Bonjour bonjour ! On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle aventure de notre sorcier apprenti mafieux. Et on commence enfin le tournoi. Comment cela va-t-il donc se passer... bonne question.

Petite note sans importance, mais juste que vous le sachiez, j'ai écrit ce chapitre avec The Arena de Lindsey Starling dans les oreilles (l'épreuve, je lai écrit avec la scène qui suivait littéralement la musique), donc, si vous voulez vous mettre dans l'ambiance pour le tournoi, vous savez quoi écouter ;)

Merci ensuite à vous tous et toutes d'être encore là, mois après mois, pour me suivre dans mes lubies sans fin. C'est toujours un plaisir !

Enfin, les reviews :

Meliane : Ah bah, c'est le Survivant, quand il s'agit du héros du monde sorcier, le monde tourne sur la tête / pour les fautes, j'ai une bêta et heureusement d'ailleurs, parce que sinon, je pense qu'on se brulerait les yeux pour essayer de me lire. / On verra comment le tournoi sera gérer. / C'est très drôle d'en faire un loup-garou, surtout quand j'en ai fait un vampire pour la série Witcher. Mais en faire un humain lambda, à côté des monstres de la famille... nop. /Je sais pour Haruta, mais nous sommes dans une fic. Et c'est un point sur lequel je me permets de jouer, autant que je joue sur le genre d'Ace. Et puis, rajouter une femme dans le commandement, c'est quand même un petit truc pour avancer sur la voie tortueuse de l'égalité des sexes.

Elfanae : Ton commentaire m'a fait très chaud au cœur. Et le relire me donne envie de pleurer tellement il me fait du bien après une semaine difficile. Alors, c'est à mon tour de te dire merci. Merci à toi et à tout ceux qui me laissent des mots si positifs. Non, je ne suis pas écrivaine. J'ai eut la tentation d'écrire un livre, mais c'est parti au feu volontairement quelques années en arrière, et ce qu'il ne reste de cette époque n'est que le personnage de Kali et mon pseudonyme. Ensuite, sache que ça fait quinze ans que j'écris. Cela m'a littéralement coûter ma scolarité, si je puis dire. Mais c'est une partie de moi, j'en ai conscience et ne peut m'en détourner. Alors, si je peux faire un peu de bien grâce à ça, c'est mieux que tout. Y'a bien assez de malheur en ce bas monde, autant apporter un peu de joie et de soulagement comme on peut. Et si publier des fictions aide, alors, c'est que du bonus. Donc, merci... merci de m'avoir laissé ce message. Merci de me suivre, merci d'avoir laissé une chance à mes histoires.

Miss Green Rabit : Merci.

Morgane 93 : Oui, c'est tout à fait normal, pas d'inquiétude. On veut tous voir Ace protéger son chaton / Harry est un esprit libre et il se retrouve enchaîner. Forcément qu'il se sent mal. / Les tâches, c'est pas très important. Enfin, si, mais ce n'est pas l'essentiel. Moi je dis, il faut que Harry quitte cette école. / Alors, on connait tous le refrain, je veux vous entendre tous en cœur : Marco is DEAD \o/

Lala : Merci

TheSepticPuppet : On veut tous faire un câlin à Harry ici bas. Surtout moi. Mais je connais quelqu'un de mieux placer dans cette situation. / Tu devrais pourtant savoir depuis le temps qu'il ne faut pas boire en lisant mes chapitres. Surtout quand je suis d'humeur malicieuse / Potes, non, mais juste pas jouer les étranger, c'est déjà ça.

NeferGwen : Oui, je sais, 682 peut être un amour, c'est vrai. Il peut aussi faire du gardiennage d'enfant au besoin, mais c'est toujours pas quelqu'un avec qui il est recommandé de faire un poker. / Rameute qui tu veux à ta cause, les faits reste les mêmes. Marco is DEAD. Point. Et même le chaton que je viens d'adopter le sait. / Ma série Witcher est prévue pour l'instant (dans ma tête) en deux partie. Partie royaume du nord et une partie Grand Line. Actuellement, je suis en train d'écrire sur Blood and Wine, ayant littéralement avorté le début de la quête pour Heart of Stone. / J'ai des trucs sympa pour Thatch, que ce soit ici, dans l'Underground, que pour le Witcher (là, ce sera dramaaaa) /Yup, les adultes sont très bêtes et inconscient à son sujet et on veut tous lui faire un câlin.

CoeurDeGel : Oui, vengeance pour le Portgas. Nous voulons justice !

Aelita Yoru : Mais je t'en pris.

On est bon, la piqûre de rappelle est faîte ? Eh ben on peut lancer la machine !

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Histoire de garder un œil sur lui, Sirius avait décidé de rester dans la Cabane Hurlante. Quand elle l'apprit, Ace débarqua avec une baguette pour lui. Sa baguette. Il avait voulu savoir comment elle avait fait pour la récupérer malgré les scellés du ministère, mais la D. lui avait dit qu'il ne voulait pas savoir, alors, il n'avait pas insisté.

Cela avait été l'occasion de discuter aussi. Ils avaient beaucoup à dire.

- Donc, ce Karkaroff pourrait être un suspect vu son ancienne affiliation ? résuma Ace, assise sur le lit, Harry utilisant une de ses cuisses en oreiller pendant qu'ils regardaient Sirius faire les cent pas dans la chambre.

- Il a vendu un maximum de ses camarades avant de faire croire qu'il s'était repenti, mais l'homme est trop sournois pour ne pas s'empresser de saisir le meilleur parti à chaque fois, lui dit Sirius. Je pense que c'est pour ça que Dumbledore a fait appel à Maugrey, afin de le garder à l'œil.

- Ce devait être son plan à l'origine, mais Maugrey est un imposteur, marmonna Harry.

- Tu en es certain ? se fit confirmer son parrain.

- J'ai déjà rencontré Fol-Œil par le passé, parce que tout le Royaume-Uni se faisait du souci devant l'intérêt que me portait le professeur Newgate.

- Si vous disiez clairement que vous êtes de la même famille…

- Cela ne ferait que provoquer plus de problèmes qu'autre chose, coupa Ace. Si Thatch et moi choisissons cette option, c'est pour une bonne raison et surtout, la sécurité de Harry. J'espère que ce genre de chose restera entre nous, Black, crois-moi, tu m'as jamais vu en colère.

- Je n'ai pas l'intention de m'occuper de ça, ce sont vos affaires.

- Comme je disais, je sais que c'est un imposteur, reprit Harry en élevant un peu la voix pour attirer l'attention des deux adultes. J'ai pas de preuves, outre des petits détails qui seront ignorés parce que c'est rien de concret.

- Laisse ton oncle se charger de ça, koneko-chan. Tu as autre chose de plus important sur le feu.

- Ta mère a raison, approuva Sirius en arrêtant ses cents pas pour croiser les bras sur sa poitrine. L'important dans l'immédiat est que tu survives à la première tâche. Si seulement on savait de quoi il s'agissait…

Ace fouilla une poche de son short et brandit un parchemin.

- Nanda sore wa ? marmonna son fils en la voyant faire.

- Une lettre de Bill-kun. L'affaire avec les jumeaux nous a mis en contact pour qu'il devienne presque un conseiller financier.

Elle échangea un regard avec son fils qui comprit que Bill lui disait plus comment brouiller les pistes bancaires grâce à Gringott. Certainement pour s'assurer qu'on ne puisse pas trouver l'implication des jumeaux dans une affaire de blanchiment.

- Le fait est, qu'en remerciement pour avoir aidé ses frères, il m'a appris que le cadet de la fratrie était en route pour l'Ecosse dans le cadre de son travail. Ce Charlie travaille avec des dragons dans une réserve naturelle roumaine. Il est donc fort probable qu'il soit question d'eux pour cette première épreuve, parce que sinon, il n'aurait pas eu de raison, à ma connaissance, pour venir ici dans le cadre de sa profession.

- Bon, c'est pas la joie, mais des dragons, on peut les affronter, assura Sirius.

- Je veux bien te remplacer dans l'arène, chaton ! ricana Ace.

- Il te suffira d'un Hiken pour en mettre un au tapis et tu es insensible au feu, alors, je te laisse quand tu veux ma place, maugréa l'adolescent.

Ace eut un pauvre sourire et passa une main dans les mèches folles de son fils.

- Il y a diverses façons d'affronter un dragon, ne dramatise pas, Harry, rassura Sirius.

- C'est un animal, non ? Je pourrais l'endormir. Un enchantement ou même une potion à fort dosage, proposa l'ado.

- Comment tu veux administrer une potion à un dragon ? s'étonna l'animagus.

Harry haussa les épaules d'un air las.

- J'suis certain qu'il existe une méthode pour changer une potion en gaz. Avec ça, suffirait de le mettre dans une fiole fragile. Ziiioum et dziing. Dodo dragon.

Il avait mimé l'action de lancer quelque chose, puis imager l'explosion d'un objet, pour la plus grande incompréhension de Sirius.

- Tu lis trop de bandes-dessinées, lui dit sa mère.

- T'as trouvé dans un manga l'idée de faire naître des flammes à partir d'eau, t'es mal placée pour me faire des reproches.

- Renseignes-toi, mais ne t'arrête pas à ça, va.

- Haiii

- Et reste prudent. Je serais vraiment plus rassuré si tu retournais dans la tour de Gryffondor, lui dit Sirius. Je crois que Voldemort prépare quelque chose.

Ace leva un sourcil à son intention, perplexe.

- En prenant en compte que Maugrey a été attaqué le mois dernier, il est possible, si c'est vraiment un usurpateur, que ce soit à cet instant que l'échange ait eu lieu. Et il y a de forte chance, pour lui ressembler autant, qu'il y ait du Polynectar dans l'affaire, ce qui nécessite que le vrai Fol-Œil soit encore en vie et à disposition pour lui prendre des ongles, du sang ou des cheveux afin de refaire de la potion pour que la couverture ne saute pas. C'est bien le genre d'idée que pourrait avoir Voldemort. Sans parler qu'il y a cette sorcière du ministère, Bertha Jorkins, qui a disparu alors qu'elle est partie en vacances en Albanie. Là où, d'après les rumeurs, Voldemort se serait réfugié.

Harry se redressa en fronçant les sourcils.

- Ji-chan a dit que c'était là-bas que Quirrell était parti à la chasse aux vampires durant son année sabbatique, alors qu'il disait être parti en Roumanie, avant de revenir en tant que professeur de Défense pour mon entrée à Poudlard.

- Je vais envoyer une équipe là-bas pour voir si on peut trouver des informations, marmonna Ace. Mais si Fol-Œil a été attaqué et que Face de Serpent est impliqué, il y a de fortes chances qu'il soit de retour en Grande-Bretagne.

- D'autant plus que Bertha travaillait dans le département de Verpey, elle devait forcément savoir pour le Tournoi, continua Sirius. Je l'ai connue, elle avait juste quelques années de plus que moi, mais je l'ai vu à l'œuvre. Elle mettait son nez partout, quitte à s'attirer des ennuis. Toujours à fouiner, mais sans aucune cervelle. La curiosité et la bêtise ne font pas très bon ménage. À mon avis, il ne serait pas du tout difficile de l'attirer dans un piège.

- Obtenir des informations sur le Tournoi serait donc simple, ce qui nous mènerait à la situation actuelle où je suis obligé de concourir contre ma volonté, grinça l'adolescent.

- Je pense vraiment que Voldemort est de retour au pays. J'ai appris quelque chose cet été, et tu confirmes mon sentiment, Black, souffla Ace.

- Ah bon ?

- Il y a deux ans, il y a eu des attaques non-élucidées…

- En faisant des recherches pour un devoir de Ji-chan, on a compris que c'était un Basilik derrière les attaques, coupa Harry.

Il rentra la tête dans les épaules quand sa mère lui adressa un regard noir.

- Donc, il y a eu des attaques, il y a deux ans, orchestrées par l'héritier de Serpentard. Les gosses ont mis la main par hasard sur un objet bizarre, un journal intime non-magique à l'origine, datant d'il y a cinquante ans, période de la première ouverture de la Chambre des Secrets.

- J'en entendu parler de la légende. Et ? demanda Sirius en essayant de suivre le cheminement de la femme.

- Il y avait un nom sur ce journal. Un seul indice. Tom Elvis Jedusor.

Elle écrivit dans les airs le nom avec ses flammes, avant de croiser les mains pour les faires changer de place, formant la phrase « Je suis Voldemort », ce qui tira un juron à Sirius.

- J'ai remonté la piste, c'était assez simple. Les registres de l'école m'ont donné une adresse qui a mené à un orphelinat moldu. La mère de ce Jedusor avait tout l'air d'une campagnarde perturbée, avec des marques évidentes de maltraitance et de consanguinité. J'ai fouillé pour tomber sur le nom des Jedusor, morts il y a environ cinquante ans dans d'étranges circonstances. C'étaient des moldus assez aisés, pas des plus aimés, de Little Hangleton. Les trois Jedusor sont morts dans la soirée, pour être découverts au matin par le personnel de maison. On a soupçonné le jardinier qui n'avait rien à voir avec tout ça. Autre fait marquant, ils avaient des problèmes avec une famille de la région. Tous plus perturbés les uns que les autres. Les Gaunt.

- Je connais ce nom, dit lentement Sirius. Je sais que je l'ai entendu quelque part. Ma mégère de mère a dû m'en parler quand j'étais enfant, mais je n'ai jamais été très attentif à ce qu'elle me disait.

- Le village disait que la fille Gaunt, Merope, avait pris la fuite un beau jour avec Tom Jedusor qui était pourtant fiancé ailleurs. Il est revenu quelques temps plus tard, sans elle.

- Imperium ou philtre d'amour. Mais juste avant, tu disais que tu étais presque certaine que Voldemort était de retour au pays. Où est le rapport, exactement ?

- Cet été, le jardinier a disparu comme ça, sans explication, alors qu'il a une jambe raide, qu'il est à moitié sourd et épuisé par la vie. Certes, il n'était plus tout jeune, mais c'est pas normal qu'on ne puisse pas le retrouver. Je suis allée sur place après la rentrée scolaire, pour avoir des indices. La baraque s'est volatilisée. C'est un manoir en ruine, impossible à manquer, pourtant, j'ai tourné en rond pendant des heures dans le patelin pour la retrouver. Introuvable. Quelqu'un l'a fait disparaître, comme Franck, et d'après moi, c'est parce que quelqu'un s'y cache. C'est juste trop gros pour l'ignorer. Je connais que le Fidelitas pour faire ça, mais il y a certainement d'autres sortilèges, vu que les habitants du patelin ont même oublié l'existence de cette maison. J'ai envoyé un message à Dumbledore, juste pour le tenir au courant, et il m'a sympathiquement demandé d'arrêter d'être paranoïaque et de rendre Harry à sa tante, comme si mon fils était un simple objet.

- Kaachan, Voldy avait l'air d'un spectre quand je l'ai vu, tu crois qu'il a pu amasser assez de puissance pour parvenir à accomplir quelque chose comme ça ? demanda Harry en fronçant les sourcils et en se redressant.

- Avec cet homme, tout est possible. Il y a aussi la possibilité qu'il ait réussi à trouver du soutien, supposa Sirius en se remettant à faire les cent pas. Malefoy est le premier nom qui me vient à l'esprit.

- Nan, sauf si le père de Drago cache Face de Serpent sous son propre lit. Ils en sont à se prendre le chou parce qu'on est ami, réfuta le fils.

- Reste l'option de Pettigrew, pointa Ace.

Sirius eut un rictus à la mention du nom du traître.

- Je gérerais Face de Serpent s'il se montre, ma priorité, ce sont les dragons, dit clairement Harry. Je serais prudent, mais je vais pas me faire des cheveux blancs tant que je ne suis pas encore rendu à ce point. Parce que si je dépasse pas la première épreuve, ça servira à rien.

- Tu ne veux vraiment pas retourner dans la tour ? demanda son parrain avec inquiétude.

- J'y songerai quand je ne risquerai plus de croiser des badges qui disent « A bas Potter ». Oublions juste un instant que je m'égosille depuis quatre ans pour qu'on m'appelle Portgas.

Et il se relaissa tomber sur sa mère qui roula des yeux en le voyant se blottir de nouveau contre elle. Le jeune ferma les yeux et se concentra exclusivement sur le geste doux de la femme qui lui caressait les cheveux, commençant presque à se détendre réellement.

- Portgas…

Ace releva la tête vers Sirius qui se grattait la nuque, l'air étrangement embarrassé.

- Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour Harry, lui dit l'homme. De prendre soin de lui depuis toutes ces années, quand j'ai lamentablement échoué.

- Ce n'est pas pour toi que je l'ai fait, lui dit Ace en rapportant son attention sur Harry. Au départ, je me disais que je tenais une promesse à Lily pour éviter à un autre gosse de devoir grandir dans la même merde que j'ai connue. Puis, j'ai fini par admettre que j'aime vraiment Harry. Il m'a fallu du temps pour comprendre que je me suis réellement attachée à lui. Réaliser que j'avais cessé de le voir comme un gosse que j'avais sauvé de la mort, mais comme mon propre enfant.

Elle prit une main de son fils qui s'assoupissait et la porta à ses lèvres pour l'embrasser.

- C'est pour ça que je fais autant de conneries. Que je lutte autant pour le garder et que je courbe autant l'échine. Harry est tout ce que j'ai. Il est tout ce que j'ai de plus précieux.

- Aishiteru mo, kaachan… marmonna Harry en arrangeant sa tête sur la cuisse de sa mère.

- Beau-parleur, sourit Ace.

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Rogue se demandait s'il devait se faire du souci. Vraiment. La question que Harry lui avait posée en fin de cours le laissait perplexe.

- Qu'est-ce que vous comptez faire avec ce savoir ?

- M'en servir pour survivre à la première tâche.

- Vous n'avez droit qu'à votre baguette, Portgas. Pas à des potions.

- Rien ne m'interdit de me pointer dans l'arène et de faire venir à moi la fiole en question. Alors, oui ou non, est-il possible de changer le somnifère le plus puissant de votre composition en gaz ?

Pendant un bon moment, Rogue resta à fixer Harry dans les yeux, mais il devait bien admettre que le garçon avait bien compris le principe de l'occlumancie, puisqu'il ne laissa rien paraître outre son inquiétude d'arriver en retard à son cours suivant.

- Je peux voir votre emploi du temps, Portgas ?

Harry fit glisser son épaule son sac et fouilla un instant à l'intérieur avant d'en tirer son emploi du temps qu'il donna au professeur. Rogue l'observa un instant, ne faisant aucun commentaire sur les petits dessins de sablier qui étaient dispersés tout du long, avant de le tendre au garçon en montrant du doigt un cours d'Histoire de la Magie.

- Vu la qualité des cours du professeur Binns, je pense que vous pouvez vous permettre de louper ces deux heures en question. Ou même faire usage du petit sablier avec lequel vous vous baladez et que vous devrez d'ailleurs ranger durant les épreuves. Vous viendrez me rejoindre ici. J'ai normalement les sixièmes années à ce créneau horaire. Vous vous mettrez dans un coin de la salle et vous suivrez à la lettre les instructions que je vous donnerai. Une fois la potion finie, si je la juge assez correcte, je vous montrerai comment la faire passer à l'état gazeux, à l'unique condition que vous n'utilisiez pas ce savoir contre vos camarades.

- J'ai autre chose à faire que ce genre de bêtises. Je serais présent.

- Disparaissez avant que Minerva ne m'accuse injustement.

Harry ne se le fit pas dire deux fois.

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Cédric était en route pour son cours de Sortilège quand il entendit quelqu'un l'appeler. Lui et ses amis regardèrent autour d'eux dans le couloir, mais personne en vue.

- La tableau ! dit la voix.

Un des garçons donna un coup de coude à son camarade pour lui montrer le portrait d'une femme trapue qui agitait la main pour lui faire signe de venir.

- Dîtes à Flitwick que j'arrive, demanda le garçon à ses amis.

Et il alla rejoindre la peinture en se demandant ce qu'elle lui voulait.

- J'ai un message pour toi de la part du petit Portgas. Vu l'hostilité du château à son égard, il a préféré me demander de te faire passer le mot, plutôt que se présenter en personne, lui dit la femme bizarrement habillée quand Cédric fut à son niveau.

- C'est important ? demanda le garçon.

- Il s'agit de la Première Tâche. Il y a de fortes chances qu'il s'agisse de dragons. Il n'a pas encore de confirmation, mais tout laisse penser que vous serez face à un ou plusieurs dragons. Il va mettre au courant Krum, il ne restera donc que la française à approcher.

- Comment il l'a appris ?

- Ah ça… un D. ne révèle pas comme ça ses secrets. Mais il y a de fortes chances pour que ce soit vraiment ce que vous allez affronter. Ce qui vous laisse une semaine et demi pour vous préparer, sauf si quelque chose vient prouver le contraire.

Le garçon se rembrunit et hocha la tête.

- Je vais mettre Fleur au courant.

- Très fairplay de ta part.

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Harry rejoignit ses amis à la bibliothèque, les mains moites. Il souffla un bon coup et alla s'asseoir à table sous le regard de la bande.

- Tu as des jonchurines tout autour de toi, lui dit Luna avec inquiétude en chassant quelque chose d'invisible autour de la tête de Harry.

- Fais pas de gestes brusques, ou on dormira tous pour une semaine, siffla nerveusement le garçon. Et je voudrais, de préférence, ne pas louper la première tâche.

Gardant une main contre sa poitrine avec un objet dedans, il arrangea sa cape au centre de la table et déposa dessus une sphère en verre avec délicatesse. Des volutes de fumée d'un vert sombre et terreux tournoyaient à l'intérieur.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? souffla Neville alors que Drago examinait l'objet avec autant d'attention que Hermione.

- Si j'en crois le professeur Rogue, c'est une version concentrée de la Goutte du Mort-Vivant. C'est assez puissant pour assommer un géant pendant une journée.

- C'est une potion, ce dont tu parles, pointa Drago.

- Il m'a montré un sort pour changer le liquide en gaz. Une fois lancée contre le dragon, la sphère se dispersera…

- … et le dragon ne pourra que respirer le gaz, comprit Hermione. Mais il y a une possibilité que toi aussi, tu le respires.

- Je suis bon en apnée et au besoin, on a toujours le sort de Têtenbulle. Seulement, je n'ai pas le droit de l'emmener avec moi directement. Seule ma baguette est autorisée et j'espère vraiment que personne ne captera la présence de mon couteau de chasse. Ce qui veut dire que je dois confier à quelqu'un la goutte de feu, mon Retourneur de Temps et cette sphère. Qui se sent capable ?

- Je m'en chargerai, assura Luna.

- Merci.

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Vint la première sortie officielle de Harry à Pré-au-Lard. Et aussi de Luna.

Et c'est Luna qui prit les choses en mains, avec l'aide de Hermione et d'elfes de maisons qui furent chaleureusement remerciés. Armées de plaids, les filles entrainèrent les garçons vers une extrémité sauvage du village où s'improvisa un pique-nique tranquille.

- Honnêtement, je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter ça, mais je vous adore. Vous êtes de supers potes, vous me manquerez quand je serai à Kyôtô, sourit amèrement Harry en sirotant sa boisson.

- Tu nous manqueras à nous aussi, Harry, mais on fera un maximum pour rester en contact, lui promit Hermione en le poussant gentiment de l'épaule.

- Ta mère a fait son possible et a laissé toutes ses chances à cette école. Résultat ? Ta vie, et la nôtre par extension sont de plus en plus mises en danger chaque année, lui pointa Drago. Ce n'est certainement pas mon père qui ferait des pieds et des mains pour me protéger. Tu as vraiment beaucoup de chance d'avoir une mère pareille.

Luna eut un sourire crispé mais ne dit rien de plus.

Neville se contenta de lever sa boisson pour un toast :

- A la survie de Harry pour cette première tâche.

- Santé ! répondit le reste du groupe au toast.

Ils espéraient tous qu'il y aurait un autre pique-nique de ce genre. Parce que ça voudrait dire que Harry avait survécu à la première tâche.

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Neville et Drago étaient concentrés sur la mise à jour de leur tableau d'équivalence quand Krum vint les voir à deux jours de la première tâche.

- Porrrtgas est parrr là ? demanda le garçon d'une voix bourrue et anxieuse.

- En self-défense avec le professeur Newgate. Pourquoi, c'est important ?

- C'est pourrrr le tourrrnoi.

- Les dragons ? se fit confirmer Drago à voix basse.

Le bulgare hocha la tête.

- Il fait encore bon, il doit être dehors, supposa Neville. Va voir du côté de la cabane du Garde-Chasse, Harry s'entraîne en lisière avec le professeur. Je vais aller jeter un œil dans la salle qu'ils utilisent en intérieur, mais tant que la température est tolérable, il sera dehors.

- Merrrci.

Et c'est ainsi que tous les champions eurent la confirmation de ce qu'ils allaient affronter pour la première tâche, du nombre et des espèces. Harry en fit presque une crise d'hystérie en apprenant la chose et Sirius eut toutes les peines du monde à l'apaiser. Il parvint à le détourner de sa peur en lui apprenant des sortilèges qui pouvaient se montrer utiles, ainsi que les points faibles des dragons, où viser pour les toucher.

Cependant, il restait une boule de nerf et passa le cours d'Histoire de la Magie au matin de la Première Tâche avec sa tête cachée dans ses bras.

Il fallut l'intervention de Hermione et Neville pour qu'il descende dans la Grande Salle pour manger un morceau, mais il était tellement nerveux qu'il ne parvint qu'à avaler un peu de potage.

Et le gong sonna quand McGonagall vint le voir pour lui dire que les champions devaient se rendre dans le parc.

- J'arrive, professeur.

Harry se leva de table sous les regards inquiets de ses amis. Il alla rejoindre Luna à la table de Serdaigle (ignorant au passage quelques commentaires dans le style de « on prendra une boite de mouchoir pour te pleurer »), et s'arrêta à côté d'elle. Il retira sa robe, puis ses colliers. Si le Retourneur de Temps termina dans une des poches de la robe avant qu'on l'identifie, la goutte avec l'alliance de Lily resta dans sa main avant d'être transmise avec prudence à la blondinette.

- Attention, c'est chaud.

- Je prendrai garde. Je t'attends pour te rendre tout ça. Fais attention, Harry.

Même si le cœur n'y était pas, il sourit à Luna. C'était peut-être un sourire trop grand pour ne pas sembler faux, mais il voulait la rassurer. Il lui lança un « ja ne » avant de rejoindre McGonagall à l'entrée de la Grande Salle, essayant vaillamment de ne pas montrer trop son appréhension.

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McGonagall avait l'air aussi anxieuse qu'Hermione et Luna. Lorsqu'ils furent sortis dans la fraîcheur de novembre, elle lui mit une main sur l'épaule.

- Ne paniquez surtout pas, dit-elle. Gardez la tête froide... Il y a des sorciers qui sont là pour contrôler la situation si les choses ne se passent pas bien... L'essentiel, c'est que vous fassiez de votre mieux, personne n'aura une mauvaise opinion de vous si vous ne réussissez pas... Ça va, Portgas, vous êtes bien ?

D'un geste d'épaule, il se dégagea de la main de McGonagall et croisa les bras sur sa poitrine. Il faisait un froid de canard, maintenant qu'il n'avait plus la goutte.

La femme pinça des lèvres, mais respecta son silence et croisa les mains dans son dos pour le reste du trajet. Elle l'emmenait à présent vers un endroit à la lisière de la forêt, là où Krum lui avait dit qu'on avait installé les dragons. Seulement, impossible de les voir à cause d'une tente qui coupait la vue

- Vous devrez entrer là avec les autres champions et attendre votre tour, Portgas, dit le professeur McGonagall d'une voix un peu tremblante. Mr Verpey vous attend sous la tente...Il va vous expliquer la... la procédure à suivre... Bonne chance.

- Merci, répondit Harry, d'une voix qu'il maîtrisa de son mieux.

Le professeur McGonagall le laissa devant la tente dans laquelle il entra.

Fleur était assise dans un coin, sur un tabouret de bois. Le front moite, elle avait perdu son air assuré et paraissait plutôt pâle. Viktor semblait plus renfrogné que jamais, ce qui devait être sa façon d'exprimer son appréhension. Cedric, lui, faisait les cent pas. Lorsque Harry entra, il lui adressa un petit sourire. Le D. le salua de la tête en réponse.

- Ah, mais qui voilà ! Harry ! s'exclama Verpey d'un ton joyeux en se tournant vers lui. Entre, entre, fais comme chez toi !

- J'ai déjà dit qu'on a pas élevé les cochons ensembles pour que vous m'appeliez par mon prénom, siffla le jeune Portgas.

Verpey sentit qu'il avait tout intérêt à surveiller sa langue, parce que le D. n'était pas d'humeur. Pour le coup, il cessa d'avoir l'air d'un personnage de dessin animé et reprit un peu de sérieux.

- Puisque tout le monde est là, il est donc temps de vous mettre au courant. Quand le public se sera installé, je vous demanderai de piocher à tour de rôle dans ce sac.

Il leur montra un petit sac de soie pourpre qu'il agita devant eux.

- Vous y prendrez chacun un modèle réduit de la chose que vous devrez affronter tout à l'heure ! Il y en a différentes... heu... variétés, vous verrez. Il faut aussi que je vous dise autre chose... oui... voilà... Votre tâche consistera à vous emparer de l'œuf d'or !

Harry regarda autour de lui. Cédric hocha la tête pour montrer qu'il avait compris et recommença à faire les cent pas. Il avait le teint légèrement verdâtre. Fleur et Krum n'eurent aucune réaction. Ils craignaient peut-être que le seul fait d'ouvrir la bouche les rende malades.

Étrangement, l'idée de devoir seulement subtiliser quelque chose rassura Harry.

Il savait voler, sa mère le lui avait enseigné. S'emparer de quelque chose et se barrer en courant était l'une des premières compétences qu'il avait apprises de sa part. Et c'était moins inquiétant que l'idée de devoir se battre contre la créature.

Et soudain, des centaines d'élèves affluèrent au-dehors. On entendait le martèlement de leurs pas devant la tente, leurs conversations surexcitées, leurs rires, leurs plaisanteries...

Ce fût cet instant que l'homme du ministère choisit pour ouvrir son petit sac de soie pourpre qu'il tendit à Fleur sous le couvert de la galanterie.

La demoiselle y plongea une main tremblante et en retira un minuscule modèle miniature de dragon, parfaitement imité.

Ce devait être le Vert gallois dont avait parlé Krum. Le chiffre « deux » était accroché autour de son cou. Vu que Fleur eut l'air plus résignée qu'effrayée, le message avait bien fait le tour. Elle jeta un regard à Cédric que le D. compris immédiatement. Le jeune de Poufsouffle avait accompli sa mission.

Krum fut le suivant et se retrouva avec un Boutefeu chinois aux couleurs écarlates. Un très joli dragon, Harry aurait bien voulu l'affronter. Le chiffre « trois » était accroché autour de son cou. Le joueur de Quidditch recommença à fixer le sol avec la même expression que toujours.

A son tour, Cédric glissa la main dans le sac et en sortit un Suédois à museau court, aux couleurs gris-bleu. Il portait le chiffre « un » autour du cou.

Puisque les informations que lui avait donné Viktor étaient exactes, le jeune Portgas plongea la main dans le sac pour récupérer un Magyar à pointes qui portait le numéro « quatre ».

Lorsque Harry le regarda, le dragon miniature étendit ses ailes et lui montra ses crocs minuscules.

- /Crois-moi, petit dragon de merde, je vais te voler cet œuf, c'est un criminel qui te le dit,/ siffla le D. avec défi en montrant les dents au dragon.

Tout le monde le regarda avec perplexité, n'ayant pas compris un mot de ce qu'il disait, mais il leur adressa un sourire faussement innocent.

- Eh bien, nous y voilà ! dit Verpey. Vous avez chacun tiré au sort le dragon que vous devrez affronter et le chiffre que chacun porte autour du cou indique l'ordre dans lequel vous allez accomplir cette première tâche. Maintenant, il va falloir que je vous quitte car c'est moi qui fais le commentaire. Mr Diggory, vous êtes le premier. Lorsque vous entendrez un coup de sifflet, vous sortirez de la tente et vous entrerez dans l'enclos où vous attendra le dragon, d'accord ? Har… humhum Portgas ? Est-ce que je pourrais te voir un instant ?

- Non, lui dit clairement l'adolescent.

Un éclat d'inquiétude traversa le visage de Verpey.

- Ça ne sera pas long.

- Oui, mais non.

- Euh… bon d'accord.

Et il s'en alla.

Peu après, un coup de sifflet signala à Cédric qu'il était temps pour lui de partir.

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- « Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. »

Harry avait appris par cœur la Litanie de la Peur pour ce genre de situation. Parce que la répéter en boucle lui permettait de contrôler tout sentiment d'appréhension et ignorer la foule au dehors. Ignorer qu'il allait entrer dans l'arène pour le simple divertissement d'invités et de camarades de classe.

Il se croyait dans les jeux du cirque romain.

Cédric avait mis un quart d'heure, puis, ça avait été au tour de Fleur, qui elle, dura dix minutes.

Quand Krum s'en alla à son tour, Harry retira sa cravate et retroussa ses manches, se mettant à faire des pompes pour s'occuper l'esprit et le corps.

Il n'en fit peut-être pas beaucoup, mais il était chaud pour l'affrontement quand résonna le dernier coup de sifflet. Il se releva et quitta la tente, contrôlant un maximum sa respiration pour que la panique ne revienne pas lui rendre visite. Il passa devant un bosquet d'arbres, puis franchit une ouverture dans la palissade qui entourait ce qui devait être l'enclos des dragons.

Il se força à ignorer les visages qui le fixaient depuis les tribunes.

Le plus important, c'était la dragonne qui lui faisait face. Dragonne qui couvait des œufs, avec ses ailes à demi-fermées. Elle le fixait de ses yeux jaunes et féroces.

- /Un dragon noir avec plein de piquants. Mouais. On va s'amuser./

Il se força à ignorer la foule. Tout ça n'était qu'une épreuve pour se montrer digne de prendre la place de sa mère dans l'Underground. Il pouvait agir sous pression, et voler quelque chose à un dragon en serait la preuve. Ses yeux verts glissèrent vers le sol et l'éclat de l'œuf d'or, sa cible, se manifesta. Il retira ses chaussures et ses chaussettes, restant pied-nues dans l'herbe. C'était mieux comme ça, il n'avait pas pu mettre ses baskets.

Il leva sa baguette magique.

- Accio ! cria-t-il en songeant à la sphère gazeuse que devait garder Luna sur elle.

Il avait un plan B, mais il préférait ne pas y songer. Il avait beau commencer à avoir un bon Haki, il n'avait pas envie de le mettre au défi devant ce dragon.

Un sifflement derrière lui l'interpela et il se retourna juste à temps pour jeter un second sort sur la sphère de verre, l'envoyant voltiger à toute vitesse vers le museau de la dragonne.

Il ne chercha pas à voir s'il avait réussi, fonçant de toute sa vitesse vers le nid, se concentrant sur rien d'autre.

Danger.

Harry se jeta vers l'avant dans une roulade, laissant un jet de feu carboniser l'endroit où il s'était tenu auparavant. Il se releva aisément grâce à son élan et reprit sa course. Si la dragonne venait de l'attaquer, c'est que sa préparation n'avait servi à rien. Peu importe.

Ce n'était pas plus difficile que de valser entre les coups du Saule Cogneur !

Il pivota sur lui-même pour éviter un nouveau jet de flamme qui avait voulu lui couper la route, mais il eut moins de chance avec la queue. Il leva juste à temps le bras pour se protéger le visage en se jetant sur un côté et sentit un piquant lui érafler le bras jusqu'à l'épaule. Il roula sur lui-même pour éviter un coup de patte, se releva et reprit sa course. Il parvint à plier son bras blessé. Parfait, la blessure n'était pas trop profonde.

Sans se détourner de sa course vers le nid, il grogna un sort entre ses dents, la baguette à deux centimètres de la plaie et le sang cessa de couler. Elle était toujours ouverte, mais au moins, il ne risquait pas de perdre connaissance. Il sauta par-dessus une nouvelle attaque par lla queue et plongea sur le nid pour s'emparer de l'œuf d'or, juste entre les pattes de la dragonne. Là, personne ne pouvait le voir. Il sortit son couteau de chasse de son étui à la cheville et le planta de toutes ses forces dans l'un des orteils de la femelle qui se tortillait pour le trouver sans pour autant faire de mal à ses œufs.

Il n'y avait pas la moindre chance qu'il puisse faire très mal à la dragonne, surtout avec son niveau débutant en Busoshoku. Mais il parvint à lui infliger une douleur assez vive qui devait être équivalente à celle qu'on éprouve tous quand on se cogne le gros pouce à un angle de table.

La Magyar à Pointe dressa sa tête vers le ciel en crachant un jet de feu. Harry ne demanda pas son reste et prit ses jambes à son cou vers la sortie de l'enclos avant qu'elle ne retrouve ses esprits. Il se réceptionna dans un roulé-boulé de l'autre côté de la sortie après s'être jeté à terre pour échapper à un jet de feu qui manqua de lui roussir les cheveux.

Là, il se redressa en sueur, regardant la dragonne depuis l'entrée de l'enclos où il était assis. Il rangea son couteau sous son pantalon avant qu'on ne le remarque et se releva en serrant l'énorme œuf dans ses bras.

- /Désolé ma grosse, mais quand un voleur a vu quelque chose qui l'intéresse, il ne s'en détourne pas !/ s'excusa Harry en japonais.

Il se retourna en sentant quelqu'un lui tapoter son épaule valide et vit qu'il s'agissait de son oncle.

Le sourire du jeune fondit comme neige au soleil devant l'air livide du roux. Il accepta sans broncher la taloche qu'il lui administra.

- /Heureusement que ta mère n'a pas vu ça, ou il aurait fallu la séquestrer pour qu'elle n'intervienne pas ! Tu réalises la frousse que tu nous as infligé à tous ?!/

- Sumimasen, marmonna l'adolescent en baissant la tête.

-/C'était quoi cette sphère ?/

- Goutte du Mort-Vivant. Concentré.

- /Si tu m'en avais parlé, je t'aurais dit que ce n'était pas la bonne solution. Les voies respiratoires du dragon sont gorgées de feu, ton gaz n'allait rien lui faire./

Ah, ceci explique cela.

- Si vous avez fini, Newgate, je vais emmener monsieur Portgas voir l'infirmière, intervint McGonagall qui se tenait non loin de là. Il doit faire examiner son bras.

- Je l'y embarque. Ensuite, il devra descendre jusqu'à Pré-au-Lard, sinon, on aura une Portgas mère morte d'inquiétude sur les bras. Par ici, kabu, la tente des premiers secours est par-là.

Encore essoufflé, Harry suivit son oncle jusqu'à voir Madame Pomfresh, l'air inquiète, à l'entrée d'une deuxième tente.

- Des dragons ! s'exclama-t-elle, d'un ton dégoûté en entraînant Harry à l'intérieur.

Le garçon regarda son oncle, comme un appel à l'aide silencieux, mais le roux se contenta d'un sourire moqueur en faisant au revoir de la main. Le traître !

La tente avait été divisée en plusieurs espaces à l'aide de paravents de toile. Le D. distingua la silhouette de Cedric à travers l'un d'eux, mais il ne semblait pas gravement blessé. Au moins, il était assis, pas couché. Madame Pomfresh examina la longue balafre sans cesser de ronchonner.

- L'année dernière, les Détraqueurs, cette année des dragons, qu'est-ce qu'ils vont nous amener la prochaine fois ? Tu as beaucoup de chance... La blessure est assez profonde, mais pas trop grave... Il faut la désinfecter avant que je la soigne... Tu as eu le bon réflexe d'interrompre l'écoulement du sang, sinon, tu aurais vite tourné de l'œil.

Elle nettoya la coupure avec une compresse imbibée d'un liquide violet qui fumait et piquait la chair à vif, puis elle lui toucha le bras avec sa baguette magique et il sentit que sa blessure guérissait instantanément.

- Maintenant, reste tranquillement assis pendant une minute... Je t'ai dit de rester assis ! Ensuite, tu pourras aller voir ton score !

- Je m'en fiche du score, je veux juste aller rassurer ma mère, parce qu'elle est pire qu'une dragonne quand elle s'y met, répondit Harry.

- Tu ne devrais pas rire de ces choses-là... Même si j'admets que la comparaison est appropriée.

Elle sortit en hâte et rejoignit Cedric, juste à côté. Harry l'entendit demander :

- Comment te sens-tu, maintenant, Diggory ?

Rester assis, alors que sa mère se rongeait les ongles jusqu'à l'épaule ? Et puis quoi encore ?! Il y avait trop d'adrénaline en lui pour supporter l'idée de se tenir immobile. Il décida de partir en quête de ses chaussures dans un premier temps, mais, avant qu'il ait atteint l'entrée de la tente, deux personnes s'étaient précipitées à l'intérieur.

Neville et Drago.

- On n'a pas idée de vouloir faire un jeu du chat et de la souris avec un dragon ! Tu es tombé sur la tête, Portgas D. Harry ! gronda Neville en lui fourrant dans ses bras ses chaussures et ses chaussettes.

- J'ai vu quelque chose qui brille, mon côté voleur n'a pas pu s'en empêcher. Et j'ai stupidement et naïvement cru que ma ridicule sphère servirait à quelque chose.

Il donna l'œuf d'or à Drago le temps de se chausser.

- Comment tu te sens ? demanda le Serpentard.

- L'adrénaline me donne le tournis, mais ça va. Où sont les filles ?

- Dehors. Luna pleure comme une hystérique, Hermione essaye de la calmer. Elle a bravement regardé l'épreuve, mais…

Drago et Neville échangèrent un regard, avant de rire, pour la plus grande incompréhension du D. qui terminait de nouer les chaussures.

- Luna était prête à descendre elle-même dans l'enclos pour affronter à main nue le dragon, pointa Drago avec un sourire moqueur.

Et comme on pouvait s'y attendre, Harry prit une belle couleur tomate.

- Il est où le célèbre courage des Portgas quand il s'agit de dire que t'as le coup de foudre ? taquina Neville en enfonçant un doigt dans les côtes de son ami.

Le D. repoussa son camarade de maison et reprit son œuf pour sortir. Il ne fit pas dix mètres qu'il se retrouva avec une blondinette en larmes dans les bras. Luna venait littéralement de lui sauter dessus, s'accrochant à son cou de toutes ses forces, ses jambes enroulées autour de la taille du jeune Portgas pour ne pas tomber, faisant tomber l'œuf par terre. Harry la soutint dans ses bras, l'écoutant sangloter comme une folle sur son épaule, sentant facilement le cœur de la fille battre à la chamade dans sa poitrine maigrelette.

- Me… me… me fait plus peur comme ça… sanglota-t-elle en se cachant dans son cou.

Harry ferma les yeux, la tête appuyée contre celle de Luna pour essayer de la rassurer.

Il ignora Hermione tirer Neville et Drago avec elle pour les éloigner du duo.

Il n'y avait plus que Luna dont la présence était comme un baume apaisant et tranquillisant. Une présence douce et calme qu'il ne voulait pas laisser partir.

- Luna ? demanda doucement Harry.

La demoiselle se redressa, le visage meurtri par les larmes et des traces d'ongles, plantant ses yeux rouges d'irritation dans ceux émeraudes du garçon qui la portait. Harry rapprocha son front de celui de la demoiselle, la regardant dans les yeux.

- Reste avec moi. Onegai da.

Un sourire tremblant étira les lèvres de la demoiselle.

- Je reste avec toi.

Et ils échangèrent un chaste baiser.