Bonne année ! Bonne santé ! Piiiiouff ! L'année aura été… mouvementée, on va dire. Mais bon, 2021 est là, c'est l'occasion pour partir sur un bon pied avec de superbes résolutions !
Sur ce, vous savez comment ça se passe, on passe aux reviews.
lala : Nous y sommes.
Lun'Art : Merci, à toi aussi. Heureuse de voir que tu es toujours dans le coin / J'attendrais tes reviews, tkt. / Lupin ne va pas disparaître par magie après l'année trois pour revenir dans le cinq sans qu'on sache le pourquoi du comment.
Kathelen : Je t'aurais bien dit que ça aurait été avec plaisir, mais les voles risques d'être quelque peu compliquer, sans compter que j'ai deux trois trucs de mon côté, comme par exemple, trouver enfin un autre appart. Meh, nous verrons bien. / Sherlock fait parti de la culture, comment le louper./ Mais j'aime teaser. Tout comme j'aime les Cliffhanger. / Merci pour la remarque, j'ai pas fait gaffe, et pourtant, je sais la différence. Peut-être que je veux déjà envoyer Harry en maison de retraite./ Haruta est la plus adorable (après Ace) dans les commandants des Shirohige./ Je ne sais pas… ou peut-être que je sais et que je ne dirais rien sur le rêve de Harry *niark niark niark*/ On prend pas un D. pour un con. Tout simplement.
Morgane93 : Harry a vu pire que cet entraînement, ne t'en fait pas. Notamment Gordon. / Le chien… eh bien, on va voir ce qu'il en est aujourd'hui./ Je ne rends pas justice au manga. Surtout que dedans, Ace c'est « coucou, je suis un gars ultra important pour le héros, donc, pour le motiver à devenir plus fort, je vais mourir pour lui sauver la vie quand lui-même voulait sauver la mienne. » Tout ce que je fais d'Ace, ce sont des petits trucs glanés et beaucoup d'impro et de fantasme.
TheSepticPuppet : Mais elle t'attendait pourtant ! Comment as-tu pu la louper !
sebferga : toujours un plaisir l'ami.
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Cette nuit-là, personne ne dormit dans la tour de Gryffondor. Les élèves savaient que le château était à nouveau fouillé et tout le monde resta éveillé dans la salle commune, en attendant de savoir si Black avait été capturé. Le professeur McGonagall revint à l'aube pour leur dire qu'il avait réussi, une fois encore, à s'échapper. Pire que tout, elle était singulièrement secouée par les accusations et les paroles de Harry qui avait un don incontestable pour mettre un bon coup de pied dans la fourmilière. Le jeune Portgas ne réapparut d'ailleurs que le lendemain matin en arrivant au petit déjeuner avec les Serpentard, discutant avec animation avec Drago, Théo et Blaise.
Les mesures de sécurité furent renforcées dans toute l'école. Le professeur Flitwick ensorcela la porte d'entrée à l'aide d'une grande photo de Sirius Black pour qu'elle puisse le reconnaître et rester solidement fermée à son approche, ce qui réduirait les chances que Black ne l'utilise pour revenir. Rusard arpentait les couloirs en bouchant systématiquement les fissures, lézardes et autres trous de souris (comme si le fugitif pouvait passer par des ouvertures de ce genre…). Le chevalier du Catogan avait été renvoyé. Son portrait avait été accroché dans un couloir isolé du sixième étage où il ne ferait de misère à personne, laissant Izou et Haruta seuls maîtres de l'entrée des Gryffondor. Les deux pirates avaient d'ailleurs demandé un enchantement spécial sur leur cadre, pour qu'ils puissent se défendre si jamais Black parvenait jusqu'à eux. Désormais, la moindre balle qu'ils tireraient sortirait de la peinture et toucherait leur cible. Comme Izou le montra en dégommant une fiole vide à l'autre bout du couloir, le criminel n'aurait pas le temps d'approcher qu'il serait déjà une passoire.
Harry avait remarqué cependant que la statue de la sorcière borgne, au deuxième étage, n'était pas gardée. Fred et George devaient avoir raison de penser qu'ils étaient les seuls – avec désormais Harry, Neville, Luna, Drago, Thatch et Hermione – à connaître l'existence du passage secret qu'elle dissimulait.
Le garçon était resté derrière en cours de Soins aux Créatures Magiques pour pouvoir en parler à son oncle, en conversant avec lui en japonais pour un minimum d'intimité, et celui-ci secoua la tête.
-/Il connait le passage secret mais il n'est pas passé par là. Il utilise la Cabane Hurlante pour faire le va-et-vient entre Pré-au-Lard et Poudlard/.
Le D. se demanda où émergeait le passage secret en question avant de voir le regard de son oncle sur l'arbre le plus violent du parc qui venait d'éjecter un pauvre oiseau chanteur de ses branches.
- /Le Saule Cogneur ?/
- Hm.
-/Si tu sais tout ça et que tu n'as pas réclamé sa récompense…/
- /… C'est un innocent qui a fait aveuglément confiance à un de ses amis. Il était un leurre. Le vrai traître est dans la nature. S'il en a après Ronald, c'est à cause de son rat. Tu me confirmes que l'animal en question est bien amputé d'un doigt ?/
- /Animagus ?/
-/Exactement./
- /Moi qui pensais que c'était parce que la bestiole passait son temps à dormir et manger qu'il avait survécu aussi longtemps. Le rat a quitté le navire depuis que Pattenrond a volé la liste à la pauvre gamine./
- /Hermione sait que son chat est complice de Black ?/
- /Elle en ferait une attaque !/
Le duo eut un rire alors en marchant ensemble pour retourner au château.
- /T'as eu une sacrée réaction, quand même, hier soir/ pointa Thatch.
Harry grimaça, pas très fier de lui.
- /S'il était pas plus grand que moi, j'aurais planté un innocent dont le seul crime est d'empester le chien mouillé./
- /Il avait juste deux estafilades et une belle morsure sur la main. Bon, j'admets avoir rajouté un coquard derrière pour lui faire comprendre de ne plus s'aventurer dans le château. Je suis vraiment pas le genre de personne qu'il faut réveiller en sursaut. Surtout quand c'est pour apprendre que mon unique neveu est peut-être en danger. J'espère pour ses fesses qu'il va garder ses distances un moment./
- /Il aura eu le mérite de me donner une excuse parfaite pour remuer le château./
L'oncle et le neveu s'arrêtèrent au milieu du parc pour regarder l'immense école avec un soupir las.
- /Dumbledore est attaché à son poste. Comment ne pas le comprendre quand on sait qu'il a la main sur l'éducation des jeunes sorciers de demain. Sans parler de la réputation qui en prendra un coup, tout le monde fait son possible pour que le Ministre garde son nez hors des affaires de l'école. Tu as posé des questions devant tous les Gryffondor à la directrice adjointe. On te demandera si tu as eu tes réponses et quand ils sauront que non, ça va jaser. C'est une bombe à retardement. Le tout est de savoir quand et comment ça va exploser./
- /Tu me laisseras te prendre du pop-corn ?/
-/Avec graaaaand plaisir, kabu. Je me marre déjà devant le comportement de la vaste majorité de mes collègues à ton sujet. Ils se tortillent comme s'ils avaient le string qui…/
- /Tonton ! T'y mets pas ! Maman m'a assez traumatisé !/
- /Le fait est qu'ils continuent de te prendre pour un garçon fragile, alors que tu es fort, kabu./
- /Je suis un Portgas./
- /Oh, plus que ça./
Thatch fit face à son neveu avec un sourire.
- /T'es plus qu'un Portgas. T'es un Shirohige. Et je sais qu'Oyaji serait extrêmement fier de savoir qu'il a un petit-fils dans ton genre./
Harry se racla la gorge et baissa la tête en disant qu'il avait du travail à faire, avant de prendre la fuite.
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En une nuit, Ronald était devenu une célébrité. Pour la première fois de sa vie, on lui accordait de l'attention et, de toute évidence, il en était enchanté. Bien qu'il fût encore secoué par ce qui venait de se passer, il prenait grand plaisir à raconter l'histoire à quiconque le lui demandait, avec un grand luxe de détails.
Enfin, sa version des faits, mais Harry n'en avait rien à foutre.
Vu qu'il faisait la gueule au professeur de Métamorphose qui était clairement dans ses petits souliers, il devait travailler seul sur son projet de devenir Animagus. Au moins, Lupin eut le mérite de s'excuser en fin de cours de ne pas avoir dit à Harry que Black était son parrain. Le garçon lui avait pardonné parce qu'il ne le regardait pas comme s'il allait mourir d'une minute à l'autre suite à un énorme choc et aussi parce qu'il était normal qu'il ne veuille pas parler d'un ami qui s'avérait être un traître. Ah, et il y avait aussi le fait qu'il n'avait pas abordé le sujet des Potter sans que le garçon s'y aventure d'abord, donc, aucune chance qu'il lui annonce qui était son parrain.
En remerciement pour ses excuses, Harry lui avait fait une innocente fleur :
- Je me demande vraiment pourquoi Black en avait après Ronald. C'est vrai quoi ! C'est pas une lumière, mais il a assez d'instinct de survie pour ne pas chercher volontairement un assassin en cavale. Sans compter qu'à part une vieille baguette magique, le seul truc de valeur qu'il ait, c'est un vieux rat qui pèle, qui a la peau sur les os et un doigt en moins à une patte avant.
- Un rat ? avait répété Lupin en fronçant les sourcils.
- Ouais ! Croûtard. Jusqu'à cet été, il était gras, bien dodu, mais depuis le retour d'Égypte des Weasley, il dépérit. Je crois bien que ça fait plus de douze ans qu'il est dans la famille. J'ai dû interdire à Mangetsu, mon chat, de le manger. J'ai pas envie qu'elle tombe malade à cause d'un rat en fin de vie.
- Les Weasley sont parti quand en Égypte, vous le savez ?
- Mi-juillet, je crois. C'était à la Une de la Gazette qu'ils avaient gagné à la loterie et qu'ils allaient rendre visite à un de leur fils qui bosse pour Gringotts. Y'avait une photo de famille sur la première page, on voyait tout le monde devant des pyramides. Je crois qu'il y avait Croûtard, et Errol et Hermès, les hiboux de la famille. C'était deux trois jours avant l'évasion de Black, si je me souviens bien. M'enfin, c'est pas tout, mais j'ai d'autres cours. Bonne journée professeur !
Et Harry s'en était allé en sifflotant.
Plus tard, Haruta lui avait dit en riant que le pauvre Lupin était tout retourné !
En parlant d'elle, les nouveaux gardiens de la tour de Gryffondor n'avaient pas vendu la malheureuse première année qui avait fait une liste des mots de passe, malgré tous les efforts de McGonagall pour les faire parler. Pendant un instant, la directrice de maison avait cru que c'était Neville qui avait fait une liste, mais le garçon n'était plus un empoté de première comme quand il était arrivé à Poudlard, et sans lever le nez de son livre de Runes, il avait récité la majorité des mots de passe inventés par Catogan, et lui avait recommandé de trouver une explication sur pourquoi Black en avait après Ronald au lieu de chercher la petite bête. Le garçon avait accepté sa retenue pour insolence sans sourciller.
Et pour bien insister, Ace et Molly Weasley étaient venues pousser une beuglante en personne sur Dumbledore et McGonagall. Elles avaient beau avoir une carrure différente, elles criaient tout aussi fort l'une que l'autre. Dobby était resté en retrait derrière Ace, essayant de calmer Mangetsu qui était du voyage, lui-même déjà bien habitué au sale caractère de la Portgas. Les deux mères étaient restées le temps de s'assurer que leurs progénitures allaient bien, avant de repartir, laissant le corps enseignant avec les oreilles encore bien sifflante.
Ronald avait tiré la gueule en voyant le retour du fauve, mais Harry lui avait dit qu'au moins, le chat servirait d'alarme si Black réussissait à venir jusqu'à eux et qu'elle était innocente dans la fuite de Croûtard. La vérité était surtout que Mangetsu avait la mission de retrouver le rat en question.
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Harry descendit dans le hall en se massant ses épaules endolories pour attendre le retour de Drago, Neville et Hermione de Pré-au-lard. Il soupira quand il sentit Luna lui sauter sur le dos en cours de route mais se contenta d'arranger la position de la fillette en reprenant son chemin.
Juste à temps pour voir une Hermione furieuse administrant une claque monumentale à Drago au beau milieu du hall.
- Raconte pas de bêtises, Malefoy ! gronda-t-elle, l'air superbement indignée.
Drago se massa la joue, sous le choc de la baffe qu'il venait de recevoir.
- On a loupé quoi ? demanda Luna en appuyant sa tête sur le sommet du crâne de Harry.
Neville jeta un regard amusé au duo, avant de répondre :
- Drago a dit qu'il regrettait que tu aies interrompu Black quand il était sur le point de tuer Ronald et Hermione lui a dit qu'il devrait avoir honte de dire une chose pareille. La baffe, c'est parce que monsieur Malefoy a sous-entendu qu'elle en pince pour Ronald.
- Tu veux mes lunettes, Malefoy, elles sont dans ma poche ! se moqua Harry en levant la voix.
- Qu'est-ce que tu racontes comme bêtises ? demanda Drago en se massant la joue.
Hermine adressa un regard noir à Harry, mais celui-ci se retenait de rire avec Neville. Luna, par contre, ne s'en privait pas.
- En attendant, tu sauras que quand tu souhaites la mort de quelqu'un, faut le faire quand on est en tête à tête avec soi-même, ou alors avec des gens moins faciles à offenser que notre chère Hermione, recommanda le noiraud avec un sourire.
- Tu sais que ton comportement fait qu'un quart de l'école pense que tu vas devenir le prochain mage noir ? lui dit la Serdaigle. Il y a quelques années supérieures de Serdaigle qui m'ont dit de ne pas être ton amie à cause de ça.
- Et à ces gens-là, je leur dis que le tout premier sort qu'on apprend en arrivant à l'école est largement suffisant pour tuer quelqu'un. Peu importe mon mode de fonctionnement et ma morale bien à moi, sans parler des circonstances, je n'en reste pas moins un être pensant, ce qui fait qu'on me doit le respect, comme tout le monde. Si je tourne mal, ainsi soit-il. De toute façon, j'ai de moins en moins envie de rester par ici. J'ai entendu parler d'une ravissante mangrove où je pourrais me dorer la pilule pour le restant de mes jours !
- Tu as conscience qu'on se fait du souci pour toi ? demanda Hermione en fronçant les sourcils.
- Cela a autant de sens que d'en vouloir à la pluie de mouiller. Tu te fais des cheveux blancs pour rien. Je suis touché par ton inquiétude, mais comme tu l'as vu, c'est une histoire de famille. Je préfère me salir les mains pour offrir une chance à ceux qui n'en n'ont pas eu, plutôt que de courber l'échine devant les hypocrites qui nous gouvernent. J'ai choisi ma route, je ne force personne à la prendre avec moi, tout comme ma mère a tout fait pour m'en tenir éloigné envers et contre tout. Je te demande pas de me féliciter pour ça, mais au moins de respecter mon opinion, Hermione, sans me jeter la pierre sans raison. Vu que tu as décidé de travailler à mi-temps au bar de maman, prends plus de temps pour observer ceux qui te font peur. Mets la lumière sur eux pour voir qui ils sont vraiment et dis-moi ensuite que j'ai tort de vouloir les aider à ma façon.
Harry laissa Luna descendre de son dos.
- Laissons-là ce sujet. C'est l'heure du dîner, et je sais pas pour vous, mais moi, j'ai une faim de loup.
Et le sujet ne fut plus abordé.
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La seule chose remarquable aux environs de Pâques, outre que Hermione claqua la porte au cours de Divination, fut le dernier match de la saison. Les Gryffondor avaient une opportunité d'arracher une victoire, mais les Poufsouffle étaient coriaces si on prenait en compte Cédric Diggory, un garçon de cinquième année, qui était à leur tête. Il y avait une telle tension dans la salle commune qu'il était impossible de se concentrer sur quoique ce soit. En ayant assez qu'on exige de lui qu'il vienne au match alors qu'il n'en avait pas envie, Harry avait fini par monter dans le dortoir. Assis à la fenêtre ouverte, une jambe dans le vide, il avait regardé le parc silencieux éclairé par la lune. S'il n'y avait pas eu autant de monde dans la salle commune, il aurait bien sorti sa cape d'invisibilité pour aller faire un tour dehors et profiter de ce calme. Et ce n'était pas comme si Izou ou Haruta allaient râler pour ça, maintenant qu'on était certain qu'il n'était pas en danger.
L'attention de l'adolescent fut attirée par quelque chose qui bougea à la lueur de la lune, à la lisière de la forêt, pas loin des fenêtres lumineuses de la cabane de Hagrid. Il plissa les yeux et se résigna à aller chercher ses lunettes pour mieux voir. Ainsi, il revint à son perchoir et se força à discerner ce qui pouvait bien se balader par là-bas. Certainement pas un Sombral, ils ne venaient pas en lisière de ce que son oncle lui avait dit. Et ce n'était pas assez grand. Un soupir d'exaspération lui échappa des lèvres quand il reconnut la queue touffue de Pattenrond et la posture hautaine de Mangetsu.
Et aussi dingue que celapuisse paraître, les deux chats étaient en compagnie d'un grand chien, de chasse certainement, mais qui était si hirsute qu'il ne pouvait être que sauvage.
- /Mangetsu ! Traîne pas avec lui, maman te scalpera si tu reviens avec des puces à la maison !/ appela le D. en forçant sur sa voix pour être entendu.
Le chat dut le percevoir vu qu'il se dépêcha de détaler vers le château.
- Ce que j'ai dit à Mangetsu est valable pour toi, Pattenrond ! Si t'as des puces, Hermione ne sera pas contente ! C'est à toi de voir !
Le mini-tigre sembla penser que la colère de la sorcière était une chose à ne pas provoquer parce qu'il suivit l'autre félin dans la demi-seconde suivante. Le chien les laissa faire, assis immobile sur son train arrière.
- J'ai rien contre toi, mec, mais rien me dit que t'es pas infesté de puces ou de saloperies. Alors, prends-toi un bon bain, et on en reparlera !
Contre toute attente, le chien aboya. Un aboiement rauque qui fit penser à un rire à Harry. Il secoua la tête, souhaita bonne nuit au chien, avant de refermer sa fenêtre. Il alla se coucher en soupirant tout en reposant ses lunettes sur sa table de chevet. Il commençait à s'endormir quand la porte du dortoir s'ouvrit doucement en grinçant, suivi d'un poids familier sur son lit, qui s'avança doucement jusqu'à son visage.
-/T'as des puces ?/ demanda l'adolescent en tendant sa main vers l'intruse.
Le félin se contenta de lui léchouiller doucement les doigts.
-/Bon alors ça va, tu peux me faire le bisou./
Mangetsu passa par-dessus son bras et vint le renifler le visage et le nez, avant de s'installer confortablement dans le creux de son bras. En souriant, l'adolescent se tourna sur le côté pour passer son autre main sous le ventre chaud du chat et ferma les yeux.
- Oyasumi nasai, Mangetsu-nee-chan.
Le chat se mit à ronronner en réponse.
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Il s'avéra malheureusement que Ginny Weasley ne faisait pas le poids contre Cédric Diggory. Gryffondor décrocha la seconde place, derrière Serpentard. Le temps fut néanmoins clément à l'approche de Juin, comme pour les consoler de cette défaite. Le ciel se dégageait, la température montait en flèche, ne donnant qu'une envie : s'allonger dans l'herbe et dormir.
Mais c'était malheureusement impossible. Les examens étaient imminents et, au lieu de paresser au soleil, tout le monde était forcé de rester dans le château à se concentrer sur de gros volumes, sans céder aux appels de la brise printanière qui s'insinuait par les fenêtres. Même Fred et George avaient été surpris à travailler, chose qui relevait du miracle. Ils devaient passer leur BUSE (Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire). Percy, lui, préparait son ASPIC (Accumulation de Sorcellerie Particulièrement Intensive et Contraignante), le plus haut diplôme délivré à Poudlard. Comme il avait l'intention d'entrer au ministère de la Magie, il lui fallait figurer en tête du classement. Il devenait donc de plus en plus irritable et distribuait de sévères punitions à quiconque troublait la tranquillité de la salle commune. La seule personne qui semblait encore plus anxieuse que Percy, c'était Hermione. Honnêtement, les ambitions de Percy n'impressionnaient guère le D. qui lui exprima clairement son opinion sur les politiciens et lui souhaita de ne pas finir comme eux. Vu que cela faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu l'absence de tact du garçon à l'œuvre, le rouquin en resta stupéfait, permettant à Harry d'en réchapper indemne. Surtout qu'il avait bien assez de travail comme ça. Hermione échappa à quelques explications, quand elle dut dire comment elle comptait faire pour passer Arithmancie en même temps que Métamorphose ou Sortilège pendant Etudes des Moldues, en réussissant à noyer le poisson.
Pendant la semaine des examens, le château connut un silence inhabituel. Le lundi, les troisièmes années avaient le teint grisâtre en sortant de l'épreuve de Métamorphose. Parmi les exercices imposés, ils avaient dû changer une théière en tortue et Hermione exaspéra tout le monde en se plaignant que la sienne avait l'air d'une tortue marine, alors qu'il aurait fallu faire une tortue terrestre, alors que Harry se demandait si McGonagall lui en voudrait d'avoir encombré sa table avec une tortue des Galápagos.
Après un rapide déjeuner, ils passèrent l'épreuve de Sortilège. Hermione avait eu raison quand elle leur avait dit durant leurs révisions le programme de Sortilège : le professeur Flitwick avait choisi pour sujet les sortilèges d'Allégresse. Neville avait été si nerveux qu'il avait eu la main trop lourde dans son sortilège et Dean avait peu apprécié d'être victime d'un fou rire pendant l'épreuve.
Lorsqu'ils eurent dîné, les élèves se précipitèrent dans leur salle commune respective, non pas pour se reposer, mais pour réviser les épreuves du lendemain.
Tout le monde en voulut à Thatch qui il leur demanda comment s'occuper des salamandres, alors qu'ils commencaient avec son épreuve. Il faisait chaud, alors, cela ne serait certainement pas une épreuve rafraichissante.
L'après-midi, Harry fut assez content du résultat de son philtre de confusion, se demandant déjà comment l'utiliser.
- Les potions restent ici, monsieur Portgas, chassez cette stupide idée et ce sourire tout aussi stupide de votre crâne, avait averti le professeur Rogue en voyant le trop grand intérêt du garçon pour sa potion.
Le jeune Portgas avait donc quitté l'épreuve en boudant.
A minuit, ce fut l'examen d'astronomie, au sommet de la plus haute tour ; l'épreuve d'Histoire de la magie eut lieu le mercredi matin et le D. griffonna tout ce qu'il avait retenu de la chasse aux sorcières du Moyen Âge, mais il aurait de très loin préféré être à la plage que dans cette salle de classe étouffante. Le mercredi après-midi, les épreuves de Botanique se déroulèrent dans les serres sous une chaleur cuisante ; les élèves revinrent ensuite dans la salle commune, la nuque brûlée par le soleil, songeant avec envie qu'à cette même heure le lendemain tout serait enfin terminé, pendant que l'irréductible Portgas (qui avait déjà commencé à bronzer) se moquait d'eux en les traitant de petites natures. Cela intéressa grandement Izou et Haruta qui se taquinèrent eux aussi gentiment des élèves qui se plaignaient de la chaleur.
L'avant-dernier examen eut lieu le jeudi matin. C'était celui de Défense contre les Forces du Mal. Le professeur Lupin leur avait préparé l'épreuve la plus originale qu'ils aient jamais eue à passer : une sorte de course d'obstacles en plein air, au cours de laquelle ils durent traverser une mare profonde où se cachaient des Strangulots, parcourir des ornières pleines de Chaporouges, se frayer un chemin dans un marécage sans prêter attention aux indications trompeuses des Pitiponks, puis pénétrer dans une vieille malle où les attendait un nouvel Épouvantard.
- Excellent, murmura Lupin lorsque Harry fut ressorti de la malle avec un grand signe victorieux et pas la moindre goutte de sang sur le sourcil. Vingt sur vingt.
Ravi de son succès, Harry resta sur place pour assister aux parcours de ses amis. Neville fut excellent jusqu'au moment où un Pitiponk parvint à l'entraîner au milieu du marécage dans lequel il s'enfonça jusqu'à la taille. Hermione, après avoir tout réussi à la perfection, entra dans la malle qui contenait l'Épouvantard. Une minute plus tard, elle bondit au-dehors en poussant un hurlement.
- Hermione ! s'exclama Lupin, surpris. Que se passe-t-il ?
- Le p-p-professeur McGonagall ! haleta-t-elle en montrant la malle. El... elle a dit que j'avais tout raté !
Il fallut un certain temps pour la calmer. Quand elle eut enfin retrouvé ses esprits, elle retourna au château avec Harry et Neville, discutant de l'épreuve de Runes qui les attendait. Ils s'immobilisèrent devant un visiteur inattendu.
Vêtu de son habituelle cape à rayures, Cornélius Fudge transpirait légèrement, le regard fixé sur le parc, il semblait attendre sur les marches du château. Il sursauta en reconnaissant Harry.
- Bonjour, Harry, lança-t-il. J'imagine que tu viens de passer un examen ? C'est presque fini ?
Le visage fermé, les yeux emplis de haine, Harry lui rappela qu'il ne lui avait toujours pas donné l'autorisation de l'appeler par son prénom.
- C'est maintenant que vous bougez votre cul ? Un mois après les faits ? On vous a élu pour quel genre de promesse creuse ? attaqua immédiatement le D.
- Allons, mon garçon…
Harry chassa la main qui voulut se poser sur son épaule.
- Je vous dirais la même chose qu'à Dumbledore, monsieur le Ministre. Je ne suis pas votre garçon, mais celui de ma mère. Pour vous, c'est monsieur Portgas. Qu'est-ce que vous foutez ici ?
- Eh bien, je viens voir où en est l'affaire de Sirius Black.
- Oh, vous venez avec des réponses ! s'exclama joyeusement Neville. On saura enfin pourquoi tout le monde a caché à Harry que c'est son parrain qui est en cavale ! Ou pourquoi on est persuadé que c'est lui qui va être assassiné quand cet homme a eu de l'intérêt pour Ronald Weasley !
- Je ne vois pas… commença Fudge.
- Et c'est dans le ministère de ce genre de personnage que Percy veut travailler ? Eh ben, il en a de l'ambition ! se moqua Harry.
- Venez les garçons, on doit se préparer pour l'épreuve de Runes de tout à l'heure, ne perdons pas notre temps avec cet homme, marmonna Hermione en tirant les garçons avec elle en jetant un regard empli de dégoût à Fudge qui virait lentement au rouge.
Ils se dépêchèrent d'aller manger pour ne pas être rappelés, bien que la présence de Izou dans le hall à fumer son kiseru disait que ça parviendrait rapidement à d'autres oreilles.
- Et c'est moi qu'on accuse de foutre la merde ? Vous m'avez bien aidé sur ce coup-là, pointa Harry en se servant un verre de jus de citrouille
Neville haussa des épaules pendant que Hermione en face d'eux prenait une belle couleur pivoine.
- C'était satisfaisant ! sourit l'héritier Londubat en se servant de la tarte.
- Tu m'as corrompue, Portgas D. Harry ! bougonna Hermione.
- Avec plaisir !
Il se protégea de ses bras en riant quand Hermione lui balança sa serviette de table à la figure.
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Neville échangea un regard avec Hermione en voyant que Harry faisait courir ses doigts sur la table, agitant une de ses jambes nerveusement, tout en jetant des regards vers le portrait, quelques minutes après la fin de leur dernière épreuve.
- T'as envie de faire une connerie, Portgas, devina Neville.
Le D. leva vers lui ses grands yeux innocents.
- On te connait trop bien pour ne pas se faire prendre par ton air. Accouche.
- Je suis… curieux.
- De quoi donc ? demanda Hermione.
- De ce que veut réellement le Ministre pour enfin venir à Poudlard après ce qu'il s'est passé. C'est vrai après tout. Il est seul, sans escorte, pas qu'on ait vu les Aurors depuis le début de cette affaire, m'enfin. Je sais pas, ça vous intrigue pas ?
- Tu veux l'espionner ? devina son ami.
- J'ai une cape, ça peut aider.
Hermione allait faire un commentaire quand Ronald vint à leur rencontre dans leur coin de la salle commune, les oreilles rouges d'embarras.
- Nanda ? lui demanda Portgas en se laissant aller en arrière dans son siège les bras croisés.
- Je voulais m'excuser. Auprès de Granger et toi, marmonna le rouquin avec un regard fuyant. Je… j'ai accusé vos chats à tort au sujet de Croûtard. Hagrid vient de m'envoyer un mot disant qu'il l'avait retrouvé.
- Tu es pardonné, assura Hermione. C'est un soulagement.
- Et si on allait le chercher ensemble ? proposa le D. Comme ça, on est certain qu'il parviendra en un seul morceau jusqu'à la tour ! Si tu dois faire attention que ton rat ne prenne pas la fuite, tu auras besoin d'aide pour résister aux assauts de Pattenrond et Mangetsu.
Neville et Hermione échangèrent un regard, pas dupe de l'intérêt étrange de leur ami pour un simple rat.
- Mais c'est bientôt le couvre-feu, le tableau ne nous laissera jamais sortir ! protesta Ron.
- On sera revenu à temps, assura Harry. Et tu crois que tes frères font comment ? Viens, allons chercher ton rat, avant qu'il ne disparaisse !
Harry se leva pour prendre Ron par le bras. Ses amis se levèrent aussi à sa grande surprise.
- Moi aussi j'ai envie d'une balade ! J'aime bien Hagrid ! annonça Neville en faisant les gros yeux à Harry.
- Et Pattenrond est mon chat, pointa la demoiselle en croisant les bras sur sa poitrine.
Le D. cligna des yeux puis eut un sourire féroce avant de marcher à grand pas vers le tableau. Izou lisait le journal, appuyé au bastingage, alors que Haruta était dans la construction d'un château de carte… qui s'effondra dans l'ouverture du tableau.
- Alors, là, je dis non ! protesta-t-elle. Six fois qu'il s'effondre déjà !
- Que veux-tu, tu n'as pas le talent pour ça, se moqua son frère sans lever le nez de sa lecture.
La femme allait tirer son arme quand Harry se racla la gorge, attirant son attention.
- Ne, 'ba-san… tu pourrais me rendre service, s'il te plaît ? demanda innocemment leur neveu.
- Je vous ai pas vus depuis le repas de midi, donc, je veux rien savoir, marmonna le pirate androgyne avec indifférence.
- Iz' dira rien ! Dis-moi ce que t'as en tête, petit filou ! sourit largement Haruta en s'accroupissant au niveau de son neveu avec un sourire bien trop large pour ne pas faire peur.
- La nuit est belle, c'est la fin des exams, il fait bon en plus. Sans compter que Ronald a retrouvé son rat chez le garde-chasse. C'est une belle occasion pour sortir, mais y'a ce truc qu'ils appellent le couvre-feu, raconta Harry en faisant tourner innocemment l'alliance de Lily à son cou entre ses doigts pendant qu'il parlait.
- Oui, je comprends parfaitement. C'est bien de se dégourdir les jambes, approuva la pirate en hochant sérieusement la tête.
- Vous êtes un mauvais exemple, constata Hermione.
- Je suis la dernière à dire que je suis une sainte. Mais au moins, j'ai fait mon service militaire ! Colonel Haruta, ça en jetait quand même.
- Tu préfères pas Commandante ? demanda Izou toujours dans son papier.
- Largement, ça n'a pas la même valeur ni signification sentimentale.
Haruta frappa dans ses mains, toujours souriante.
- On décolle ?
- On vous suit !
Haruta se jeta hors de son portrait vers un autre, guidant les quatre jeunes dans les couloirs, faisant esquiver aisément aux enfants les rondes de professeurs et de fantômes. Dans le hall d'entrée, elle s'arrêta en leur faisant signe de ne pas bouger de l'angle du couloir. Ils entendirent deux personnes courir à travers le hall et une porte claquer.
- Il est quelle heure, que je sache quand appeler un professeur en cas de souci ? demanda Haruta.
Neville arrangea sa montre à son poignet.
- Neuf heure moins cinq.
- Vous avez jusqu'à dix heures. La voie est libre, bonne balade.
Les quatre jeunes filèrent au travers du hall pour rejoindre le parc, descendant les marches jusqu'à la pelouse. Le soleil se couchait déjà derrière la forêt interdite, entourant d'un liseré d'or les plus hautes branches des arbres. Ils traversèrent le parc presque en courant et allèrent rejoindre la hutte du garde-chasse qui fut très surpris de les voir là. Il allait protester, leur demandait de retourner au château, après tout, il y avait un tueur fou dehors qui en avait après Harry, mais Neville lui coupa l'herbe sous les pieds en disant qu'ils seraient rentrés avant le couvre-feu.
- D'accord, mais pas longtemps, le professeur Dumbledore et le ministre Fudge veulent me voir pour ratisser la Forêt interdite. Je la connais mieux que personne, alors, je vais pouvoir les aider.
La fierté évidente de l'immense homme faisait plaisir à voir.
- Ce doit être génial de rendre service ainsi, félicita Hermione avec un doux sourire.
- Vous voulez du thé ?
- Pourquoi pas, accepta Neville en voyant que Harry avait l'air de chercher quelque chose des yeux.
- Ah, Hermione, c'est bien ça ?
- C'est exact.
- J'ai un pot de lait vide dans mon placard, tu veux bien le donner à Ron, s'il te plaît, pendant que je prépare le thé ?
Perplexe, la fille se leva et alla fouiller le placard que l'homme lui montra du doigt pendant qu'il préparait le thé.
- Tu connais un sortilège qui force un Animagus à reprendre forme humaine ? chuchota entre ses dents Harry à l'oreille de Neville alors qu'ils s'asseyaient autour de la table du garde-chasse.
- Hermione peut-être, mais pas moi. Pourquoi ? demanda son ami.
Avant qu'il n'ait pu avoir de réponse, Hagrid leur servait le thé avec des caramels gros comme un poing.
- Tu trouves ? demanda le garde-chasse à Hermione.
- Je l'ai ! annonça la demoiselle en revenant toute souriante vers la table. Ronald, tends tes mains.
- Pourquoi ? s'enquit le roux avec hésitation.
Harry soupira et lui fit allonger les mains au-dessus de la table. Juste en suivant, Hermione renversa sur ses mains le pot de lait, faisant tomber entre ses doigts un rat.
- Croûtard ! s'exclama Ronald d'une voix blanche. Croûtard, qu'est-ce que tu fabriques ici ?
Il attrapa le rat qui continuait de se débattre et le regarda à la lumière. L'animal était dans un état épouvantable. Plus maigre que jamais, il avait complètement pelé par endroits et se tortillait dans les mains de Weasley comme s'il cherchait à tout prix à s'enfuir. C'était peut-être le cas, si on en croyait le regard assassin que dardait sur lui le D. haineux. Neville donna un coup de coude à Hermione et lui chuchota la question que lui avait posée Harry. La demoiselle avait l'air perplexe dans un premier temps avant de remarquer le doigt absent à la patte avant du rat. La lumière se fit dans son cerveau et elle demanda une confirmation silencieuse à Portgas qui hocha la tête.
- Du calme, Croûtard ! dit Ron. Il n'y a pas de chat, ici ! Personne ne cherche à te faire du mal !
Hagrid se leva, soudain, les yeux fixés sur la fenêtre.
- Ils arrivent ! dit-il.
Le groupe se retourna et vit au loin Albus Dumbledore, sa barbe d'argent scintillant dans la lumière du crépuscule, avec Cornélius Fudge qui trottinait à côté de lui.
- Il faut que vous partiez, dit l'homme en panique. Il ne faut pas qu'ils vous trouvent ici... Filez vite...
Ronald enfonça de force Croûtard dans sa poche et Harry vida les tasses intouchées dans l'évier dans un coin de la cabane et les posa sur une étagère.
- Je vais vous faire sortir par-derrière, dit Hagrid.
Ils le suivirent jusqu'à la porte qui donnait sur le potager.
Harry sentait son cœur battre à la chamade. Ses mains étaient moites et sa gorge sèche.
Des années sans réponses. Pendant si longtemps, cela avait dansé la samba devant son nez sans qu'il ne le réalise, et là, enfin, il aurait une réponse, ou au moins, un début, en main.
Ils remercièrent Hagrid avant qu'il ne referme la porte, puis contournèrent silencieusement la cabane en se cachant derrière les immenses citrouilles du potager du garde-chasse. Ils remontèrent la pente douce qui menait au château. Le soleil plongeait à l'horizon. Le ciel avait pris une teinte grise mêlée de lueurs pourpres, tandis qu'à l'ouest scintillait un halo rouge couleur de rubis.
Ronald s'immobilisa soudain.
- Weasley, on doit rentrer avant de se faire voir ! rabroua Neville.
- C'est Croûtard, dit le roux. Il ne veut pas rester en place.
Il était penché en avant, essayant de maintenir Croûtard dans sa poche, mais le rat s'agitait comme un diable. Il poussait de petits cris et se tortillait frénétiquement, donnant des coups de pattes en tous sens. Il tenta même de mordre les mains du garçon.
- Croûtard, c'est moi, espèce d'idiot !
Ils entendirent une porte s'ouvrir derrière eux, puis des voix d'hommes.
- Weasley, si tu veux pas que je m'énerve, va falloir que tu te bouges ! siffla avec Harry qui n'en pouvait plus d'attendre.
- D'accord... Croûtard, tiens-toi tranquille.
Ils reprirent leur marche, mais pas pour longtemps, parce que le roux s'arrêta de nouveau.
- Je n'arrive pas à le tenir, dit-il. Croûtard, arrête, tout le monde va nous entendre...
Le rat poussait de petits cris féroces alors que le soleil accélérait sa descente, allongeant les ombres sur l'immense pelouse du château. Harry et Neville tirèrent Ronald pour arriver rapidement dans une zone où ils ne seraient plus visibles de la cabane… pour finir nez à nez avec Luna qui était accrochée au bras de Drago. Le blond leva un sourcil en voyant le rouquin qui se rembrunit devant la présence de son ennemi de toujours.
- Lovegood est venue me prendre la tête pour qu'on fête avec vous le début des vacances, expliqua Drago qui ne savait que penser. Ce cher… Izou c'est ça ? nous a parlé d'une balade dans le parc.
- On est allé innocenter Pattenrond et Mangetsu, lui dit Harry en recommençant à jouer avec l'alliance à son cou.
- Tu crois que je vais acheter ça, surtout de ta part, Portgas ? s'enquit le Serpentard pas dupe.
- Oh, vous avez retrouvé Croûtard ?! s'exclama joyeusement Luna. Ginny m'avait dit que ce pauvre Pattenrond avait été accusé de l'avoir mangé.
- Vu l'état du rat, il serait tombé malade s'il l'avait fait, grommela le D.
- Hey ! Ce sont vos monstres qui le stress ! répliqua Ronald en essayant d'apaiser son rat. AÏE ! Il m'a mordu ! s'exclama-t-il.
De toute évidence, Croûtard était terrorisé. Il se tortillait en tous sens, essayant par tous les moyens d'échapper à son maître
- Mais qu'est-ce qu'il a ?
Harry fut le premier à comprendre : souples et silencieux, le corps rasant le sol, les coupables étaient en approche. A droite, c'était de grands yeux jaunes brillant d'une lueur inquiétante qui indiquait l'avancée de Pattenrond. A gauche, les prunelles verts sombres de Mangetsu montraient un chasseur qui a repéré sa cible.
- Pattenrond, gémit Hermione. Non, va-t'en ! Va-t'en !
Mais le chat s'approchait. Harry regarda son propre félin avec un sourire qui n'échappa pas à ses amis.
- Croûtard ! NON !
Trop tard. Le rat avait réussi à se glisser entre les doigts de Ronald. Il sauta sur le sol et fila. Les chats se lancèrent à sa poursuite et avant que quiconque ne puisse l'arrêter, le roux se lança sur leurs tracent dans l'obscurité naissante.
- Oh non ! se lamenta Hermione.
- Putain Weasley, tu fais tout foirer ! cracha Harry avec colère en filant sur les talons du roux de toutes ses jambes.
Hermione échangea un regard avec les autres et ils se mirent eux aussi en chasse.
- Black aurait dû tuer Weasley et Portgas ! ragea Drago.
Ils entendaient le bruit de leurs pas qui martelaient le sol à bonne distance devant eux et les cris furieux contre les chats.
- Laissez-le tranquille ! Allez, foutez l'camp ! Croûtard, viens ici !
Il y eut un bruit sourd.
- Je t'ai eu ! Filez d'ici, sales chats !
Harry faillit tomber sur Ron dans la pénombre. Ils parvinrent de justesse à s'arrêter à quelques centimètres de lui. Ron était étalé par terre, mais Croûtard se trouvait à nouveau dans sa poche et il le serrait des deux mains contre sa poitrine. Le reste du groupe les rejoignit rapidement.
- Qu'est-ce… qu'il vous a pris… haleta Drago. On… on va s'faire prendre…
Mais avant qu'ils aient eu le temps de se remettre en route, ils entendirent comme un bruit de galop. Un énorme chien d'un noir de jais, aux yeux délavés, surgit alors de l'obscurité.
Quelque chose dit à Harry de se baisser.
Il se laissa tomber immédiatement accroupi et le chien fit un bond gigantesque en passant au-dessus de sa tête. Il sentit le souffle brûlant de l'animal et aperçut ses longues canines quand il vola au-dessus de lui.
Mais la puissance de son élan emporta le chien trop loin et il roula sur lui-même à plusieurs mètres de Harry qui se releva immédiatement, regrettant de ne pas avoir son couteau. Il se mit en position de combat.
- T'es né un siècle trop tôt pour avoir un Portgas au corps à corps, tas de puces.
Ronald était debout, à présent, bégayant quelque chose au sujet du Sinistros alors que les autres sortaient leur baguette. Le chien fit demi-tour pour leur refaire face, mais choisit une autre victime. Quand il bondit à nouveau, ses mâchoires se refermèrent sur le bras du roux, l'emportant aussi facilement que s'il avait traîné une poupée de chiffon.
- /Mangetsu ! Je veux le rat !/ hurla Harry.
Le chat fonça immédiatement à la poursuite du chien et du roux.
Danger
Harry sauta en arrière, esquivant de peu… une branche du Saule Cogneur. Cela expliquait pourquoi le reste du groupe ne s'était pas approché. Luna tenait entre ses mains une sphère de magie lumineuse qui éclairait le tronc immense de l'arbre. Leur cavalcade avait réussi à les embarquer devant le seul arbre du parc qui rend les coups. Il agitait ses branches dans un craquement sinistre pour les empêcher d'approcher et le jeune Portgas recula intelligemment pour se mettre hors de portée.
Et là, au pied du tronc, le chien tirait Ronald à travers un grand trou qui s'ouvrait entre les racines. Le roux se débattait de toutes ses forces, mais sa tête et son torse disparaissaient peu à peu. Dans un ultime effort pour empêcher le chien de l'emporter, il avait accroché une jambe à une racine, mais un horrible craquement retentit alors comme un coup de feu. La jambe de Ronald s'était cassée et, un instant plus tard, son pied disparut à l'intérieur de l'arbre.
- Très bien, Portgas, là, on est dans la merde ! siffla Drago avec colère. Et je vais pas chercher ce con de Weasley sans une bonne explication.
- Harry… ce rat, c'est bien… demanda Hermione avec hésitation.
- Oooh oui, confirma le garçon.
- De quoi vous parlez ? demanda Neville.
- On a fait des recherches à côté sur l'affaire, répondit le noiraud. Enfin, maman en a fait et elle nous a montré les conclusions. Peter Pettigrow était celui qui a intercepté Black après la fuite. C'est lui le sorcier qui a été tué dans l'incident qui a envoyé Black à Azkaban. On n'a trouvé qu'un doigt de lui.
- Tout le monde le sait, pointa Drago.
- Il manque un doigt à Croûtard, informa Hermione.
- Le rapport ?
- Animagus ! comprit Luna. Un rat des champs n'a pas une durée de vie de plus de trois ans, quatre ou cinq dans le meilleur des cas, or, celui-ci a vécu plus de dix ans ! Et personne n'aurait vu un rat prendre la fuite dans la confusion générale.
- Et en admettant que ce rat soit bien Pettigrow, ça change quoi ? demanda Neville.
- Pourquoi un innocent se ferait-il passer pour mort quand ce qu'il a le plus à craindre est en prison, c'est là où tu veux en venir ? devina le Serpentard avec une mine pensive.
- Je veux des réponses sur cette nuit où je suis devenu un Portgas. Et je les aurais. Sans compter que le rat sera un bon appât pour Black, annonça d'une voix dure le brun.
- Parfois, comme ce soir, il m'arrive de regretter d'être ami avec le stupide Gryffondor que tu es, soupira Drago. Je dis quoi à mon père si je me fais surprendre ?
- Simplement que je t'ai obligé à le faire sous peine que je réclame le remboursement de la dette.
- On est pas certain de l'innocence de Black, pointa Neville. Tu n'y vas pas seul.
- On se calme, les garçons ! lança Hermione. Il faut d'abord sortir Weasley de là. Il se retrouve au milieu de tout ça sans rien demander à personne. Et pour ça, il faut passer le Saule Cogneur.
- Je sais immobiliser l'arbre, dit Luna.
Tout le monde la regarda, comme pour lui demander ce qu'elle attendait.
- Mais faut que j'accède au tronc.
Harry retira sa robe de sorcier, transféra dans ses poches de pantalon sa trousse de cambriolage et assura le holster à son poignet qui avait sa baguette.
- Oi, Lovegood. Tu veux danser ?
- Avec plaisir ! sourit la petite Serdaigle. Je dois te guider ?
- S'il te plaît.
Elle retira elle aussi sa robe de sorcier, coinçant sa baguette derrière son oreille et prit la main de Harry pour se rapprocher de la zone de menace de l'arbre.
- Je n'explique pas à ta mère et ton oncle comment tu t'es fait tuer, avertit Drago.
- On va voir où j'en suis avec mes leçons de Haki, annonça froidement le jeune Portgas.
Il prit fermement la main de Luna dans la sienne, passa l'autre autour de la taille fine de sa partenaire de danse improvisée.
- Prête ? demanda Harry.
- J'ai confiance, tu es le fils d'une pirate après tout, sourit la blondinette.
Dernière inspiration et il ferma les yeux, se concentrant pour forcer ses sens à percevoir au-delà de la menace. Il sentit Luna lui tirait la main droite alors, il avança vers la droite.
Hermione cria de peur, mais Harry fit un pas en arrière en tournant, laissant une branche s'abattre là où lui et Luna auraient dû être un instant avant. Tout en continuant son étrange valse avec Luna qui donnait la direction vers où se rendre, Harry avait les yeux crispés de concentration, évitant de justesse les attaques des branches, forçant Luna à sortir du chemin ou à se baisser au besoin.
- Pince-moi, Neville, demanda Drago.
- Pourquoi Neville ? s'enquit Hermione avec une petite voix alors qu'elle regardait entre ses doigts l'évolution de ses amis vers l'arbre.
- Parce que vu la claque que tu m'as donnée l'autre jour, je préfère ne pas te le demander à toi.
Cela lui valut une tape vexée sur le bras.
Finalement, le duo de danseurs arriva au contact de l'arbre et Luna donna un bon coup de pied dans le nœud de la racine à la base du tronc. Le Saule s'immobilisa, comme pétrifié. Plus une seule feuille ne remuait.
- J'ai réussi… j'ai réussi ! Putain ! Ji-chan ! Bouffe-toi ça dans les dents, j'ai réussi alors que tu disais qu'il me faudrait encore six mois pour y parvenir ! s'exclama Harry, fou de joie.
- Portgas esquive les coups d'un Saule Cogneur les yeux fermés et c'est normal ? Depuis quand ? demanda Drago avec une voix blanche.
Neville lui tapota le dos avec compassion en essayant de ne pas rire. Ils rejoignirent les deux autres et regardèrent avec perplexité Pattenrond onduler entre leurs jambes pour plonger dans le trou. Harry ne prit pas la peine de réfléchir. Il passa à sa suite, les pieds en avant, sur le dos, glissant sur une surface inclinée qui le mena à l'entrée d'un tunnel au plafond bas. Pattenrond se trouvait un peu plus loin, les yeux brillant dans le rayon de lumière que projetait la petite sphère de magie que le D. forma entre ses doigts. Il se remit sur ses pieds et s'avança dans un tunnel au plafond bas. Quelques instants plus tard, Luna arriva à son tour, pour se relever immédiatement, suivi de Neville. Il n'eut pas le temps de se mettre sur pied que Drago atterrit sur lui, avec bientôt Hermione.
- Désolée les garçons, gémit la Gryffondor.
Ils se relevèrent et Drago regarda l'état de ses vêtements en grimaçant.
- Je vais finir par te tuer, Portgas.
- Je connais quelqu'un en prison qui sera content d'apprendre que tu as fait son travail à sa place, marmonna Harry avec indifférence.
- Pattenrond ! Qu'est-ce que tu fiches ici ! s'étonna Hermione.
- Lui et Mangetsu sont potes avec le chien. Je les ai vus un soir ensemble, dans le parc. Vous êtes prêts ?
Tout le monde sortit sa baguette et Pattenrond choisit cet instant pour se mettre en marche, leur servant de guide à travers le tunnel.
- Où mène ce passage ? demanda Neville.
- Cabane Hurlante, répondit Harry. M'man et tonton l'ont déjà utilisé plusieurs fois.
- Et le Saule Cogneur ?
- C'est une promenade de santé pour eux.
- Ta famille est monstrueuse, Portgas ! lui dit le trio pour la plus grande hilarité de Luna.
- Merci. Maintenant, taisez-vous, j'essaye d'entendre ce qu'il se passe.
Ils progressaient aussi vite qu'ils le pouvaient, presque pliés en deux. Devant eux, la queue touffue de Pattenrond apparaissait par instants. Le tunnel semblait aussi long que celui qui menait chez Honeydukes. Harry devait être le seul à ne pas être encore essoufflé, même si son cœur cognait contre sa poitrine. Si ce chien s'en prenait à Ronald, il s'en voudrait. C'était sa faute si le roux avait été entraîné dans tout ça, parce qu'il l'avait quasiment forcé à venir avec lui chercher le rat. Il aurait très bien pu attendre et aller là-bas sous sa cape d'invisibilité. Ni vu, ni connu.
Enfin, le sol remonta en pente douce, puis le tunnel décrivit une courbe. Pattenrond avait disparu, mais Harry vit une lueur qui filtrait à travers une petite ouverture. Les lumières furent éteintes alors que les sorciers reprenaient leur souffle plus ou moins court, avant de poursuivre dans la pénombre avec prudence, la baguette en main. Harry reconnut sous sa main une porte, apparemment entrouverte. Il épia le moindre son, puis la poussa un peu plus, dévoilant une pièce poussiéreuse dans laquelle régnait un désordre indescriptible, vaguement éclairé par de vieilles bougies. Le sol était couvert de taches, tous les meubles étaient cassés comme si quelqu'un s'était amusé à les fracasser et les fenêtres étaient obstruées par des planches.
Harry lança un regard à ses amis. Hermione était terrifiée, Drago n'était pas très à l'aise et Neville tenait bon, alors que Luna observait avec curiosité les marques sur les meubles. Ils passèrent en silence au travers l'ouverture, cherchant une trace du chien et de Ronald, mais la pièce était déserte. A sa droite, une porte ouverte qui donnait sur un couloir sombre. Drago s'approcha d'une des fenêtres obstruées pour essayer de voir entre les planches à l'extérieur.
- C'est bien le devant de la Cabane Hurlante, je reconnais la rue du dehors, pointa le blond tout bas. Et on devra ressortir par le Saule Cogneur, les Détraqueurs patrouillent.
- Mais les fantômes cassent pas les chaises, pointa Neville. Alors qu'est-ce qu'il se cache ici ?
Il montra une chaise en bois dont il manquait plusieurs morceaux, notamment l'un des pieds qui avait été arraché.
- Ce doit être la planque d'un loup-garou, ça ressemble à des traces de crocs, supposa Luna en examinant la chaise en question.
- Le professeur Newgate ? demanda Hermione avec espoir en s'accrochant au bras de Drago avec inquiétude.
- Peut-être au début, avant qu'il n'apprenne à se contrôler, parce qu'outre la trace qui montre le passage de Ronald et du chien, y'a assez de poussière pour en devenir allergique juste en regardant, commenta Harry en effleurant un meuble pour examiner la couche de poussière.
Au même instant, il y eut un craquement au-dessus de leur tête. Quelque chose avait bougé au premier étage. Tous levèrent les yeux vers le plafond. Hermione serrait le bras de Drago avec une telle force qu'il commençait à avoir des fourmis dans les doigts. Le blond la regarda avec perplexité et lui tapota gentiment les mains d'un geste réconfortant et maladroit, la faisant lâcher en rougissant.
- Je passe devant avec Hermione, proposa Luna. Vous couvrez nos arrières.
Et elle prit la main de la Gryffondor en l'entraînant vers le passage.
- J'ai pas dit que j'étais d'accord ! marmonna Hermione sans pour autant reculer.
Le plus silencieusement possible, ils franchirent la porte ouverte, avancèrent dans le couloir et montèrent un escalier délabré. Une épaisse couche de poussière recouvrait tout, à l'exception de la longue trace brillante sur le sol qui disait qu'on avait traîné quelque chose ou quelqu'un au premier étage.
Ils atteignirent un palier plongé dans l'obscurité, sauf un peu de lumière venant d'une porte entrouverte. Ils entendirent alors un bruit derrière le panneau. Un faible gémissement suivi d'un ronronnement sonore.
- Quelqu'un se cache derrière la porte, siffla Harry en essayant d'être discret.
Luna et Hermione se regardèrent, puis lancèrent un regard explicite aux garçons qui prirent en silence position de chaque côté de la porte.
Brandissant leur baguette magique, Hermione et Luna entrèrent dans la pièce, laissant les garçons cachés derrière. Pattenrond était allongé sur un magnifique lit aux baldaquins poussiéreux et se mit à ronronner de plus belle en les voyant apparaître. A côté de lui, Ronald était recroquevillé sur le sol et tenait sa jambe qui formait un angle inquiétant. Sur une haute étagère encore intacte, les griffes dégoulinantes de sang, Mangetsu se dressait fièrement, tenant un Croûtard catatonique entre ses crocs, juste à côté d'une lanterne allumée.
Luna et Hermione se précipitèrent sur le pauvre rouquin.
- Ronald ! Comment tu te sens ? demanda Hermione.
- Où est le chien ? s'enquit Luna.
- Ce n'est pas un chien, gémit Ron, les mâchoires serrées par la douleur. Je… j'y comprends plus rien…
- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes, Ronald ?
- Le chien, c'est lui... C'est un Animagus !
Ronald fixait quelque chose derrière les filles qui se retournèrent, priant pour que ce ne soit pas les garçons. L'homme qui se tenait dans l'ombre claqua la porte derrière lui.
- Expelliarmus ! lança-t-il d'une voix rauque en pointant vers eux la baguette magique de Ronald.
Les baguettes magiques des filles sautèrent de leurs mains pour être attrapées au vol par l'adulte.
Elles se relevèrent, regardant farouchement leur agresseur.
BAM !
La porte s'ouvrit sous le Front Kick violent qu'y administra Harry, percutant l'homme dans le dos. Le choc le vit lâcher les trois baguettes magiques alors qu'il s'effondrait sur le sol.
- Shitsurei shimasu, marmonna le D. qui avait toujours la jambe levée et les mains dans les poches.
- Tu te crois où, Portgas ? gronda Drago alors que les filles se précipitaient pour récupérer les baguettes magiques et avec, mirent en joue l'homme à terre.
- J'ai toujours trouvé classe ce genre d'entrée, alors, je voulais en faire une comme ça, au moins une fois ! rit Harry.
- On rigolera une autre fois, va, lui dit Neville.
Harry écrasa presque le dos de l'adulte sous son pied pour le maintenir au sol, les mains toujours dans les poches, se penchant vers l'avant pour mieux voir sa prise. Une masse de cheveux sales et emmêlés lui tombait sur les épaules. Sans ses yeux qui brillaient au creux de ses orbites sombres et profondes, on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un cadavre. Sa peau cireuse était tellement tendue sur les os de son visage qu'on croyait voir une tête de mort. Un rictus de douleur découvrait ses dents jaunes.
C'était bien Sirius Black.
- Azkaban ne l'a pas aidé à conserver le charme des Black, nota narquoisement Drago en se penchant lui aussi pour observer l'homme.
- Drago, c'est ce qu'on appelle être en cavale. Essaye et on verra si tu es dans un meilleur état, lui pointa avec exaspération Hermione.
L'homme eut un rire rauque et guttural qui rappela immédiatement à Harry l'aboiement du chien de l'autre soir.
- Je pensais bien que tu viendrais à la rescousse de ton ami, Harry. Ton père aurait fait la même chose pour moi. Très courageux de ta part de ne pas être allé chercher un professeur
- Ronald n'est pas spécialement mon ami, mais comme je l'ai dit, je suis pas sans cœur pour le laisser crever sous mes yeux, annonça Harry avec froideur. Et tonton t'a peut-être laissé le bénéfice du doute, mais moi, je veux des réponses, et quand un D. veut quelque chose, il l'a.
Il appuya un peu plus sur le dos de l'homme à terre avec une indifférence presque choquante, coupant momentanément le souffle de sa prise.
- Si je suis pas allé chercher de professeurs, c'est parce que je n'avais aucune idée de comment Weasley allait finir, et comme je l'ai dit, je suis pas sans cœur. D'autre part, il aurait fallu que j'explique pourquoi j'étais dehors alors qu'on veut absolument me garder à l'abri dans le château. Douze ans que je vis avec les mêmes questions, et ce soir, je veux avancer sur le pourquoi du comment mes parents sont une putain de plaque de marbre ! Et toi, Sirius Black, tout parrain sois-tu, tu as laissé trop de zones d'ombres pour que je crois sur parole l'histoire que t'as servie à mon oncle.
Il retira son pied du dos de Black qui roula un peu plus loin pour se redresser.
- Tu frappes fort pour un gosse de treize ans, marmonna Sirius en essayant de se masser le dos.
- J'ai cessé d'être un gosse à sept ans, quand Gordon Crowley et sa bande de copains ont été engagés pour se venger de ma mère au travers moi, répondit Harry en allant rejoindre son chat. Et c'est ce jour-là que j'ai décidé d'accepter d'apprendre à me battre.
- Laisse-moi deviner, tu vas prendre la suite de ta mère ? s'enquit Drago en voyant comment son ami se comportait.
- Il y a beaucoup d'hôpitaux à construire, mais dis pas ça trop fort, Hermione n'aime pas l'idée.
Le commentaire ne tira aucune surprise de Hermione qui se contenta de rouler des yeux. Elle échangea un regard avec Neville qui secoua la tête. Ils le voyaient venir depuis longtemps cette orientation.
Le D. arriva au niveau de Mangetsu alors que le rat se mettait à trembler de plus en plus fort.
- J'ai vu que tu l'as griffé pour l'empêcher de le prendre. C'est très bien Mangetsu-nee-chan, t'es une fille merveilleuse, chuchota l'adolescent en grattant tout autour du cou du chat qui se mit à ronronner de fierté.
- A quoi tu joues, Portgas ? demanda Ronald qui essayait de comprendre ce qu'il se passait.
- Tu veux pas savoir pourquoi c'est au-dessus de ton lit que Black s'est arrêté le soir du match contre Serdaigle ? demanda Harry en continuant de caresser son chat.
- Si, mais…
- Tu me le donnes, Mangetsu-nee-chan ?
Harry prit la queue de Croûtard et immédiatement, le félin laissa tomber sa prise, faisant que le rat en panique se retrouva suspendu par la queue.
- Éloigne-le de ton marteau de chat ! exigea Ron.
- Urusai ! lui ordonna Harry.
- Traduction, boucle-la, lui dit Neville.
Mangetsu se lova sur les épaules de Harry en ronronnant de satisfaction. Des bruits de pas étouffés au rez-de-chaussée leur parvinrent. Quelqu'un était entré dans la maison.
- On fait quoi, maintenant ? demanda Neville à son ami en croisant ses bras sur sa poitrine.
Harry se contenta de murmurer un « shizukani » menaçant au rat qui se débattait entre ses doigts.
- Portgas, tu les veux tes réponses ? demanda Drago avec insistance.
- Oui, mais admettons que je tienne le vrai coupable dans ma main. Qui va croire une bande d'adolescents comme nous ? Sans compter que j'ai besoin d'un alibi pour protéger mon oncle. Donc, on va voir qui est la personne qui nous rend visite et j'aviserai. Il est hors de question qu'on refourgue la vérité dans un placard, encore une fois.
- Tu es… commença Sirius en se relevant difficilement.
- Certainement pas mon père, annonça d'une voix dure Harry alors que des bruits de pas précipités retentissaient dans l'escalier.
- Bah si on attend, autant s'asseoir, soupira Neville en se posant sur le lit.
- Mais qu'est-ce que vous fabriquez ! s'exclama Ronald d'une voix proche du gémissement.
Black n'était même plus menacé par la moindre baguette. Hermione avait fait apparaître une attelle autour de la jambe du roux ; Drago essayait de son mieux de se nettoyer les vêtements avec sa baguette alors que Luna était venue loucher sur Croûtard qui pendait toujours de la main de Harry, pendant que Neville regarder par une fenêtre depuis le lit.
La porte s'ouvrit à la volée dans une pluie d'étincelles rouges et tout le monde se retourna au moment où le professeur Lupin se précipitait dans la pièce, le teint livide, brandissant sa baguette magique. D'un regard rapide, il vit la scène et se figea devant sa bizarrerie.
- Konbanwa, okami-sensei, salua calmement Harry en ramenant un peu plus dans sa main Croûtard en panique. Vous n'étiez pas le genre de témoin que j'espérais, mais ça fera l'affaire.
Remus regarda d'un air éberlué le D. adossé tranquillement contre le mur à proximité de la porte, son chat sur ses épaules comme une écharpe de fourrure, tenant fermement le rat effrayé dans son poing.
Un sourire féroce étira les lèvres de l'adolescent. Féroce et dérangeant, surtout avec la teinte métallique qu'avait prise ses yeux.
- Hajimemasho ka, oji-san-tachi ?
