Bonsoir. Il est tard, vous ne lierez pas ceci avant demain matin, mais tant pis. C sera de quoi vous donner un beau réveil au minimum. Sans compte qu'on se rapproche de ce que vous attendez le plus : le tournoi. Yup. Alors ? Comment ça va se passer ici, avec un Harry aussi méfiant et préparer ? Va-t-il être au moins sélectionner ?
Tant de questions et aucunes réponses.
Avant de vous lâcher dans la lecture, petite piqûre de rappelle : MARCO IS DEAD. C'est intégré ? Non. Pas grave, je le répètera jusqu'à la fin.
Maintenant, les commentaires :
kasumikuna : Yeah, I'm a really hard-shipper of those two. But they are sooo cute :3 / My pleasure !
The SepticPuppet : Je trouve aussi que c'est un animal qui va bien à Pansy Parkinson.
NeferGwen : Bon, ben on te retrouvera jamais. Reste loin de la zone SCP, c'est un travail encore sur le début, et évite la zone Witcher à tout prix, je m'y suis perdue moi-même dernièrement. / tu peux croire en ce que tu veux, on verra qui de nous deux à raison. Je reste sur la même ligne, Marco est MORT. Il ne sera qu'un souvenir pour nos pirates, un rêve impossible pour tous. / Thatch est un de mes persos favoris. Un idiot pervers au grand cœur. Et j'aime ce personnage pour ça.
Mimi76lh : La suite est ici, toute fraîche, comme la rosée du matin. / Alors, ce Marco is dead-alive c'est la faute à NeferGwen qui pense qu'il va débarquer dans cette fic. Le canon n'a rien à voir ici, donc, je n'ai pas plus d'info par rapport à toi. Je ne fais que rappeler aux gens que c'est mon histoire et qu'ici, ça sert à rien d'attendre le Phénix, il a définitivement passer l'arme à gauche. C'est tout. Alors, ne va pas te mettre à espérer, à ton tour, pour l'arrivée du Phénix. Ca ne sert à rien.
Sur ce j'ai dit tout ce que j'avais à dire, je vous fais la bise et bonne lecture !
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Remus avait fait l'acquisition d'une autre chouette pour faciliter les échanges. Yuki étant blanche comme neige, elle était facilement repérable et donc, pas très adaptée pour ce genre de missive, contrairement à celle trouvée par le loup-garou (qui n'avait pas compris pourquoi Ace avait eu une crise de fou rire quand il avait décidé d'appeler l'animal Haiiro à cause de sa couleur cendrée et ainsi montrer fièrement son apprentissage de la langue du clan Portgas). Ainsi, Harry vit rapidement revenir sa chouette avec un mot de sa mère et de Lupin lui disant qu'ils allaient essayer de faire changer d'avis Sirius. Pendant ce temps, Haiiro cherchait Sirius avec la missive de Harry et celles des adultes pour le convaincre que non, revenir vers Poudlard n'était pas du tout une bonne idée.
Pourtant, deux semaines après la réception de ce courrier, Harry n'avait pas l'esprit en paix. Il avait montré le message à ses amis qui n'avaient pas su quoi dire, outre Luna qui avait raconté qu'on commençait à remarquer d'étranges disparitions et que celle d'une certaine Bertha Jorkins n'était qu'une d'entre elles. À côté, Drago leur avoua qu'il avait vu sur le bras de son père la Marque des Ténèbres redevenir étrangement visible durant l'été.
Ça puait comme affaire.
Thatch avait été mis au courant et leur avait dit qu'il savait déjà pour la Marque des Ténèbres. Ils avaient de plus en plus l'impression que Voldy viendrait les faire chier cette année.
Pour ne pas y penser, le groupe se noyait dans le travail, essayant d'engranger un maximum de connaissances qui pourraient les aider si Face de Serpent se manifestait de nouveau. Ce fut au beau milieu de cette course à l'étude que Maugrey leur annonça brusquement qu'il allait leur faire subir à tour de rôle le sortilège de l'Imperium, afin de montrer la puissance de ses effets et de voir s'ils parvenaient à y résister.
- Mais... vous nous avez expliqué que c'était interdit, professeur, dit Hermione d'une voix mal assurée, tandis que Maugrey repoussait les tables d'un coup de baguette magique pour aménager un espace libre au milieu de la classe. Vous avez dit que... l'utiliser contre un autre être humain...
- Dumbledore veut que vous sachiez quel effet ça fait, répliqua Maugrey, son œil magique se tournant vers Hermione et la fixant d'un regard inquiétant, sans le moindre cillement. Si vous préférez l'apprendre d'une manière plus brutale, comme le jour où quelqu'un vous le jettera pour de bon et vous imposera totalement sa volonté, je n'y vois aucun inconvénient. Vous pouvez même sortir immédiatement, je vous dispense de cours.
Il montra la porte de son doigt noueux. Le teint d'Hermione vira au rose vif et elle s'empressa de balbutier qu'elle n'avait jamais eu l'intention de partir.
- On garde tes arrières, on ne le laissera pas te faire faire quoique ce soit de dégradant ou dangereux, lui assura Neville à voix basse alors que Harry hochait sombrement la tête avec un air méfiant à l'adresse de Maugrey.
Le professeur appela les élèves à tour de rôle et leur jeta le sortilège de l'Imperium. Harry observa ses camarades qui, les uns après les autres, se mettaient à faire les choses les plus inattendues sous l'influence du sortilège. Dean fit trois fois le tour de la classe en sautant et en chantant l'hymne national. Lavande imita un écureuil. Ils ne retrouvaient leur liberté de mouvement que lorsque Maugrey annulait le mauvais sort. Ce fut Neville qui montra les premiers signes de résistance aux effets.
En se tordant la cheville.
Cela avait été étrange à regarder de l'extérieur. L'adolescent avait commencé un enchaînement incroyable de gymnastique avant de se figer pendant un saut, d'où son mauvais atterrissage. Cela lui avait valu les félicitations de Maugrey qui avait insisté pour lui jeter de nouveau le sort jusqu'à ce qu'il soit capable d'y résister totalement. Le pauvre Neville y parvint, certes, mais au prix de magnifiques bleus.
- Portgas, grogna Maugrey. À toi, maintenant.
Neville échangea un hochement de tête avec son ami et le D. s'avança en croisant les bras. Lorsque Harry se fut avancé au centre de la classe, Maugrey leva sa baguette magique, la pointa sur lui et prononça la formule :
- Impero !
Harry éprouva aussitôt une sensation extraordinaire. Il avait l'impression que tous ses soucis lui sortaient peu à peu de la tête, laissant place à une sorte d'euphorie indéfinissable.
La peur le saisit à la gorge.
Ce n'était pas bon, il devait être sur ses gardes, sa mère lui avait appris ça !
Il entendit alors la voix de Maugrey qui résonnait quelque part au loin dans son cerveau en pleine panique.
« Saute sur le bureau... Saute sur le bureau… »
Harry contracta tous ses muscles pour résister à l'envie d'obéir, se concentrant sur sa respiration pour garder la pleine possession de ses moyens.
« Saute sur le bureau… »
C'était ridicule, ça servirait à quoi de sauter sur le bureau ? C'était stupide. Très stupide.
La panique commençait à s'estomper, mais il était toujours concentré et maître de lui.
« Saute sur le bureau… »
Il allait lui faire bouffer son bureau s'il continuait avec cette idée ! Il n'avait pas l'intention de sauter dessus !
« Saute ! MAINTENANT ! »
Harry se tourna vers le bureau et marcha à grand pas vers celui-ci avant d'y administrer un puissant coup de pied qui envoya le meuble percuter le mur avec le tableau. Puis, il se tourna vers Maugrey en croisant de nouveau les bras.
- Je tiens à mon libre arbitre, merci d'en rester loin. Si vous voulez sauter sur le bureau, c'est votre problème, moi, j'en ai pas envie.
- Et en voilà un autre qui a su résister ! Mieux encore, du premier coup ! grogna la voix de Maugrey. Il a vu que Londubat s'était battu contre le sort, et il a fait pareil ! Il a résisté au sortilège et il a réussi à le repousser !
Hermione fut la suivante mais elle y résista avec plus de difficulté que les garçons, puisqu'elle y était parvenue au bout du quatrième essai.
Heureusement pour eux, d'ailleurs, parce que les autres devaient s'entraîner à résister aux effets du sort, et qu'à côté, ils avaient juste autre chose à faire. Il y avait une sévère augmentation de leur travail scolaire et des devoirs à faire. Pourquoi, parce qu'ils étaient des quatrièmes années :
- Vous entrez désormais dans une phase très importante de votre apprentissage de la magie ! leur annonça McGonagall, le regard dangereusement étincelant derrière ses lunettes rectangulaires. Vos Brevets Universels de Sorcellerie Élémentaire approchent...
- On n'a pas de BUSE à passer avant la cinquième année ! s'indigna Dean.
- C'est possible, Thomas, mais croyez-moi, vous avez grand besoin de vous y préparer ! Miss Granger et Messieurs Londubat et Portgas sont les seules élèves de cette classe qui ont réussi à transformer un hérisson en une pelote d'épingles acceptable. Je vous rappellerai, Thomas, que votre pelote à vous se recroqueville de terreur dès qu'on l'approche avec une épingle ! C'est pour cela qu'ils ont moins de devoir que vous tous, puisqu'ils n'ont pas à retravailler ce sortilège.
Le trio échangea des regards satisfaits mais le sentiment de contentement de Harry s'évanouit comme neige au soleil quand McGonagall se proposa à reprendre avec lui les cours pour devenir animagus.
- Je pense qu'avec ce qu'il s'est passé l'an dernier, je peux me permettre de refuser vos conseils, surtout que j'attends toujours mes réponses à ce qu'il s'est passé ce soir-là. Donnez-moi mes réponses et je songerai à vous offrir de nouveau ma confiance, professeur.
Il n'avait pas l'intention de lui dire qu'il se tournait désormais vers Sirius pour les conseils sur ce sujet. C'était une bonne façon de faire connaissance avec son parrain.
Sans compter que s'il n'avait pas eu le Retourneur de Temps, il se serait vraiment noyé dans les devoirs. Même le professeur Binns exigeait une dissertation par semaine sur la révolte des Gobelins au XVIIIe siècle. Le professeur Rogue, quant à lui, les forçait à rechercher des antidotes, une obligation qu'ils prenaient très au sérieux car il avait laissé entendre qu'il pourrait empoisonner l'un d'eux avant Noël pour en tester l'efficacité. Thatch avait juste rigolé quand son neveu était venu pleurer pour avoir de l'aide sur le sujet, avant de rajouter par-dessus une dissertation sur l'origine, la différence et les points communs entre le Basilic, le Cocatris et la Manticore (ce qui leur permit tout de même de comprendre que le foutu monstre qui avait attaqué tout le monde deux ans avant était un Basilik… une chance qu'il n'y ait pas eu de mort). Et enfin, le professeur Flitwick leur avait demandé de lire trois livres supplémentaires afin de mieux se préparer au cours sur les sortilèges d'Attraction (merci maman, parce que le sortilège faisait partie de ce qu'elle lui avait appris à faire sans sa baguette).
Le groupe revenait d'un cours avec Thatch en discutant de leurs devoirs à faire quand ils virent un attroupement dans le hall d'entrée au point qu'ils ne pouvaient pas avancer. Pourtant, Harry se retrouva avec Miss Lovegood de nouveau sur le dos par il ne savait quel miracle.
- Rends-toi utile et dis-nous ce qu'il y a pour que tout le monde soit bloqué comme ça, grommela Harry en ignorant les rires du reste de la bande.
Agilement, Luna passa du dos du D. à ses épaules, dépassant ainsi la foule pour dire à tout le monde ce qu'il se passait, ignorant que son porteur était étrangement figé et devenait de plus en plus rose avec les cuisses de Luna de chaque côté de sa tête.
- On a une grande pancarte qui a été installée au pied de l'escalier, raconta la demoiselle. C'est au sujet du Tournoi. Les délégations seront là vendredi trente, à dix-huit heures. Pour que tout le monde soit présentable, les cours prendront fin trente minutes plus tôt que d'habitude.
- Le professeur Rogue sera exécrable, c'est lui qu'on a en dernier, fit remarquer Drago.
- Je préfère me concentrer sur le fait qu'il n'aura pas le temps de nous empoisonner, pointa Neville.
- C'est tout ? demanda Hermione à Luna.
- Non, il faudra reposer ses affaires au dortoir pour ensuite aller se rassembler devant le château pour accueillir les invités avant le banquet de bienvenue, compléta la blondinette.
- Plus qu'une semaine ! dit Ernie qui se tenait à proximité avec un regard brillant. Je me demande si Cedric est au courant ? Je ferais bien d'aller le lui dire...
Et il partit en courant.
- Il parle de qui ? demanda Neville.
- Certainement Diggory. Son père n'arrête pas de vanter les prouesses de son fils au ministère, répondit Drago. Il est en sixième année, mais je crois qu'il a eu dix-sept ans ces jours-ci.
- Certainement un candidat, compris Hermione
- Luna, tu veux bien descendre ? demanda Harry avec une voix étranglée.
La blondinette glissa le long du dos de son ami qui prit la fuite dans la foule, la tête dans les épaules.
- Il était bien rose, sourit machiavéliquement Drago.
Neville eut un sourire tout aussi mauvais et les deux garçons s'éloignèrent avec de grands rires maléfiques.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? s'étonna Luna.
- Mademoiselle Lovegood, toi et moi, on a deux trois points à voir ensemble, lui dit sérieusement Hermione.
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L'apparition de la pancarte dans le hall d'entrée eut un effet spectaculaire. Au cours de la semaine qui suivit, il semblait n'y avoir plus qu'un seul sujet de conversation, quel que fût l'endroit où on se trouvait : le Tournoi des Trois Sorciers. Les rumeurs circulaient parmi les élèves à la vitesse d'une épidémie : qui allait se porter candidat au titre de champion de Poudlard, quelles seraient les épreuves imposées aux concurrents, à quoi ressemblaient les élèves de Beauxbâtons et de Durmstrang, étaient-ils très différents d'eux ? On pouvait aussi avoir pitié des elfes de maisons, parce que le château était soumis à un grand nettoyage de printemps. Plusieurs portraits un peu crasseux avaient subi un récurage que ne semblaient guère apprécier leurs sujets. Réfugiés dans un coin de leur cadre, ils marmonnaient des protestations d'un air sombre et faisaient la grimace en effleurant du bout des doigts leurs joues rose vif. Izou et Haruta trouvaient ça très amusant et pariaient avec les fantômes quel serait le prochain tableau à avoir un décrassage intensif. Izou ne rigola pas très longtemps, parce que leur tableau y passa aussi. Si Haruta tira une grimace avec ses joues roses et brillantes d'avoir été frottées avec autant d'intensité, l'androgyne, lui, y laissa une bonne partie de son maquillage, ce qui le fit disparaître pendant deux jours le temps de réparer les dégâts et cesser de bouder.
Quant aux armures, elles avaient soudain retrouvé tout leur éclat et remuaient sans grincer, ce qui faisait du bien aux oreilles. Rusard, lui, se montrait si féroce envers les élèves qui oubliaient d'essuyer leurs pieds en entrant que deux filles de première année avaient été prises d'une véritable crise de terreur.
Certains professeurs paraissaient étrangement tendus, eux aussi.
La réputation de l'école était en jeu, il fallait que tout le monde soit au top pour s'assurer que les visiteurs conservent une belle image de leur séjour.
Mais Harry avait d'autres sujets de préoccupation. Outre qu'il n'avait toujours aucune nouvelle de Sirius, Drago et Neville trouvaient extrêmement marrant de faire rougir leur ami comme une tomate en lui parlant d'une certaine blondinette qui avait dû bien comprendre le message de Hermione parce que désormais, elle rougissait comme un feu rouge en parlant à Harry et elle restait au maximum cacher derrière la Gryffondor. C'était le dos du D. qui était content, pour le coup.
Lorsqu'ils descendirent prendre leur petit déjeuner au matin du trente octobre, ils découvrirent que la Grande Salle avait été décorée au cours de la nuit. D'immenses banderoles de soie étaient accrochées aux murs, chacune représentant l'une des maisons de Poudlard avec leurs couleurs et leur animal. Derrière la table des professeurs, la plus grande des banderoles portait les armoiries de Poudlard qui réunissait les quatre maisons.
Le jeune Portgas échappa à une nouvelle cession de « faisons rougir Harry » en se faisant interpeller par les jumeaux.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le D. en s'asseyant à côté des jumeaux.
- Verpey nous a envoyé ça après toutes nos lettres sans réponse, lui dit George alors que Fred faisait glisser une lettre au garçon.
- C'est dans ce genre de situation qu'être une mouche sur le mur aurait été une bonne idée, parce qu'il a pas eu l'air d'apprécier la visite de ta mère !
- M'man fait cet effet quand il s'agit d'affaires et qu'on essaye de la prendre pour une conne. Enfin, elle a une tout autre façon de le dire, quelque chose de plutôt vulgaire, mais c'est dans son genre, marmonna Harry en lisant la lettre en diagonale.
Verpey n'avait vraiment pas apprécié la visite, apparemment.
- Elle le dit comment ? s'enquit Fred.
- Elle demande si elle a l'air d'une catin pour qu'on essaye de l'enculer.
- Ah ouais, quand même ! J'adore ta mère ! ricana George.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Hermione en venant s'asseoir à table avec Neville.
- M'man a racheté l'argent que Verpey devait aux jumeaux et monsieur leur râle après pour avoir réveillé le démon, répondit Harry qui avait le nez dans le courrier. Nan mais franchement, il croit tromper qui comme ça ?
- Vous avez eu des idées pour le Tournoi des Trois Sorciers ? demanda Neville pour changer de sujet. Vous avez trouvé un moyen d'être candidats ?
- J'ai demandé à McGonagall comment les champions devaient être choisis, mais elle n'a rien voulu dire, répondit George d'un ton amer. Elle m'a simplement conseillé de me taire et de continuer à métamorphoser mon raton laveur en silence.
- Je me demande quelles tâches les champions auront à accomplir, songea Hermione en se servant du jus d'orange.
- McGonagall dit qu'on attribue des points aux champions en fonction de la façon dont ils ont réalisé les tâches imposées, continua Fred.
- Certainement les directeurs d'école, supposa le D. en essayant de ne pas rire devant le discours clairement pathétique de Verpey.
Hermione allait ouvrir la bouche pour étaler sa science quand un bruit soudain de battements d'ailes noya la Grande Salle : les hiboux venaient d'entrer pour apporter le courrier. Harry leva aussitôt les yeux et vit Yuki et Haiiro fondre sur lui. Hermione s'interrompit. Neville et elle regardèrent d'un air anxieux les deux chouettes. Yuki se posa sur l'épaule de Harry alors que Haiiro, image même de la lassitude, referma ses ailes et tendit sa patte d'un air fatigué. Elle avait dû voler rapidement pour qu'il puisse avoir la réponse.
- Je m'occupe de ça et je suis à toi, d'accord, Yuki-chan ? s'enquit Harry à sa propre chouette.
Yuki hulula doucement et alla voir Hermione pour lui réclamer un peu de lard, chose que la lionne lui donna avec un sourire.
Harry soupira et défit avec des mains tremblantes la lettre à la patte de Haiiro qui ensuite se servit dans l'assiette de George sans lui demander son avis.
Bien essayé, Harry,
Je suis de retour au pays et bien caché. Je veux que tu me tiennes au courant de tout ce qu'il se passe à Poudlard. L'usage de Haiiro (tu as une idée d'où Remus a sorti de nom ?) est une bonne idée, elle est largement plus discrète que Yuki. Ne t'inquiète pas pour moi, fais plutôt attention à toi.
Sirius
P.S. Remercie ta mère pour la Beuglante. T'es certain qu'elle n'est que Pyrokinésiste ?
Avec un soupir défaitiste, Harry fit passer la lettre à ses amis alors que la chouette hautaine s'envolait sans demander son reste. Le D. déchargea Yuki de ses lettres. Remus et sa mère s'excusaient de ne pas avoir réussi à faire changer d'avis Sirius tout en lui demandant d'écouter Izou, Haruta et surtout Thatch, et de rester sur ses gardes. Ace rajoutait qu'elle viendrait le voir pour la prochaine sortie à Pré-au-Lard.
- Pourquoi la seconde chouette ? demanda Neville avec perplexité. Yuki fait bien l'affaire.
- Le gris est plus discret. Je pense que je vais même faire un roulement, changer tout le temps pour ne pas attirer l'attention, marmonna Harry en caressant le plumage de la chouette blanche qui savourait le morceau de lard que lui avait donné Hermione.
Harry plia son courrier et le glissa dans une poche cousue dans le fond de son sac pour ce genre de chose. Il ne savait pas s'il devait être plus inquiet ou pas de savoir que son parrain était aussi près de Poudlard. Parce que si on avait un évènement international, on aurait certainement des représentants du ministère. Le fait que Sirius ait réussi à revenir sans se faire prendre était une bonne chose et il ne pouvait nier qu'il était rassuré de le savoir plus près de lui. Au moins, il n'aurait plus à attendre ses réponses aussi longtemps, lorsqu'il lui écrirait. Mais il y avait toujours pas mal de risques qu'il se fasse prendre.
Sa mère viendrait le voir sous peu, il pourrait souffler et parler un peu avec elle.
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Ce jour-là, il régnait à Poudlard une agréable atmosphère d'attente. Personne ne prêta grande attention à ce qu'il se passait pendant les cours : seule l'arrivée, le soir même, des délégations de Beauxbâtons et de Durmstrang occupait les esprits. Harry, Neville et Hermione se précipitèrent dans la tour de Gryffondor à la fin du cours de potion, déposèrent sacs et livres dans les dortoirs, jetèrent leurs capes sur leurs épaules et redescendirent l'escalier quatre à quatre jusqu'au hall d'entrée.
Les responsables des différentes maisons firent mettre leurs élèves en rangs.
- Weasley, redressez votre chapeau, dit sèchement le professeur McGonagall à Ronald . Miss Patil, ôtez de vos cheveux cet accessoire ridicule.
Parvati fit la moue et enleva le papillon qui ornait sa natte.
- Portgas, je tolère que vous vous présentiez avec une cravate comme ça la majorité du temps, mais ce soir, je vous demanderais de bien vouloir la resserrer, merci. Ah, et cette année, il est hors de question que vous vagabondiez dans le château comme pour chaque Halloween. Vous avez tout intérêt à être présent au banquet de demain soir.
Avec un grognement de mécontentement, Harry refit correctement sa cravate en songeant à la meilleure manière de faire payer à la femme sa mauvaise humeur. Il demanderait à sa mère ou à Remus le Necronomicon pour Noël. Si on prenait en compte la réputation de Lovecraft, le livre devrait avoir des trucs bien sales qui lui seraient utiles pour la vengeance. Même si cela relevait de la fiction, le D. était un sorcier, alors, avec de la chance, un ou deux rituels de l'ouvrage marcheraient sur la vieille mégère qu'était McGonagall.
- Suivez-moi, s'il vous plaît, dit le professeur McGonagall, qui ignorait tout des sombres pensées à son encontre. Les premières années, passez devant... Ne poussez pas...
Ils descendirent les marches qui menaient au-dehors et s'alignèrent devant le château en rangées successives. La soirée était fraîche et lumineuse. Le jour tombait lentement et une lune croissante, si pâle qu'elle en semblait transparente, brillait déjà au-dessus de la Forêt interdite. Harry, qui se trouvait au quatrième rang entre Neville et Hermione, aperçut, dans la file des premières années, la silhouette minuscule de Dennis Crivey qui tremblait littéralement d'impatience.
Thatch tournait comme un loup en cage, pour le plus grand agacement de McGonagall qui lui demandait de retourner dans le rang et de rester tranquille. Vu que la lune était presque pleine, son agitation pouvait se comprendre. Sans parler qu'il n'arrêtait pas de jeter des regards nerveux à sa montre.
Le jeune Portgas jeta un œil à la sienne. Bientôt six heures. Les paris sur comment arriverait les écoles seraient bientôt bouclés. Quelques personnes seraient vite ruinées, d'autres bien riches. Discrètement, il sortit un carnet, qui lui servait à noter les paris, de sa poche et reprit son observation du parc nocturne qui devenait de plus en plus sombre.
Ce n'était pas pour autant que quelque chose bougeait.
Et c'était sans parler de cette tranquillité et de ce silence qui le rendait bien trop nerveux. Le D. jeta un regard à Hermione et Neville qui s'étaient rapprochés de plus en plus de lui au point de presque l'écraser, avant qu'il ne comprenne qu'ils cherchaient la chaleur de sa goutte. Il roula des yeux. S'il sortait le bijou, sa chemise cramerait, et s'il la déboutonnait, McGonagall aurait sa tête.
Il joua un peu des coudes pour leur faire comprendre qu'il voulait qu'on le laisse respirer.
- Ah ! Si je ne m'abuse, la délégation de Beauxbâtons arrive ! lança Dumbledore, qui était au dernier rang avec les autres professeurs.
- Où ? demandèrent avidement plusieurs élèves en regardant dans toutes les directions.
- Là-bas ! s'écria un élève de sixième année en montrant la Forêt interdite.
Quelque chose de très grand, beaucoup plus grand qu'un balai volant (ou même que cent balais volants) approchait du château, dans le ciel d'un bleu sombre. On voyait sa silhouette grandir sans cesse.
- C'est un dragon ! hurla une élève de première année, prise de panique.
- Ne dis pas de bêtises... C'est une maison volante ! répliqua Dennis Crivey.
Dennis était plus proche de la vérité... La gigantesque forme noire qui avançait au-dessus de la cime des arbres fut peu à peu éclairée par les lumières du château et ils distinguèrent alors un immense carrosse bleu pastel tiré par des chevaux géants, rappelant celui de Cendrillon. Le carrosse avait la taille d'une grande maison et volait vers eux, tiré dans les airs par une douzaine de chevaux ailés, tous des palominos, chacun de la taille d'un éléphant.
Les élèves des trois premiers rangs reculèrent en voyant le carrosse descendre du ciel à une vitesse terrifiante. Enfin, dans un fracas impressionnant, les sabots des chevaux, plus grands que des assiettes, se posèrent sur le sol dans un nuage de poussière. Un instant plus tard, le carrosse atterrit à son tour, rebondissant sur ses roues démesurées tandis que les chevaux couleur d'or agitaient leurs énormes têtes en roulant des yeux flamboyants.
Harry jeta un œil aux armoiries (deux baguettes d'or croisées qui lançaient chacune trois étoiles) et examina sa liste, faisant une petite annotation à côté de ceux qui avaient correctement deviné ou au minimum, déduit qu'ils viendraient par le ciel. Y'en avait pas des masses ! Il releva le nez quand la portière du carrosse s'ouvrit.
Un garçon vêtu d'une robe de sorcier bleu clair sauta à terre, se pencha en avant, tripota maladroitement quelque chose sur le plancher du carrosse puis déplia un marchepied d'or. Il fit respectueusement un pas en arrière et Harry vit briller une chaussure noire à haut talon qui émergea du carrosse, une chaussure qui avait la taille d'une luge. La chaussure fut presque immédiatement suivie par la plus immense femme qu'il eût jamais vue. La taille du carrosse et des chevaux s'expliquait mieux, à présent, vu que la femme devait avoir la même taille que le Garde-Chasse. Quelques élèves étouffèrent une exclamation de surprise alors que le jeune Portgas levait le nez vers son oncle qui avait toujours cette expression de « not impressed » qu'abordait souvent sa mère devant la magie.
Vu les aventures qu'on lui avait racontées, il est vrai qu'on pouvait difficilement être impressionné par une femme de cette taille. Au moins, contrairement à Hagrid, elle savait s'habiller correctement au vu de sa robe de satin noir.
Dumbledore se mit à applaudir et les élèves l'imitèrent avec ardeur. Nombre d'entre eux s'étaient dressés sur la pointe des pieds, ce qui était sans nul doute la meilleure façon de regarder cette femme qui offrit un sourire gracieux et s'avança vers Dumbledore en tendant une main étincelante de bijoux. A vue de nez, le jeune hors-la-loi estimait qu'elle avait sur les doigts pour quelques milliers de livres-sterling. Bien qu'il fût lui-même très grand, Dumbledore n'eut presque pas besoin de se pencher pour lui faire un baisemain.
- Ma chère Madame Maxime, dit-il, je vous souhaite la bienvenue à Poudlard.
- Mon cheur Dambleudore, répondit Madame Maxime d'une voix grave. Je suis ravie de constateu que vous aveu l'eur en parfeute santeu.
- J'ai un accent aussi horrible quand je parle en japonais ? demanda le D. en grimaçant.
- Je ne peux pas te dire, je ne connais pas l'accent des japonais pour comparer, lui dit Neville.
Drago, un peu plus loin sur la file, se pencha vers l'avant et mit sévèrement son doigt sur sa bouche.
- Bouclez-la, les lions, on entend que vous.
Et il se redressa alors que le trio soupirait en silence de lassitude.
- Je vous preusente meus euleuves, dit Madame Maxime en agitant d'un geste désinvolte l'une de ses énormes mains par-dessus son épaule.
Derrière elle, on avait une douzaine de filles et garçons entre dix-sept et dix-huit ans. Vu qu'ils avaient des robes de soie fin d'un bleu assez doux, Harry devina que leur école devait être quelque part dans le sud de la France. C'est certain que par rapport à l'Ecosse, il devait y faire plus chaud ! Mais de là à se cacher la tête sous des écharpes ou des châles pour certains, il ne fallait pas pousser. Il ne faisait pas si froid que ça. Bande de sudistes.
- A queul moment Karkaroff doit-il arriveu ? demanda Madame Maxime.
- Il ne devrait pas tardeu... heu... tarder, répondit Dumbledore. Souhaitez-vous l'attendre ici ou préférez-vous entrer à l'intérieur pour vous réchauffer quelque peu ?
- Meu reuchauffeu queulqueu peu, queulle bonne ideu, mon cheur Dambleudore, approuva Madame Maxime. Meus qui va s'occupeu de meus cheveux ?
- Vos cheveux sont coiffés à la perfection, assura galamment Dumbledore.
Thatch s'administra un facepalm audible.
- Dambleudore, queul pleusantin vous feutes ! s'exclama Madame Maxime en pouffant de rire. Je vouleus parleu deus cheveux de mon carrosse...
- Ah, vos chevaux ! Oui, bien sûr, notre professeur de soins aux créatures magiques sera ravi de veiller à leur bien-être, déclara Dumbledore. A moins que notre garde-chasse ne souhaite le faire si le professeur Newgate ne s'en sent pas capable.
- S'occupeu deus meus eutalons neuceussite, heu... une grande force musculeure... avertit Madame Maxime qui semblait douter qu'un professeur de soins aux créatures magiques de Poudlard soit à la hauteur de la tâche. Ils ont une vigueur peu ordineure...
- Là, je suis vexé ! intervint le loup-garou.
Sous le regard perplexe de madame Maxime, il alla rejoindre les chevaux en question, les détachants de l'attelage en un tour de main. Il fronça les sourcils en sentant leur haleine.
- Whisky ? Maji ka ?
Il regarda madame Maxime comme si elle était folle.
- Vous faîtes boire du whisky pur malt à vos canassons ?
- Comment…
- Les français sont cinglés.
Et avec une aisance assez impressionnante, il entraîna les chevaux avec lui en marmonnant quelque chose comme « nouveau sujet de cours ». Madame Maxime le regard s'éloigner en clignant des yeux, clairement déroutée par le comportement de l'enseignant, avant de faire signe à ses élèves pour retrouver sa contenance.
- Veuneuz, vous autres, dit-elle à ses élèves d'un ton impérieux.
Ceux de Poudlard s'écartèrent pour leur permettre de gravir les marches du château.
- À votre avis, ils vont être grands comment, les chevaux de Durmstrang ? demanda Seamus en se penchant vers Harry et Neville, derrière le dos de Lavande et de Parvati.
- Si tu veux gagner un peu d'argent ce soir, j'espère pour toi que ce ne seront pas des chevaux, lui dit Harry en jetant un œil aux paris. Mais faudra forcer la dose s'ils veulent renverser le professeur Newgate.
- Portgas, ta mère a des relations, elle devrait facilement dénicher de la Kryptonite ! lança Dean qui se tenait de l'autre côté de Seamus. Ça nous permettra de démasquer le professeur Newgate. Ce mec, il a autant de force que Superman !
- Mais il lance pas de laser avec ses yeux.
- Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, maugréa Hermione.
Drago se pencha de nouveau hors du rang, avec cette fois Blaise et Théo, leur administrant un regard noir de la mort qui tue et fait très mal.
Ils restèrent là, grelottant dans le froid qui s'installait, et attendirent l'arrivée de la délégation de Durmstrang. La plupart des élèves regardaient le ciel, pleins d'espoir. Pendant quelques instants, il régna un grand silence dans lequel Thatch réapparut en se frottant la nuque.
- Vous entendez pas quelque chose ? demanda soudain Ronald.
Tout le monde tendit l'oreille. Un bruit bizarre sortait de l'obscurité, un bruit d'eau. Comme si on avait passé un gigantesque aspirateur au fond d'une rivière.
- Le lac ! s'écria Lee en le montrant du doigt. Regardez le lac !
De l'endroit où ils se trouvaient, au sommet de la pelouse en pente douce dominant le parc, ils voyaient nettement la surface lisse et noire de l'eau qui, soudain, ne fut plus lisse du tout. De grosses bulles se formèrent et des vagues vinrent lécher les rives boueuses du lac. Enfin, un tourbillon apparut en son centre, comme si on venait d'ôter une bonde géante, au fond de l'eau...
La forme noire d'un long mât s'éleva lentement au milieu du tourbillon... et Harry distingua le gréement...
Il leva le nez pour regarder son oncle qui avait regagné sa place. Le roux avait fermé les yeux pour ne pas voir l'apparition, souffrant clairement de nostalgie et de mal du pays.
C'était un bateau à l'ancienne qui venait de sortir des eaux, dans le même genre que celui sur lequel il avait navigué toute sa vie.
Lentement, majestueusement, le vaisseau émergea alors de l'eau, dans le scintillement argenté du clair de lune. Il avait quelque chose d'étrangement spectral, telle une épave sauvée d'un naufrage, et les faibles lueurs qui brillaient derrière ses hublots, comme enveloppées de brume, ressemblaient à des yeux de fantômes. Harry retint de rire en se disant que c'était le navire de Davy Jones en personne. Enfin, dans un bruit de cascade, le vaisseau apparut entièrement, tanguant sur les eaux tumultueuses du lac, et glissa vers la rive. Quelques instants plus tard, ils entendirent l'ancre tomber dans l'eau et le bruit mat d'une passerelle qu'on abaissait sur le rivage.
Les passagers débarquaient, défilant à la lueur des hublots. Tous semblaient avoir été bâtis sur le modèle de Crabbe et Goyle, donc, en armoire à glace. Mais lorsqu'ils approchèrent de la lumière qui s'échappait du hall d'entrée, il s'avéra que les silhouettes massives étaient dues aux capes de fourrure épaisse et compacte dont ils étaient vêtus. Bon, ils étaient peut-être un peu plus préparés au climat écossais, mais ils exagéraient. L'homme qui était à leur tête portait une fourrure différente, lisse et argentée, comme ses cheveux. Harry plissa les yeux. Il n'aimait pas le regard froid de cet homme et encore moins son sourire faux.
- Dumbledore ! s'écria-t-il avec chaleur en s'avançant sur la pelouse. Comment allez-vous, mon cher ami ?
- Le mieux du monde, merci, professeur Karkaroff, répondit Dumbledore.
Karkaroff avait une voix suave et bien timbrée. Il était grand et mince, comme Dumbledore, mais ses cheveux blancs étaient coupés court et son bouc (qui se terminait par une petite boucle de poils) n'arrivait pas à cacher entièrement un menton plutôt fuyant. Lorsqu'il fut devant Dumbledore, il serra ses deux mains dans les siennes.
- Ce cher vieux Poudlard, dit-il en regardant le château avec un sourire.
Il avait des dents jaunâtres. Il avait beau avoir l'air sympathique et chaleureux, mais c'était un masque d'acteur. Harry se fit une note mentale de rester au large de cet homme au maximum.
- Quelle joie d'être ici, quelle joie, vraiment... Viktor, venez donc vous réchauffer... Ça ne vous ennuie pas, Dumbledore ? Viktor est légèrement enrhumé...
Karkaroff fit signe à l'un de ses élèves de le rejoindre. Lorsque le garçon passa devant eux, Harry aperçut un nez arrondi et d'épais sourcils noirs. Où est-ce qu'il avait déjà vu ça ?
- C'est Krum ! souffla Ronald.
Ah oui, en effet, le même gars que sur le poster de Thomas. Harry haussa des épaules, pas du tout intéressé, et retourna à sa liste. C'était assez ironique de savoir que le seul vainqueur pour le cas de Durmstrang, c'était Thatch.
Les élèves retournèrent vers le château derrière la délégation de Durmstrang, ignorant les commentaires à la limite du fanboy de Ronald envers Krum.
- Pour l'amour du ciel, Ronald, c'est un simple joueur de Quidditch, répliqua Hermione qui commençait à en avoir assez.
- Un simple joueur de Quidditch ? s'exclama Ron en la regardant comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Granger, c'est l'un des meilleurs attrapeurs du monde ! Je ne me serais jamais douté qu'il faisait encore ses études !
Alors qu'ils traversaient le hall en direction de la Grande Salle, Harry vit Lee sauter sur place pour essayer de mieux voir la tête de Krum qui lui tournait le dos. Plusieurs filles de sixième année fouillaient frénétiquement dans leurs poches.
- Oh, non, ce n'est pas vrai ! Je n'ai pas la moindre plume sur moi !
- Tu crois qu'il accepterait de signer mon chapeau avec mon rouge à lèvres ?
- Non, mais vraiment... dit Hermione d'un air hautain en passant devant les deux filles qui se disputaient à présent le tube de rouge à lèvres.
- Je te suis sur ce sujet, soupira Harry. Viens, allons nous asseoir.
Neville essaya de masquer son rire derrière une toux diplomatique. Ronald était juste ridicule. Ils allèrent s'asseoir à la table des Gryffondor et le roux prit soin de s'installer du côté qui faisait face au hall, car Krum et ses condisciples de Durmstrang étaient toujours regroupés à côté de la porte, ne sachant pas très bien où s'asseoir. Les élèves de Beauxbâtons s'étaient installés à la table des Serdaigle (pour le grand déplaisir de Luna et Padma, visiblement) et regardaient la Grande Salle d'un air maussade. Trois filles avaient gardé sur la tête des écharpes et des châles.
- Il ne fait quand même pas si froid, dit Hermione en leur jetant un regard irrité. Elles n'avaient qu'à emporter des capes. Et que quelqu'un fasse taire Weasley ou je ne réponds plus de mes actes !
En effet, leur camarade de classe essayait de pousser Neville pour avoir de la place qu'il espérait voir Krum occuper. Sauf que voilà, Durmstrang s'assit à la table des Serpentard. Harry vit que Drago et Blaise étaient plutôt contents d'avoir Krum comme voisin de table. Le jeune Portgas secoua la tête et fit signe à quelques Gryffondor qui le regardaient que les affaires seraient réglées dans le dortoir. On n'échangeait pas l'argent des paris au beau milieu de la Grande Salle avec les directeurs de maison et Dumbledore en spectateur.
Les élèves de Durmstrang avaient ôté leurs grosses fourrures et contemplaient d'un air intéressé le plafond étoilé. Deux d'entre eux, apparemment impressionnés, examinaient les assiettes et les gobelets d'or, clairement plus heureux que les élèves de Beauxbâtons.
- J'aurais bien voulu que l'école de Kyôtô participe, soupira Harry d'un air triste. Voire même Mahoutokoro.
- Les échanges scolaires sont possibles à partir de la sixième et septième années, ton souhait se réalisera certainement à ce moment, lui pointa Hermione.
Rusard, quant à lui, était occupé à ajouter des chaises autour de la table des professeurs. Il avait revêtu pour l'occasion un habit râpé à queue de pie qui avait dû voir de meilleurs jours. Harry fut étonné de le voir apporter quatre chaises supplémentaires, dont deux de chaque côté de celle de Dumbledore.
- Il n'y a pourtant que deux personnes en plus, dit Harry. Pourquoi est-ce que Rusard ajoute quatre chaises ? On doit avoir d'autres invités ?
- Peut-être le ministère, supposa Neville. Ou alors, des journalistes. Luna a dit que son père avait le droit de couvrir l'évènement.
Lorsque tous les élèves se furent assis à leurs tables respectives, les professeurs firent leur entrée et allèrent s'installer autour de la grande table. Le professeur Dumbledore, le professeur Karkaroff et Madame Maxime fermaient la marche. Lorsque leur directrice apparut, les élèves de Beauxbâtons se levèrent d'un bond, déclenchant quelques éclats de rire dans les rangs de Poudlard. Ils n'en ressentirent apparemment aucune gêne et ne se rassirent que lorsque Madame Maxime eut pris place à la gauche de Dumbledore. Celui-ci resta debout, et le silence se fit dans la Grande Salle.
- Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chers fantômes et, surtout, chers invités, bonsoir, dit Dumbledore en adressant aux élèves étrangers un sourire rayonnant. J'ai le très grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue à Poudlard. J'espère et je suis même certain que votre séjour ici sera à la fois confortable et agréable.
L'une des filles de Beauxbâtons, qui avait toujours un cache-nez enroulé autour de la tête, éclata d'un rire ouvertement moqueur.
- Personne ne t'oblige à rester ! murmura Hermione, exaspérée.
- Je te plussoie. J'aime pas Dumbledore, mais un peu de respect n'a jamais tué personne, marmonna Harry tout aussi hostile.
- Le tournoi sera officiellement ouvert à la fin de ce banquet, annonça Dumbledore. Mais pour l'instant, je vous invite à manger, à boire et à considérer cette maison comme la vôtre !
Il s'assit et Harry vit Karkaroff se pencher aussitôt vers lui pour engager la conversation. Le D. chercha du regard son oncle qui s'était décalé avec Rogue, histoire de ne pas se mettre à côté d'un Hagrid clairement sous le charme de Madame Maxime. Le roux sentit le regard de son neveu qui fit exprès de regarder le directeur de Durmstrang. Le roux hocha la tête un tout petit peu avant de commencer une conversation avec un Rogue passionné pour une fois.
Comme d'habitude, les plats disposés devant eux se remplirent de mets divers. Les elfes de la cuisine s'étaient surpassés. Harry n'avait jamais vu une telle variété de plats, dont certains appartenaient de toute évidence à des cuisines d'autres pays. Son regard s'arrêta sur de la soupe et des étoiles remplirent ses yeux.
- Dobby, t'es le meilleur ! Finnigan, fait passer la soupière !
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Ronald en montrant une autre grande soupière remplie d'un mélange de poissons, à côté d'un ragoût de bœuf et de rognons.
Seamus eut un bruit de bouche pour montrer son interrogation alors qu'il passait celle emplie d'une étrange soupe sombre à Harry qui se servit allègrement.
- Bouillabaisse, dit Hermione.
- A tes souhaits, lui répondit Ronald.
- C'est français, précisa la demoiselle. J'en ai mangé un jour, en vacances, il y a deux ans. C'est très bon, c'est à base de poisson. Vous vous souvenez, les garçons ?
- Je me souviens surtout du savon que maman a encaissé quand elle a réalisé qu'elle avait jeté l'ancre sans autorisation dans un port français ! ricana Harry.
- Je te crois sur parole, Granger, répondit le roux en se servant une bonne part de ragoût bien anglais. Et toi, tu bouffes quoi, Portgas ?
- Soupe miso. Et je vais me prendre les teriyakis juste à côté de Neville et quelques morceaux de takoyakis qui me font des yeux doux à côté de Jordan.
- C'est à base de quoi ? C'est vachement bon ! s'enquit le jeune aux dreads en faisant passer le plat.
- Poulpe !
L'adolescent s'arrêta un instant de mâcher, clairement surpris, avant de recommencer à manger en disant qu'il n'imaginait pas que ça pouvait avoir un goût aussi bon.
- Franchement, Dobby, si mettre de la cuisine nippone, c'est ton idée, t'as déchiré mon vieux ! Attends-toi à une augmentation ! s'exclama le D. avec délectation.
Neville et Hermione échangèrent un rire devant la joie évidente de Harry qui était retombé en enfance devant la cuisine familière.
Il semblait y avoir beaucoup plus de monde que d'habitude dans la Grande Salle, même si l'on ne comptait guère qu'une vingtaine d'élèves en plus. Peut-être était-ce en raison de leurs uniformes colorés qui se remarquaient davantage à côté des robes noires de Poudlard. Sous les fourrures qu'ils avaient ôtées, les élèves de Durmstrang portaient des robes d'une intense couleur rouge sang qui plaisaient beaucoup à Harry. Plus classe que les tenues noires de Poudlard et ne parlons pas du bleu des français.
- Excusez-moi, vous avez fini avec la bouillabaisse ? demanda quelqu'un avec un fort accent français.
C'était la fille de Beauxbâtons qui avait ri pendant le discours de bienvenue de Dumbledore. Elle s'était enfin décidée à retirer son cache-nez, libérant une cascade de cheveux d'un blond argenté qui lui tombaient presque jusqu'à la taille. Elle avait de grands yeux d'un bleu foncé et des dents très blanches, parfaitement régulières.
Hermione et Harry échangèrent un regard, trouvant une étrange ressemblance entre cette lycéenne et Camilla, la vélane qui travaillait au bar.
- Oui, nous avons fini avec la bouillabaisse, assura Harry alors que les garçons autour de lui étaient plus ou moins rouges et bégayants. Baisse ton aura, miss vélane. Je peux comprendre que ça doit être satisfaisant de réduire les garçons en flaque de guimauve, mais tu risques d'attirer l'attention de salopards sans scrupule aussi. C'est ta vertu, pas la mienne, donc au final, fais ce que tu veux.
Et il se leva pour prendre la soupière de poisson et la donner à la demoiselle.
- Merci pour l'avertissement et la soupière. Bon appétit, lui répondit-elle d'un air égal.
Et elle s'en alla.
- T'es certain que c'est une vélane ? demanda Neville en suivant la fille du regard.
- Peut-être pas pure, comme Camilla, mais elle en a le sang.
La vélane croisa le chemin de Padma qui allait rejoindre la table de Gryffondor. L'indienne foudroya la blonde du regard et retrouva le sourire en allant se pencher par-dessus l'épaule de Harry.
- Portgas, tu serais galant de nous apporter la soupe de miso, nous n'en avons malheureusement plus, lui dit-elle avec un trop grand sourire.
- Et si je veux pas être galant ? demanda Harry en mangeant ses takoyaki.
- Je fais de ta vie un enfer. Je te rappelle que ma sœur jumelle est dans ta maison. Personne ne verra la différence si on échange nos places.
- Vas-y avant qu'elle ne mette à exécution sa menace, conseilla Neville.
Avec un très long soupir, Harry se releva, prit possession de la soupe et suivit Padma jusqu'à la table de Serdaigle. Elle tapota un coin sur la table juste à côté de Luna qui vira au rose en voyant le D. débarquer. Essayant de rester impassible, le jeune pinça les lèvres et déposa la soupière sur la table.
- Arigatou, Portgas~ ! remercia Padma avec un sourire taquin.
- Damare, Patil, bougonna l'adolescent en évitant de regarder la petite blondinette.
Il rentra la tête dans les épaules et retourna vite à la table de Gryffondor en se forçant de ne pas courir.
- T'as le béguin, Portgas ! taquina Dean.
- Teme… gronda Harry avec un regard venimeux.
Qu'il braqua ensuite vers Hermione qui s'était penchée par-dessus la table pour lui tirer les joues en rigolant. Vu que son oncle était à la table des professeurs, Harry était certain que sa mère serait rapidement au courant.
- Quand vous aurez fini avec vos conneries, vous verrez qu'on a des invités, pointa Ginny un peu plus loin, clairement démoralisée.
Les deux chaises restées vides étaient à présent occupées. Ludo Verpey, blond avec des yeux de poupons et un nez cassé, était assis à côté du professeur Karkaroff tandis qu'un homme impeccablement habillé avait pris place à côté de Madame Maxime.
- Verpey, je le connais, mais l'autre, c'est qui ? s'enquit Harry.
- Croupton, de la Coopération Internationale, lui répondit Fred. Il a renvoyé son elfe de maison cet été quand elle a été trouvée avec la baguette de Drago sous la Marque des Ténèbres.
- Ce sont eux qui ont organisé le Tournoi des Trois Sorciers, je suppose ? devina Neville. Verpey s'occupe de tout ce qui est sport. Ils devaient vouloir assister à l'ouverture officielle des jeux.
Harry haussa les épaules mais jeta un regard sombre à Verpey. Il l'approcherait pour lui rappeler qu'il avait quelques dettes à payer. Et il était certain que sa mère serait contente de savoir qu'il était ici.
Lorsque les desserts furent servis, ils remarquèrent divers gâteaux qu'ils ne connaissaient pas. Harry se contente de se servir du thé vert pour la digestion, clairement repu. Demain, il se ferait un bon footing du côté du Saule Cogneur pour éliminer tout ça.
Dès que les assiettes d'or eurent été vidées et nettoyées, Dumbledore se leva à nouveau. Il régnait à présent dans la Grande Salle une atmosphère d'attente. Un peu plus loin à leur table, Fred et George, penchés en avant, observaient leur directeur avec la plus grande attention. Harry soupira et continua de siroter son thé, se sentant somnolant.
- Le moment est venu, dit Dumbledore en souriant largement à tous les visages tournés vers lui. Le Tournoi des Trois Sorciers va commencer. Mais je voudrais donner quelques explications avant qu'on apporte le reliquaire afin de clarifier la procédure que nous suivrons cette année. Pour commencer, permettez-moi de présenter à ceux qui ne les connaissent pas encore Mr Bartemius Croupton, directeur du Département de la coopération magique internationale (il y eut quelques applaudissements polis) et Ludo Verpey, directeur du Département des jeux et sports magiques.
Cette fois, les applaudissements furent beaucoup plus nourris, sans doute en raison de la réputation de Verpey comme batteur, ou simplement parce qu'il paraissait beaucoup plus sympathique. Il répondit avec un geste chaleureux de la main alors que Bartemius Croupton n'avait ni souri ni adressé le moindre signe au public à l'annonce de son nom. Sa moustache en brosse à dents et sa raie bien nette paraissaient très étranges à côté de la barbe et des longs cheveux blancs de Dumbledore. Il avait plus une tête à porter des costards cravates, que des robes de sorciers.
- Mr Verpey et Mr Croupton ont travaillé sans relâche au cours de ces derniers mois pour préparer le Tournoi des Trois Sorciers, poursuivit Dumbledore. Ils feront partie avec Madame Maxime, le professeur Karkaroff et moi-même du jury chargé d'apprécier les efforts des champions.
Dès que le mot « champions » fut prononcé, l'attention des élèves sembla s'intensifier. Harry retint un bâillement en reposant sa tasse de thé.
- Le reliquaire, s'il vous plaît, Mr Rusard, demanda le vieux Directeur.
Rusard, qui s'était tenu à l'écart dans un coin de la salle, s'avança vers Dumbledore en portant un grand coffre de bois incrusté de pierres précieuses. Là, on parlait la langue de Harry, et certainement celle de Thatch qui avait subitement l'air de moins se faire chier. Si sa mère avait été là, Harry aurait été certain qu'elle aurait déjà réfléchi à un moyen de voler les joyaux. Le coffre paraissait très ancien et son apparition déclencha un murmure enthousiaste parmi les élèves. Dennis était monté sur sa chaise pour mieux le voir mais il était si minuscule qu'il ne dépassait guère la tête de ses camarades restés assis. C'était comique.
- Les instructions concernant les tâches que les champions devront accomplir cette année ont été soigneusement établies par Mr Croupton et Mr Verpey, reprit Dumbledore pendant que Rusard déposait délicatement le coffre sur la table, juste devant lui. Et ils ont pris toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement de cette compétition. Trois tâches auront donc lieu à divers moments de l'année et mettront à l'épreuve les qualités des champions...
Blablablabla.
Harry s'en foutait de tout ça, il avait sommeil. Il devait être un des rares à se faire chier dans le silence absolu de la Grande Salle, et il somnolait tellement qu'il avait dû louper une partie du discours du dirlo.
- … Les trois champions seront choisis par un juge impartial... La Coupe de Feu.
Le vieil homme prit sa baguette magique et en tapota le coffre à trois reprises. Dans un grincement, le couvercle s'ouvrit avec lenteur et le directeur de Poudlard sortit du reliquaire une grande coupe de bois grossièrement taillé. La coupe en elle-même n'aurait rien eu de remarquable s'il n'en avait jailli une gerbe de flammes bleues qui dansaient comme dans l'âtre d'une cheminée.
Dans un coin de son crâne, Harry se demanda si sa mère était capable de changer la couleur ses flammes. Il savait que le Hotarubi donnait l'impression d'être vert, mais c'était juste un jaune très pâle. Il lui demanderait. Dumbledore referma le reliquaire et, avec des gestes précautionneux, posa la Coupe dessus pour que chacun puisse la contempler tout à loisir.
- Quiconque voudra soumettre sa candidature pour être choisi comme champion devra écrire lisiblement son nom et celui de son école sur un morceau de parchemin et le laisser tomber dans cette Coupe de Feu, expliqua l'homme. Les aspirants champions disposeront de vingt-quatre heures pour le faire. Demain soir, jour d'Halloween, la Coupe donnera les noms des trois personnes qu'elle aura jugées les plus dignes de représenter leur école. Dès ce soir, la Coupe sera placée dans le hall d'entrée et sera libre d'accès à celles et ceux qui souhaiteront se présenter…
Neville donna un coup de coude à son ami quand il le vit s'assoupir, le réveillant juste à temps pour entendre le « bonne nuit » de Dumbledore.
Harry n'attendait que ça. Il fut d'ailleurs le premier à se lever.
Il ignora les discussions autour de lui, se dépêchant de rejoindre la tour. Sauf que Karkaroff décida à lui couper la voie en allant jouer les mères poules avec Krum. Vu l'expression du joueur, ça ne devait pas être à son goût. Karkaroff voulut embarquer ses élèves vers la sortie alors que Harry essayait de le contourner dans la foule qui commençait à se diriger vers la porte. Mais le directeur le bouscula au passage, faisant pester en japonais le jeune Portgas.
- Faîtes attention ! rouspéta l'homme en lui jetant un coup d'œil.
Soudain, il se figea sur place, tourna à nouveau la tête vers Harry et le regarda fixement comme s'il n'arrivait pas à en croire ses yeux. Derrière leur directeur, ses élèves s'immobilisèrent à leur tour. Les yeux de Karkaroff remontèrent lentement et s'arrêtèrent sur le front du D.
- Cherchez pas, je n'ai pas de cicatrice, devança Harry. Vous bloquez le chemin et je déteste être un phénomène de foire.
Il adressa un regard bien noir aux élèves de Durmstrang, qui eux aussi, l'observaient avec curiosité. Du coin de l'œil, Harry vit que certains d'entre eux doutaient de qui il était. Pas de lunette, en dehors des lectures, et pas de cicatrice au milieu du front, forcément. Un jour, il trouverait la source de toute cette fantaisie.
- Ouais, c'est Harry Potter, grogna une voix derrière eux. Sauf qu'il porte un autre nom.
Le professeur Karkaroff fit volte-face. Maugrey Fol Œil se tenait devant lui, appuyé de tout son poids sur son bâton, son œil magique fixant sans ciller le directeur de Durmstrang.
Harry vit le directeur pâlir. Une terrible expression de fureur mêlée de crainte apparut sur son visage. Intéressant
- Vous ! dit-il en regardant Maugrey comme s'il n'était pas certain que ce soit vraiment lui.
- Moi, répondit Maugrey d'un air sinistre. Et à moins que vous ayez quelque chose de précis à dire à Portgas, Karkaroff, il vaudrait mieux dégager le passage. Vous bloquez la sortie. Et l'Alpha local n'est pas très patient.
Du pouce, Maugrey montra Thatch qui se faisait un chemin dans la foule avec un air orageux. Il devait passer au travers plus de la moitié des élèves restés dans la Grande Salle et qui attendaient derrière eux, se dressant sur la pointe des pieds pour essayer de voir ce qui les empêchait de passer.
Sans ajouter un mot, le professeur Karkaroff fit alors signe à ses élèves de le suivre. Maugrey le regarda s'éloigner, fixant son dos de son œil magique, avec une expression d'intense antipathie sur son visage mutilé.
Harry regarda son oncle puis se fondit dans la foule. Il réfléchirait à tout cela plus tard, là, il avait sommeil.
- En voilà un qui dort debout, nota Izou en le voyant arriver. Haruta est partie voir ta mère.
- J'ai l'estomac plein. Je crois que Dobby a décidé que ça manquait de nourriture nippone à table, marmonna Harry en se frottant le visage.
- Morfale. T'es pas le fils de ta mère pour rien.
- J'admets ma faiblesse devant les takoyaki. Moby Dick.
- Bon retour, répondit l'androgyne en ouvrant le tableau.
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Le lendemain étant un samedi, la plupart des élèves auraient dû descendre prendre leur petit déjeuner plus tard que d'habitude. Mais le groupe d'amis ne furent pas les seuls à se lever beaucoup plus tôt. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans le hall d'entrée, ils virent une vingtaine de personnes, certaines un toast à la main, rassemblées autour de la Coupe de Feu pour l'examiner de plus près. Elle avait été installée au milieu du hall, sur le tabouret qui servait habituellement de socle au Choixpeau magique. Une mince ligne dorée avait été tracée sur le sol, formant un cercle d'environ trois mètres de rayon tout autour de la Coupe.
- Est-ce que quelqu'un a déjà mis son nom dedans ? demanda Neville avec curiosité à Luna qui était arrivée là bien avant eux, un calepin en main.
- Tous les élèves de Durmstrang, répondit celle-ci. Mais je n'ai encore vu personne de Poudlard s'en approcher. Où en sont les paris ?
- Je vais attendre ici que les gagnants montrent leur nez pour leur reverser ce qu'il faut, répondit Harry, toujours aussi maussade que d'habitude à Halloween. Je parie qu'il y en a qui sont allés déposer leur nom cette nuit, quand les autres dormaient. C'est ce que j'aurais fait si j'avais voulu être candidat... Je n'aurais pas aimé que tout le monde me voie. Imagine que la Coupe te rejette ton nom à la figure !
- Tu aurais voulu participer ? demanda Drago qui regardait avec une relative curiosité la coupe.
- Du tout ! J'ai bien assez d'aventures comme ça, pas besoin de rajouter ce tournoi.
Quelqu'un éclata de rire derrière eux. En se retournant, ils virent Fred, George et Lee qui descendaient l'escalier en courant, l'air surexcité.
- Ça y est, murmura Fred d'un ton triomphant. On vient de la prendre.
- La potion de Vieillissement ? devina Hermione.
- Un classique, nota Drago.
- Une goutte chacun, dit George en se frottant les mains avec une expression réjouie. On n'a besoin que de quelques mois de plus.
- Si l'un de nous gagne, on partagera les mille Gallions en trois, dit Lee avec un large sourire.
- Je ne suis pas du tout sûre que ça marche, les avertit Hermione. Dumbledore y a certainement pensé avant vous.
- Laisse, recommanda Haruta qui regardait ça d'un tableau à proximité avec beaucoup d'amusement.
- Prêt ? dit Fred aux deux autres qui frémissaient d'excitation. Allons-y, je passe le premier.
Fasciné, Harry regarda Fred sortir de sa poche un morceau de parchemin sur lequel était écrit : «Fred Weasley — Poudlard». Il s'avança jusqu'à la ligne et s'arrêta devant, en se balançant sur la pointe des pieds comme un plongeur qui s'apprête à faire un saut de quinze mètres. Puis, sous les regards tournés vers lui, il prit une profonde inspiration et franchit la ligne.
Pendant une fraction de seconde, Harry aurait pu croire qu'il avait réussi, si sa tante n'avait pas été prise d'un fou rire. George en était sûrement convaincu car il poussa un cri de triomphe et sauta par-dessus la ligne à la suite de Fred, mais un instant plus tard, il y eut une sorte de grésillement et les jumeaux furent rejetés hors du cercle comme s'ils avaient été catapultés par un invisible lanceur de poids. Ils atterrirent douloureusement trois mètres plus loin, sur le sol de pierre froide et, pour ajouter le ridicule au châtiment, deux longues barbes blanches, exactement semblables, poussèrent aussitôt sur leurs visages avec un bruit de pétard.
Le hall résonna alors de grands éclats de rire. Fred et George eux-mêmes ne purent s'empêcher de participer à l'hilarité générale en voyant leurs barbes respectives.
- Gardez ça en tête comme une idée de blague pour votre boutique, recommanda Harry en luttant contre son hilarité.
- Je vous avais pourtant prévenus, dit une voix grave et amusée.
Tout le monde se retourna et vit le professeur Dumbledore sortir de la Grande Salle.
- Je vous conseille d'aller faire un tour chez Madame Pomfresh, dit-il en regardant les jumeaux d'un œil malicieux. Elle s'occupe déjà de Miss Faucett, de Serdaigle, et de Mr Summers, de Poufsouffle. Eux aussi ont eu l'idée de se vieillir un peu. Mais je dois reconnaître que leurs barbes sont beaucoup moins belles que les vôtres.
Fred et George se dirigèrent vers l'infirmerie, accompagnés par Lee qui était secoué d'un véritable fou rire. Harry siffla les garçons pour les interpeller.
- Merci de m'avoir sorti de mon coup de blues !
Les jumeaux firent une révérence en réponse et rejetèrent leur barbe par-dessus leur épaule en s'en allant d'un pas conquérant.
- Je vais continuer de noter les noms pour papa, annonça Luna en montrant son calepin quand les autres lui demandèrent de venir déjeuner avec eux.
- Viens, chibi, je vais te dire qui tu as raté, lui dit Haruta
Pendant que Luna allait rejoindre la rousse, le reste du groupe alla rejoindre la Grande Salle. Les décorations avaient changé. En l'honneur d'Halloween, un nuage de chauves-souris volait sous le plafond magique tandis qu'aux quatre coins de la salle, des centaines de citrouilles évidées lançaient des regards démoniaques. Ils s'approchèrent de Dean et Seamus qui essayaient d'établir la liste des élèves de Poudlard susceptibles de se porter candidats.
- D'après ce qu'on dit, Warrington s'est levé de bonne heure pour aller mettre son nom dans la Coupe, révéla Dean à Harry. Tu sais, ce grand type de Serpentard qui a l'air d'un gros veau.
- Tu es gentil, Thomas, commenta Drago avec un air dégoûté. Je me demande comment il fait pour tenir sur son balai.
- C'est un joueur ? se fit confirmer Harry, pas du tout supporter.
- Malheureusement.
Et comme s'il était chez lui, il s'assit à la table.
- On te gêne pas trop ? lui demanda Ronald avec acidité.
- Du tout. Je te laisse ma place à côté de Krum, si tu veux, en échange.
- Tous les Poufsouffle parlent de Diggory, dit Seamus avec mépris. Mais je ne pensais pas qu'il était prêt à risquer sa belle petite tête dans quelque chose d'aussi dangereux.
- Il fait du Quidditch. Vu que moi, simple spectateur, j'ai failli me faire tuer aux deux matchs auxquels j'ai assistés, je pense qu'on peut dire qu'il participe à un sport dangereux, lui dit Harry.
- Je pense que ça ferait du bien à Poufsouffle de gagner ce tournoi. Leur maison est veu comme celle des rébus alors qu'ils ont des élèves intelligents et sympathiques, pointa Neville. Ils sont juste si discrets, on les oublie toujours.
- Je préfère encore Diggory à Warrington, leur dit Drago en se prenant un petit pain.
- Écoutez ! dit soudain Hermione.
Des acclamations retentissaient dans le hall d'entrée. Ils se retournèrent et virent Angelina Johnson entrer dans la Grande Salle avec un sourire un peu gêné. C'était une grande fille noire qui jouait au poste de poursuiveur dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Angelina vint s'asseoir auprès d'eux.
- Voilà, c'est fait ! annonça-t-elle. Je viens de mettre mon nom dans la Coupe !
- Bravo, Johnson, salua Harry en levant son verre de jus d'orange à l'intention de la fille.
- Je suis contente que quelqu'un de Gryffondor soit candidat, dit Hermione. J'espère vraiment que tu seras choisie, Angelina !
- Merci, Granger, répondit Angelina avec un sourire.
- Il se pourrait que je me mette à te soutenir si jamais tu es choisie, lui dit Drago. Mais si on me le demande, c'est parce que je ne veux pas vexer mon camarade de Gryffondor et le voir me réclamer ma dette des Malefoy.
- Y'a que toi qui crois encore à ces conneries, Drago ! se moqua Neville en se beurrant un toast.
Avec dignité, le blond se leva de table et alla rejoindre Théo et Blaise, disant qu'eux, au moins, ils pouvaient comprendre ce qu'il ressentait.
- On se voit plus tard, Tsundere, lui dit Harry.
- Arrête de m'appeler comme ça, Portgas ! rouspéta Drago en perdant son calme.
Le D. l'ignora royalement et se concentra sur son jus d'orange. Il se leva et s'étira une fois qu'il l'eut fini.
- Je vais courir, à plus tard.
Et il s'en alla.
- Tu t'approches pas du Saule, lui dit Haruta avec un regard d'avertissement en voyant son neveu passer devant le cadre qu'elle squattait.
Zut, qui l'avait balancé ?
En grognant, le garçon se dirigea vers le stade de Quidditch, croisant au passage la délégation de Beauxbâtons quand elle entra dans le hall. Il les ignora royalement en se dirigeant vers le parc. Il était toujours invivable à Halloween.
Il soupira et arriva au terrain. Il s'étira un peu et commença son footing.
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Le reste de la journée, il l'avait passé avec le groupe d'étude à la bibliothèque, jusqu'à environ cinq heures et demie. A reculons, Harry rejoignit la Grande Salle et se laissa tomber entre Neville et Dean. Immédiatement, les couverts devant lui disparurent, permettant au garçon de croiser les bras et de mettre sa tête dedans. Hermione jeta un regard à Dean pour le déconseiller d'interagir avec le D. qui n'avait rien mangé depuis le matin. Le garçon s'était montré maussade toute la journée et cela continuerait jusqu'à la fin.
Dommage pour lui, le festin d'Halloween parut plus long que d'habitude. Cela ne sembla pas du tout donner envie au D. qui était tellement calme et immobile qu'on pouvait se demander s'il ne s'était pas endormi.
Au bout d'un long moment, les derniers reliefs du festin disparurent de la vaisselle d'or qui retrouva instantanément son éclat. La rumeur des conversations s'intensifia, puis laissa place à un soudain silence lorsque Dumbledore se leva. À ses côtés, le professeur Karkaroff et Madame Maxime semblaient aussi tendus et impatients que les autres. Ludo Verpey, le visage rayonnant, lançait des clins d'œil complices à divers élèves. Seul Mr Croupton paraissait indifférent. Il avait presque l'air de s'ennuyer. Pourtant, même Thatch faisait l'effort d'avoir l'air de s'intéresser un minimum. Seul Harry continuait de dormir sur la table.
- Voilà, la Coupe de Feu ne va pas tarder à prendre sa décision, dit Dumbledore. Je pense qu'il faudra attendre encore une minute. Lorsque le nom des champions sera annoncé, je demanderai aux heureux élus de venir jusqu'ici et d'aller se regrouper dans la pièce voisine.
Il indiqua d'un geste la porte située derrière la table des professeurs.
- Vous y recevrez les premières instructions.
Il prit alors sa baguette magique et fit un grand geste de la main. Aussitôt, toutes les chandelles s'éteignirent, sauf celles qui éclairaient l'intérieur des citrouilles évidées, et la Grande Salle fut plongée dans la pénombre. Les flammes bleues, étincelantes, qui jaillissaient de la Coupe, brillaient à présent avec un tel éclat qu'elles faisaient presque mal aux yeux. Tout le monde regardait, dans l'attente...
Quelques élèves jetaient des coups d'œil à leur montre...
- Maintenant, murmura Lee.
Brusquement, les flammes de la Coupe de Feu devinrent à nouveau rouges, projetant une gerbe d'étincelles. Un instant plus tard, une langue de feu jaillit et un morceau de parchemin noirci voleta dans les airs. L'assemblée retint son souffle.
Dumbledore attrapa le morceau de parchemin et le tint à bout de bras pour lire à la lumière des flammes, redevenues bleues, le nom qui y était inscrit.
- Le champion de Durmstrang, annonça-t-il d'une voix forte et claire, sera Viktor Krum.
Harry gémit doucement dans son sommeil sans pour autant se réveiller en dépit du tonnerre d'applaudissements et d'acclamations qui envahit la Grande Salle.
Krum se leva de la table des Serpentard et se dirigea vers Dumbledore de sa démarche gauche. Il longea la table des professeurs et disparut derrière la porte qui donnait accès à la pièce voisine.
- Bravo, Viktor ! lança Karkaroff d'une voix si tonitruante que chacun pût l'entendre distinctement malgré le tumulte des applaudissements. Je savais que vous en étiez capable !
Cela eut le mérite de réveiller le D. qui adressa un regard noir à l'homme avant de se tourner vers Neville pour savoir ce qu'il avait loupé.
- Krum est le champion de Durmstrang.
Le D. hocha la tête et fit l'effort de se redresser.
Le silence revint et tout le monde reporta son attention sur la Coupe dont les flammes rougeoyèrent à nouveau. Un deuxième morceau de parchemin en jaillit, projeté par une langue de feu.
- Le champion de Beauxbâtons sera une championne, annonça Dumbledore. Il s'agit de Fleur Delacour !
La fille au sang de Vélane se leva avec grâce, rejetant en arrière son voile de cheveux blond argenté et s'avançant d'une démarche élégante entre les tables des Serdaigle et des Poufsouffle.
- Oh, regarde, il y en a qui sont déçus, dit Hermione dans le vacarme des acclamations, en montrant d'un signe de tête les autres élèves de Beauxbâtons.
« Déçus » était un euphémisme, songea Harry. Deux filles avaient fondu en larmes, sanglotant la tête dans leurs bras.
Lorsque Fleur Delacour eut disparu à son tour dans la pièce voisine, le silence régna à nouveau mais, cette fois, la tension était telle qu'on avait presque l'impression de pouvoir la toucher du doigt. Le prochain champion désigné serait celui de Poudlard...
Une fois de plus, les flammes de la Coupe rougeoyèrent, des étincelles jaillirent, une langue de feu se dressa dans les airs et Dumbledore attrapa du bout des doigts le troisième morceau de parchemin.
- Le champion de Poudlard, annonça-t-il, est Cedric Diggory !
Paris finis. Cédric venait de faire quelques malheureux. Et aussi des heureux à en croire le sourire de Neville qui avait mis trois gallions sur la nomination de Diggory.
Les acclamations qui s'élevaient de la table voisine étaient très assourdissantes. Tous les élèves de Poufsouffle s'étaient levés d'un bond, hurlant et tapant des pieds, tandis que Cedric, avec un grand sourire, se dirigeait vers la porte située derrière la table des professeurs. Les applaudissements en son honneur se prolongèrent si longtemps que Dumbledore dut attendre un bon moment avant de pouvoir reprendre la parole. Après tout, Poufsouffle méritait cette place.
- Excellent ! s'exclama Dumbledore d'un air joyeux, quand le vacarme eut pris fin. Nous avons à présent nos trois champions. Je suis sûr que je peux compter sur chacune et chacun d'entre vous, y compris les élèves de Durmstrang et de Beauxbâtons, pour apporter à nos champions tout le soutien possible. En encourageant vos champions, vous contribuerez à instaurer...
Mais Dumbledore s'arrêta soudain de parler et tout le monde vit ce qui l'avait interrompu.
Le feu de la Coupe était redevenu rouge. Des étincelles volaient en tous sens et une longue flamme jaillit soudain, projetant un nouveau morceau de parchemin.
L'estomac de Harry se tordit.
C'était Halloween et il avait toujours la guigne ce jour-là. Il avait un foutu mauvais pressentiment.
D'un geste qui semblait presque machinal, Dumbledore tendit la main et attrapa le parchemin entre ses longs doigts. Il le tint à bout de bras et lut le nom qui y était inscrit. Un long silence s'installa, pendant lequel il continua de fixer le parchemin, tous les regards tournés vers lui.
Enfin, Dumbledore s'éclaircit la gorge et lut à haute voix :
- Harry D. Portgas.
Harry ferma les yeux et laissa tomber sa tête sur la table. Dire qu'il s'était foutu de la gueule de ceux qui avaient parié sur sa nomination à lui.
