Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle page dans les aventures de nos apprentis révoltés. Ils ont un plan à mettre en place, et quelques roueries dans leur camp. Je vous laisse donc profiter de cette nouvelle aventure.

Kana-chan01 : Ah bah un chapitre par mois, forcément, on va vite rattraper les publications. / Je suis très heureuse de savoir que tu apprécies ce que j'ai fait des personnages et du contexte. / Va y avoir quelques modifications sur le sujet du retour, mais je n'en dis pas plus. / Merci pour le soutien, c'est très apprécié. / Le couplle te remercie pour les félicitations.

Mimi76lh : Qui n'a pas cramé la grossesse, franchement ? C'était couru d'avance. Mais j'ai aimé la remettre dans le jeu. / On verra pour le couple Thatch et Tonks. / J'ai des idées pour les sessions de Défense.

Yuwine : Aaah, Thatch, qu'est-ce qui a été choisi ? La question est là. / Qui a été surpris de l'annonce d'Ace qui atteint un bébé ? Et oui, Harry a été adorable sur sa réaction. Et Thatch est tonton, forcément qu'il va avoir une réaction dramatique./ Totalement go pour le karaoké. Qui parle d'apprendre des sorts ce ne sont que des cours de chants/ Luna n'est pas jalouse. Luna est une yandere en formation. Chang, il vaut mieux ne pas en parler.

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McGonagall ne savait que dire. Vraiment. Et Ombrage non plus pour le coup. Quand Hermione et Harry étaient venus la voir, la femme était justement en train de recevoir la visite de l'envoyée du ministère qui lui exposait le résultat de son inspection. C'était presque à croire que le duo savait qu'elle était là. Cependant, la raison de leur visite était assez étrange.

- Donc… vous… vous avez eu l'idée de réunir pacifiquement des élèves des quatre maisons pour des soirées de karaoké ? répéta Minerva.

- Nous souhaitons votre accord pour ouvrir un club de karaoké, continua Hermione. J'ai regardé le règlement, rien ne l'interdit, nous devons simplement nous signaler à un professeur pour une ouverture de club. C'est une façon, saine et amusante, de briser des barrières entre les maisons et de réduire la tension entre les élèves en apprenant à nous connaître autour de quelque chose qui nous amuse tous plus ou moins, et oublier quelques instants les différences entre les mains.

- Si vous souhaitez venir pousser la chansonnette, n'hésitez pas, professeur ! proposa Harry avec un large sourire.

- Hum hum.

Le duo se tourna vers le professeur Ombrage avec une expression polie de perplexité.

- Que comptez-vous faire durant ces soirées ? demanda la femme avec son grand sourire froid de crapaud.

- Nous amuser, lui dit Harry. Manger des bonbons. Chanter. Rigoler. Apprendre à nous connaître. Hmmm… nous comporter comme des adolescents. On a trouvé une vieille salle de musique, donc, on pense la reconvertir pour nos besoins.

- Je ne savais même pas que Poudlard avait une salle de musique, avoua McGonagall.

- L'école est vieille, et la grosse majorité ne sert pas à rien. Vous seriez surprise de ce que l'on peut trouver, marmonna le D. en haussant les épaules.

- Et qui fera partis de ce club ? demanda Ombrage.

- Des élèves des quatre maisons, répondit vaguement Hermione. Aucune restriction de statut de sang, ni d'âge ou de genre. Cela sera ouvert à tout le monde.

- Vu que ce genre de mélange est mal vu par beaucoup, nous avons décidé de garder au maximum le nom de nos membres anonymes afin de s'assurer que des jeunes aux esprits étroits ne s'en prennent pas à eux, explicita Harry.

- Eh bien, voyez-vous, c'est bien triste que vous veniez d'avoir cette idée puisque je viens de recevoir un Décret d'Éducation numéro vingt-quatre, qui dit que toutes les organisations, associations, équipes, groupes et clubs d'élèves sont dissous à compter de ce jour, annonça Ombrage. Je devais le faire afficher dimanche après-midi, mais vous le savez déjà à présent.

- Tout ? s'étonna Hermione. Même les équipes de Quidditch ?

- Tout, miss Granger. Et pour reformer cela, il faut demander l'autorisation à la Grande Inquisitrice, c'est-à-dire moi.

- Professeur Ombrage, pouvons-nous réformer le club de karaoké que nous venions à peine de concevoir ? demanda Harry.

- Non, Mr Portgas.

- J'aurais demandé, soupira le garçon. Viens, Hermione, faut dire aux autres que ça ne sert plus à rien d'approcher les autres directeurs de maisons, puisqu'on ne peut pas le faire, au final.

- Vous alliez demander l'autorisation à tous les directeurs ? Même au professeur Rogue ? s'étonna Minerva.

- On a des Serpentard dans notre groupe, eux aussi ils ont le droit de s'amuser.

- Retournez à votre salle commune, je vais m'arranger avec cette chère Dolores.

- Minerva, je ne reviendrais pas sur ma décision, ce groupe ne m'a pas l'air très sain pour ces jeunes…

Harry échangea un regard avec Hermione et ils quittèrent rapidement le bureau de McGonagall.

- /C'est un peu gros, tu ne trouves pas, qu'elle nous sort un décret le jour où on invente un nouveau club/ marmonna Hermione.

- /On est samedi, et elle voulait l'afficher demain, ce qui veut dire qu'elle va profiter du lapse de temps pour le demander à Fudge/ répondit Harry.

Mais il continua de sourire.

- /Pourquoi es-tu de bonne humeur ?/

- /Parce que ce sont les professeurs qui vont faire ce combat pour nous, sans savoir nos véritables intentions. Et comme on implique les quatre maisons, ce sont les quatre directeurs qui seront à nos côtés pour ça. Et peut-être même que Dumbledore devra intervenir./

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Entreprendre quelque chose pour s'opposer à Ombrage et au ministère et jouer lui-même un rôle-clé dans cette rébellion donnait à Harry un sentiment d'intense satisfaction. Il ne cessait de revivre dans sa tête leur réunion du samedi : tous ces gens qui étaient venus le voir pour apprendre à se défendre contre les Forces du Mal… l'expression de leurs visages lorsqu'on leur avait raconté ce qu'il avait accompli…À la pensée qu'ils ne le considéraient pas comme un détraqué, il ressentait une telle allégresse que même ce soi-disant décret ne lui faisait pas peur le moins du monde.

Et pour lui dire qu'en plus, ce samedi était juste génial, les jumeaux vinrent le voir dans la soirée avec des sortes d'écouteurs sans fil à glisser derrière l'oreille, prenant immédiatement la couleur de la peau de leur porteur.

- Pense à une musique, lui conseilla Fred.

L'instant suivant, tout Gryffondor put voir Harry kidnapper Hermione pour lui faire danser un rock endiablé au beau milieu de la salle commune pour le plus grand amusement de Neville et des jumeaux. Quand la jeune femme réclama pitié et alla s'effondrer sur un canapé en riant faiblement, rouge comme une tomate et haletante sous l'effort physique, Harry alla retrouver les jumeaux, en retirant les écouteurs.

- C'est génial, franchement !

- C'est le prototype, mais d'ici mercredi…

- …on devrait en avoir d'autres pour la vente !

- On te fait cadeau…

- …de ceux-ci.

- On te désigne…

- …comme testeur !

- Merci les gars ! Dans mes bras !

Les jumeaux furent plus que surpris de l'étreinte que leur offrit Harry avant que celui-ci n'aille montrer la création à Hermione et Neville.

- Vous lui offrez un prototype, comme ça ? s'exclama Ronald qui n'avait rien loupé de la conservation.

- Il nous a soufflé l'idée, on lui doit bien ça, justifia George en haussant les épaules.

Avec toutes les réserves de bonne humeur, Harry était prêt à attaquer Lundi. Haruta le réalisa parfaitement quand, le lundi matin, l'adolescent sortit et lui demanda avec un grand sourire ce qu'il risquait en disant de Marco que c'était un enfoiré et qu'il aurait pu lui dire avant pour la grossesse de sa mère.

-/Je te donne la réponse ce soir !/ lui assura la rousse.

Tout le monde trouva que la bonne humeur de Harry était étrange, surtout quand on voyait le décret qui avait finalement été affiché dans les salles communes et que, pour le coup, leur idée tombait à l'eau.

- D'ailleurs, c'est quoi ce parchemin, au final ? demanda Neville à Hermione alors qu'ils allaient déjeuner.

- J'ai ensorcelé le morceau de parchemin que nous avons tous signé, leur dit la demoiselle comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. D'ailleurs, tu as bien fait de prendre le parchemin en exigeant un bon comportement de tout le monde, Harry, parce qu'on saura si quelqu'un nous trahi ou utilise mal ce que toi et Drago allez nous apprendre.

- Qu'est-ce qu'il lui arrivera ? demanda Neville d'un air avide.

- Disons que la perte de connaissance de Edgecombe pourrait se reproduire chez quelqu'un d'autre. Venez, descendons prendre le petit déjeuner, on verra ce que les autres en pensent… Je me demande si la même chose a été affichée dans toutes les maisons.

- Je ne serais jamais assez reconnaissant qu'on soit ami Granger. Tu es effrayante.

Dès qu'ils entrèrent dans la Grande Salle, il fut évident que l'annonce d'Ombrage n'était pas réservée aux seuls Gryffondor. Une intensité particulière animait les conversations et l'on remarquait davantage de mouvement que d'habitude, les élèves passant d'une table à l'autre pour discuter de ce qu'ils venaient de lire. Harry, Neville et Hermione s'étaient à peine assis que Fred, George et Ginny fondirent sur eux.

- Vous avez vu ça ?

- Vous croyez qu'elle est au courant ?

- Calmez-vous, elle croit qu'elle a empêché la création d'un club de karaoké, rassura Neville. Elle ne sait rien.

- Faîtes passez discrètement le mot aux autres Gryffondor. Neville, je crois que tu as tapé dans l'œil de Bones, elle arrête pas de te regarder.

Neville se retourna sur son siège et fit un clin d'œil aguicheur à Susan qui le regarda avec des yeux ronds.

- Vous permettez, l'amour m'appelle ! annonça le jeune homme en allant rejoindre la table des Poufsouffle d'un pas conquérant.

- Je pense que sa grand-mère n'arriverait pas à reconnaître son petit-fils, commenta Fred en regardant la scène avec des yeux ronds.

- Je voulais voir Padma au sujet d'un devoir d'arithmancie, je te dis à tout à l'heure, Harry, annonça Hermione.

- Bon, ben, je vais aller embêter les Serpentard. TSUNDERE-CHAN !

- Va chier Portgas ! rugit Drago en adressant un regard noir à Harry qui vint le prendre dans ses bras.

- Ombrage est méchante ! sanglota le D. en essayant de ne pas rire, le visage caché sur l'épaule de son ami qui n'avait même pas encore rejoint sa table.

- Portgas, on est au beau milieu de la Grande Salle. Si tu veux qu'on raconte des conneries sur toi, fais ce que tu veux, mais ne m'implique pas.

- Mais Ombrage veut pas qu'on fasse notre club de karaoke ! gémit Harry.

Drago soupira et tapota le dos de son ami d'un air blasé.

- Et pourtant c'était une siii bonne idée… mais elle veut paas ! buuuuh !

Luna arriva à cet instant et récupéra son petit-ami pour le ramener à sa table. Drago épousseta son épaule d'un geste digne, arrangea son insigne et avec un signe las de la tête à son directeur de maison perplexe, le garçon alla s'asseoir à sa table.

- Qu'est-ce qu'il lui arrive à Portgas ? s'enquit Blaise.

- Oh, rien de spécial. Vu qu'avec le nouveau décret, les clubs sont dissous, l'idée du karaoké part à l'eau, c'est tout. Rien de dramatique, la vie continue.

Le regard entendu que Drago adressa à lui et Théo voulait tout dire.

- Quel dommage, Granger avait l'air de dire que tu chantais bien, soupira Daphne à proximité. Je me demande à quelle occasion elle a eu l'occasion de l'entendre.

Lentement, Drago tourna la tête, et lui offrit un sourire froid.

- Donne-moi une bonne raison pour ne pas te mettre en retenue.

- Oh, tu as vu l'heure, on va être en retard !

Et la fille se leva rapidement de table pour fuir en riant.

De retour à la table de Gryffondor avec Luna, Harry pouvait voir que Neville et Hermione avaient fait passer le message. Ombrage pensait avoir dissout un club de chant, mais les cours de Défense, eux, ils continueraient.

- Portgas, je peux avoir ton attention deux minutes.

Harry tourna la tête pour regarder Angelina Johnson, la capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor.

- Je sais que tu ne t'intéresses pas au sport, mais, s'il te plaît, pour aider à la reformation de l'équipe de notre maison, tu peux rester à carreaux en cours avec elle ? demanda la fille en s'asseyant de l'autre côté de Harry pour ne pas se mettre entre Luna et lui.

Luna eut un sourire de remerciement devant l'intention et resserra sa prise sur le bras de son petit-ami.

- J'ai ce qu'il faut pour rester calme, assura Harry en ouvrant son sac.

Il sortit son livre de défense et l'ouvrit au hasard pour montrer… une simple histoire.

- Ah. Parfait alors. Je compte sur toi !

- Tu peux, assura le D. en rangeant l'ouvrage.

- Et concernant…

- Le karaoké… eh bien, tu devras conserver tes compétences de chants au terrain de Quidditch ou à la salle commune. Mais ne t'en fait pas.

Il lui tapota le bras avec un air entendu.

- La vie continue.

Angelina hocha lentement la tête en comprenant le message.

Si Ombrage espérait de la panique, c'était ratée.

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Binns était seul, flottant comme d'habitude à quelques centimètres au-dessus de sa chaise, prêt à poursuivre son exposé soporifique sur les guerres des géants. Rien de nouveau et cela commença à assombrir la bonne humeur du jeune homme qui lutta tant bien que mal contre le sommeil. Il venait de se fendre dans un énième bâillement quand Hermione lui administra un sévère coup de coude dans les côtes.

- Nanda ?

Elle montra la fenêtre du doigt et Harry vit Yuki, perchée sur l'étroit rebord. Son habituel paquet attaché à la patte, elle le fixait des yeux à travers les épais carreaux. Harry ne comprenait pas. Ils venaient de prendre leur petit déjeuner, pourquoi donc n'avait-elle pas apporté le courrier à ce moment-là, comme d'habitude ? Plusieurs élèves, à présent, se montraient l'oiseau du doigt.

- J'ai toujours adoré cette chouette, elle est tellement belle, chuchota Lavande à Parvati.

Harry jeta un coup d'œil au professeur Binns qui continuait de lire sereinement ses notes, sans s'apercevoir le moins du monde que l'attention de la classe était encore moins centrée sur lui qu'à l'ordinaire. Harry glissa en silence de sa chaise, se pencha en avant et se faufila très vite entre les rangées de tables en direction de la fenêtre qu'il ouvrit lentement.

Il s'attendait à ce que Yuki lui tende la patte pour qu'il puisse prendre le paquet et la lettre inhabituelle qu'elle avait accrochés à sa patte, avant qu'elle ne rejoigne la volière mais, lorsque la fenêtre fut suffisamment ouverte, elle sauta à l'intérieur de la classe en poussant un hululement plaintif. Harry referma la fenêtre, jeta un regard inquiet à Binns puis, toujours penché en avant, se dépêcha de regagner sa place, Yuki dans ses bras. Lorsqu'il se fut rassis, il la posa sur ses genoux et détacha le paquet et la lettre.

Ce fut à ce moment-là seulement qu'il se rendit compte que les plumes Yuki étaient étrangement ébouriffées, certaines courbées dans le mauvais sens, et qu'une de ses ailes formait un angle bizarre avec le reste de son corps.

- Elle est blessée ! murmura Harry en penchant la tête pour l'examiner de plus près.

Neville et Hermione regardèrent à leur tour. Hermione posa même sa plume.

- Vous voyez, elle a l'aile de travers…

Yuki tremblait. Lorsque Harry voulut lui toucher l'aile, elle sursauta légèrement, les plumes hérissées, comme si elle se gonflait à la manière d'un ballon, et lui jeta un regard de reproche.

- Gardez ça pour moi, il doit y avoir une raison si elle arrive maintenant, demanda Harry en leur laissant ses affaires.

- Vas-y, lui dit Neville en récupérant le paquet et la lettre.

- Professeur Binns, dit Harry à haute voix.

Toute la classe se tourna vers lui.

- Je ne me sens pas très bien, grimaça l'adolescent en portant une main à sa bouche comme s'il avait la nausée.

Le professeur Binns leva les yeux de ses notes, stupéfait, comme à son habitude, de voir devant lui une classe remplie d'élèves.

- Vous ne vous sentez pas bien ? répéta-t-il d'un air absent.

- Non, pas bien du tout, déclara Harry avec le ton le plus plaintif qu'il pouvait émettre.

Il se leva, Yuki cachée derrière son dos.

- Il faut que j'aille à l'infirmerie.

- Oui, dit le professeur Binns, pris au dépourvu. Oui… Oui, à l'infirmerie… Eh bien, allez-y, Perkins…

Une fois sorti, Harry reprit Yuki dans ses bras et se hâta le long du couloir. Lorsqu'il fut certain qu'on ne pouvait plus le voir depuis la porte de la classe, il s'arrêta. Avec quelques sifflements, il essaya de déterminer ce qui lui avait fait ça. Et il sentit la rage lui monter à la gorge. Ombrage était derrière l'attaque s'il en croyait le piaillement qu'il identifia comme « grenouille rose ». Et elle avait ouvert son courrier. Que ce soit le tas de devoirs de la maison, ou la lettre que Sirius lui avait envoyée.

-~~Courrier dangereux ?~~ siffla Harry pour savoir.

Le faible hululement disait qu'elle ne savait pas.

Et chiotte.

Il s'arrêta devant une fenêtre et jeta un coup d'œil au parc plongé dans la grisaille et battu par les vents. Il n'y avait aucune trace de son oncle dehors. S'il ne donnait pas de cours, il devait être dans la salle des professeurs ou son bureau. Il réfléchit rapidement à ce qui était le plus proche, puisqu'il n'avait pas la carte du Maraudeur sur lui pour vérifier, et sifflota à sa chouette de tenir bon. Il descendit les escaliers, Yuki poussant de faibles hululements dans les bras de son ami.

Deux gargouilles de pierre encadraient la porte de la salle des professeurs. Lorsque Harry s'approcha, l'une d'elles croassa :

- Tu devrais être en classe, mon petit bonhomme.

- C'est urgent, dit Harry d'un ton sec.

- Oooooh, urgent, voyez-vous ça ? dit l'autre gargouille d'une voix aiguë. Voilà qui nous remet à notre place.

Harry frappa. Il entendit des bruits de pas, puis la porte s'ouvrit et il se retrouva face au professeur McGonagall.

- Vous n'avez pas encore eu une retenue ? demanda-t-elle aussitôt, ses lunettes carrées lançant des éclairs alarmants.

- Non, professeur, répondit Harry.

- Alors pourquoi n'êtes-vous pas en classe ?

- Il paraît que c'est urgent, dit la deuxième gargouille d'un ton narquois.

- Damare, le tas d'pierre, lui siffla le D. avec colère.

Il inspira profondément, rassuré de sentir son oncle dans la pièce.

- J'ai besoin de l'aide du professeur Newgate. Je siffle peut-être, mais je sais pas comment gérer une chouette blessée.

- Thatch, on a besoin de vous.

McGonagall s'écarta pour permettre à Harry de voir dans la pièce son oncle dans un fauteuil contre la penderie où autrefois s'était caché un épouvantard. Thatch se détourna de sa lecture. Il se leva, posa son verre de whisky sur la penderie et alla rejoindre l'entrée.

- Nanda ? demanda l'homme.

- Mitte ji-chan.

Délicatement, il lui donna la chouette que l'immense loup-garou reçut avec autant de précaution.

- Elle est arrivée après les autres hiboux et elle a une aile bizarre, mitte.

McGonagall les regarda faire en silence.

- Mmmmm, dit l'homme en observant l'état de l'oiseau. J'ai l'impression qu'elle s'est fait attaquer. Parfois, les Sombrals s'en prennent aux oiseaux, c'est vrai, mais Hagrid a dressé ceux de Poudlard pour qu'ils ne touchent pas aux hiboux, et je peux assurer qu'il a fait du bon boulot.

- Je lui ai demandé et si j'ai bien compris, eh bien…

- Ombrage ? devina McGonagall d'un air sombre.

- Répète Yuki. Qui t'a fait mal ?

Yuki poussa un faible hululement.

- Crapaud rose, merveilleux, traduisit le loup. Comme si elle avait pas autre chose à foutre que s'en prendre au courrier des élèves.

- Elle va guérir ? demanda Harry avec inquiétude.

- Votre manque de foi me consterne, lui répondit Thatch.

Harry eut un faible sourire devant la tentative d'humour de son oncle.

Le professeur McGonagall lui lança un regard perçant et demanda :

- Savez-vous d'où venait cette chouette, Portgas ?

- Y'avait un paquet de m'man et une autre lettre. Si c'était pas dans le paquet, c'est que c'était un autre correspondant qu'elle.

Il croisa brièvement son regard et sut tout de suite, d'après la façon dont ses sourcils s'étaient rejoints au milieu de son front, que pour elle, l'autre correspondant possible devait être son parrain.

- Repos pour miss Yuki, annonça Thatch. Elle ira mieux dans quelques jours, t'en fait pas Kabu. Mais il lui faudra une période de rééducation. Le Saint Docteur O'hara pourrait l'aider, tu dois le connaître, non, ta mère m'a dit qu'il bossait avec elle.

- Du moment que Yuki peut de nouveau voler, ça me va. Y'a pas plus triste qu'un oiseau qu'on prive de ses ailes.

- Je ferais le nécessaire.

- Honto ni arigatou, soupira Harry en s'inclinant au moment même où la cloche sonnait l'heure de la récréation.

Le pirate fit un clin d'œil à son neveu et s'éloigna dans la salle, Yuki blottie dans les bras familiers du loup-garou.

Harry s'apprêta à repartir mais le professeur McGonagall le rappela.

- Portgas.

- Oui, professeur ?

Elle jeta un coup d'œil dans le couloir. Des élèves arrivaient des deux côtés.

- N'oubliez pas, dit-elle très vite et à voix basse. Les voies de communications de Poudlard, que ce soit pour expédier ou recevoir du courrier, sont étroitement surveillées, compris ?

- Je suis un garçon plein de ressources, lui répondit Harry. Rappelez juste ce détail à qui l'a semble-t-il oublié pour moi, voulez-vous ?

Le professeur McGonagall lui fit un bref signe de tête et se réfugia dans la salle des professeurs en laissant la foule emporter l'adolescent dans la cour de récréation. Il aperçut Neville et Hermione qui étaient déjà là, dans un coin abrité, le col de leurs capes relevé pour se protéger du vent. Drago vint se joindre à eux avec Luna.

- C'est quoi ces grises mines, vous laissez tomber les cours de défense ? demanda tout bas Drago en fronçant les sourcils en resserrant sa cape sur lui.

Neville rendit à Harry son sac et Hermione lui donna son courrier. La lettre était en fait qu'un simple parchemin avec cinq mots de la main de Sirius :

Aujourd'hui, même heure, même endroit.

- Comment va Yuki ? demanda Hermione d'un ton anxieux.

- Ji-chan va la remettre sur pied et s'il faut, elle sera envoyée au Saint Docteur, répondit le D en froissant le mot. Et McGonagall m'a rappelé que les voies de communication sont surveillées, et fera le rappel à Patmol. Yuki a confirmé que c'est Gamabrage qui s'en est prise à elle.

- Ce qui expliquerait qu'elle arrive en retard et blessée.

- Tu n'as pas l'impression que l'on a loupé un épisode ? demanda Drago à Luna.

- Il y a un problème avec la belle Yuki ? demanda Luna avec inquiétude.

Pendant que Neville leur expliquait ce qu'il s'était passé, Harry sortit la goutte de son col et l'utilisa pour mettre le feu au papier qu'il laissa ensuite tomber sur le pavement où il termina de se consumer.

- Je demanderai à Izou ou Haruta si je devais recevoir un courrier sensible de m'man, mais j'ai pas l'impression qu'il me manque quelque chose, marmonna Harry en faisant l'inventaire de son colis. Elle a jeté un œil au courrier de m'man.

- Comment tu le sais ?

Harry s'était accroupi pour faire plus facilement l'inventaire du colis. Il brandit la lettre en question sous les yeux de ses amis.

- Et ? demanda Neville.

- Vous comprenez, non ?

- Ah, saisit Drago. Ace écrit en japonais, et là, le message est en anglais. Quelqu'un y a jeté un sort de traduction, mais a oublié de le retirer, ou alors n'a pas eu le temps.

Harry reprit la lettre et parcourut le message des yeux et secoua la tête.

- Elle dit juste qu'elle viendra voir McGonagall pour une autorisation de sortie le jour où les jumeaux viendront au monde et elle te propose de sortir toi aussi, pour essayer de voir ta mère, Drago.

- Je vois. Remercie-la de l'attention.

- Et l'autre lettre ? demanda Luna.

- De Patmol. « Même heure, même endroit »

- Ce qui veut dire la cheminée de la salle commune ? décrypta Neville.

- Bien entendu, dit Hermione.

Elle parut mal à l'aise.

- J'espère que Gamabrage n'a pas deviné.

- Je préfère partir du principe que oui, elle a compris, lui dit Drago. C'est trop tard pour avertir Black et annuler le rendez-vous en tout cas.

- Si on ignore l'endroit où nous lui avons parlé, personne ne peut comprendre de quoi il s'agit, n'est-ce pas ? demanda Neville.

- Je ne sais pas, dit Hermione, inquiète, en remettant son sac à l'épaule alors que la cloche retentissait à nouveau. Ce ne serait pas très difficile de sceller le parchemin une deuxième fois en appliquant une formule magique… Et si le réseau des cheminées est surveillé… mais je ne vois pas comment on pourrait lui écrire de ne pas venir sans que la lettre soit elle aussi interceptée !

Harry embrassa Luna et suivit ses amis dans leur descente vers les cachots où avait lieu le cours de potions, tous perdus dans leurs pensées.

- Drago ! Je l'ai !

Drago releva le nez pour voir Blaise venir vers lui avec un papier d'aspect officiel.

- Ombrage a tout de suite donné à l'équipe de Quidditch de Serpentard la permission de continuer à jouer. Elle m'a souri en parlant de ma mère et elle a discuté avec Theo de tout ce que son propre père faisait au ministère, pendant qu'elle nous signait l'autorisation de jouer.

- C'est déjà ça, soupira Drago.

- Et on a glissé un petit mot de regret sur cette impossibilité de faire ce fameux club de karaoké, sourit Théo à l'adresse des trois Gryffondor.

- Merci, espérons que ça serve à quelque chose.

- Je n'ai pas peur de paraître ridicule en envoyant une lettre à mon père pour qu'il insiste de lui-même.

- D'ailleurs, c'est quoi tout ça ? demanda Blaise en montrant du doigt le colis que Harry était en train de ranger dans le sac.

- C'est ce qu'il se passe quand Gamabrage attaque des chouettes, grommela le D. en fermant son sac.

La porte s'ouvrit à cet instant sur Rogue qui les fit entrer. Il regarda Harry en essayant clairement de le légimencier, mais le jeune homme se contenta de se concentrer sur les équations qu'il avait vues dans ses devoirs moldus à faire. Il n'aurait pas su dire si son enseignant était déçu de ne pas avoir vu ce qu'il voulait ou satisfait de voir que même s'il ne lui donnait plus des cours d'Occlumancie, il pratiquait toujours. Ils s'assirent dans la rangée du premier rang habituelle et sortirent leur matériel. Drago s'immobilisa en voyant que Harry était figé sur sa chaise. Il allait lui demander ce qui n'allait pas quand Rogue claqua la porte avec un grand bang, attirant l'attention de tous.

- Vous remarquerez, dit Rogue de sa voix basse et narquoise, que nous avons une invitée, aujourd'hui.

Il fit un geste vers le coin le plus sombre du cachot, là où Harry regardait justement. Le professeur Ombrage s'était assis là, son bloc-notes sur les genoux. Drago tira son ami par la manche pour lui faire signe de s'asseoir et de rester calme.

- Aujourd'hui, nous allons poursuivre la préparation de notre solution de Force. Vous trouverez vos mélanges là où vous les avez laissés à la dernière leçon. S'ils ont été préparés correctement, ils devraient avoir bien évolué au cours du week-end. Les instructions figurent au tableau. Allez-y.

Un geste vers le tableau et les instructions apparurent.

Le professeur Ombrage passa la première demi-heure du cours à prendre des notes dans son coin. Harry était impatient de l'entendre poser des questions à Rogue, mais il savait qu'il n'avait pas envie que la potion lui pète à la figure, donc, il fit plusieurs fois une pause pour se reconcentrer avant de faire une bêtise. Il rêvait juste de voir cette sale garce remise à sa place après ce qu'elle avait fait à Yuki.

Vu le regard de biais que lui jeta Rogue, il n'y avait pas que sa potion qui était en jeu, si l'homme avait réussi à entendre ses pensées.

Ombrage se leva enfin.

- Ah, dit Harry à voix basse.

Il regarda où il en était dans la préparation de sa potion pour savoir s'il pouvait faire une pause pour se reconcentrer, alors qu'il la voyait s'avancer entre deux rangées de tables en direction de Rogue qui était penché sur le chaudron de Thomas.

- Cette classe me semble très avancée par rapport au niveau habituel, dit-elle brusquement, dans le dos de Rogue. Je me demande toutefois s'il est très raisonnable de leur apprendre une potion comme la solution de Force. Je pense que le ministère préférerait la voir disparaître du programme.

Rogue se redressa lentement et se tourna pour la regarder.

- C'est une potion qui tombe régulièrement aux BUSES, si vous pouvez m'assurer qu'elle ne tombera pas cette année, je ferais le nécessaire, assura Rogue avec une voix froide.

- Je m'arrangerai. Maintenant, dites-moi… Depuis combien de temps enseignez-vous à Poudlard ? demanda Ombrage, la plume suspendue au-dessus de son bloc-notes.

- Quatorze ans, répliqua Rogue.

Un rapide calcul permit à Harry de comprendre qu'il avait pris le poste certainement après Halloween. En attendant, son visage paraissait insondable. Le jeune vérifia l'étape qu'il avait coché en dernier et passa à la suivante, gardant une oreille sur ce qu'il se disait.

- Je crois que vous avez d'abord posé votre candidature au poste de professeur de défense contre les forces du Mal ? demanda Ombrage.

- Oui, répondit Rogue à mi-voix.

Vas-y, remue le couteau dans la plaie, on ne te dira rien.

- Mais sans succès ?

Vous voulez du sel avec le papier de verre, peut-être ? Non, parce que si Ombrage voulait de l'aide pour appuyer là où ça faisait mal…

Rogue pinça les lèvres.

- De toute évidence. Nous sommes dans un cours de potion et non pas de défense. Et je crois que vous êtes justement l'enseignante de défense de cette année.

Le sarcasme passa à mille lieux d'Ombrage qui griffonna sur son bloc-notes.

- Et, depuis que vous êtes entré dans cette école, vous avez régulièrement renouvelé votre candidature à ce poste, je crois ?

- Oui, répondit Rogue en remuant à peine les lèvres.

Harry se coupa du reste de la conversation pour se concentrer sur sa potion. Rogue avait l'air furieux, il ne voulait pas que l'homme sombre se mette aussi en colère contre lui. A la fin du cours, quand il lui remit son échantillon, Rogue lui demanda clairement s'il s'était bien amusé.

- Je suis un bon élève, je ne m'occupe pas des affaires de mes professeurs, lui dit Harry en jouant avec l'alliance à son cou.

- Vous m'en direz tant, Portgas. Ah et…

Harry se retourna pour regarder Rogue alors qu'il allait partir.

- Je vous confie mes serpents, ne me les abîmez pas. Je connais Mr Malefoy depuis plus longtemps que vous, je sais très bien quand il cache quelque chose. Il m'a cependant assuré que c'était pour la bonne cause.

Le D. fit un signe aux autres qu'il les retrouverait plus tard et revint vers le bureau de l'enseignant alors qu'ils étaient désormais plus que tous les deux.

- Il ne s'agit pas de construire des hôpitaux, mais de s'assurer de ne pas leur donner plus de travail comme semble être déterminé à le faire le professeur Ombrage. Et si possible, s'assurer que certains noms ne finissent pas prématurément sur une plaque de marbre.

- Le directeur sera ravi.

- Qu'il pense ce qu'il veut, je suis pas payé pour faire son boulot à sa place. Bonne journée professeur.

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En arrivant en Défense Contre les Forces du Mal, Ronald leur apprit une intéressante information :

- Toi et Ombrage, vous avez quelque chose en commun, Granger, dit le roux à Hermione. Elle aussi considère Trelawney comme une mystificatrice… apparemment, elle l'a mise à l'épreuve.

Ombrage entra dans la classe pendant qu'il parlait. Elle avait un nœud de velours noir dans les cheveux et une expression d'extrême suffisance sur le visage.

- Bonjour, tout le monde.

- Bonjour professeur Ombrage, scanda la classe d'un ton morne.

- Rangez vos baguettes, s'il vous plaît.

Cette fois, aucun mouvement ne s'ensuivit. Personne ne s'était donné la peine de sortir sa baguette magique.

- Ouvrez s'il vous plaît votre Théorie des stratégies de défense magique à la page 34 et lisez le chapitre trois intitulé : « Les cas de réaction pacifique à une attaque magique ». Bien entendu, il sera inutile…

- … de bavarder, achevèrent Harry, Neville et Hermione dans un murmure.

Harry ouvrit son livre et glissa dans une de ses oreilles l'écouteur de Fred, se plongeant dans la lecture de L'Abomination de Dunwich au son de Scorpion.

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- Pas d'entraînement de Quidditch, annonça Angelina d'une voix caverneuse lorsque, ce soir-là, Harry, Neville et Hermione entrèrent dans la salle commune en revenant du dîner.

- Mais je ne me suis pas énervé ! s'exclama Harry, horrifié. Je ne lui ai rien dit, Johnson, je te le jure…

- Je sais, je sais, répondit Angelina d'un ton accablé. Elle a simplement dit qu'elle avait besoin d'un peu de temps pour réfléchir.

- Réfléchir à quoi ? lança Ronald avec colère depuis sa place un peu plus loin. Elle a tout de suite donné aux Serpentard l'autorisation de reformer leur équipe, pourquoi pas à nous ?

Harry s'avachit dans un fauteuil, tira à contrecœur son devoir de potions de son sac et se mit au travail. Il lui était toutefois difficile de se concentrer. Même s'il savait que Sirius ne devait se montrer que bien plus tard, il ne pouvait s'empêcher de jeter de temps à autre un coup d'œil dans les flammes, au cas où. En plus, la salle commune résonnait ce soir-là d'un incroyable vacarme : apparemment, Fred et George avaient enfin mis au point une boîte à Flemme dont ils faisaient la démonstration à tour de rôle devant un public enthousiaste et tapageur. Harry eut de nouveau recours aux écouteurs pour se couper du bruit. Il jeta un regard noir à Neville quand celui-ci lui en prit un, mais il se reconcentra sur son devoir de potion.

La foule rassemblée autour des jumeaux Weasley mit longtemps à se disperser. Fred, Lee et George mirent encore plus longtemps à compter leurs gains et il était plus de minuit lorsque Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent seuls dans la salle commune. Fred venait enfin de refermer derrière lui la porte du dortoir des garçons après avoir fait tinter ostensiblement sa boîte remplie de Gallions, ce qui provoqua un froncement de sourcils d'Hermione. Harry rangeait ses livres avec Neville quand son Haki l'avertit, lui faisant regarder soudain les flammes.

- Sirius ! reconnut Harry.

Il sauta carrément par-dessus la table pour atterrir devant la cheminée, face à la tête sombre et échevelée de Sirius se trouvait à nouveau au milieu des flammes.

- Salut, dit-il avec un sourire.

- Salut, répondirent en chœur Harry, Neville et Hermione en s'agenouillant tous les trois sur le tapis.

Pattenrond se mit à ronronner bruyamment et s'approcha du feu en essayant, malgré la chaleur, de frotter sa tête contre celle de Sirius.

- Comment ça se passe ? demanda Sirius

- J'vais être grand-frère ! sourit joyeusement Harry.

- Ta mère m'a dit que c'était important et personnel, ce pourquoi elle voulait te voir, mais j'imaginais pas ce que soit ça. Mes félicitations à elle. C'est prévu pour quand ?

- Mars, comme Tonks apparemment. Tu as de ses nouvelles ? demanda Neville.

Sirius secoua la tête.

- Je sais juste qu'elle a décidé de garder le bébé, mais c'est tout. Elle est très en froid avec Dumbledore. Elle devait voir aussi son ex, mais je sais pas le résultat.

- Tonton m'a pas dit s'ils s'étaient remis ensemble ou pas. Ils sont grands pour gérer. Et si tonton fait le con, il le sentira passer.

- Sinon, vous racontez quoi ?

- Le ministère a passé un nouveau décret qui nous interdit d'avoir notre club… commença Harry alors qu'Hermione tirait Pattenrond en arrière pour l'empêcher de se brûler les moustaches.

- …de Défense contre les forces du Mal ? acheva Sirius.

Il y eut un bref silence.

- Ace ? se fit confirmer Hermione

- Non, Remus. Vous me direz, ça revient un peu au même, répondit Sirius avec un sourire encore plus large. Vous avez fait ça où ?

- Salle privée aux Trois Balais avec m'man et tonton pour surveiller qu'on nous écoute pas. Et la seule personne qui était contre a eu une subite perte de connaissance à cause de son anorexie et ne se souvient plus de ce qu'elle a fait de l'après-midi, dit Harry.

Sirius le regarda en perdant son sourire.

- Oi ! Cette fille est réellement anorexique.

- Non, je suis surpris que tu aies pensé à ce genre de détails. Comment Ombrage a fait pour savoir pour votre groupe, l'un de vos futurs élèves a jacassé ?

- Non, j'ai fait le nécessaire pour ça, assura Hermione. C'est une idée de Harry de lui faire savoir qu'on veut former un club tout à fait légal de karaoké. Comme pour tous les clubs, on doit demander à son directeur de maison et qu'on a des élèves de toutes les maisons…

- Ca implique d'approcher les quatre directeurs, oui, et ?

- J'ai fait exprès d'approcher McGonagall en sachant que Gamabrage était avec elle. Les profs vont faire le boulot à notre place pour qu'on ait le droit d'avoir notre club, sans savoir, pour la plupart, ce qu'on vise vraiment. Le Choixpeau a demandé l'union des élèves pour Poudlard. Ce qu'on fait est une forme d'union justement.

- C'est très retors jeune homme, comment tu as eu ces idées ? Ta mère ?

- Monsieur Portgas a appelé le Saint Docteur à l'aide et Marco lui a répondu une longue lettre sur tous les points qu'il fallait prendre en compte avant d'accepter d'enseigner quoique ce soit, expliqua Neville.

- Hmmm… en attendant, ta mère nous a bien mis dans la panade. Tu es toujours censé être suivi, jeune homme, mais elle a choppé Mondigus et l'a presque castré.

- Dis-lui qu'il l'a échappé belle, quand elle a les hormones en travail, m'man devient une vraie furie, soupira Harry. Il m'a fallu du temps pour le réaliser, mais elle est pas des plus patiente et sympa quand elle a ses règles, alors, avec une grossesse.

- Je transmettrai.

Sirius ne paraissait ni fâché, ni inquiet, cependant. Au contraire, il regardait Harry avec une fierté manifeste.

- Je crois que c'est une excellente idée que vous avez eu de faire ce groupe, et surtout, de vous préparer autant pour ne pas vous faire prendre.

- Vraiment ? dit Harry avec perplexité.

- Qui êtes-vous et qu'avez-vous fais de Sirius Black qui se faisait des cheveux blancs pour l'Underground ? demanda Neville avec suspicion.

- Ce n'est pas la même chose, Neville, lui dit Sirius. Ace, malgré tout mon respect pour elle, touche à des trafics en tout genre alors que vous, vous ne faîtes qu'organiser un groupe pour apprendre à vous défendre.

- Oi ! M'man ne fait ni dans la prostitution, ni dans la drogue ! Elle est plutôt du genre à démanteler ces réseaux. Pour ce qui est des armes, la dernière fois que je l'ai vu en revendre, c'était avant que la Reine ne passe son accord avec elle, c'est-à-dire, quand on vivait dans un placard à balais qui ferait ressemblait ta maison familiale à un palace luxueux et chaleureux ! défendit Harry.

- Remus m'a déjà dit les grandes lignes, ne t'en fait pas.

Harry garda un regard noir à l'adresse de son parrain.

- Et si on se fait renvoyer ? demanda Hermione d'un air songeur. Harry ne cherche que ça, on le sait tous, mais nous, on aimerait pouvoir finir notre scolarité, on n'a pas tous les moyens de partir à l'étranger.

- S'il n'y a que ça qui te retient, je te paye le billet d'avion, lui assura Harry.

- Hermione, c'est toi qui es à l'origine de cette idée ! s'exclama Neville avec perplexité.

- Je sais bien. Je me demandais simplement ce qu'en pensait Sirius, répondit-elle avec un haussement d'épaules.

- Il vaut mieux être renvoyé et capable de se défendre que de rester tranquillement assis dans une école sans avoir aucune idée de ce qui se passe dehors, répondit Sirius. Et des écoles, il y en a des tas qui te prendront parce que, ce que fait Ombrage, c'est pas correct et n'importe quelle administration digne de ce nom le saura. Et McGonagall tient à ses élèves. Elle fera une note dans ton dossier qui s'assurera que tu as agi pour la bonne cause et qu'on n'a pas à retenir ça contre toi.

- Maaaa, mon parrain foireux arrive à faire quelque chose ! s'émerveilla Harry.

- T'as vu, j'm'améliore.

Harry et Neville eurent un rire.

- Donc, reprit Sirius, comment comptez-vous organiser ce groupe ? Où allez-vous vous réunir ?

- On a la salle, on cherche juste comment faire passer le mot discrètement.

- Mmmh, eh bien…

Il s'interrompit, le visage soudain tendu, anxieux. Sa tête pivota sur le côté, le regard apparemment fixé sur le mur en briques de l'âtre.

- Casse-toi ! siffla Harry.

Sirius ne se le fit pas dire deux fois, il disparut. Harry observa les flammes pendant un long moment, une main attrapant une pique accrochée à proximité de l'âtre.

- Pourquoi est-ce qu'il… ? commença Neville.

Hermione laissa alors échapper un gémissement de terreur et se leva d'un bond, les yeux fixés sur la cheminée.

Une main était apparue parmi les flammes, cherchant à saisir quelque chose, une main aux doigts boudinés, surchargés d'horribles vieilles bagues démodées. La main d'Ombrage, léchée par les flammes, continuait à s'ouvrir et à se refermer telle une pince, à l'endroit précis où s'était trouvée la tête de Sirius un instant auparavant, comme si elle cherchait à la saisir par les cheveux.

Lentement, le D. se leva, saisissant la longue tige à deux mains. Elle se recouvrit d'une couche noir brillant de Haki et il la planta de toute ses forces dans la main d'Ombrage avec un craquement écœurant. La femme ne resta pas derrière pour continuer à fouiller.

- Tu es fou ! s'étrangla Hermione.

- C'est la putain de loi du Talion, Hermione. Elle m'a bousillé une main, je lui ai bousillé la sienne. Et elle n'avait pas à faire de mal à Yuki, siffla le D. en retirant le pique de la cheminée. Allons nous coucher avant qu'elle ne risque une tête pour voir qui lui a fait ça.

Il raccrocha l'objet et s'en alla se coucher.