Bonjour, enfin bonsoir tout dépend de l'heure à laquelle vous allez lire ce chapitre ^^
Tout d'abord avant de vous parler, je vais faire mes petits remerciements !
Nanais2022: Tu as bien fait de ne pas désespérer ! Il faut savoir que j'essaye de toujours finir ce que j'entreprends, mais que c'est particulièrement difficile pour moi de continuer à poster au rythme que j'avais avant donc il faut être malheureusement patient ! Mais un grand merci pour ton intérêt pour LaT et j'espère que tu feras partie du voyage cette fois-ci !
Inconnue: Tu verras que ce chapitre sera bien plus léger que le précédent, encore heureux XD Merci toujours de ta lecture fidèle !
Pour ceux qui l'aurait manqué, j'ai écrit un OS (voir dans mes publications), je vous remercie chaudement pour l'accueil et surtout les retours que vous avez pu faire, ça me fait chaud au cœur de voir que malgré le temps et malgré le changement de direction de mes histoires, vous êtes toujours là pour me soutenir! Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas lu, si vous pouviez laisser un petit message, c'est toujours encourageant ! Vous aurez la partie de très prochainement, je vous encourage vivement à lire nos OS pour vous faire une idée de ce qu'un thème devient dans des mains différentes. Nous en aurons peut-être d'autres si vous êtes toujours partants et partantes pour lire des OS traités différemment. Merci pour elle et un merci pour moi aussi !
Revenons à nos moutons, surtout à LaT, comme vous avez pu le constater, les publications se font rares et je n'abandonne pas, mais mon temps d'écriture est bousculé par ma vie et je n'ai plus le temps de le faire comme avant, c'est pourquoi j'ai pris une décision assez radicale mais dans quelques chapitres (ne vous attendez pas à une dizaine mais plutôt un ou deux...) je vais clôturer LaT...
Vous avez eu peur? Je vais simplement fermer le tome I et ouvrir un tome II quand j'aurai plus de chapitres à vous mettre sous la dent. Vous aurez de mes nouvelles, mais je préfère revenir plus forte et surtout avec plus de chapitres d'avance pour éviter d'attendre dans le vide. J'espère que cette décision vous conviendra et surtout que vous serez toutes et tous présents pour l'arrivée du tome II qui se fera doucement. Nous aurons pas mal de chapitres alors le voyage n'est pas encore prêt à se terminer.
Petit moment dont je voulais vous faire part, j'ai vu à la TV une publicité pour les fascicules de National Geographic sur les minéraux, ni voyez aucun sponsor malheureusement c'est une jolie coïncidence et je peux dire que sans faire exprès j'ai laissé ma trace dans l'audiovisuel français même si c'est pour quelque seconde et que je n'y suis pour rien ^^. Mais ça m'a fait rire.
Vous pouvez toujours me joindre sur le discord dont voici le lien : /E8uYGBnq Vous y retrouverai deux salons dédiés pour et moi si vous voulez voir les différentes photos que je partagerai pour ce chapitre de LaT et si vous voulez nous parler =) Des FF ou d'autres choses. Vous êtes les bienvenues.
Aujourd'hui est un jour particulier de publication car c'est l'anniversaire d'une personne sans qui LaT n'existerait probablement pas et c'est avec une attention particulière que je lirai vos reviews. J'espère que ce chapitre aura mérité l'attente que je vous ai imposé et je vais m'efforcer de continuer le plus rapidement possible.
Je pense avoir tout dit et si vous êtes sages, je vous raconterai l'histoire d'un autre diamant !
Prenez soin de vous et des autres comme toujours.
Bon voyage en ma compagnie.
Kaname.
Chapitre 25 : Œil de faucon.
L'arrivée vers notre maison d'hôtes de luxe était presque imminente, après avoir atterris à Kuching, nous avions directement pris la direction de notre lieu de repos.
— Je n'avais jamais été à Bornéo ! Emmett se trémoussait sur son siège, comme un gosse.
— Pourtant... J'ai cru t'avoir déjà vu dans le sanctuaire des Orang-outan... ! Le taquina Alice.
— Nianiania et toi tu t'es échappée d'une maison de poupées, la demi portion !
— Non mais vous allez arrêter vous deux, vous avez quel âge ! Les gronda Rosalie, en fronçant les sourcils, mais esquissant tout de même un petit sourire.
— Maiiis c'est elle qui a commencé ! Rétorqua Emmett en montrant ma sœur du doigt.
Ce qui nous fit tous rire, l'ambiance était un peu plus à la détente et nous avions pour cela légèrement modifié l'itinéraire afin de passer le plus de bon temps possible. Au-delà du fait que je devais encore me remettre en forme, je crois que nous avions tous besoin de resserrer les liens existants entre nous et surtout de nous changer les idées.
Alice, Tanya et moi avions revu les activités et j'étais vraiment satisfait du « programme », puis j'étais aussi rassuré que nous puissions tourner de nouveau. Le projet me tenait à cœur et je pense qu'avec la perte de Kate, c'était devenu encore plus important de lui rendre hommage de cette manière.
J'étais perdu dans mes pensées, si bien que je n'entendis pas Isabella arriver. C'était quasiment imperceptible mais je ressentais des frissons quand elle était proche de moi.
— Hey... Tu semblais perdu... Elle s'assit à côté de moi.
— Je pensais à des choses et d'autres... Lui répondis-je avec mon petit sourire en coin.
— Tu as... Mal quelque part ? Je voyais bien qu'elle s'inquiétait bien plus que de raisons mais j'étais rassuré et quelque peu heureux de savoir qu'elle se faisait un peu de soucis pour ma personne.
— Pour le moment non, je ne peux pas encore courir un Iron Man mais je suis en relative forme !
Elle souriait doucement en hochant la tête. Nous n'avions jamais vraiment reparlé de son départ, même si nous connaissions maintenant les tenants et les aboutissements, nous nous étions presque dit silencieusement que c'était derrière nous. Et c'était très bien comme ça, j'appréciais la nouvelle proximité que l'on avait. Ce n'était pas un changement radical mais je crois, enfin j'avais la sensation, que notre relation avait pris un tournant. Bien entendu, elle n'était pas au courant de... Certains sentiments que je ressentais, enfin que l'imagination débordante des femmes de mon entourage avait fantasmé. Pour être honnête, je ne savais pas ce que j'éprouvais pour Isabella mais une chose était certaine, c'était que j'étais content de m'être réveillé un jour, sa main au creux de la mienne, alors que j'étais alité.
— Nous sommes arrivés ! Clama une Tanya enjouée. Jane et elle descendirent les premières.
Je suivais la marche, les autres souriaient et poussaient quelques cris de joie à la vue de notre résidence. Il faut reconnaître que c'était très beau.
— Mais c'est magnifique ! S'écria Alice à côté de moi.
— La villa a été construite à l'origine pour une famille, comme maison de vacances...
— Regardez y'a la montagne et la mer ! Se réjouit Emmett.
— J'ai pensé que malgré les 30 minutes de trajet depuis l'aéroport, sortir un peu de la ville n'était pas une mauvaise idée...
— Et comment ! Si c'est pour se retrouver dans des petits écrins de nature, tu me sors de la ville quand tu veux ! S'amusa Rosalie.
— Hahaha, tu m'en vois ravi. Il y a 13 chambres, nous pouvons nous y rendre.
— Tu penses que je vais avoir une chambre qui donne sur la mer, ou mon frère va se jeter dessus ? Chuchota Isabella amusée.
— Y'a aussi des chambres avec une vue sur la crique... Murmurai-je en lui faisant un clin d'œil, notre ton de confidence nous fit rire, et c'est guillerets que nous fermions la marche.
J'entrai dans ma chambre, tout était dans les tons blancs, la fenêtre qui donnait sur la crique était ouverte, et avec le vent, ça donnait vraiment une atmosphère relaxante et agréable. Je défis doucement mes bagages, tout en me ménageant, le trajet avait été long.
Je sortis de ma chambre pour rejoindre les autres, Isabella fermait à ce moment-là, la porte de la sienne qui n'était autre que celle d'à côté.
— Tu avais raison... La vue de la crique est bien mieux... Sourit-elle.
— J'ai souvent raison... Elle leva les yeux au ciel alors que je ris doucement.
Nous rejoignons l'extérieur, quelques impatients se trouvaient déjà dans la piscine à débordement. Le cadre était idyllique, la piscine se confondait avec l'horizon de la mer de Chine méridionale. Elle devait faire à vue de nez dans les 30 mètres de longueur. Nous nous trouvions au pied du Mont Santubong et si nous le voulions, pour les plus téméraires, nous pouvions en faire la visite.
— Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui Edward ? Me demanda Rebecca.
— J'avais pensé - je me tournais vers Alice - tu en parlais tout à l'heure...
— Le sanctuaire des Orang-outan ? S'écria-t-elle en battant des mains.
— C'est soit ça, soit nous nous rendons au parc national...
— Tu m'as aussi parlé d'une fondation ? Ajouta Tanya.
— Oh et bien c'est très simple alors, nous pouvons aller au sanctuaire puis revenir par la fondation et finir notre journée dans un restaurant de la ville . Alice avait énuméré ça, sans sourciller et surtout sans attendre de réponse.
— Haha et bien Alice, hum peut-être que tu devrais demander aux autres ? Essaya Jasper.
— Je le trouve très bien le programme, vous n'êtes pas d'accord ? Alice avait sorti la carte de « la moue ultime » qui nous empêcha tous de rétorquer quoi que ce soit.
Notre petite troupe, avait pris un déjeuner savoureux au restaurant de la chambre d'hôte, nous avons pu manger quelques spécialités de l'état de Sarawak, comme le mee kolo, un plat de nouilles mélangées à du porc et des échalotes, et le d' ayam pansuh, un délicieux plat de poulet cuit dans une tige de bambou que l'on remplit d'eau pour servir en soupe plus tard. C'est une spécialité où l'on recouvre le tout de feuilles de tapioca que l'on mélange avec le poulet lors de la dégustation. En dessert, nous avons tous pris un kek lapis Sarawak qui est tout simplement un gâteau en couches de pâte de la région. C'est un véritable kaléidoscope de couleurs et de formes géométriques qui traduisent de la complexité de sa création. Mais surtout qui met en lumière la compétence de la personne qui l'a fait tant il est long à préparer. Ils étaient tous magnifiquement décorés à l'intérieur. C'était délicieux et c'est repu que nous sommes partis pour le sanctuaire.
La visite dura presque 2 heures, nous avions déambulé dans toute la réserve et notre promenade s'était terminée sur le centre de recherche biologique. La balade en elle-même était pas mal mais les touristes au comportement plus qu'inapproprié avait terni légèrement notre visite. Entre ceux qui les nourrissaient alors que c'était interdit et les autres qui voulaient absolument prendre des selfies parce que c'était Instagramable d'avoir son singe sur l'épaule... La bêtise humaine n'aura de cesse de m'étonner.
Les singes, en semi captivité, il faut le dire, étaient bien nourris et soignés, c'était toujours une réponse à ce que le public voulait voir. Les gens devenaient impatient de voir les singes « parce qu'ils avaient payés » pour ça, il fallait alors que les soigneurs et autres personnes qui prennent soin des Orang-outan se précipitent pour les nourrir afin de satisfaire la demande. Puis il y avait les interactions avec le public puisque les singes étaient dressés pour descendre de leurs arbres pour distribuer de la nourriture. Et c'était aussi une des raisons de l'attrait pour ce lieu, peu d'endroits proposaient ce genre de proximité avec la faune. Le clou du spectacle était la possibilité d'adoption d'un orang-outan. Enfin en théorie, l'adoption n'était que sur le papier, nous ne pouvions pas rentrer avec notre singe sous le bras.
J'aurai préféré, je pense, en voir peut-être moins mais les laisser venir vers nous seuls. Il fallait être réaliste, nous avions déjà de la chance d'en apercevoir hors de leur habitat naturel mais de là à vouloir à tout prix assister aux attractions c'était un peu trop pour mon esprit qui préférait voir ces animaux en liberté.
La réserve accompagnait les animaux pour qu'ils se réhabilitent à la vie semi-sauvage. Autrefois, certaines espèces en voie de disparition avaient été détenues illégalement comme animaux de compagnie. Au moins, ici, on s'occupait de les soigner et ils étaient ensuite relâchés dans la réserve.
Le retour se fit calmement, j'étais un peu fatigué, mais après un petit somme dans la voiture qui nous ramenait dans le centre-ville, je me sentais déjà un peu plus requinqué. Nous nous rendions à la Fondation Tun Jugah, dont un des buts était de préserver et promouvoir la culture, les arts et la langue Iban.
— Hiiiii, écoutez moi! Beugla Alice rompant la tranquillité qui s'était installé.
— Mais enfin ça ne va pas, t'as vu un insecte ?! Ricana Emmett.
— Pas du tout! Je voulais vous annoncer que l'on ne va pas rentrer ce soir ! S'amusa Alice devant nos mines déconfites.
— Euh...? Je ne voudrais pas casser ton délire mais... Comment ça on ne rentre pas ? S'inquiéta Tanya.
— D'ailleurs tu n'avais pas dit que l'on finirait notre journée dans un restaurant de la ville ? Je m'immisçais dans la conversation.
— J'y viens Edward, sois un peu patient! Me gronda-t-elle. Je bougonnais pour la forme, Isabella se retenait bien de dire quoi que ce soit.
— Nous allons... Au parc national de Bako ! S'exclama Alice en battant des mains.
— Et ça ne peut pas attendre demain ? Renchérit Rosalie.
— Non, j'ai déjà tout prévu, vous allez presque m'adorer, non vous allez me supplier de pardonner votre affront ! Elle se rassit en riant tandis que la voiture se dirigeait... vers l'embarcadère.
Nous montions tous dans une embarcation, une fois en route, je me retournai et je reconnais que le paysage était splendide, le littoral, avec ses falaises de grès jaune, plonge dans la Mer de Chine Méridionale. De ci de là on apercevait des cubes de roches avec, au sommet, quelques arbres. L'arrivée était encore plus spectaculaire, une côte dont les courbes pouvaient en faire rêver plus d'un nous accueillait. Des petites plages de sable fin parsemaient le décor. Nous arrivions dans une petite crique agrémentée de pontons en bois quelque peu instables mais ça ajoutait au charme du reste du paysage avec les chemins qui se poursuivaient le long de la côte pour s'enfoncer dans la forêt humide.
— Cette entrée en matière est à la hauteur de ta surprise... C'est magnifique Alice... Chuchota Jane.
— C'est de toute beauté Alice... Continua Tanya
— Et encore, vous n'avez pas vu les 7 écosystèmes du parc ! À nous la mangrove, la plage, les marais, la forêt tropicale humide; kerangas, la forêt mixte, la prairie ; padang et les falaises ! Alice ne tenait plus en place.
— Un paradis de la biodiversité en somme. Rajouta Jasper.
— En route ! On va commencer à marcher sur les sentiers, notre lodge nous attend pour la nuit. Demain, nous continuerons la visite du parc, puis nous partirons vers notre prochaine excursion.
Des lianes parsemaient le paysage par ci par là, au détour d'un chemin une plante carnivore, des arbres majestueux se distinguaient proches de nous ou au loin. Notre parcours alternait la jungle épaisse, les rochers, les espaces désertiques puis sablonneux. Tout le chemin était vallonné. Sangliers, écureuils et des insectes s'étaient déjà montrés. Des loutres timides continuaient de s'affairer à leur petites occupations. Des macaques à longue queue cherchaient à nous dérober des choses donc nous restions vigilant tout en nous amusant de leur frimousse. Des langurs argentés nous avaient fait l'honneur de leur présence au coucher du soleil. Emmett, Seth et les autres s'amusaient en les regardant, c'est vrai qu'avec leur crête et leur fourrure poivre et sel, ils avaient du panache.
Nous arrivions enfin aux bungalows du lodge, c'était rudimentaire mais propre. Il y avait la climatisation et tout le nécessaires pour se laver. Le soir, nous avions pu constater que très peu de personnes restaient donc nous avions tout le loisir de manger en terrasse face à la mer.
C'était reposant, mais Alice nous avait prévu la découverte du parc sous un autre angle.
Nous marchions encore une heure et demi pour effectuer une randonnée nocturne, les paysages et les animaux étaient bien différents de ceux de la journée. De jours nous avions croisé des grenouilles, des écureuils, des cochons sauvages, des fourmilières géantes, des insectes; au grand désarroi de certains et certaines... Ainsi qu'une multitude d'oiseaux. La nuit, la jungle ne dormait pas et c'est une toute autre histoire puisque les nocturnes prennent part au spectacle. Des lucioles, des chauves-souris blanches, des grenouilles, serpents et araignées devenaient nos figurants. Alice affirma avoir vu un pangolin et une chouette mais Emmett se chargea de l'embêter pendant une partie de la promenade en lui disant que c'était sûrement une plante carnivore qu'elle avait dû voir. Les rangers du parc nous avaient dit que nous verrions des paradoxurus hermaphroditus ainsi que des loris mais ils étaient aux abonnés absents. C'est légèrement déçus mais quand heureux d'avoir pu être témoins de la vie nocturne que nous rentrions dormir.
Le lendemain matin, Alice nous avait choisi un petit trek pour finir notre visite. Tout près de la mangrove, c'est là, qu'au petit matin, que nous avions pu découvrir la petite espèce de singe emblématique des lieux, le nasique.
— Hahaha, mais qu'il est moche ! S'esclaffa Emmett.
— Tu exagères, je trouve qu'il a un côté attachant ! Lui répondit Leah avec une moue attendrie.
— Quoiii, avec son gros nez et son bidon énorme ! Continua Emmett emportant dans son hilarité Embry, Quil, Seth et Jacob.
— C'est vrai qu'il a l'air... Un peu gauche mais il donne l'impression d'être sympa !
— Mouais... Répondit Emmett boudeur.
Nous quittâmes ce drôle de petit singe pour suivre sans difficulté le chemin qui nous menait à une petite plage paradisiaque.
— Le rêve ! S'écria Rebecca qui commençait déjà à se dévêtir pour aller dans l'eau, suivie des filles.
— Rohw Bella lâche ton appareil et profite de l'eau ! Gronda Rosalie, entraînant de force Isabella dans l'eau. Je ne pus qu'observer du coin de l'œil les courbes... avantageuses de la brune avant de me mettre une claque mentale et d'être soudainement captivée par des petits crabes qui jouaient autour de mes pieds... À moins que ça ne soit des bernard-l'hermite...
— Je t'ai vu ! Me murmura Alice avant de courir pour rejoindre les autres. Je grognais plus parce que j'avais été pris en flagrant délit de reluquage que parce que j'étais énervé. Je regardai avec un petit sourire les personnes s'amusant dans l'eau, la petite meute faisait des plongeons approximatifs, Emmett arrosait les autres, les filles essayaient de se détendre et de profiter de la vue alors qu'Alice et Jasper se promenaient main dans la main les pieds dans l'eau.
Tout le monde avait gardé ses chaussures aux pieds car il y a des raies pastenague dans le sable, leur dard est douloureux.
J'étais assis sur ma souche d'arbre pensant qu'effectivement, Alice avait eu une superbe idée. Des petits périophtalmes faisaient la course sur la vase. Et j'eus la chance d'apercevoir un lémurien volant. Mais je ne fus pas assez rapide pour prendre ce colugo en photo...
Notre aventure continua les jours suivant puisque dans la foulée, nous sommes allés au « Fort Alice », à la réserve d'orchidées et dans la mangrove pour déambuler sur le pont suspendu dans une région reculée, sensation forte garantie car nous ne pouvions pas passer à plus de deux sur ce pont, c'est dire que les frissons et l'adrénaline étaient présents!
Après des jours à crapahuter dans différents parcs nationaux, il était temps pour nous de rejoindre le Bukit Raya Guesthouse, qui n'était autre que notre lieu de repos près du mont Bukit Raya. Selon la légende dayak, les Dayak regroupent les peuples de l'intérieur de Bornéo à ne pas confondre avec la population côtière de l'île, c'est sur ce mont que réside l'armée des esprits.
Le parc est reconnu pour le recensement de plus de 800 espèces de plantes. C'est aussi l'habitat de la panthère nébuleuse de Bornéo, de l'orang-outan et de l'ours malais. C'était le lieu idéal pour aller à la rencontre des vrais écureuils volants, il avait fallu calmer Alice, Rebecca... En fait à peu près tout le monde, pour ne pas emporter, ni adopter, ni voler ces petits écureuils.
Il était tard ce soir quand je me posais au bord de la piscine naturelle de la maison d'hôte. Je repensais aux derniers moments, nous avions vécu pas mal d'événements, des joyeux et malheureusement des plus tristes mais l'espoir, l'envie de faire le plus beau des reportages était toujours là. Nous avions pris du retard et pour le moment, je pense qu'il était plus que nécessaire de nous retrouver, de... resserrer les liens entre nous. Nous avions tous été sonnés par la mort de Kate et par défaut, nous nous étions soudés parce que nous partagions la même douleur. Mais j'avais vu la motivation, les sourires revenir sur les visages de mes acolytes et c'était rassurant.
— Tu m'as l'air bien pensif... Tanya s'approcha pour s'assoir à côté de moi. Elle portait un paréo rouge à fleurs et un haut de maillot de bain corail.
— Et toi tu m'as l'air bien à l'aise ! Je lui donnais un petit coup d'épaule, grimaçant légèrement, je n'étais pas tout à fait au maximum de ma forme.
— Oh non, ne me fait pas ce coup-là, pas après t'avoir vu enchaîner les randos sans ronchonner, Monsieur je profite encore de ma convalescence ! Ricana-t-elle en mimant des guillemets.
— Je ne te permets pas de douter de mes douleurs ! Dis-je faussement outré.
— Bha voyons, tu vas faire la princesse encore longtemps ? Elle souriait de toutes ses dents parfaitement alignées.
— Mmmh, j'ai un peu moins mal... Mais c'est encore douloureux. Répondis-je avec un peu plus de sérieux.
— Tu as tout le temps pour t'en remettre, surtout ne va pas trop vite, c'est important la convalescence... Elle posa sa tête contre mon épaule.
Je soupirai d'aise, j'étais bien assis comme ça.
— Mais tu noies un peu le poisson là, à quoi pensais tu? Elle me regardait légèrement inquiète.
— Je repensais à tout ce que l'on a vécu et surtout les drames qui ont ponctué notre voyage...
— C'est vrai, si je pouvais les faire payer ces... Elle étouffa ses insultes mais au vue des éclairs qui passaient dans ses yeux, elle n'en pensait pas moins.
— J'ai remarqué que l'on était bien plus soudés et que c'était bénéfique pour le tournage. Nous avons besoin de cette complicité pour continuer.
— Je suis d'accord avec toi, c'est ce qui nous lie, malgré tout, on doit montrer que l'on est plus fort que tout. J'aimerai tant que Kate voit ça et... Elle ne put finir tant elle était rattrapée par ses émotions. Je la pris dans mes bras pour la consoler.
— Moi aussi elle me manque... Mais c'est pour elle qu'on fait ça, pour la rendre fière et surtout pour que ça ne soit pas en vain. Il faut que notre reportage rayonne comme elle a pu illuminer nos vies.
— Je n'aurai pas dit mieux... Et sinon... Tu vas te décider à te rapprocher de Bella ?
— Enfin Madame Denali, je ne vous voyais pas comme ça, une entremetteuse... ! Je souriais en coin.
— Non je ne suis pas de ce genre-là, mon cher Monsieur Cullen, vous êtes assez grand pour vous gérer tout seul...
— Professeur Cullen... La corrigeais-je
— Bha voyons tu ne perds pas le nord toi ! Rit Tanya.
— J'ai un certain… standing oui !
Jane s'approcha et mit ses bras autour de Tanya qui se lova contre elle.
— Vous parliez de quoi? Je vous dérange ? Dit-elle calmement.
— Pas du tout, nous parlions de l'incapacité du Professeur Cullen à ouvrir les yeux sur... ses sentiments...
— Vis à vis de Bella ?! S'exclama Jane.
— Mais oui crie le plus fort encore ! M'emportai-je.
— Mais tu ne le nies pas ! Continua Tanya.
— Il se pourrait que... J'ai remarqué... Qu'il y a un certain...
— Ça va pas la peine de tourner autour du pot ! Tout le monde le voit que tu as un sacré béguin pour elle... Et que c'est réciproque...
— Tu n'en sais rien ça !
— Tiens donc, ça t'intéresse maintenant Edward ? S'amusa Jane.
— Non pas vraiment, c'était juste par politesse... Bougonnai-je.
— Et bien si par politesse tu voulais savoir, tu devrais te réveiller avant que la belle ne s'enfuit avec un autre prince, un peu moins mollasson que toi !
— Qu'il vienne l'autre prince... Chuchotai-je provoquant les rires des deux jeunes femmes.
Tanya m'embrassa sur la tempe tendrement et avant de partir elle me murmura à l'oreille:
— Je veux simplement que tu sois heureux, tout le monde le veut, et si c'est avec Bella, nous serions tous contents pour vous.
Elle me sourit doucement avant de prendre Jane par la main et de repartir avec grâce. Jane m'envoya un petit clin d'œil d'encouragement. J'étais ému de voir que Tanya avait trouvé chaussure à son pied et surtout de les voir aussi complémentaires. Je soupirai, fatigué par la journée, et surtout épuisé par les nombreuses pensées qui pullulaient dans mon cerveau.
Cette nuit-là, je dormis très mal, je me revoyais dans la grotte, j'imaginais les Volturi s'en prendre à Bella et Rebecca, puis ça avait été suivi d'une vague d'angoisse. Angoisse de ne pas réussir à finir le reportage… et si c'était une mauvaise idée ? Et si c'était des signaux pour tout arrêter ? J'y croyais dur comme fer et je voulais faire connaître au monde la beauté des pierres, la genèse de leur voyage... Mais et si c'était le destin de rentrer et de recommencer nos vies ?
C'est en sueur et passablement énervé que je me réveillais une énième fois, je consultais ma montre, il était 3 heures du matin. Je passais une main lasse sur mon front, ébouriffant au passage mes cheveux. Je me levai, groggy, je pris par habitude un anti douleur avec un grand verre d'eau puis j'allai sur le petit balcon. Je regardai le ciel, la visibilité des étoiles était parfaite, aucune pollution lumineuse. Cela calma un peu mes angoisses, j'adorais regarder le ciel et ça m'apaisait de le faire.
Le lendemain matin, c'est avec l'impression d'avoir une gueule de bois que je me levai, j'étais d'une humeur massacrante et je crois que les autres l'avaient aisément deviné car personne ne se risqua à me parler pendant le trajet.
Jasper avait repris le voyage en main, non qu'Alice ait des idées farfelues mais je n'étais vraiment pas d'humeur à me battre avec ma petite sœur.
— Alors tu fais cavalier seul ? Jasper s'installa à côté de moi.
— Grumphf. Dis-je comme toute réponse.
— Je t'ai connu plus bavard que ça... Tu veux dire à Tonton Jazz ce qu'il se passe ? Ricana Jasper.
— Non, j'ai passé une mauvaise nuit c'est tout... Bougonnai-je.
— Tu vas pouvoir être d'attaque pour les visites ? S'inquiéta Jasper.
— Quelles visites ?
— Mon petit doigt me dit que les vacances sont finies pour le grand professeur Cullen ! Et que tu vas devoir reprendre le boulot, fainéant va ! Rouspéta mon meilleur ami.
— Tu fais partie de la médecine du travail peut être?
— Non... Je suis juste inquiet pour mon meilleur ami qui commence à prendre racine - il attrapa ma main avant de l'ouvrir -
— Hey qu'est-ce que tu fais !
— Je regarde le poil qui pousse dans ta main !
Je lui donnais un coup dans l'épaule tout en riant de sa bêtise.
— T'es con p'tain ! M'exclamai-je. Jasper avait le don de me dérider.
— Non, je suis un génie incompris c'est tout ! Bon plus sérieusement, t'es prêt à reprendre du service ?
— Je n'attends que ça ! T'as prévu quoi ?
— Mais enfin, c'est toi le spécialiste non? ou alors tu as trop perdu et tu veux que Tonton Jazz te dise ses petits secrets ? Dit-il en souriant.
— Arrête avec ça ! Puis c'est quoi ce surnom!? Je ris. Landak ?
— Tu vois quand tu veux ! Je te laisse le dire aux autres ou tu veux te la jouer mystérieux ?
— Mmh, c'est si gentiment proposé donc tu t'en charges boucles d'or !
— Hey ! Pas en public voyons. Minauda Jazz.
Je ris devant la mine déconfite d'Alice qui venait d'arriver.
— Je vais tout de suite oublier ça - elle se tourna vers Jasper - Quant à toi, je ne veux plus jamais voir ta bouche en cœur devant mon frère ! Menaça ma sœur.
— Ne t'en fais pas Ali', il n'a d'yeux que pour toi.
— Je sais crétin ! Elle m'embrassa sur la joue avant de partir.
Je repartais dans mes pensées tout en entendant Jasper expliquer aux autres que nous allions dans le kabupaten (subdivision de la province ) de Landak. Il continua en décrivant les divers groupe ethniques, les Dayaks et le reste constitué de Chinois et de Malais.
— Je suis étonnée de ne pas vous entendre Professeur... Isabella s'assit à côté de moi en souriant malicieusement.
— Il faut bien que je laisse Jazz rayonner un petit peu, c'est fatiguant d'être à la lumière... Je souris en coin.
— Tu veux dire que c'est fatiguant d'être la lumière, non ? S'amusa Tanya, ce qui fit rire Isabella et me fit sourire.
— Tout à fait, tu as tout compris !
— Alors rien à ajouter ? Fit Isabella dans une petite moue.
— Je pourrai... Continuai-je mystérieux.
— Mais tu es trop flemmard pour bouger tes fesses !
— Exactement Madame Denali, je n'ai aucune raison d'interrompre l'éminent Jasper.
Un silence passa.
— Quoi j'étais crédible non?
— Absolument pas... Rit Tanya
Je me tournai vers Isabella pour avoir du soutien, cette dernière peinait à cacher son sourire.
— Oh très bien, je vois que l'on se ligue contre moi ! Boudai-je.
— Aller, je sais très bien que tu as très envie d'amuser la foule et de les nourrir de ton savoir... Commença Rosalie qui était sortie de nulle part.
Je me retournai boudeur.
— Ne m'oblige pas à te supplier Edward ! S'amusa Tanya.
— C'est une idée plutôt tentante en fait ! Je me retournai intéressé.
La grande blonde s'avança tout près de moi, tout d'un coup je trouvais l'idée bien moins tentante et elle commençait à me faire peur.
— Tu aimerais que ça soit Bella qui te supplie ? Murmura la perfide meilleure amie que j'avais. Je m'étouffai, j'étais loin d'imaginer ça.
— Bien, je vais vous apprendre des petites choses alors, puisque mes groupies me le réclament... Je me relevai mal à l'aise et jetai un regard vers Isabella qui était hilare en regardant Rosalie et Tanya... Aurait-elle entendu les paroles de Tanya ? Non non, je me faisais des idées.
Je me dirigeai vers Jasper qui s'arrêta en me voyant arriver.
— Et voilà le Professeur, que dis-je, le grand Professeur, l'inégalable...
— Tu peux m'appeler Edward, je te l'ai déjà dit non? Je souris en coin, un brin charmeur, ce qui fit rire l'assemblée.
— Weeurk, je vous ai dit d'arrêter tous les deux ! S'exclama Alice tout en riant.
— Bon puisqu'Edward est là, je peux me reposer un peu !
— Nous allons donc au bord de l'eau dans des gisements secondaires, pourquoi secondaires me direz-vous? - Mes questions/réponses firent rire mes amis - Tout simplement parce que les diamants ne se trouvent pas dans leur lieu de formation.
— C'est à dire ? Me coupa Leah.
— Les diamants de couleurs se forment dans la roche d'anciens volcans. Puis l'érosion créée par les eaux de ruissellement, le vent, les intempéries ont arraché les cristaux pour les transporter vers les vallées, dans les lits des rivières. Avec le courant, comme leur densité est plus élevée, les pierres se sont bloquées et concentrées dans des trous. Ensuite, les alluvions, qui ont été charriés par les fleuves, ont recouverts les diamants, puis les rivières se sont asséchées ou bien ont été détournées. C'est pourquoi on retrouve aussi des gisements dans le sol de la jungle de Bornéo. N'est-ce pas Rose ? Je me tournai vers ma sœur pour confirmer ce que j'avais dit.
— Tu as tout dit, j'imaginerai presque aisément que c'est toi le spécialiste minéralogiste et géologue... Dit-elle taquine.
— J'ai été à bonne école. Je lui fis un petit clin d'œil.
Nous étions arrivés près des bords de la rivière Landak qui veut dire « rivière de diamant ».
— La forêt est très importante pour ces ethnies qui vivent au bord de l'eau, ils pensent que la forêt est leur ancêtre mais la jeune génération veut de plus en plus d'argent alors ils coupent les arbres pour ouvrir des terres agricoles ou des plantations de palmier à huile. Même si la déforestation est dû, plus généralement, aux compagnies d'exploitation forestière.
Nous descendions pour aller à la rencontre du groupe de Dayak qui travaillait près de l'eau, ce qui était bien plus simple pour nettoyer les pierres. Pendant que Jasper et Tanya leur parlaient, Isabella se rapprocha de moi.
— Ils travaillent avec des pompes ?
— Effectivement, les alluvions sont récupérés par ces grosses pompes pour ensuite les mettre sur des tamis qui laissent passer la terre et qui bloquent les pierres.
Nous avancions un peu.
— Comme tu peux le voir ici, l'eau est arrêtée pour que le tri puisse commencer.
— Et les femmes que l'on a vu près de l'eau?
— Elles utilisent la batée, un grand plateau conique...
— On dirait un chapeau chinois...
Je souris doucement attendant avant de pouvoir continuer.
— C'est tout à fait ça, c'est l'outil des orpailleurs. La batée permet grâce à sa forme et les gestes techniques maîtrisés par ces femmes, de faire une rotation dans l'eau...
— La force centrifuge hydraulique ! Me recoupa Isabella avant de se mordiller la lèvre en se rendant compte qu'elle m'avait de nouveau interrompu.
— Je n'ai rien à vous expliquer en fait. Ricanai-je
— Continue... S'il te plaît.
— Donc les alluvions les plus légers sont évacués en premier et les matériaux les plus denses restent au fond du plateau. Puis ensuite, grâce à l'inertie centrifuge, les alluvions d'or sont séparés.
Jasper et Tanya nous rejoignirent.
— Comment cela se présente ? Demandai-je
— Nous pouvons tourner quelques images mais malheureusement, le plus gros a déjà été emporté pour la revente... Donc nous avons que le décor.
— Je vois... Et bien nous allons prendre quelques vues et ensuite direction les autres endroits ? Je pourrai toujours raconter des petites histoires sur le chemin...
— On va faire ça, en attendant les voitures, je propose que l'équipe de tournage se mette à travailler. Continua Jasper.
— Vous nous laissez combien de temps ?
— Mmh... je pense 2 heures maximum, ça ira pour vous ? Répondit mon meilleur ami à Isabella.
— C'est parfait, il n'y a pas grands choses à prendre, mise à part des grands plans et quelques plans rapprochés. C'est bon pour nous, je vais aller rejoindre les autres.
Je la regardai partir avant de demander à Jasper s'il savait où étaient partis les diamants.
— Edwin les a acheté pour un gros contrat...
— Tu sais lequel ?
— Je crois que ça ne va pas te plaire, les Volturi ont épuisé la réserve de diamant brun.
— Et pourquoi ça ? M'énervai-je.
— Tu les connais, pour faire du sensationnel...
— Fais nous rêver Jasper... Dit Tanya d'une voix lasse qui trahissait son exaspération vis-à-vis des frères.
— Je garde le secret. J'en parlerais quand tout le monde sera là, ça leur fera un peu d'animation pour le trajet.
— Alalala heureusement qu'on les a pour nous divertir... Pouffa Tanya.
— T'as raison mais c'est une honte pour le métier en fait ! M'énervai-je.
— Doucement Edward, je suis d'accord avec toi, mais avoue-le, ils sont talentueux dans la bêtise...
— Et dans l'escroquerie, la corruption... Et j'en passe !
— Je sais que tu veux les faire payer pour ce qu'ils ont fait dans cette mine, mais leur heure viendra, crois-moi. Essaya de me rassurer Tanya.
— Mouais... Je ne suis pas convaincu. Tu vois bien qu'ils se baladent en toute impunité!
— Calme toi, ils auront un jour ce qui leur est dû et bien plus fort que ce que l'on pense.
— T'as l'air bien sûre de toi Tan. Affirmai-je un peu décontenancé.
— Que veux-tu je crois au destin et à la justice...
Nous rejoignions les autres, demandant de temps en temps s'ils avaient besoin d'un coup de main mais nous étions surtout en retrait pour les laisser tourner tranquillement. Cela faisait du bien de voir les caméras en fonctionnement et de les voir, tels des fourmis, tournoyer autour des installations pour prendre les meilleures images possible.
Nous repartions sur les routes quelques temps après, finalement, il avait fallu moins de deux heures pour mettre, comme on dit, tout en boîte.
Nous nous installions dans le mini bus, il fallait bien ça pour traverser le pays avec notre jolie petite troupe. Alice prit la parole dès que le moteur fut en route. Elle parlait des diamants d'un point de vue ésotérique:
— Le susuk fait partie des grands rituels purificateurs annuels. Le diamant est paré de vertus magiques qui, selon la tradition indonésienne, a des propriétés pare-balles… Mais surtout il cultive la beauté intérieur en assurant la protection et le pouvoir. Pendant ces rituels, les diamants sont implantés sous la peau par un chaman, qui est le médiateur avec les esprits.
— Yerk... Et j'imagine qu'il n'y a pas d'anesthésie ? Commenta Leah en grimaçant de dégoût.
— Bien avant, les diamants bruts étaient mis dans les poutres des toits pour protéger le foyer... Ajouta Jasper.
— Tiens, je me disais bien qu'il nous manquait ça à la maison chérie ! S'exclama Tanya en regardant Jane. Ce qui nous fit rire.
— Le chaman peut aussi poser le diamant directement sur le visage pour localiser le mal. Après des examens et des prières sur le corps malade, il posait un tissu rouge sur la personne pour créer le lien entre sorcier et esprit... Et maintenant y'a les crèmes et autre lignes cosmétiques à base de pierres précieuses...
— Mais non !? S'écria Rebecca.
— Si... Le joaillier Bulgari avait associé le saphir, la malachite, la tourmaline et la citrine pour permettre à la peau de retrouver éclat et jeunesse ! Mais ce n'est pas tout, La Prairie a aussi conçu des crèmes aux extraits de caviar et un sérum qui associe le diamant, le mica, le quartz et des cristaux liquides pour donner un éclat éblouissant...
— On aura tout vu... Souffla Isabella.
— Et encore, tu n'as pas le rouge à lèvres Guerlain avec de la poudre de rubis pour amplifier la lumière à l'infini... Susurra Alice.
— Ahaha bin voyons ! Le rubis je préfère le porter ! Répondit l'intéressée.
— Oui enfin toi c'est plutôt l'émeraude, non? S'amusa Tanya devant la mine déconfite et légèrement rougissante d'Isabella.
— Et si je vous parlais du kriss ? J'interrompais cette conversation qui allait en défaveur d'Isabella... car connaissant mes sœurs, elles ne tarderaient pas à s'en mêler.
— Le kriss ? Répéta Emmett.
— Hinhin, le kriss indonésien fait partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité...
— Cela nous fait une belle jambe tient ! Pouffa Alice.
— Tu préfères raconter tes histoires de maquillages ? Bougonnai-je.
— Non non, continue... !
— Bien, donc le kriss est une dague allongée, où les deux tranchants sont aiguisés et il est forgé à partir de fer doux et d'acier de carbone. Le contraste plus sombre de l'acier et le fer doux, qui est quant à lui riche en nickel le rend plus clair.
— Un peu comme l'acier de Damas ?
Je souris à Isabella.
— Les plus majestueux sont forgés dans neuf aciers venant de neuf pays différents, avec une touche de métal de météorite et ce pendant quarante vendredi et ensuite trempé dans douze rivières elles aussi différentes... Selon la tradition, un kriss ne peut être prêté ou vendu ou donné à un étranger, chaque kriss appartient à un propriétaire.
— Et si on le donne ? Intervint Jacob.
— Si on le donnait, alors il se viderait de toute énergie spirituelles et le propriétaire serait dépourvu des pouvoirs magiques que lui conférait le kriss. Souvent, pour les souverains, le manche est orné de pierres précieuses, des diamants de couleur notamment.
— Et pourquoi cet engouement pour les diamants de couleurs ?
— Bonne question Bella, pour répondre franchement, c'est un peu le hasard, un jour lors d'une vente chez Christie's un diamant de couleur rouge s'est vendu près d'un million de dollars depuis, les diamants de couleurs font tourner toutes les têtes. Répondit en souriant Tanya.
— La rareté, c'est ça qui émoustille et nous rend complètement subjugué par les fancy. Continua Jasper.
— Je croyais que tu n'étais subjugué que par moi? Minauda Alice.
— Bien sûr, toi tu n'es pas une pierre saturée de couleurs, tu es une diamant naturel de couleur...
— Bon Don Juan ça va oui ! Ma sœur regardait Jasper comme le plus bel être sur terre, ceci dit, il lui rendait bien. Mais Jasper a raison, il existe seulement 0,4% de diamants naturels de couleur dans le monde selon le NDC (Natural Diamond Council)
— Je n'arrive pas vraiment à imaginer... Souffla Leah.
— Vous savez tous que les diamants de couleurs correspondent à une impureté dans la pierre, c'est à dire que des tensions dans le cristal va faire rendre un diamant brun, des inclusions de carbone graphite du noir, de l'azote en grappe pour le jaune et azote isolé pour le orange, de l'hydrogène pour le rose, le rouge et le violet, du sel radioactif d'uranium pour le vert et enfin le bore pour le diamant bleu.
— Le bore c'est pourtant l'élément naturel ? Intervint Isabella.
— Oui mais quand le bore, piégé dans la structure cristalline, se lie avec un peu d'hydrogène cela rend le diamant bleu, et c'est la couleur la plus rare. C'est pourquoi, pour répondre à ta question Leah, si tu veux un exemple, pour cent Picasso, tu auras un seul diamant bleu naturel. Donc statistiquement, le taux de découverte d'un diamant de couleur naturel est de un sur dix mille.
— Ah oui...
— C'est pourquoi on les retrouve à des sommes astronomiques comme le « Spectre de la rose » qui s'est vendu à près de 26 millions. Renchérit Tanya.
— Les diamants de couleur les plus chers et les plus gros, vous les connaissez, le Hope, le Golden Jubilee, le Vert de Dresde... Énuméra Jasper.
— Sans parler des plus chers, le Pink Star, 59,60 carats, ce diamant rose a été acheté par une compagnie Chinoise. Le diamant rouge Moussaieff, de 5,11 carats, de taille triangulaire qui est estimé à 8 millions de dollars. Sans oublier l'Allnat, un diamant taille coussin, qui représente l'intensité jaune la plus recherchée. La maison Cartier s'est chargé de faire une création qui représente une fleur en platine à cinq pétales, une tige et deux feuilles. Elle a été vendue aux enchères pour 3 millions de dollars. Acheva de dire Tanya.
— Le plus difficile est de représenter les nuances dans mes gouaches, d'après le GIA ( Gemological Institute of America), il en existe près de 1500. Commenta Jane.
— Les diamants ont des histoires rocambolesques et c'est aussi ça qui plaît, de connaître les dessous de ces pierres brutes. Il y a toujours une part de mystère. Ajoutai-je.
— Tu brûles d'envie de nous donner un exemple ? Je me trompe ? S'amusa Seth.
— Si je vous dis le diamant du Prince de Condé?
Je balayais du regard mes amis pour savoir qui allait répondre le plus rapidement.
— Le Château de Chantilly ? Demanda Isabella
— Tu chauffes...
— Je n'ai pas vraiment retenu tout ce qu'il y avait écrit dessus, je sais simplement que c'est un diamant rose qui a fait parler de lui ! Rougit-elle.
— C'est déjà pas plus mal, il aurait été offert par Louis XIV à son cousin Louis II de Bourbon...
— Et c'est qui Condé alors ? Intervint Emmett.
— J'y viens, c'est de famille de m'interrompre non ?! - Il bredouilla des excuses - Donc Louis II de Bourbon, prince de Condé dit « le Grand Condé » se voit offrir le diamant en remerciement pour ses victoires militaires notamment celle de la bataille de Rocroi en 1643.
— Jasper y était ! beugla Jacob, ce qui nous fit rire, de vrais enfants.
— Le diamant rose, légèrement orangé de 9,01 carats, en forme de poire, a une irrégularité d'origine sur un des côtés de la pierre. Il a survécut à la Révolution en voyageant dans toute l'Europe sous la protection de l'armée des Condé. Il ne sera plus jamais exposé au public depuis 1926.
— Et pourquoi ça? Si il est aussi beau qu'on le dit ? Demanda Rebecca.
— Jean Baptiste Tavernier, vous le connaissez celui-là depuis le temps... - des petits rires discrets se firent entendre - l'a donc présenté à Louis XIV qui l'offrit à Louis II. D'après les historiens, celui-ci souffrait de goutte et porta la pierre sur le pommeau de sa canne jusqu'à sa mort. Après de nombreux changements de propriétaires, le « diamant pointu » telle que l'était sa dénomination dans l'inventaire des biens d'Anne de Bourbon Conti, fut cédé à l'Institut de France avec le Château de Chantilly et tous les biens contenu dedans par le duc d'Aumale qui n'avait pas d'héritier. Sa seule condition fut que le château de Chantilly soit transformé en musée et que ses trésors ne sortent pas de son enceinte.
— Jusqu'ici tout va bien, des histoires de famille et des vieux qui meurent... Rien de palpitant à se mettre sous la dent. Bouda Emmett
— J'y viens ! Le château fût cambriolé en 1926, des négociants alsaciens qui faisaient face à des difficultés financières décidèrent de voler les trésors de Condé. À l'époque, le conservateur du musée n'est autre que le Maréchal Pétain et malgré l'aide des forces de l'ordre il n'arriva pas à retrouver le diamant.
— Et alors et alors ? S'impatienta tout d'un coup Emmett.
— C'est bien deux mois plus tard, qu'il fut retrouvé par le plus grand des hasard, une femme de chambre dans un hôtel voyant que des bagages restaient, décida de rentrer dans la dite chambre. D'une des besaces tomba une pomme, elle décida de croquer dedans et quelle surprise de retrouver le diamant. Les autres bijoux, trop reconnaissables ne furent jamais retrouvés...
— Et c'est pour cela qu'il n'est plus exposé ?
— Une copie du diamant remplace l'original qui reste quant à lui enfermé dans le coffre du château.
Nous nous arrêtions pour la nuit à Martapura, la « Terre des diamants ». C'est la capitale de la province du Kalimantan du Sud et la capitale de la régence de Banjar.
— C'est ici que les diamants et autres pierres sont traitées puisque la ville est un centre de commerce de traitement des pierres précieuses… Les Indiens appellent Bornéo « Suvarnahumi » qui, en langue Pali, signifie « Terre dorée ». Mais, de nos jours, il y a de moins en moins de gisements d'or.
— Nous sommes lundi, donc demain nous irons au marché puis dans les villes alentours pour aller voir des mines. Nous pourrions aussi aller au marché flottant et au centre culinaire pour se régaler!
— Cela me semble un bon programme. Pour les intéressés, nous pourrions aussi faire un petit groupe pour le Musée Wasaka, musée qui retrace l'histoire de la lutte pour l'indépendance face au colonialisme néerlandais.
Nous avions à peine pris le temps de dîner mais avions quand même pris des spécialités locales. Pour moi, un soto banjar, un plat typique de la tribu Banjar qui est composé de poulet, de cannelle, de noix de muscade, de clous de girofle mélangés avec un peu de lait. Je me régalais du poulet râpé, il y avait aussi un peu de pommes de terre bouillies, d'ail de poivre et des morceaux de carottes. Isabella avait choisi la version avec des œufs et des perkedel, les pommes de terre qui ont été frites ou bouillis sont écrasées puis mélangées avec de la viande, des oignons, du céleri puis trempées dans de l'œuf avant d'être frites de nouveau. Les autres s'étaient pour la plupart régalés de poulet au satay
J'accueillais le sommeil avec impatience tant la journée m'avait fatigué. Je n'avais plus l'habitude de pousser mon corps jusqu'à ses limites, qui avaient été revues à la baisse après l'accident. Ma nuit passa rapidement et c'est légèrement groggy que je me réveillai le lendemain. Non pas que le confort de la literie était douteux, seulement je prenais conscience que j'étais moins en forme et qu'il faudrait un petit moment pour me rétablir complètement.
Il était 4 heures du matin, le marché de Muara Kuin ouvrait à 5 heures, nous avions largement le temps de nous y rendre. Pendant notre route, je pouvais observer les maisons et les mosquées sur pilotis, nous ne manquerions pas d'aller visiter la ville par la suite.
J'avais pas mal voyagé et sans me vanter, je connais des recoins reculés qui feraient pâlir d'envie Indiana Jones mais ce que je voyais devant moi était magnifique. Une ribambelle de petits bateaux se frayaient un chemin à l'endroit où deux rivières se rencontrent. Les femmes ramaient pour essayer de naviguer, ce qui ressemblait à un Tetris géant était tout bonnement merveilleusement bien orchestré. Il y avait des couleurs partout, chaque petit recoin attirait l'œil, des fruits, des légumes, des pâtisseries maison et autres fariboles se mélangeaient. Certaines femmes apportaient même des instruments ethniques et jouaient de la musique, ce qui rendait le cadre enchanteur. Vers 5 heures 30 c'était l'appel du muezzin qui se fit entendre de partout, d'abord une mosquée puis la totalité, les unes après les autres. Les « milles » mosquées de Banjarmasin se réveillèrent en même temps que notre appétit. Les pirogues s'agglutinent, ainsi que des tissus, des batiks (technique d'impression sur étoffes). La première pirogue nous sert des thés, des cafés et des sucreries. Une autre pirogue nous accoste pour que l'on achète des fruits, Alice et Rosalie en prirent quelques poignées. Je peux voir d'autres pirogues vendre des légumes, poissons, poulets, crevettes, plantes, souvenirs... Des touristes, des indonésiens rappliquent et ils sont directement pris d'assaut par les vendeuses, qui malgré le manque de moteur vont très vite en ramant. Vers huit heures, les achats et les ventes commencent à se terminer.
Nous prenions la route pour Cempaka. Nous voyons le ballet des gens qui se levaient, ils vont à la rivière se laver, certains mangent et des enfants vont sûrement à l'école. C'était une très bonne escapade dont nous revenions les bras chargés de victuailles pour le reste de la matinée.
En arrivant à la mine, il était assez tôt, le ciel était encore légèrement voilé et pourtant la chaleur frappait déjà le visage. Une immense plaine s'étendait devant nous, où se trouvaient des petits groupes qui grattaient la terre.
— On se croirait à une autre époque… Chuchota Emmett.
— Nous ne sommes pas très loin de Banjarmasin, la mine à ciel ouvert est un gisement de diamants alluviaux. Commença à raconter Jasper. Les Hollandais furent les premiers à en commencer l'exploitation. Les pierres extraient ici sont revendues et taillées à Martapura.
Je vis du coin de l'œil Isabella et l'équipe de tournage se faire entourer par un groupe d'hommes surgit de nulle part. Ils exhibaient des pierres de toutes les couleurs en prétendant que c'était des diamants rares.
Je me rapprochai, repoussant doucement les vendeurs, j'aperçus les pierres, un mélange de vraies et de fausses améthystes, saphirs et rubis en résine parfois. Jasper poussa de la voix pour se faire entendre et faire reculer les gens.
Nous convenions du tournage, il y avait dix personnes par « trou » qui faisait en général cinq mètres. Pendant que sept personnes travaillaient en bas, trois récupéraient les alluvions déjà charriées en haut pour les trier sur le tamis.
— Autrefois, on disait que seules les femmes pouvaient trouver des pierres. Maintenant, ce sont des tuyaux qui remontent les alluvions à la surface où elles sont triées plusieurs fois.
— Cela doit être éreintant de travailler toute la journée ici...
— Surtout que c'est pour des salaires de misère, même s'ils arrivent à trouver une belle pierre, il faudra répartir 30 % de la vente au propriétaire des machines empruntées, 20 % au propriétaire de la terre et la moitié restante sera redistribuée entre les mineurs.
— Poussez-vous ! Continua de crier Jasper aidé par Jacob.
— Pourquoi ils sont aussi indisciplinés ? Demanda Rebecca.
— Les mineurs, comme dans d'autres mines, ne rêvent que d'une chose: trouver LA pierre rare qui les mettra à l'abri. Dites « intan Trisakti » et « intan Galuh Pampung » et vous verrez l'effet que cela a ici...
— Ce sont des diamants ?
— Oui le premier est un énorme diamant « intan », c'est-à-dire brut, de 167,5 carats découvert en 1965, l'autre de 1990 de 48 carats qui a été vendu à un collectionneur. Galuh pour les mineurs, c'est le nom spirituel du diamant et d'une princesse qu'il ne faut jamais offenser.
— C'est pour cela que les femmes cherchaient des diamants ?
— Oui car pour eux, elles seules avaient le pouvoir de les découvrir...
Le tournage se passait bien, l'équipe avait photographié et filmé tout ce qu'elle voulait voir, c'est pourquoi avec Isabella, Jacob et Rosalie, nous nous dirigions dans une mine-atelier un peu plus loin pour avoir des prises de vues du dit atelier.
L'homme nous expliqua qu'il lui fallait quatre jours pour tailler un diamant de 58 facettes.
— Pourquoi 58 ? Chuchota Jacob.
— Parce que c'est la norme à Anvers.
Le maître-tailleur continuait de se pencher sur sa meule pour polir la pierre. Il continua son récit en expliquant que les Coréens étaient venus prendre leur part du gâteau et, qu'il paraissait, qu'ils détenaient un détecteur de diamants...
C'était des croyances locales puisque les concessions étaient entourées de barbelés.
Nous repartions pour Banjarmasin, Jasper, Alice et la « meute » étaient partis au musée quant à nous, c'est-à-dire Bella, Rosalie, Emmett, Tan, Jane, Leah et moi, nous nous dirigions vers le centre culinaire près de l'eau. Emmett commençait déjà à saliver mais je pense que c'était pour tout le monde la même chose.
Mes yeux s'arrêtaient partout tant la cuisine indonésienne était colorée. Je savais que la biodiversité de l'île était importante en raison du climat humide et du sol volcanique mais pas au point d'apprendre que, dans les hautes terres ou les plaines tropicales, il n'y avait pas moins de 200 espèces de légumes, le double de fruits et près de 1600 épices!
— Ce n'est pas pour rien que le pays était une des sources principales mondiale pendant des siècles ! Commenta Leah.
— Wouaaah plus de 8500 espèces de poissons ! Tu savais qu'il y avait 37 % des espèces de poissons en Indonésie ? Demanda Jane à Tan.
— Je sais juste que grâce aux flux migratoires, la cuisine du pays s'est enrichie. Sourit Tanya.
— C'est-à-dire ? Bafouilla Emmett la bouche pleine de... brochettes ? Qu'il avait eu le temps d'acheter pendant notre conversation.
— Il faut savoir que grâce aux flux, cela leur a permis d'avoir les curry indiens, les plats sautés au wok chinois, les satés et brochettes de viande marinées qui proviennent des kebabs du Moyen-Orient.
— Il y a cinq piliers de la gastronomie - continua Rose -, le riz, la noix de coco, la banane, la cacahuète et le soja. C'est impossible de trouver un plat qui n'inclue pas, au moins, l'un de ces cinq ingrédients.
— J'ai cru voir qu'il y avait plusieurs variétés de riz ? Ajouta Bella.
— En effet, il y a le beras putih, le riz blanc, le ketan putih, le riz blanc gluant, le ketan hitam, le riz noir gluant et le beras merah, le riz rouge. C'est pour cela que la plupart des plats ont le préfixe nasi qui signifie qu'ils sont accompagnés de riz.
— Donc là, le nasi goreng ? Emmett pointa du doigt l'image d'un plat sur un menu.
— C'est du riz frit sauté avec des légumes et du poulet, ou de la crevette ou de la viande rouge ou bien un mélange des trois, c'est le plus célèbre plat de riz.
— Mais au quotidien, les plats les plus fréquents sont le mie goreng et le ayam goreng. Dis-je en posant le plat de nouilles sautées et le poulet frit sur la table. Je reparti chercher les autres plats.
— Et voilà le babi guling et le bebek betutu, le premier est une sorte de cochon farci fourré d'épices avant d'être cuit à la braise et l'autre c'est un canard cuit à l'étouffé pendant près d'une journée. Commenta Rosalie.
Emmett se frottait les mains d'anticipation.
— Vous pouvez rajouter du Sambal qui est le piment fondamental ici. Continua Tan en se servant allègrement de piment. Il n'en existe pas moins de 320 variétés de sauce de piment dans l'archipel.
— Est-ce qu'il y a des ingrédients « phares » ? Demanda Bella tout en se servant d'un peu de tout les plats.
— Il y a deux aliments préférés le tempeh, du soja fermenté, et le krupuk des chips à base de crevettes, de fruits de mer ou de légumes que l'on mange en début de repas, vous pouvez vous servir. Je montrai les chips.
— Sinon effectivement, tu as raison de demander Bella, le tamarin, les feuilles de pandan, galanga, curcuma, échalotes, citron vert, citronnelle, gingembre, le kecap manis, du soja sucré et des feuilles de cumbawa sont une partie des saveurs que l'on retrouve dans les plats en plus des épices séchées comme les graines de coriandre, la cannelle, le cumin, la muscade... Énuméra Rosalie.
— Et maintenant on bouffe ! Mais je voudrais goûter d'autres plats après ! S'exclama Emmett avant de plonger dans son assiette.
Nous continuons de déguster des plats tels que le patin baubar, un plat de poisson-chat cuit avec une abondance d'épices, des boulettes de poulet cuitent dans une sauce au lait accompagné d'une assiette de riz, on appelle ça le sop mutiara, de la bubur baayak, une bouillie sucrée-salée fabriquée à partir de farine de riz, de blé et d'eau. Emmett s'aventura avec la meute, qui était revenue, à goûter le ketupat kandangan, du poisson à tête de serpent, le haruan, grillé avec du lait de coco et ensuite plongé dans son bouillon avant d'être versé sur du riz. Les filles essayèrent le cacapan asam, un mélange de fruits hachés et mélangés avec d'autres épices, du tamarin, des échalotes, du poivre de Cayenne et du sel, c'était rafraîchissant tout en ayant une combinaison de saveurs variant sucré et salé en passant par l'acide et l'épicé. J'avais voulu goûter le riz au canard qui était servi dans des feuilles de bananier. Bella avait prit du kupat tahu, des boulettes de riz cuites dans des feuilles de palme accompagnées de légumes, ici du haricot mungo, de tofu frit et d'une sauce satay (sauce aux cacahuètes).
Emmett goûta une vraie patte de poulet mais il était déçu de constater qu'il n'y avait pas grand-chose à grignoter dessus. Nous goûtions des jus de fruits frais, un vrai régal. Alice avait voulu un soda gembira, malgré nos conseils, et finalement elle ne trouvait pas ça bon et trop sucré. Nous lui avions pourtant dit que c'était juste un milkshake à la fraise auquel on ajoute du soda. Pour ma part, je buvais du Jamu temulawak, une boisson de racine de temu lawak, une espèce de curcuma avec un arôme de gingembre, ça donnait un peu de pep's à tout ça. Jasper buvait de l' arak, à base d'ingrédients fermentés comme le riz, la noix de coco… c'est un peu le rhum d'ici et c'est pas très fort.
Nous nous promenions toujours avant de jeter notre dévolu sur une échoppe de dessert. Cake à la banane, laklak, mini pancake au pandan et sirop de palme, la pâte serabi est faite avec du lait de coco et de farine de riz, un délice, Roti maryam, une pâtisserie feuilletée, pisang goreng, une banane frite où l'on saupoudre du chocolat et parfois... du fromage ! La meute essaya aussi le martabak manis, un pancake très épais replié sur lui et fourré de chocolat, de cacahuètes et de banane, le manis est rajouté pour faire la différence avec la sa version salé qui est avec du fromage.
C'est reput et légèrement plein que nous prenions le temps de se balader au bord de l'eau et digérer, heureusement que nous avions partagés tous les plats. Mais j'étais ravi de redécouvrir la nourriture dans ces conditions.
Sur le chemin du retour, Jasper nous raconta les frasques des jumeaux Volturi qui avaient eu, comme superbe idée, de recouvrir intégralement l'intérieur d'une Aston Martin en diamant brut brun et bambou... ils avaient asséché le marché en achetant tous les diamants existants pour en utiliser pas moins de 8500... Le futur acquéreur, de Dubaï, avait eu un petit caprice en voulant que son nom soit serti de diamants blancs à l'intérieur du tableau de bord... il ne fallait pas moins de minimum six mois pour retrouver un court de diamant brun correct. Je ne savais pas comment réagir à cette nouvelle « création » tant je trouvais l'idée complètement idiote.
J'avais toujours cette haine peu contenue envers eux... Mais je prenais mon mal en patience, en essayant de me convaincre qu'il y avait une justice dans ce monde et qu'un jour, elle frapperait sans crier gare.
Je me levai pour annoncer quelque chose aux autres.
— Et bien maintenant que l'on est bien rassasiés, c'est le moment de vous dire que nous ne rentrons pas à l'hôtel ! Je souris de toutes mes dents devant leur tête où l'incompréhension se mélangeait à de la déception.
— Mais enfin on va où ? S'inquiéta Leah.
— Et nos affaires ? Renchérit Rebecca.
— Je comprends vos interrogations... Nos affaires sont déjà arrivées à destination... Continuai-je énigmatique.
— Edward ! Viens en au fait ! S'impatienta Tanya.
— Vous verriez vos têtes, on dirait que je vous ai annoncé que j'ai mangé un bébé koala frit... M'amusai-je.
— Si tu ne dis rien c'est moi qui vais me charger de te faire manger ce sourire ! Grogna Rosalie.
— Hahaha, et bien, j'ai pensé que pour finir ce pays en beauté, et aussi parce que nous avons besoin de repos, surtout moi en fait... - les autres malgré leur agacement rirent. - Je vous emmène dans un petit avion pour que nous passions la fin de semaine à Raja Ampat !
— Hiiii ça veut dire plongée, plage, coraux et repos ? Cria Alice.
— C'est tout à fait ça, nous allons au « dernier paradis sur Terre » !
Et c'est sur ces belles paroles que nous nous envolions pour atterrir sur cette île où la pollution n'a pas encore élue domicile. Notre prochaine destination ? La Nouvelle-Zélande.
Chapitre fini, j'ai hâte de lire vos impressions, je pense reprendre tranquillement le voyage et j'espère avoir réussi à mettre une touche de positif et de légèreté après les précédents chapitres.
Je suis désolée pour les fautes, c'est toujours difficile malgré les différentes relectures et les paires de yeux qui se succèdent, je ne suis pas infaillible et je demanderai à personne de l'être =)
A très bientôt sur KanameAirlines et n'oubliez pas de laisser une trace de votre passage, ça me fait toujours plaisir.
