katie Bell, une des joueuses de l'équipe de Quidditch.

Le trio se regarda et joua des coudes dans la foule pour voir le professeur Flitwick et le professeur Newgate devant une portion de mur. Le petit professeur de sortilège faisait léviter une toile bien plus grande qu'un homme adulte et modérément large jusqu'à un espace qu'on avait dégagé du mur, avec Thatch lui disant des trucs comme « plus à gauche, encore un peu, non, vers la droite là ». Bientôt, la nouvelle toile rejoignit le mur, dévoilant deux personnes sur le pont d'un navire au vu de l'eau en fond et de ce qui ressemblait à un bastingage. Les deux étranges personnages jouaient aux cartes, assis sur un tonneau chacun, une caisse en guise de table entre eux. Le personnage de droite était une femme d'apparence trapue à cause de sa fraise et de ses manches bouffantes, avec des cheveux châtain foncé, voir roux. Le personnage de gauche était aussi une femme, assez grande (certainement plus grande que Thatch qui n'était quand même pas petit), avec des cheveux noirs de jais retenus dans un chignon travaillé, avec une peau bien trop blanche et un zeste de rouge à lèvre carmin pour accompagner son kimono mauve pâle et le haori rouge rosé épais attaché à sa taille.

Les joueuses de cartes levèrent le nez de leur partie et la plus petite des deux eut un immense sourire alors que sa collègue se mettait à fumer une étrange pipe allongée.

- Ooooh, en voilà une belle troupe de mômes ! Ce sont tous les gnomes que t'as pondus que t'as décidé de nous présenter, frangin ? demanda la verte.

- Garde ta langue de vipère pour toi et dis-moi qui m'a fait les poches, exigea Thatch.

La demoiselle échangea un regard avec sa camarade qui haussa un sourcil finement épilé.

- Probablement Vista. Tu sais comment il est avec sa calvitie. Ou alors Oyaji, parce qu'il avait plus rien pour se payer à boire, pour ne pas changer.

- Bon, les jeunes, voici les nounous du Chevalier au Catogan, annonça Thatch en ignorant le ricanement de son collègue. Vous avez Haruta et Izou.

A l'adresse de leur nom, Izou leva une main et Haruta salua tout le monde d'un « yo » joyeux.

- Et elles vont faire les nounous comment ? demanda Percy avec un air dubitatif.

- Fables que tout cela ! rugit à cet instant le chevalier qui avait observé la scène avec méfiance.

Il fonça dans le nouveau tableau, dans l'intention de défendre son honneur… pour se prendre en pleine tête le pied chaussé de geta de Izou qui continua de fumer tranquillement. La force renvoya l'intrus dans un tableau à l'auuuuuutre bout du couloir, dans un bruit de conserve, laissant une belle tranchée dans l'herbe de son tableau d'origine, avec quelques cris et réclamations de la part des tableaux qui avaient été dérangés au passage.

L'androgyne baissa sa jambe et retourna s'asseoir en continuant de fumer tranquillement.

- Je pense qu'Izou, dans toute sa splendeur, vient de le démontrer, annonça Thatch en levant un pouce approbateur pour la star.

- Je m'en vais dire à Minerva que Sir Catogan est entre de bonnes mains ! pouffa Flitwick alors que quasiment tous les Gryffondors applaudissaient le spectacle.

Et il s'en alla en continuant de rire.

- Vous êtes des amis du professeur Newgate ? demanda Colin.

- Des amis ? Nooon… nous sommes des Newgate ! répondit Haruta en venant s'accroupir au bord du tableau pour mieux parler aux enfants. On est une immense famille adoptive sans la moindre limite ! On est seize à être restés en contact, mais on est plus de mille six cent à être passés par le même orphelinat et à considérer Edward Newgate comme notre père. On est juste les aînés, certains diraient.

- /Tu les as briefés,/ nota Harry tout bas juste à côté de son oncle.

- /Bien entendu, kabu. Mets-toi devant moi, qu'ils te repèrent/.

Pendant que Haruta répondait joyeusement aux questions des jeunes, Izou nota le mouvement de Harry pour se mettre devant son oncle. Son kiseru entre ses dents, l'individu commença à ranger les cartes de la caisse, s'attardant volontairement sur l'as de pique.

- Bravo, Izou, tu as trouvé un as de pique, se moqua Thatch en hochant la tête pour confirmer son soupçon.

Haruta se tourna à moitié pour voir Izou adresser un doigt d'honneur laconique à Thatch tout en reprenant le rangement des cartes.

- Iz' ! Pas de vulgarités devant des gosses impressionnables ! rabroua Haruta.

L'androgyne retira son kiseru de sa bouche, se pencha en avant vers sa sœur et lui souffla un nuage de tabac à la figure, la faisant tousser.

- Votre sœur a raison, mademoiselle Izou. Vous êtes une femme très belle, c'est bête de tout gâcher en vous montrant vulgaire, pointa Hermione.

Le coin de la bouche de « la femme très belle » se releva en un début de sourire alors que les deux autres commandants laissaient tomber leur tête dans une attitude blasée.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? s'étonna la demoiselle.

- C'est vrai, elle a raison, pointa Angelina. Votre sœur est ravissante, un doigt d'honneur, ça gâche tout.

- Je trouve que ça lui va bien, pointa Fred.

- Non, non, non, une belle femme vulgaire, c'est le pire ! annonça Percy en hochant fermement la tête.

Un débat naquit autour du pour ou contre la vulgarité, tout en jetant de temps à autres des compliments à Izou qui se pâmait sous l'attention avec pourtant beaucoup d'amusement. Profitant de la cohue, un garçon se détacha de la masse et vint s'appuyer près de la toile avec un sourire charmeur à la star du débat.

- Très jolies jambes, madame. Vous êtes libre, un de ces soirs ?

- McLaggen, Izou sera désormais ton épouvantard, annonça Thatch avec un ton de finalité.

L'élève regarda le loup sans comprendre mais celui-ci avait renversé son pouce vers le sol à l'adresse du tableau.

- Maître banane a parlé, arrête ton char et achève l'adolescent trop hormonal, traduisit Haruta en regardant l'autre occupant du tableau qui continuait de se pâmer.

Izou arrêta sa comédie, adressa un regard noir à sa sœur et son frère. Une main dans son coude, fumant toujours son kiseru, l'androgyne alla s'adossait au même bord de tableau que le Gryffondor dragueur, se laissa glisser accroupi pour se rapprocher le plus possible malgré sa haute taille. Petite bouffée de tabac expirée avec classe, avant de sourire d'un air charmeur.

- Tu proposes quand ?

Colin avait gardé prêt l'appareil photo sous les conseils de Thatch et il immortalisa le bond en arrière et le cri de fillette de McLaggen.

Les jumeaux applaudirent la blague avec un air impressionné. Si on ne l'entendait pas parler, on pouvait vraiment croire que c'était une femme. S'il n'avait pas su la vérité de part les histoires qu'on lui avait racontées, Harry serait lui aussi tombé dans le panneau.

- L'encouragez pas, c'est du réchauffé cette plaisanterie, pointa Haruta. Généralement, l'ananas casse le délire… en parlant de lui…

La femme regarda autour d'elle avant de se relever, les poings sur les hanches, ce qui était tout, sauf impressionnant avec son air presque gamin.

- On a pas d'ananas ?

- Non, il n'y a pas d'ananas, répondit Thatch avec un regard d'avertissement.

- Mais j'vais m'faire chier avec juste l'okama à taquiner !

Izou, qui discutait produits de beauté avec une Lavande passionnée, jeta un regard noir à sa sœur.

- Me compare pas à ce dégénéré de Drag Queen d'Ivankov, merci. Donc, nous disions, oui, c'est un mélange d'huile et de poudre de riz…

- J'ai un frère qui préfère parler chiffon et beauté ! Je veux un ananas ! Je veux Marco ! exigea la pirate en montrant Izou de ses mains pour prouver son point.

Harry s'amusait beaucoup du comportement de sa tante. Mais la mention de Marco le figea. Serait-il capable d'apprécier et de connaître l'homme qui aurait dû être son père sous la simple forme de peinture ?

- D'une, tu as passé l'âge de faire des caprices et de deux, si l'ananas n'est pas là, c'est pour une putain de bonne raison, pointa Thatch.

- C'est qui ? demanda George. Je doute que vous parliez du fruit.

- C'est le surnom qu'on donne à notre frère aîné, ou du moins, le premier qui a été adopté dans la famille Newgate. La tête rationnelle et responsable, répondit Izou.

Il donna une claque derrière le crâne de sa sœur.

- /Apprend le tact./

Haruta se plaqua les mains devant la bouche en réalisant ses conneries et s'en alla comme une gamine en faute hors du tableau quand Izou pointa le cadre d'un doigt autoritaire.

- Marco est extrêmement claustrophobe. Même sur une toile de ce genre, il serait devenu fou, mentit aisément Izou en jouant avec son kiseru.

- Soyez content, les jumeaux. S'il y en a bien un qui vous aurait pas laissé faire des blagues, c'est bien lui, pointa Thatch.

- Disons que quand je suis pas victime, j'aime bien les petites blagues, donc, je m'en fiche de ce que vous faîtes dans les couloirs, informa la peinture. J'ai supporté l'ATH, j'ai de l'endurance.

Un bruit de conserve leur indiqua que le chevalier venait de revenir à son tableau.

- Puisque l'autre idiot est de retour, vous allez pouvoir retourner dans votre dortoir.

Sir Catogan se laissa tomber dans l'herbe, contre son poney qui broutait dans toute la quiétude du monde. Il releva la visière pour respirer, avant de laisser les jeunes rejoindre leur dortoir.

- Oyasumi, Izou-ji-san, salua Harry.

- Oyasumi nasai, koneko, répondit Izou avec un sourire.

Thatch encouragea les jeunes à retourner dans la tour et regarda le tableau se refermer sur son neveu, avant de soupirer.

- /Haruta parle toujours plus vite que son cerveau,/ se contenta de dire Izou.

- /Si ça n'avait été que moi, tout le monde serait là, mais pour le gosse, je préfère éviter de trop dire et nous trahir, et encore moins remuer le couteau dans une plaie profonde,/ commenta Thatch en venant le rejoindre.

- /Il l'a déjà vu ? Ne serait-ce qu'une photo ?/

- /Oui. Et même par accident comment était Ace avant./

- /Faudra que je vois ça ! Ace était doué dans le travestissement, mais là…/

- /C'est sans prix. Normalement, elle a dû installer un tableau jumeau à la baraque, donc, vous devriez pouvoir y accéder./

Izou releva la tête et Thatch se retourna pour voir Dumbledore venir vers eux avec un charmant sourire.

- Konbanwa Izou-san, salua Dumbledore.

S'il s'était mis au japonais, ils n'étaient pas dans la merde.

- Bonsoir à vous aussi, Dumbledore, c'est ça ? salua Izou en vidant son kiseru par-dessus bord.

- C'est exact. Je pensais que vous deviez être deux.

- Notre sœur Haruta est partie se rafraîchir la tête. Elle n'a pas fini de grandir, c'est encore une grande gamine, alors, il faut toujours la rappeler à l'ordre. Mais elle sait être sérieuse quand il le faut. Thatch aussi est un grand enfant, mais j'ai l'habitude, assura l'androgyne.

- Voilà qui est rassurant. Vous connaissez votre rôle, donc ?

- Remplacer la boîte de conserve si elle s'absente et la garder en ligne pour qu'elle n'invente pas des mots de passe à tour de bras. Nous devons empêcher Sirius Black de pénétrer dans la tour et à défaut, sonner l'alarme.

Le pirate androgyne avait dit ça en se laissant aller contre le bord du tableau en regardant ses ongles avec une indifférence manifeste, avant de lever les yeux vers Dumbledore et de lui sourire de façon démoniaque.

- Si nous sommes là, c'est parce que le professeur McGonagall, je crois, et les élèves eux-mêmes ont émis des doutes sur les compétences du tableau du chevalier. Soyons honnêtes, vous auriez pu trouver une toute autre méthode pour garder l'entrée, à part un tableau. Serdaigle a des énigmes, Serpentard un mur magique piégé…

- Izou… arrête avec tes tendances complotistes. Tu vexes les gens. J'aurai dû prendre Cassandra à ta place, soupira le roux. Bon, je vais me coucher, bonne soirée, monsieur le Directeur.

- Hurle pas trop à la lune, frangin.

Thatch se contenta d'un geste de la main sans se retourner en disparaissant dans les couloirs.

L'androgyne se rassit sur son tonneau et commença à battre les cartes.

- Vous souhaitez rester jouer au poker, peut-être ?