Bonjour tout le monde ! On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre de l'Héritier de l'Underground. On est pas encore à la fin de la troisième année, mais on s'en rapproche !

Je veux dire merci à tout ceux et celles qui me suivent. Je sais que c'est pas facile en ce moment, qu'on est tous fatigué, énervé, lassé de cette situation. Mais je sais qu'on peut y arriver. Qu'on peut traverser cette épreuve tous ensemble et grandit. Ce que je vous demande, c'est d'être prudent, de faire attention à vous et à vos proches et surtout, ne tenté pas le diable.

Je vous aime tous, du fond du coeur, alors, faîtes attention.

Passons aux reviews à présent :

Sleepy Cocombre : J'adore ton pseudo :D En tout cas, c'est avec plaisir que je l'écris et elle va continuer encore un moment. C'est le résultat de ma maturation et de ma progression dans le domaine. Je suis encore loin d'être la meilleure, mais je suis plus haut qu'à mes débuts.

NeferGwen : Je... je... je suis touchée par ton commentaire, vraiment. Surtout que je suis souvent sous les coups du syndrome de l'imposteur. Donc, d'un côté, quand je lis des commentaires de ce genre, je me gonfle de fierté, mais de l'autre, j'ai envie de pleurer parce que je pense pas que mon travail vaillent des compliments pareils./ Bon, ok, être cohérente, je veux bien, mais finir mes histoires... j'en ai pas mal sur le banc de touche parce que je suis un papillon qui a toujours des idées et qu'actuellement, ma fic Witcher est devenue une obsession. Et les autres... quand je m'y remettrais. Ca sera difficile. Très difficile. / Pour ce qui est de Marco... franchement, je sais pas quoi te dire de plus outre que Marco is dead, mais espères, nous verrons bien. / Je vais continuer à écrire encore un moment, parce que c'est ma propre drogue et qu'il n'y a que derrière une histoire où je me sens bien.

TheSepticPuppet : Le fem!Ace peut faire peur, et je sais que dans les chapitres traitants de la cinquième années, je risque de perdre beaucoup des lecteurs que j'ai en ce moment. Mais je te remercie d'avoir bien voulu donner une chance à cette histoire./ Ah bah, le Ryry, il a été à bonne école.

Meilynn07 : Alors, pour revenir à ta remarque au chapitre 10 je crois, sache le grand-père et oncle, ça se différencie par la longueur du I (et donc, le nombre de i que tu mets dans l'alphabet latin). Jii-chan avec les deux I, c'est le grand-père. Avec un seul, c'est soit l'oncle, soit "monsieur". Et c'est pareil pour grand-mère, tante et madame. Obaa-san (grand-mère) oba-san (tante/madame). / Les fautes, je vais rendre à César ce qui est à César : je suis une brelle orthographe et grammaire. J'essaie de m'améliorer, mais j'ai de grosses lacunes. Donc, si le texte que vous lisez pour l'histoire est correct, c'est parce qu'une d'une, j'ai eu le temps de prendre du recul et de deux, parce que j'ai une superbe Bêta en la personne de Mai96. / Nous verrons pour les shippes quand on y sera. / Aaaah ! Toi, tu ne me connais pas DU TOUT ! Faut surtout pas me demander le nombre de chapitre que je prévois pour une fiction, parce que mon maître mot, c'est freestyle. A titre d'information, le 86 est en cours. / Pour les livres, c'est mon squelette. Et je vais tous les faire. / Heureuse que l'histoire te plaise.

P.S. recommandation de Missty "Alors, généralement, faut en prévoir 64, comme un stack Minecraft, mais dis-toi qu'elle en a toujours 80 d'avances".

Hailwidiss : L'abus de fic est mauvais pour la santé, à consommer avec modération. / Je suis honorée que tu fasses cette exception pour moi. Si tu cherches quelque chose pour Ace, essaye "It", la justification viendra dans deux chapitres. / J'imaginais pas inspirer et passionner autant./ Je suis Miss Sadique.

liona29 : La voici !

Rowendyss : Eh bien, euh... merci pour le compliment *ne sait pas où se mettre* / L'histoire ou l'auteur en fav, c'est faisable, mais le chapitre... meh. Mais l'intention compte ! envoie moi un coeur par review la prochaine fois et je comprendrais !

sebferga : un plaisir de te voir continuer à me suivre ! On se retrouve en mars !

Sur ce, très bonne lecture à vous !

.


.

- Vous voulez vous asseoir, professeur ? Vous avez l'air d'en avoir besoin, proposa Luna.

- Je… J'essaye de comprendre. Je m'attendais à trouver des baguettes tirées, avoua l'enseignant assez perdu.

- Vous allez nous sortir de là, n'est-ce pas, professeur ? demanda Ronald avec espoir.

- Moi, je suis curieux de savoir comment il a su qu'on était là, pas vous ? demanda Neville.

- Les stupides Gryffondor ne sont pas connus pour être discrets, pointa Drago comme si cela expliquait tout.

- Oui, c'est sûr, il faut être un Serpentard pour être assez sournois et éviter de se faire prendre, commenta Harry en roulant des yeux.

- Fais pas ton saint, Portgas, on sait tous que tu as abusé le Choixpeau pour qu'il t'envoie chez les Lions.

- Même pas ! Il a dit que j'avais pas assez de self-control pour ne pas rendre Poufsouffle ou Serdaigle complètement maboule, et que j'aspirais pas assez à la grandeur pour finir chez les Serpentard, sans parler que j'ai une mauvaise tendance à zapper de protéger ma propre peau.

- Drago, vu le traitement que nous inflige la majorité des années supérieurs de notre maison à cause de notre ouverture d'esprit, je pense qu'on peut être content que Harry ne soit pas à Serpentard, pointa Hermione. Le professeur Rogue n'aurait pas apprécié de le voir casser la figure à la moitié de votre maison.

Lupin se racla la gorge alors que Sirius suivait la conversation sans arriver à en croire ses oreilles.

- Désolée, professeur. Vous alliez donc nous dire comment vous avez su que nous étions ici ? demanda Hermione avec la plus grande des décontractions.

- Eh bien, je souhaitais voir le professeur Newgate quand j'ai trouvé la porte de son bureau ouverte et la Carte du Maraudeur, que je pensais disparue depuis longtemps, montrant un petit groupe de jeunes gens qui n'avaient rien à faire dehors, traversant la pelouse pour aller voir Hagrid.

- La Carte ? C'est ce que t'avaient donné les jumeaux, non ? se fit confirmer Neville à son ami.

- Je suis un garçon responsable, et je sais qu'un fugitif cherche absolument à entrer dans le château. Je vais pas laisser traîner ça n'importe où. Le mieux à faire quand on est aussi responsable, c'est de le confier à un professeur, dit Harry avec un sérieux qui sonnait très faux, surtout avec le fait qu'il jouait avec l'alliance de Lily.

- Portgas D. Harry, je suis votre professeur, vous m'aurez pas comme ça. Surtout quand on sait que le professeur Newgate n'a pas de magie et que c'est nécessaire d'en avoir pour ne serait-ce qu'activer la carte. Vous reprochez à tout le corps enseignant de vous mentir et de vous garder dans le noir, mais je vais vous le dire, jeune homme, lui dit le professeur de défense.

Avec un sourire un brin amusé, Remus s'approcha du garçon qui le regarda faire d'un air impassible.

- Vous dites de Dumbledore que c'est un vieux fou manipulateur, mais dans ce domaine, vous aussi, vous en êtes un. Un vrai petit Serpentard sous une crinière de lion.

- Tu réalises de ce que tu dis, Remus ! s'étrangla Sirius avec un air choqué. Harry ne peut pas…

- Harry n'est pas James, Sirius, enregistre-le. Une ressemblance physique ne change rien au fait que ton filleul n'est pas son père, rabroua Lupin.

- Harry est un manipulateur, on le sait, mais vous, vous êtes un menteur, persifla Hermione en brandissant sa baguette sur l'homme. Je me suis laissée aveugler par votre gentillesse ! Je croyais que vous, comme le professeur Newgate, démontriez une réputation mensongère. Mais le fait que vous ayez aidé Black à entrer dans le château est la preuve que je me suis trompée !

- Hermione, de quoi tu parles ? s'enquit Neville.

- Le professeur Rogue nous a fait un cours sur les loups-garous justement pour nous faire comprendre que le professeur Lupin en était un.

- Aaah, c'était pour ça ! comprit Drago. On comprenait pas pourquoi il crachait autant sur vous, alors qu'il avait pourtant pas été aussi exécrable avec Lockhart, qui, que tu l'admettes ou non, Granger, était un cas.

- Un dangereux imposteur qui va biiiien réfléchir à ses conneries jusqu'à sa sortie de Ste Mangouste, siffla durement Harry.

- Je l'ai vu à Noël. Honnêtement, il en sortira pas avant longtemps. Il a hurlé comme une fillette en me voyant. Les Médicomages disent qu'il a peur des enfants, apprit Neville.

- Votre diversion ne marche pas, pointa Lupin.

- La vôtre non plus, rétorqua Hermione.

Harry poussa un profond soupir, exaspéré.

- L'Alpha ne l'aurait jamais laissé faire, pointa Luna. Il voit et sent au-delà des autres. Il ne laisserait rien ni personne s'en prendre à son louveteau.

- Je croyais qu'on s'était mis d'accord pour ne jamais traduire le surnom qu'il me donne ? demanda Harry à la demoiselle.

- Je n'ai jamais rien promis, lui dit l'aiglon en souriant.

- J'admets que je suis un loup-garou. Je me suis fait mordre enfant par Fenrir Greyback. Et j'ai rencontré ici une personne sans magie, contaminée depuis moins longtemps que moi, qui a su tirer le meilleur de sa malédiction et m'en apprendre plus dessus en quelques mois que je n'ai pu le faire toutes ces années, expliqua Lupin en dépit de sa pâleur. Soyons honnête, j'aurais eu trop à perdre en faisant entrer Sirius au château. Nous étions comme des frères à l'école, je l'admets, mais sans votre camarade de classe, j'aurais cru comme tout le monde que c'est un assassin. Et je n'aurais pas hésité à lever ma baguette pour protéger tout ce qu'il me reste de mon défunt meilleur ami. Si je suis ici ce soir, c'est parce que je veux, moi aussi, des réponses sur cette fameuse nuit d'Halloween.

Il revint vers Harry qui caressait son chat de sa main de libre.

- Concernant la carte, je suis l'un des créateurs.

- Lunard pour la lune, compris Harry.

- Exactement. Maintenant, dites-moi la vérité, Harry. Dites-nous à tous la vérité. Je me souviens très bien de ce que vous m'avez dit après le cours qui a suivi l'intrusion de Sirius dans la tour. C'étaient des insinuations bien trop précises pour être totalement innocentes. Vous saviez, n'est-ce pas ? Chassez-moi cet air innocent de votre visage, monsieur Portgas, vous ne trompez personne.

- Portgas… gronda d'un air menaçant Drago. Crache le morceau.

- Suivez le conseil de votre ami et admettez que vous vous êtes ouvertement moqué de votre professeur de Défense, jeune homme, insista Remus. Vous avez déjà quasiment traité tous vos professeurs de menteurs au nez et à la barbe de McGonagall, ça ne changera pas grand-chose à votre crime.

- J'aurais voulu voir ça ! Minnie qui se fait insulter par un de ses élèves, elle a dû mal prendre la chose ! ricana Sirius.

- Professeur, oserais-je vraiment me moquer de vous ? Moi, un simple élève ? s'offusqua Harry.

- Oui, répondirent Lupin et ses amis.

- La confiance règne.

- Dites-moi la vérité, Harry.

Le garçon perdit son côté joueur et prit un air dur avec lequel il se rapprocha de son professeur.

- Dumbledore veut me séparer de ma mère. Vous pensez qu'on fera quoi, si on apprend que son frère est entré en contact avec un fugitif ?

- Je pense que vous changerez rapidement votre adresse pour Privet Drive, intervint une nouvelle voix.

Avant que quiconque ne puisse protester, la baguette de Lupin sauta de la main de celui-ci. On jeta à Harry sa robe de sorcier avec celle de Luna.

- Ne laissez pas vos affaires traîner n'importe où, Portgas, c'est un signe de mauvaise éducation, dit Rogue en s'avançant.

Harry les rattrapa au vol de sa main de libre, les yeux toujours exorbités devant l'apparition du professeur.

- Monsieur Malefoy, je me demande comment vous expliquerez cette situation à votre père, dit Rogue d'une voix doucereuse tout en gardant en joue Sirius et Remus.

- Portgas a menacé de réclamer le remboursement total de la dette. Je ne fais que préserver mon héritage, répondit Drago. Mais par Merlin, vous faîtes quoi ici, monsieur !?

- Je suis allé faire un tour dans ton bureau, Lupin. Tu avais oublié de prendre ta potion, ce soir. Alors je t'en ai apporté un gobelet. Absent. Alors, je me suis dit que, dans la logique des choses, tu devais être avec le professeur Newgate. Et c'est une chance... Une chance pour moi, bien sûr. Sur son bureau, j'ai trouvé une certaine carte. Il m'a suffi d'y jeter un coup d'œil pour apprendre tout ce que je voulais savoir. Je t'ai vu courir le long de ce tunnel, puis disparaître...

- Severus... commença Lupin.

Mais Rogue ne le laissa pas poursuivre :

- J'ai répété au directeur que c'est toi qui as aidé ton vieil ami Black à s'introduire dans le château, Lupin, et en voici la preuve. Je n'aurais jamais pensé que tu aurais l'audace de revenir te cacher dans cet endroit...

- Severus, tu es en train de commettre une erreur, dit précipitamment Lupin. Tu ne sais pas tout... Je vais t'expliquer... Sirius n'est pas venu ici pour tuer Harry...

- Il y aura deux pensionnaires de plus à Azkaban, ce soir, dit Rogue, le regard flamboyant. Je serais curieux de savoir comment Dumbledore va réagir en apprenant tout ça... Il était convaincu que tu étais inoffensif, Lupin... Un loup-garou apprivoisé... Même Newgate admet qu'il ne l'est pas, ou peut-être qu'il refuse cette simple idée ?

- Espèce d'idiot, dit le loup d'une voix douce. Est-ce qu'une vieille rancune de collégien vaut la peine de renvoyer un innocent à Azkaban ?

Rogue leva sa baguette mais Harry s'interposa.

- Luna, garde le suspect, s'il te plaît.

La petite Serdaigle récupéra le rat des mains de son ami sous les yeux ébahis de Ronald qui passait à la trappe sans comprendre ce qu'il se passait.

- Vous croyez à leurs petites histoires ? Je vous pensais plus intelligent que ça, Portgas, gronda Rogue en regardant son élève.

- Je ne crois personne pour l'instant, je veux des preuves. Je veux la vérité, lui dit Harry.

Prenant une voix enfantine, il répéta une conservation qui restait gravée dans un coin de sa mémoire depuis de bien trop longues années :

- Maman, c'est vrai que t'es pas ma vraie maman ? Maman, ça veut dire quoi mourir ? Maman, pourquoi la dame dit que j'aurais dû mourir avec ma vraie maman et mon vrai papa ? Maman, pourquoi le vilain monsieur a fait du mal à ma vraie maman et à mon vrai papa ? Maman, est-ce que le vilain monsieur va revenir ? Maman, tu m'aimes vraiment ?

Harry essayait en vain de ne pas perdre son calme alors que Rogue revivait par légimencie le souvenir de cette conversation entre le gamin et Ace en même temps que Harry, écarquillant les yeux sur le « je m'en suis assurée » bas et haineux qu'avait répondu la femme à son enfant de cinq ans au sujet de l'assassin de ses parents.

Dumbledore se serait-il trompé sur qui avait fait disparaître Voldemort ?

- Depuis huit ans, depuis que je sais que mes parents biologiques sont morts, je cours après des réponses sur cette nuit. Sur ce foutu soir où la maison de mes parents est partie en flammes, où mon père a perdu la vie, où ma mère a disparu sans laisser de trace… où tout le monde a décidé que j'étais un foutu Survivant, un héros, alors que ce sont des conneries monumentales…

L'adolescent tendit un bras en arrière vers les deux autres hommes. Remus faisait taire Sirius en lui plaquant sa main sur la bouche, couplée d'un regard d'avertissement., Sirius ne devait pas asticoter l'homme et réduire le travail de l'adolescent à néant, Harry pouvait peut-être persuadé Rogue.

- Si l'histoire est stupide et sans preuve, je serais le premier à les vouloir entre les mains des Détraqueurs. La Loi du Talion en sera satisfaite. Par contre, si ce gars n'est pas responsable de la mort des Potter, il saura peut-être m'expliquer pourquoi on a été pris pour cible et le vrai coupable paiera, seulement après avoir permis d'innocenter Black.

Harry se détourna de Rogue pour jeter un regard noir au fugitif qui cessa de se débattre, loupant ainsi le bref regard coupable qu'eut le maître de potions.

- On est ok ?

- Sirius est tout à faire d'accord, n'est-ce pas Sirius ? gronda Lupin à l'adresse de l'homme qu'il réduisait au silence.

Le fugitif hocha la tête. Satisfait, Harry se tourna vers Rogue à nouveau :

- Je vous l'ai déjà dit, vos querelles d'adolescents, ce sont pas mes affaires, vous les réglez entre vous. Dites-vous qu'en lui laissant cette chance, vous prouvez que vous êtes meilleur que l'homme qui vous a fait du mal. Et aussi que s'il est innocent, il aura quand même des emmerdes pour avoir réussi à fuir Azkaban, pour être un Animagus non-déclaré et aussi que vous aurez de longues et savoureuses occasions de lui faire payer ce qu'il vous a fait. Qu'est-ce que ça vous coûte, sinon un peu de votre temps, professeur ?

Rogue regarda ses ennemis de toujours, suivi de Harry, puis rangea sa baguette magique.

- Je le dis maintenant en prévision du futur, Portgas D. Harry, mais votre mère a fait de vous un garçon dangereux. Ne fais pas cette tête, Lupin. J'enseigne à ce garçon depuis plus longtemps que toi, et j'ai vu plusieurs fois ce qu'il se passe quand on déplaît particulièrement à sa mère adoptive.

- Ma famille n'est peut-être pas de sang, mais comme pour mes amis, je ne reculerai devant rien pour les protéger.

- C'est touchant, tu ne trouves pas ? demanda Neville à Drago qui eut un reniflement narquois.

- Vous suivez une très mauvaise voie, Portgas, avertit Rogue.

- Amen à votre pronostique. Nous pouvons poursuivre la quête de réponses, ou vous avez autre chose à rajouter ?

- Immobilis !

Tout le monde regarda Luna qui venait de lancer le sort sur le rat.

- Il essayait de me mordre, se justifia la demoiselle

- Je peux récupérer mon rat ? demanda timidement Ronald.

- Plus tard, pour l'instant, il est bien dans les mains de Luna. Donc, nous disions qu'une sympathique histoire avait été racontée à mon cher et tendre oncle, fit Harry en frappant dans ses mains.

- Et si vous n'y accordiez pas de l'intérêt, vous ne seriez pas aller chez Hagrid avec Ronald ici présent, alors que vous vous tolérez à peine, pointa Remus en relâchant Sirius. Et encore moins avec vos amis. En faîtes, vous n'aviez aucune raison d'aller voir Hagrid. Et vous n'auriez pas mis Mangetsu sur l'affaire pour qu'elle s'assure que vous ayez vos réponses.

- Admettons. Déjà, je voulais pas vraiment qu'ils viennent, je voulais juste le rat pour confirmer l'histoire. J'ai juste pas demandé à ce qu'un foutu clébard plein de puces me saute dessus.

- Je n'ai pas de puces ! s'indigna Sirius.

- J'espère, parce que si Mangetsu-nee-chan en a chopé, c'est ta peau que ma mère fera.

- En admettant cette grossière théorie comme quoi Peter Pettigrow serait le rat de Weasley soit vraie, c'est quoi la vraie version de faits ? demanda Drago.

- Pettigrow était le pire de votre bande, cracha Rogue. Toujours derrière vous, à rire pendant que toi et Potter, vous faisiez vos sales tours. Aucun courage, juste là pour rajouter de l'huile sur le feu, bien à l'abri derrière ses amis.

- On garde le venin pour le privé, merci professeur, et Black, si tu l'ouvres, c'est pour expliquer l'affaire, intervint Harry en voyant Sirius ouvrir la bouche.

Alors que Sirius avait une expression blessée de se voir ainsi coupé dans son élan, Neville intervint :

- Et si on commençait par le commencement. Pourquoi les Potter ? Je vais pas demander pourquoi les Londubat, aussi, parce que je sais que Grand-Mère m'a dit que mes parents ont été agressés parce qu'on pensait qu'ils avaient des informations pour expliquer la disparition de Face de Craie.

- Face de Craie ? répéta Ronald.

- Tu préfères qu'on dise Voldemort ? demanda Luna.

Le roux sursauta, livide et adressa un regard noir à la blondinette qui l'ignora.

- On peut aussi dire Tom Elvis Jedusor Gaunt de son vrai nom, informa Harry.

- D'où tu sors ça ? s'enquit Hermione.

- Le journal de l'an dernier était un bon point de départ, sans parler des archives de l'école. Franchement, m'man m'a dit qu'elle a déjà mené des enquêtes avec moins que ça. Et ensuite il suffit de faire des anagrammes. T'es brillante, 'Mione, je te laisse compléter. Bref, pourquoi les Potter et les Londubat ?

- Il faut le demander au Mangemort, cracha Sirius en adressant un regard noir à Rogue.

- Sirius, ça suffit, rappela à l'ordre Remus avant de regarder Harry. Tout ce que nous savons, c'est que Dumbledore a reçu des informations de la part d'un espion disant qu'il en avait après votre famille. Mais rien ne laissait supposer que le groupe de Lestrange attaquerait Frank et Alice, après cette nuit.

- Mère dit que tante Bellatrix a toujours eu un grain, informa Drago. Je sais que toi aussi, tu veux des explications, Neville, mais vu son caractère, la folie peut être une réponse. Et personne n'aurait été assez fou pour lui refuser quelque chose, outre peut-être le Seigneur des Ténèbres.

- Merci de ta sollicitude, Drago, sourit tristement Neville.

- Que dit l'espion ? demanda Harry en regardant Rogue. Me regardez pas comme ça, professeur, vous avez dit vous-même que j'étais dangereux, quand le professeur Lupin me traite gentiment de petit filou.

- Je suis en train de revoir mon jugement, informa avec amusement le loup-garou.

Rogue soupira et croisa les bras.

- L'espion est sous serment magique. Dumbledore a les réponses, pour vous deux, jeunes gens. Je ne peux rien dire, j'ai fait un Serment Inviolable sur le sujet.

- Comme ça t'arrange ! ricana Sirius.

- Oi, c'est mon dernier avertissement, rappela à l'ordre Harry. Vos querelles d'adolescents boutonneux, c'est dehors.

- Je vote pour la muselière, proposa Drago. Rien de mieux pour calmer un chien qui aboie trop.

- Drago, arrête tes bêtises, rouspéta Hermione.

- Bon, encore une fois, c'est le vieux fou qui fait la rétention d'informations, soupira Harry. Question suivante, le Fidelitas. Tonton a dit que c'était un leurre.

Remus se tourna vers Sirius avec une claire interrogation.

- Tu sais aussi bien que moi qu'on avait un traître dans l'Ordre, lui dit le fugitif. Et désolé de te le dire, la réputation des loups-garous a joué contre toi. Dumbledore étant celui qui a lancé le sort, je me suis adressé à lui pour échanger avec Peter. J'étais un choix évident, et Peter avait toujours été si discret, personne ne l'aurait soupçonné, le Secret serait en sécurité.

- C'est pour ça que les Potter ont pu survivre une semaine, comprit Harry. Il y a eu un changement entre temps.

- Portgas, tu oublies Halloween, rappela Drago. Dans le calendrier magique, c'est une date importante. Si le Seigneur des Ténèbres voulait faire de ta mort quelque chose de symbolique, ou accomplir un rituel magique derrière, c'était la nuit idéale.

Le D. adressa un regard perplexe au blond.

- C'est évident pour vous, Drago, parce que c'est une connaissance transmise dans le cercle familiale, avec ses traditions, expliqua Lupin. Harry, tout comme Hermione, n'ont pas grandi dans une famille magique. Ce sont des choses qui sont transmises à l'oral dans notre communauté, ils ne peuvent pas forcément savoir.

- La mère de Portgas est une pyrotechnicienne, pourtant ! s'étonna Ronald.

- Elle est orpheline de naissance, lui dit Harry.

- Je suis resté le Gardien pendant quatre jours, précisa Sirius. Ensuite, j'ai échangé avec Peter et je l'ai aidé à se cacher. Le soir d'Halloween, j'ai eu un mauvais pressentiment et je suis allé le voir. Il avait disparu, sans la moindre trace de lutte. Ça ne m'a pas rassuré, alors je suis parti pour Godric's Hollow. Sur place, j'ai vu James, sans vie, étendu dans la neige et la maison en train de brûler. Avec l'aide de Hagrid, j'ai éteint l'incendie, et je vous ai cherché toi et Lily, mais il n'y avait aucune trace de vous deux.

- Donc, au lieu de partir en quête d'une femme avec un enfant qui a couru jusqu'à la ville d'à côté, en laissant donc des traces dans la neige, et qui aurait certainement pas dit non à un coup de main, on décide de partir à la poursuite d'un traître, nota Harry. Quand on devient parrain, on doit pas jurer un truc comme prendre soin de son filleul contre vents et marrés ?

- Quelque chose comme ça, lui confirma Luna.

- Donc, en plus de perdre mes parents ce soir-là, je me suis fait littéralement abandonner par mon parrain. Je veux bien que maman court vite, mais des traces de neige fondue et une femme en panique avec un enfant en bas âge, c'est tout sauf discret. Et y'a la magie aussi qui aurait pu aider.

- Écoute Harry, je sais que rien ne pourra pardonner mon absence, mais j'ai perdu les pédales. Je suis désolé de t'avoir laissé tomber, s'excusa piteusement Sirius.

- Épargne-nous les mélodrames et abrège que je puisse t'expédier aux Détraqueurs, coupa Rogue.

- Donc, la poursuite avec Peter se finit dans la rue avec ces pauvres moldus qui n'ont rien demandé à personne, résuma Luna.

- Honnêtement, ça s'est passé si vite. Je le tenais, là, entre mes mains. Je voulais comprendre pourquoi il vous avait vendus, toi et tes parents, Harry. Mais il s'est mis à hurler que c'était moi le traître. J'étais déconcerté. Puis, tout a explosé, il y avait tous ces moldus morts et Peter n'était plus là. J'ai déraillé. C'était trop.

- Vous êtes pas très convaincant, je comprends qu'on vous ait déclaré coupable à votre procès, pointa Neville.

- J'ai pas eu de procès, lui dit Sirius. J'aurai juré sous véritaserum que je n'étais pas le Gardien du Secret et que je n'avais jeté aucun sort. Ma baguette magique l'aurait prouvé. Mais je me suis réveillé en prison juste après la ruelle.

- Je t'ai vu sortir des bêtises plus grosses que toi, Black, durant ta scolarité, mais celle-ci, c'est la plus improbable que j'ai jamais vue, lui dit Rogue.

- J'ai une question. Qu'est-ce que je viens faire dans cette histoire ? demanda Ronald.

Cela eut le mérite de détourner l'attention de Black de Rogue. Il fouilla ses poches et en sortit une page de journal crasseuse et froissée qui montrait la famille Weasley en vacances en Égypte.

- Fudge me l'a donné durant sa tournée d'inspection quand je lui ai demandé si je pouvais le récupérer pour faire des mots croisés. Quand j'ai vu le rat sur ton épaule, dans le journal, je l'ai reconnu immédiatement. Je l'ai vu se transformer tant de fois devant mes yeux, impossible de le confondre, expliqua Sirius. Je sais que j'ai échoué à mon rôle de parrain, ce soir d'Halloween, mais il n'était pas question que je laisse ce traître à proximité de mon filleul.

- Qu-quoi ? s'étonna Ronald.

- En gros, Peter Pettigrow est Croûtard, lui résuma Neville.

- Mais vous êtes tombés sur la tête ! C'est le vieux rat de Percy !

- Un rat des champs ne vit pas aussi longtemps, Ronald. Même si on en prend soin, lui dit Hermione.

- C'est génial ! Une troupe d'Animagus non-déclarés et un loup-garou ! s'exclama Luna avec un grand sourire.

- Les animaux n'ont rien à craindre de la morsure d'un loup-garou. Sans compter que nos formes à James et moi nous permettaient de maîtriser Remus en cas de besoin, expliqua Sirius.

- Et c'est pour ça que tu m'as envoyé à ma mort pour rigoler, parce que c'est une chose très intelligente d'envoyer un adolescent dans la tanière d'un loup-garou, grinça Rogue.

- C'est une blague stupide et mortelle. J'espère que t'as honte de toi, Black, approuva Harry.

- Le monde à l'envers ! Le rejeton de Potter qui prend ma défense contre Black ! se moqua le maître de potion.

- Je croyais qu'on avait déjà mis au clair que James Potter était une plaque de marbre et que je ne suis pas lui, professeur ? Sans compter qu'il ne faut pas être un génie pour comprendre qu'on ne se rend pas à la pleine lune dans la tanière d'un loup qui ne se contrôle pas. Si on vous dit de vous jeter de la tour d'Astronomie, vous le ferez ?

- Et si on mettait fin à cette affaire ? demanda Drago avant que Rogue ne sorte une réplique acide de son cru.

- Drago a raison, approuva Neville. Il se fait tard, alors, réglons ça, ici et maintenant.

- Mon rat n'est pas ce Peter ! C'est un rat malade qui est martyrisé par ces deux chats monstrueux ! protesta Ronald.

- Pattenrond n'est pas un monstre ! protesta Hermione en récupérant son chat.

- Mangetsu-nee-chan est quelque part entre ma grand-sœur et ma nounou, alors, je te permets pas ! gronda Harry.

Sur son épaule, son chat montra les dents en sifflant au roux.

- Et ce sont aussi les chats les plus intelligents que j'ai jamais rencontrés, pointa Sirius. Ils ont tout de suite compris que Peter n'était pas un rat. Ils ont aussi compris que je n'étais pas un chien dès la première fois qu'ils m'ont vu. Il a fallu du temps avant que Pattenrond me fasse confiance, et je crois bien que... désolé, le nom de ton chat est imprononçable, Harry.

- M-a-n-g-e-t-s-u. La prononciation du U final est facultative et le G est dur. Man-ge-tsu. Ça veut dire Pleine Lune en japonais.

- Tu appelles un chat noir pleine lune ? pointa Drago.

- Maman a choisi. Elle disait que sans l'éclairage de la pleine lune, Mangetsu pourrait être invisible dans la nuit. D'où le nom.

- C'est toujours mieux que la chouette blanche qu'on appelle neige ! se moqua Neville.

- Si ta mère te disait en l'offrant que ça lui rappelait le soir où elle t'a prise la première fois dans ses bras, et ce, avec un grand sourire, toi aussi tu aurais voté pour Yuki.

- Bref ! Qu'est-ce qu'ils ont fait ces chats ? demanda Hermione.

- Ils m'ont aidé. Surtout Pattenrond qui essayait de m'apporter le rat hors de la tour. Comme il n'y arrivait pas, notamment parce que Mangetsu - Harry hocha la tête pour dire le nom était bien prononcé - voulait que tu saches, Harry, et elle s'opposait à faire sortir le rat du château.

- /Tu voulais l'apporter à Ji-chan ?/ se fit confirmer Harry auprès de la concernée.

- Vous savez que vous rendez le directeur à moitié fou à changer de langue toutes les deux secondes ? demanda Rogue avec amusement alors que le félin ronronnait plus fort en reniflant l'oreille de Harry.

- Tant mieux.

Luna s'avança et laissa pendre le rat par la queue entre les sorciers adultes. L'animal s'agita en tous sens, ses petits yeux noirs exorbités, à présent que le sort s'était dissipé.

- Mettons fin au suspense, et voyons si je tiens le prochain scoop pour le Chicaneur, proposa-t-elle.

- Tu es le seul qui puisse faire ce sort, Severus, puisque tu as ma baguette et que Sirius n'en a pas, informa Lupin.

Rogue regarda la baguette du loup-garou et hésita avant de la lui rendre.

- /Si on a la confirmation que c'est vraiment le traître, garde un œil sur lui, qu'il ne s'échappe pas./ demanda Harry à son chat qui poussa un sifflement menaçant.

- Qu'est-ce que vous allez lui faire ? demanda Ronald, tendu.

- L'obliger à se montrer, dit Lupin. Si c'est vraiment un rat, il ne sentira rien du tout. Luna, ne le lâchez surtout pas.

La blondinette hocha la tête alors que les deux professeurs se mettaient en position.

- A trois... Attention, un... deux... TROIS !

Un éclair bleu jaillit des deux baguettes magiques. Pendant un instant, Croûtard sembla figé dans les airs, son petit corps noir agité de convulsions. Ronald poussa un cri étranglé. Le rat tomba sur le plancher. Il y eut alors un autre éclair aveuglant, puis...

On aurait dit la croissance d'un arbre dans un film en accéléré… en plus dérangeant. Une tête sortit du sol, puis des bras poussèrent, et des jambes... Un instant plus tard, un homme se tenait debout à l'endroit où Croûtard était tombé. L'homme, recroquevillé sur lui-même, se tordait les mains. Sur le lit, Pattenrond s'était mis à cracher, les poils dressés sur son échine, alors que Harry repoussait Luna loin de l'homme, la faisant passer derrière lui, ignorant totalement les crachotements à son oreille ou les griffes de Mangetsu dans son épaule.

L'homme était petit, à peine plus grand que Hermione. Le sommet de son crâne était chauve, entouré de cheveux fins en bataille, à la couleur indéfinissable. Il avait l'aspect flétri d'un homme replet qui aurait perdu beaucoup de poids en peu de temps. Sa peau paraissait sale et terne, comme les poils de Croûtard, et il avait conservé quelque chose du rat dans son nez pointu et ses petits yeux humides. La respiration saccadée, il regarda autour de lui. Harry vit ses yeux se tourner brièvement vers la porte, puis changer à nouveau de direction. Tuant l'idée dans l'œuf, le D. alla s'adosser à la porte en question, la gardant fermée avec son poids, regrettant amèrement de ne pas avoir son couteau en main.

- Bonjour, Peter, dit Lupin d'un ton joyeux, comme s'il était tout naturel de voir un rat se transformer en un vieux camarade d'école. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus.

- S... Sirius... R... Remus...

Pettigrow avait une petite voix couinante, semblable à des cris de rat, qui firent grimacer les filles. Pendant un instant, ses yeux se tournèrent une nouvelle fois vers la porte et pour appuyer la menace, Rogue vint se tenir à proximité de Harry, un air de dégoût et de mépris intense sur son visage.

- Mes amis... Mes chers vieux amis...

Black leva le poing pour lui en coller une, mais Lupin lui attrapa le poignet en lui lançant un regard noir et s'adressa à nouveau à Pettigrow d'un ton léger et désinvolte.

- Nous avons eu une petite conversation, Peter, au sujet de ce qui s'est passé la nuit où James et Lily sont morts. Il est possible que quelques détails t'aient échappé pendant que tu poussais tes petits cris en essayant de t'enfuir...

- Remus, dit Pettigrow d'une voix haletante tandis que des gouttes de sueur perlaient à son front. Tu ne vas pas le croire, quand même... Il a essayé de me tuer, Remus...

- C'est ce qu'on a entendu dire, répondit Lupin d'un ton plus froid. J'aimerais que tu m'aides à éclaircir quelques points obscurs, Peter, si tu veux bien...

- Il va encore essayer de me tuer ! glapit Pettigrow en montrant Black du doigt.

- Il n'est pas le seul, assura Rogue avec un ton venimeux. J'ai quelques fioles qui n'attendent qu'un sujet d'expérience, après tout, tu m'as l'air tout désigné pour finir en rat de laboratoire, Pettigrow !

- Franchement ? Ce type me dégoûte tellement que j'ai même pas envie de me casser le cul à me venger, grimaça Harry avec écœurement.

Rogue s'approcha d'un air menaçant de Peter qui se recroquevilla un peu plus sur lui-même, les mains au-dessus de sa tête sous la peur, montrant, à qui le voulait, qu'il lui manquait un index laissant un moignon depuis longtemps cicatrisé.

- Ils ont tué Lily et James, lui et Rogue, et maintenant, c'est moi qu'ils veulent tuer... Il faut que tu m'aides, Remus...

Le visage de Black, son regard insondable braqué sur Pettigrow, ressemblait plus que jamais à une tête de mort.

- Personne n'essaiera de te tuer tant que nous n'aurons pas tiré quelques petites choses au clair, dit Lupin.

- Des choses au clair ?

Pettigrow recommença à jeter des regards autour de lui. Ses yeux se posèrent sur les fenêtres obstruées. Sans un mot, Neville et Drago allèrent se mettre chacun devant l'une d'elle, la baguette prête, le visage fermé.

- Je savais qu'il me poursuivrait ! Qu'il essaierait à tout prix de me retrouver ! Ça fait douze ans que je m'y attends ! gémit Peter.

- Tu savais que Sirius arriverait à s'évader d'Azkaban ? s'étonna Lupin. Alors que personne d'autre n'y était arrivé avant lui ?

- Il connaît des procédés de magie noire dont nous n'avons aucune idée ! s'écria Pettigrow de sa petite voix suraiguë. Sinon, comment aurait-il pu sortir de là ? J'imagine que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom lui a enseigné quelques secrets !

Black éclata de rire, d'un horrible rire sans joie qui retentit longuement dans la pièce.

- Voldemort, m'apprendre des secrets ? dit-il.

Pettigrow se recroquevilla, comme si Black l'avait menacé d'un fouet.

- Tu as peur d'entendre le nom de ton maître ? dit Sirius. Je te comprends, Peter. Ses amis ne doivent pas être très contents de toi, j'imagine ?

- Je ne vois pas... ce que tu veux dire, Sirius... marmonna Peter, la respiration de plus en plus saccadée, le visage luisant de sueur.

- Moi, je vais te dire ce qu'il en est, expliqua Rogue d'une voix doucereuse empli d'une menace latente. Tu as livré les Potter sur un plateau d'argent, ce qui a mené à la disparition du Seigneur des Ténèbres. Certes, je me porte pas plus mal de la disparition de James, mais Lily, c'est une autre histoire, et j'espère de tout mon cœur qu'elle soit encore en vie quelque part, parce que c'était une personne admirable.

Il leva sa baguette magique en se penchant vers le traître qui se traîna au sol pour s'éloigner.

- Ensuite, nous savons tous qu'il y a un moyen très simple de savoir qui est le menteur, entre vous deux. Black, tes avant-bras.

Sans rien dire, Sirius remonta ses manches, montrant sa peau marquée par la privation et la fuite. D'un geste ferme, même s'il était clairement écœuré de le toucher, Rogue se saisit d'un bras de Peter et lui découpa la manche sur toute la longueur d'un simple sortilège, dévoilant un tatouage représentant un crâne avec un serpent pour langue.

- Et nous avons bien une Marque des Ténèbres, nota Remus avec froideur.

- Ce n'est pas de Black que tu t'es caché pendant douze ans, Pettigrow, dit Rogue. Tu t'es caché des Mangemorts.

- C'est bien la première fois, et j'espère la dernière, que je suis d'accord avec Servi… - il nota le regard d'avertissement de Remus qui lui montra de la tête Harry qui le fixait froidement - Rogue. J'ai entendu beaucoup de choses à Azkaban... Ils pensent tous que tu es mort, sinon, ils te demanderaient des comptes... J'en ai entendu qui criaient toutes sortes de choses dans leur sommeil, particulièrement ma chère cousine.

L'allusion à Lestrange sembla sur le point de faire fondre en larmes Peter.

- A les en croire, le traître les a trahis, eux aussi. Voldemort a retrouvé les Potter grâce aux renseignements que tu lui as donnés... Mais le pouvoir de Voldemort a été détruit ce jour-là. Ses partisans n'ont pas tous fini à Azkaban. Il y en a encore beaucoup qui sont en liberté, ils attendent leur heure en faisant semblant de regretter leurs erreurs passées... Et si jamais ils apprenaient que tu es toujours vivant, Peter...

- Père serait bien content, oui, de mettre la main sur lui, sans parler de McNair, confirma Drago.

- Je ne comprends pas de quoi vous parlez, répéta Pettigrow d'une voix plus aiguë que jamais.

Il s'essuya le visage d'un revers de manche et se tourna vers Lupin.

- Tu ne crois pas toutes... toutes ces folies, n'est-ce pas, Remus ?

- Je dois t'avouer, Peter, que j'ai du mal à comprendre pourquoi un innocent passerait volontairement douze années dans la peau d'un rat, dit Lupin d'un ton égal.

- Innocent mais terrifié ! couina Pettigrow. Si les partisans de Voldemort me cherchaient, c'est parce que j'ai envoyé un de leurs meilleurs amis à Azkaban. L'espion Sirius Black !

- C'est dans ce genre de situation que je voudrais bien avoir moi aussi le Haoshoku, maugréa Harry en ignorant le regard intrigué de Rogue sur lui.

Les traits de Black se contractèrent en un rictus.

- Comment oses-tu ? lança-t-il à Peter dans un grognement qui rappelait l'énorme chien dont il avait pris la forme auparavant. Moi, un espion de Voldemort ? Quand m'a-t-on jamais vu me mettre dans les bonnes grâces de gens plus forts et plus puissants que moi ? Mais toi, Peter... Je ne comprendrai jamais pourquoi je ne me suis pas tout de suite rendu compte que c'était toi, l'espion. Tu as toujours aimé avoir des amis plus forts que toi qui te protégeaient, n'est-ce pas ? A un moment, c'était nous... Remus et moi... et James...

Pettigrow s'essuya à nouveau le visage. Il avait du mal à respirer.

- C'est un lâche, des gars comme ça, y'en a des tas dans le monde, pointa Neville.

- Moi, un espion... Tu es fou ou quoi ? Jamais... Je me demande comment tu peux dire une chose pareille...

- La marque sur ton bras ne joue pas en ta faveur, rappela Drago.

- Lily et James ont fait de toi leur Gardien du Secret parce que je le leur ai conseillé, siffla Black avec tant de hargne que Peter recula d'un pas. J'ai pensé que c'était le meilleur plan... Un coup de bluff... J'étais sûr que Voldemort croirait que c'était moi. Il n'aurait jamais pensé qu'ils puissent confier leur secret à un être faible et sans talent comme toi... Pour toi, c'était sans doute le plus beau moment de ta misérable vie, n'est-ce pas, de pouvoir dire à Voldemort que tu savais où se trouvaient les Potter ?

Pettigrow marmonnait machinalement des paroles incompréhensibles. Harry saisit quelques mots : « exagéré », « démence », mais ce qui le frappa surtout, ce fut le teint grisâtre du rat et la façon dont il jetait des coups d'œil en direction des fenêtres et de la porte pour se rembrunir à chaque fois qu'il voyait les visages dures des adolescents.

- Professeur Lupin, murmura timidement Hermione. Est-ce que... est-ce que je peux dire quelque chose ?

- Certainement, Hermione, répondit Lupin d'un ton courtois.

- Qu'est-ce que la Miss Je Sais Tout a encore inventé ? demanda Rogue dans un grognement.

- Eh bien, Croûtard... je veux dire... ce... cet homme... Il a dormi dans le même dortoir que Harry pendant trois ans. S'il est vraiment au service de Face de Craie, comment se fait-il qu'il ne s'en soit jamais pris à Harry jusqu'à maintenant ? Je me suis renseignée sur la Marque, il est tout à fait possible de l'apposer de force sur quelqu'un.

- Et voilà ! s'exclama Pettigrow en montrant Hermione de sa main mutilée. Merci ! Tu vois bien, Remus ? Je n'ai jamais touché à un cheveu de Harry ! Pourquoi l'aurais-je fait, d'ailleurs ?

- Ce sont des conneries, Hermione, lui dit Drago. Un gars a été grassement payé pour écrire ça et appuyer les paroles des gens comme mon père qui disent qu'ils étaient sous Impérium quand ils ont bossé pour Voldemort.

- Hermione, d'une, il n'aurait pas pu me tuer, Black est témoin que je sais me battre, sans parler de Dobby que j'ai failli éborgner l'an dernier à l'infirmerie avec un stylo plume, expliqua Harry. De deux, ce type n'en a pas l'air, mais il est pas stupide. Qu'est-ce que ça lui aurait rapporté de me tuer sans Face de Serpent pour l'en féliciter ? Des ennuis. Tout le monde se serait réveillé avec mon cadavre plus ou moins chaud, un rat absent ou non, c'est à voir, mais en tout cas, des soupçons. Et je ne parle même pas de ma mère ou de mon oncle qui n'auraient reculé devant rien pour lui faire payer. Et quand je dis rien, c'est rien, Hermione.

La demoiselle hocha la tête en déglutissant devant le message.

Harry s'éloigna de la porte pour s'accroupir auprès de Peter, les mâchoires serrées, lui tenant fermement son visage tremblant dans sa main.

- Il y a aussi que Voldy en a personnellement après moi. Il est venu en personne nous tuer, alors qu'il a dû commanditer l'assassinat de plus d'une famille sorcière et ne jamais se déplacer. Si ton maître te dit que ma tête, il viendra la chercher lui-même, tu vas pas prendre le risque de le mettre en colère, n'est-ce pas ?

- Très bien raisonné, Portgas, approuva Rogue.

Pettigrow ouvrit et referma la bouche à plusieurs reprises. Il semblait avoir perdu la faculté de parler.

- Heu... Mr Black... Sirius ? dit Hermione timidement.

Black sursauta en l'entendant s'adresser à lui de cette manière et fixa Hermione d'un air stupéfait, comme s'il avait oublié qu'on puisse à nouveau lui parler poliment.

- Si je peux vous poser la question... Comment... Comment avez-vous fait pour vous évader d'Azkaban si vous n'avez pas eu recours à la magie noire ?

- Merci ! balbutia Pettigrow en hochant frénétiquement la tête. C'est exactement ce que je voulais...

Lupin le fit taire d'un regard.

- Pour sortir d'Azkaban avec de la magie noir, il faudrait un aide extérieure, songea Rogue. Un complice puissant, presque autant que le Seigneur des Ténèbres. Il n'y a presque aucun gardien humain à Azkaban, il faut donc tromper les Détraqueurs.

Black regarda Hermione avec un froncement de sourcils, mais son visage n'exprimait aucun agacement. Il semblait plutôt réfléchir à sa réponse.

- Je ne sais pas comment j'ai fait, dit-il lentement. Je crois que la seule raison pour laquelle je ne suis pas devenu fou, c'est que je me savais innocent. Et comme ce n'était pas une pensée heureuse, les Détraqueurs n'ont pas pu la détruire en moi... Mais c'est grâce à cela que j'ai gardé la raison... Cette pensée m'a permis de conserver mes pouvoirs... Et quand les choses devenaient trop... insupportables... je me transformais dans ma cellule... je devenais un chien. Les Détraqueurs sont aveugles, comprenez-vous ? Ils se rendent compte de la présence des gens en percevant leurs émotions... Et ils sentaient que mes émotions étaient moins... moins humaines... moins complexes lorsque j'étais un chien... Alors, ils pensaient que j'étais en train de devenir fou comme les autres et n'avaient donc aucun soupçon. Mais j'étais faible, très faible... et sans baguette magique, je ne pouvais pas espérer les repousser. Et puis un jour, j'ai vu Peter sur cette photo... Je me suis rendu compte qu'il était à Poudlard avec Harry... Dans une excellente situation pour agir, si jamais il apprenait que le Seigneur des Ténèbres avait retrouvé sa puissance...

Pettigrow hocha la tête en remuant les lèvres, les yeux fixés sur Black comme s'il était hypnotisé.

- ...prêt à frapper au moment où il se sentirait soutenu... prêt à livrer aux Forces du Mal le dernier des Potter. S'il donnait Harry, qui pourrait affirmer qu'il avait trahi Lord Voldemort ? Il serait accueilli avec les honneurs... Il fallait donc que je fasse quelque chose. J'étais le seul à savoir que Peter était toujours vivant... C'était comme si quelqu'un avait allumé un feu dans ma tête, poursuivit Black. Un feu que les Détraqueurs n'avaient pas le pouvoir d'éteindre... Ce n'était pas un sentiment heureux... C'était une obsession... Mais elle me donnait de la force, elle rendait mon esprit plus clair. Alors, un soir, quand ils ont ouvert la porte de ma cellule pour m'apporter à manger, je me suis faufilé dans le couloir sous ma forme de chien... Il est tellement plus difficile pour eux de sentir les émotions d'un animal qu'ils ne se sont rendu compte de rien... J'étais mince, très mince... Suffisamment mince pour me glisser à travers les grilles... Toujours sous mon apparence de chien, j'ai quitté l'île et j'ai nagé jusqu'à la rive opposée... Ensuite, je suis remonté vers le nord et je me suis introduit à Poudlard sous la forme d'un chien... Depuis, je suis resté caché dans la forêt interdite... Sauf quand je suis venu assister au match de Quidditch, bien sûr... j'avais espéré te voir sur un balai, Harry, mais apparemment, tu n'es pas dans l'équipe, ni intéressé par le sport. Mais je dois avouer que je m'attendais pas à te voir me passer devant le museau en courant sous la tempête. T'es rapide sur tes jambes.

- Et on en est bien content qu'il ne mette pas à profit son talent pour le vol ! se moqua Drago.

- Crois-moi, reprit Sirius en regardant Harry qui le fixait impassible. Crois-moi, je n'ai jamais trahi James et Lily. J'aurais préféré mourir plutôt que de les trahir.

Harry détourna les yeux, fixant de nouveau Peter.

- Tonton a un bon instinct, mais je sais pas trop…

- J'ai du veritaserum s'il le faut. Trois gouttes et il déballera ses moindres secrets, proposa Rogue comme s'il avait deviné ce que cherchait à faire l'adolescent.

La peur dans le regard de Peter donna la confirmation que Harry voulait.

- Je sais pas si tu reverras Voldy, mais dans le doute, je vais te laisser un message pour lui, uragiri. Le soir d'Halloween, c'est ma mère qui a fait le boulot, mais la prochaine fois, comme pour la Pierre Philosophale, je ferai le nécessaire pour le détruire. Le professeur Rogue l'a dit, Portgas D. Ace a fait de moi un garçon dangereux.

Harry le repoussa et se releva pour regarder Sirius.

- Je te crois.

- NON !

Pettigrow était tombé à genoux, comme si les mots de Harry avaient signifié sa propre condamnation à mort. Il s'avança en traînant les genoux sur le plancher et se prosterna, les mains jointes devant lui comme en prière.

- Sirius... C'est moi... C'est Peter... Ton ami... tu ne vas quand même pas...

Black fit mine de lui donner un coup de pied et Peter se recroquevilla.

- Ma robe est suffisamment sale, ne la touche pas en plus !

- Remus ! couina le rat en se tournant vers Lupin. Tu ne vas pas croire tout ça... Sirius te l'aurait dit s'ils avaient changé de Gardien du Secret...

- Il ne me l'aurait pas dit s'il avait pensé que c'était moi, l'espion, fit remarquer Lupin. C'est bien pour cette raison que tu ne m'as rien dit, Sirius ? demanda-t-il.

- Pardonne-moi, répondit Black.

- Bien sûr, Patmol, mon vieil ami, dit Lupin qui était en train de relever ses manches. Et toi, tu me pardonnes d'avoir cru que c'était toi, l'espion ?

- Évidemment, répondit Black.

Et l'ombre d'un sourire passa sur son visage. Lui aussi releva ses manches.

- Comme c'est touchant, fit mine de vomir Rogue.

- On le tue ensemble ? proposa Sirius.

- Oui, dit sombrement Lupin.

- Non... Vous n'allez pas faire ça... haleta Pettigrow.

Il se traîna alors vers Ronald.

- Ron, est-ce que je ne t'ai pas été fidèle ? N'ai-je pas été un bon compagnon ? Tu ne vas pas les laisser me tuer, Ron... Tu es de mon côté, n'est-ce pas ?

Mais Weasley contemplait l'homme avec répulsion.

- Quand je pense que je t'ai laissé dormir dans mon lit !

- On peut rajouter pédophilie à la liste de crimes, pointa froidement Harry.

- On sait pas ce qu'il foutait la nuit dans notre dortoir en notre absence ou pendant qu'on dormait ! frissonna Neville.

- Gentil garçon... gentil maître... gémit l'Animagus en rampant vers Ron. Tu ne vas pas les laisser faire... J'étais ton rat... Un animal fidèle...

- Si tu étais meilleur sous l'aspect d'un rat que sous celui d'un homme, il n'y a pas de quoi être fier, Peter, dit Black d'une voix dure.

Ronald, que la douleur rendait de plus en plus pâle, ramena sa jambe cassée contre lui pour la tenir hors d'atteinte de Pettigrow. Celui-ci, toujours à genoux, se traîna alors vers Hermione et saisit le bas de sa robe.

- Douce jeune fille... brillante élève... tu ne vas pas les laisser me tuer... Aide-moi...

Hermione arracha sa robe des mains de Peter et recula contre le mur, l'air horrifiée, se réfugiant derrière Drago. Alors, Pettigrow se tourna vers Harry.

- Harry... Harry... Tu ressembles tellement à ton père... Tu es son portrait...

- COMMENT OSES-TU T'ADRESSER À HARRY ? rugit Black. COMMENT OSES-TU LE REGARDER EN FACE ? COMMENT OSES-TU PARLER DE JAMES DEVANT LUI ?

- Harry, murmura le rat en se traînant vers lui les mains tendues, lui attrapant le bas de son pantalon. Harry, James n'aurait pas voulu qu'on me tue. James aurait compris, Harry. Il aurait eu pitié de moi.

Avant que Black et Lupin ne puissent faire quoique ce soit, Harry, le visage fermé, agit, soulevant assez vite son pied pour faire retomber son talon sur les doigts de Peter avec un craac écœurant, ignorant le cri de douleur de l'homme dont il venait de briser les doigts.

- Pour avoir passé trois ans dans le dortoir, tu devrais savoir que Harry ne supporte pas qu'on le compare à ses parents, pointa Neville alors que Peter roulait plus loin en tenant ses doigts brisés.

Black et Lupin saisirent alors Pettigrow par les épaules et le rejetèrent en arrière. Il retomba assis sur le sol, les yeux levés vers eux, le visage convulsé de terreur, tenant sa main blessée contre sa poitrine.

- Tu as livré Lily et James à Voldemort, dit Black qui tremblait aussi. Tu oserais le nier ?

Le rat fondit en larmes. C'était un spectacle répugnant : on aurait dit un gros bébé chauve qui se tortillait par terre.

Plus Harry l'écoutait pleurnicher, plus il avait envie de vomir.

- J'en ai assez entendu, grommela l'adolescent. Embarquons-le au château, il doit être livré à Bones, sinon, cette soirée n'aura servi à rien, outre me rendre malade. Je veux pas qu'on essaye d'étouffer tout ça.

- Tu es certain ? s'enquit Sirius.

- Si tu veux devenir un vrai assassin et retourner à Azkaban, je pense que c'est ton problème, mais compte pas sur moi pour demander à venir te voir là-bas, lui dit Harry en devançant ainsi un commentaire sarcastique de Rogue. Weasley, je te trouverai un autre animal pour compenser, si tu veux. Enfin, je vais demander à Mangetsu-nee-chan, de te le trouver, au moins, on est certain qu'il sera vraiment un animal et pas un Animagus mort de trouille.

- Merci, je présume… marmonna Ronald.

- Retournons au château, avec de la chance, le ministre sera toujours là, dit Rogue.

Il pointa sa baguette sur Peter qui se retrouva ligoté par de solides cordes.

- Oh, et si tu te transformes, Mangetsu-nee-chan ne fera qu'une bouchée de toi, avertit avec un sourire féroce Harry.

Mangetsu bailla, montrant ses crocs à tout le monde pour bien appuyer la menace.

Neville aida Ronald à se remettre sur pied alors que Remus et Rogue se chargeaient de l'escorte de Peter. D'un bond léger, Pattenrond sauta du lit et sortit le premier de la pièce, ouvrant la voie aux autres, le panache de sa queue touffue fièrement dressée, comme un signe de ralliement.

.


.

Les jeunes étaient passés devant dans le tunnel, suivis de Rogue et Lupin qui gardaient Peter, Harry derrière eux avec Mangetsu en avertissement et Sirius fermant la marche.

- Tu sais ce que ça signifie, de livrer Pettigrow ? dit soudain Sirius à Harry.

- Innocence. Liberté. Et un bon bain pour toi.

- Entre autres, accorda l'homme avec un sourire. Je songeais plus au fait que je suis ton parrain.

- Foireux. Parrain foireux.

- Je sais que j'ai raté beaucoup de choses à ton sujet, que nous sommes des inconnus, mais…

Harry soupira et s'arrêta dans le tunnel pour se tourner de son mieux vers Sirius.

- Le monde dans lequel je suis entré, par ma mère adoptive, n'est pas beau, propre, ou quelque chose que les Potter auraient voulu pour moi, je m'en doute parfaitement. Mais j'y ai appris beaucoup de choses. Dont la plus importante est que Portgas D. Ace m'aime par-dessus tout. Et la réciproque est vraie.

Dans la pénombre, l'adolescent voyait clairement que l'homme était déçu et triste de sa réponse, mais il n'en resta pas là, il devait lui faire comprendre son sentiment et ce qu'il devait faire s'il voulait faire partie de sa vie. :

- Je déteste déjà la grosse majorité des sorciers adultes parce qu'ils veulent me séparer d'elle, j'ai pas envie de me mettre à te détester parce que tu songes à en faire de même. Je suis d'accord pour apprendre à te connaître, mais pas question, avant que je veuille prendre mon indépendance, de quitter sa maison. C'est ma mère, que je porte son sang ou pas n'y change rien. Elle a pris soin de moi depuis cette nuit d'Halloween, il est hors de question que je crache sur tout ça. C'est le seul parent que j'ai jamais connu.

- Je pensais bien que tu n'accepterais pas, je comprends parfaitement. Je voulais simplement… oublions ça. Je n'ai pas l'intention de lui disputer ta garde, avec mes erreurs, j'ai perdu ce droit.

- M'man sera la dernière à m'empêcher de vouloir te voir et te parler. Elle sera méfiante, mais elle ne l'empêchera pas.

- Vous êtes proches tous les deux, je l'ai compris quand je vous ai vu ce soir-là, au parc. Une très belle femme brune quoiqu'un peu découverte et avec des sacrés tatouages, sans parler des cicatrices. Mais je répète, très jolie femme. J'ai pas voulu vous déranger, ça n'avait pas l'air d'aller, après tout, mais j'ai pas été assez discret.

- Mais assez rapide pour ne pas devenir une nouvelle variante du hot dog, lui dit Harry. La secrétaire de maman est morte dans un accident de la route. J'étais à l'hôpital avec maman quand on nous a appris le décès, au moment même de mon anniversaire.

Il ferma les yeux, inspirant profondément. Il avait eu tellement à faire qu'il n'avait presque pas songé à Sally durant l'année scolaire.

- Sally… Sally était une femme géniale. Plus une amie qu'une employée de maman. Elle était moldue, mais… elle se doutait de la magie et l'acceptait sans rien dire. On venait de découvrir le nom de celui qui l'avait laissé mourir, quand tu nous as trouvés, et c'est très mal passé pour maman.

- Mes condoléances.

- Merci.

Harry se détourna de son parrain pour essuyer ses yeux. Il apprécia le geste qu'il fit en lui serrant l'épaule avec compassion, et l'en remercia en lui tapotant doucement les doigts.

Ils ne dirent plus un mot jusqu'à ce qu'ils aient atteint le bout du tunnel. Pattenrond escalada la pente le premier. Il avait dû appuyer de la patte sur le nœud de la racine qui permettait d'immobiliser le Saule cogneur car Hermione et Luna, les premières de la file, se hissèrent au-dehors sans déclencher la fureur des branches. Le reste des garçons suivit le mouvement, puis Lupin et Rogue. Harry escalada aisément par le trou et offrit une main à Sirius, une fois dehors, pour l'aider à sortir. Le fugitif accepta l'aide et ils s'éloignèrent du Saule Cogneur.

Le parc était plongé dans l'obscurité. Ils avancèrent en silence en direction du château dont on voyait les fenêtres briller au loin. De temps à autre, Pettigrow laissait échapper un gémissement.

- Un geste suspect, Peter, et... menaça Lupin, sa baguette magique pointée sur la poitrine de son ex-ami.

- Même si ça m'embêterait qu'elle tombe malade, Mangetsu peut toujours croquer un bout ou deux d'un rat, avertit Harry avec un regard noir pour le traître.

Ils traversèrent le parc silencieusement. Les lumières du château se rapprochaient. Les filles en tête s'arrêtèrent brutalement et Luna appela Harry. Perplexe, le D. posa son chat à terre et remonta la file au trot pour voir son oncle courir vers eux avec un visage pâle et inquiet.

- Ji-chan ? s'étonna le garçon.

Il vit son oncle tirer son couteau. Il n'allait pas tuer Sirius alors qu'il l'avait épargné auparavant ?!

- Matte ! Ji-chan ! Onegai da ! supplia Harry.

Son oncle le repoussa violemment sur les filles et les autres garçons eurent la bonne idée de s'écarter pour ne pas se faire percuter.

- Newgate, qu'est-ce qui vous prend ? demanda Rogue en le menaçant de sa baguette.

Le couteau de Thatch fendit l'air en prenant pendant un instant une teinte noire et coupa le lien entre Remus et Peter comme du beurre, avant d'embarquer le professeur de Défense dans un roulé boulé dans l'herbe.

- NIGERO ! hurla le pirate en se redressant.

L'éclaircie dans le ciel qui dessina de faibles ombres explicita le comportement de son oncle. Les nuages venaient de s'écarter, dévoilant une lune montante ronde comme une pièce.

C'était la pleine lune, Rogue avait dit que Lupin n'avait pas pris sa potion… et ils avaient deux loups-garous sur le dos.

Sirius et Rogue firent reculer les enfants alors que les deux loups se mettaient à trembler avec la transformation qui commençait.

- Fuyez ! murmura Sirius. Fuyez ! Immédiatement !

Rogue poussa Ronald dans les bras de Neville et Drago, leur criant de retourner au château, se débarrassant lui-même de ce qui le reliait à Peter pour tenter de faire évacuer les enfants.

Un terrible grognement retentit. La tête de Lupin s'allongeait pendant que Thatch tombait au sol. Le corps du sorcier s'étirait également. Ses épaules se voûtaient. Des poils apparaissaient sur son visage, ses bras et son dos, alors que ses mains qui se recourbaient pour former des pattes dotées de griffes. Pattenrond recula, sa fourrure dressée sur son échine, imité par Mangetsu. Le loup-garou se cabra en faisant claquer ses longues mâchoires. Sirius avait disparu. Il s'était métamorphosé. L'énorme chien se précipita d'un bond. Il attrapa son ami par le cou et le tira en arrière, loin du reste du groupe. Ils étaient à présent accrochés l'un à l'autre, mâchoire contre mâchoire, leurs griffes se déchirant férocement...

Harry restait immobile, saisi par l'incroyable spectacle, trop absorbé par le combat pour remarquer quoi que ce soit d'autre, puis il vit la forme de son oncle qui essayait en vain de se relever. Ce fut le cri de Hermione qui l'alerta.

Pettigrow avait plongé sur la baguette magique de Lupin. Seul un incroyable réflexe de Neville le désarma, mais le rat prit la fuite sous sa forme animale, sa queue de lombric glissant aisément entre ses liens. Se souvenant de sa mission, Mangetsu se jeta à sa poursuite.

- BLACK ! LAISSE-LE A L'ALPHA ! PETTIGROW SE BARRE !

Sirius n'eut pas d'autre choix que d'obéir parce que Thatch l'envoya bouler d'un coup de tête avant d'administrer une mandale monumentale à Lupin, le sonnant à moitié. Par rapport à un homme qui avait passé sa vie à se battre, Remus n'avait aucune chance.

.


.

- Une histoire stupéfiante... Vraiment stupéfiante... Un miracle qu'il n'y ait pas eu de mort... Jamais rien entendu de semblable... Une chance que vous ayez été là, mon cher Hagrid...

- Merci, Monsieur le Ministre.

- Voilà qui vous vaudra l'Ordre de Merlin, deuxième classe. Et même première classe si je peux arranger ça !

- C'est bien trop d'honneur pour moi, j'ai fait que mon devoir ! Merci beaucoup, Monsieur le Ministre !

Harry avait l'impression d'avoir le cerveau en miette en revenant à lui. C'était flou tout ça… qui parlait aussi fort ? Il ouvrit les yeux, et finit par reconnaître l'infirmerie. A l'autre bout de la salle, il distingua la silhouette de Madame Pomfresh qui lui tournait le dos, penchée sur un lit. Il tendit doucement la tête pour voir les cheveux roux de Ronald.

Il regarda autour de lui. Hermione était allongée sur le lit à côté. Un rayon de lune éclairait son visage. Elle aussi avait les yeux ouverts. Elle paraissait pétrifiée et lorsqu'elle vit que Harry avait repris conscience, elle posa un doigt sur ses lèvres pour lui indiquer de faire silence en pointant l'index de son autre main vers la porte de l'infirmerie. La porte était entrouverte et on entendait les voix de Cornélius Fudge et de Hagrid qui parlaient dans le couloir. Elle fit un L avec son doigt et pointa du pouce son propre dos. Luna était là. A savoir si elle était éveillée… En essayant de ne pas se faire remarquer de l'infirmière, il porta ses mains jointes à son visage, mimant l'action de dormir, puis refit un L dans les airs. Hermione regarda un instant derrière elle puis hocha la tête.

Madame Pomfresh s'avança d'un pas décidé vers le lit de Harry. Il tourna la tête vers elle et vit qu'elle tenait à la main le plus gros morceau de chocolat qu'on puisse imaginer. On aurait dit un véritable rocher.

- Ah, vous êtes réveillés, tous les deux ! lança-t-elle d'un ton brusque.

Elle posa le chocolat sur la table de chevet de Harry et entreprit de le casser en morceaux à l'aide d'un petit marteau.

- Comment vont Ronald et Luna ? demandèrent Harry et Hermione d'une même voix.

- Mr Weasley survivra, répondit sombrement Madame Pomfresh. La petite Lovegood dort profondément.

- Neville et Drago ?

- Ils dorment plus loin aussi. Ils étaient presque hystériques, donc, un philtre de paix était de mise. Et vous deux, vous allez rester ici jusqu'à ce que... Portgas, qu'est-ce que vous faites ?

Harry s'était redressé en touchant sa poitrine étrangement froide.

Sa goutte était éteinte ? Il n'était pas mouillé, pourtant !

- Les Détraqueurs, Harry, rappela Hermione en voyant ce qu'il venait de prendre dans sa main. Hagrid nous a trouvés après coup en revenant de la forêt.

Ah oui, c'est vrai. Il avait fait faux bond à Rogue quand il avait entendu le cri de détresse de Sirius. Il avait foncé au travers le parc à sa recherche, pour finir par le retrouver blessé et inconscient près du lac. Hermione l'avait rejoint mais malheureusement, les Détraqueurs étaient déjà sur eux. Quelque chose les avait sauvés. Quelque chose ou quelqu'un, plutôt. Mais Harry n'était pas certain de ce que c'était. Il se souvenait juste d'un pas feutré et de quelque chose de doux, chaud et humide sur son visage, comme si Mangetsu lui avait mis sa truffe sur le front.

Et le grooos trou noir.

- Où est le professeur Rogue ?

- Il souhaitait s'entretenir avec le Directeur après vous avoir déposé ici. J'ignore ce qu'il en est. Mais ne vous en faîtes pas, Portgas, dit Madame Pomfresh d'une voix apaisante, tout va bien, ils ont capturé Black. Il est enfermé là-haut. Les Détraqueurs vont lui donner un baiser d'un moment à l'autre...

- Nani ?! rugit Harry avec des yeux ronds.

De la famille, il n'en avait pas des masses, il n'était pas question qu'il laisse ces cons de sorciers faire une connerie et le priver de son parrain ! Il devait avertir sa mère, et là, le plus rapide, c'était de passer par Izou et/ou Haruta. Harry sauta au bas du lit. Hermione l'imita. Mais le cri était parvenu jusqu'au couloir et, un instant plus tard, Cornélius Fudge fit irruption dans la salle.

- Harry, Harry, qu'y a-t-il ? dit Fudge, inquiet. Tu dois rester au lit. Est-ce qu'il a pris son chocolat ? demanda-t-il à Madame Pomfresh d'un ton anxieux.

- Mais bouclez-là ! Vous réalisez que vous allez faire une bourde ?! Ok, Black en a fait des conneries, mais vous avez pas le bon gars dans cette affaire !

Mais Fudge hocha la tête avec un pâle sourire.

- Harry, Harry, tu as l'esprit un peu embrouillé, tu as subi une terrible épreuve. Allonge-toi et repose-toi, nous avons la situation bien en main...

- ARRÊTEZ DE ME PRENDRE POUR UN GOSSE ! VOUS L'AVEZ PAS DU TOUT EN MAIN CETTE SITUATION ! hurla Harry. VOUS AVEZ ARRÊTÉ UN INNOCENT ET LE COUPABLE EST EN CAVALE !

- Monsieur le Ministre, écoutez-moi, s'il vous plaît, dit Hermione en regardant Fudge d'un air implorant. Moi aussi, je l'ai vu, comme Neville, Drago, Luna et même le professeur Rogue. C'était le rat de Ronald, c'est un Animagus, Pettigrow, je veux dire, et...

- Black a fait du bon travail avec son sortilège... vous ne savez plus où vous en êtes… leur dit Cornelius avec un ton paternel.

- NOUS SAVONS TRÈS BIEN OÙ NOUS EN SOMMES ! rugit Harry.

La lampe et les fenêtres commencèrent à émettre des craquements inquiétants.

- Monsieur le Ministre ! s'écria Madame Pomfresh avec colère. Je dois vous demander de sortir. Portgas est mon malade et il ne faut pas le brusquer ! Vous êtes sur le point de lui faire provoquer une crise de magie accidentelle !

- Je ne suis pas brusqué du tout, j'essaye de lui dire ce qui s'est passé ! répliqua Harry furieux. Si seulement il voulait bien m'écouter, mais ce gros con ne…

Mais Madame Pomfresh lui fourra soudain dans la bouche un gros morceau de chocolat qui l'étouffa à moitié et elle en profita pour le forcer à se remettre au lit.

- S'il vous plaît, Monsieur le Ministre, ces enfants ont besoin de soins... Allez-vous-en, je vous en prie...

La porte s'ouvrit à nouveau. Cette fois, c'était Dumbledore. Hermione alla à sa rencontre avec espoir alors que Harry se rembrunissait.

- Professeur Dumbledore, Sirius Black... commença Hermione.

- Pour l'amour du Ciel ! s'exclama Madame Pomfresh, folle de rage. C'est une infirmerie, ici ! Monsieur le Directeur, il faut absolument...

- Toutes mes excuses, Pompom, mais j'ai besoin de dire un mot à Mr Potter et à Miss Granger, répondit Dumbledore, très calme. Je viens de parler à Sirius Black...

- Mon nom est Portgas et j'ai rien à vous dire ! cracha Harry après s'être débarrassé du chocolat.

- J'aimerais parler à Harry et à Hermione en particulier, dit Dumbledore d'un ton brusque. Cornélius, Pompom, laissez-nous, je vous prie.

- Monsieur le Directeur ! balbutia Madame Pomfresh. Ils ont besoin de soins ! Ils ont besoin de repos !

- Désolé, mais ça ne peut pas attendre, j'insiste, répliqua Dumbledore.

Madame Pomfresh eut une moue indignée et retourna dans son bureau, à l'autre bout de la salle, en claquant la porte derrière elle. Fudge consulta la grosse montre en or dont la chaîne pendait sur son gilet.

- Les Détraqueurs ont dû arriver, à présent, dit-il. Je vais aller à leur rencontre. Dumbledore, je vous retrouverai là-haut.

Harry eut l'impression qu'un bloc de glace venait de tomber dans son estomac. Et merde…

La porte se referma, laissant les jeunes avec Dumbledore.

- J'ai déjà entendu toute l'histoire, mais je voudrais que vous me laissiez aller jusqu'au bout sans m'interrompre, car nous n'avons pas beaucoup de temps, dit-il avec calme. Il n'y a pas l'ombre d'une preuve qui puisse confirmer l'histoire de Black, à part votre témoignage, et le témoignage de jeunes sorciers de treize ans ne convaincra personne. Des dizaines de témoins ont juré qu'ils avaient vu Sirius tuer Pettigrow. J'ai moi-même certifié au ministère que Sirius avait été le Gardien du Secret des Potter...

- Oh, c'est bizarre, Sirius a dit qu'il était allé vous voir pour faire l'échange ! pointa aigrement Harry.

Dumbledore l'ignora et continua :

- Le professeur Lupin se trouve actuellement en plein cœur de la forêt avec le professeur Newgate et il est bien incapable de raconter quoi que ce soit à quiconque. Quand il sera redevenu un être humain, il sera trop tard, Sirius sera pire que mort. J'ajoute que les loups-garous inspirent une telle méfiance à la plupart d'entre nous que sa déposition ne comptera pas beaucoup... En plus, Sirius et lui sont de vieux amis... Son témoignage ne sera pas pris au sérieux. Ne parlons même pas des antécédents de Severus qui joueront contre Sirius.

- Mais... gémit Hermione alors que Harry s'enfonçait dans le silence.

- Écoutez-moi, Hermione. Il est trop tard, vous comprenez ? Vous devez admettre que Sirius n'a pas eu le comportement d'un innocent. Souvenez-vous de l'attaque de la Grosse Dame... Et puis il a pénétré dans la tour de Gryffondor armé d'un couteau... Sans Pettigrow, nous n'avons aucune chance de modifier le jugement qui condamne Sirius.

Il voulait jouer à ça ? Très bien, ils joueraient à ça.

- Laissez-nous, demanda Harry. Hermione et moi, on a besoin de temps pour se remettre de la nouvelle.

- Harry… commença Hermione.

- Non ! J'en ai assez d'écouter les racontars d'un connard qui veut que je sois un gentil petit garçon ! protesta Harry en se levant de son lit. Alors, allez-vous-en ou je vais chercher l'infirmière !

Dumbledore le regarda avec perplexité, puis tristesse.

- Très bien, eh bien, je verrouille la porte.

Le directeur s'en alla en silence, quitta la pièce et verrouilla la porte derrière lui.

- Mais qu'est-ce qu'il te prend ?! s'enquit Hermione.

- J'ai pas confiance en ce mec, alors, pas question que je l'écoute plus longtemps.

Harry fouilla ses poches et jura.

- J'ai perdu ma trousse !

- Certainement durant l'attaque des Détraqueurs. Mais ça ne me dit pas ce que tu veux !

Pour toute réponse, Harry sortit de son col son propre Retourneur de Temps.

- Tu es avec moi ?

Hermione hocha la tête en comprenant son idée et regarda sa montre.

- Minuit moins cinq, verrouillage d'infirmerie, annonça-t-elle alors que Harry lui passait la chaîne au cou.

- On va se prendre une marge de trois heures pour être certain. A toi l'honneur.

Hermione prit le sablier et lui fit faire trois petits tours.

La salle de l'infirmerie s'effaça immédiatement dans un tourbillon de couleurs et de formes, comme voler en marche arrière. Quand tout redevint normal, ils étaient toujours dans l'infirmerie, mais bien plus tôt dans la journée. Harry récupéra son Retourneur de Temps et ils se mirent à courir à toute vitesse vers le hall d'entrée.

- Tu as un plan, j'espère, parce que là, on part à l'aveuglette ! lui dit Hermione.

- Oh oui, j'en ai un, mais pour ça, va falloir courir.

Ils retrouvèrent le hall d'entrée, toujours aussi désert et avec un flot de lumière dorée qui inondait le sol dallé. Du coin de l'œil, ils virent l'image de Haruta faire un aller et retour dans un coin de tableau, mais Hermione prit Harry par le bras et l'entraîna vers la porte d'un placard à balais. Elle l'ouvrit, le poussa à l'intérieur, au milieu des seaux et des serpillières, et referma la porte derrière elle. Tous deux collèrent l'oreille à celle-ci et ils entendirent nettement Haruta demander l'heure, avant d'entendre le groupe descendre le reste du hall, puis enfin dans le parc.

- La voie est libre, appela Haruta du dehors.

Le duo sortit de sa cachette en soupirant et rejoignit le portrait qui ne semblait franchement pas plus déphasé que ça de voir un double de son neveu et de son amie.

- Pourquoi vous avez remonté le temps, cette fois ? Vous en avez plus besoin, les cours sont finis, pointa Haruta.

- On cherche à sauver un innocent, ce soir, répondit Hermione.

- Tonton est dans son bureau ? demanda Harry.

- Haut les cœurs ! En avant ! lança la pirate en tournant les talons. Vous me résumerez l'affaire en chemin !

- Comment vous pouvez rester autant de marbre devant tant d'étrangetés ? demanda Hermione.

- Quand t'es une pirate depuis aussi longtemps que moi, tu t'y fais.