Hello !
Si je publie c'est que je suis arrivée à avoir un peu d'avance pour les prochains chapitres ! L'écriture se passe plutôt bien et je suis toujours enthousiaste pour cette histoire; qui prend beaucoup de temps mais qui est très importante pour moi. En la débutant, je ne m'étais pas fixé de date de fin (et heureusement haha) mais il est vrai que je ne pensais pas "pondre" ça aussi lentement. Je pense qu'elle demande aussi beaucoup d'énergie, je puise dans mes souvenirs, dans des recherches et surtout c'est un gros projet vraiment personnel.
J'ai approximativement calculé le nombre de chapitres restant, ne vous inquiétez pas, il en reste quand même pas mal et j'ai bon espoir de clôturer l'histoire en 2025 (on croise les doigts). Ecrire me manque et j'ai encore des idées sous le coude, à voir si je les réaliserais ou non, je pense prendre le temps de la réflexion et surtout le temps d'écrire pour avoir de la réserve !
Merci à vous toutes et tous de rester fidèles à LaT et aux nouvelles, nouveaux qui ont la gentillesse et la curiosité pour s'arrêter sur cette histoire. A l'heure où l'auto publication est une mode, je n'ai pas encore le courage et la légitimité pour le faire. En tout cas, du fond de mon coeur, merci beaucoup de donner une chance à cette fic.
Guest: Voilà le lien, je suis désolée si cela a du prendre du temps mais tu peux rejoindre par ici : /channels/692058268075556906/812736832243761152 !
Il en va de tout le monde, vous pouvez rejoindre le Discord où je suis bien plus active et où vous pouvez aussi retrouver Gweeny qui a un salon dédié pour sa/ses fics. Nous ne parlons pas forcément que de FF mais c'est un endroit plutôt sympas pour papoter entre nous ! Et pour avoir des photos diverses et variées sur les tenues ou autres de ma LaT.
Je me tais et je vous laisse à votre lecture. Bon vol !
C'est la continuité mais nous sommes bien au tome II chapitre 1!
Capitaine Kaname!
Chapitre 28: Péridot.
La soirée avait été calme, en rentrant dans ma chambre, j'avais beaucoup pensé à Edward et ses paroles raisonnaient encore dans ma tête. L'aventure prenait une tournure surprenante mais je n'en étais pas moins contente, c'était inattendu et vraiment flatteur. J'avais été furieuse face à son comportement que je ne comprenais pas, cela ne lui ressemblait pas et puis ensuite, devant ses sentiments, je ne pus qu'être charmée.
Je redoutais un petit peu, comme toute personne je ressentais de la curiosité, de la joie mais aussi une petite inquiétude, se laisser faire la cour c'était une chose mais ensuite ? Qu'est ce qui allait advenir? Il y a quand même pire que de sortir avec Edward Cullen ! Me cria ma conscience. Ce qui n'était pas faux mais nous étions tout les deux très attachés à notre indépendance et puis à force de parcourir le monde, est-ce qu'il restera du temps pour une relation ? J'étais loin d'être banale mais je n'étais pas comme Tanya, Jane, Alice ou Rosalie... A côté j'étais bien fade.
Mais il m'avait choisi et j'avais hâte de découvrir jusqu'où cela irait. Pour le moment, c'était très agréable et je ressentais un brin de fierté de savoir que c'était moi pour qui il portait de l'intérêt.
Je regardai ma montre, il n'était que 3 heures du matin. Je grognais, je n'étais pas fatiguée mais je n'aurai pas dit non à un peu plus de sommeil. Je me levais en entendant des bruits dans le couloir, je fronçais les sourcils, normalement tout aurait dû être calme.
J'entrouvrais la porte pour voir ce qu'il se passait.
— Non mais Jazz, c'est incompréhensible ! Je reconnu la voix d'Edward teintée d'angoisse.
— Il doit bien avoir une explication logique. Mais tu es certain d'avoir bien compris ? Lui répondit Jasper qui avait l'air tout aussi perdu.
— Mais enfin oui, j'étais un peu dans les vapes au début mais Maman a été très claire...
— Tu en penses quoi ? Continua le blond inquiet.
— J'en sais rien... Tu sais bien comme moi qu'avec eux tout est opaque... Félix a été un connard fini avec Ali', ils ont réussi à semer la zizanie entre nous... Ces gens sont mauvais.
Un éclair de compréhension passait dans ma tête, ils parlaient des jumeaux. Je tendais un peu plus l'oreille, ma curiosité était piquée à vif et surtout une bouffée de colère montait, qu'est ce qu'ils avaient encore fait ? Mon ventre se tordait d'angoisse au souvenir de ces personnes.
— Je ne comprends pas comment tout a basculé... On se connaissait depuis le lycée avec les deux frères, nous étions plus particulièrement proches avec Félix.
— Lili m'a raconté comment vous faisiez les 400 coups ensemble...
— Oui c'était mon meilleur ami, quand il est devenu le petit ami d'Ali, j'étais content de la savoir en sécurité avec un bon gars... Tu l'as bien vu quand on s'est rencontrés toi et moi à la fac... La voix d'Edward débordait de nostalgie.
— Tu me l'as tout de suite présenté, il est vrai que votre complicité crevait les yeux. Je reconnais qu'il est incroyablement cultivé et qu'il impose le respect... Mais je ne saurai pas dire qui de son frère ou de lui est le plus terrifiant.
— Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il a fait à Ali, à l'époque j'ai bien cru qu'elle n'allait jamais s'en remettre... Et tu es arrivé, vraiment, mec, je ne sais pas ce qu'elle serait devenue sans toi.
Je vis Jasper faire une accolade à Edward. Ils étaient tous les deux secoués face aux souvenirs qui devaient remonter. Nous avions eu un peu d'informations sur Félix et Alice quand les frères avaient décidé de se jouer de nous. Et moi aussi j'avais eu envie de le massacrer.
— Je donnerai tout pour Lili...
— Je sais bien, t'es comme un frère pour moi et je sais pas... - Edward se passa la main sur son visage, fatigué, j'avais presque envie de sortir de ma cachette et de venir le serrer dans mes bras -. Je ne crois pas vraiment à la mort d'Alec...
Mon cerveau fit des loopings , la mort d'Alec ? Je me penchais un peu plus, ma curiosité avait pris le dessus. Que s'était-il passé ? Où était passé son frère ? Qu'avait-il en tête ? Est-ce que l'on devait s'inquiéter ?
— J'y crois pas non plus mais pourquoi ? Je veux dire à qui cela profite ? Demandait incrédule Jasper.
— Ce qui est certain, c'est qu'on ne doit pas relâcher notre vigilance. Je refuse qu'il arrive quoique se soit à l'équipe. Et si Félix s'approche encore de Bella je le réduis en poussière... Fit Edward menaçant. Toute sa voix suintait la haine qu'il avait à son égard.
— On se protégera tous, je te garantie qu'il n'arrivera rien. Mais il faut que l'on tire ça au clair le plus vite possible.
— Je vais appeler Mikhaïl pour qu'il puisse se renseigner, si ce n'est pas déjà fait.
Je me retournai précipitamment en essayant de me cacher à moitié dans l'entrebâillement de la porte.
— On ne vous a jamais dit qu'il ne fallait pas écouter aux portes ? Murmura Edward au creux de mon oreille gauche.
Je sursautais, mon cri de stupeur mourut dans ma gorge, je ne l'avais pas du tout entendu arriver. Je ressentis un frisson me parcourir d'avoir son souffle si proche. Il sentait la nature sauvage et boisée, c'était ce que son parfum m'évoquait.
— Je... Je... Je te cherchais ! Je me raclais la gorge avant de me maudire mentalement, je n'étais vraiment pas douée pour mentir.
— Dans cette tenue.. ? Il arqua un sourcil moqueur, non sans avoir une petite lueur dans le regard.
Je regardais instantanément ma tenue en rougissant, sans m'en rendre compte alors que j'étais allée écouter aux portes, je n'avais pas fait attention que j'étais vêtue d'un short en lin assez court et d'un débardeur quasiment transparent. Ma bouche s'ouvrait et se fermait, j'étais tellement gênée que mon seul réflexe était de tourner des talons et fermer la porte au nez d'Edward. Je l'entendis rire derrière la porte.
— C'est votre faute aussi... J'avais entrouvert la porte, seulement pour pouvoir discuter sans être à moitié nue devant lui.
— Voyez-vous ça... Son sourire en coin n'avait pas quitté son visage. Ses yeux étaient légèrement sombres.
— Hum... Je n'arrivais pas à dormir et je suis désolée de vous avoir écoutés... Mais vous n'étiez pas non plus très discret... Je me justifiais comme je pouvais.
— Tu as raison... J'étais... De toute façon cela ne sert à rien de te le cacher puisque tu as entendu, mais j'étais inquiet. Son visage s'assombrit d'un coup, un petit pincement se fit sentir dans ma poitrine. Je préférai nettement son sourire en coin.
— Est-ce que... -J'essayais de peser mes mots, je n'avais pas forcément envie de céder à la panique mais pour être honnête, je n'étais pas rassurée à l'idée d'être dans le flou.- Je ne souhaite du mal à personne... Mais Alec n'avait pas l'air d'être une personne honorable... Et je n'arrive pas à avoir de la compensation pour eux... Pas après ce qu'ils ont fait... Je baissais la tête un peu honteuse de ressentir ce genre de sentiments.
Edward poussa légèrement la porte pour poser sa main droite sur ma joue, les frissons redoublèrent et nos regards étaient intenses. Il laissa sa main quelques secondes, j'aurai aimé que cela soit plus, je fermais brièvement les yeux, quand je les rouvrais, la porte avait retrouvé sa place légèrement entrebâillée entre nous.
— Je comprends tout à fait ce que tu ressens, nous ne sommes pas ce genre de personnes qui se réjouie des mauvaises nouvelles mais... Si... une infime partie de moi me dit que cela ferait un tordu en moins sur la terre... J'espère seulement que ce n'est pas une plaisanterie de très mauvais goût.
— Tu penses qu'ils seraient capables... D'inventer tout ça ? Je grimaçais, même si je savais que l'être humain pouvait être... diabolique, je ne comprenais pas pourquoi ils auraient fait cela.
— Je ne sais pas. Répondit Edward tout penaud.
— Écoute - je lui pris la main doucement - ça va aller, on sera sur nos gardes et dès qu'on en saura plus, on agira en conséquence. Dis-je d'une voix que je voulais rassurante.
Il resserra ses doigts sur les miens, c'était doux, presque naturel, je sentais la chaleur juste avec ce contact. Il me regardait intensément. Nous ne bougions pas, peut-être pour ne pas briser l'instant. C'était sans compter mon ventre qui se mit à gargouiller, je fis une petite moue désolée. Il rit avant de me lâcher la main, j'eus presque envie de rattraper la sienne...
— Il faut te nourrir ! Me gronda Edward le sourire aux lèvres. Je t'attends si tu veux ?
— Laisse moi le temps de me changer et je te rejoins. Je refermai doucement la porte derrière moi.
Je passais dans la salle de bain pour prendre une douche rapide, mes muscles se détendirent. Je repensais à ses yeux noircis, ses lèvres qui donnaient envie de les embrasser. Il commençait à me rendre folle et il n'avait pas encore entrepris de me faire la cour à proprement parlé.
J'enfilais rapidement un pantalon en coton bleu marine, un t-shirt bleu clair et ma paire de Palladium. Je vérifiais une dernière fois ma coupe de cheveux, bon c'était pas ça mais j'avais les cheveux qui avaient poussé, j'espérais pouvoir les refaire couper au niveau des épaules bientôt.
Je regardais mes bras et depuis très longtemps je songeais à me faire un deuxième tatouage mais je n'avais pas encore sauté le pas, j'avais imaginé plein de dessins mais je n'avais pas encore trouvé la perle rare qui aurait fait tout de suite sens en me disant «c'est cet artiste que je veux».
Je mis un peu de parfum avant de sortir de la salle de bain, satisfaite du résultat. Je descendis les marches avant de rejoindre Edward qui souriait à mon arrivée. Il était beau, comme à son habitude en fait.
Nous prenions le petit déjeuner avant de prendre l'avion, il était assez tôt donc on ne souffrait pas de la chaleur. Nous étions les premiers, ce n'était pas désagréable de partager un moment rien qu'avec Edward. Nous parlions de pierres, de rencontres et d'écologie. C'était léger mais ils nous arrivaient d'avoir des débats plus enflammés.
— C'est agréable de te parler... Je dois t'avouer que... Je n'aimais pas vraiment les journalistes avant...
Je lui donnais un petit coup dans l'épaule.
— Hey j'ai dit avant ! Se justifia Edward en levant les mains en l'air.
— J'attends votre plaidoirie Professeur... ! Il passa sa main sur son menton faisant mine de réfléchir. Son regard se faisait plus intense. Il s'éclaircit la gorge avant de parler.
— Et bien Madame Swan... J'ai plaisir à parler avec vous, vous semblez bien plus cultivée et intéressante que vos.. collègues... Et puis agréable à regarder. - Je ne pus m'empêcher de sourire - Vous ne vous contentez pas de déballer des absurdités et vous vous intéressez vraiment à votre sujet, en étant plutôt pointue dans vos recherches.
— Plutôt ? M'étonnai-je
— Je ne vais pas non plus donner trop de points positifs ! Il rit en passant une main dans ses cheveux. Je manquais une respiration, moi aussi j'aimerai être un de ses cheveux pensai-je.
— C'est plutôt flatteur... Je prends ! Mais je vous ai à l'œil Professeur, n'allez pas dénigrer mon métier alors que vous êtes conscient qu'il ne faut pas nous mettre dans le même sac ! Le menaçai-je.
— Alors continuez de me prouver le contraire ! Susurra-t-il sur un ton de défi, mais qui eu juste le don de me faire frissonner.
Les autres commençaient à arriver, les visages étaient grave dans le clan Cullen and co, la nouvelle avait dû se répandre. Mais ils étaient comme Edward et moi, nous ne pouvions pas céder à la peur avant d'avoir des informations précises et avérées. C'est dans ce climat que l'on décollait pour la Chine.
Alice virevoltait, Jane était au téléphone - Je tournai la tête - en fait tout le clan Cullen était au téléphone. Jasper était concentré à parler en thaïlandais, Tanya et Jane en anglais et Edward en chinois. C'était étonnant d'entendre toutes ces langues. Je réfléchissais en me demandant pourquoi il y avait autant d'effervescence.
— Tu crois qu'ils font quoi les espions là ? Chuchota Emmett qui était assis à côté de moi.
— Ils préparent quelque chose, ça c'est certain. Enchérit Leah sur le même ton.
— Tu es au courant toi ? Se retournait Rebecca vers moi.
— J'ai beau réfléchir, je ne connais pas vraiment de mines en Chine, nous avions déjà tourné là-bas mais c'était surtout des marchés et une mine...
— C'est vrai que je les vois mal refaire les mêmes images que l'on avait tourné même si cela remonte à quelques années... Se demanda Emmett plus à lui-même.
— Oui... Surtout que l'on peut réutiliser des images de nos rushs. Pensai-je. Je fronçais les sourcils, mais que nous réservait le clan. Ils étaient toujours surprenants et nous permettaient de vivre des choses dingues.
Je trépignais sur ma chaise, j'aurai voulu regarder le paysage par le hublot mais j'étais bien trop curieuse de savoir ce qui se tramait. Edward me fit un petit sourire entre ses réponses. Il savait que je mourrais d'envie de connaître les raisons de toute cette agitation.
Le temps défila, je m'occupais tant bien que mal en rédigeant quelques articles. J'étais toujours journaliste et je me devais de suivre ce qu'il se passait dans les actualités de ventes de pierres et de nouvelles collections de Haute Joaillerie. Et il y en avait énormément. J'adorais écrire pour mon site et aussi pour les autres. Vogue me laissait carte blanche pour écrire et j'appréciais vraiment ça. J'étais absorbée par les dernières ventes, surprise que Tanya ait pu avoir le temps de superviser des ventes alors qu'elle avait énormément de travail avec nous.
— Hey... Je te dérange ? Tanya s'installa à côté de moi.
— Hum, non pas du tout... J'écrivais. Lui dis-je avec un petit sourire en fermant mon ordinateur.
— J'aime beaucoup les articles que tu écris. Tanya m'intimidait un petit peu, elle était de ces beautés froides, un peu comme Rosalie, qui donnait l'impression qu'avec son regard gris, elle pouvait lire en moi. C'était déstabilisant.
— C'est gentil... Ce n'était pas l'avis de tout le monde... Au début... Je remettais une mèche derrière mon oreille. Elle éclata de rire.
— Si tu parles d'Edward, ne t'en fais pas, il a les journalistes en horreur !
— C'est censé me rassurer ? Je ris franchement.
— Tu marques un point... Il est super chiant avec ça !
— Mais d'où cela lui vient ?
— Mmmh, je ne sais pas trop... Il a toujours cherché à se cultiver, à évoluer, à toujours être dans les meilleurs, c'est aussi pour ça qu'il est un des experts les plus reconnus. Peut-être que c'est parce qu'il avait une formation d'archéologue et qu'il ne voulait pas que l'on dise qu'il était là par piston. Alors il est devenu exigeant envers les autres mais surtout envers lui-même. Et ce n'est pas pour lui donner raison mais le journalisme est bien en baisse...
— Je suis d'accord sur certain point, c'est vrai qu'il y a des journalistes qui ne sont attirés que par la carte de Presse et les accès aux soirées...
— Tu reconnaîtras la médiocrité de certains articles...
— Oui... Bon tu as raison, le vrai travail de journalistes se perd mais il y a encore de l'espoir !
— Avec des personnes comme toi oui c'est sûr. Elle me sourit, sans atteindre de réponse mais cela m'avait vraiment touché. Ce n'est pas que j'avais le syndrome de l'imposteur, juste parfois je doutais un petit peu quand certaines personnes réussissaient à avoir des postes dans des grandes éditions ou productions sans avoir pondu un seul papier. Puis je devais reconnaître qu'avoir un compliment par Tanya, une des plus grandes commissaires priseurs ne manquait pas de me remplir de fierté.
Avec Emmett on travaillait d'arrache-pied pour la BEEP, nous en étions fiers, même si c'était devenu bien plus grand qu'une société entre un frère et une sœur, on restait un noyau avec des personnes proches comme la meute. En y repensant, on avait vécu bien des aventures pour le National Géo, grâce à nos sponsors on avait pu voyager, j'aimais voyager avec mon frère mais j'aimais encore plus le voir s'épanouir de son côté, avec la meute, ils faisaient beaucoup de reportage animalier et sportif, c'était leur spécialité et ils avaient leur petite notoriété.
J'étais pressée de voir ce que le voyage en Chine allait donner cette fois-ci puisqu'avec Emmett cela ne remontait pas à longtemps mais c'était notre dernier voyage ensemble. Je pensais à envoyer un petit message à notre mère, qu'elle sache au moins où nous allions. Je parlais un peu mandarin, je pouvais au moins me débrouiller dans la rue, les marchés, mais bon pas de là à faire de grands discours… mais je pouvais au moins me débrouiller.
— Je peux m'asseoir ? Me demanda Alice
— Tu es déjà assise donc pourquoi me demander ! Je souris en riant un petit peu.
— C'est vrai... Edward me dit tout le temps que c'est énervant mais j'oublie toujours haha! Alice avait un rire cristallin. Je voulais te voir pour te parler du programme !
Je ne pus m'empêcher de trépigner d'impatience. Dire que j'avais hâte était un doux euphémisme. Je la laissais continuer sans la couper.
— Avec la crise sanitaire ça a été très dur sur le marché des pierres précieuses et de la Haute-Joaillerie en général mais particulièrement pour Hong Kong...
— C'est vrai... J'oubliais que beaucoup de salon s'étaient fait à distance où avaient tout bonnement été annulés... Je puisais dans mes souvenirs.
— Cela ne fait pas des années mais on a tendance à oublier cet épisode de la vie. Enfin en tout cas, c'est chose révolue, nous allons... au Hong Kong International Jewellery Show !
— Ouiiii, surtout qu'ils ont décidé de fusionner les deux salons, celui dédié à la bijouterie et celui dédié aux diamants, pierres précieuses et perles ! J'aurai presque sautillé de joie - Alice sort de ce corps - Pensa ma conscience.
— Tu n'es pas sans savoir qu'Hong Kong a vu ses exportations de bijoux précieux diminuer de 20% avec la pandémie et ensuite grâce à l'assouplissement des mesures de quarantaine l'année suivante il y a eu un bond de 65%. C'est 15% au-dessus du niveau avant pandémie. Vous aviez tourné après pandémie n'est-ce-pas ?
— Oui, tout juste après, c'était assez compliqué mais nous avions quand même pu avoir une certaine liberté.
— Et donc grâce à la fusion, ce salon devient le plus grand salon de joaillerie du monde ! Alice battait des mains.
— Il y aura combien d'exposants ?
— Environ 2300 exposants pour 52 000 acheteurs non locaux venant de 70 pays et régions différents !
— C'est énorme ! M'écriai-je.
— Et tu ne sais pas tout... Alice me regarda d'un air malicieux.
Je la regardai avec curiosité.
— Je t'écoute ?
— Nous y assisterons tous, tu vas pouvoir enfiler ta tenue de journaliste puisque Vogue veut un article sur les enchères de Tanya, la remise du prix du gouaché de l'année, la remise des prix pour les créations et pouvoir couvrir l'événement. De plus, Edward donnera une conférence.
Mon cerveau tournait à plein régime, c'était inattendu mais vraiment énorme comme demande. Je n'étais pas certaine d'être à la hauteur...
— Je sais ce que tu te dis, tu en es parfaitement capable, tu as ton équipe et nous sommes là. Vogue a besoin de cet article et je sais qu'ils apprécient ta patte, sinon ils n'auraient pas demandé l'exclusivité. C'est une proposition surprise sachant que nous devons aussi tourner mais je pense que c'est important de pouvoir le mettre dans le reportage, après tout c'est une plaque tournante pour la négociation mondiale de pierres.
Elle lisait dans mes pensées ou quoi. J'étais bien d'accord avec ma conscience, c'était bizarre parfois sa façon de deviner, presque comme si elle connaissait l'avenir. Je gloussai presque, nous n'étions pas dans une fiction. En tout cas, ma vie prenait un tournant incroyablement étonnant mais c'était vraiment enrichissant et pour la première fois je pourrais couvrir le plus grand salon de Joaillerie. Un rêve pour une passionnée de gemmologie comme moi. Je jetais un regard vers mon frère qui me fit signe « pouces en l'air», Rose avait dû le mettre au courant après son appel.
Je pianotais sur mon téléphone et je vis qu'il y avait aussi une conférence de Marcel Grunberger, c'était une des grandes familles de diamantaires d'Anvers. Ses fils avaient ouvert des succursales à New York, Tokyo et Hong Kong. Ils étaient bien évidemment invités au salon et on ne peut pas dire qu'ils étaient inconnus dans le milieu. Que cela soit en découpe, négociations et autres, on pouvait dire qu'ils étaient quasiment du même niveau que les Volturi, d'ailleurs, ils les surpassaient dans certains pays.
Je n'avais jamais rencontré les Grunberger, ils étaient très discret mais ils avaient petit à petit mis un pied dans les diamants synthétiques. Ils étaient membres du Responsible Jewellery Council qui s'assurait du respect éthique, social, environnemental et des droits humains pour le commerce du diamant.
J'avais hâte de mettre les pieds dans ce salon qui combinait celui de la Joaillerie, du diamant, des pierres précieuses et des perles. Je n'arrivais pas à imaginer son ampleur et je dois reconnaître que cela m'effrayait un petit peu.
— Tu m'as l'air tendu sœurette ! S'exclama Emmett en s'asseyant à côté de moi.
— Pour être honnête, j'ai la trouille d'assister à quelque chose d'aussi grand...
— Haha toi aussi... Je crois que... Je suis dans le même cas que toi, tu me connais j'ai pas peur de beaucoup de choses mais là... C'est un gros morceau !
— Tout ce monde, il va falloir que l'on s'organise pour couvrir le salon, peut-être pas en entier mais j'aimerai que l'on puisse assister aux remises de prix, je sens que l'on va avoir de bonnes surprises.
— Je dirai aux gars aussi de prendre quelques plans des nouveautés High-tech, ça peut toujours être intéressant.
— Tu as raison... Après je ne pense pas que l'on ira visiter des mines mais on pourrait prendre des rushs dans les marchés, il faudra voir avec les autres aussi...
Nous notions dans les grandes lignes ce que l'on devait faire, tout en se laissant une marge avec les activités que nous avaient probablement réservé les Cullen & Co, avec eux, il fallait toujours s'attendre à quelque chose.
— Puis on doit se faire une raison, on ne pourra pas couvrir toute la Chine... C'est bien trop vaste mais je suis content de pouvoir participer à ce genre d'événement !
Je souriais face à l'engouement de mon frère, je voyais bien qu'au-delà du travail, il s'amusait. J'étais comme lui, vraiment à ma place et pour rien au monde je n'échangerai.
— Tu te souviens quand on s'est fait tatouer ici... Fit Emmett avec un ton plein de nostalgie.
— C'était il n'y a pas si longtemps mais oui je m'en souviens... - Je touchais par automatisme mon bras -
— On en a parlé avec Rose et je crois qu'elle aimerait sauter le pas...
— Ah oui ? Et elle sait déjà ce qu'elle voudrait ? J'étais curieuse de savoir.
— Je crois qu'elle a une idée en tête mais elle ne m'a rien dit encore.
— Je crois que c'est la seule tatouée du clan non ? Maintenant que j'avais posé la question, j'essayais de me souvenir si j'avais déjà aperçu sur les uns ou les autres un ou plusieurs tatouages mais impossible de le dire. S'ils en avaient, ils étaient bien cachés.
— Mmmh tu me poses une colle, je ne crois pas... Après on va pas se faire tous tatouer ! Rigola mon frère.
C'est vrai mais c'était tellement beau que je n'aurai pas été étonnée que l'un ou l'une du clan craque. Moi-même j'hésitais à m'en faire un deuxième. Je regardai autour de moi, Jane dessinait, Edward et Tanya étaient toujours au téléphone. Alice et Jasper s'étreignaient, on ressentait tout l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre et c'était vraiment palpable. Il émanait de Jasper un profond dévouement pour Alice qui était touchant. Emmett avait rejoint Rosalie, je les couvais légèrement du regard, ils étaient beaux tous les deux, au-delà du physique bien sûr, l'expression «ils s'étaient bien trouvés» prenait son sens quand on les regardait; ce n'était pas ce qui sautait aux yeux leur alchimie mais en y regardant à deux fois, on pouvait voir à quel point ils étaient complémentaires et… un peu clichés ! Je souris, c'est vrai que le sportif de l'université avait sa cheerleader.
— Qu'est ce qui te fait marrer ? S'amusa Leah.
— Je regardai Em et Rose et je me disais que c'était le couple cliché de l'université !
— Hahaha c'est vrai, - elle mit ses doigts comme pour former un cadre - clic la photo du bal de promo est dans la boîte ! On éclatait de rire, c'était vraiment ça.
— Tu vas savoir où donner de la tête avec toutes les choses qui vont briller ?
— Belll's ! Tu me prends pour une pie ?! Répondit Leah choquée.
— ... Je dis juste que tout ce qui brille t'attire du regard... Commençai-je.
— Et tu as raison ! Je vais vouloir tout acheter mais je n'ai pas de prince Saoudien et son compte en banque pour me suivre ! Elle ricana m'entraînant dans son délire.
— Tu as un Jake... Enfin tu pourrais l'avoir mais comme tu n'avances pas beaucoup, il n'est pas prêt à te mettre la bague au doigt !
— Hinhinhin que c'est drôle ... Tu peux parler Madame je fais du sur place aussi ! On se taquinait comme deux gamines mais c'était ça qui était bon. J'aimais notre relation et je savais qu'elle me comprenait.
— Tu marques un point... Soupirai-je en regardant Edward.
Le vol se passa ainsi, entre les discussions légères, les rires, les coups de téléphones des uns et des autres. Je ne vis presque pas le temps passer. J'avais moi aussi bien avancé dans mes préparatifs grâce à Jasper qui avait réussi à me transférer les plans des expositions, ce qui était bien plus pratique pour pouvoir organiser les jours de tournage.
Edward était venu me parler quelques fois, même si c'était très court, j'appréciais la petite attention. Il avait une barbe assez longue maintenant, cela lui donnait vraiment un air d'aventurier et je rêvais de passer ma main dans sa barbe qui avait l'air si douce. Il était beau avec une barbe de quelques jours mais ce côté plus sauvage me plaisait... Plutôt. Ses cheveux étaient toujours désordonnés mais eux étaient carrément un appel au vice.
Alice m'apprit que nous irions au Mandarin Oriental, je pensais déjà à leur restaurant étoilé et aux grandes baies donnant sur la ville et le port. Encore une fois, rien n'avait été laissé au hasard et c'est dans un confort absolu que nous allions pouvoir aborder ces prochains jours qui se promettaient d'être exténuants.
Je m'endormis un petit peu, la fatigue et probablement, le décalage horaire, eurent raison de moi. Une douce caresse sur ma joue me sorti de ma torpeur, deux émeraudes me fixaient; pour mon plus grand plaisir.
— Salut... Ma voix était encore un peu enrouée par le sommeil.
— Salut... Chuchota Edward. Tu dormais vraiment bien mais nous allons atterrir alors je préfère te réveiller...
— Oh... déjà ? Fis-je surprise, j'avais l'impression de n'avoir dormi qu'une demi heure.
— Tu dors depuis 1h environ la marmotte ! S'écria Emmett en riant.
J'avais vraiment bien dormi alors si je n'avais même pas eu le temps de voir la fin du voyage. Une fois arrivée à l'hôtel, je ne pouvais être que soufflée par celui-ci. C'était le premier du groupe, il y avait dix restaurants à l'intérieur dont le restaurant cantonais de Man Wah avec 1 étoile. Il y a quelques années, le chef français Pierre Gagnaire y avait son restaurant deux fois étoilés au Michelin mais celui-ci a fermé avec la rénovation de l'hôtel. Le spa qui intègre la médecine traditionnelle chinoise était un réel atout, en plus de la situation plus que centrale de l'hôtel.
L'hôtel avait souffert du temps et avec sa décoration Sixties, il avait pris un coup de vieux avant la rénovation complète. Depuis, il avait retrouvé une apparence à la hauteur de sa réputation. Marbre blanc de Chine, boiseries... Rien n'avait été choisi au hasard.
Alice m'avait expliqué qu'ils auraient pu choisir l'autre hôtel du même groupe mais que l'on perdrait du charme de l'hôtel original. L'autre avait un design bien plus contemporain, plus petit et intime. Le Mandarin Oriental avait ouvert ses portes en 1963, le Mandarin était le premier de la chaîne d'hôtels de luxe connu et respecté partout dans le monde; Tom Cruise, la Princesse Diana, Nixon, Clinton, Bush, les célébrités internationale ou l'élite locale, tout le monde avait séjourné au moins une fois ici.
Je balayais ma chambre immense du regard, kimonos en soie, produit de bain signés Hermès, vue sur le port et le sens du service hors du commun me laissait rêveuse. Les filles avaient même dit que l'on ferait un petit tour au Spa, et je dois reconnaître que l'idée m'enchantait.
Je posais mes affaires dans mon immense chambre, Leah et moi avions décidé de dormir dans la même chambre, déjà parce qu'elle était assez grande pour trois personnes et puis on voulait retrouver notre petite routine de colocation. Et aussi parce que je la soupçonnais de vouloir élaborer des plans de rapprochement vis à vis de Jacob.
Nous étions étendues sur le lit à plaisanter sur Jake, Emmett, la meute... J'adorais ces moments suspendus où nous avions une petite insouciance presque enfantine. On parlait de tout et de rien, des états d'âme, on se livrait sans gêne ni peur du jugement, c'était ça notre amitié.
— En tout cas ma belle, je suis plus que contente de partager ces souvenirs avec toi. Maman n'en revient pas de tout ce que l'on a déjà fait ! Siffla-t-elle admirative du chemin parcouru.
— En même temps, moi non plus je n'en reviens pas - je passais les bras derrière ma tête en regardant le plafond, Leah m'imita -. J'ai été habituée au luxe et je crois qu'on ne peut pas se plaindre de notre train de vie ! Leah éclata de rire tout en acquiesçant.
— Mais là, ils mettent la barre très très très haut ! Même habillées en sac poubelle, les filles auraient encore plus de classe que moi ! Bougonna ma meilleure amie.
— Qu'est ce que je devrai dire moi alors... Le salon m'effraie un peu... Avouai-je.
— Par sa grandeur ?
— Oui, ça a vraiment l'air d'être immense… puis les conférences, j'ai peur de ne pas tout couvrir ou que cela soit moyen... Je fis une petite moue.
— Et? Je veux dire, et alors que tu couvres tout ou non, ce n'est pas ce que l'on te demande, c'est... Je pense que l'on t'a demandé parce qu'ils aiment ta façon de travailler et crois moi, ils auraient tort de se priver de personnes comme toi. Tu sais faire ton boulot, tu sauras mettre en avant le salon et présenter les conférences. J'en suis persuadée. Me rassura Leah en me regardant.
— J'ai pas envie de leur faire honte...
— Et depuis quand tu te soucies des avis des uns et des autres ? Tu as toujours fait au feeling et ça a fonctionné, je t'assure que tu n'as rien à prouver. Regarde moi dans la mode, tout le monde pensait que j'étais juste la fille de la grande Sue Clearwater, la potiche incapable de vivre en dehors des jupons de maman. Et pourtant: j'ai mon propre journal, des magasines comme Vogue, Elle et d'autres me font confiance... Alors ne me dit pas que toi, tu n'es pas capable. Avec Em vous avez monté la BEEP, c'était un rêve de gosse mais maintenant regarde toi, regarde où vous en êtes... A bosser pour NatGéo, ton but absolu... Je ne pus refréner l'énorme sourire qui se dessinait sur mon visage.
— Tu as raison... J'ai, on, a tous bossé dur pour en arriver là et je devrai arrêter de me sentir comme une impostrice. Je mérite que l'on me fasse confiance et je n'ai rien à prouver. Dis-je avec aplomb.
— Hallelujah, moi je mériterai presque un mojito avec ces belles paroles ! J'éclatai de rire, Leah restera toujours Leah et c'est pour cela que je refusais de vivre avec quelqu'un d'autre; on se complétait.
— Alors avec Jake tu en es où ?
Ma meilleure amie soupira avant de répondre.
— Je crois qu'il a compris que... Je l'appréciais mais je n'ai pas l'impression que c'est réciproque...
— Comment tu le sais ça que ce n'est pas réciproque ? M'étonnai-je.
— Bhaaa... Il n'y a aucun signe, je veux dire, les peu de fois où nous sommes seuls tous les deux, il me propose une bière ou il me parle de la pluie et du beau temps... Fit-elle avec lassitude.
— Déjà il te voit comme un être humain... Je mis toute mon énergie pour ne pas rire aux éclats devant l'incapacité des deux à communiquer.
— Haha, oui je suis ce qui se rapproche le plus d'un pote... S.U.P.E.R...
— Je suis certaine qu'avec un petit coup de pouce, il te verra comme son crush absolu !
— Mouais...
Je comprends que Leah ne soit pas convaincue mais en même temps, elle n'arrivait pas à ne pas bégayer devant lui ou se comporter comme justement une femme et non un pote.
— Et toi avec Edward ? Elle avait l'air bien plus intéressée par ma situation.
— Je crois que nous nous courrons après, enfin en tout cas, je l'ai autorisé à me faire la cour... Je rougissais presque en avouant ça.
—QU..QUOIIIIIII ! Elle se releva de sa position couchée, avant de me secouer comme un prunier. Et tu ne me dis rien ! Et ça se dit être ma meilleure amiiiiie ! Continua-t-elle dramatique.
— Rohhw mais non... Il n'y a rien de plus à dire tu sais ...
— C'est déjà un gros morceau, ça veut dire que tu n'es pas contre l'idée...
— Quelle idée ?
— C'est ça, fait mine de ne pas savoir ce que tu fais ! Elle me pinçait les joues, comme à une petite fille prise en faute.
— Aiiiiie tu me fais maaaal ! Nous rions plus qu'autre chose.
— J'espère que sa… cour… va porter ses fruits... Elle avait retrouvé un ton sérieux et sa place allongée sur l'oreiller.
— Tu sais... Ce n'est pas grave si cela ne fonctionne pas - mon ventre se tordit rien qu'en prononçant ces mots -
— Tu vois, toi non plus tu n'y crois pas... T'es mordue hein ? Elle me fit un sourire tendre.
— Je crois bien que oui... Je mordis ma lèvre face à cette révélation, c'était la première fois que je prenais réellement conscience de mes sentiments, et surtout du fait que j'aimerai que cette cour dure toujours... Il me plaisait et tout ce que l'on avait réussi à construire pour le moment, et bien je chérissais ces moments et ces sentiments.
Je ne sais pas quand ni comment mais j'étais tombée amoureuse du Professeur Cullen.
— Tu as un sourire niais tu sais ... Me taquina Leah.
— Je sais... Et... - je regardai l'heure - Nous sommes en retard ! Je n'ai pas vu le temps passer !
Cela faisait 2 heures que l'on parlait et je n'avais toujours pas trouvé de tenue pour les jours à venir, ni fait de préparation alors que les Cullen & Co devaient être en plein préparatifs voir complètement prêts les connaissant.
Leah m'aidait à surligner les stands stratégiques à filmer, les endroits des conférences et noter les différentes nouveautés. Il fallait aussi mettre en lumière les créateurs et créatrices. Je doutais d'assister à des ventes de pierres, c'était assez confidentiel. Je suppose que l'on pouvait tout de même se rabattre sur des lots de pierres, diamants et perles qui méritaient notre attention.
Je faisais encore des recherches sur les différents intervenants qui nous intéressaient, surtout les Grunberger. Le trio V ferait sûrement une apparition, ils aimaient être vu et quoi de mieux que le plus grand salon de Joaillerie pour ça. La Triade comme on les appelait dans le métier, Marcus, Caïus et Démetri, ce dernier était le plus humain diront nous.
J'avais plusieurs fois fait des recherches sur eux, des articles, ça ils en avaient à foison, tous élogieux, bien sûrs il y avait quelques publications qui se demandaient comment ils avaient autant de puissance et de renommée mais c'était balayé par le travail. Ils étaient littéralement partout, de la mine au cou gracile des célébrités. Leurs bijoux, leurs pierres, quelles soient de synthèses ou naturelles, et parfois d'origines plus ou moins obscures, ils réussissaient à mettre tout le monde d'accord et à imposer leur mode.
Il y avait des grands noms dans la Haute Joaillerie, les Cullen en faisait partie mais les Volturi c'était quasiment un mystère qui fascinait autant qu'il faisait froid dans le dos. La preuve avec les jumeaux, c'était les enfants de Caïus et on peut dire qu'ils tenaient de leur parents. Athenodora, oui rien que son prénom mettait tout le monde d'accord sur le fait qu'ils étaient hors norme, elle, dirigeait la mode d'une main de fer, un teint poudreux, des yeux vifs, des cheveux blonds, elle était un mélange de Gwyneth Paltrow et Charlize Theron. Leah me disait qu'elle était quasiment égale à Anna Wintour, peut-être même au-dessus puisqu'elle était si discrète qu'elle soufflait le chaud et le froid. Plusieurs personnes avaient eu le malheur de se la mettre à dos et je savais qu'ils avaient été instantanément persona non grata.
J'avais essayé d'interviewer la triade et seul Démetri m'avait répondu, par la négative… mais au moins il m'avait répondu une lettre manuscrite. J'étais déçue mais j'étais vite passée à autre chose. Je continuais mes recherches sur les Grunberger, c'était fascinant de voir à quel point ils avaient de l'influence, depuis que Marcel Grunberger avait reprit le flambeau familiale, la compagnie avait reçu les honneurs en Belgique. Depuis les fils et petits-fils avaient ouverts des succursales à New York, à Hong Kong, au Japon et au Vietnam. Marcel, le patriarche allait donner une grande conférence sur l'ensemble de leur héritage. Quatre générations spécialisées dans les diamants de taille «ideal» avec un motif de flèches et de cœurs qui sont visibles dans le diamant grâce à la symétrie parfaite de la pierre. Outre la taille, ils sont connus pour avoir développés leur propre marque de Joaillerie.
Cela promettait d'être intéressant, contrairement à la Triade, leur pierres étaient complètement traçables et certifiées sans conflit.
Je continuais de pianoter et de noter tout ce que je pouvais découvrir sur eux pour être le plus prête possible. Souvent les Grunberger avaient été en contact avec la Triade mais jamais il n'y avait eu de réels liens établis. En tout cas pour tout le monde, rien n'indiquait qu'ils faisaient des affaires ensemble. Je ne sais pas pourquoi, mais j'y croyais moyen. J'allais demander à Edward si jamais il en savait plus que moi, ce qui était plus que probable.
— Tu m'as l'air de bûcher sévère ! S'amusa Emmett qui rentrait dans ma chambre. Leah avait dû le laisser venir.
Je levais la tête en souriant.
— Salut ! Tu viens m'aider pour les recherches c'est ça ?! Plaisantai-je en sachant pertinemment qu'il ne venait pas pour ça.
— Euuuh, tu sais je ne suis pas trop trop paperasse, recherche tout ça... Il se grattait l'arrière de la tête en rigolant.
— Comme c'est étonnant ! Je te connais Emm ! Je lui donnais un petit coup d'épaule, en grimaçant, il avait la peau dure le bougre. Il rit alors que je me massais l'épaule. Tu voulais me dire quelque chose ?
— Qui te dit que je ne venais pas prendre des nouvelles de ma sœur préférée ! Répondit faussement outré Emmett.
— Mmmh mon petit doigt me dit, enfin non, ma longue expérience en tant qu'unique sœur donc par défaut préférée !
— Mouais tu... n'as pas tort haha ! En tout cas, je venais te chercher, tu étais tellement absorbée par tes recherches que tu n'as pas vu le temps passer.
Je regardai ma montre, pas que je ne croyais pas mon frère, mais le temps avait vraiment défilé à toute vitesse.
— Il reste encore un peu de temps ?
— Oh toi tu penses à quelque chose, je me trompe ?
— Je voulais juste faire un tour dans le quartier de Sheung Wan, tu sais comme j'aime la photo de rue et... Les galeries d'arts, les ateliers, les boutiques de médecine traditionnelle et le tempe Man Mome donnent envie de mitrailler tout ça.
— Je sais à quel point tu aimes quand il y a un équilibre entre les habitats traditionnels et les nouveaux lieux branchés... Tu veux bien de ton vieux frère pour une balade avec toi ?
— Toujours ! Est-ce que tu préfères une excursion entre nous ou tu veux intégrer d'autres personnes ? Au fond de moi, j'espérais qu'il me dise qu'il voulait passer ce moment ensemble, j'avais besoin de retrouver mon frère et non que la compagnie des autres me dérange, bien au contraire mais je crois que j'avais vraiment envie de passer du temps avec Em.
— Bin... Il hésitait un peu avant de répondre. J'aimerai bien que l'on soit tout les deux. -Je ne pus m'empêcher de sourire, ce qui ne manqua pas de remarquer- Quoi? Me dit-il.
— Tu vas te moquer mais... J'espérais que tu me dises ça.
— Haha, on est connectés alors ! Tu sais, je crois que j'ai besoin de calme avec tous ces changements, on a toujours été nous deux contre le monde et même si j'aime de tout mon cœur Rosalie et que cette... Nouvelle famille me plaît... J'ai encore envie de traîner avec mon enquiquineuse de sœur !
Je lui tirai la langue pour la forme avant de le prendre dans mes bras. Je pris ensuite mon sac où il y avait mon appareil et quelques objectifs pour la street photographie et nous partions à la redécouverte de ce quartier que l'on avait connu pendant notre séjour en Chine. Il m'avait informé qu'avec la meute, ils avaient pris des rushs des marchés, à vrai dire, avec un avion tout était accessible...
Nous repassions par nos chambres pour se changer après cette promenade. Nous avions ris, nous nous étions arrêtés pour boire un verre et puis nous avions fait ce que l'on savait le mieux faire, prendre des photos et apprécier les moments ensemble.
Le restaurant n'exigeait pas de dresscode en particulier mais il valait mieux garder un style décontracté chic. Je n'étais même pas étonnée quand Leah me fit signe de regarder sur mon lit où avait été posé une housse qui devait contenir une tenue pour le dîner.
Je clignais des yeux plusieurs fois en voyant un costume gris Dior et une brassière en dentelle finement découpée. C'était... bien trop et pourtant étonnamment cela m'allait plutôt bien. Alice, je suppose que c'était elle le cerveau de l'affaire, avait bien choisi. Une note accompagnait la tenue : « Ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça pour demain je t'ai aussi réservé ta tenue pour le salon. Al'»
Je roulais des yeux presque pour la forme mais j'avais une petite appréhension pour la tenue du lendemain, j'espère qu'elle avait pensé à une tenue adéquate pour prendre des photos...Et ça ce n'était pas gagné.
J'enfilais la tenue, j'essayais de fermer au mieux ma veste pour ne pas laisser voir ma brassière, c'était peine perdue et je soupçonnais même Alice de l'avoir fait exprès. J'allais voir Leah avec une moue boudeuse.
— Je ne vais jamais porter ça ! Grommelai-je en tirant sur les bords de la veste. Leah me mit une tape sur les doigts.
— N'abîme pas cette magnifique pièce ! Tu es à couper le souffle et j'en connais un qui va baver ! Rigola ma meilleure amie.
— Non mais c'est beaucoup trop provocateur ! Y'a pas de tissus la dedans ! Je vais passer pourquoi ?! Dis-je dans un souffle en continuant de tirer sur le tissus.
— Pour une jeune femme qui a du goût et qui s'habille en Dior. .. Pardonnez du peu ! S'énerva Leah qui continuait de me taper sur les doigts. Arrête de triturer ta tenue!
— Non mais tu ne penses pas qu'une chemise ou un haut moins... dentelé ne serait pas mieux ?
— Tu veux qu'Alice fasse un AVC? Rit Leah.
— Mmmh... Non mais je ne vais pas mettre ça c'est bien trop provoquant...
— Où juste bien trop classe! Vraiment fais confiance à Alice, à moi... Je suis une femme de goût je te rappelle! Fit elle presque outrée.
— Bon... -Je pesais le pour et le contre- je vais mettre ça mais je te préviens -je la pointais du doigt menaçante- Demain, pour le salon, je mets ce que je veux!
— Mais oui, voilà faisons ça! Leah partie enfiler sa tenue, qui était tout aussi belle que la mienne.
Une fois sur moi, je reconnaissais; en me regardant dans le miroir, que la tenue m'allait vraiment bien. Elle mettait en valeur ma silhouette. J'ouvrais l'écrin qui se trouvait à côté, et j'eus presque le souffle coupé...Déjà parce que l'écrin rouge et or reconnaissable entre tous venait de chez Cartier et que je n'avais pas n'importe quels bijoux devant moi mais le collier cactus ainsi que les boucles d'oreilles de la même collection. Le collier était serti de diamants taille baguette et de tourmalines de trois couleurs différentes, bleu, bleu-vert et verte. Les tourmalines Paraiba sont très rares et prisées, surtout celle «bleu néon», qui sont plus chères et rares que les diamants. Je regardais les couleurs prendre la lumière, c'était fascinant... Je restais muette devant la beauté de ces bijoux.
— C'est sublime... Chuchota Leah qui s'était approchée doucement. Tu veux que j'accroche le collier ?
— C'est... J'étais émue et je n'arrivais pas à trouver mes mots. J'en avais vu des parures, des belles pierres et même si cela m'impressionnait, c'était autre chose de le porter. Au delà du prix, qui devait être assez haut, je ne me sentais pas digne de le porter. Non pas que j'avais une mauvaise image de moi ou que je me dévalorisais, seulement je n'étais pas le genre à porter des bijoux hors de prix. J'avais quelques pièces que j'affectionnais et qui m'avait coûté fort cher mais elles se comptaient sur les doigts d'une main.
— Alice a mis la barre haute quand-même là... Leah portait aussi une magnifique bague Boucheron, et les créoles qui allaient avec. Le modèle était le serpent bohème; les gouttes des boucles d'oreilles étaient travaillées sur l'envers et sur l'endroit pour créer un effet de rayonnement, cet halo de lumière solaire. Cela rehaussait son teint halé et avec sa robe blanche Stella McCartney c'était la touche qu'il fallait pour la mettre en valeur.
Leah regardait son dos nu dans le miroir et souriait satisfaite de l'image qu'il lui rendait. Elle prit quelques minutes avant de conclure qu'elle était prête. Je me regardais aussi une dernière fois. Pour le coup, je trouvais cette tenue bien trop provocante mais il y avait un «je ne sais quoi» qui me rendait fière de la porter. Je touchais mon collier avant de franchir le pas de la porte en compagnie de Leah qui n'arrêtait pas de nous complimenter.
En voyant les filles, et bien elles n'avaient rien à envier à un quelconque tapis rouge, elles étaient toutes plus sublimes les unes que les autres. Je pouvais reconnaître une robe Valentino noire pour Jane qui mettait encore plus son teint de porcelaine en valeur, Tanya était en robe Dior beige, sur n'importe qui, cela aurait été fade mais pas sur elle. Rosalie portait une robe longue rouge Fendi parfaitement magnifique, à en voir le regard de mon frère, si je ne devenais pas tante d'ici neuf mois, j'aurai de la chance.
— Oh mon dieu Becky, tu es sublime dans cette robe Tom Ford... La complimenta Leah.
J'avais déjà vu cette robe quelque part mais je ne savais plus où, en tout cas elle était bustier et fendue au niveau de la cuisse. Il y avait une ceinture noire et dorée comme si elle entourait le décolleté.
— Elle la porterait même mieux que Dua Lipa. S'amusa Alice.
Ha voilà où je l'avais vu, cela devait être en feuilletant un des magazines de Leah. En tout cas, les femmes de cette table étaient merveilleusement bien habillées, si bien que l'on aurait presque dit une fashion week mais non, c'était seulement pour dîner. Je balayais du regard les garçons, la meute avait opté pour des polos de couleurs différentes avec des jeans noirs droits. Jasper était assorti à Alice, elle portait l'iconique robe Mondrian et lui un smocking blanc. Ils étaient très élégants. Emmett, je ne le reconnaissais presque pas dans son costume noir en velours, il faisait presque ressortir la beauté sauvage de Rosalie.
Et Edward était étonnant, il avait un simple t-shirt noir, un blouson en cuir ainsi qu'un pantalon de costume à fine rayures... Et une paire de Nike Jordan x Dior grise. Nous étions bien assortis, c'était bien plus casual que les autres qui avaient décidé d'être sophistiqués mais cela nous ressemblait, même si Edward avait cette facilité déconcertante à tout rendre élégant.
— Tu es resplendissante Bella ! S'exclama Alice en tournoyant autour de moi.
— C'est un peu...provocateur, en plus -je montrais les autres- j'ai l'impression d'être la moins bien habillée...
— Tu rigoles j'espère ? Ce n'est pas parce que tu as cette impression que c'est le cas ! Ta tenue est parfaite, puis c'est du Dior ! Ce costume te va très très bien. Tu arrives à porter ça avec tellement de classe que j'en suis presque jalouse !
— Je vais essayer d'y croire, de te croire, même si je t'avoue que je ne suis pas convaincue...
— Et tu dis des bêtises. Commenta Tanya, qui était sublime en Dior.
— Mais enfin regardez-vous et regardez moi... J'ai un petit bout de tissus insignifiant alors que vous avez des robes que vous portez avec tant d'allure que je fais bien pâle figure à côté de vous.
— Encore une fois, je vais te dire que tu dis des âneries mais tu ne vas pas me croire... Je te l'assure que tu te trompes et que tu ne te vois pas réellement, je veux dire demande à Edward ce qu'il en pense par exemple ! Rit Tanya en prenant celui-ci par le bras. Il me détailla longuement, j'en aurai presque rougit mais puisque c'était Tan qui lui avait demandé...
— Hum, tu voulais quelque chose Tan ? Demanda-t-il.
— Je voudrais que tu nous dises ce que tu penses de la tenue de Bella, sachant que tu viens de la détailler, - je ne ris que légèrement devant la mine déconfite d'Edward-, j'aimerai ton avis.
Je tirai un peu sur la veste du costume, comme si cela aller changer quelque chose, mais c'était plus pour essayer de me cacher des yeux émeraudes devant moi. Même si j'étais un peu fière qu'il me regarde ainsi. Il continuait son examen avec application avant de répondre.
— Edward, c'est pour maintenant où pour la Saint Glinglin? Pressa Tanya impatiente.
— Tu m'as demandé un examen approfondi alors attends ! S'amusa Edward, qui je pense faisait exprès de retarder le moment. J'aurai sûrement fait la même chose car c'était assez drôle de voir Tanya, qui d'habitude gardait un calme olympien, aussi agacée par la lenteur de la réponse d'Edward.
— Oui mais quand-même, est-ce que c'est compliqué de dire que Bella est...
— Tutututu attention Tan, tu vas influencer le jury... Tu veux vraiment que le vote soit biaisé ? Continua-t-il le plus sérieusement du monde.
— Non... Mais... Tu mets mille ans aussi alors que c'est une question simple... Tanya fit une moue de petite fille qui ressemblait fort à celle d'Alice, j'imagine que c'était à force de côtoyer la tornade brune.
— Bien le jury a fini de délibérer... Dit Edward. Tanya sursauta presque de soulagement. Je faisais moins la maline tout d'un coup...
— Est-ce que le jury daignerait répondre? S'impatienta la blonde.
— Le jury... pense que cette tenue va très bien à Bella, voilà tu es contente ? Répondit Edward en me faisant un sourire en coin.
— Je suis un peu déçue par ta réponse mais disons que ça va nous aller. Maugréa Tanya.
Je soupirai de soulagement, il n'avait pas été très loquace mais son petit sourire en coin valait tous les mots du monde. J'étais un peu rassurée quand-même de ne pas passer pour une dépravée alors que tout le monde était élégant.
— Ce soir, il y aura Margaret Fong, la directrice exécutive du HKTDC (Hong Kong Trade Development Council)ainsi que Jenny Koo, qui est en charge des expositions et du département de business digital.
— Sophia n'est pas là ? Coupa Jasper.
— Elle a encore pas mal de choses à organiser alors nous la verrons demain à la soirée de Gala. Commenta Alice brièvement. Je vis Leah et Becky sautiller de joie à l'annonce de la fête.
— Parfait, allons-y alors, je ne voudrais pas les faire attendre. Ajouta Edward gentiment mais fermement.
Je suivais la marche vers le restaurant, nous fûmes reçu par une petite troupe de serveurs et de serveuses. Ils étaient habillés sobrement d'un tailleur jupe pour les femmes et costume pour les hommes.
Nous étions montés au 25 ème étages, que dire de la salle à manger, elle nous offrait une vue panoramique sur l'emblématique Victoria Harbour et les toits de Hong Kong. Depuis onze ans, le restaurant avait su conserver son étoile au Michelin. Je regardais autour de moi, le plafond à carreaux était rétroéclairé, il surplombait la salle à manger principale, ce qui accentuait le paysage urbain derrière. Les murs, quant à eux, étaient laqués d'une couleur bleu cyan. Ils étaient incrustés de laiton doré, les motifs intérieurs magnifiquement ornés de peintures sur soie donnaient un charme oriental tout en rencontrant l'opulence moderne et contemporaine.
De ci de là, il y avait des œuvres d'art, des broderies chinoises qui représentent des scènes de la nature, les embellissements parfaitement délicats donnaient une élégance tout à fait somptueuse à la salle. Les teintes azur et or que l'on pouvait voir sur le tapis tissé à la main, reflétaient les vagues ondulantes du port au loin. Nous arrivions dans notre salle privée, les plafonniers à émail laqué et plaqué or ressemblaient à des volières.
Nous nous installions à notre table garnie d'une nappe en tissus, d'une magnifique porcelaine, les fauteuils étaient blanc immaculé. Les salles privées donnaient cette impression d'être dans des compartiments de train, comme une invitation à prendre l'Orient Express.
Nos hôtes pour les prochains jours, comme le veut la coutume, nous attendaient, la première était habillée d'une veste Emporio Armani noire et blanche à carreaux avec une jupe assortie noire ainsi que des escarpins Salvatore Ferragamo. L'autre femme, portait un tailleur en tweed rose avec sequin Chanel sur une chemise en soie rose, matelassé et le col en écharpe, pas de bijoux énormes seulement une parure de perles magnifiques. On sentait l'influence de Jackie Kennedy pour cette tenue des années 60.
S'en suivi d'une conversation en cantonais que je devinais comme des politesses. Ensuite, je vis Edward tendre avec ses deux mains un cadeau à la directrice Fong qui le refusa pour ensuite l'accepter, il ne fallait pas s'étonner en Chine d'un refus mais plutôt insister et attendre l'acceptation. Question de pudeur, comme il ne fallait pas s'attendre à ce que la personne ouvre le paquet devant vous mais plutôt il sera rapidement mis de côté sans grande effusion. En effet l'ouvrir avec empressement traduirait d'un esprit de convoitise et les effusions comme s'ils en voulaient d'avantage. C'est tout un art de donner et recevoir.
— Madame Fong a un cadeau un peu plus onéreux que Madame Koo, c'est une question de hiérarchie. Me chuchota Tanya doucement. J'avais fait la déduction même si je trouvais ça un peu étrange ces histoires de hiérarchie, même à la table, que cela soit en Chine, au Japon ou ailleurs, la disposition des convives se fait aussi comme cela.
Je regardai Edward recevoir son présent ainsi qu'Alice, qui était pour ce salon, celle qui secondait Edward. Donc c'est naturellement qu'ils se plaçaient en haut de la hiérarchie. Là encore je savais que la coutume voulait qu'il ne fallait pas offrir de montres ou d'horloge car la traduction se rapproche du mot «fin» donc pour ne pas souhaiter la mort au destinataire, il fallait être très attentif à ces détails. Comme la couleur du paquet, de bien laisser l'étiquette avec le prix; c'est un gage de qualité et c'est le reflet de la valeur que l'on porte à l'interlocuteur, même si celui-ci ne doit pas être trop cher car si on offre un cadeau plus cher que ce que la personne offre, cela suscite le besoin de réciprocité et ferait perdre la face au receveur, ce qui serait catastrophique pour les relations futures.
Je me souvenais d'une bavure de Georges Bush qui avait offert des chaussures de Cow-Boy au premier Ministre Chinois, ce qui était très mal vu, puisque les chaussures signifient la fuite ou la partie la plus basse et humiliante du corps. Je ne sais pas comment la diplomatie avait rattrapé le coup mais c'était une sacré bourde.
— C'est ce que l'on appelle le Guanxien Chine, cela peut se traduire par «le réseau», c'est un concept pour lier les relations d'affaires et personnelles. Je comprenais ce que m'expliquais Tanya même si, pour nous, occidentaux, c'était plus dans l'échange de carte de visites que l'on construisait son réseau. Mais je pouvais tout de même voir que d'après la langage corporel d'Edward et Alice ainsi que MesdamesFong et Koo, les relations étaient bien plus détendues.
Après les présentations, elles nous désignaient nos places, avant que Madame Fong s'asseye en premier en tant qu'hôte. J'étais proche de Madame Koo puisqu'elle serait mon interlocutrice pour les prochains jours.
Madame Fong avait choisi les menus, malgré l'attention que je portais à nos échanges, je ne pouvais pas passer à côté de ce festin, tant pour les yeux que pour le palais. La cuisine chinoise sollicite les cinq sens. Le goût et l'odorat qui sont une évidence pour de la cuisine mais aussi l'ouïe, par les sons que peuvent produire une sauce sur un met, la vue avec les dressages soignés que je peux voir et le toucher, de ma langue suivant les textures des aliments.
Le menu se composait de plats plus raffinés les uns que les autres. Il commençait par un cochon de lait croustillant aux graines de poisson noir, cuisses de canard français à l'ail, morilles et gelée de lotus des neiges. Suivi d'une soupe de conque de mer bouillie en deux fois, champignons dorés et cordyceps; des champignons chinois très utilisés en médecine traditionnelle. Un homard sauté au wok, riz de roche et crevettes séchées dans un jaune salé avec du ginkgo et des dattes rouges. On continuait avec un poulet braisé en cocotte, ormeau frais d'Afrique du Sud, champignon matsutake. Elle avait rajouté un ragoût d'ormeaux entier d'Afrique du Sud à la sauce d'huîtres. Une pause revigorante avec des girolles farcies à la soupe dorée et champignon de bambou, fleurs de cordyceps frais, une soupe de poisson aigre-douce et des udons d'Inaniwa poché et pour finir une crème de haricots rouges, écorce de mandarine vieillie, gingembre nouveau mariné et pâte aux œufs centenaires.
Une tisane accompagnée de petits fours chinois me fit le plus grand bien pour digérer, tous les plats étaient délicieux, même au-delà des mots, et en petites portions. Cela m'avait semblé énorme mais tout était d'un équilibre parfait.
Les conversations étaient passionnantes et j'avais pu en apprendre beaucoup sur le marché des pierres précieuses. J'avais pu échanger quelques regards complices avec Edward, qui même de loin, avait l'air de veiller à mon confort. J'étais touchée par ses petits regards inquiets mais avec des pointes de soulagement quand il s'apercevait qu'il y avait une bonne entente entre ma voisine et moi.
J'avais encore plus hâte d'être demain et encore plus angoissée de devoir affronter ce monde. Jenny, elle m'avait autorisé à l'appeler par son prénom, pour des soucis de compréhension et peut-être pour ne pas que l'on écorche leur prénoms, ils choisissaient souvent des prénoms occidentaux. Je devais donner une interview à Monsieur Grunberger dans deux jours. Cela me laissait le temps de m'organiser pour les questions et pour le tournage des autres lieux.
La soirée se terminait bien, les autres étaient repartis alors que moi je flânais encore un petit peu dans le hall de l'hôtel, regardant les différents portraits des illustres invités. J'étais encore pensive quand Edward me fit signe. Je sortais de ma contemplation en lui souriant.
— Hey... Chuchotais-je un peu sous l'effet de la magie des lieux.
— Salut... Me répondit-il sur le même ton.
— Tu as l'air de bien t'entendre avec nos hôtes de ce soir ! Puis ton cantonais est plutôt pas mal !
— Je les connais depuis un moment maintenant, grâce à nos bonnes relations, on arrive à s'échanger des tuyaux et elles me laissent la main sur les plus belles pierres... Et quant à mon cantonais, il faut bien que je le travaille, sinon mon cerveau rouillerait à force de ne rien faire ! Il avait vraiment un sourire éclatant. Je pouffais en l'écoutant.
— Pardon mais je crois que tu es loin de «rouiller du cerveau», tu fais tellement de choses que cela me parait improbable !
— Parce que je l'entretiens ! Il se tapotait la tempe fier de lui.
— Mouais... Dis-je dubitative, je pensais sincèrement qu'il n'avait pas besoin de «travailler pour ne pas rouiller».
— En tout cas, j'espère que tu as passé une bonne soirée... Je sais que c'était un dîner d'affaires...
— Et j'ai été comblée, ces mets étaient incroyablement délicieux, ils méritent bien leur étoile... J'étais encore sous le charme de la nourriture divine que je venais de goûter. Et toi ? Tu as apprécié ta soirée ?
— Mmmh... Il me manquait bien quelque chose...
— Tu exagères, il y avait tellement de mets que j'ai cru qu'on n'allait jamais pouvoir tout manger ! M'écriais-je.
— Qui te dit que je parlais de nourriture ? Il leva un sourcil interrogateur, ce qui me laissa sans voix.
— Oh... Et bien éclairez-moi de vos lumières ! De quoi manquez-vous ? Je crois avoir vu que nous étions dans un hôtel superbe, la vue plus que magnifique me comble de joie, la nourriture divine pour compléter ce séjour... Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?
Il se rapprocha de moi, sa main gauche me caressa la joue alors qu'il voulait remettre une de mes boucles derrière mon oreille. Je le soupçonnais de l'avoir fait traîner un peu plus que de raison exprès. Je frissonnais à son contact, il avait les mains chaudes et le regard brûlant.
— Pour répondre à votre question, qui pour une fois n'est pas si mal pour une journaliste - je lui donnais un petit coup dans l'épaule pour la forme, il rit doucement avant de reprendre- il me manquait simplement de toi. Je trouve que l'on n'a pas passé assez de temps ensemble. Il fit une moue adorable qui me donnait envie de lui sauter dessus. Littéralement. Il avait ce don de me faire monter des sentiments contraires mais là tout était aussi clair et limpide, j'avais ce besoin de me jeter sur lui et de le décoiffer moi-même. C'était une chose de rêver de lui, sans trop de vêtements... Mais de là à avoir ces fantasmes éveillés...
— Tu rougis... Murmura Edward qui eut pour effet de m'envoyer des petites décharges en bas de mon ventre. Je me demande à quoi tu penses...
Il jouait avec moi ce salaud ! -Oui ma conscience savait garder le peu de dignité qu'il me restait-.
— Je pensais que j'avais sûrement abusé du gingembre et que cela joue un peu sur mes... sens... Je le vis déglutir doucement, sa main en suspens dans l'air, je souris satisfaite. On pouvait être deux à jouer.
— Le gingembre... C'est donc pour ça que tu as ces rougeurs... Je comprends mieux... -Il s'approcha dangereusement de mon oreille.- Je pensais que c'était parce que tu avais des pensées... équivoques...
Je me grandissais un peu pour atteindre son oreille avant de susurrer doucement.
— Tu m'as percé à jour, je pensais justement au reste de la soirée...Nue... -Je le sentis frémir- Dans ce spa qui me fait de l'oeil depuis que l'on est arrivé. Il relâcha tout l'air qu'il devait contenir. Et je souris à pleines dents encore plus satisfaite. Il y avait dans son regard un mélange de désir pur et d'envie de me fusiller sur place.
Je le laissais sur place, pantelant, non sans un regard en arrière pour le voir se dandiner d'un pied sur l'autre. Je venais de laisser Edward-appel-au-sexe- sans voix, alors qu'il avait clairement en tête de me faire la même chose. Il savait parfaitement m'allumer mais il a pu constater, à ses dépends, que je pouvais aussi lui rendre la monnaie de sa pièce.
Je partais dans ma chambre avant de redescendre au Spa, encore sur mon petit nuage d'avoir pu lui claquer le beignet. J'enfilais un maillot de bain vert foncé, deux pièces.
— Tu ressembles à un chat qui vient de manger un canari... Me dit Leah en riant.
— Tu n'imagines même pas... Je souriais toujours.
— Et tu ne me racontes rien ?
— Je viens de lui faire ravaler sa salive...
— En gros, tu viens de l'allumer comme jamais ? Leah était complétement hilare.
— Je crois que j'ai bien réussi oui...
— J'aime cette Bella que je vois ! S'amusa ma meilleure amie. Tu vas où ?
— Je vais me détendre au Spa...
— Non tu vas dépenser cette frustration ! Se moqua Leah
Je grommelai pour la forme mais elle avait raison, j'étais frustrée de passer mes dernières nuits à rêver de lui et de moi nus dans n'importe quel pays du monde, cela finissait toujours par la case lit.
Je me pelotonnais dans un peignoir moelleux de l'hôtel avant de partir vers le Spa. J'avais réservé un massage pour détendre tous les nœuds que j'avais accumulé. Je regardai l'heure, j'avais une petite demi heure d'avance alors je décidais d'aller à la piscine.
La salle était tamisée, la piscine avait l'air grande... Et ma mâchoire se décrocha, dans un élan purement gracieux, je vis un corps longiligne mais incroyablement bien sculpté sortir de l'eau, ses cheveux plaqués en arrière sauf une mèche d'où coulait l'eau restante, dans un dernier effort, enfin effort, sursaut, il marchait vers moi. Des gouttes ruisselaient sur son torse, vers ses abdos, visiblement il ne faisait pas que travailler son cerveau... Je laissais mes yeux le détailler et je pense qu'au vue du sourire en coin qu'il arborait, il était content de lui.
— Tu apprécies la vue ? Fit-il.
Je rougissais de la tête au pieds, il m'avait grillé en plein relucage et en plus il m'avait ruiné mon maillot de bain. J'étais littéralement en feu. Je fis la chose la plus puérile qui soit, un doigt d'honneur, avant de repartir par la porte que je venais d'emprunter. Non sans l'insulter mentalement, il aurait ma peau et il en était pleinement conscient. Je devais trouver une solution rapidement avant de mourir de combustion. Je l'entendais rire alors que des flash de son corps à demi nu continuaient d'accompagner ma fuite. Foutu Cullen pensai-je en mordillant ma lèvre avant de me diriger vers les cabines de soins.
Et voilà pour ce chapitre, la suite est déjà écrite donc il se pourrait que les chapitres ne mettent pas un an à sortir haha ! Pour les fautes, coquilles ou autres, toujours pas de supers pouvoirs et malgré une attention particulière à la correction... Il se peut qu'il reste des petites choses gênantes, j'en suis désolée =(
A très bientôt pour la suite et merci d'avoir pris place à bord de la KanameAirlines !
