Bonjour tout le monde ! Joyeux Noël ! Ce cadeau sous le sapin est à votre goût j'espère ?! En tout cas, ça me fait plaisir de vous l'offrir ce chapitre et j'espère qu'il vous plaira. Donc, le titre du chapitre dit tout, je ne vais pas vous faire l'affront de sous-entendre le contraire. Par contre, j'attends votre retour sur la fin de ce chapitre. Avec IMPATINCE.
Sur ce, joyeuses fêtes et à très bientôt !
Mizu Fullbuster : Faut bien des chapitres calmes de temps à autre, on peut pas passer H-24 à courir partout./ La relation de Marco-Harry n'en est encore qu'à son début, j'ai plein de choses à faire pour eux./ La vengeance d'Ombrage a été partiellement modifier par rapport au plan initiale. Je n'en dis pas plus, mais ceux qui savent ont une idée d'à qui est la faute. Et oui, tu peux pleurer, t'as encore beaucoup de chapitre avant d'y arriver. La faute à la même personne .
Portgasyuwine : Bravo pour avoir rattrapé le retard. Tu as gagné un cookie./ Sirius a affaire à plus mule que lui : les Portgas. / Gambrage croit que Harry est son pire cauchemar avec Dumbledore... elle a pas vu le pire (niark niark niark)
Mimi76lh : We shall see. Et je rappelle qu'Ace est ici une mère. Elle n'a pas la même réaction qu'on peut l'attendre d'une ancienne pirate./ Je suis heureuse de savoir que tu aimes à ce point la fic. J'espère que la suite ne te décevra pas.
Dodkirua : Avec plaisir !
Misstykata : J'AI L'APPROBATION DE LA MISSTY ! C'EST UNE VICTOIRE !
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Le lendemain, à peine le hibou livreur de journaux s'était-il envolé de la cruche de lait sur laquelle il était venu se poser qu'Hermione fit un bond sur sa chaise. Elle étala aussitôt le journal sur la table, montrant une grande photo de Dolores Ombrage qui souriait largement et clignait lentement des yeux avec un air stupide, juste sous la manchette suivante :
LE MINISTÈRE VEUT RÉFORMER L'ÉDUCATION
DOLORES OMBRAGE NOMMÉE GRANDE INQUISITRICE
- Ombrage… Grande Inquisitrice ? murmura Neville d'un air sombre, sa tartine à moitié mangée lui glissant des doigts. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Nobody expects the Spanish Inquisition, marmonna Harry.
Hermione lui adressa un regard noir alors que Luna faisait la lecture à voix haute depuis sa place sur les genoux de son petit-ami :
Dans une initiative inattendue, le ministère de la Magie a publié hier soir un nouveau décret qui lui permettra d'exercer un contrôle sans précédent sur l'école de sorcellerie de Poudlard.
« Depuis un certain temps déjà, les responsables du ministère étaient de plus en plus préoccupés par certains agissements qu'on pouvait observer à Poudlard, nous a déclaré Percy Weasley, le jeune assistant du ministre. Il s'agit aujourd'hui de répondre aux inquiétudes exprimées par des parents alarmés qui sentent que l'école prend une direction qu'on ne saurait approuver. »
Ce n'est pas la première fois, ces dernières semaines, que le ministre, Cornélius Fudge, établit de nouvelles lois pour améliorer le fonctionnement de l'école de sorcellerie. Déjà, le 30 août dernier, le décret d'éducation numéro vingt-deux établissait que, dans le cas où l'actuel directeur ne serait pas en mesure de proposer un candidat à un poste d'enseignant, le ministère serait chargé de choisir lui-même la personne qualifiée.
« C'est ainsi que Dolores Ombrage a pu être nommée professeur à Poudlard, indique Weasley. Dumbledore était incapable de trouver quelqu'un. Le ministre a donc choisi Ombrage qui, bien entendu, a remporté un succès immédiat…»
- A remporté QUOI ? s'exclama Drago en se levant d'un bond de son siège. Mais qu'il revienne ici et on verra s'il tient le même discours en classe avec elle.
- Continue, Luna, demanda Hermione en donnant une tape sur le bras de Drago pour qu'il se taise.
«… un succès immédiat. Elle a en effet totalement révolutionné l'enseignement de la défense contre les forces du Mal et a pu fournir au ministre des informations recueillies sur le terrain à propos de ce qui se passe réellement dans l'école. »
C'est cette dernière fonction que le ministère a désormais officialisée grâce au décret d'éducation numéro vingt-trois qui crée à Poudlard le poste de Grand Inquisiteur – en l'occurrence de Grande Inquisitrice.
« Il s'agit d'une nouvelle étape passionnante dans le projet du ministère de traiter concrètement le problème de ce que certains appellent la « baisse de niveau » à Poudlard, souligne Weasley. L'inquisitrice aura le pouvoir d'inspecter ses collègues enseignants et de veiller ainsi à ce qu'ils se montrent à la hauteur de leur tâche. Le professeur Ombrage s'est vu offrir ce poste en plus de celui d'enseignante et nous avons le très grand plaisir de vous annoncer qu'elle a accepté d'en assumer les responsabilités. »
Ces nouvelles initiatives ont reçu le soutien enthousiaste des parents d'élèves de Poudlard.
« Je me sens beaucoup plus tranquille, maintenant que je sais que Dumbledore est soumis à une évaluation juste et objective de la façon dont il exerce ses fonctions, nous a ainsi déclaré Lucius Malefoy, quarante et un ans, que nous avons pu joindre hier dans son manoir du Wiltshire. Nombre de parents d'élèves soucieux des intérêts de leurs enfants se sont inquiétés de certaines décisions excentriques de Dumbledore au cours de ces dernières années. Aujourd'hui, nous sommes heureux de savoir que le ministère surveille la situation de près. » »
Drago serra les dents suite à l'intervention de son père, mais ne fit aucun commentaire
« « …Parmi ces décisions excentriques, on rappellera diverses nominations dont nous avons déjà fait état dans ces colonnes, notamment celles des loup-garous Remus Lupin et Thatch Newgate (toujours au poste de professeur de Soins aux Créatures Magiques), du demi-géant Rubeus Hagrid, demi-Gobelin Filius Flitwick (enseignant au poste de sortilège depuis presque vingt ans) et de l'ex-Auror paranoïaque Maugrey « Fol Œil » »
- Vas-y, pointe bien les gens du doigt, on te dira rien… gronda Harry.
Luna lui serra une main pour le calmer tout en continuant :
« Les rumeurs ne manquent pas, bien sûr, pour affirmer qu'Albus Dumbledore, autrefois manitou suprême de la Confédération internationale des sorciers et président-sorcier du Magenmagot, n'est plus en état de diriger la prestigieuse école de Poudlard. Après tout, il est en attente de jugement pour l'enlèvement et la séquestration de trois élèves durant le mois d'août, bien heureusement revenu chez eux sains et saufs. »
- Bon, ben, même si le procès est repoussé, personne ne peut l'ignorer, pointa Neville.
« « Je pense que la nomination de l'inquisitrice est un premier pas pour garantir à l'avenir que Poudlard sera dirigé par quelqu'un en qui nous pourrons avoir toute confiance », nous a déclaré hier soir un membre du ministère.
Deux juges du Magenmagot, Griselda Marchebank et Tiberius Ogden, ont démissionné pour protester contre la création du poste de Grand Inquisiteur à Poudlard.
« Poudlard est une école, pas un poste avancé du cabinet de Cornélius Fudge, affirme Mrs Marchebank. Il s'agit une fois de plus d'une tentative abjecte de discréditer Dumbledore. »
(Pour plus de détails concernant les liens présumés de Mrs Marchebank avec des groupes subversifs de gobelins, voir page 17.) »
Luna acheva sa lecture puis regarda le reste du groupe.
- Maintenant, on sait pourquoi on a cette Ombrage sur le dos ! Fudge a fait passer un « décret d'éducation » et nous l'a imposée ! Et à présent, elle a le pouvoir d'inspecter les autres profs ! siffla Hermione.
Les yeux de la lionne étincelaient de furie et sa respiration s'était accélérée.
- Je n'arrive pas à y croire. C'est absolument scandaleux ! ragea la jeune femme.
Harry regarda sa main crispée sur la table dont les bandages masquaient la brûlure qui remplaçait les mots qu'Ombrage avait voulu graver dans sa chair. Même s'il rêvait d'arracher le sourire arrogant d'Ombrage de son visage, il devait faire preuve de patience et de prudence. Il ne serait pas aussi chanceux la prochaine fois.
Un sourire apparut cependant sur le visage de Luna.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonnèrent les autres en se tournant vers elle.
- J'ai hâte de voir McGonagall inspectée, dit l'aiglon avec un sourire froid guère rassurant. Ombrage ne verra pas le coup venir ! Une Écossaise comme elle ne se laissera pas marcher ainsi sur les pieds.
- Allez, venez, dit Hermione en se levant d'un bond. On ferait bien d'y aller, si elle inspecte Binns, il ne faut pas qu'on soit en retard…
- Elle l'inspectera pas, ça fait au moins un siècle que Binns est mort, elle sait très bien qu'il ne fera rien de subversif, marmonna Drago en se levant pour aller à son propre cours.
En effet le professeur Ombrage n'inspecta pas leur cours d'histoire de la magie qui fut tout aussi ennuyeux que le lundi précédent. Elle ne se montra pas davantage dans le cachot de Rogue lorsqu'ils arrivèrent pour leur double cours de potions.
- Je vous ai mis les notes que vous auriez obtenues si vous aviez rendu ces copies-là à l'épreuve de BUSE, dit Rogue avec un sourire narquois tandis qu'il passait entre les tables pour distribuer les devoirs corrigés. Voilà qui devrait vous donner une idée assez réaliste de ce qui vous attend le jour de l'examen.
Rogue revint à l'autre bout de la salle et se tourna face aux élèves.
- La moyenne générale de ce devoir se situe à des profondeurs abyssales. Si ce sujet vous avait été soumis à l'examen, la plupart d'entre vous auraient été recalés. J'espère que vous ferez un plus grand effort pour votre devoir de cette semaine qui portera sur les divers types d'antidotes aux venins, sinon, je serai obligé de donner des retenues aux ânes qui n'arrivent pas à obtenir plus qu'un D.
Il eut un petit rire lorsque Malefoy murmura assez fort pour que tout le monde puisse l'entendre :
- Ah tiens, il y en a qui ont eu un D ?
Harry regarda son devoir sur la pierre de lune et soupira de soulagement en réalisant qu'il avait eu un A et un maigre message du prof disant « vous m'avez habitué à mieux, Portgas ». Vu l'empressement à ranger leurs devoirs, les ânes devaient être Crabbe et Goyle.
Décidé à prouver à Rogue que c'était un simple coup de mou, Harry lut et relut ligne à ligne les instructions inscrites au tableau avant de les mettre en pratique, essuyant toutes les dix minutes la buée de ses lunettes. À la fin du cours, il alla remettre un flacon à Rogue avec une Solution de Force turquoise, et un sentiment mêlé de soulagement et de fierté.
- Je préfère ça de votre part, Mr Portgas. Ne me décevez plus ainsi.
- Je vous assure que ça ne se reproduira plus.
Il rejoignit le reste de ses amis pour aller manger, regardant Drago se faire kidnapper par Greengrass pour qu'il mange ce midi avec sa maison. Le trio de cinquièmes années alla donc s'asseoir avec toujours Luna aussi accrochée à Harry qu'à l'habitude.
- Tu sais qu'il ne va pas s'échapper comme ça, que tu peux le laisser manger un repas sans qu'il ne parte voir ailleurs ! taquina Lee alors que le groupe se mettait à table à proximité de lui et des jumeaux.
- J'essaye de faire passer un message, mais il n'est pas compris, je crois, gronda la blondinette en fixant la table des Serdaigle.
- Vous avez déjà eu un cours inspecté, vous ? leur demanda Fred.
- Non, répondit aussitôt Hermione. Et vous ?
- Juste avant le déjeuner, dit George. Sortilèges.
- Comment ça s'est passé ? demandèrent ensemble Harry et Hermione.
Fred haussa les épaules.
- Pas trop mal. Ombrage était tapie dans un coin et griffonnait sur son bloc-notes. Tu connais Flitwick, il l'a traitée comme si c'était une invitée, ça n'avait pas l'air de le déranger le moins du monde. Elle n'a pas dit grand-chose, simplement posé quelques questions à Alicia sur la façon dont se passent les cours d'habitude. Alicia a répondu qu'ils étaient toujours intéressants et ça s'est arrêté là.
- Elle a tout de même eu le culot de sortir un mètre pour mesurer la hauteur du prof, rappela Lee. D'accord, Flitwick n'est pas grand, mais c'est un bon prof.
- Je ne vois pas comment on pourrait donner une mauvaise note à ce vieux Flitwick, dit George. En général, ses élèves sont toujours reçus aux examens.
- Vous avez qui, cet après-midi ? demanda Fred à Harry.
- Rien, mais Hermione et Neville ont Arithmancie. Votre frère, lui, il a Trelawney, et ça sera épique si elle se fait inspecter. Mais après, on a Défense.
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À leur arrivée dans la classe de Défense, Ombrage chantonnait et souriait toute seule. Vu la mine de Parvati et Lavande, la femme avait inspecté le cours de Trelawney et cela c'était très mal passée. Harry s'en foutait, lui, il avait la trouille pour son oncle, c'est tout. Tout le monde avait sorti son livre sur la Théorie des stratégies de défense magique et, avant qu'Hermione ait pu poser la moindre question, le professeur Ombrage avait demandé le silence, qu'elle obtint aisément.
- Rangez vos baguettes, ordonna-t-elle avec un sourire.
Les quelques élèves suffisamment optimistes pour les avoir sorties durent les remettre tristement dans leur sac.
- Puisque nous avons fini de lire le premier chapitre au cours précédent, je voudrais maintenant que vous ouvriez vos livres à la page dix-neuf et que vous commenciez la lecture du chapitre deux : « Les théories de défense les plus communes et leurs dérivés ». Bien entendu, il sera inutile de bavarder.
Arborant toujours son large sourire satisfait, elle s'assit à son bureau. La classe tout entière laissa échapper un long soupir parfaitement audible et se reporta d'un même mouvement à la page dix-neuf. Harry se demanda avec ennui si le livre contenait suffisamment de chapitres pour qu'ils puissent passer tous les cours de l'année à le lire. Il s'apprêtait à consulter la table des matières lorsqu'il vit qu'Hermione avait de nouveau levé la main.
Le professeur Ombrage l'avait vue, elle aussi, mais apparemment, elle avait mis au point une nouvelle stratégie pour faire face à ce genre d'éventualité. Au lieu de regarder ailleurs comme si elle n'avait rien remarqué, elle se leva et s'approcha de la table d'Hermione. Puis elle se pencha vers elle et murmura, de telle sorte que le reste de la classe ne puisse l'entendre :
- Qu'y a-t-il, cette fois, Miss Granger ?
- J'ai déjà lu le chapitre deux, répondit Hermione.
- Dans ce cas, passez donc au chapitre trois.
- Celui-là aussi, je l'ai lu. En fait, j'ai lu tout le livre.
Le professeur Ombrage cligna des yeux mais elle reprit aussitôt contenance. Hermione n'était pas pour rien la fille la plus brillante de leur génération.
- Très bien, dans ce cas, vous devriez pouvoir me répéter ce qu'Eskivdur dit des contre-maléfices au chapitre quinze.
- Il dit que le terme de contre-maléfice est impropre, répondit immédiatement Hermione. Et que les gens donnent le nom de « contre-maléfice » à leurs propres maléfices pour les rendre plus acceptables.
Le professeur Ombrage haussa les sourcils et Harry vit qu'elle ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée. Dans le dos de l'enseignante, il leva un pouce à l'adresse de son amie pour l'approuver dans sa façon de boucher un coin à la femme. Sauf que la miss ne s'arrêta pas là :
- Mais moi, je ne suis pas d'accord.
Les sourcils du professeur se levèrent un peu plus et son regard devint nettement plus froid.
- Vous n'êtes pas d'accord ?
- Non, dit Hermione qui, à l'inverse d'Ombrage, ne murmurait pas mais parlait d'une voix claire et forte qui avait attiré l'attention de toute la classe. Mr Eskivdur n'aime pas les maléfices, mais moi, je pense qu'ils peuvent se révéler très utiles lorsqu'on les utilise pour se défendre.
- Ah vraiment, voyez-vous cela ?
Elle avait oublié de murmurer et s'était redressée.
- Eh bien, je crains que ce soit l'opinion de Mr Eskivdur et non la vôtre qui importe dans cette classe, Miss Granger.
- Mais… commença Hermione.
- Ça suffit ! coupa le professeur Ombrage.
Elle revint vers son bureau et se tourna face aux élèves. L'enjouement dont elle avait fait étalage jusqu'à présent avait totalement disparu.
- Miss Granger, j'enlève cinq points à la maison Gryffondor.
Des marmonnements s'élevèrent aussitôt dans toute la classe.
Harry ouvrit la bouche, mais Neville lui donna un coup de pied dans sa chaise.
Ne rien dire.
- Et pourquoi ? demanda Ronald avec colère.
Heureusement qu'un autre idiot était monté au créneau.
- Pour avoir perturbé mon cours avec des interruptions intempestives, répondit le professeur Ombrage de sa voix doucereuse. Je suis ici pour vous apprendre à utiliser une méthode approuvée par le ministère et qui ne nécessite aucunement que les élèves donnent leur opinion sur des sujets auxquels ils ne comprennent pas grand-chose. Vos professeurs précédents vous ont peut-être accordé une plus grande licence mais comme aucun d'entre eux n'aurait passé avec succès l'épreuve de l'inspection, à part le professeur Quirrell qui, au moins, s'était limité à l'étude de sujets adaptés à l'âge de ses élèves…
Harry se mordit la langue. Quirrell avait failli le tuer, et c'était un professeur compétent ? Elle avait quoi comme critère cette connasse ?
Il sentit les yeux de la femme se poser sur lui, mais il serra les poings, ses ongles grattant légèrement le bandage sur sa main. Il était hors de question qu'il fasse encore plus de souci à sa mère. Et surtout qu'il laisse croire à Marco qu'il était stupide. Il avait fait l'erreur une fois, pas deux.
Il passa le reste du temps la tête penchée sur son livre qu'il fit semblant de lire et fut l'un des premiers à sortir de la salle de classe pour respirer profondément comme s'il avait passé les deux heures en apnée.
- Merci Neville pour le rappel à l'ordre, souffla Harry.
- Au plaisir, ça ne nous amuse pas non plus de te voir te faire charcuter la main, lui dit son ami en passant un bras sur les épaules du D.
Sur le chemin du dîner, ils rencontrèrent Haruta dans un tableau qui se rongeait les ongles d'inquiétude et Harry leva les pouces pour la rassurer. Pas de nouvelles retenues pour lui.
Et il eut droit à une très belle récompense le lendemain pour son bon comportement.
Après le cours de sortilèges, lorsqu'ils entrèrent dans la classe de métamorphose, ils virent le professeur Ombrage assise avec son bloc-notes dans un coin de la salle.
- Parfait, murmura Harry tandis qu'ils s'asseyaient à leurs places habituelles. Gamabrage va être enfin remise à sa place.
Le professeur McGonagall s'avança dans la classe sans manifester le moindre signe indiquant qu'elle avait remarqué la présence du professeur Ombrage.
- Bien, ça suffit, dit-elle et le silence se fit aussitôt. Mr Finnigan, ayez la gentillesse de venir prendre les devoirs corrigés que vous distribuerez à vos camarades… Miss Brown, s'il vous plaît, prenez cette boîte de souris… Allons, ne soyez pas stupide, elles ne vous feront aucun mal… Vous en donnerez une à chaque élève…Merci Mr Londubat.
Neville venait de se lever et avait pris des mains d'une Lavande effrayée la boite de souris en question pour les distribuer à tout le monde.
- Hum, hum, dit le professeur Ombrage, avec cette même petite toux stupide qui avait interrompu Dumbledore le soir de la rentrée.
Le professeur McGonagall ne lui accorda aucune attention. Seamus rendit son devoir à Harry qui le prit sans lever les yeux vers lui et vit à son grand soulagement qu'il avait réussi à obtenir un E. Gloire !
- Alors, écoutez-moi bien, tous…
Elle s'interrompit et adressa un regard noir à Dean qui faisait le con avec la petite bête qu'on lui avait distribuée.
- Dean Thomas, si vous refaites ça à cette souris, vous aurez une retenue.
L'élève reposa la bestiole sur la table pour ne pas se faire gronder plus.
- Bien, la plupart d'entre vous sont parvenus à faire disparaître leurs escargots et même ceux à qui il est resté un peu de coquille ont compris l'essentiel du sortilège…
- Hum, hum, dit le professeur Ombrage.
- Oui ? répondit le professeur McGonagall qui se tourna vers elle, les sourcils si rapprochés qu'ils semblaient former une seule ligne, longue et rigide.
- J'étais en train de me demander, professeur, si vous aviez reçu mon petit mot vous indiquant le jour et l'heure de mon inspec…
- Bien sûr que je l'ai reçu, sinon je vous aurais demandé ce que vous faisiez dans ma classe, répliqua le professeur McGonagall, en tournant résolument le dos au professeur Ombrage.
De nombreux élèves échangèrent des regards réjouis.
- Nous allons pratiquer aujourd'hui une Disparition plus difficile, celle d'une souris. Le sortilège de Disparition…
- Hum, hum.
- Vous désirez du sirop pour la toux, ma chère ?
- Non, je vous remercie, je voulais simplement…
Mais déjà, McGonagall était de retour à son discours :
- Comme je le disais, le sortilège de Disparition devient d'autant plus difficile que l'animal à faire disparaître est plus complexe…
- Hum, hum !
- Je ne vois pas très bien, comment vous espérez vous faire une idée de mes méthodes d'enseignement si vous persistez à m'interrompre sans cesse, dit la directrice des Gryffondor avec une colère froide. En règle générale, je ne permets à personne de parler en même temps que moi.
On aurait dit que le professeur Ombrage venait de recevoir une gifle. Elle ne prononça pas un mot mais ajusta son parchemin sur son bloc-notes et se mit à écrire frénétiquement.
L'air suprêmement indifférente, Minerva s'adressa à nouveau à la classe :
- Comme je le disais, le sortilège de Disparition devient d'autant plus difficile que l'animal à faire disparaître est plus complexe. L'escargot, qui n'est qu'un simple invertébré, ne présente pas d'obstacle majeur. Mais la souris, qui est un mammifère, offre une plus grande résistance. Ce n'est donc pas un acte magique qu'on peut accomplir en pensant à ce qu'on va manger le soir. Alors, maintenant… vous connaissez l'incantation, montrez-moi ce que vous êtes capables de faire…
- C'est agréable de voir Ombrage remise à sa place par une professionnelle, sourit Neville tout bas à Harry qui hocha la tête.
De son côté, Parvati leur raconta après les cours ce qu'il s'était passé durant l'inspection de Trelawney. Le professeur Ombrage l'avait suivi durant toute la leçon en regardant par-dessus son épaule pour lui mettre la pression. Chose qu'elle n'avait pas faite avec McGonagall. Sans doute se rendait-elle compte que l'animagus ne l'aurait pas toléré. Elle avait cependant prit beaucoup de notes sans quitter le coin où elle s'était assise, sans dire un mot, pour finir par partir en fin de leçon avec une expression sombre.
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Le D. avait pensé que la prochaine fois qu'il verrait Ombrage, ce serait au prochain cours de défense, autrement dit, le lendemain. Mais lorsqu'ils traversèrent les pelouses en direction de la forêt pour assister au cours de soins aux créatures magiques, ils la retrouvèrent, elle et son bloc-notes, attendant à bonne distance de Thatch qui la regardait avec un air vitreux.
- D'habitude, ce n'est pas vous qui assurez ce cours, c'est bien cela ? entendit Harry alors qu'ils arrivaient devant la table à tréteaux sur laquelle les Botrucs captifs s'agitaient en tous sens à la recherche de cloportes, telles des branches douées de vie.
- Je me charge des cours depuis plus de dix ans, sauf durant les pleines lunes, répondit Thatch avec une voix plate et sans émotion.
Il avait les mains dans ses poches, jetant de temps à autres des cloportes aux Botrucs pour qu'ils ne s'échappent pas. Drago rejoignit le trio de Gryffondor et échangea un regard avec eux. Cette femme était une raciste. Et là, elle était devant Thatch, un loup-garou sans magie. La pire chose qui soit à ses yeux.
- Et c'est le demi-géant Hagrid qui vous assiste dans ces cas-là, cela ?
- Mhmh.
- Vous pourriez arrêter de grogner, s'il vous plaît ?
- Non, je suis un loup, quand on m'embête, j'agis comme j'en ai envie. Vous en faîtes pas, je reçois un traitement régulier contre les puces et je n'ai grignoté aucun élève.
- Mmmm, dit le professeur Ombrage en prenant des notes. Je vérifierai.
Thatch agita sa main, l'air de dire qu'il n'en avait rien à cirer.
Elle baissa la voix, mais Harry parvenait quand même à l'entendre clairement.
- Je me demande… Le directeur semble étrangement réticent lorsque je lui pose des questions à ce sujet… Mais vous, pourriez-vous me dire la raison de cette absence très prolongée du garde-chasse Hagrid qui vous assiste ?
- Hagrid est un adulte responsable, il fait sa vie, je suis pas sa nounou, lui répondit Thatch en haussant des épaules. Et de toute façon, je n'en ai aucune foutue idée. Quand je suis revenu en août au château, Dumbledore m'a dit que Gobe-Planche prendrait la relève pour les pleines lunes et de voir avec elle pour mon programme, qu'elle sache de quoi j'avais l'intention de parler. On s'est mis d'accord, elle connait mon programme pour l'année, basta. Hagrid fera ce qu'il voudra à son retour. Bon… alors, je commence ou vous allez me tenir le crachoir longtemps ?
- Oui, je vous en prie, dit le professeur Ombrage en écrivant sur son bloc-notes.
- Meeerciii…
Thatch fit face à sa classe en roulant des yeux de façon théâtrale et commença le cours.
Ombrage adopta une autre méthode durant ce cours. Elle se promenait parmi les élèves en leur posant des questions sur les créatures magiques. La majorité donnèrent les bonnes réponses. Thatch était un bon professeur, personne ne pouvait lui trouver de quoi en redire.
Après avoir longuement interrogé Dean Thomas, le professeur Ombrage retourna au côté du professeur Thatch en gardant une certaine distance.
- D'une manière générale, comment trouvez-vous Poudlard ? demanda Ombrage.
- Mon avis ne regarde que moi. Je suis sur mes dernières années, de toute façon.
- Vos dernières années ? répéta un air d'incrédulité polie l'envoyée du ministère, toujours en griffonnant un mot sur son bloc-notes. Pourquoi ça ?
- J'ai l'intention de retourner au Japon. Moins de racistes. Je mène cette classe jusqu'aux ASPIC et je tire ma révérence. Qui me remplacera après, c'est la direction qui verra.
Si Ombrage n'avait pas apprécié le commentaire sur les racistes, elle sembla au moins contente d'apprendre qu'il n'avait pas dans l'idée de s'éterniser au poste.
- Qu'est-ce que vous avez l'intention d'étudier cette année avec cette classe ?
- Un tour d'horizon des créatures qui reviennent le plus souvent aux épreuves de BUSE, répondit le professeur pirate. Il ne reste plus grand-chose, ils ont déjà vu les licornes et les Niffleurs. Je pense ajouter les Porlocks et les Fléreurs, leur apprendre à reconnaître les Croups et les Noueux.
- Vous savez que les Croups s'attaquent aux moldus, n'est-ce pas ?
- Parce que les gens les dressent depuis des années pour s'en prendre à eux, rétorqua paisiblement Thatch. A croire qu'être un loup m'épargne les agressions de leur part. Ça, ou ceux que je côtoie sont dressés pour être pacifiques.
- Mhmh… vous avez déjà présenté des créatures dangereuses, non, à cette classe ?
- Toutes les créatures sont dangereuses. Prenez un Botruc. Si on veut s'en prendre à un de leur arbre, ils deviendront agressifs. Ce n'est pas parce que c'est petit que c'est inoffensif. Qui ne s'est jamais fait griffer par un chat ou mordre par un chien ? Si on respecte les règles, qu'on ne fait pas de mal à l'animal ou qu'on le provoque pas, il faut alors tomber sur une créature affamée ou effrayée pour se prendre un coup.
- Comme vous ?
- Vous parlez de quoi ? Les circonstances de ma transformation ou ma sale tête ? La transformation, c'est parce qu'un loup-garou sauvage a cru que j'avais envahi son territoire et ma cicatrice, c'est parce qu'à quinze ans, j'étais stupide et j'ai tiré la queue à un oiseau qui me l'a bien rendu.
Il croisa les bras pour faire ressortir sa carrure imposante.
- Soyons clair, je me prendrais un coup pour chacun de mes élèves plutôt que de les laisser se faire blesser durant mes cours.
Ombrage eut l'air franchement déçu en annonçant que le résultat de son entretien lui parviendrait dans une dizaine de jours. A la fin du cours, Harry resta un peu en arrière pour montrer l'état de sa main à son oncle.
- /Tu n'as pas peur ?/ s'enquit l'adolescent à son oncle qui examinait la peau cicatrisée.
- /Du tout. Elle ne peut pas faire pire que Morgans. Je te rappelle que je suis un pirate et que j'ai eu une tête mise à prix. On m'a insulté copieusement tout au long de ma vie, sur tous les océans, elle ne peut pas faire pire. Ce que je crains, c'est que si je quitte le château, elle s'en prenne à toi./
- /J'ai retenu ma leçon, tonton./
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Ce soir-là, Harry passa un long moment dans la salle commune à expliquer de long, en large et en travers aux jumeaux le fonctionnement du lecteur disque qu'il avait reçu de sa mère. Pendant ce temps Hermione caressait Pattenrond sur ses genoux en se concentrant sur une carte de géographie au sujet de la distribution des richesses dans le monde. Neville était occupé à gribouiller dans les marges de son livre de défense avec une mine déprimée. Le reste des élèves étaient déjà couché depuis un long moment, alors que le groupe ruminait toujours dans la salle commune.
- Cette bonne femme est abominable, finit par dire Hermione d'une petite voix. Abominable. Vous avez vu comment elle a parlé au professeur Newgate ? Elle l'a presque accusé de vouloir mordre ses élèves !
- Oh, il grogne un peu, mais rien de bien méchant, lui dit George.
- Et Sirius a plus de puces que lui, renchérit Fred.
Les jumeaux échangèrent un clin d'œil avec Harry au commentaire sur les puces.
- Il faudrait qu'on fasse quelque chose à son sujet, siffla Hermione.
- J'ai prévu de lui payer un traitement contre les puces pour Noël, assura Harry.
- Je ne parlais pas de Sirius, mais d'Ombrage.
- Elle a des puces elle aussi ? s'étonna le brun avec une fausse naïveté qui fit rire les jumeaux.
Hermione lui adressa le regard le plus noir qu'elle avait en magasin.
- Je suggère le poison, dit Neville. Drago est un génie en potion.
- Non… je voulais dire quelque chose par rapport à ses cours où on n'apprend rien du tout pour se défendre, dit la jeune femme.
- Qu'est-ce qu'on y peut ? Trop tard, non ? Elle a décroché le poste et elle est là pour longtemps. Fudge y veillera, lui pointa George.
- En fait, je me disais ce matin… risqua Hermione.
Elle jeta un coup d'œil un peu inquiet à Harry, puis se lança :
- Je me disais que le moment était peut-être venu de… de faire les choses nous-mêmes.
- Nous-même ? répéta Harry d'un ton soupçonneux en levant le nez du baladeur CD entre lui et les jumeaux.
- Oui… Apprendre la Défense contre les Forces du Mal par nous-mêmes, reprit la demoiselle.
- Qu'est-ce que tu racontes ? grogna Neville. Tu veux nous donner du travail en plus ? Ce n'est que la deuxième semaine et qu'on a déjà du mal !
- Oui, mais ça, c'est beaucoup plus important que les devoirs, dit la lionne.
Tout le monde la regarda avec stupeur.
- Qui es-tu…
- …et qu'as-tu fait…
- …d'Hermione Granger ? demandèrent les jumeaux à tour de rôle.
Neville porta une main au front de Hermione et secoua la tête.
- Elle n'a pas de fièvre, elle n'a pas l'air de délirer.
- Arrêtez avec vos bêtises ! reprocha la fille.
Harry vit alors, avec un sentiment d'appréhension, que son visage s'était soudain animé d'une ferveur semblable à celle qu'elle avait eu en demandant à Thatch ce qu'il pensait du traitement des elfes de maisons.
- Il s'agit de nous préparer, comme l'a dit Harry au premier cours d'Ombrage, à ce qui nous attend dehors. De faire en sorte que nous puissions véritablement nous défendre. Si nous n'apprenons rien pendant une année entière…
- On n'arrivera pas à grand-chose tout seuls, soupira Neville d'un ton accablé. Oh, bien sûr, on peut toujours aller à la bibliothèque pour étudier des maléfices et essayer de les appliquer…
- Non, cette fois, je suis d'accord, nous avons dépassé le stade où l'on n'apprend les choses que dans les livres, dit Hermione. Il nous faut un professeur, un vrai, qui sache nous montrer comment utiliser les sortilèges et nous corriger en cas d'erreur.
- La préfète est sérieuse, on dirait, commenta Fred avec malice à son jumeau.
- Tu penses à Lupin ? demanda George.
- Non, non, je ne pense pas à lui. Sans parler qu'il doit jongler avec l'Ordre et son travail moldu, nous ne pourrions le voir que pendant nos week-ends à Pré-au-Lard, ce qui ne serait pas du tout suffisant.
- Alors, qui ? demanda Harry, les sourcils froncés.
Hermione poussa un profond soupir.
- C'est évident, non ? dit-elle. Je veux parler de toi, Harry.
Il y eut un moment de silence. Une légère brise nocturne fit vibrer les carreaux de la fenêtre, derrière Neville, et les flammes vacillèrent dans la cheminée.
Harry cligna des yeux. Son cerveau avait déraillé, il avait mal compris.
- Tu peux répéter ? demanda le D. en secouant un doigt dans son oreille.
- Tu serais un bon professeur de Défense contre les Forces du Mal.
Harry la contempla avec des yeux ronds. Puis il se tourna vers les autres, leur demandant implicitement de lui confirmer qu'elle avait déraillé, mais à sa grande consternation les trois autres avaient l'air de considérer l'option.
Le front légèrement plissé, Neville semblait réfléchir très intensément.
- C'est une idée, dit-il.
- C'est une blague ?
- Si c'était une blague, elle serait bien nulle, lui dit George.
- Mais…
Harry souriait à présent, certain qu'on le faisait marcher.
- Je ne suis pas professeur, je ne peux pas…
- Harry, tu es toujours le meilleur en cours de Défense contre les Forces du Mal, dit Hermione.
- Et c'est la première dans chaque classe qui dit ça ?
- Je ne suis pas première, Harry, pas en Défense en tout cas. Drago et toi avaient plus d'expérience dans ce domaine que moi qui n'ai pas grandi avec la magie ou Neville dont la famille était persuadée qu'il était un cracmol ! lui dit froidement la demoiselle. Vous m'avez battue en troisième année, la seule année où on a passé l'examen avec un professeur qui savait de quoi il parlait. Mais il ne s'agit pas d'examens, Harry, pense plutôt à ce que tu sais faire et ce que tu as accompli !
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Tu sais, finalement, je n'ai pas très envie d'avoir comme prof quelqu'un d'aussi idiot, dit Fred à son jumeau avec un petit sourire moqueur.
- Harrykins, c'est pas le moment de jouer les faux modestes. Tu es un combattant. Un vrai. Maugrey l'a vu alors que t'étais un mignon deuxième année ! caqueta George.
- Et Rogue admet lui-même que tu es quelqu'un de dangereux, rappela Neville.
- Si la Pierre n'avait pas été récupéré entre-temps, c'est toi qui l'aurais sauvée de Voldy, pointa Hermione.
- Vous m'avez aidé à passer les étapes et Drago m'a soutenu quand j'étais en difficulté face à Quirrell.
- Deuxième année, tu as dompté un serpent, sentit un basilic dans les murs et détecté un artefact de magie noir, énuméra Neville. Sans parler que si tu n'avais pas fait cette chute dans l'escalier, tu aurais échappé à un cognard ensorcelé pour s'en prendre à toi.
- Tout le monde peut faire ce que j'ai fait avec le serpent et pour le reste, c'est un foutu miracle si je commençais à avoir des sensations de ce genre !
- C'est tout de même assez impressionnant, accorda Fred.
- Troisième année, poursuivit Neville en élevant la voix. Tu as affronté Sirius dans le dortoir à main nu, et tu as réussi à le mettre en fuite…
- Mon parrain n'est pas assez foireux pour vouloir s'en prendre à son filleul, il ne voulait pas se battre, c'est moi qui…
- Et ne parlons même pas des Détraqueurs que tu as repoussé avec un Patronus corporel.
- On doit vraiment revenir sur ces circonstances ? demanda Harry avec lassitude. Un putain de coup de chance.
- Parlons de l'année dernière, où, un jeune de quatorze ans s'en est sorti dans des épreuves faites pour des sorciers plus matures et même échappé à Face de Craie, pointa Neville.
Harry se leva d'un bond avec colère.
- DAMARE ! JE SERAIS MORT SI J'AVAIS PAS INVOQUÉ 'TOU-SAN PAR ERREUR ! rugit le jeune homme.
- Tousan ? Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda George.
Fred eut une mimique d'incompréhension.
- Harry… tu as appelé le Docteur otou-san ? demanda doucement Hermione.
Lentement, le garçon se rassit. Sa colère avait disparu devant son incertitude. Il avait l'air perdu et presque vulnérable à cet instant.
- Je crois… souffla-t-il. Ouais, je crois.
Il se prit la tête dans les mains, totalement déboussolé. Est-ce que c'était la preuve qu'il commençait à voir vraiment Marco comme un père ? Si c'était le cas, pourquoi ça lui faisait si bizarre et pourquoi n'arrivait-il pas à le dire à l'homme en face ?
Il tourna la tête pour regarder Neville qui venait de lui prendre un bras.
- On sait très bien que tu as eu de la chance et de l'aide, Harry, lui dit son ami avec son calme caractéristique. Mais ça ne fait pas tout. Et soyons honnête, Drago a été formé pour devenir un Mangemort par son père, avant qu'il ne s'en détourne, alors que toi… Ta mère est Fire Fist Ace. En première année, tu avais plus de force et d'endurance que la plupart des autres élèves.
- J'ai eu cette idée avec Drago à la base, informa Hermione. Juste pour que tu saches d'où ça vient.
Fred décala son fauteuil et se rapprocha de l'adolescent perdu.
- On n'est pas aveugle, on sait très bien qu'une guerre, c'est pas propre, qu'il y aura des blessés, mais personne ne nous permet de nous protéger, lui expliqua-t-il.
- Et on t'a vu faire. On t'observe depuis cinq ans. On a vu ton travail, ton comportement et tes choix, poursuivit George.
- Ce qu'on te demande, c'est de nous donner quelques graines de ce que ta famille t'as enseigné pour survivre, afin qu'on puisse protéger les nôtres.
- Parce que, soyons honnête, il y a des choses qu'on ne sait pas faire. Le Patronus n'est qu'un exemple.
- On a enchaîné des professeurs plus ou moins bons, et là, maintenant, on en a un qui nous conduit droit au mur par simple paranoïa.
- Si toi et Drago, vous donnez des cours de Défense on les prendra, et on sera pas les seuls.
- Aidez-nous, les jeunes, on ne veut pas perdre notre famille, conclurent les jumeaux ensemble.
Voir les blagueurs de services aussi sérieux, c'était inquiétant.
- A vous deux, vous avez des connaissances plus larges que beaucoup d'élèves sur comment réagir dans une situation de danger, continua Hermione. Ta cicatrice est une preuve que tu as survécu à bien assez de choses pour pouvoir te permettre de dispenser ton savoir.
- C'est pas aussi simple que vous pensez ! s'agaça Harry en se relevant pour se mettre à faire les cent pas. Vous pensez qu'il suffit de se souvenir de quelques sortilèges et de les jeter à la figure de quelqu'un, comme si on était en classe ? Pendant tout le temps où vous êtes face au danger, vous savez qu'entre vous et la mort, il n'y a plus rien d'autre que votre… votre cerveau, vos tripes, ou je ne sais quoi. Comme si on pouvait réfléchir normalement quand on sait que dans une fraction de seconde, on va se faire tuer, torturer ou voir ses proches mourir… ils ne nous ont jamais appris ça en classe, ce que c'est que d'affronter ce genre de choses… Et vous, vous êtes là à faire comme si j'étais un brave garçon bien intelligent sous prétexte que je suis vivant, comme si Diggory, lui, n'était qu'un idiot qui a raté son coup… Vous n'y comprenez rien, j'aurais très bien pu mourir à sa place, c'est ce qui se serait passé si Voldemort n'avait pas eu besoin de moi…
- On n'a rien dit de tout ça, Harry, lui assura Neville d'un ton apaisant. On ne s'en est jamais pris à Diggory, pas du tout, tu te trompes complètement…
- Tu viens de prouver notre point, lui dit George. C'est pour ça qu'on a besoin de toi et de Drago. On a besoin de savoir comment c'est d'être face à la mort, dos au mur.
- Écoute… penses-y, dit Hermione à voix basse. S'il te plaît.
Harry ne trouva rien à répondre. Il était juste vidé, épuisé et il se contenta d'acquiescer d'un signe de tête, sans très bien savoir à quoi.
Hermione se leva et lui souffla à l'oreille :
- Parles-en à ton otou-san.
Et elle se redressa en frappant dans ses mains :
- Bon, je vais me coucher, dit-elle d'une voix qu'elle s'efforçait de rendre la plus naturelle possible. Heu… Bonne nuit.
Elle ramassa ses affaires et s'en alla.
- On y va aussi et on t'emprunte ça, annonça George en se levant à son tour.
Il prit le baladeur et monta dans le dortoir à la suite de son jumeau en enroulant soigneusement les écouteurs autour de l'appareil.
- Tu viens ? demanda Neville en se levant à son tour.
Le D. resta un instant à regarder la brûlure cicatrisée sur sa main et suivit en silence son ami.
