Hello !
Merci pour toutes les personnes qui ont commenté, c'est tout important pour moi de savoir ce que vous en pensez et surtout ça me fait énormément plaisir de lire vos petits commentaires ! Commençons par les remerciements:
Une inconnue:Hahaha et tu as complètement raison, je ne suis pas (vraiment) désolée de vous laisser avec un suspens comme ça ! Tu es impatiente et... J'en suis ravie mdr. Merci pour tes reviews habituelles, j'espère que dans les prochains chapitres, tu pourras "voyager" et peut-être redécouvrir quelques coins d'Asie du Sud-Est que tu connais ! A très bientôt, et toi aussi prends soin de toi et de ton entourage.
Inconnue 1: (C'est compliqué de s'y retrouver avec toutes les inconnues haaaa), bon retour parmi nous ! Merci pour tes commentaires ! Et je suis contente de te retrouver pour la suite du voyage
Inconnue 2: Et voilà la suite xD Et non je ne veux pas te tuer :p
Inconnue 3: Merci à toi de venir lire :)
J'espère que je n'ai pas confondu les inconnues mdr En tout cas, je le saurai dans vos commentaires si j'ai mélangé tout le monde !
Pour les petites nouvelles, j'ai constaté que je ne pourrai pas continuer sur mon rythme habituel de 1 chapitre par semaine du coup, il va falloir que l'on se retrouve des nouvelles habitudes et je pense que le rythme des publications se fera maintenant sur 2 chapitres par mois. Il reste encore pas mal de chapitres dans ma hotte secrète et je suis bien déterminée à continuer le voyage avec vous. J'espère que vous comprendrez la décision de sortir LaT de sa version de pause, je pense le faire en mars, et du coup de partir sur ce nouveau rythme. Je sais bien que pour les plus impatientes et impatients, cela va être une petite déception mais je préfère prévenir que de faire des faux espoirs !
Voilà la suite (tant) attendue, j'espère, comme d'habitude, que cela va vous plaire et que l'attente en valait la peine. Pour le prochain chapitre, le 25, nous reprenons le voyage définitivement ! (Oui oui je vous vois toutes contentes, et contents de pouvoir bouger de nouveau). J'espère que le format "découverte du pays" et reportage sera toujours plaisant à lire. Comme je l'avais dit plus tôt, (je ne sais plus dans quel intro), mais j'aime bien le fait de ne pas seulement faire un tournage mais que cela soit aussi une rencontre humaine et culturelle.
Je n'ai pas posté plus tôt, le mois de janvier est assez douloureux car je n'ai pas encore fait le deuil de la personne qui m'a donné envie de partager ce monde avec vous. Je ne veux pas faire dans le pathos, loin de là, mais je veux que cette histoire laisse une trace et surtout, je ne veux rien regretter et vivre ces moments avec vous.
Aujourd'hui nous sommes le 22-02-2022, alors que le chiffre 2 est mon préféré, j'ai pensé que c'était l'occasion de le publier. La suite de l'histoire continue de s'écrire tout doucement au vue de mes nombreuses occupations... Mais l'envie est toujours là et je suis terriblement impatiente de continuer.
En plus, j'ai une petit projet bien sympathique, j'en reparlerai en temps voulu! Mais je pense que ça va être rigolo à faire et j'espère que vous prendrez plaisir à faire partie de ce petit délire.
Prenez soin de vous et des autres, comme d'habitude vous connaissez maintenant les consignes de vol.
Kaname.
Chapitre 24 : Oeil de Chat.
Le temps semblait être suspendu tant l'atmosphère était pesante. Les dernières heures se ressemblaient toutes, les équipes de secours, ainsi que notre groupe se relayaient pour dégager les passages. Tanya, Henri et Kennedy avaient bousculé les contremaîtres pour avoir les plans de cette partie de la mine. Ils avaient tout d'abord rechigné en trouvant des excuses de logistique mais ils furent obligés de se mettre au pas, il ne valait mieux pas se mettre le trio à dos.
Je ne savais pas comment je faisais pour tenir, le manque de sommeil couplé à l'inquiétude ne faisait pas bon ménage mais à croire que ça me tenait debout. Enfin aussi debout qu'un zombie. Emmett était rentré se reposer un peu, je buvais un énième café pour rester éveillée. Alice s'approcha doucement.
— Hey Bella...
— Alice... Je la regardais, elle avait les yeux cernés et bouffis à cause des pleurs.
— Tu dois me trouver affreuse... Elle rit doucement.
— Oh tu sais, je ne dois pas être bien mieux avec la terre partout... Puis je dois sentir le poney !
— J'ai grandi avec deux frères tu sais... Je ris franchement à sa blague. Elle me fit un petit sourire puis ses yeux se voilèrent de tristesse. D'un surprenant élan, je la pris dans mes bras.
— Pardon... Je dois te tâcher... Je défis doucement mon étreinte mais elle resserra la sienne en murmurant un « merci ».
Nous restions comme ça quelques minutes, ce petit moment me fit le plus grand bien. Emmett arriva pour nous enserrer dans ses grands bras. Les mots n'étaient pas nécessaire et c'est ce que j'appréciais avec Alice. Elle avait cet air « sophistiqué et délicat » au premier regard et en apprenant à la connaître, elle était une personne très à l'écoute et pas du tout hautaine... Même si elle avait parfois ses petits caprices !
— On y retourne les filles ! Emmett remonta ses manches et repartit aider les sauveteurs.
Nous déblayions petit à petit, l'éboulement avait condamné notre seule entrée. Avec les engins de chantier, nous arrivions à enlever le plus gros des pierres. Jasper parlait avec l'équipe de secours afin de bien calculer où placer les dynamites.
Tanya, Jane et les autres nous rejoignirent. Je fis une pause pour prendre une douche rapide et fermer les yeux une petite heure. Je ne voulais pas manquer leur sortie, surtout pas, mais j'étais arrivée à bout de force. Je revenais avec de quoi boire et manger afin d'éviter les aller-retour et puis surtout, pour que personne ne manque de rien. Plus les heures défilaient, plus nous étions sur les nerfs, il n'y avait aucun signe de leur présence. Je commençais à penser au pire, si Kate avait réussi à se retenir à la paroi qu'en était-il des autres ? Est-ce que l'éboulement avait eu des répercussions catastrophiques ? Étaient-ils blessés ? Ou pire encore... Non, non. Alice, avait senti que le pire était encore loin... Alors je lui faisais confiance. Il le fallait bien.
Je sentais que tout le monde était tendu, ce qui était normal, je fus coupée dans mes réflexions intérieures par des bruits d'explosion. Je me retournai d'un seul coup, inquiète.
— Qu'est-ce que c'était ?? Alice débarqua comme une fusée. Elle était en train de distribuer les vivres.
— Je ne sais pas... J'étais en train de vérifier les cordes et les lampes torches...
Nous nous précipitions vers l'origine de l'explosion. Emmett avait l'air tout aussi perdu que nous. Jasper était fou de rage, il gesticulait et criait, il parlait birman, nous ne comprenions rien mais nous savions qu'il était hors de lui, et ça c'était très rare. Il finit sa tirade et revint près de nous.
— Jazz qu'est ce qu'il se passe ? S'inquiéta Tanya.
— Nous avons entendu des explosions... Ajouta Alice, tout en se rapprochant de Jasper.
— Je n'en reviens pas ! Ils ont osé dynamiter à tout va ! Sans m'en parler; les cons ! LES CONS ! S'énerva de nouveau Jasper, Alice lui caressa le bras.
— Est-ce que... c'est grave ? Tenta Jane.
— Je ne l'espère pas, vraiment pour eux... J'espère que rien de grave ne va arriver à cause de leur actes inconsidérés ! Il passa sa main sur son visage. Ses yeux bleus étaient déterminés mais on ne voyait plus la malice habituelle. Il souffla de rage pour se calmer puis retrouva, en apparence, un air serein. Alice l'avait calmé, ils avaient cette faculté à s'équilibrer. Je trouvais ça tellement adorable. Ils étaient vraiment complémentaires.
Le temps filait, fort heureusement, les explosions n'avaient pas l'air d'avoir créé des catastrophes... Mais je voulais rester prudente et ne pas me faire de faux espoirs. Tanya, Jane, Alice et moi, nous nous étions attelées à disposer les lumières à l'entrée, Jasper nous avait formellement interdit d'aller trop loin dans la mine. Les gars du groupe nous aidaient aussi avec l'installation des cordées. Jasper et l'équipe de secours avançaient à tâtons, toujours prudemment. Henri et Kennedy continuaient d'enquêter, ils avaient réussi à retrouver les villageoises qui avaient témoigné. Elles étaient venues de leur plein gré pour aider. L'aînée s'était confondue en excuses, elle avait l'air profondément marquée par ce qu'avait fait la jeune fille.
— Je suis désolée, je suis désolée... Répéta l'aînée en nous regardant comme si elle avait besoin de notre pardon pour tout son village.
— Nous comprenons votre désarroi... - Tanya cherchait ses mots, je voyais qu'elle faisait en sorte de ne pas froisser l'aînée, qui n'y était pour rien dans le comportement de sa communauté mais qu'elle voulait quand même dire ce qu'elle ressentait. - Mais vous devez admettre que des personnes sont disparues à cause des actes de cette jeune fille et... Vous pensez que la mort de ma cousine vaut ce prix là...? Est-ce qu'une vie a aussi peu d'importance pour la détruire ? Elle marqua une pause, Jane la soutenait par la taille. Je crois que vous avez votre réponse, il ne s'agit pas de pardon, parce qu'on ne peut pas pardonner ce genre de comportement...
— J'aurai dû insister auprès de tout le monde, je ne pensais pas que cela arriverait... Si j'avais fait mon rôle d'aînée... Alors vos proches auraient été en sécurité... La vieille dame baissa la tête, honteuse des actes de sa communauté.
— Avec des « si », nous referions le monde. Malheureusement c'est arrivé et pour le moment, notre priorité n'est pas de chercher des coupables ou de traduire ces gens en justice... Notre priorité est de retrouver nos proches... Sains et saufs. Conclut Jasper lourdement.
— Je comprends, nos hommes et nos femmes sont à votre disposition... Si vous acceptez toujours notre aide... Ajouta une des femmes.
— Nous avons besoin de toute l'aide disponible... Assura Henri.
L'heure n'était pas au règlement de compte, Jasper l'avait bien expliqué et puis même, même si nous avions cette jeune fille devant nous, est-ce que cela valait la peine de pointer les coupables du doigt ? La jeune fille n'était coupable que d'avoir voulu préserver sa famille. Cela ne me viendrait pas à l'esprit de juger. Dans la même situation, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Bien sûr que c'est intolérable de faire ça mais si les rôles avaient été inversés, je ne suis pas certaine de faire des choix réfléchis et justes... C'était toujours difficile de juger sans avoir vécu les choses.
On dit souvent que le temps permet d'apaiser les douleurs mais je ne suis pas sûre que Tanya pense la même chose, la perte de sa cousine était atroce et j'avais peur d'imaginer, enfin non, je ne voulais pas imaginer ce que ça serait si nous avions de mauvaises nouvelles plus tard. J'étais encore perdue dans mes pensées et pourtant je continuais de faire mon maximum pour rendre service.
Alice était partie se reposer aussi mais elle était revenue encore plus exténuée, j'avais l'impression qu'elle avait plutôt passé son temps à pleurer. Elle semblait si frêle et pourtant, elle se démenait pour les recherches.
Henri et Kennedy étaient repartis en ville, ils avaient trouvé des anciens contremaîtres qui travaillaient pour la firme des Volturi. Peut-être que grâce à ça, nous pourrions les coincer. Même si j'en doutais parce qu'ils étaient malins et je ne pense pas que cela soit si facile de les faire tomber à genoux. Pourtant, ils méritaient de payer pour tout ce qu'ils avaient fait, ils ne devaient pas être à leur premier coup d'essai et je n'osais pas me demander combien de personnes étaient mortes par leur faute. Cela me fit froid dans le dos, j'étais en colère et je commençais à me rendre compte que ça affectait mes gestes. J'installais depuis cinq minutes des cordes là où il y en avait déjà. Je soupirai, l'angoisse recommençait à monter, j'avais une boule au ventre, la bile au bord des lèvres... Mes mains tremblaient, ma vue se troublait. J'essayais de respirer mais l'air me manquait, je voulais fermer les yeux mais la tête me tournait... Je sentis mon corps partir en arrière...
— Oula Bella, ne vas pas te faire mal... Jane m'attrapa avant la chute.
—Merci... Soufflais-je.
— Tu as mangé ? Tu t'es assez hydratée ? Dit-elle inquiète.
— Oui.. Un peu...
— Bella... Tu dois prendre soin de toi ! Me récrimina Jane.
— Je sais... Ne t'en fais pas... Éludai-je.
— Tu crois que je ne vois pas que tu es fatiguée...
— Nous le sommes tous ... Je grommelai pour la forme.
— Bien sûr... Je ne veux pas me mêler de ce qu'il ne me regarde pas...
— Mais... ? Je souris légèrement.
— Mais... Tu dois prendre soin de toi, comme nous tous, après, je suis consciente que tu te fais énormément de soucis.
— J'ai... Je n'arrive pas à m'enlever de la tête ce sentiment de...
— D'inquiétude ?
— Oui... J'ai constamment une boule au ventre...
— Tu es amoureuse ? Murmura Jane.
— De QUI ? Ma voix partit dans les aigus.
— De Rosalie ! Enfin d'Edward pardi ! S'amusa-t-elle.
— Que, quoi ? Non. Hein ? Bafouillai-je.
Elle rit doucement.
— Je suis peut-être rêveuse... Mais ce que je sens entre vous, ce n'est pas rien... Tu ne serais pas partie... Si tu ne te sentais pas trahie... Par une personne que tu estimes...
— J'apprécie beaucoup les Cullen...
—Tu apprécies, comme tu dis, un certain Cullen aussi... Susurra Jane.
Je souriais, décidément, elle était tenace.
— J'apprends... À découvrir toutes ses facettes...
— Et cela ne te laisse pas indifférente...
— Il est... Plutôt intéressant...
— Edward est adorable, enfin... Peut-être pas les premières minutes de notre rencontre... Elle leva les yeux au ciel.
— Mais pourquoi ?! M'étonnai-je.
— Tanya nous a présenté... Et comment dire... Ils forment un duo inséparable, c'était compliqué de rentrer dans leur bulle et même si je sais qu'il n'y a pas de sentiments amoureux entre eux, il faut réussir à se faire une place... Il m'a bien fait comprendre de prendre soin d'elle.
— Je vois... C'est un comme un frère surprotecteur !
— C'est exactement ça ! Mais je l'adore, il est généreux... Il a plein de qualités... Elle laissa sa phrase en suspens avant de reprendre. Je n'essaye pas de te le revendre ! S'excusa-t-elle. Mais sache que c'est quelqu'un que j'ai en grande estime. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui, et je n'ose pas imaginer la douleur de Tanya... Si jamais... Déjà qu'avec Kate... Elle ne finissait plus ses phrases, elle était prise par ses émotions.
— Je vais te dire ce qu'Emmett nous dit depuis le début, nous allons les retrouver et c'est non négociable.
Elle raffermit sa prise autour de ses bras. Elle essuya doucement les larmes qui avaient coulé sur ses joues.
— Vous avez raison... En tout cas... J'espère de tout cœur que ça va fonctionner entre vous... Il mérite d'être heureux... Et je suis persuadée que tu es... la personne qui pourrait être celle qui équilibre sa vie...
—Tu es gentille... Je ne suis pas certaine de...
— Tes sentiments ? C'est comme le nez au milieu de la figure... Seulement, vous ne voulez pas le voir... Pour le moment ... Elle sourit mystérieusement.
— Tu n'es pas la première à dire ça... Et je crois que je vais commencer à réfléchir à ce que vous m'avez dit.
— Réfléchis y bien... Mais en tout cas, je sais que Tanya va te faire passer, aussi, un sale quart d'heure... Elle me fit un clin d'œil avant de partir.
J'avais apprécié notre échange, elle avait réussi à me changer les idées et aussi me rassurer. J'avais depuis quelques temps compris un peu l'intérêt que je portais à Edward... Et qu'il était plus qu'un brillant sujet.
Je pris de l'eau, respirai un peu avant de recommencer mes activités. J'avais fini de tergiverser et maintenant je rejoignis les autres pour savoir où nous en étions dans les recherches.
Emmett et Jake se démenaient avec Jasper pour dégager encore des pierres de plus et essayer de trouver des moyens pour entrer dans la grotte, en sécurisant un maximum. J'avais l'impression de me répéter et que l'on n'avançait pas mais je savais que c'était un travail de fourmis et surtout qu'il fallait prendre toutes les précautions nécessaires. Alice tournait partout, je la soupçonnais de s'occuper à tout prix, pour s'éviter de penser. Je crois que l'on en était tous là.
La journée défilait, les secouristes ne nous disaient rien de bien rassurant... Pour eux, les heures passaient et si nous n'avions pas plus avancé, c'est qu'il y avait une raison. Il y avait aussi pas mal de croyances derrière tout ça et c'était compliqué de ne pas s'énerver. Dans d'autres circonstances, nous étions tous ouverts d'esprit... Mais là, on se refusait de croire que c'était peine perdue. Et quand bien-même, si les éléments étaient contre nous, il était hors de question d'abandonner.
Quelques heures plus tard, Jasper m'avait donné la permission d'aller à l'intérieur de l'entrée. Grâce au travail acharné de tout le monde, nous avions pu, enfin, accéder à l'entrée. Il fallait maintenant sécuriser le chemin, grâce à l'éclairage, nous avions vu qu'il y avait une plate-forme, en fait le chemin d'entrée était très raide. Nous comprenions mieux ce qu'il s'était passé.
Ils avaient été propulsés en arrière et ils avaient dû directement tomber sur la plate-forme, alors que Kate avait eu le reflex de s'accrocher pour ne pas basculer dans le vide et malheureusement, c'est l'éboulement pour condamner l'entrée qui lui avait été fatal. Je pouvais, maintenant, voir ce que nous avait raconté Jasper.
L'équipe de secouriste c'était divisé, ils avaient remarqué un chemin qui était praticable, à condition de se rattraper sur la plate-forme, au lieu de basculer dans le vide quelques mètres plus loin. Il était possible de sauter dans le chemin. Cela relevait presque d'une cascade mais je connaissais Embry, c'était possible pour lui de « bondir »... Les secouristes qui n'étaient pas partis vers le chemin, lançaient des bâtons lumineux à craquer, sur la plate-forme pour illuminer l'accès.
Sur la plate-forme j'aperçus quelque chose, je demandais expressément des jumelles pour vérifier ce que je voyais. Comme ça, je n'aurai pas su dire ce que c'était.
— Jasper, tu vois quoi ? - Il tenait, lui aussi, des jumelles -. J'ai l'impression... Que c'est un bout de tissu…?
Il réajusta les jumelles, afin de se rapprocher le plus possible.
— Tu as raison Bella, c'est un bout de la chemise d'Edward !
Alice poussa un cri, je ne l'avais pas entendu arriver.
— Oh mon dieu, il est tombé sur... Mais comment va-t-il ?! Où est mon frère ! s'écria-t-elle.
— Ali, calme toi... C'est juste un bout de sa chemise ! Essaya de la calmer Jasper.
— Si un bout est accroché ici, c'est qu'il était là ! Je ne suis pas naïve ! S'énerva Alice.
— Je n'ai pas dit ça... Je ne veux pas que tu sautes à des conclusions hâtives...
— Il faut que tu le retrouves Jasper... Il a dû se faire mal... Alice pleurait maintenant.
— LAISSEZ MOI PASSER ! Je me retournai pour voir Tanya qui avait l'air hors d'elle.
— Tanya tu ne devrais pas... Commença Jasper.
— Je ne devrai pas quoi ? Tu penses que je ne peux pas endurer ça ?
— Non bien sûr que non... Juste que l'on n'en sait pas plus... Et je ne veux pas... Balbutia Jasper.
— Je suis assez grande pour savoir ce que je peux ou non voir ! S'emporta Tanya. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
— Tan... Calme toi... Jasper n'est pas ton ennemi... Jane avait réussi à capter l'attention de sa petite amie. Tanya la regarda et sembla se calmer un peu.
— Pardonne moi Jazz... C'est... Je sais que tu fais énormément, tu te démènes pour les retrouver... Je ne... Sa voix se brisa, elle ne put finir sa phrase. Alice se précipita pour la prendre dans ses bras.
— Je comprends... On est tous à cran... J'ai été maladroit...
Tanya s'était joint à nous pour regarder, nous étions arrivés à la conclusion qu'Edward avait, effectivement, dû tomber mais qu'il était arrivé à se déplacer. C'était un léger soulagement, car nous ne savions rien de sa situation actuelle... Mais c'était déjà un petit pas et de ne pas le voir gisant en bas était quelque chose qui nous rassurait grandement.
—Si tu savais comme je suis soulagée... Soupira Alice.
— Tu lis dans mes pensées ? M'étonnai-je.
— Non - elle esquissa un sourire -, seulement, je crois que l'on a tous retenu notre souffle quand ils ont lancé les bâtons lumineux...
Je hochai la tête dans l'affirmative. C'est vrai que j'avais eu terriblement peur de le voir... allongé...
— La question est de savoir où ils sont passés...
Il s'adressa aux secouristes en birman.
— Il leur demande si l'on peut se déplacer sur la plate-forme et la sécuriser... Pour avoir un aperçu de la situation un peu plus en bas... Nous traduisit Tanya.
— Est-ce que ça serait possible ? Demanda Alice. Tanya écoutait pour nous retranscrire le tout.
— Ils disent que nous pouvons consolider l'entrée, et ils peuvent descendre en rappel au moins jusque la plate-forme... De là, nous pourrions essayer de faire comme une rampe afin de pouvoir remonter et descendre plus aisément.
— Ce qui était le cas avant, il y a dû y avoir des sortes d'échafaudages et des planches qui devaient servir de passerelles. Il existait dans de nombreuses grottes des passerelles d'observation moderne. Le reste se fait en empruntant les sentiers.
— Il existe dans cette mine des sentiers naturels ?? S'étonna Emmett.
— Nous avons parlé avec l'équipe et en consultant les anciens plans, j'ai pu confirmer ce que je pensais. La mine plus haut a été creusée pour trouver les pierres mais ici, il nous montra un plan qu'il avait esquissé, nous rejoignons des grottes naturelles. C'est pour ça qu'il y a des endroits stables et d'autres parfaitement instables. Le tout forme un dédale de chemins praticables ou non.
— Il y a fallut beaucoup de temps pour creuser toutes ces galeries... Constata mon frère.
— Quand on connaît les enjeux... Le temps n'est plus un obstacle... Répondit tristement Alice.
Nous nous attelions maintenant à essayer de faire un réseau de planches pour construire une passerelle qui tiendrait entre la surface et la plate-forme. Le temps tournait mais nous avancions à bonne allure, nous étions plusieurs équipes à l'extérieur pour acheminer le bois et à l'intérieur pour le chantier. Je me dis mentalement, que nous étions, dans notre malheur, chanceux d'avoir une grotte où l'on pouvait tenir debout. Je crois que tout aurait été plus compliqué si tout n'avait été faisable qu'à genoux. Nous nous relayons souvent pour renouveler l'air dans nos poumons et aussi pour ressortir un peu à la surface. Je ne voulais pas imaginer ce que vivaient Edward, Rosalie et Embry qui étaient coincés là dessous depuis si longtemps.
La température était changeante, parfois il faisait très chaud, c'était irrespirable et d'autres fois, le froid nous glaçait. C'était déroutant. Les heures défilaient, je n'osai plus compter, deux, trois, quatre jours ? Je ne voulais pas savoir finalement, car savoir c'était reconnaître qu'ils avaient disparu et que malgré tout ce que l'on faisait pour les retrouver, ce n'était pas suffisant.
Je me demandais dans quel état ils étaient, et je redoutais d'avoir la réponse bientôt. Le chantier prenait forme, la passerelle était maintenant en place, les secours testaient la solidité et la robustesse, afin de savoir si on pouvait l'utiliser sans problèmes.
J'étais remontée à la surface, je passai un peu d'eau sur mon visage fatigué. J'étais courbaturée, j'observai autour de moi, tout le monde se donnait du mal. Nous avions envie de mettre les bouchées doubles pour aller plus vite, nous savions que le temps était compté. Mais malgré tout ça, ils demeuraient introuvables. Je faisais tourner doucement mon bracelet, l'émeraude roulait sous mes doigts, scintillant à la lumière. Je le faisais discrètement, pour ne pas éveiller les convoitises et surtout parce que c'était devenu un geste habituel.
J'avais, au début, rechigné à accepter le cadeau d'Edward mais avec le temps, je chérissais ce bracelet. Il était simple et pourtant la pierre était si belle. Il avait su m'offrir un cadeau onéreux mais qui était à mon image. Je ne savais pas comment il avait fait ça, pour ne pas me mettre mal à l'aise et surtout pour faire en sorte que je m'attache à ce présent sans penser à son prix, qui devait être complètement affolant. C'était tout le paradoxe avec Edward, il était riche de cœur mais ce que l'on voyait de prime abord, c'était plutôt son côté énervant de « monsieur je sais tout, je suis au dessus de tout ». Je souriais dans le vide en continuant de triturer mon bracelet. Malgré ma fuite, je l'avais toujours gardé près de moi, à croire qu'il faisait partie de ma vie et qu'il ne m'était même pas venu à l'esprit de l'enlever tant il était naturel de l'avoir à mon poignet.
— Il est magnifique... Alice me coupa dans mes pensées.
— C'est un cadeau... Que j'adore...
Elle sourit avant de me répondre.
— Je vois ça... Il adorerait savoir que tu l'as toujours...
— Ne lui dis pas, il serait bien trop content ! La menaçai-je.
— Hahaha ! Il est vrai qu'il ne nous lâchera pas avec ça s'il vient à le savoir...
— Alors ça sera notre secret !
— Tu sais que la dernière fois que quelqu'un a dit ça, c'était Scar à Simba, avant de trahir Mufasa ! Dit-elle outrée.
— Alice Cullen ! Quel âge as-tu ! J'étais pliée de rire, elle en rajouta en me tirant la langue.
— Je ne vois pas du tout où tu veux en venir ! C'est une réplique comme une autre ! Elle se leva, épousseta la terre qu'elle avait mise sur son pantalon.
— Tu sais où ils en sont ? Questionnai-je au passage.
— Tout avance bien, nous allons y arriver... J'y crois! Je le sens que l'on va toucher au but bientôt... Dit-elle évasive et mystérieuse, comme elle peut l'être parfois.
Je fis une moue dubitative ne sachant pas quoi répondre. Elle reparti assez vite, me laissant seule avec mes pensées. Le soleil était à son zénith, il faisait vraiment chaud aujourd'hui, je m'épongeai avec une serviette que m'avait apporté Leah. Elle gérait avec Tanya et Jane le côté administratif avec la production. C'était, je pense, surtout pour calmer tout le monde. Nous étions habitués aux retards et il fallait faire avec les aléas du tournage mais déjà, le décès de Kate allait poser problème et il faudra penser à voir comment nous allions faire. Ce n'était pas le moment d'y penser... Mais il fallait quand même penser à tout... Le tournage pourrait s'arrêter... Tout ça, tout ce que l'on avait créé pouvait disparaître. Et... Je refusai d'abandonner ce que l'on avait construit. Nous avions réussi à englober nos personnalités et je pense que je ne me mouillais pas trop en disant que l'on avait déjà fait un travail formidable. J'étais persuadée que c'était le projet le plus important, le plus intéressant de ma vie ; professionnellement et surtout humainement parlant.
Je souriais dans le vide en repensant à nos derniers mois. Je vivais une aventure extraordinaire, entourée de personnes tout aussi extraordinaires.
— Bella ! Bella ! Viens ! Emmett se précipita vers moi.
— Oui ? Qu'est ce qu'il y a ? Je lâchai le peu de choses que j'avais dans les mains pour le rejoindre.
— On a fini la passerelle, nous pouvons avancer ! Son sourire était communicatif et je lui rendis.
— J'arrive ! Nous courrions vers la grotte pour voir où nous en étions.
— Bella, Emmett t'a prévenu ! Regarde, nous pouvons passer par ici ! M'indiqua Jasper avec un certain empressement.
Je regardai derrière moi, la surface n'était pas si loin puisque l'on n'avait qu'à remonter la passerelle pour regagner l'extérieur. J'étais rassurée, tout avait l'air stable. Je pouvais voir un petit passage en coude. C'était assez sombre, je lançai un bâton lumineux sous le regard de Jasper. Nous le regardions ricocher contre la paroi puis retomber doucement, éclairant sur son passage le sentier. Je plissai les yeux pour essayer de voir ne serait-ce qu'un léger mouvement.
— Tu vois quelque chose ? Chuchota Jasper.
— Non... Et toi ? Dis-je sur le même ton.
— Non... Il faudrait avancer un peu...
— Est-ce que c'est sécurisé ? Quelques uns de nos mouvements faisaient tomber un peu de terre.
— Je vais demander aux secouristes, tu as raison, il ne faut pas prendre de risque... Il commençait à se retourner pour repartir quand soudain je vis une ombre.
— Jasper attend ! Je le retins par le coude.
— Tu as vu quoi ? Il y avait tant d'espoir dans son ton, il lançait des regards partout pour essayer de discerner un mouvement.
— J'ai cru... J'ai cru voir une ombre... Mais je pense que j'ai dû projeter ce que voulais mon inconscient...
— Non attends... Je crois que... OUIII ! Regarde. Il pointa du doigt le « virage » du sentier, une ombre grandissait de plus en plus.
— Il y a quelqu'un ? Je haussai un peu la voix... Les secondes semblèrent des heures avant d'avoir une réponse.
— Bella ? Bella c'est toi ? Répondit une voix faiblement.
— Rosalie ?! Je souris en regardant Jasper, émue d'avoir un contact avec eux.
— Oh Bella - je l'entendis chuchoter, elle devait parler aux autres - . Nous pouvons avancer ?
— Oui, nous allons vous lancer une corde, nous sommes sur la plate-forme, vous pouvez venir !
Jasper s'était retourné pour aller sur la passerelle prévenir les autres, je les entendais farfouiller, parler, s'agiter. Puis soudain, la joie de voir le visage de Rosalie, sortir de la pénombre.
Elle était en contrebas, fatiguée et avec des ecchymoses mais elle ne semblait pas aller trop mal. Elle était accrochée au niveau de la taille par une espèce de corde, Edward était derrière, je libérais tout l'air contenu dans mes poumons, j'étais si soulagée. Il avait une sale tête et il semblait blessé et désorienté. Embry fermait la marche, il était lui aussi amoché, il boitait légèrement.
Je souriais de toute mes dents, ils étaient là. Je me retournai pour dire aux autres que je voyais tout le monde. Des cris de joie se firent entendre derrière moi. Emmett débarqua comme un boulet de canon avec des cordes. Les secouristes consolidaient les liens pour aller chercher Rosalie. Une fois que ce fût fait, Emmett serra Rosalie tendrement dans ses bras. Elle se laissa complètement aller contre son étreinte. Les secouristes étaient en train d'attacher un brancard pour Edward. Je tendis ma main dans le vide, je sais que je ne pouvais pas l'atteindre, mais j'avais besoin de le sentir, j'avais besoin qu'il sache que j'étais là... Il regarda un instant en l'air, vers moi, il sourit de toutes ses dents. Les secouristes l'avaient harnaché dans le brancard et le remontaient doucement, Embry suivait, il était aidé par Jacob.
J'attrapais le poignet d'Edward, instinctivement, en l'accompagnant vers la sortie. Je ressentis des picotements agréables, les mêmes à chaque fois que nos peaux se touchaient. Je n'arrivais pas à enlever mon sourire, ils étaient là. Tous là. Edward s'était évanoui, le contrecoup de tout ça et surtout... Le trop plein des heures, des jours et des douleurs passés au dessous. Je passais mécaniquement mon pouce le long de son poignet, il ne réagit pas mais c'était pour moi primordial de le tenir. C'était peut-être un peu trop intrusif et j'aurai bien le temps de m'excuser plus tard.
Alice et Tanya se précipitèrent dans les bras de Rosalie, puis auprès d'Edward, j'allais leur laisser le temps de se retrouver, ils n'avaient pas besoin de m'avoir dans leur pattes en plus. Puis il fallait les emmener à l'hôpital. Je tournai les talons, mais je sentis une petite résistance, les doigts d'Edward s'étaient refermés doucement sur un bout de ma chemise. C'était faible et tout de suite après, ses doigts desserrèrent leur poigne, sa main retombant doucement le long de son corps. Je rattrapais son poignet pour maintenir sa main dans la mienne. Après tout, il l'avait demandé... Enfin presque. Ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux d'Alice, Tanya et Rosalie qui me lancèrent un regard qui voulait dire « on en parlera plus tard » tout ça enrobé dans un sourire tendre. Je rougissais en mordillant mes lèvres. Les questions viendront... Mais plus tard, pour le moment, je profitais de la chaleur de sa main dans ma paume.
Pov Edward:
Je sentis un petit vent frais, c'était agréable, je regardais autour de moi, j'étais étendu dans l'herbe, dans une clairière précisément, il y avait des petits parterres de fleurs, des violettes ou des crocus, les rayons du soleil réchauffaient mon épiderme, le vent soufflait dans mes cheveux... Je sentais une chaleur dans ma paume, je tournai ma tête pour voir ce que c'était, puis je souris, c'était Isabella, elle était étendue à côté de moi, me tenant la main. Je me sentais si bien, à ma place... Puis soudain j'avais froid, terriblement froid... Et mal... J'ouvris de nouveau les yeux, j'étais dans une grotte humide, il faisait si sombre... J'étais blessé et je n'arrivai pas à bouger. J'allai mourir ici c'était certain. Je fronçais les sourcils, je préférais la clairière...
Puis dans un élan, j'ouvris les yeux complètement, je les refermai instantanément, ébloui par la lumière du jour. Le vent frais venait de la fenêtre, elle était ouverte en grand dans... une chambre que je finis par reconnaître, cela faisait maintenant quelques mois que j'étais ici.
— Salut la marmotte ! Alice m'apporta une tasse de thé, je grommelai pour la forme.
Je me redressai péniblement dans mon lit, qui était certes douillet mais j'avais encore des séquelles, rien de grave, mais c'était douloureux. Mon bras avait retrouvé sa mobilité, je n'étais pas totalement remis mais j'avais quand même la chance d'avoir récupéré après l'accident. Mes côtes me tiraillaient parfois, ce qui me faisait grimacer. Cela faisait maintenant trois mois que j'avais repris mes esprits à l'hôpital tout le monde avait eu peur car j'avais perdu connaissance à la sortie de l'ancienne mine. Jasper m'avait quelque peu obligé à partir dans sa propriété en Thaïlande... J'avais bougonné en décrétant que je pouvais tout à fait venir tourner à Yangon, mais ils avaient tous été catégoriques, c'était non. Alors, pour éviter de me mettre l'équipe à dos... Et aussi parce que j'avais réalisé que j'avais besoin de repos et surtout que j'avais besoin de me soigner... J'avais cédé et était parti pour la Thaïlande, escorté par Tanya et Alice... De vraies vacances !
— Hey p'tite sœur...
— Tu as encore fait des cauchemars ? Me dit-elle inquiète.
— En partie, pour le reste c'était un... rêve plutôt agréable. Je souris dans le vide en me remémorant la clairière et celle qui se trouvait à côté de moi...
— Arg non Edward ! Je n'ai pas besoin d'être au courant de tes rêves... érotiques ! Elle se cachait les yeux en grimaçant, je mis plusieurs minutes avant de comprendre et de grimacer à mon tour.
— Quoi ! Mais pas du tout ! Bafouillai-je. Elle éclata de rire.
— Tu verrais ta tête ! S'amusa Tanya.
— Bha super... La cavalerie est arrivée...
— Cache ta joie ! Alors comme ça tu fais des rêves d'adolescent…
— Arrrf non mais enfin vous avez quel âge ?! Dis-je outré que l'on parle... de ça.
— Et voilà le retour de Edward-je-suis-une-sainte-nitouche. Alice roula des yeux en soupirant.
Tanya et elle rirent de leur plaisanterie, enfin je les soupçonne de plutôt rire de mon embarras.
— Cela fait trois mois que tu fais ta princesse à rester au lit, il faut bien que l'on te reconnecte à la réalité !
— Voyez-vous ça ! Je ne suis pas alité par plaisir ! Grognai-je.
Tanya me prit dans ses bras, je me détendis instantanément.
— Il reste un peu de place pour moi ? Chuchota Alice. Je lui ouvris grand les bras pour un câlin collectif.
— Bon aller c'est fini, on va finir par te faire des nattes et te parler comme une bonne vieille copine ! Plaisanta Tanya, ce qui me fit rire et grommeler, mes côtes se rappelant à mon bon souvenir.
— Comment tu te sens ce matin ? Me demanda sérieusement Alice.
— Je vais bien, je crois que je suis enfin prêt à me bouger !
— Tu sais ce que t'a dit le kiné, tu peux reprendre petit à petit mais surtout il ne faut pas que tu te fatigues...
— Oui Maman Tanya... Marmonnai-je.
— Si tu veux rejoindre Bella... Oh pardon... Le tournage au plus vite, tu dois être en pleine forme !
Je n'étais pas dupe, depuis mon malaise, il avait dû se passer quelque chose pour que les femmes de mon entourage ne manque pas de parler de Bella par ci et Bella par là tout en m'incluant dans la phrase. Je n'avais pas cherché à comprendre, et surtout, je n'étais pas prêt à me battre contre Rosalie, Alice et Tanya, à elles trois réunies, c'était une forme mutante de monstre horrible !
Je me levai en m'étirant doucement, sans forcer sur mes côtes, puis j'avançai vers la salle de bain pour prendre une douche. J'avais encore un peu de mal à me mouvoir, l'impression d'être un robot était encore bien présente. J'observai mon bras, il allait bien mieux, les séances de kiné avaient bien aidé, en plus de la rééducation. Je ne pouvais pas encore faire certains mouvements et je me fatiguais assez vite mais j'étais d'attaque pour reprendre le terrain.
La dernière fois que j'avais vu l'équipe au complet, c'était à l'enterrement de Kate... Nous avions fait quelque chose d'intime, dans les jardins de Jasper, nous avions ensuite allumé des lanternes pour « l'accompagner » peu importe où irait son âme. Je n'étais pas vraiment croyant mais j'aimais penser que notre âme allait quelque part et qu'il était important de respecter les esprits qui nous entourent, je pense que je me rapprochais plus du shintoïsme. La plupart des japonais ne considèrent pas le « shintô » comme une religion mais plutôt comme une croyance basée sur le respect de la nature dans la continuité des cultes et rites ancestraux.
J'appréciais de plus en plus chercher ma sérénité intérieure, chose qui était d'avantage propre au bouddhisme. J'aimais piocher le « bon » dans toutes choses et d'en faire ma philosophie de vie. Et je crois que ça me correspondait bien.
Nous avions tous été chamboulés par la perte de Kate et nous avions réfléchi au futur du projet. Puis finalement, il avait été évident de continuer, pour que tout ce que l'on avait déjà fait ne soit pas perdu et aussi... en sa mémoire. Les images, les photos que nous avions, étaient encore plus importants à nos yeux maintenant. Les autres étaient repartis tourner les dernières images à Yangon et ils avaient aussi visité les marchés de Khong Yaw, Khao Saming et le Jewelry Trade Center à Bangkok.
Ce gratte-ciel est situé dans le quartier des pierres précieuses. Il est considéré comme le plus grand centre de vente, d'approvisionnement et de distribution de bijoux en Asie. Henri et Kennedy travaillaient là bas, à l'Institut Asiatique des Sciences de la Gemmologie et ils donnent régulièrement des cours à l'école de gemmologie. Le centre commercial paraissait tout à fait commun avec ses magasins de vêtements, chaussures et autres accessoires. Mais pour les professionnels, il fallait montrer pattes blanches pour se fournir en pierres précieuses, que ça soit en vrac ou en brut. Pour le reste, il y avait comme tous les centres commerciaux des banques, une aire de restauration, des cafés et autres enseignes. Henri et Kennedy étaient partenaires du projet et c'était peu dire qu'ils pesaient dans la balance. Toutes les décisions passaient par eux et je trouvais ça formidable de pouvoir tourner avec eux. Grâce à leur notoriété, l'équipe aura des images inédites et ils seront au cœur du sujet.
J'étais un peu renfrogné d'être convalescent au point de rater la visite du pays, la Thaïlande a de magnifiques paysages et des endroits que j'aurai voulu montrer aux autres mais j'avais confiance en Jasper qui était devenu un vrai caméléon, il se faufilait aisément partout, et sans ses boucles blondes et son teint pâle, il aurait très bien pu être confondu avec un thaïlandais natif tellement il s'était adapté et avait découvert tous les recoins du pays.
J'avais énormément de respect pour sa faculté d'adaptation, on pouvait le poser n'importe où, quelques mois après, c'était lui qui dirigeait les choses. Alice et lui avaient trouvé un rythme étrange entre Paris et Chanthaburi mais leur couple était tout ce qu'il y avait de plus soudé. Les deux avaient besoin de ne pas sombrer dans la routine et Jasper faisait souvent la navette vers l'Europe pour vérifier les nouveautés, négocier, et faire des prouesses dont seul lui avait le secret.
Je marchais, toujours un peu morose de ne pas « faire partie » des festivités, je me sentais mis à l'écart et je n'appréciais pas ça. C'était loin d'être le cas bien sûr, tous les jours, l'équipe et moi passions des heures à peaufiner nos plans et discuter des prochaines visites. Jasper me tenait au courant et il insistait pour que je prenne part aux décisions, même si j'avais entièrement confiance en son jugement. Ils avaient fini leur expédition par le marché de Chanthaburi qui était connu pour son marché de pierres précieuses. D'ailleurs, les provinces de Chanthaburi et de Trat sont réputées pour leurs saphirs et leurs rubis.
« Il fallait faire attention, ici, l'or travaillé fait partie des bonnes affaires à réaliser en Thaïlande mais il était coutume de faire attention au degré de raffinement, au travail à effectuer et à la pureté de l'alliage. La plupart des joailliers thaïlandais proposeront des bijoux en or 14, 18 et 24 carats sachant qu'en France par exemple, le 18 carats, le tirage universel, est la norme alors que les asiatiques préfèrent le 24 carats, qui est extrêmement pur mais qui a l'inconvénient d'être beaucoup plus malléable que les autres. Mais il n'est pas adapté pour les bagues par exemple. Il existe aussi l'or à 19 carats enfin 19,2, ce tirage est quasiment exclusivement utilisé au Portugal, si bien que dans le métier, on l'appelle « l'or du Portugal ». L'or de 14 carats est quant à lui utilisé en Allemagne et dans les pays slaves, ce qui rend les bijoux légèrement plus démocratiques que ceux en 18 carats.
Quant à la couleur de l'or, il y en avait généralement trois, l'or rose qui est fait en ajoutant ou en augmentant la teneur en cuivre dans l'alliage de l'or, l'or vert en ajoutant plus de zinc et d'argent et enfin l'or blanc qui était obtenue en ajoutant du nickel, ce qui est aujourd'hui interdit en Europe et qui est remplacé par du palladium. En Thaïlande, ils utilisent une unité spéciales pour décrire le poids de l'or : 1,937 Baht thaïlandais correspond à 1 gramme d'or 24 k (Carats). »
J'écrivais mes notes dans un mail, pour qu'elles servent à Isabella, je pense qu'elle était au courant de tout cela... mais cela me permettait d'avoir un lien... même écrit avec elle. Isabella m'avait répondu professionnellement, du genre « merci pour ces précisions qui me sont utiles ». J'avais espéré avoir un peu plus de dialogues mais rien que ça, ça me suffisait.
Je tournai comme un lion en cage, demain, ils allaient revenir et nous pourrions, après quelques jours de repos, repartir vers une autre destination. Je n'avais pas prévu que la visite de la Thaïlande se fasse dans ces conditions mais j'étais content du résultat.
Après avoir mangé un repas rapide composé de fruits, je m'endormis rapidement. J'espérais retrouver dans mes songes, ce qui était devenu ma clairière.
Chapitre terminé, ce qui veut dire qu'Edward et les autres vont pouvoir avoir un peu de répit Je ne suis pas sadique haha. Prochain chapitre, emportez avec vous votre bonne humeur, votre curiosité et vous serez en condition pour le voyage !
Prenons le temps d'apprécier les bonnes choses, les bons moments et divertissons nous ! Si cela peut contribuer à vous changer les idées, j'en suis ravie !
Pardonnez-moi s'il reste des fautes, mes yeux se font vieux et malgré l'Aide Divine, je ne suis toujours pas WonderWoman
A très bientôt.
