Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui avec un nouveau chapitre de Fallout. Et comme ce n'est pas la première fois que je fais une fic sur les jeux vidéos, j'ai prit de la graine de mes erreurs passées et je vais faire mon maximum pour que tout le monde puisse être sur le même pied d'égalité. Si vous souhaitez que je revienne sur un point ou que j'en éclaircisse un autre, n'hésitez pas à vous manifestez.
Bien entendu, c'est une fanfic, donc, j'ai prit deux trois libertés avec l'histoire de base pour remanier tout ça à ma sauce, donc, j'espère que ça sera à votre goût.
Sachez aussi qu'avec ce chapitre, sauf exception, je vais commencer une routine. Un chapitre sera consacré à Ace, et un autre à Adara, et ce, en alternance, histoire de varié les plaisirs mais surtout, les pov.
Merci à ceux et celles qui ont lâché un follow/fav sur l'histoire et en avant les reviews !
Sebferga : un plaisir de te voir encore une fois au rendez-vous ! Tu es peut-être un lecteur discret, mais je sais que tu suis mes conneries depuis très longtemps et pour ça, je tiens à te dire un très grand merci.
Waulto : j'espère que le reste de l'histoire t'intéressera tout autant.
Yuwine : Oui, c'est un choc, mais elle n'est pas la seule qui aura une grosse claque dans la figure. Sans compter qu'Ace a trouvé une très bonne partenaire de voyage en l'avocate. Sur comment il est arrivé ici, on aura la réponse plus tard.
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Dans sa vie, Ace avait vu beaucoup de destruction. Des îles ravagées, des civilisations effacées d'un claquement de doigt. Que ce soit le siècle d'avant ou le jour précédent. Des ruines sans vie et des corps encore dégoulinant de sang. C'est peut-être pour ça que devant cette scène de ravage et de désolation qui s'étalait autour de lui, il n'eut aucune réelle réaction, contrairement à Adara qui tomba à genoux, sans force et avec la voix brisée. Après, elle lui avait dit qu'elle vivait dans le patelin à côté de l'abri souterrain, ce qui faisait que le quartier résidentiel en ruine qu'il voyait à quelques distances de là en contre-bas, c'était chez elle. Ses voisins étaient très certainement morts. Sa maison une ruine.
Il lui laissa du temps, se contentant d'observer les alentours immédiats.
Quelqu'un ou quelque chose les observait. Il en était certain.
Son regard tomba sur les corbeaux. Il n'aimait pas ces bestioles. Il était déjà un mauvais augure à lui tout seul, pas besoin de ramener la superstition derrière. Il se rapprocha d'un groupe de ces oiseaux qui étrangement ne prirent pas leur envol, se contentant de l'observer. Un comportement tout bonnement incongru de la part d'un oiseau.
Ils étaient là, le fixant depuis le haut d'une caravane délavée et rouillée qui avait dû servir à l'équipe de construction toutes ces années avant. Il s'arrêta devant et se saisit de la matraque que Adara lui avait refilé.
Sa victime ne comprit pas comment elle mourut mais les autres oiseaux ne demandèrent pas leur reste. Sur le haut de la petite caravane, il n'y avait à présent qu'un corps à moitié explosé par le lancer de l'arme du D. alors que le reste des corbeaux fuyaient par le ciel en croassant. Le pirate sauta agilement sur le haut de la structure, heureux que son logia annule totalement son poids, parce qu'il doutait de la solidité de ce qu'il avait à présent sous les pieds. Il se pencha simplement pour ramasser sa matraque et nota quelque chose dans les restes du corbeau. Quelque chose de brillant qui n'avait rien à voir avec des viscères. C'était assez petit pour pouvoir tenir dans le crâne de l'oiseau, mais clairement, ce n'était pas biologique. Avec précaution, entre deux doigts, le noiraud ramassa sa trouvaille et la fit rouler dans la paume de sa main. C'était long comme un ongle, avec un bout arrondit parsemé de micro diodes électroluminescentes rougeâtres avant de se finir à l'autre bout par des picots qui lui disaient que ça devait se brancher ou se planter quelque part, ou du moins, servir de connexion.
Il n'avait strictement aucune idée de ce que ça pouvait être, mais trouver ça dans le corps d'un oiseau, ça faisait sonner une alerte dans son crâne. Une alerte qui lui faisait penser à un appareil espion. Quoi de plus discret qu'un oiseau après tout ?
Ace referma son poing et regarda autour de lui. La sensation d'observation était toujours là, venant d'au-delà du grillage rouillé, parmi les arbres dont quelques-uns, certes d'apparence maladives, avaient l'air encore en vie malgré le temps et leurs voisins brisés et blanchis par le temps.
La musique du Pip-Boy d'Adara se termina et une voix masculine, pleine d'incertitude et d'hésitation en sortit :
« Ici Travis… enfin, si quelqu'un m'écoute…. Je pense qu'il doit me connaître… si on m'écoute… enfin… »
Au pas de course, Ace rejoignit Adara et la secoua pour la sortir de sa torpeur. Elle lui adressa un regard plein de rage, avant de froncer les sourcils quand il lui fit signe de se taire. Ses cervicales craquèrent avec la vitesse qu'elle eut en tournant la tête pour fixer l'objet à son avant-bras quand Travis reprit la parole.
« Comme toujours, pour tous ceux qui viennent de sortir de leur abri, ou qui viennent de colonies très lointaines… voici… voici un tips pour survivre dans le Commonwealth… Celui du jour est… enfin, tout le monde le connaît… mais ceux qui ont eu la chance de la rencontrer connaisse le Professeur et ses lubies… enfin… donc… voilà.»
Les deux survivants de l'abri étaient figés, pendu littéralement aux lèvres de la personne à l'autre bout de la radio.
« Trop de radiations peuvent être dangereux pour votre santé… enfin, tout le monde le sait… Mais dans certain cas, eh ben, eurg… ça… ça bouffe le cerveau ! »
Le présentateur radio eut un rire nerveux avant de reprendre avec une voix un poil aiguë à cause de la nervosité et de la peur.
« C'est marrant n'est-ce pas ? Hein ?! … donc… les gens qui ont le corps bouffis et qui se comportent bizarrement… c'est des goules et on en a plein dans le Commonwealth… d'où pourquoi tout voyageur doit rester loin de Jamaica Plain… les goules sauvages… elles sont pas du genre amicale… enfin, vous comprenez, n'est-ce pas ? »
La voix de Travis se brisa légèrement sur le dernier mot.
Sans éteindre la radio, Adara manipula le Pip-Boy et bientôt, sur l'écran noir et vert une carte apparut. Une carte qu'elle dézooma énormément pour montrer quelques zones qui devaient être des plans d'eau et enfin, ce qui ressemblait à un front de mer. Elle plaça son doigt sur le haut gauche de l'écran, une sorte de petit îlot encerclé par une rivière, puis pointa le sol. Ace comprit qu'elle lui montrait sur la carte où ils étaient pour ne pas couper le dialogue de la radio qui leur disait qu'un endroit appelé « Goodneighbor » était à éviter car c'était peuplé de goules, certes encore dotée d'un esprit humain, mais avec une tendance à tremper dans des affaires louches.
Le doigt d'Adara pointa ensuite un endroit très au sud-est de leur position, avant de souffler qu'il s'agissait de Jamaica Plain. Elle remonta ensuite un poil vers le nord-ouest, sans franchir ce qui devait être un fleuve et lui montra un point qui devait être Boston.
C'était bien beau tout ça, mais clairement, Ace ne savait toujours pas où ils étaient vraiment. Cela ne lui parlait pas, ça ne lui disait rien.
« …pour se prévenir des dangers des radiations… eh bien… Il… il est recommandé par nombre de médecins… eh bien, d'opter pour l'usage du Rad-X, qui, je vous le rappelle, eh bien… c'est un traitement préventif qui… qui augmente la résistance aux radiations… Il n'a pas d'effet secondaire connus, contrairement au Radaway qui… qui nettoie le corps des radiations… mais ça bousille le système immunitaire… et on sait toutes les saletés qui traînent dans le Commonwealth, alors… euh… je pense qu'on est d'accord… on est d'accord pour dire que c'est pas une bonne idée… »
Il eut un nouveau rire nerveux.
« C'était… c'était la leçon du jour…. Du Professeur Nico… Je… je vais remettre de la musique… avec… euh… Billie Holiday…»
Le micro se coupa et de la musique se remit à jouer.
- Easy Living, je connais cette musique… souffla Adara avec une certaine nostalgie dans la voix.
- Oi.
La blanchette le regarda.
- D'une part, on est pas tout seuls dehors, et d'autre part, on doit retrouver ton gosse, d'accord ? Ce type, il vient de nous sauver certainement la vie avec les infos qu'il nous a fourni et grandement aider nos recherches. Donc, garde la tête froide, t'as encore du boulot.
Adara carra les épaules et se releva, clairement déterminé.
C'était donc ça une mère ?
- Vu que clairement, le monde a décidé de devenir fou, il faut qu'on s'équipe. J'avais du rad-x dans mon armoire à pharmacie. Nate en avait droit à des caisses entières tous les ans, il doit m'en rester.
Elle se releva et s'épousseta légèrement les genoux.
- Beaucoup d'armes expérimentales durant la guerre pouvaient causer des radiations, alors, comme il était sur le front, il fallait bien que le haut commandement prenne des précautions à ce sujet.
Ace ne pouvait pas nier la logique. On a rarement envie de s'engager dans l'armée si on n'a pas l'assurance d'être protéger d'un mal qui avait l'air d'être extrêmement vicieux et terrible. Il n'y connaissait pas grand-chose à tout ça, mais il lui suffisait de voir les squelettes ça et là autour de l'entrée de l'abri pour comprendre que ce n'était pas quelque chose avec quoi on pouvait rire. La question était : comment ça réagirait avec son logia. Cela pouvait le laisser indifférent tout comme faire de lui une arme de destruction massive involontaire.
Il ne pouvait cependant pas chasser l'étrange sentiment que cette leçon radiodiffusée lui procurait. Ils venaient tout juste de mettre un pied hors de l'abri que quelqu'un, dehors, leur offrait une leçon de survie. Est-ce que c'était lié à l'observateur qu'il percevait sans pouvoir le localiser ?
Il n'eut pas l'occasion de s'attarder plus qu'Adara descendait déjà par un chemin de terre bordé d'herbe brûlée éparse.
Pour s'arrêter devant le portail grillagé tordu et rouillé qui permettait certainement d'accéder au site à l'origine. La raison de son arrêt était compréhensible. On avait pas mal de squelettes amassés sur la voie. Les os avaient jauni avec les éléments et le temps, mais certains avaient encore leurs vêtements sur le dos.
Juste en les voyant, Ace pouvait sentir la panique et la peur courir dans ses veines. De la colère aussi, mais ce n'était pas ses sentiments. C'étaient les émotions de ceux qui avaient péri ici, si proches et pourtant si loins de leur salvation. Comme si ce qu'ils avaient ressenti durant leurs derniers instants s'était incrusté dans le sol et continuait à se diffuser ainsi pour l'éternité.
- C'étaient mes voisins, dit doucement Adara en croisant les bras pour cacher son mal être. Quand Nate, Shaun et moi sommes arrivés à l'entrée, il y avait foule. Mais la sécurité leur a refusé l'accès. Ils n'étaient pas sur la liste. Quand Nate a demandé ce qu'il adviendrait d'eux, on nous a dit qu'on faisait déjà le maximum.
Elle eut un reniflement narquois et regarda Ace quand il eut lui-même cette réaction au récit.
Quelque chose lui disait qu'ils allaient bien s'entendre.
La femme enjamba avec précaution les cadavres pour reprendre le chemin sinueux pour rejoindre son chez elle.
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Ace leva la tête vers ce qui semblait être un gigantesque panneau publicitaire de métal pour l'abri dont ils venaient de sortir. Certes, la publicité clairement mensongère méritait d'être relevée, mais ce n'était pas ça qui l'intéressait. Certaines des plaques étaient tordues et d'autres étaient tombés. Ce qui restait de visible arborait une peinture écaillée et délavée.
Il rapporta son attention sur la masse de dreads d'un blanc éclatant qui s'éloignait toujours plus bas sur le chemin et accéléra pour la rattraper, ses pieds nus ne produisant aucun son dans la descente.
Il n'y avait d'ailleurs aucun son. Même pas un souffle de vent pour briser l'atmosphère lourde de ces lieux. Ce qui disait vraiment que le monde n'était pas mort, c'était la radio qui diffusait de la musique qui avait l'air hors du temps.
Son regard tomba sur un buisson en fleurs. On aurait dit d'étranges pommes de pin de tissus d'un mauve bleuté. C'était la seule chose vraiment colorée sur cette terre d'un jaune pâle avec cette végétation morte.
Ils traversèrent un ponton de bois qui avait miraculeusement résisté à tout ce qu'il s'était passé et qui passait au-dessus du lit d'une rivière qui avait clairement perdu en taille. Ace doutait que l'eau puisse dépasser ses chevilles.
Quand il releva les yeux de l'eau, c'est pour voir qu'Adara s'était à nouveau arrêtée.
Ils étaient à quelques dizaines de mètres des premières maisons. Et les mots désolation et délabrement étaient bien faible pour parler de ces carcasses sans vie. Le toit n'était qu'une ossature rouillée et des morceaux de murs s'étaient effondrés, laissant suggérer que c'était des carreaux de métal et de plastique plutôt que du béton ou des briques.
A pas lent, comme s'ils s'aventuraient dans un cimetière, le duo remonta le chemin pour rejoindre la route bétonnée clairement abîmée et qui commençaient à se faire bouffer par la végétation. Certaines maisons s'étaient littéralement effondrées, ne laissant que des tas de gravats derrière. Les jolies petites barrières de piquets qui délimitaient les terrains étaient plus souvent par terre qu'encore debout, et clairement, leur peinture n'était plus de la première jeunesse.
Tout autour criait « bon chic bon genre » pour Ace si on excluait que c'était désert et sans vie.
- Éteint la radio. J'ai entendu un truc.
Adara s'exécuta.
Le silence brutal était presque malaisant, mais il permit de percevoir des sons plutôt particuliers. Un vrombissement, d'abord, avec par-dessus, le son de ciseaux taillant de la végétation.
Qu'est-ce que ça pouvait être ?
Il ignora les étranges formes rouillées qui parsemaient la route et certaines maisons (il ne voulait pas paraître stupide devant sa comparse en lui demandant ce qu'était ces choses) et se rapprocha de la zone d'où venait le bruit.
- Ça vient de chez moi, souffla tout bas la blanchette.
Sa main droite encore occupée par son étrange trouvaille dans l'oiseau, Ace prépara la matraque dans sa gauche, prêt à les défendre. Entre les cafards qui avaient clairement subi une expérience de gigantification de Vegapunk et ces goules dont parlaient la radio, qui pouvait dire le genre de menaces qu'ils pouvaient encore rencontrer.
Il ne prêta pas grande attention à une lointaine radio qui jouait quelques accords qui ressemblaient à de la guitare et du piano, et qu'à présent que celle du Pip-boy était éteinte, il percevait. Non, il s'inquiétait plus pour ce bruit de sécateur et de vrombissement.
C'est un peu plus loin que la réponse lui vint. Devant la seule maison encore en état des environs. Enfin, en état, c'était vite dit, il manquait un ou deux morceaux de mur et le toit avait un trou, sans parler du gazon mort et de la rouille, mais clairement, elle s'en sortait bien mieux que ses voisines. Et la réponse venait d'un robot qui était en train de tailler une haie.
C'était un robot sphérique, flottant à certainement un mètre du sol avec un petit propulseur à flamme juste sous la sphère. Juste entre le propulseur le « corps » de la machine, il y avait trois bras mécaniques avec des embouts modulables leur permettant très certainement d'utiliser n'importe quel objet. En haut de la sphère, on avait trois autres bras, plus courts cette fois, sur lesquels des caméras sphériques avec iris de métal étaient relié, servant très certainement d'yeux à la machine. Une machine qui devait avoir fait son temps si on en jugeait son métal un poil rouillé même si clairement, le robot avait dû s'administrer lui-même le minimum d'entretien si quelqu'un ne l'avait pas fait pour lui.
Adara se figea en le voyant avec une respiration de surprise, les mains sur la bouche sous l'émotion. Le bruit alerta la machine qui fit pivoter son corps vers eux pour que ses yeux leur fassent face.
Et même si la voix avec quelque chose d'artificiel, Ace aurait mis sa main à couper que ce truc était un majordome ou quelque chose comme ça. Parce que la voix masculine qui leur parla avait tout du stéréotype.
- Par ma barbe ! s'exclama la machine.
Et pour la première fois de sa vie, Ace entendit une machine avec des émotions.
- C'est… c'est vous ! C'est vraiment vous !
Si ce robot avait pu pleurer, il aurait fondu en larme. En tout cas, il tremblait dangereusement, au point que le D. se disait qu'il allait leur exploser à la figure si ça continuait.
- Codsworth… oh mon dieu… mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Qu'est-il arrivé…. au monde ?
- Le monde, madame ? Oh, vous savez, outre que nos géraniums sont toujours l'envie de tout Sanctuary Hills, j'ai bien peur que les choses aient été assez monotones par ici.
L'émotion qui avait fait trembler le robot avait disparu, reprenant un ton neutre un poil jovial comme s'il se contentait de commenter la météo.
- Les choses vont devenir tellement plus excitante maintenant que vous êtes de retour avec monsieur… et d'ailleurs… où est donc votre moitié ? Et j'ignorais que nous avions un invité.
- Potogasu Di Eisu, yoroshiku oneigaishimasu, salua Ace en s'inclinant poliment.
- Oh ! Un client étranger pour votre cabinet, madame ?
- Portgas et moi sommes les seuls survivants de l'abri… souffla Adara en essayant de rester de glace. Ces…. Ces salauds…. Ils… ils ont tué Nate.
- Madame ! Ces choses que vous dîtes… ces terribles choses… Je… Je pense… que vous avez besoin d'une distraction.
Ace manqua de se casser la gueule devant la réponse incongrue de la machine. On lui disait que quelqu'un était mort et il parlait de distraction ?
- Oui ! Une distraction pour apaiser cette terrible ambiance ! Cela fait si longtemps que nous n'avons pas eu de vraies activités familiales ! Une partie de Dames, peut-être ? Ou de Charades ! Le jeune Shaun adore tellement ce jeu !
Adara, qui regardait jusqu'à présent son robot comme s'il était une créature extra-terrestre, se raidit à la mention de son enfant. Quant à lui, Codsworth flotta légèrement sur le côté, comme pour regarder derrière le duo, avant de revenir vers eux.
- Le jeune monsieur est-il avec vous ?
- Codsworth, écoute-moi bien, insista très sérieusement Adara. As-tu vu Shaun ? Des gens sont venus dans l'abri, avec des arme et d'étranges accoutrements… tu les as peut-être vu, ils étaient deux au moins !
- Je pense que vous avez dû voir le garçon de Mrs Rosa courir partout dans son costume d'Halloween une semaine à l'avance. Je vous jure, l'audace de cette femme de laisser son enfant ainsi, sans surveillance !
Ace et Adara se regardèrent. Le robot faisait exprès à ce stade d'éviter le sujet ou sa programmation avait-elle souffert ?
- Quant à Shaun, je me rappelle que c'était monsieur qui l'avait la dernière fois, l'avez-vous oublié ? continua le robot.
Il leva un de ses appendices comme s'il avait une idée.
- Ils sont peut-être partis chez les Parkers pour que les enfants puissent jouer ! Je suis certain qu'ils rentreront bientôt.
Adara cligna des yeux, se retourna pour regarder une maison démolie à quelques pâtés de maisons de là, avant de revenir vers le robot, son expression disant qu'à ce stade, elle pensait sérieusement qu'il le faisait exprès.
- Codsworth… Shaun a été enlevé, dit avec acidité la blanchette.
- Vanles-san, on va le retrouver, tu as ma parole, alors, garde ton sang-froid, essaya d'apaiser Ace.
- C'est pire que ce que je craignais, dit avec inquiétude le robot.
Enfin il réalisait que les choses ne tournaient pas rond par ici.
- Hmmmhmmm… j'ai bien peur que vous souffriez d'une… paranoïa à cause de la faim.
Ace se recassa la pipe. A ce stade, c'était un gag ou il était devant le robot le plus con/obtus de tous les univers existants.
- C'est ce qui arrive quand on ne mange pas correctement pendant deux cent ans, j'ai bien peur, continua la machine.
- Deux cent ans ? répéta avec effarement l'avocate. Mais…
- J'étais pas si loin que ça dans mon estimation, nota Ace.
Cela faisait tout de même une claque de réaliser à quel point le temps avait passé depuis ses derniers souvenirs.
- Un petit peu plus de deux cent dix ans, madame, confirma le robot. Environ, si on prend en compte la rotation de la Terre…
Rotation de la Terre ? De quoi parlait-il ? Ace commençait vraiment à se sentir perdu.
- … et quelques dérèglements de ma vieille horloge interne, continua la machine avec un bref rire mécanique. Cela signifie donc que vous avez deux siècles de retard pour le dîner !
Et il eut un nouveau rire, avant de leur proposer de leur préparer quelque chose à manger. L'idée de manger réveilla le monstre endormis dans l'estomac d'Ace qui eut une grimace.
- J'ai un métabolisme très rapide qui fait que j'ai tout le temps faim. Vous occupez pas de mon estomac.
- J'ai bien peur que l'ignorer soit difficile, on doit l'avoir entendu jusqu'à Cuba ! rit le robot.
Où était donc Cuba ? C'était un endroit dont il n'avait jamais entendu parler. Certes, il ne pouvait pas prétendre qu'il connaissait le monde dans son ensemble, mais son mec était un navigateur avec des ailes, alors des cartes, il en avait faites. Et beaucoup d'entre elles, Ace les avait vu et consultées sans jamais se rendre sur place.
- Codsworth… je commence à me faire vraiment du souci pour toi… pointa avec précaution la blanchette. Tu te comportes très étrangement. Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Je… je…
Et la façade imperturbable du robot s'effondra et il se mit à sangloter :
- Oh madame ! C'était si horrible ! Deux siècles sans personnes à qui parler ! Personne à servir ! J'ai passé dix ans à essayer de garder le parquet ciré, mais rien ne peut sortir les retombées nucléaires du vieux bois ! Rien du tout ! Et ne parlons pas de l'inutilité de faire la poussière d'une maison qui tient à peine debout ! Et la voiture ! La voiture ! Comment est-ce que l'on fait briller de la rouille !
Adara s'avança et prit le robot dans ses bras, fermant les yeux. Codsworth continua de sangloter, enlaçant la femme avec ses appendices. Le D. s'éloigna pour leur laisser un peu de temps ensemble. Ils en avaient besoin. Et ça lui permettait à lui aussi d'essayer de faire sens de ce qu'il se passait. Il se souvenait du visage de Garp avant que l'on ne referme la capsule et qu'on le congèle. Les mots lui échappaient encore un peu, mais il était certain qu'il était question de Pacifista ou quelque chose comme ça. Mais c'était encore si trouble dans sa mémoire. Il y avait des choses qu'il n'arrivait pas à bien saisir encore. Notamment ce monde si étrange, si différent de celui qu'il avait connu. Il regarda ses mains. Il ne se souvenait pas avec eut une teinte de peau aussi sombre. Certes, à vivre sur un navire, surtout torse-nu, il avait un joli bronzage, mais ça, c'était différent.
- Ça va aller. Je suis rentrée, finit par dire Adara dans le dos d'Ace qui s'était aventurée vers la ruine qui avait, apparemment, appartenu aux Parkers.
Le D. se retourna vers le duo qui se séparait. Codsworth prit un peu de temps, comme pour retrouver sa contenance. La programmation de cette machine laissait Ace inconfortable. C'était si… humain.
- Sais-tu quelque chose ? demanda doucement Adara.
- J'ai bien peur que non, madame. Les bombes sont venues, et vous êtes tous partis dans une telle précipitation. Je me souviens encore de votre insistance à ce que je vous suive. Vous savez, madame, j'ai bien cru que vous et votre famille aviez… péri.
Il s'interrompit et retourna dans la maison, avant de revenir rapidement avec un petit objet fin et vaguement carré orange et blanc qu'il présenta entre une de ses pinces à la blanchette.
- J'ai trouvé cette holobande. Je pense que monsieur voulez vous en faire la surprise… mais avec tout ce qu'il s'est passé…
Avec hésitation, l'avocate s'en saisi et le tourna entre ses doigts. Il y avait un papier vieilli scotché dessus avec marqué « Hi Honey ! ».
- Sais-tu ce qu'il y a dessus ? demanda-t-elle doucement avec une voix étrangement dépourvue d'émotion.
- Je crains qu'il s'agisse d'un message privé, et mes protocoles d'étiquettes ne me permettraient pas de le jouer sans votre accord.
Ace commençait sérieusement à avoir la migraine.
- Et de toute façon, je ne suis pas équipé d'un lecteur d'holobande, et le vôtre, j'ai bien peur, n'a pas survécu, continua le robot.
- J'ai trouvé un Pip-Boy, je devrais pouvoir le lire dessus… plus tard.
Et l'objet disparu dans la sacoche qu'elle avait à l'épaule.
- J'espère que cela vous permettra de vous rappeler de jours plus heureux, madame.
- …Merci, Codsworth.
- A votre service, madame.
Et il renifla bruyamment.
Comment un robot pouvait-il renifler ?
- Bon ! s'encouragea la machine. Je me suis assez apitoyé sur moi-même ! Nous devrions peut-être chercher le voisinage ensemble ? Cela fera une agréable visite à votre invité et je suis certain que nous trouverons monsieur et le jeune Shaun.
A présent, Ace comprenait que le robot avait été tellement seul qu'il était totalement dans le déni. La chute serait terrible.
- Allons-y, souffla la femme.
Elle aussi devait l'avoir compris, et elle se contentait de le suivre pour l'encourager ou simplement essayer de l'aider à venir au terme avec la nouvelle. Parce que clairement, la programmation si humaine du robot avait tendance à faire hésiter sur comment s'adresser à celui-ci, se comporter avec lui. Était-il un simple objet ou une créature pensante au même titre que l'être humain ?
- C'est une fierté de servir, madame !
Et il flotta plus loin en humant pour lui-même. Adara et Ace suivirent à leur rythme.
- Nate et moi nous nous étions plus d'une fois disputés au sujet de la programmation de Codsworth, avoua la blanchette. General Atomics programme des blocages dans leurs créations pour les empêcher de développer un libre arbitre tout en leur donnant une Intelligence Artificielle quasiment humaine. Il existe un moyen de contourner ces procédures voir même de les faire sauter. Pas très légales, certes, mais j'étais prête à passer le pas, parce que Codsworth, même s'il était arrivé récemment, était un véritable membre de la famille… et ça ressemblait tellement à de l'esclavage. Tu es métissé, donc, tu dois savoir clairement la longue histoire que l'humanité a eu avec cette abomination,
- Et Nate-san n'était pas d'accord ? devina Ace.
Il n'était pas métissé à la base, comme elle disait, mais il avait fait sauter assez de sales de ventes et géré bien trop souvent les PTSD de ses camarades (notamment celles de Marco) pour en connaître les ravages et détester les trafics d'êtres pensants d'autant plus.
- Il disait qu'il y aurait un risque que Codsworth devienne un danger pour notre enfant et que cela pourrait nous coûter nos positions respectives si cela venait à se répandre. Mais quand je vois à quel point il a souffert, je regrette de ne pas avoir franchi le pas. On a peut-être passé deux siècles cryogénisés, mais lui, c'est deux siècles de solitude. Et je m'en veux tellement.
Ace lui serra brièvement le bras pour lui dire qu'il partageait son sentiment. Il commençait à bien l'aimer cette femme.
- Peekaboo ! s'exclama brutalement Codsworth en entrant dans la maison à gauche de celle de l'avocate.
Et sous la scie rotative que le robot sorti du néant, Ace découvrit qu'il n'y avait pas que les cafards qui avaient fait une poussée de croissance. Les mouches aussi, semblerait-il, ce qui les rendaient encore plus moches et écœurantes. Mais ce n'était pas grand-chose face à la lame de Codsworth. Les trois énormes mouches finirent à terre et le robot tourna lentement sur lui-même. Il s'aventure dans le couloir menant aux chambres, laissant le duo humain sur le perron, avant de revenir.
- Il n'y a rien ici outre quelques mouches.
Il s'interrompit, et les iris de ses yeux se fermèrent partiellement, presque comme s'il les plissait.
- Attendez, mes radars perçoivent du mouvement dans une autre maison. Suivez-moi.
Le duo s'écarta et Codsworth flotta avec enthousiasme hors de la maison, continuant sur la route jusqu'à un cul de sac avec quelques maisons autour de la voie qui faisait le tour d'un grand arbre central. Cette fois, c'est dans une maison à droite qu'il entra, mais encore une fois, ce ne fut que des mouches géantes qui l'accueillirent. La menace écartée, il fouilla la maison avant de revenir à l'extérieur vers le duo.
- Madame Adara… votre famille n'est pas là non plus… ils sont… ils sont vraiment… n'est-ce pas ?
Dire le mot semblait être trop pour Codsworth, mais la signification était claire. Il comprenait enfin. Il l'acceptait. Même si c'était difficile, il faisait avec. Et ça se sentait dans sa voix. On entendait les larmes qu'il ne pouvait verser. Comment pouvait-on donner des émotions à une création et la priver de libre arbitre, c'était inimaginable pour Ace.
- Merci d'avoir essayé, souffla la femme.
Cela n'avait servi à rien, mais elle l'avait laissé faire, parce qu'il en avait besoin.
- Vous ne pouvez pas abandonner comme ça, madame ! gronda le robot en reprenant sa contenance. Vous devriez vous rendre en ville. Comme Concord, par exemple. Je dois néanmoins vous mettre en garde, ses habitants ne sont pas aussi… bien élevé que je le suis. La dernière fois que je suis allé y jeter un œil, après tout, en deux cent ans, il faut bien que je rachète du matériel d'entretien, eh bien… ils ont tout de même essayé de me frapper avec des bâtons quelques fois avant que je ne parvienne à fuir. Mais je crois qu'il me reste quelques impacts de balles.
- J'aime déjà ces gars ! commentèrent sarcastiquement le duo.
Ils se regardèrent d'un air surpris. Ils ne s'attendaient certainement pas à ça.
- Je suis heureux de voir que vous ayez trouvé un ami qui comprenne enfin votre amour du sarcasme, madame, nota le robot. J'espère néanmoins que vous y trouvez des gens avec assez de bonté pour vous aider à retrouver le jeune Shaun.
- Dans tous les cas, s'ils ont été hostiles envers toi, je préfère que tu restes ici, qu'ils ne t'attaquent pas à cause de nous. Ou du moins, si tu ne veux pas rester à m'attendre, que tu évites les gens armés. Le temps ne t'a pas fait de cadeau, cela serait triste que les idiots dehors en rajoutent.
- Ne vous en faites pas, madame. Je surveillerai la maison jusqu'à votre retour, assura Codsworth. Et si j'apprends quelque chose, je vous le ferai savoir.
Et il se mit à flotter de nouveau vers la résidence de l'avocate.
- Puis-je poser une question stupide ? demanda Ace qui n'en pouvait plus.
Il avait besoin d'un pied dans la familiarité. Et certes, même si des insectes géants pouvaient être le truc le plus banal trouvable dans le Shin Sekai, ça ne l'aidait pas plus à se localiser.
- Dis-nous, encouragea Adara.
- Quel est l'océan le plus proche ? Parce que je suis resté très longtemps dans ce caisson et je suis assez… perdu.
- Il s'agit de l'océan Nord Atlantique, mon cher monsieur ! répondit avec enthousiasme Codsworth alors qu'ils arrivaient en vue du jardin moribond qu'il entretenait précédemment.
Cela n'aidait pas du tout Ace. Pas le moins du monde, vraiment, pour le coup, il devait poser une autre question, mais cette fois, il craignait d'être prit pour fou.
- Eto… il est où par rapport à la Red Line ?
Codsworth s'arrêta et pivota brutalement vers lui, ses iris métalliques tellement resserrées qu'elles ne laissaient que des points noirs au milieu de l'orbite.
- La Red Line ? répéta Adara avec perplexité. Je suis désolée, mais j'ai bien peur de ne pas avoir la moindre idée de quoi tu parles, Portgas.
- Je vois.
C'était bien ce qu'il craignait. Il avait dormi plus de sept siècles et demi. Le monde avait tellement changé que les points de repère géographiques connus du dernier des glandus avaient soit changé de nom, soit disparu. Dans d'autre circonstances, il aurait bien dit que faire disparaître une structure rocheuse de la taille de la Red Line était impossible, mais ramener les morts à la vie revenait au même, et pourtant, il était là.
- Ton offre pour les vêtements tient-elle ? se renseigna le D. pour changer de sujet.
- Vas-y sers-toi, il n'en aura plus besoin, assura-t-elle.
Alors, le pirate entra dans la demeure avec certains meubles démontés et mit de côté à cause de leur état de délabrement, très certainement. Il nota une bande dessinée sur le comptoir de la cuisine/salon et y jeta un œil par curiosité. Grognak le Barbare et la jungle des bébés chauve-souris. Meh, pas la lecture la plus intéressante du siècle. Il s'en détourna et pénétra dans le couloir à sa gauche menant aux pièces.
- Si je peux me permettre madame.
Codsworth parlait bas, mais le délabrement de la maison permettait à Ace d'entendre parfaitement.
- Il partage le même discours que ces fous de complotistes de Mass Fusion Theory.
- Et ? demanda avec interrogation Adara.
- Ils sont connus pour leur comportement erratique et leurs méthodes violentes. Prenez garde.
- Peut-être, Codsworth mais regarde le monde. Qu'on soit Platiste, adepte de Cthulhu ou de Scientologie, ça revient au même. Le monde est mort. Et il m'a promis d'aider à retrouver Shaun. Alors, honnêtement, je n'accorde pas grandes importances à ce genre de détails.
- Comme vous voudrez madame.
Ace trouva la chambre parentale avec un ou deux murs partiellement endommagés. Alors qu'il ouvrit la placard (qui lui résista très légèrement à cause de la rouille), son esprit réfléchissait à ce qu'avait dit le robot. Il ignorait qui étaient ces adeptes de la « Mass Fusion Theory », ce qu'il avait saisi par contre, c'est que juste le mot « Red Line » avait suffi à le relier à eux. Était-il possible qu'il s'agisse des personnes se souvenant de comment était le monde à son époque.
Alors qu'il posait sur la commode branlante de la chambre l'étrange objet qu'il avait trouvé dans le corbeau, il nota un globe géographique vieux et délabré. Avec des mains tremblantes, il s'en saisit.
Il ne reconnaissait rien dessus. Et pourtant, c'était là où il était, puisqu'il lut parfaitement sur un des océans les mots « Océan Nord Atlantique ».
Avait-il changé de monde ?
Mais comment ?! Pourquoi ?!
Il reposa en tremblant le globe et se laissa aller contre un mur, manquant de perdre l'équilibre.
- Portgas ? Tout va bien ? appela Adara en élevant la voix depuis l'extérieur.
- Ouais… je… je crois que j'ai passé beaucoup de temps dans ce caisson… juste… un instant... j'ai besoin d'un instant…
Il porta deux mains tremblantes à ses yeux. Il avait déjà capté en apprenant la date d'entrée de Vanles dans l'abri qu'il avait déjà perdu tout ceux qu'il connaissait, tout ce qui lui était cher, mais là, réaliser que tous ses repères n'étaient plus qu'un lointain souvenir, qu'il n'avait plus rien.
Il laissa s'échapper un souffle tremblant.
Ses mains retombèrent le long de son corps en deux poings serrés. Tellement serrés qu'ils se noircirent sous le Haki. Le désespoir fit place à la détermination. Il ne pouvait se permettre de craquer. Un enfant était là, dehors, en danger. Il se devait d'aider cette femme à le retrouver. Il se le devait, c'était la seule chose de correcte qu'il avait pour garder les pieds sur terre. Les enfants étaient l'avenir, il ne pouvait pas se permettre de craquer maintenant. Il ne vaudrait pas mieux que son père s'il restait là à s'apitoyer sur son sort. Il pourrait se flinguer plus tard, quand le gamin serait en sécurité.
Il se décolla du mur et se dirigea vers l'armoire pour se changer. Il trouva même des sous-vêtements qui avait résisté au temps. Tout en bas, il y avait un sac clairement de facture militaire. Il le mit à son épaule et attrapa un autre treillis sous le bras. Il glissa dans l'une des poches de sa nouvelle tenue l'étrange découverte de métal qu'il avait laissé de côté pour se changer, ramassa sa tenue précédente et ressortit pour trouver Adara discutant avec Codsworth. De ce qu'il entendait, elle essayait de donner un maximum de directives au robot pour lui donner autant de liberté en dépit de sa programmation lui empêchant d'en développer un.
- Tu devrais te changer, recommanda Ace en tendant le treillis à la femme. Ok, la combi à l'air confortable, mais vu à quoi ressemble le coin, je peux dire que ça sera pas pratique pour le reste du voyage. Je vais fouiller le voisinage pour trouver des trucs utiles.
- Codsworth, sais-tu ce qu'il est advenu des réserves de Rad-X de Nate ? se renseigna Adara.
- Malheureusement, madame, monsieur a revendu la totalité à monsieur Hawthorne.
Le ton du robot disait qu'il avait une très mauvaise opinion de l'homme. Et vu la rage qui apparut dans le regard de la femme, cette découverte ne lui plaisait pas le moins du monde.
- Dealer ? devina Ace.
- Je n'ai jamais pu convaincre un officier de Boston d'ouvrir une enquête à son sujet. J'attendais la fin de l'affaire d'Eddie Winter pour me rapprocher de Nicolas Valentine, mais vu comme ça s'est conclu, j'ai renoncé. Le pauvre homme a perdu sa fiancée dans ce combat contre le crime.
- Compréhensible.
- La question est… vu la réserve, sauf si Nate l'a vendu à très bas prix, cela aurait dû rapporter une belle somme. Et on même si on avait une bonne vie, on n'était pas si riche que ça. Pas suffisamment pour que la banque nous accorde un prêt pour la construction de notre propre abri sous la maison.
- J'ignore combien cela lui a rapporté, madame, navré, s'excusa Codsworth.
Adara eut un tsk d'agacement mais ne fit pas plus de commentaire. Quelque chose disait à Ace qu'elle avait un soupçon, mais il ne poussa pas.
- Outre des armes pour calmer les têtes brûlées qui pourraient nous chercher des noises à Concord, je dois chercher un truc en particulier ? se renseigna le D. Non parce que j'ai pas passé deux cent ans dans le caisson, malheureusement, donc, y'a pas mal de choses qui m'échappent.
Adara ouvrit la sacoche à son épaule et en sortit une étrange seringue tellement épaisse qu'elle arrivait à peine à refermer sa main autour.
- Stimpak. Cela peut soigner les blessures les plus graves, voir même faire repousser des membres. A consommer avec modération.
- Comme tout médicament. Avec le bon dosage, tout devient une drogue et dans cette merde, développer une dépendance est la dernière chose dont on a besoin. Je te laisse te changer, je vais réunir du matos.
Et il s'éloigna avec détermination.
Il accomplirait cette quête, il aviserait ensuite. La vie d'un enfant était dans la balance, après tout.
