Alors, ce chapitre a été écrit dans la période du départ en retraite de MatPat. Si vous avez l'impression qu'il manque un bout, c'est normal, il est question d'un omake que j'ai fait pour cette occasion. La lecture en est plus que facultative. Donc, à sa publication, vous pourez le sauter sans que cela ne change quoique ce soit à la compréhension de l'histoire.

Pour le reste, je pense qu'on peut dire qu'on a l'explication définitive sur ce qui est arrivé au monde de One Piece.

Yuwine : Adara va en recevoir d'autres claques, crois-le. Pourquoi tu crois qu'elle va aider à l'assassinat de Marco ? Sur un autre sujet, je pensais que l'arbre/plante était quelque chose de logique en regardant le fruit de Robin et en imaginant ce que les mutations radioactives auraient pu faire avec.

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L'annonce avait jeté un gros froid sur la salle. Adara avait semblé à deux doigts de briser les os de Robin après ce qu'on lui avait annoncé. Elle s'était excusée en disant qu'elle avait besoin de s'isoler avant de disparaître dans les couloirs de la bibliothèque.

C'était un geste absolument compréhensible et Ace était plus que prêt à lui laisser l'espace nécessaire. Vraiment. Il l'avait vu par une fenêtre s'asseoir au pied d'un des mandariniers après avoir dit à Codsworth d'aller voir ailleurs si elle y était. Lui aussi devait avoir mal pris la nouvelle, mais aller savoir si sa programmation lui permettait ne serait-ce que de l'exprimer réellement.

Ace se laissa aller vers l'avant sur le bureau d'écolier auquel il était assis pendant qu'un homme qui devait avoir autour de la quarantaine placardait avec excitation des croquis sur le tableau autour d'une carte du monde. Une carte bien différente de celle incomplète qu'il avait connue.

- C'est un choc, n'est-ce pas ? souffla Nami assise à la table d'à côté.

D'autres personnes, tous des adultes responsables du partage du savoir dans leur colonie/communauté, étaient assis devant eux, avec de quoi prendre des notes, attendant avec une certaine impatience le cours qui devait commencer. Il y avait d'ailleurs Amelia dans le groupe, ce qui était étonnant.

- Assez, accorda le noiraud.

- Mon rêve, avant qu'Arlong ne mette son nez dans ma vie, c'était de faire la carte du monde entier. Pouvoir le cartographier dans son ensemble, lui raconta la rousse avec un regard lointain. Après chaque aventure, ton frère venait me voir, dans un instant calme, et me demander si j'avais eu le temps nécessaire pour mémoriser l'île afin d'en faire la carte ou s'il était nécessaire de faire demi-tour. Parce que c'était mon rêve et qu'il était important à ses yeux.

- Mon frère a achevé de me rendre fou, parce que clairement, j'avais déjà un bon grain en le rencontrant, mais il avait ce don de rendre les gens autour importants. De les mettre en valeur, eux et leurs rêves. Cette flamme, ce soleil intérieur…

- Soleil intérieur, oui, en effet ! pouffa la rousse.

- Qu'est-ce que j'ai dit ?

La femme lui adressa un regard le traitant de débile. Quelque chose lui échappait clairement.

- Quelque chose que je devrais savoir ? C'est une allusion ? Je… je suis quelque peu perplexe.

Là, la navigatrice se redressa en fronçant les sourcils.

- Tu ne savais pas ?

- Savoir quoi ?

- Portgas…

- Quoi ?

- As-tu déjà ouvert une encyclopédie sur les fruits du démon ?

- Oui. Pour me renseigner sur mon logia quand je l'ai eu et sur comment gérer la divinité de mauvais caractère que j'avais à mon bord, mais c'est tout.

Il avait été tenté de se renseigner sur le zoan phénix, quand il avait commencé sa relation avec Marco, mais il avait jugé que ça serait mieux de se renseigner directement auprès de son amant.

- Qu'est-ce que j'aurai dû voir ? Qu'est-ce que j'ai loupé ?

- C'est prêt ! annonça le gars au tableau en arrangeant sa veste de cuir rouge.

- Nous vous écoutons Matthew, assura Robin.

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Plus de vingt minutes plus tard, Ace ne voulait plus entendre parler de pain pour un petit bout de temps. Quelques mois, au moins, ce qui était triste, parce qu'il se souvenait encore du pain perdu de Lady-chan.

Il resta assis le temps que la foule s'en aille et qu'il ne reste que des pirates dans les environs. Enfin, il se leva et rejoignit Robin, celle qui avait toutes les réponses à ce qu'il avait compris.

- Amelia-chan, pourrais-tu ? demanda doucement la brune en tendant ses notes à la fille de Stockton.

- Bien entendu, Professeur.

La femme récupéra les notes de la paramecia immobilisée avant de disparaître dans les allées de livres.

- Elle sait ce qu'elle est ou pas, au final ? demanda Ace en la regardant s'éloigner.

- Je lui ai fait comprendre que ce n'était pas important, lui répondit Nami qui vint s'asseoir sur un bureau un peu plus proche. Dans un monde comme celui dans lequel nous vivons, elle peut être n'importe qui. Si elle veut être Amelia Stockton, qu'elle le soit. Si elle veut être quelqu'un d'autre, alors qu'elle se lance.

- C'est une parfaite solution. Sinon…

Robin pointa une chaise, invitant Ace à se rasseoir devant elle. Le noiraud suivit le mouvement.

- J'ai cru entendre en passant… après avoir perdu une oreille et un œil au Starlight Drive-in…

- Pardon ? s'excusa le logia avec une grimace.

- Ce n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, pas d'inquiétude. Je disais donc avoir entendu en passant que tu avais parlé d'une réunion des anciens élèves du MADS.

- A ma connaissance, Jaijji n'y a pas été invité, marmonna Sanji. Ni ce gros lard de Queen ou même Stussy… et vaut mieux pas parler d'elle.

Il sembla avoir du mal à actionner son briquet pour s'allumer une nouvelle cigarette. Ace le dépanna à l'aide d'une flamme sur son pouce.

- Leur présence n'était pas nécessaire, reprit Robin avec une voix emplie de lassitude. Vegapunk et Cesar Clown. Vegapunk voulait la paix et avait mis en place depuis quelques années déjà un mouvement de plaque tectonique menant au rapprochement de chaque île. Son désir était de mettre fin aux frontières et différences en réunissant tout le monde sur une même terre. La Grand Line et la Red Line devaient être détruites dans le processus, rasant MariGeoise dans le même mouvement.

- C'est… c'est… stupide dans un sens. Ou utopiste. Je… je n'ai pas les mots. Je sais pas, j'attendais autre chose de la part d'un génie comme lui. Même si je serai le premier à dire que MariGeoise se devait de disparaître.

- Tu ne trouveras personne contre cette idée, assura Robin. Ni contre ta pensée sur l'idée de Vegapunk. Cela aurait été fait assez lentement pour que les gens puissent le voir venir et que l'on puisse s'adapter.

- Et Clown ?

- Il a mis la main sur le pire fruit qu'il pouvait trouver, souffla l'archéologue.

- Qu'est-ce que ça peut faire, de ce que je sais, c'est un logia, non, à la base ?

- Oui, notre première collaboration avec Law-chan nous a mené à lui botter les fesses, soupira Nami. La bonne époque. Nous sommes tombés sur le laboratoire secret de Clown à Punk Hazard où il produisait du SAD.

Ace se raidit. Son idée pour mettre Kaidou à terre avait nécessité qu'il trouve la fabrique à SMILE. Il était familier du SAD et dieu qu'il avait cherché le laboratoire de création… savoir qu'il était dans Punk Hazard, c'était enrageant.

- Le fait qu'il ait un logia ne l'a pas empêché d'expérimenter avec le fruit qu'il avait trouvé. Le toki toki no mi.

Pour le logia du feu, sentir son sang se geler, c'était désagréable et très rare. Et très mauvais signe, surtout pour Ace. Il connaissait ce fruit, il en avait entendu parler, c'était un mythe dans le milieu.

- Son expérience a influencé le projet de Vegapunk. Il l'a accéléré. Violemment. Cela a déplacé littéralement les îles du point A au point Z, détruisant tout sur leur passage. Tuant presque tout le monde sur la route.

Robin aplatit ses deux mains l'une sur l'autre pour imager ce qu'il s'était passé et Ace sentit son estomac se tordre.

- Certains ont pu survivre. Les logias pour la majorité et certains paramecia et zoan. Quelques races de la Grand Line, aussi. Puis, un autre effet du toki toki no mi s'est manifesté. Des gens sont apparus. Le monde était mort. Les survivants commençaient à mourir, mais d'autres apparaissaient. Une à deux personnes par an. Le monde est reparti de zéro, des choses sont ressorties du sol avec le temps, tuant des survivants, les Déplacés. Des maladies, des bactéries, des infections… puis des choses sont sorties de l'océan. Le retour de la vie sur le monde.

- …

Ace ne savait que dire. Il se massa le front.

- Une autre vie s'est développée sur le monde. Le monde est littéralement reparti de zéro, et ceux qui avaient survécu et ceux qui ont fini par être appelés les « Déplacés » ont vu cela. Je pense que tu as vu l'air de l'officier Rhyddid, n'est-ce pas ? Il fait partie des survivants de l'incident. Il est là depuis le recommencement du monde. Même chose pour votre compagnon Marco.

Le D. était prêt à se reprendre un coup de poing de magma dans la poitrine plutôt que de sentir la douleur qui venait de le traverser à cet instant à la simple idée que son compagnon ait pu vivre aussi longtemps, à voir tout le monde mourir et lui juste… rester derrière.

Il serra les dents quand il sentit une lame froide s'enfoncer dans sa main et regarda avec surprise le couteau de kairoseki qui venait de s'enfoncer dans le dos de sa main.

- Franky a réussi au fil du temps, depuis son déplacement, à en faire. Il a trouvé un gisement sous les îles Bikini. On ne peut plus en faire depuis les essais nucléaires là-bas, informa Robin alors que Nami revenait à sa place en s'époussetant les mains

Ace regarda à nouveau le couteau mais n'y toucha pas.

- Les temps ont été durs quand il a été temps de reparler de civilisation, reprit Robin en notant qu'Ace ne fit rien pour retirer le couteau dans sa main qui mettait pour le coup sous clef son logia.

- En quoi ? demanda le logia.

- Des gens qui ne meurent pas. Des gens donc hors normes. Si ce ne sont pas des dieux, ce sont des démons, des monstres. Des gens qui parlent mal le langage utilisé dans les environs. Qui racontent des choses horribles. Le monde est une planète ronde ? Le soleil est une boule de feu ? C'est incompréhensible, inadmissible, impensable… tout le savoir que nous avions d'avant, il nous a mis en ban de la société. On nous a chassé. On nous a vénéré. Mais la chasse a été la réponse la plus commune avec le monde qui évolue. Ceux qui étaient là depuis longtemps avaient appris à se faire discret ou éviter la traque, mais les nouveaux déplacés, beaucoup moins. C'est comme ça qu'ils ont réussi à avoir Nami-chan ou Lady-san qui n'étaient déplacés que depuis quelques mois à l'époque.

Sanji soupira en tirant sa cigarette, adossé à une des bibliothèques, en racontant :

- On leur a donné des raccourcis, des pistes, notre histoire, nos souvenirs, tout ce que nous étions, pour leur offrir une chance de faire mieux que ce qu'il y avait avant. Il suffit de regarder dehors pour voir le résultat. On s'est fait ostraciser parce que nous en savions trop alors qu'on n'a fait que vouloir aider. Ils ont réussi à se tuer encore plus vite. Y'a eu tellement de saloperies à travers le temps. On leur donnait tellement de raccourcis, pour se faire traiter de tout et n'importe quoi en retour. Ok, on était des pirates, certes, se faire traiter comme de la merde on avait l'habitude, mais imagine les civils. Ces gens qui ne demandaient qu'à aider et qui se sont fait traiter comme de la merde parce qu'ils venaient d'une autre époque. Cela a fait beaucoup de morts dans une population déjà réduite. La seule constante a été les zoans mythiques.

- « Immortalité dans les petites lignes », cita Robin en reprenant les mots d'Ace.

- Quel glorieux bordel., jugea le logia.

Et il retira d'un geste sec le poignard de sa main.

- Autre chose que je dois savoir ? demanda le logia.

- Évite la Confrérie de l'Acier, recommanda Sanji avec une grimace. Vraiment. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne débarquent.

- Le Prydwen doit arriver d'un jour à l'autre, confirma l'archéologue. Mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus à craindre.

- L'Institut ?

- Pas tant que ça. La seule difficulté avec eux est qu'ils ont une conception de l'humanité qui dépasse le sens commun.. ils sont élitistes, racistes, et j'en passe, et que malheureusement, ils ont Trafalgar Law pour les protéger. Si nous parvenons à retrouver Lady-san, nous pourrons nous assurer que l'Institut n'ait plus de moyen de pression sur lui. Les pouvoirs du Trafalgar-san sont effrayants. Et être un logia ne vous en protège pas, malheureusement.

Ace plia plusieurs fois son poing alors que la plaie sur sa main s'effaçait.

- La seule chose à craindre, ce sont les Armes Antiques, dit sérieusement Robin.

Ace s'immobilisa.

- Non, elles n'ont pas fait leur réapparition, le rassura Robin. Mais de la technologie de la même période a refait surface. Une technologie avec son esprit propre, ce qui la rend dangereuse. Un de ses exemplaires a trouvé un hôte. Point positif, un des membres de la famille a réussi a trouver un moyen de mettre en quarantaine l'objet et son hôte, mais point négatif, il a demandé l'aide de Jaijji, qui a été déplacé y'a un siècle et demi de ça pour trouver un moyen de séparer les deux.

- Alors, j'ai entendu de sacrés truc sur les recherches de la Germa, mais au point de toucher à l'immortalité…

- Jaijji a fait subir des expériences sur ses propres enfants in vitro, grogna Sanji. Je suis devenu une goule le jour de la tombée des bombes et ce jour-là, j'avais une gueule pire que Hancock. Tu me laisses encore deux trois ans, et je serai comme avant tout ce merdier. Alors, trouver un moyen de prolonger son existence et celle de Reiju, parce qu'elle est le seul outil potable qu'il ait sous la main, c'est simple comme bonjour, surtout avec ce sur quoi bossent les Cabots.

- … je vois, gronda Ace en se laissant aller en arrière en croisant les bras.

- Si tu apprends que tu approches d'un endroit qui se nomme Dunwich, fait un détour… très large détour. C'est mon meilleur conseil, lui dit sérieusement l'archéologue. C'est tout ce que l'on peut te donner comme recommandation. On a bien d'autres menaces, mais si tu es à moitié aussi Adrénaline Junkie que ton frère, rien qui ne puisse t'effrayer.

Le D. hocha la tête.

- Les armes lasers passent au-delà des logias, informa Sanji. Enfin, les armes d'énergies en règles générales. Smoker a failli en faire les frais plus d'une fois.

- Sinon… fit Nami.

Elle échangea un regard avec ses camarades et regarda sérieusement Ace.

- Il faut vraiment que tu ailles à Nuka World.

- C'est tout à ton honneur que tu veuilles aider la dame, lui assura Sanji. Mais c'est vraiment important. Ce sera rapide.

- Maître Vanles a besoin de temps, lui dit Robin. Elle sera ici en sécurité et autant Nami que l'officier Rhyddid seront là pour l'aider, quel que soit son choix. Et de toute façon, elle ne peut aller à la rencontre de Shaun ainsi. Pour entrer dans le CIT, il faut se téléporter dedans, toutes les issues sont coupées. Et après, il y aura Trafalgar-san. Si elle ne suit pas le chemin de Petit Poucet qu'il a laissé pour elle, elle ne parviendra pas à entrer en contact avec lui.

- Ce qui te laisse parfaitement le temps de faire un aller et retour avec Sanji-kun, pointa Nami. On te dit pas ça pour te faire tourner en bourrique, Portgas-kun.

Le logia les regarda et soupira.

- J'avertis au moins Codsworth et Rhyddid, et je vous suis. On doit prendre quelque chose pour la route ?

- Tes jambes, lui dit Sanji avec un sourire. Je t'attends devant les portes du métro.

Et il s'éloigna avec un rire, suivi par un regard perplexe du logia. En soupirant, le D. se leva, salua les femmes et s'éloigna. Quand le commandant pirate eut le dos tourné, les deux femmes échangèrent un sourire complice en se retenant de rire.

- Portgas avait une réputation de Chasseur, souffla Robin en se laissant aller contre les doigts géants qui lui servaient de dossier. Et il est familier avec Tamashii-san. Avec son aide, nous pourrions la retrouver et en finir avec l'Institut.

- Le souci viendra de l'avocate. Si elle décide de se joindre à son fils ?

Une ombre passa sur le visage de Robin. Pas besoin de parole, elles savaient ce que cela voudrait dire.

- Je vais avertir Desdemona, mais je m'attends à ce que Deacon les ait déjà rencontrés. Ne serait-ce parce que Travis a parlé d'eux.

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- Oi, Codsworth ?

Le robot cessa de flotter à proximité de la porte pour tourner juste un œil vers Ace qui venait d'arriver, gardant les deux autres braqués en direction d'Adara un peu plus loin.

- Comment va-t-elle ? demanda le logia en se penchant par la porte pour la voir.

La femme était à moitié caché par un des mandariniers contre lequel elle s'était assise, appuyant son arme contre le tronc.

- Très mal, commandant. Avez-vous besoin d'aide ?

- Non. Juste… si elle s'en remet, dis-lui que je m'absente. Je vais voir ce qu'ils veulent absolument que j'aille foutre à Nuka World.

- C'est tout de même assez loin.

- Le cuistot dit qu'on peut faire l'aller et retour dans la journée, alors… d'une façon ou d'une autre, je l'abandonne pas. Je reviendrai. Je lui ai promis qu'on retrouverait Shaun et jusqu'à présent, on a que des mots, on n'a pas vu les faits.

Cette fois, les trois yeux du robot étaient sur lui. Codsworth le regarda longuement.

- Merci. Merci de votre dévotion envers madame.

Ace lui tapota amicalement son corps métallique.

- Je vais informer Rhyddid et j'y vais.

- Bon voyage, et revenez-nous en vie.

Le logia lui offrit un salut de la main et s'éloigna à nouveau dans la bibliothèque, les mains dans les poches arrière de son pantalon.

C'était silencieux.

Oui, le monde était majoritairement silencieux, désormais, mais ce n'était pas le même silence. Non, ici, c'était un calme concentré et respectueux. Il y avait des gens dans les lieux, le groupe de tout à l'heure, notamment. Parfois, il percevait des murmures pendant qu'ils discutaient des ouvrages que l'archéologue gardait précieusement en ces lieux. Mais c'était tout. On respectait ce sanctuaire de savoir.

C'est dans un recoin sombre qu'il trouva Aarch assoupi.

Et c'était assez drôle de voir le féroce officier qu'était le vice-amiral dormir comme un chat sous sa forme animal, devenant un gros tas de plumes et de fourrures qui donnait fortement envie qu'on se jette dedans pour ne jamais en ressortir.

- PELUCHE !

Ace avait reconnu le son de piano, mais il fut à moitié caché par le hurlement de foldingue que poussa Thatch… en se laissant littéralement tomber sur Aarch pour se rouler dans les plumes et la fourrure. Bien évidemment, le zoan se réveilla en sursaut et Ace était certain que Thatch allait se prendre un coup de bec ou de griffe.

L'œil de rapace se focalisa sur lui.

Un sourire de morveux et Thatch n'était déjà plus là, mais il avait eu le temps de taper dans la main d'Ace pour partager la blague bien réaliser. Un souvenir de la bonne époque. Même s'il reprit sa forme humaine en pestant, Aarch était tout de même souriant.

- Je lui ferai payer quand on aura trouvé un moyen de lui faire arrêter de clignoter d'un bout à l'autre du monde.

En grognant, il se remit debout.

- La sieste était bonne ? demanda le logia.

- Au moins, ton grand-père n'est pas là pour me les briser pendant que je me repose.

- Il a brisé plus d'une sieste, et autant de rêves. Sinon… j'ai eu l'histoire de la part de Nico…

- … On est beaucoup à avoir voulu les tuer. Je… Il y a tellement de personnes qui sont mortes, tant d'innocents, réduit en poussière. Cela partait d'une bonne intention, certes, mais cela a détruit tant. Un monde qui doit revenir à zéro. Tant qui a été perdu… on sait qu'ils ont été déplacés. C'est comme ça qu'on a fini par avoir l'information. Mais d'autres nous ont pris notre vengeance.

Ace hocha la tête, signifiant qu'il pouvait comprendre le sentiment.

- Depuis le début, hein ?

- Ouais… depuis le début...

Cette simple phrase partageait tellement de sentiments, de souvenirs, de malheurs et de peines.

Aucune parole ne pourrait apaiser la peine. Rien de ce qu'Ace pourrait dire ne pourrait changer les faits. Il offrit un bras à Aarch. L'homme eut un sourire épuisé. Mais un sourire quand même. Il accepta le bras tendu et ils se rejoignirent dans une forte accolade. Ace donna deux coups dans le dos du Griffon, pour lui faire comprendre que tant qu'il serait là, l'ancien aurait un allié en lui. Certes, il restait un mortel, il avait réussi à tricher une fois grâce à Garp, il finirait par tomber à son tour. Mais tant qu'il serait là, il serait avec Aarch.

Aarch eut un soupir en lui rendant le geste et s'écarta.

- Merci, Portgas.

- Oyaji m'en voudrait si je te laissais tomber. Et vu l'état de Thatch, faut quelqu'un pour te surveiller les plumes ! sourit d'un air morveux le logia avec un clin d'œil.

Cela tira un rire à Aarch.

- Petit con. Et de toute façon, Oyaji… il serait déçu si je débarquais devant lui en m'étant envoyé dans la merde.

- Alors tâchons de ne pas le décevoir. Sinon… je vais suivre le cuistot à Nuka World…

Il n'eut pas plus d'information sur le sujet, outre un sourire en coin.

- Prépare de quoi soigner les migraines et des mouchoirs.

Cela avançait énormément le pirate. Mais à un point inimaginable.

- C'est noté, répondit-il.

Il n'y avait rien de plus à dire ou faire. Il eut un geste de la tête pour désigner la fenêtre par laquelle on apercevait le haut d'un des mandariniers.

- Est-ce que ça ira avec l'avocate ? s'enquit à voix basse le logia.

L'homme se frotta la nuque.

- C'est elle qui faut interroger… Moi, je dois encore digérer l'information. Je pensais… je pensais être le dernier… et voilà que j'ai une petite-fille. Et un fils qui s'est fait tuer pour elle.

- Ne pas oublier l'arrière-petit-fils qui serait un des grands méchants locaux, rajouta Ace avec une grimace.

Cela fit rire jaune Aarch.

- Le mauvais spectre des D qui a frappé… Ou le travail de l'Institut. Je ne sais pas vraiment comment prendre tout ça encore.

Ace pencha la tête sur le côté.

- Naaaan ?... Le hasard ne serait pas aussi bien fait, tout de même…

- Rhyddid. Le Secret est jusque dans notre nom.

- Brillant et retord, ne put qu'applaudir Ace en s'inclinant.

L'air d'Aarch disait qu'il était perdu très loin dans ses souvenirs.

- J'admets que les leçons de mon père sont presque… trop loin pour que je me rappelle de son visage. C'est… dur…

Vivre en oubliant le visage et le nom de ceux que l'on aimait ou s'en rappeler en sachant qu'on ne les reverrait jamais… qu'est-ce qui pouvait être le pire ? Ace ne put que lui tapoter l'épaule dans un geste disant qu'il partageait la douleur.

- On fait un aller-retour, lui dit Ace d'un ton rassurant. Sanji dit qu'on peut être de retour en une journée, si ce n'est moins. On ne sera pas parti longtemps.

Il resserra sa prise sur l'épaule, lui promettant qu'il ne le laisserait pas et qu'il reviendrait, avant qu'il ne la laisse retomber sa main pour la mettre sur sa hanche.

- Ça devrait aller, Robin et Nami me surveillent, lui assura Aarch en lui tapotant l'épaule au passage pour lui signifier qu'il avait compris le message. Je resterai avec maître Vanles le temps de. Tant que son robot met des gants pour les prochaines heures. Le tact n'est pas son fort.

- Il a passé deux cent ans à essayer de sauver un parquet des retombées atomique et à tailler une haie depuis longtemps morte.

- Joie..., dit sans émotion Aarch avant de réfléchir. J'ai une question pour toi, Portgas... Je devrais la laisser et ne rester que pour aider une mère. Ou ai-je le droit d'être présent malgré tout ?

Ace eut un geste plus explicite de la main pour lui dire de se rapprocher et ensemble, ils allèrent à la fenêtre. Ils avaient une vue parfaite sur la tignasse de neige d'Adara qui nettoyait méticuleusement son fusil à lunette.

- Je pense que vous devriez vous rapprocher de l'entrée du jardin. Et peut-être lui offrir un sou pour ses pensées. Si j'ai bien compris, en allant à la rencontre de son fils, elle va se retrouver au dur choix de décider entre ses convictions et sa famille. Avoir le droit ou non n'est pas une question. Ce n'est pas d'un parent dont elle a besoin, c'est d'un homme qui puisse la conseiller sans la juger.

- Hmmm… tu as peut-être raison.

- Cela lui fera plus de bien que le robot qui se ronge les pinces.

Et il lui tapota l'épaule.

- Je reviens vite.

- Je pense que tu apprécieras le voyage. C'est… pittoresque, Nuka World.