Bonjour à tous ! On se retrouve avec la suite de nos aventures pour notre jeune Portgas. De quoi bien commencer le début des beaux-jours.
Merci encore à tous et à toutes pour vos reviews et vos retours, que ce soit ici ou sur Discord ou même Twitter (même si j'y suis pas régulièrement).
J'ai pas de bêtises à dire aujourd'hui, navrée tout le monde, donc, réponse rapide aux messages et go pour la lecture, ça vous va tout le monde ?
Donc :
Kasumikuna : Welcome onboard. The story isn't going to disapear, you should have take your time to read it. / As for Marco, like I said MARCO IS DEAD Yipeee ! Thanks for the review, anyway. Hope it's easy to understang the story for those not speaking french (don't ask me for a translation, my english sucks).
Kathelen : Tu m'as manquée TT_TT !/ Je sais que la question de l'identité sexuelle est épineuse pour beaucoup d'entre nous dans la vie de tout les jours, et qu'un personnage qui accepte aussi bien ce changement peut choquer. Je considère juste que de la part d'un logia, donc, un élément, il peut être naturel de... voir au delà ? s'élever au-dessus ? déroger ? à ce genre de catégorisation. Ace peut répondre aux deux, tout comme au neutre. Iel est le feu et ça lui va très bien. Rien n'a changé pour lui, dans la façon de vivre ou de se considérer, il a juste un changement biologique qu'il prend sans sourciller et de façon très terre à terre. / Ce n'est que le début pour les changements de Remus. Plus il va les côtoyer et voir que le clan fait tout sauf du "lip service" comme on dit, plus il va se plonger dans leur projet et faire des concessions à ce qui l'aurait rebuté à l'époque. Il retrovue sa fierté et son énergie, en plus de pouvoir aider d'autres. / J'ai été fan de catch à une époque, moi aussi.
TheSepticPuppet : C'est bon les cookies :3
NeferGwen : Si tu y tiens à ce point, fais-toi plaiz. / Je l'ai dit plus haut, ta théorie est caduc, MARCO IS DEAAAAAD !
Sur ce, courage à ceux qui ont des examens, à ceux qui galèrent avec Parcoursup et gros bisous !
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Rogue ne savait que penser de Thatch. L'homme avait toujours été une énigme, que ce soit de part ses facilités d'adaptation, ses résistances à de nombreux effets magiques ou son histoire personnelle. Sans compter ce qu'il se passait dans son cerveau. Avant qu'il n'apprenne l'Occlumancie, il avait été difficile de jeter un œil dans son esprit à cause de la barrière de la langue (parce que même s'il avait fini par apprendre à parler couramment anglais, il continuait de fonctionner dans son japonais natal), mais à présent, il avait une protection impénétrable. Et là, le maître des potions aurait bien voulu qu'elle le soit moins.
- Explique-moi, Newgate, pourquoi diable veux-tu que je surveille attentivement ma réserve d'ingrédient ?
- Parce que Fol-Œil est bizarre et que je suis certain que c'est un imposteur, lui dit clairement Thatch.
- C'est censé être une blague ? s'enquit l'homme sombre en croisant les bras.
S'il ne risquait pas de se prendre une droite dans la figure ou de perdre les os de son poignet, il aurait déjà dégagé ce satané moldu de devant sa porte au lieu de perdre son temps à écouter ses délires paranoïaques. Le roux eut un soupir d'exaspération.
- Me crois pas si tu veux, mais garde un œil, juste un seul, sur tes réserves.
- Pourquoi tu ne dis pas ça à Dumbledore ?
- Parce qu'il y a deux solutions. Soit il m'ignorera, soit il me demandera de lui expliquer ce qui me fait dire que c'est un imposteur, et ne lâchera pas le morceau. Et vu que je n'ai aucune confiance en ce foutu manipulateur, je sais qu'il ne reculera devant rien pour avoir des informations à utiliser contre moi.
L'ancien mangemort resta impassible. Puis, il soupira.
- Même si je trouve ça stupide, je vais garder un œil sur mes ingrédients. J'espère vraiment un jour avoir une explication sur tes pressentiments.
- C'est tout ce que je te demande. Bonne nuit Severus.
Et Thatch cessa de camper devant la porte de son collègue pour rejoindre ses propres appartements.
Ils étaient littéralement dans une impasse.
Avec ce courrier qu'Ace avait reçu, il n'y avait aucun moyen aucun moyen d'éloigner Harry de cet individu qui se faisait passer pour Fol-Œil. Ils ne pouvaient que demander au garçon de limiter les contacts aux cours, mais rien de plus. Et c'était déjà trop pour son goût. S'ils demandaient à Harry de ne pas assister aux classes de l'homme, ce foutu avertissement servirait pleinement pour retirer l'enfant de leur famille et l'envoyer chez les Dursley, et le loup-garou serait le dernier à vouloir calmer sa sœur quand on lui prendrait sa seule raison de vivre.
Il se passa une main sur le visage. Finalement, il était bien content d'avoir appris à Harry les bases du Haki et du Free Runing. S'il n'arrivait pas à se défendre, il pourrait au moins fuir rapidement et facilement.
- /T'en fais une tête./
Thatch releva le nez pour voir que pendant qu'il ruminait, il avait grimpé les marches jusqu'au hall d'entrée où venait de le retrouver Izou. Le roux regarda autour de lui et se rapprocha de la toile. Sentant le sujet important, le pirate androgyne s'accroupit pour se mettre un peu plus au même niveau que son frère.
- /L'homme qui se fait appeler Alastor Maugrey, dit Fol-Œil, est un imposteur. Et on ne peut pas empêcher Harry d'assister à ses cours,/ résuma Thatch.
Malgré la poudre de riz qui le recouvrait et rendait sa peau si blanche, on devinait parfaitement qu'Izou s'était rembruni.
- /Je mets Haruta au parfum pour qu'elle transmette le message à Harry et je file avertir Ace qu'elle puisse se préparer au pire. Mais je pense qu'elle est déjà prête au pire. Tu la connais, elle et ses pressentiments./
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Le lendemain matin, la tempête n'était plus qu'un mauvais souvenir, même si le ciel restait assez sombre. Harry avait fait exprès de traîner dans la salle commune pour se glisser dans le dortoir des sixièmes années et prendre aux jumeaux le contrat qu'il devait transmettre à sa mère. En descendant déjeuner, il le parcourut en diagonal, avant de le rouler pour pénétrer dans la Grande Salle. Il s'assit à table sous les épais nuages gris du plafond magique et accepta l'emploi du temps que lui donna Parvati. Dans le fond, Fred, George et Lee Jordan discutaient des meilleures méthodes qui pourraient les vieillir et leur permettre d'être admis comme candidats au Tournoi des Trois Sorciers.
- Botanique avec Poufsouffle et Soins aux Créatures Magiques avec Serpentard pour ce matin, nota Neville. Et cet après-midi, double cours de runes avec les Serdaigles.
- Vous passerez le bonjour pour moi à Pad' ? demanda Parvati.
- Quelle idée de continuer avec la Divination, aussi, marmonna Hermione en se beurrant un toast.
- J'ai des visions, Hermione. Et comme je veux apprendre à les maîtriser et les comprendre, je prends Divination.
- Tu rechignes plus à manger ? nota Harry en voyant son amie déjeuner.
- J'ai bien réfléchi à ce que tu m'as dit et j'ai décidé de m'informer avant de partir en guerre, afin de savoir comment et sur quoi agir.
- Tu aurais eu plus ta place à Serdaigle ! annonça joyeusement Luna en venant s'asseoir à côté d'elle avec un sourire, sa baguette magique derrière l'oreille. Bonjour tout le monde !
Le reste du groupe d'étude la salua avant que le courrier n'arrive.
Et bien entendu, dans la masse, Yuki se détacha avec son magnifique plumage blanc. Elle se posa fièrement devant Harry qui lui caressa les plumes en la complimentant sur son intelligence et sa beauté, avant de prendre son courrier. Il posa le tout de côté pour sortir de sa poche le contrat des jumeaux qu'il noua fermement dans le lacet de cuir à la patte de la chouette destinée à cet usage. Il sifflota les mots « important » et « dangereux » à la chouette qui hocha la tête, picora dans l'assiette de Dean un peu de bacon, puis une gorgée de jus d'orange dans le verre du D., avant de prendre son envol.
- T'as un paquet à nouveau ? s'étonna Neville.
Harry prit la lettre qui allait sur le paquet et l'ouvrit pour sourire en réalisant que c'était un message de Remus qui lui souhaitait une bonne année scolaire, lui rappelant qu'il pouvait toujours lui envoyer un message pour tout et n'importe quoi s'il le désirait. Le post-scriptum fit rire l'adolescent, attirant la curiosité de ses amis.
Hermione lui prit la lettre des mains sans lui demander, la scannant rapidement avant de tomber sur ce qui avait fait rire son ami.
« PS : avec ce que me verse ta mère comme salaire, je peux me permettre de t'envoyer un petit quelque chose. Entre nous, ce salaire aberrant qu'elle me donne, c'est pour mon silence, non ? Tu peux bien me le dire, je ne lui répèterai pas. »
- C'est le cas ? s'enquit la demoiselle alors que Neville et Luna se tordaient le cou pour pouvoir apprécier le passage en question.
- Du tout ! Je te dirai en chemin la leçon que j'ai eu à ce sujet, pas ici, lui dit Harry.
Il déchira le paquet et se retrouva avec des sucreries. Son sourire fondit. Il ferma les yeux, repoussant les souvenirs de Sally et ramassa le tout. Il termina son toast et vida son jus d'orange avant de se lever.
- J'ai quelque chose à faire et je vous rejoins en Botanique.
C'était trop tôt pour lui et il était certain que les elfes apprécieraient ce cadeau.
Il rejoignit juste à temps ses camarades de classe pour rejoindre les serres de l'école et personne ne lui demanda pourquoi il avait l'air triste, ni où étaient passés les chocolats, comprenant le mauvais timing dans l'acte de leur ancien professeur de Défense. De toute façon, la leçon du professeur Chourave lui changea rapidement les idées. Ils s'occupèrent de ce qu'elle appelait de Bubobulbs, qui, concrètement, ressemblaient à une grosse limace noire et épaisse plantée à la verticale dans un pot de fleur. Sans compter les plans qui se tortillaient un peu, c'étaient recouverts de grosses pustules brillantes et pleines de liquide.
- Vous allez percer leurs vésicules pour recueillir le pus… commença le professeur.
- Le quoi ? s'écria Seamus d'un ton dégoûté.
- Le pus, Finnigan, le pus, répéta le professeur Chourave avec exaspération. Et c'est une substance extrêmement précieuse, alors n'en perdez pas, surtout. Vous allez donc recueillir ce pus dans des bouteilles. Mettez vos gants en peau de dragon, car le pus de Bubobulb peut avoir quelquefois des effets bizarres s'il entre en contact avec la peau sans avoir été dilué.
Harry roula des yeux en voyant les grimaces de la majorité de ses camarades. Il y avait plus répugnant et il avait déjà fait plus répugnant. Comme notamment décrocher de la cervelle humaine d'un mur. L'adolescent ferma les yeux et prit une profonde inspiration pour ne pas se remettre en mémoire son meurtre de l'été, avant de se concentrer sur les pustules à percer. Cela lui procurait les mêmes sentiments d'amusement et de satisfaction qu'il avait à chaque fois qu'il jouait avec du papier bulle. Chaque fois qu'une des vésicules éclatait, il s'en échappait une grande quantité d'un épais liquide d'une couleur vert jaunâtre, qui dégageait une forte odeur d'essence. Les élèves le faisaient couler dans les bouteilles que le professeur Chourave leur avait données et, à la fin du cours, ils en avaient recueilli plusieurs litres.
- Voilà qui va faire plaisir à Madame Pomfresh, dit le professeur Chourave en enfonçant un bouchon de liège dans le goulot de la dernière bouteille. Le pus de Bubobulb est un excellent remède contre les formes les plus persistantes d'acné. Avec ça, les élèves de Poudlard devraient cesser de recourir à des méthodes désespérées pour se débarrasser de leurs boutons.
- Comme cette pauvre Éloïse Midgen, dit à voix basse Hannah à Susan. Elle a essayé d'enlever les siens en leur jetant un sort.
- Quelle idiote, soupira le professeur Chourave en hochant la tête. Heureusement que Madame Pomfresh a réussi à lui remettre le nez en place.
Une cloche retentit avec force dans le château, annonçant la fin du cours et les élèves des deux maisons se séparèrent, les Poufsouffle montant l'escalier de pierre pour aller en classe de Métamorphose et les Gryffondor prenant la direction de la cabane en bois où habitait Hagrid, à la lisière de la Forêt interdite.
Ils furent rejoints en chemin par les Serpentard. Si les membres du groupe d'étude saluèrent leurs camarades, Drago se glissa de l'autre côté de Hermione pour prendre des nouvelles de ses amis.
- Tu n'as pas répondu à ma question, Harry, pointa Hermione.
- Quelle question ? demanda Drago, pas du tout au courant de quoi que ce soit.
Harry jeta un œil autour de lui afin de s'assurer qu'ils ne seraient pas entendus, avant de répondre assez bas :
- M'man a embauché Remus en tant que secrétaire.
- C'est un secret d'état ? s'étonna Drago.
- Disons qu'on préfère éviter que ça remonte aux oreilles d'un vieux fouineur.
- Aaaah.
- Dans sa lettre de ce matin, il me demandait de lui avouer que s'il était payé autant, c'était pour acheter son silence sur la nature des activités de ma mère.
- Et est-ce que c'est le cas ? demanda Neville.
Harry secoua la tête à la négative.
- C'est une des trois meilleures méthodes pour avoir le silence de quelqu'un, mais c'est pas la plus efficace. M'man m'a appris les choses ainsi. « Tu peux acheter le silence de quelqu'un, mais à moins d'y mettre vraiment le prix, il y aura toujours quelqu'un pour payer plus afin qu'il parle, justement, et rien ne garanti que tu ne seras pas arnaqué au final. En second, il y a la peur. Mais là encore, il est toujours possible de trouver quelqu'un qui sera plus influent que toi à ce niveau ou simplement offrir une protection contre ce qui te permet de faire pression. Mais la meilleure méthode, ça reste le respect. »
- Le respect ? s'étonna Drago. Père fait toujours usage de l'argent ou de la peur pour obtenir ce qu'il veut, mais c'est la première fois que j'entends parler de respect.
- « Avec le respect, tu obtiens sans payer la fidélité, sans compter que la conscience réduira toute seule les risques de trahison. Que ce soit par le silence, ou simplement par une atténuation des faits. Si tu accordes du respect et en obtient en échange, ce n'est pas quelque chose qu'on peut retenir contre toi dans un procès. On peut toujours trouver quelqu'un plus digne de respect, mais la crainte de la déception protège les arrières et les secrets des gens plus efficacement que n'importe quel coffre-fort. »
- C'est une étrange perception des choses, avoua Hermione.
- M'man m'a appris ça quand j'avais huit ans.
La conversation s'arrêta là car ils arrivèrent devant le professeur Newgate qui les attendait devant la cabane, en pleine discussion avec Hagrid.
- /J'ai eu le message, je ferais passer,/ marmonna Harry à son oncle.
Thatch n'eut aucun commentaire, se contentant de saluer tout le monde avec un grand sourire, comme à son habitude.
- Bonjour les jeunes ! On va faire un premier cours un peu particulier. On va voir une créature que j'aborde normalement avec les sixièmes années, mais étant donné que le seul spécimen présent en Ecosse va bientôt partir pour la Grèce, je préfère en parler avec tout le monde tant qu'on le peut encore. Hagrid sera avec moi pour cette démonstration. Comme il est question d'une créature dangereuse, je veux que vous respectiez nos consignes. On est là pour qu'il ne vous arrive rien, mais si vous cherchez les ennuis, je pourrais être tenté de vous laisser vous démerder. On est bien clair ?
Tous les étudiants hochèrent la tête et ils suivirent bien sagement les deux hommes le long de la lisière de la forêt, s'enfonçant légèrement dans les arbres.
Ce fut un grognement familier qui alerta les quatre amis, les faisant se figer.
- Couché, Touffu, ordonna Thatch.
Assis entre les arbres, ses trois têtes dégoulinantes de bave, le chien à trois têtes du couloir interdit leur faisait face. Hagrid et Thatch se saisirent chacun de la lanière du collier des têtes aux extrémités, avant de se tourner vers les jeunes.
- Voici Touffu. Chien à trois têtes, ou Cerbère. C'est une espèce originaire de Grèce. Très bon chien de garde, notamment pour tout ce qui est territoire sacré ou trésor.
Milicent Bullstrode n'en écouta pas plus. La demoiselle tomba dans les pommes.
Thatch eut un soupir.
Ça commençait bien.
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A la fin du cours, alors que Hagrid s'en allait plus loin dans la Forêt avec Touffu, Thatch raccompagna les élèves hors des bois. Harry voulait rester en arrière pour lui toucher deux mots, seulement, Hermione avait une autre idée en tête.
- Vous pensez quoi des elfes de maison ?
Thatch se figea devant la question.
- Granger ! Arrête ! rouspéta Harry en détournant l'attention de Neville et Drago sur lui.
Hermione regarda son ami sans comprendre.
- C'est un professeur, il peut bien répondre à une question d'une élève, surtout que les elfes sont des Créatures Magiques, non ?
- Mais t'en loupe pas une ! Je t'ai dit que c'était les sorciers qu'il fallait changer, il n'en est pas un !
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Il y a bien des cours sur le sujet, non ? Je peux bien me renseigner ?
- Harry, dit simplement Thatch.
- C'est pas mon idée qu'elle t'interroge ! assura son neveu en panique.
- T'en fait pas, répondit calmement le pirate.
Thatch croisa les bras sur sa poitrine et regarda la demoiselle.
- Les elfes ont été conçus par les sorciers par vengeance contre une autre créature magique, il y a de ça très longtemps. Les choses ont évolué dans le sens qu'ils ont besoin de magie pour survivre. Pas leur magie, mais celle que dégage naturellement les sorciers. Beaucoup ont profité de ce fait pour traiter les elfes comme de la merde, d'autre se contente de les ignorer. Pour certains, ce sont des membres de leur famille. Pour ce qui est de ceux de Poudlard, ils font partie de la catégorie chanceuse de ceux qu'on ignore.
- Vous appelez ça de la chance ? s'étrangla Hermione.
Le regard de Thatch se fit encore plus dur alors qu'il enfonçait ses mains dans ses poches.
- Oui, j'appelle ça de la chance, quand je sais que c'est pas une différence de race qui peut empêcher les êtres humains d'être d'immondes crevures avec ceux qu'ils jugent comme inférieurs. Et que dans ces cas-là, on ne peut que pleurer et prier de mourir rapidement, si on est soi-même incapable de se délivrer.
Il s'en alla d'un pas sec vers le château.
- T'en loupe pas une, Granger, siffla Harry.
- J'ai pas bien saisi où elle a gaffé, avoua Drago.
- L'épouvantard.
Drago et Hermione regardèrent Neville qui venait de parler.
- Si on s'en réfère à son épouvantard qu'on a vu l'an dernier, je pense qu'on peut dire que le professeur Newgate est familier avec le sujet de l'esclavage.
- La traite des esclaves est interdit par l'Organisation des Nations Unis ! lui pointa Hermione.
Harry eu un rire jaune.
- Tu mets les pieds dans le plat et en plus de ça, t'es naïve ! Tu crois que parce que l'ONU dit quelque chose, tout le monde va l'écouter ? Le proxénétisme, c'est quoi d'après toi ? Le travail forcé ? Le travail des enfants ? La pratique des enfants soldats ? On doit pas être loin des trente millions de personnes qui subissent des pratiques d'esclavage moderne ! Certains totalement dans l'illégalité, d'autres avec la bénédiction de leur gouvernement, voire de leur religion ! Alors, avant de sortir une nouvelle connerie, réfléchis un peu ! Et arrête de mettre ton nez dans la vie des gens !
Harry se détourna et partit au galop pour rejoindre son oncle afin de s'assurer qu'il allait bien, laissant une Hermione blanche suite au discours qu'elle avait reçu.
Le D. n'adressa pas la parole à son amie de la journée, allant jusqu'à se mettre à coté de Padma durant le cours de Runes. La jeune Serdaigle veilla bien à ne pas demander le sujet de la dispute, se concentrant sur le cours que leur donnait le professeur Vector.
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Ils allèrent dîner, toujours avec un Harry qui ruminait sa colère, croisant au passage les Serpentard et retrouvant par la même occasion le reste de leurs camarades de classe qui revenait de Divination.
- Dépêchons-nous d'aller manger, je veux pas être associé à cette idiote de Parkinson, souffla Drago.
Il retira sa robe de sorcier et sa cravate, et même son pull, réduisant son association à la maison des serpents à l'écusson sur la poche pectorale de sa chemise blanche.
- Comme ça, je peux passer pour un Gryffondor, non ?
- Je propose d'aller s'installer à Serdaigle, plutôt, fit Harry en l'imitant.
Padma soupira et ramassa les lunettes de vue de son ami qui venaient de tomber.
- Et si on ne veut pas de vous à table ? demanda l'indienne avec un air las.
- On ira s'incruster chez les Poufsouffle ! Eux au moins, ils sont ouverts et accueillants !
La demoiselle secoua la tête alors que Harry reprenait ses lunettes pour les accrocher à son col avant de ranger ses affaires dans son sac orange délavé.
- Eh bien, on a deux nouveaux Serdaigle pour le dîner, commenta Terry en riant.
Ainsi, les deux garçons s'en allèrent pour se mêler aux autres élèves de Serdaigle, ignorant le début de dispute entre Ronald et Parkinson dans leur dos.
- Il m'en veut tant que ça ? souffle Hermione en regardant avec tristesse son meilleur ami s'éloigner pour s'asseoir à côté d'une Luna rayonnante.
- Tu veux vraiment une réponse à ta question ? lui demanda Neville. Viens.
Il prit Hermione par le bras pour la conduire à table des Gryffondors.
Ils étaient tout juste assis qu'ils entendirent des cris de Thatch venant du hall d'entrée, suivi d'un bruit sourd de chute et bientôt, ceux de McGonagall. Ils virent Harry se lever à moitié de sa chaise, mais son oncle entra rapidement dans la Grande Salle, l'air tout bonnement furieux. C'était le genre d'expression que sa mère arborait quand elle planifiait la mort de quelqu'un. Il préféra pour le coup se rasseoir.
Hermione et Neville regardèrent le roux s'asseoir avec colère à sa place, ce qui surpris Hagrid qui était son voisin de table, pendant que Rogue, l'autre voisin, gardait son air de marbre. Peu après, d'autres roux entrèrent dans la salle, et cette fois, c'étaient les Weasley qui étaient assez contents et qui vinrent se mettre à table.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Hermione.
- Parkinson a cherché des emmerdes et je lui ai dit de la boucler, répondit calmement Ginny en se mettant en face de Hermione.
Elle regarda autour d'elle, constatant l'absence de Portgas.
- Où est Harry ? demanda-t-elle.
- Il a décidé d'envahir avec Drago la table de Serdaigle, répondit Neville en haussant des épaules.
- Ils ont le droit ?
- Flitwick n'a rien dit en tout cas. Cependant, qu'on dise à cette fille de se taire ne change pas le fait qu'il y a eu des cris du professeur Newgate puis de McGonagall.
- Fol-Œil a empêché Parkinson d'attaquer Ginny en la métamorphosant en pékinois, répondit Ron en se servant une montagne de côtelettes. Le professeur Newgate est intervenu pour lui dire que c'était pas comme ça qu'on punissait les élèves et qu'il les mettait en danger.
- Maugrey lui a répondu de s'occuper de ses affaires et de ne pas intervenir… continua Fred.
- … pour se recevoir une bonne droite dans le visage ! Son œil de verre a même sauté de son orbite ! poursuivit George.
- McGonagall est intervenue pour calmer le jeu et a bien précisé qu'elle raconterait tout ça au Directeur, compléta Lee en venant rejoindre les jumeaux. Il a beau savoir ce que c'est d'affronter les mages noirs, il s'est quand même fait mettre au tapis par un moldu.
- On devrait se dépêcher de manger si on veut pouvoir avoir une séance d'étude ce soir, avant le couvre-feu, recommanda Neville à Hermione en laissant tomber le sujet de la dispute.
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Maintenant que Neville, Drago et Luna étaient dans la confidence, user du Retourneur de Temps était plus simple. Normalement, Harry devrait aller dans la Salle sur Demande pour faire son travail scolaire moldu, pendant qu'une de ses doubles était à la bibliothèque pour tout ce qui était les devoirs magiques. Mais aujourd'hui, il voulait s'assurer qu'Hermione n'avait pas fait de dégâts. Thatch avait juste esquissé un sourire et laissé son unique neveu travailler dans son bureau pendant que lui-même relisait ses notes pour ses prochains cours.
- /Au faîte, ta mère a eu le message concernant Fol-Œil. Dobby a réussi à se joindre aux autres elfes de maison de l'école pour garder un œil sur tes arrières,/ annonça Thatch.
Harry hocha la tête en continuant à se concentrer sur son cours de Grec Ancien. Il releva le nez de son devoir quand il entendit toquer à la porte.
- Entre Hermione, lança le loup-garou sans lever le nez de ses papiers.
La porte s'ouvrit sur la demoiselle qui se figea sur le seuil en voyant le regard noir que lui envoyait son meilleur ami.
- Range les crocs, kabu, je sais me défendre seul. Surtout qu'elle n'est coupable de rien.
Le brun adressa un regard sceptique à son oncle qui lui répondit par un soupir alors qu'il se levait de son bureau. Le pirate contourna sa table de travail pour aller rejoindre la demoiselle.
- Je voulais vous dire que j'étais désolée pour ma curiosité et mes questions. J'aurais dû me rappeler de votre épouvantard et rester loin du sujet avec vous, s'excusa la demoiselle.
- T'es excusée, gamine, t'en fait pas. Évite juste de le crier sur tous les toits.
Hermione hocha la tête, toujours sans oser lever les yeux vers Thatch.
- Arrête de te faire du mouron, même si c'est pas une bonne période de ma vie, j'ai bien vécu après, c'est pas comme si j'étais encore ce gamin qui a peur de son ombre et de se prendre un fouet à chaque micro pas de travers ou simplement parce qu'un connard de première décide de passer son ennui sur moi. Alors, on va laisser ce sujet et si t'as tes devoirs non-magiques dans tes affaires, tu peux les sortir et t'y mettre. Harry est déjà en train de travailler dessus.
Hermione hocha la tête et accepta la chaise que lui donna l'homme pour s'asseoir à côté de son ami. Le loup alla rejoindre ses appartements pour se prendre un autre siège, laissant les deux jeunes ensemble.
- Je n'ai pas l'intention de te présenter des excuses, lui dit Harry.
- Je ne t'en demande pas, tu as raison, je suis naïve, on raconte bien assez d'horreur aux journaux télévisés, pourtant.
- M'man aide ce genre de personne à s'en sortir.
- Elle construit des hôpitaux avec de l'argent sale, sourit doucement Hermione.
- Ouais.
Thatch revint à cet instant avec ce qu'il cherchait et se remit derrière son bureau.
- Et pour rebondir sur le sujet des elfes de maisons, c'est parce que je sais par quoi ils peuvent passer que je suis capable de les faire un peu réfléchir. Il fut un temps, les elfes auraient paniqué et se seraient pliés en six pour réparer les dégâts qu'a causés Peeves hier. Au lieu de ça, ils ont jeté leur torchon et sont allés voir Dumbledore pour qu'il répare un maximum de dégâts avant qu'ils acceptent de reprendre le travail. C'est peu pour certains, mais crois-moi, ce genre de comportement est déjà énorme. Allez, maintenant, au travail.
Hermione hocha la tête et plongea son nez dans les livres.
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Tout aussi mystérieuse que fut la dispute, la réconciliation le fut d'autant plus, mais on laissa couler.
Harry fit passer le mot d'avertissement à ses amis qui en restèrent perplexes. Cependant, Thatch avait déjà plus d'une fois touché juste sur les gens, et garder un œil ouvert et averti ne leur coûtait rien du tout. Le jeune D. commençait aussi à s'exercer au Haki pour essayer de l'avoir actif en permanence. Cela lui donnait une migraine insoutenable s'il forçait trop, mais il voulait être préparé à tout, et cela impliquait pouvoir être prêt à répondre à la moindre menace en cas de nécessité.
Le jeudi arriva enfin avec le cours qui le rendait si nerveux : Défense Contre les Forces du Mal. Pour bien commencer les choses, il s'avéra que Maugrey était en retard. Génial.
Harry observa la salle de classe et alla regarder par la fenêtre donnant sur le parc. Ils étaient au quatrième étages et les murs n'avaient pas assez d'aspérité pour qu'il puisse prendre la fuite par là au besoin. Il se tourna de nouveau vers la salle de classe et se décida pour le dernier rang, à droite de la porte. Vu que le battant s'ouvrait vers l'intérieur, il serait obscurci et apte à réagir assez vite pour se mettre à couvert si l'enseignant se montrait hostile dès son entrée en classe.
Le D. s'arrêta devant une table en soupirant.
Il devenait paranoïaque. Vraiment.
Il ouvrit son livre de Forces obscures : comment s'en protéger et resta assis de façon à voir la porte. La classe attendait dans un silence inhabituel. Ça en était presque effrayant. Neville et Harry échangèrent un regard quand Hermione consulta sa montre. Déjà cinq minutes de retard. Bientôt, ils entendirent le son caractéristique du pas de Maugrey. Le claquement de sa jambe de bois sur le sol résonna en écho dans le couloir et il entra dans la classe, la physionomie aussi étrange et effrayante qu'à l'ordinaire. Dépassant sous sa robe de sorcier, on apercevait son pied en bois, doté de griffes.
- Les livres, vous pouvez les ranger, grogna-t-il en allant s'installer à son bureau. Vous n'en aurez pas besoin.
Ça commençait bien.
Harry laissa glisser son livre dans son sac et déboucha un de ses stylos pour prendre des notes, concentrant son Haki flageolant sur le professeur.
Maugrey sortit un registre, secoua sa longue crinière de cheveux gris pour dégager son visage tordu et couturé, puis commença à faire l'appel, son œil normal suivant la liste des noms tandis que l'œil magique tournait dans son orbite, se fixant sur chaque élève qui répondait « présent ». C'était vraiment dérangeant. En arrivant sur le nom de Harry, l'enseignant s'arrêta et regarda le jeune homme.
- La liste dit Potter quand tu dis Portgas, gamin.
- Le directeur n'a aucun pouvoir sur l'état civil, ça restera Portgas encore pour de longues années, lui rétorqua Harry. Faut remplacer ça par Harry D. Portgas. L'initiale fait partie de mon nom de famille.
Maugrey hocha la tête d'un geste sec et nota la modification, avant de conclure.
- Bien, dit-il lorsqu'il eut terminé. J'ai reçu une lettre du professeur Lupin au sujet de cette classe. Il semble que vous ayez acquis de bonnes bases en ce qui concerne la protection contre les créatures maléfiques. Vous avez vu notamment les Épouvantards, les Pitiponks, les Strangulots, les Loups-garous et quelques autres, c'est bien cela ? Mais vous êtes en retard, très en retard, en matière de défense contre les mauvais sorts, poursuivit Maugrey. Donc, je suis là pour vous remettre au niveau en vous enseignant les sortilèges dont se servent les sorciers entre eux. J'ai un an pour vous montrer comment vous y prendre avec les maléfices qui...
- Quoi, vous ne serez plus là l'année prochaine ? l'interrompit Ronald.
Weasley et les bonnes manières, ça faisait toujours huit.
L'œil magique de Maugrey pivota pour se poser sur Ronald. Celui-ci parut d'abord un peu mal à l'aise mais, au bout d'un moment, Fol-Œil eut un sourire. Son visage barré de cicatrices parut plus tordu que jamais mais il était rassurant de le voir manifester un signe de bienveillance, même s'il ne s'agissait que d'un simple sourire. Ronald sembla profondément soulagé, mais pour Harry, se sourire sonnait faux, comme un comédien qui se force à être naturel.
- Tu es le fils d'Arthur Weasley, c'est ça ? Ton père m'a tiré d'un très mauvais pas, il y a quelques jours... Oui, je ne vais rester qu'un an, ensuite je retournerai à la quiétude de ma retraite.
Il éclata d'un rire rocailleux puis joignit ses mains noueuses.
- Alors, allons-y. Les mauvais sorts. Ils peuvent prendre les formes les plus diverses et leur puissance varie considérablement, selon les cas. Si l'on s'en tient aux recommandations du ministère de la Magie, j'ai pour mission de vous apprendre quelques sortilèges de défense, rien de plus. Je ne suis pas censé vous montrer comment les maléfices interdits se manifestent tant que vous n'aurez pas atteint la sixième année. En attendant, on vous estime trop jeunes pour les connaître en détail. Mais le professeur Dumbledore se fait une plus haute idée de votre caractère et pense que vous êtes capables d'en apprendre davantage. J'ajoute que, plus vite vous saurez ce qui vous attend, mieux ça vaudra. Comment pourriez-vous vous défendre contre quelque chose que vous n'auriez jamais vu ? Si un sorcier s'apprête à vous jeter un sort interdit, il ne va pas vous avertir de ses intentions. Il ne fera pas ça gentiment et poliment. Il faut que vous soyez préparés à réagir. Vous devrez être attentifs, toujours sur vos gardes. Miss Brown, vous n'avez pas besoin de regarder ça pendant que je parle.
Lavande sursauta et rougit. Elle était en train de montrer à Parvati sous son pupitre un horoscope. C'était un œil vachement utile, tout de même.
- Alors... Quelqu'un peut-il me dire quels sont les maléfices que les lois de la sorcellerie répriment avec le plus de sévérité ?
Harry se rembrunit. Il avait lu quelque chose sur le sujet, et n'avait pas du tout apprécié la lecture.
Plusieurs mains se levèrent timidement, y compris celles de Ronald. Hermione hésita, puis décida sagement de ne rien dire, préférant ne pas attirer l'attention sur elle. Maugrey montra Ronald du doigt, bien que son œil magique fût toujours fixé sur Lavande.
- Heu..., dit Ronald, d'une voix mal assurée, mon père m'a parlé d'un maléfice... Ça s'appelle le sortilège de l'Imperium, ou quelque chose comme ça...
- Ah, oui, nota l'enseignant d'un air appréciateur. C'est sûr que ton père le connaît, celui-là. À une certaine époque, il a donné beaucoup de fil à retordre aux gens du ministère, l'Imperium.
L'ex-auror se leva avec lenteur, ouvrit le tiroir de son bureau et en sortit un bocal en verre. A l'intérieur, trois grosses araignées s'agitaient en tous sens pour essayer de sortir. Le roux se tassa sur sa chaise. Vu la forme qu'avait prise son épouvantard l'an dernier, Harry savait qu'il détestait les araignées.
Fol-Œil plongea une main dans le bocal, attrapa une des araignées et la posa au creux de sa main pour que tout le monde puisse la voir.
Puis il pointa sa baguette magique sur elle et murmura :
- Impero !
L'araignée sauta alors de sa main, se laissa descendre le long d'un imperceptible fil de soie et commença à se balancer comme si elle exécutait un numéro de trapèze. Puis elle tendit les pattes et fit un saut périlleux en arrière, rompant le fil et tombant sur le bureau où elle se mit à faire la roue en décrivant des cercles. Maugrey agita sa baguette magique et l'araignée se dressa sur ses pattes de derrière en sautillant comme un danseur de claquettes.
Tout le monde se mit à rire. Tout le monde, sauf Maugrey et Harry qui infligea un regard noir à l'adulte.
- C'est bon, on a compris que vous avez privé un arachnide de son libre arbitre, pointa le D. d'un ton venimeux. On peut passer à autre chose ?
- On dirait bien que t'es le seul, gamin, à avoir compris ce qu'il passe, grogna l'enseignant. Ça vous plairait que je vous oblige à faire la même chose, vous autres ?
Les rires s'évanouirent presque instantanément.
- Contrôle total, dit Maugrey à voix basse tandis que l'araignée se recroquevillait et roulait sur elle-même d'un bout à l'autre du bureau. Je pourrais lui ordonner de se jeter par la fenêtre, de se noyer, ou de sauter dans la gorge de l'un ou l'une d'entre vous...
Ronald fut parcouru d'un frisson.
- Il y a des années, nombre de sorcières et de sorciers se sont retrouvés soumis à un sortilège d'Imperium, dit Maugrey.
Pas besoin de sortir de Harvard pour savoir qu'il parlait de la montée en puissance de Voldy.
- Les gens du ministère ont eu bien du travail pour déterminer qui avait été forcé d'agir sous la contrainte et qui avait agi de sa propre volonté. L'Imperium peut être combattu, et je vais vous apprendre comment, mais il faut une vraie force de caractère pour s'y opposer et tout le monde n'en est pas capable. Il vaut mieux éviter d'en être victime si c'est possible. VIGILANCE CONSTANTE ! aboya-t-il, et tout le monde sursauta sauf Harry.
L'œil artificiel de Maugrey se logea sur lui alors que le D. lui adressait un regard sombre.
L'enseignant prit l'araignée sauteuse et la remit dans le bocal.
- Quelqu'un peut-il me citer un autre sortilège interdit ?
La main d'Hermione se tendit avec celle de Neville. Le garçon avait une main presque tremblante alors qu'il se forçait à respirer calmement.
- Oui ? dit Maugrey, son œil magique se tournant vers lui.
- Le sortilège Doloris, dit Neville d'une petite voix que l'on entendit quand même distinctement.
Fol-Œil regarda fixement le jeune, avec ses deux yeux cette fois.
- Je suis pas surpris que tu me parles de celui-là, Londubat.
Se tournant vers la classe toute entière, il plongea une nouvelle fois la main dans le bocal et prit une autre araignée qu'il posa sur le bureau où elle resta immobile, apparemment trop terrifiée pour bouger.
- Le sortilège Doloris, dit Maugrey. Il va falloir l'agrandir un peu pour que vous compreniez mieux le principe.
Il pointa sa baguette sur l'araignée en marmonnant un sortilège.
L'araignée enfla aussitôt. Elle était à présent plus grosse qu'une tarentule. Renonçant à dissimuler sa répulsion, Ronald recula sa chaise aussi loin que possible du bureau de Maugrey. Sa faute pour avoir choisi une place au premier rang.
L'adulte leva à nouveau sa baguette, la pointa sur l'araignée et murmura :
- Endoloris !
Les pattes de l'araignée cédèrent alors sous son corps. Elle roula sur elle-même, agitée d'horribles convulsions, se balançant de tous côtés. Elle n'avait aucune possibilité d'émettre le moindre son mais Harry était sûr que, si elle avait eu une voix, elle aurait poussé des hurlements déchirants. Maugrey tint sa baguette immobile et l'araignée fut parcourue de spasmes et de tremblements de plus en plus violents.
- Arrêtez ! s'écria Hermione d'une voix perçante.
Harry se tourna vers elle. Ce n'était pas l'araignée qu'elle regardait, mais Neville, dont les mains étaient crispées sur le bord de sa table, ses jointures livides, ses yeux écarquillés de terreur. Le jeune Portgas comprit aussitôt. C'était ce sort qui avait envoyé les parents de son ami à l'hôpital. Il attrapa Neville par l'épaule, le secouant légèrement, essayant de croiser son regard.
Maugrey leva sa baguette. Les pattes de l'araignée se détendirent, mais elle continua de se convulser.
- Reducto, murmura Maugrey.
L'araignée retrouva instantanément sa taille normale et l'individu la remit dans le bocal.
- La douleur, dit-il à voix basse. On n'a besoin d'aucune arme pour faire mal à quelqu'un quand on est capable de jeter le sortilège Doloris... Celui-là aussi a été très utilisé à une certaine époque. Quelqu'un peut-il me citer d'autres sortilèges interdits ?
Harry regarda autour de lui. À en juger par l'expression qu'il voyait sur les visages de ses camarades, tout le monde se demandait ce qui allait bien pouvoir arriver à la dernière araignée. Il le savait très bien mais n'avait pas l'intention de se manifester. La main d'Hermione tremblait légèrement lorsqu'elle la leva de nouveau.
- Oui ? dit Maugrey en la regardant.
- Avada Kedavra, murmura Hermione en détournant le regard pour ne surtout pas fixer le D. à côté d'elle.
Plusieurs élèves, dont Ronald, la regardèrent d'un air anxieux.
- Ah, dit l'homme en esquissant un nouveau sourire qui tordit sa bouche asymétrique. Oui, le dernier et le pire. Avada Kedavra... Le sortilège de la mort.
Il glissa la main dans le bocal et, comme si elle devinait le sort qui l'attendait, la troisième araignée se mit à courir frénétiquement au fond du récipient pour essayer de lui échapper. Mais l'individu l'attrapa et la posa à son tour sur le bureau où elle recommença à courir, en proie à une véritable panique. Il leva sa baguette et Harry fut parcouru d'un frisson comme si son Haki débutant voulait l'alerter de quelque chose.
- Avada Kedavra ! rugit Maugrey.
Il y eut un éclair aveuglant de lumière verte et un bruit semblable à une rafale de vent, comme si quelque chose d'invisible et d'énorme avait brusquement pris son vol.
Aussitôt, l'araignée roula sur le dos. Elle était apparemment intacte mais il n'y avait aucun doute : elle était morte sur le coup. Dans la classe, plusieurs filles étouffèrent un cri. Ronald se rejeta en arrière et faillit tomber avec sa chaise lorsque l'araignée morte glissa vers lui. Harry cligna des yeux. Maintenant, il savait l'origine de la lumière verte de ses cauchemars. C'était certainement le sort qui avait tué Lily.
D'un geste de la main, Maugrey balaya le bureau, jetant par terre le cadavre de l'araignée.
- Pas très agréable, dit-il d'une voix calme. Pas amusant du tout.
No shit Sherlock.
Pourtant, Harry savait qu'il y avait des façons pires de mourir. Là, elle prend par surprise, peut-être sans douleur. Alors qu'avec ce qu'il avait vu dans l'Underground, il savait parfaitement que l'homme pouvait être pire. Sa mère était capable de bien pire.
- Et il n'existe aucun moyen de conjurer ce sortilège. Impossible de le neutraliser. On ne connaît qu'une seule personne qui ait jamais réussi à y survivre et cette personne est assise devant moi.
Harry leva un sourcil quand Maugrey le désigna. Il devinait les autres regards également tournés vers lui. Il n'avait pas besoin de savoir comment on avait assassiné ses parents. Ce n'était pas ça qu'il cherchait. Lui, ce qu'il voulait, c'était qu'on lui dise pourquoi eux.
Alors, il parla. Il ouvrit la bouche pour gronder le fond de sa pensée :
- Qui ? Qui a dit que les Potter sont morts comme ça ?
- On a vu le cadavre de James Potter et il montrait tous les signes de quelqu'un qui a subi ce sortilège, lui répondit l'auror.
- Ah, intéressant, le ministère n'est pas assez stupide pour ne pas faire une autopsie avant de mettre les gens six pieds sous terre, c'est déjà ça. Et pour Lily ? Est-ce que son corps est encore dans les locaux du ministère à subir je ne sais quoi ? Parce qu'aux dernières nouvelles, au cimetière de Godric's Hollow, y'a que James Potter. Ma mère biologique a disparu sans laisser de trace, donc, j'attends de savoir qui a dit que c'était comme ça qu'elle est morte. Ou comment on le sait.
Harry se leva de sa chaise et se montra du pouce sous le regard abasourdi de ses camarades de classe.
- Et qui a dit que j'ai résisté à ce sort ? Y'a plein de bruits qui circulent sur ce soir, mais les faits, je vais les énumérer. Mon père biologique est mort. Ma mère biologique a disparu. Voldemort a disparu. Ma mère, et je parle de Portgas D. Ace, née Gol, a mis le feu par erreur à la maison en cherchant à me défendre, puis elle a pris la fuite avec moi, parce qu'elle avait juré à Lily qu'elle prendrait soin de moi envers et contre tout, et c'est ce qu'elle fait encore aujourd'hui. Dans tout ça, j'ai rien qui me dit à moi que ce qu'on a utilisé contre mes parents, on l'aurait aussi utilisé sur moi et que j'y aurais survécu. Donnez-moi vos sources, elles pourront peut-être me dire pourquoi c'est sur moi que c'est tombé et pas sur quelqu'un d'autre !
Harry resta un instant debout à fixer l'homme avant de se rasseoir.
- Tu as mis le doigt sur le nœud du problème. On a beaucoup de rumeur, de « on dit », mais aucun fait, lui pointa Maugrey.
Petit, l'adolescent avait souvent eu des cauchemars qui lui racontaient comment ses parents étaient morts. Il y avait toujours eu cette lueur verte dans ses rêves. Ce hurlement de femme qui supplie pour la vie de son enfant. Parfois, il entendait la voix d'un homme, certainement son père, qui cherche à les protéger. Mais c'était tout. Pas de quoi lui donner la moindre motivation de l'acte. Ça le faisait bien rire qu'on lui dise qu'il avait résisté à un sortilège de mort. Voldemort n'avait pas eu le temps de lever sa baguette qu'Ace était apparue pour lui botter le fion.
- Avada Kedavra est un maléfice qui exige une grande puissance magique, reprit Maugrey. Si vous sortiez tous vos baguettes en cet instant et que vous les pointiez sur moi en prononçant la formule, je ne sais même pas si vous arriveriez à me faire saigner du nez.
Harry crispa ses doigts sur son stylo bille. Il n'avait pas besoin d'un sort pour le faire saigner du nez. Dans l'immédiat, il voulait surtout lui coller son stylo Bic dans son dernier œil.
- Mais peu importe, je ne suis pas là pour vous apprendre à jeter ce sort. Alors, me direz-vous, s'il n'existe aucun moyen de s'en protéger, pourquoi nous le montrer ? Parce qu'il faut que vous sachiez. Vous devez mesurer ce que signifie le pire. Et ne pas vous mettre dans une situation où vous auriez à le subir. VIGILANCE CONSTANTE ! rugit-il et toute la classe sursauta à nouveau, outre l'irréductible fou de rage. Sachez maintenant que ces trois sorts : Avada Kedavra, Imperium et Doloris, sont appelés les Sortilèges Impardonnables. Utiliser l'un d'eux contre un autre être humain est passible d'une condamnation à vie à la prison d'Azkaban. Voilà les forces maléfiques que vous devrez affronter, celles que je dois vous apprendre à combattre. Vous aurez besoin pour cela de préparation. Vous aurez besoin d'acquérir les armes nécessaires. Mais surtout, vous devrez faire preuve d'une vigilance constante. Prenez vos plumes et écrivez...
Ils passèrent le reste du cours à prendre des notes sur chacun des trois Sortilèges Impardonnables et personne ne songea à dire le moindre mot jusqu'à ce que la cloche retentisse. Mais lorsqu'ils eurent quitté la classe, tout le monde se mit à parler en même temps.
La plupart commentaient ce qui s'était passé d'une voix qui trahissait un mélange d'effroi et d'admiration :
- Tu as vu cette araignée se tordre de douleur ?
- Et quand il a tué l'autre ? Comme ça, sans la toucher !
Ils parlaient du cours comme s'il s'était agi d'une sorte de spectacle, pensa Harry, mais lui n'y avait rien vu d'amusant. Hermione non plus, semblait-il.
- Dépêchez-vous, dit-elle à Harry et Neville.
- Est-ce que ça ira, mec ? s'inquiéta Harry auprès de son ami.
Il prit le sac de Neville et le passa à son épaule alors que Hermione prenait le bras de l'adolescent encore livide.
Un claquement sec et régulier retentit dans leur dos et ils virent arriver le professeur Maugrey qui s'avançait vers eux de sa démarche claudicante. Tous les trois l'observèrent avec inquiétude et méfiance mais, lorsqu'il leur parla, ce fut d'une voix beaucoup plus douce qu'à l'ordinaire :
- Ne t'inquiète pas, fils, dit-il à Neville. Si tu veux, tu peux passer dans mon bureau, d'accord ? Allez, viens, on prendra une tasse de thé...
Harry tendit un bras pour empêcher l'homme de faire plus.
- Vous avez fait bien assez de mal comme ça. Foutez-lui la paix.
- Et toi, comment tu te sens ? s'enquit Maugrey en tournant son œil magique vers l'adolescent.
- En colère. Laissez-nous.
Sans jamais lâcher Maugrey du regard, Harry suivit le mouvement quand Hermione l'entraîna avec Neville vers la Grande Salle. En arrivant, Drago et Luna virent immédiatement que quelque chose n'allait pas avec leur ami et allèrent se mettre à la table des Gryffondor pour la plus grande incompréhension de tous. Profitant du fait qu'il soit assis face à Neville, juste à côté de Hermione, Drago demanda dans un murmure des explications que la lionne résuma par « Doloris », alors que Luna et Harry se faisaient une mission de faire avaler quelque chose à Neville.
- Eh bien, je ne savais pas que je vous avais parmi mes lions, jeunes gens, nota McGonagall en rejoignant le groupe pour savoir ce qu'il se passait.
- Neville ne va pas bien, on essaye de lui remonter le moral, répondit Luna.
- Je retournerai à ma table quand il ira mieux, se contenta de dire Drago avec un regard défiant à la femme.
La directrice adjointe haussa un sourcil mais laissa faire.
- Mr Londubat, si jamais ça ne s'améliore pas, n'hésitez pas à aller voir l'infirmière.
Neville hocha doucement la tête, préférant se noyer dans l'attention que lui prodiguait ses amis.
.
.
Harry était en pleine méditation pour trouver sa forme animagus quand quelqu'un le tira de ses pensées. Il ouvrit un œil grognon. Qui pouvait bien le faire chier à cette heure-ci ? Neville avait réussi à obtenir sous le manteau un philtre de paix et il dormait tranquillement, et tous les autres garçons étaient couchés.
C'était Fred (ou peut-être George) qui venait de le déranger.
- Ta chouette est en bas, se contenta de lui dire le roux.
- Bizarre, commenta le D. en sortant de son lit.
Il attrapa une veste et ses chaussons avant de descendre à la suite du rouquin qui lui montra Yuki poser sur le dossier d'une chaise. Craignant qu'il soit arrivé quelque chose à sa mère, l'adolescent se précipita vers l'oiseau et récupéra la missive.
- Un problème ? demanda George avec inquiétude.
- J'espère que non.
Harry déplia le message et reconnut immédiatement l'écriture de son parrain. Que pouvait bien vouloir lui dire Sirius pour que Yuki arrive aussi tard ?
Harry,
Je suis en ce moment même en route vers le nord. Quelques rumeurs étranges et des évènements inquiétants me sont parvenus ces derniers temps et je préfère me rapprocher de toi pour te garder à l'œil, même si je sais que ta mère est tout à fait apte à veiller sur toi. J'ai cru comprendre que Dumbledore a tiré Fol-Œil de sa retraite, c'est qu'il a su lire les signes, même s'il doit être le seul.
Je te recontacterai bientôt. Mes amitiés à ta bande et à ta mère.
Sirius.
Harry se laissa tomber sur un fauteuil avec un grognement.
- Tout va bien ? demanda Fred. Pas de soucis avec ta mère ?
- Nan, c'est pas ma mère, vous en faîtes pas, mais merci de votre inquiétude.
- Disons qu'elle est notre partenaire pour notre affaire, lui dit George.
- On peut s'inquiéter un minimum. Juste un peu, renchérit Fred.
- Je lui dirais.
Le jeune Portgas soupira et regarda sa chouette toujours sur le dossier d'une chaise qui attendait avec impatience qu'on lui dise si elle devait retourner dehors ou aller à la volière.
- /Tu te sens d'attaque pour lui envoyer une réponse ? Et avertir Remus ?/
La chouette claqua du bec et tendit une patte pour toute réponse.
- Je peux vous prendre de quoi écrire ? demanda le D. aux jumeaux qui étaient en train de ranger leurs affaires.
- T'as besoin de beaucoup de parchemin ? s'enquit George.
- Pas trop, non.
On lui laissa un demi-rouleau, de l'encre et une plume. Le garçon se mit immédiatement au travail. D'abord Lupin, qu'il soit au courant et puisse intervenir afin que Sirius n'agisse pas stupidement.
Remus,
J'ai reçu une lettre bizarre de Sirius qui a l'air en plein délire paranoïaque à me parler de signes et de rumeurs sans entrer dans les détails. Il dit qu'il fait route vers ici. Fais quelque chose, je sais pas, n'importe quoi, tu le connais bien, tu devrais pouvoir le faire changer d'avis !
Je compte sur toi, empêche-le de faire une bêtise.
Prends soin de toi, bonne chance avec maman et envoie-lui un bisou de ma part.
Harry.
Il secoua le message pour le faire sécher en maugréant contre les sorciers qui vivaient encore au Moyen-Âge avant de le rouler et de passer à la suite.
Sirius,
Je sais pas quelle idée stupide t'es passée par le crâne pour faire une connerie pareille mais abandonne tout de suite celle-ci ! Reste à l'abri ! Tant qu'on a pas Pettigrew, tu risques la mort si on te retrouve (à moins que tu préfères un baiser de Détraqueur). Je n'ai pas l'intention d'aller à ton enterrement ou à Azkaban si tu te fais choper, alors, fais pas le con et reste à l'abri ! Je vais TRÈS bien !
S'il te plaît, j'ai trop peu de famille pour me permettre de te perdre, alors, reste prudent.
Harry.
Il reposa sa plume et se laissa aller en arrière, secouant le nouveau parchemin pendant qu'il ruminait ses pensées et ce que cherchait à dire Sirius. Finalement, il roula le parchemin et confia les deux missives à Yuki. Il lui siffla le mot « prudence » et « affection » alors qu'il se rapprochait de la fenêtre qu'il ouvrit pour la laisser sortir. La chouette lui mordilla affectueusement le bout des doigts et prit son envol avec élégance. L'adolescent se laissa tomber sur un fauteuil et regarda l'endroit où l'oiseau blanc avait disparu dans la nuit. Il s'endormit dans son fauteuil, la fenêtre ouverte, sans réaliser que c'est ainsi que Dobby et quelques elfes le trouvèrent deux heures plus tard. On referma la fenêtre et Dobby le fit léviter jusqu'à sa chambre pour le mettre sous la couverture. Un des elfes ramassa la lettre de Sirius qui était tombée de la main du D. endormi et elle fut remise proprement sur la table de chevet.
