Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre des aventures de Portgas D. Harry et de ses difficultés avec les sorciers obstinés. Et il est temps pour Marco de leur apprendre deux trois trucs importants. Vous verrez, le Phénix ne recule devant rien pour protéger son fils.
Merci encore et toujours d'être au rendez-vous pour ce nouveau chapitre. J'espère qu'il sera à votre goût.
Merci aussi à ceux et celles qui ont laissé des reviews.
: C'est pour bientôt les jumeaux et le bébé de Tonks. Les prénoms aussi. Ceux qui me connaissent ce doute déjà de ce qu'il en est pour les mini D.
ocealune : Comme je l'ai déjà dit, l'Underground est une histoire qui résulte de ma maturation en tant qu'auteur mais aussi en tant que personne. Par rapport à mes débuts, c'est clairement un gros truc.
Yz3ut3 : Au plaisir !
Yuwine : Oui, le chapitre se termine comme ça. Juste pour t'embêter. / Oui, une petite soeur pour Drago. Et tout le monde soutient Ace. / Marco prend soin du chaton surtout. Des bisous à toi aussi.
Mimi76lh : Mmmh... faut demander aux bonnes personnes pour le cas de Smith. / Le clin d'oeil est pour Evanae, même si je doute qu'elle lise. / Les couples sont mignons, mais encore plus les moments Harry-Marco qui apprennent à se connaître. Et oui, Harry étant un adrénaline junkie, voler sur Marco, c'est un kiffe.
Mizu Fullbuster : Avec grand plaisir !
LiberLycaride : Non, pas cette Cassandre / Y'a plein d'autres options, oui, j'y songerai. Mais Barbe Noir, on va éviter.
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée et à bientôt.
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- Il s'en est sorti ? comprit Harry.
- De justesse, confirma Sirius en hochant la tête.
- C'est bon à savoir. Je ne souhaite à personne de perdre un parent… enfin, sauf si ce parent s'appelle Lucius.
Sirius reposa son verre avec un pauvre rire et se tourna sur sa chaise pour regarder Drago un peu plus loin qui prenait une commande avec un sarcasme qui amusait la galerie du bar plus qu'autre chose.
- Il s'adapte bien.
- On l'a bien aidé et il savait dans quoi il mettait plus ou moins les pieds en aidant au bar. Quand m'man lui a versé son premier salaire, il a dit avoir plus de fierté à avoir cet argent que la fortune Malefoy sur laquelle il avait vécu toute sa vie.
- C'est vrai que ça change ce genre de chose. Je n'ai pas eu le temps de travailler. J'étais toujours à droite et à gauche pour l'Ordre. Allez, je te laisse bosser, sinon, ta mère va m'en vouloir. Elle est où d'ailleurs ?
- A la maison, le Docteur veut pas qu'elle bouge. On dirait qu'elle va accoucher d'une maison, alors, je peux comprendre son inquiétude. Oups.
Sirius fronça les sourcils en voyant son filleul blanchir.
- On se voit plus tard, lui souffla le D. en s'éloignant de la table.
Harry traversa la salle et alla à la rencontre de Lestrade qui retirait son manteau. Drago lui jeta un regard, avant de fixer le flic, mais Will lui fit signe de ne pas s'en occuper.
- Konbanwa Inspecteur. Plaisir ou affaire ? demanda le D. avec lassitude.
Lestrade le regarda des pieds à la tête.
- T'as poussé, non ?
- Oui, en effet. C'est ce qu'on appelle une poussée d'croissance.
- J'ai deux mots à toucher à ta mère sur une affaire bizarre, mais après, je veux bien un verre.
- Pas là, j'vais chercher Lunard.
- Pourquoi n'est-elle pas là ?
- Même les criminelles ont droit à un congé maternité, inspecteur, surtout quand on dirait qu'ils vont accoucher d'une maison. Asseyez-vous, j'vais chercher Lunard. Dracula va prendre votre commande.
Et Harry s'éclipsa pour aller chercher Remus à l'étage. Son manteau sur l'épaule, l'inspecteur se fit un chemin dans la foule et remarqua Sirius qui discutait avec une serveuse. Lestrade attendit que la fille s'en aille pour aller rejoindre l'homme.
- Ainsi, les rumeurs disant que tu es sur Londres sont vraies, Sirius Black. Tu as trouvé la bonne planque, on dirait.
Le criminel soupira et reposa son verre.
- Le vieux maboul avait peut-être raison, je devrais rester dedans. Vous êtes ?
- Inspecteur Lestrade de Scotland Yard. Une chance que tu me suives sans faire de grabuge ?
- Autant que vous ressortiez sur vos deux pieds si vous foutez le bordel en l'absence de la chef, Lestrade, gronda Will en les rejoignant. Black est sous la protection de Fire Fist.
- Un brandy, ami Dracula. Je vais discuter avec notre ami assassin ici présent en attendant le secrétaire de la patronne.
- Je doute que l'on m'écoute, mais je suis innocent, glissa l'animagus en avalant son verre d'un trait.
- J'te resserre ? lui demanda Will.
- Non, ça ira. J'dois combien ? J'ai pas fait de change, par contre.
- Dix d'argents. Le chaton va t'encaisser en revenant. J'vais vous chercher vot' verre, inspecteur.
Et avec un regard d'avertissement, le vampire s'en alla.
- Qu'est-ce qu'un homme comme vous fait encore ici ? Vous devriez être sous les tropiques, interrogea Lestrade.
- Je veux me faire innocenter et pour ça, il faut que je mette la main sur le sale rat qui m'a fait tomber à sa place, lui répondit Sirius en sortant son porte-monnaie de son pantalon.
- Donc, vous avez demandé de l'aide à Fire Fist pour ça ?
- Non, elle a juste accepté de me laisser traîner par ici pour profiter de ma dernière famille et ne pas devenir fou en restant enfermé chez moi.
- Famille ? On est mal barré.
Harry arriva à cet instant avec Remus.
- J'peux savoir ce que vous faîtes, Inspecteur ? demanda froidement Harry alors que son regard virait au vert métallique de l'avada.
- T'en fais pas, on discute, rassura son parrain.
- Si, j'm'en fais ! J'ai beau dire que j'irais pas te voir au parloir si tu te fais reprendre, je vais pas rester sans rien faire quand on vient te chercher des puces jusque dans le bar de maman !
- Je croyais avoir déjà dit que je n'avais pas de puces ?
- Vous cherchez quoi, Lestrade ? demanda froidement Remus.
- Ah ! Eh bien, à la base, je voulais savoir si Fire Fist n'avait pas mis son nez dans une affaire dans laquelle je bosse, mais je tombe sur un gros gibier au passage, donc, je me renseigne, expliqua l'inspecteur.
- Foutez la paix à mon parrain, gronda l'adolescent.
- T'en fais pas, gamin, rassura Sirius. J'vais décoller, ou je suis encore bon pour entendre Molly me hurler dessus.
- Tu viens pour les fêtes ? s'enquit le jeune avec espoir.
- J'vais essayer. Fais attention à toi, et félicite ta mère et ton oncle pour moi. Ah et dit à l'Alpha que s'il la laisse tomber une seconde fois, je lui sers ses couilles sur un plateau. Des Black potables, on est plus des masses, alors, il a intérêt de faire attention à Tonks.
- Le Docteur le fera avant toi, mais je transmets.
Sirius se leva, déposa quelques mornilles dans la main de son filleul (qui les rangea avant que le moldu ne les voit) avant de l'enlacer. Il échangea une accolade avec Remus et s'en alla pour ébouriffer les cheveux de Drago au passage, avant de partir.
- J'vous remercie pas, siffla Harry à l'adresse de Lestrade.
Et il s'en alla pour apporter l'argent à Seb et continuer son service.
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Drago comprenait l'intérêt de Harry pour les sacs de frappe. C'était un bon moyen d'évacuer sa frustration. C'était bientôt Noël, il ne verrait ni sa mère, ni sa sœur. Se battre comme un moldu était très bon pour se soulager. Sa cible bougea et Drago y enfonça son poing.
Craaac…
- C'est ce qu'il se passe quand on ne fait pas attention, yoi, lui dit Marco en jetant les cibles sur un coin du tapis. Montre.
Drago tendit sa main endolorie au Phénix qui l'examina, avant de lui ressouder les os.
- Fini pour aujourd'hui, surtout pour cette main.
- J'ai de la glace ! annonça Harry en montrant le sachet fumant de fraîcheur qu'il avait récupéré dans le congélateur de la salle dès que Drago s'était fait mal.
Il allait se transformer pour l'apporter (toute excuse était bonne à prendre pour profiter de sa forme animal), quand il perçut une présence familière se rapprocher de la salle.
- Hayaku, Harry, demanda Marco en fronçant les sourcils.
Le D. ne se le fit pas dire deux fois et se tapa un sprint au travers le gymnase de l'agence de protection, trouvant refuge sur le ring au moment où Rogue entrait dans la pièce.
- On est fermé pour les fêtes. Prenez rendez-vous si vous voulez les services de Miss Portgas, yoi, dit clairement Marco en retirant les bandages de protections de la main de Drago pour lui appliquer la glace.
- Bonjour professeur, saluèrent Harry et Drago.
- Messieurs, se contenta de répondre l'homme sombre en se rapprochant du ring. Le directeur m'envoie faire une nouvelle fois le garçon de course.
Harry eut un grognement de désespoir et alla se laisser tomber dans un coin du ring d'un air déprimé.
- Je peux vous assurer, que tout sorcier que vous soyez, vous n'avez pas envie de vous frotter à moi yoi, lui dit clairement Marco en terminant d'accrocher la glace à la main de Drago.
- C'est froid… grimaça l'adolescent.
- C'est pour que ça ne gonfle pas. Les os sont peut-être ressoudés, mais ta main a subi un traumatisme et va réagir en conséquence pour se protéger. Le corps humain est une création très intelligente, yoi.
Il tapota l'épaule de Drago et se tourna vers Rogue, s'accoudant tranquillement aux cordes du ring.
- Ces deux garçons sont sous ma protection, si vous voulez me les prendre, il faudra revenir dans quelques siècles.
Rogue détailla l'homme devant lui, allant de la coupe d'ananas et ses yeux bleus fulgurants, aux vêtements n'aidant pas à voir correctement sa carrure, outre qu'il était aussi grand que son collègue loup-garou, mais la simple forme de son visage était assez originale. Cependant, le silence de ses pensées était le plus troublant. Comme pour cette femme, cette Portgas, il n'entendait strictement rien.
- Seriez-vous le Docteur O'hara ?
- Non. Je suis Nanimonai-sensei, yoi.
Harry étouffa un rire dans une quinte de toux.
- J'apprécie très peu qu'on se moque de moi, vous le savez parfaitement, Portgas, siffla Rogue.
Le D. avala ses lèvres pour ne plus rire.
- Ce qui fait rire ce jeune homme, ce n'est pas vous, mais moi. Vous pouvez m'appeler Nobody. Noone pour les intimes, yoi.
- Et si je décide de vous appeler O'hara ? demanda Rogue d'une voix soyeuse et basse.
- Alors, je risque de me fâcher, et vous, de faire connaissance avec le cadeau que m'a fait mon Oyaji pour mes dix-huit ans, yoi.
Marco se redressa sur une main, l'autre se glissant dans sa ceinture de tissus bleu tout juste visible malgré sa large hoodie. Le geste déplaça quelque chose dessous qui ressemblait à une arme blanche.
Rogue n'insista pas, il n'était pas là pour ça de toute façon et il avait entendu assez de rumeur sur les gens qui bossaient pour Ace afin de se dire qu'une bagarre n'était pas une bonne idée. Autant faire ce pourquoi il était ici. Bien heureusement, le directeur ne lui avait pas demandé de ramener l'enfant.
- Vous savez que vous avez désobéi au directeur, Mr Portgas ?
- En quoi ? s'étonna Harry.
- Il vous a dit de ne pas bouger de chez votre parrain.
- Pas eu le message et je pense que vous me connaissez bien assez pour savoir que ma réaction était légitime. C'est la seconde fois que Dumbledore m'y envoie par la force. Et ça sera retenu contre lui durant le procès.
- Vous avez la ruse des Serpentard.
- J'ai des traits de chaque maison, c'est ce qui fait un homme normalement constitué. Tout comme il faut le courage des Gryffondor pour jouer les espions auprès de Face de Serpent, comme vous le faites.
- Black aurait un infarctus s'il vous entendait.
- Il connaît bien assez l'avis de Harry, pas la peine de lui répéter, assura Drago.
- C'est tout ? demanda Marco d'une voix claquante
Rogue regarda le blond sur le ring. Malgré son attitude nonchalante, on sentait derrière un homme dur qui avait l'habitude de se faire entendre, et obéir. Son regard perçant, malgré ses yeux tombants, montrait plus de l'homme qu'on ne pouvait le penser. C'était un regard sauvage, animal. Un loup-garou ? Non, les loups avaient les yeux ambrés, à moins que l'homme devant lui utilise une méthode magique voir moldue pour modifier la couleur de ses iris.
- Je dois m'entretenir avec Miss Portgas. Le directeur souhaite voir Mr Portgas prendre des cours d'occlumancie dès le début de ce trimestre.
- Mais vous m'en avez déjà donnés ! s'étonna Harry.
- Et vous appliquez bien mes enseignements, en plus de les transmettre. Je n'entends personne ici, c'est agréable et reposant. Mes félicitations Mr Malefoy et à vous aussi, Docteur.
Drago rougit légèrement, un petit sourire fier sur le visage.
Marco eut un air vaguement amusé alors que Harry jetait un regard perplexe au médecin. Ah, donc, l'homme n'avait pas appris cette compétence auprès du garçon. Encore plus intéressant.
- Cependant, j'exécute les ordres, et ce sont les ordres du Directeur. J'ai une lettre à remettre à ce sujet à votre mère, continua Rogue. Elle est dans son bureau, j'imagine ?
- Non. Elle n'est pas là. Mais ça ne veut pas dire que ces deux jeunes sont vulnérables. Ce qui m'intéresse, c'est pourquoi cet homme veut faire prendre des cours de contrôle et de défense de l'esprit, yoi, dit Marco. Surtout si vous avez déjà donné des cours de ce genre auparavant, et qu'ils ne semblent plus nécessaires.
Rogue fronça les sourcils
Ace avait confié la prunelle de ses yeux à cet homme, sans mettre d'autres personnes derrière pour le protéger et sans rester là pour les surveiller. Cela signifiait qu'elle avait une très haute estime et confiance en cet inconnu. Et cette femme n'avait pas l'air d'accorder ce genre de chose à la légère. Newgate en était la preuve. Il était le seul membre du château qui puisse prétendre avoir sa confiance et l'homme était quasiment prêt à mourir pour le gamin, comme il l'avait montré plus d'une fois. Et là, ce blond sorti de nulle part avait droit au même genre de traitement que son collègue.
Cela en disait long sur l'homme. Dumbledore avait eu un bon flair en cherchant à savoir qui était ce fameux O'hara qui était intervenu à Privet Drive. Il n'était clairement pas quelqu'un de banal.
- Vous n'êtes pas sa mère, Docteur, pointa d'un ton doucereux.
L'homme voulut lui répondre en regardant Harry, puis se ravisa, comme s'il considérait quelque chose, avant de dire :
- Je ne suis pas sa mère, mais je suis le médecin traitant de ces garçons. Et pour leur santé, je peux vous assurer que je suis tout à fait capable de marcher jusqu'au bureau de ce cher Dumbledore et de lui apprendre ce que je pense de son comportement, yoi.
- Et comment ? ricana Rogue.
Quel impertinent individu qui pensait de taille à affronter un sorcier de la puissance de Albus...
- En lui cousant la bouche avec son anus, pour qu'il sache ce que ça fait d'avaler les merdes qu'il débite aux autres. Vu que le corps humain, surtout d'un homme de cet âge, n'est pas adapté pour ce genre de chose, je serais dans l'obligation de lui enlever une ou deux côtes pour faciliter l'opération.
Les deux adolescents eurent un teint vert à l'image. Rogue se contenta de lever un sourcil.
- Je vous accorde que la menace est originale.
Marco décrocha sa main de sa ceinture et la glissa dans sa poche, la refermant sur quelque chose.
- Je sais ce qu'il pense. Il est persuadé que Harry aurait des visions de ce cher Tommy boy et qu'il se ferait possiblement posséder par lui, yoi. As-tu déjà eu des choses de ce genre, Harry ?
Black aurait-il trahi l'Ordre à ce sujet ?
- Outre le bobard que j'ai sorti au directeur et qui s'est retourné contre moi en Juin, rien du tout, lui dit clairement Harry.
Drago eut un rire en se rappelant de l'histoire à dormir debout qu'avait servi son ami au directeur.
Rogue tiqua.
Le mystérieux oiseau.
Oui, Dumbledore lui avait parlé de ce rêve étrange. Lui-même avait senti la moquerie dans l'histoire et avait été surpris de voir que la scène avait bien eu lieu, et surtout, le comportement de l'oiseau en question. Il se rappelait nettement que lorsque Ace avait été sur le point d'en finir avec leur pathétique ministre, l'oiseau avait poussé un trille et claqué du bec. Et non seulement la femme avait réagit comme si elle venait de recevoir un ordre, mais Newgate aussi s'était écarté. Non seulement ce piaf avait réussi à se faire obéir de deux personnes qui n'en faisaient généralement qu'à leur tête, mais en plus de ça, il les avait accompagnés, chacun leur tour, comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit, allant jusqu'à s'interposer entre Harry et Albus sans que rien ni personne ne le lui demande. Un oiseau assez intelligent pour se cacher sous une cape d'invisibilité pour voler l'adresse d'un Fidelitas.
Rogue fronça les sourcils. Dans la semaine qui avait suivi l'apparition de l'oiseau, l'Ordre avait appris par Figg la présence de ce Docteur traînant autour de la famille Portgas. Il ne croyait pas aux coïncidences et il savait que les deux enfants avaient des réponses. Il devrait passer derrière leurs barrières d'occlumancies.
La voix du blond le tira de ses pensées :
- Dîtes lui bien que son intérêt, pour ces jeunes, tient plus de la pédophilie que de ce que l'on attend d'un directeur d'école, yoi. Si vous avez une lettre, je la transmettrai à Miss Portgas. Mais si son contenu n'est pas de son goût, je vous conseille de bien rester caché. Elle est… passablement irritable en ce moment, yoi.
Rogue haussa les épaules. Après tout, le Directeur ne lui avait pas dit de la remettre en main propre. Il sortit d'une poche de sa robe de sorcier l'enveloppe parcheminée et la donna au médecin qui l'attrapa entre deux doigts longs et fins.
- Qu'est-ce que vous êtes au juste ? demanda Rogue en essayant d'infiltrer son esprit au passage.
- En voilà une question bien insultante. Pour vous répondre, sachez que je suis le résultat de ce que l'homme fait de pire. Passez une bonne journée. Et n'essayez même pas de vous aventurer dans mon esprit, personne, je dis bien personne, n'a le droit d'y mettre un pied.
Comment cet homme avait-il deviné qu'il voulait le légimencier ?
La question resterait sans réponse, il s'en doutait. Il détestait les Portgas et les réponses qu'on cherchait à leur sujet et au sujet de ceux qui les entouraient.
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Nul besoin de cape d'invisibilité quand on est un vieux pirate. Marco savait se fondre dans la masse avec plus d'efficacité qu'une cape ou un sort. Et puis, il était assez bizarre pour fusionner avec le décor si on lui posait des questions. Le pirate se glissa à la suite de quelqu'un quand celui-ci s'adressa au mannequin en vitrine et se retrouva dans le hall en un rien de temps. Il ondoya entre les guérisseurs en robes vertes qui travaillaient encore à cette heure tardive et se dirigea vers la double porte.
Premier étage, deuxième porte à droite, salle Dai Llewellyn, avait dit Remus.
Marco marcha d'un pas long dans le couloir étroit où s'alignaient des portraits de guérisseurs célèbres. Les peintures parlaient entre elles, sans prêter la moindre attention au Phénix. L'endroit était éclairé par des globes de cristal remplis de chandelles, semblables à des bulles de savon géantes. Malgré l'heure tardive, il y avait encore pas mal de médecins en activité. Il monta une volée de marches et arriva dans le couloir du service des blessures par créatures vivantes. Sur la deuxième porte à droite, une plaque indiquait : « Salle Dai Llewellyn, dit le Dangereux : morsures graves ». Au-dessous, sur une carte glissée dans un support de cuivre, on pouvait lire, écrit à la main : « Guérisseur-en-chef : Hippocrate Smethwyck. Guérisseur stagiaire : Augustus Pye ». Parfait. Marco regarda autour de lui et se glissa dans la salle. Deux patients, un tableau et enfin sa cible, à proximité de l'unique fenêtre.
Il était temps de montrer à ces gens ce qu'il se passait quand on énervait le Phénix, parce que sa patience avait atteint ses limites. Cela serait son seul avertissement.
Marco sortit une lettre de sa veste et la déposa sur le chevet du loup-garou endormi qui était hospitalisé, avant de continuer son avancée vers le roux assoupi un peu plus loin, à proximité de la minuscule fenêtre. Il tira les rideaux autour du lit et attrapa la baguette magique de l'homme pour la ranger dans sa poche. Sans chercher à garder l'homme endormi, il lui retira sa couverture et lui déboutonna sa chemise de pyjama et lui remonta une de ses manches pour bien exposer les bandages. Comme l'avait dit Remus, Arthur avait deux blessures et celle sur le flanc était la principale.
- Que… qu'est-ce… qui… marmonna le malade en émergeant du sommeil.
- Ah, bonsoir, Mr Weasley… vous permettez que je vous appelle Arthur ? Je vous en remercie, yoi, lui dit tranquillement Marco en allant prendre le dossier médical en bout de lit.
Il chaussa ses lunettes et le consulta en diagonal.
- Qui êtes-vous ? Vous êtes un nouveau guérisseur ?
- Je ne suis strictement personne.
Avec un sourire froid, il laissa retomber le dossier médical sur les couvertures alors que Arthur cherchait frénétiquement sa baguette de son bras valide en commençant à réaliser la menace.
- Ne bougez pas, vous risqueriez de vous faire mal. Ce serait bête, n'est-ce pas Arthur ?
Marco sortit de sa ceinture son poignard, dont la garde en or et ivoire était ornée de saphirs et ouvrit sans mal les bandages sur le flanc de l'homme qui eut un hoquet de stupeur et de douleur, alors que le sang se mettait à couler librement sur le lit d'hôpital.
- Le corps d'un adulte humain de soixante-cinq kilos possède cinq à six litres de sang en moyenne, lui dit Marco avec tranquillité. Votre ami Fol-Œil est resté vivant six heures avant de plus en avoir assez dans les veines pour faire fonctionner son corps. Je me demande combien de temps vous pourrez tenir, yoi.
Arthur avait plaqué sa main contre son flanc, haletant. Il ouvrit la bouche pour appeler à l'aide, mais il se retrouva avec la lame du poignard sur la langue, lui faisant goûter la saveur ferreuse de son propre sang.
- Shhh…ne gâchez pas la fête… Je suis venu pour délivrer un simple avertissement et vous soigner, yoi. Peut-être que vous serez plus réceptif que ce cher Alastor, mon ami Weasley.
Marco sortit de sa poche un objet que le père de famille reconnu comme l'œil de verre de Maugrey. Tranquillement, le blond le fit sauter dans sa main alors qu'il ouvrait de la même façon les bandages du bras, laissant encore une fois libre court à la fuite du sang. La tête d'Arthur commençait à lui tourner.
- Je ne me répéterai pas deux fois. Vous êtes un père, imaginez un instant que ce soit vos fils qu'on s'obstine à vous kidnapper soi-disant pour leur protection. Vos fils qu'on vous retire sous vos yeux, soi-disant parce qu'ils seront plus en sécurité auprès de personnages aux motivations douteuses ou auprès d'une famille qui n'a que de la haine pour la magie, yoi.
Marco saisit Arthus par la gorge et lui montra les dents, ses yeux prenant une teinte de rapace.
- Ceci est notre dernier avertissement. Restez loin de Harry. Ou la prochaine fois, je vous aide à vous vider plus vite de votre sang, yoi.
Il enfonça un peu plus le moribond dans son lit et le lâcha. Il rangea dans sa poche l'œil de verre de Fol-Œil et plaqua une main sur le flanc du malade, pinçant les lèvres de la blessure. Une lumière froide illumina la pièce alors que le sang ralentissait. Les plumes luttaient contre le poison, restaurant les tissus plus vite que le venin ne pouvait les détruire. En sueur, haletant et nauséeux, Arthur regardait avec deux yeux larmoyants l'inconnu qui jouait avec sa vie.
- Vos guérisseurs devront pouvoir gérer aisément une simple blessure comme ça à présent, finit par dire Marco alors qu'il détachait sa main de la déchirure dans le flanc d'Arthur. Je me suis concentré exclusivement sur le plus important, vous m'excuserez de vous laisser le flanc ouvert. Au moins, vous ne saignez plus, mon cher Arthur.
Marco se tourna ensuite vers le bras blessé du malade et brandit un tube de métal.
- Ceci est un message pour votre cher Dumbledore. Qu'il le lise attentivement, yoi. Parce que s'il ne le fait pas, je peux vous assurer que je n'en aurais rien à foutre des excuses du type « je ne savais pas ».
Il inséra le tube facilement dans le bras de l'homme à moitié conscient et referma au maximum la blessure, emprisonnant le message dans la chair.
- Je fais ça pour vos enfants, ne me remerciez pas. Faîtes la chose intelligente pour eux et restez loin de Harry.
Et Marco sortit des rideaux et vit avec satisfaction que personne ne s'était réveillé. Il faudrait quelques heures pour que l'homme retrouve assez de force pour appeler à l'aide, sauf si un infirmier passait entre-temps. Sans s'occuper du fait qu'il laissait des traces de sang partout, il jeta dans un coin de la pièce la baguette magique qui rebondit en faisant jaillir des étincelles de couleurs, puis se dirigea vers la fenêtre. Il l'ouvrit, laissant des traces de sang partout, puis se glissa à l'extérieur pour tomber aisément dans la rue, devant la vitrine.
Il se lava les mains dans la neige, essuya ses bottes au passage et s'en alla en sifflotant tranquillement. Ace l'attendait.
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Tonks baissa le journal quand Thatch revint dans la chambre avec un plateau de petit-déjeuner.
- Pourquoi j'ai l'impression que tu as quelque chose à voir avec l'étrange agression d'Arthur à l'hôpital ?
Le loup-garou cessa de siffloter alors qu'il déposait le plateau sur le lit à côté de sa petite-amie. Elle lui donna le journal et se jeta sur les petits gâteaux qui allaient avec son thé. Le loup s'assit à côté d'elle, une main sur le ventre de la femme enceinte qu'il caressa d'un geste absent, parcourant l'article en diagonal. Il eut un reniflement narquois.
- C'est ce que j'appelle un sacré avertissement. Foutre la trouille et ensuite, montrer ce qu'il arrive quand on reste gentil…
- Avoue, j'ai déjà fait le deuil de ta conscience et de ton sens de la justice.
- On me fait passer un interrogatoire, ou je rêve, Miss l'Auror ? Parce que j'adore me faire interroger par de jolies filles …
Le journal fut abandonné sur le lit alors que le roux enlaçait sa petite amie avec amour, lui ravissant la bouche d'un baiser langoureux.
- Tu te rappelles que je suis enceinte, n'est-ce pas ? demanda avec amusement la femme en repoussant son amant.
- A ce stade, difficile de le nier, sourit l'homme en rapportant son attention sur le ventre de la femme. Si on m'avait dit un jour que j'aurais un gosse que je verrais grandir, j'aurais accusé mon interlocuteur d'avoir un peu trop abusé de LSD.
Il s'arrangea juste à côté de la femme, passant un bras autour de ses hanches pour fourrer son visage dans son cou.
- Tu m'as manqué… chuchota-t-il.
- Mais oui gros loup, mais oui… En attendant, je sais que tu as changé de sujet, donc, tu es coupable, pointa la femme en retournant à son petit déjeuner.
- Comment veux-tu que je parvienne à faire un coup pareil et à le soigner derrière ? Le corps humain, j'y comprends rien.
- Ace alors ?
Thatch eut un reniflement narquois.
- Elle est plus grosse que toi ! C'est pas discret une femme enceinte qui attend des jumeaux ! Et elle a tellement peur de les brûler qu'elle n'ose même plus utiliser consciemment ses flammes ! Cherche encore…
Il lui embrassa l'épaule découverte de sa chemise de nuit, faisant fermer les yeux de bien-être à sa petite-amie.
- Mmmmh… ce Docteur O'hara ? Celui qui a remis en deux trois mouvements le dos de la vieille Figgy en place ?
- Sauf s'il t'en donne le droit, l'appelle pas comme ça. Son nom est Marco. Juste Marco. Tête d'Ananas ou Ananas Volant pour les intimes.
- Oooh… et donc, comment et pourquoi il a fait ça à ce pauvre Arthur ?
Elle tira doucement la barbichette de Thatch pour l'empêcher d'aller plus bas dans son câlin matinal.
- Réponds-moi, grand méchant loup.
Le roux vint appuyer son visage au crâne de la belle, les yeux fermés.
- Thatch, je veux une réponse. Tu me dois bien ça, à moi, ma conscience et à mes robes d'Auror.
- Tu crois que je réagirais comment si, dans un premier temps, je découvrais qu'Arthur avait été commissionné pour enlever notre enfant, et que derrière, comme si de rien n'était, l'homme qui a donné l'ordre de cet enlèvement, me demande de soigner l'exécutant ?
Tonks garda le silence et regarda la main de son amant se poser sur son ventre.
- Je me battrai avec tout que j'ai pour toi et notre enfant. Quitte à répandre mes tripes sur le sol, parce que l'homme qui m'a élevé m'a appris que rien n'est plus important que la famille, qu'elle soit de sang ou de cœur. Marco est l'aîné de notre fratrie. Peut-être pas en âge, mais en maturité, c'est le cas. Et ce qu'il a fait avec Arthur, c'est montrer à Dumbledore qu'il est prêt à tout pour protéger ses enfants. Que ce soit ceux qu'Ace va lui donner, que Harry ou Drago. Tant que Dumbledore continuera ses manigances et ne donnera aucune explication valable sur pourquoi il veut briser cette famille, on agira comme ça. C'est sale, mais puisqu'il ne comprend pas les mots ou les avertissements pacifiques, on frappe fort.
Tonks regarda le journal plus loin sur le lit, puis tourna le visage vers le père de son bébé qui leva un sourcil en réponse.
- Tu m'aimes ? demanda la femme.
Il l'embrassa chastement avant d'appuyer son front sur celui de son ancienne élève.
- Je t'aime. Tu es ma famille. Et rien n'a plus de valeur à mes yeux que ça.
Un sourire illumina le visage de la future mère.
- Vous disiez sur les interrogatoires par de jolie femme, professeur Newgate ? Dois-je en déduire que c'est une pratique courante de laisser de ravissante demoiselle en uniforme pour passer les menottes ?
- Aaah faut dire que Hina… elle est pas trop mal ! La moitié de ses hommes la suivent juste pour son tour de poitrine…
- Espèce de saligaud ! grinça Tonks en lui tirant les joues.
- C'est toi qui as lancé le sujet !
- Tais-toi et fais-moi l'amour !
- Les ordres de madame sont mes désirs.
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Dumbledore était plus que perplexe par ce qu'il s'était passé. Fol-Œil était furieux et Arthur embarrassé, dans son lit d'hôpital.
- Si je retrouve ce satané voleur, il me le paiera ! gronda Alastor qui avait mis un cache-œil sur son orbite vide.
- Comment a-t-on réussi à te voler ton œil magique ? demanda Arthur en passant une main nerveuse sur ses nouveaux bandages.
- J'ai croisé Portgas et Malefoy faisant des courses avec leur petite-copine, dans une rue moldue. Je suis entré dans le même magasin qu'eux et quand j'ai réalisé que j'étais suivi, c'était trop tard, je me suis pris de plein fouet la porte dans la figure. De la magie dessous, parce que c'était du verre et qu'avec la force qui a été mise, elle aurait dû se péter. Ça m'a littéralement assommé. Quand je suis revenu à moi, j'avais plus ni baguette, ni œil, et les mômes n'étaient plus là. Les gamins font les appâts pour forcer l'Ordre à sortir de sa cachette, et en échange, on se fait botter le train. Ce sont pas de vulgaires bandits, ce sont des pros.
- Mais pourquoi me guérir, et surtout comment ? Aucun guérisseur n'a compris comment on a pu pousser la régénération à ce point. Aucun sort n'est connu dans leur milieu et il faudrait des larmes de phénix pour réussir l'exploit.
Fumseck était le seul phénix connu en Europe, et Dumbledore avait fait exprès de ne pas l'envoyer à l'hôpital pour aider Arthur. Il avait un plan bien cerné et pour cela, il fallait que l'homme y reste aussi longtemps que possible. Mais là, il semblerait que ce miracle le ferait sortir plus tôt.
- Tu te rappelles de quoi ? demanda Maugrey.
- Je venais de me réveiller et il avait tiré les rideaux de mon lit, donc, je n'avais pas la lumière de la lune pour m'éclairer, s'excusa le malade. Mais je me souviens de deux yeux jaunes, comme ceux d'un rapace. Et il avait de très longs doigts, très fins. Et une peau étrangement chaude. Quand il m'a soigné, j'avais des doxys devant les yeux. J'ai juste vu de la lumière froide et bleuté… et ça grattait. Le guérisseur m'a dit que la démangeaison venait des tissus qui se reformaient.
- Tout cela est fascinant… et inquiétant, avoua Dumbledore d'un air songeur.
- Ce Doc' O'hara, vous pensez ? supposa l'ancien auror.
- Si j'en crois Severus, il est fort probable que ce ne soit pas le vrai nom de cet homme.
- Et le message à votre intention ? demanda Arthur en montrant le cylindre entre les mains de l'ancien.
Dumbledore baissa les yeux sur l'objet, avec lequel il jouait depuis tout à l'heure de façon absente, que les Guérisseurs avaient extrait de la chaire de Arthur. Il le décapsula et fit glisser un rouleau de papier moldu de l'intérieur. Ses longs doigts ridés déroulèrent le papier pour dévoiler le message. Il y avait trois parties. D'abord, une phrase.
« Je peux être un gentil, tout comme un méchant garçon. »
Puis, une balance avait été dessinée en dessous, avec les mots Good et Bad sur chacun des plateaux. Et elle penchait très sévèrement du côté Bad. Et juste en dessous, une nouvelle ligne.
« Ceci est mon dernier avertissement. Continuez à jouer avec mon fils et ses amis. »
La dernière phrase sonnait à la fois comme un défi et une mise en garde.
Harry était celui qu'il visait, on le savait. Et l'enfant lui-même se laissait utiliser en appât par Portgas D. Ace.
Enlèvement et séquestration.
La justice n'en n'aurait rien à faire que cela ait été fait pour le plus Grand Bien, ni que cela n'ait pas duré plus d'une nuit. Légalement parlant, il avait ordonné et organisé la séparation d'un enfant de son gardien par des moyens peu glorieux. Et Harry s'était laissé faire, se mettant sur le bout des doigts de Dumbledore, comme pour lui faire croire qu'il l'avait enfin à sa merci, avant de s'en envoler pour se réfugier encore plus loin. Et à chaque fois, le nom de Portgas lui revenait à la figure comme une gifle. Les blessures avaient eu des difficultés à guérir et il se rappelait encore de la brûlure qui lui avait mangé la chair, l'odeur de sa barbe et de ses muscles qui se consumaient sous l'incendie.
Il réalisait pleinement qu'il avait sous-estimé la femme.
Il plissa les yeux en réalisant quelque chose.
Ce n'était pas un message de cette femme, pourtant, Harry était désigné comme « fils ». Le nouveau et mystérieux joueur était plus important qu'il ne l'avait supposé dans la vie du garçon. Important, gênant et dangereux.
Lupin, même s'il discutait avec le loup-garou qui était dans la même pièce qu'Arthur, s'efforçait de ne pas sourire en écoutant d'une oreille leur conversation. Il voulait bien être gentil et s'opposer aux méthodes plus destructrices d'Ace et Thatch, mais il devait admettre que même si le pauvre Weasley avait eu une frousse sans nom, au final, il allait mieux et le message passait clairement. Maintenant, Dumbledore savait de quel bois se chauffait les Portgas et les Newgate… ou plutôt, les Shirohige, comme ils préféraient se faire appeler.
- Vous avez eu du courrier ? nota innocemment Remus en montrant la lettre sur la table de chevet.
- Elle est apparue comme ça, dans la nuit de l'incident.
- Quelque chose me dit que le Père Noël, comme disent les moldus, ne vous a pas oublié.
- Ah, il a trouvé un remède à ce qu'il m'est arrivé ? demanda le nouveau loup avec aigreur.
- Pas encore, mais il vous a offert une solution pour continuer votre vie malgré tout. Le jour où vous verrez que les sorciers sont racistes, ouvrez cette lettre. Vous verrez que le monde moldu peut être généreux si on veut bien faire des sacrifices. Et quand il s'agit d'une philanthrope utopiste qui a tendance à faire des rêves une réalité… Gardez mon conseil en mémoire.
Et il adressa un clin d'œil à l'homme perplexe avant de retourner auprès de Dumbledore qui devait finalement comprendre que Harry n'était pas un objet.
Sans que les membres de l'Ordre le sachent, Marco passait à cet instant dans le couloir avec les Londubat. Ils montèrent les marches jusqu'au quatrième, poursuivis par un ancien médecin moyenâgeux qui, de cadre en cadre, diagnostiquait des maladies toutes plus ridicules les unes que les autres au blond, voulant pour preuve sa tête d'ananas.
- Tu ne l'entends pas Marco. Ce qu'il raconte à autant d'utilité que les commentaires de Vista sur sa calvitie, s'encouragea le blond pour ne pas perdre patience.
La grand-mère de Neville eut un rire qu'elle masqua en toux.
Ils arrivèrent enfin devant la double porte qui marquait l'entrée du service de PATHOLOGIE DES SORTILÈGES. La femme poussa la porte et fut suivie par son petit-fils et Marco. Le blond adressa néanmoins un bon doigt au tableau qui l'avait fait chier dans sa montée, avant d'arranger sa sacoche à l'épaule. La porte se referma sur le cri outré du tableau alors que le blond remettait correctement son bonnet noir sur son crâne pour masquer sa coiffure si particulière.
Une guérisseuse aux allures maternelles, une couronne de guirlandes dans les cheveux, s'approcha à grands pas pour saluer les deux Londubat.
- Et vous êtes ? demanda-t-elle au pirate.
- Guérisseur Newgate, se présenta Marco en tendant une main vers la femme.
- Le Guérisseur Newgate a beaucoup voyagé et il maîtrise des formes différentes de magie médicales, expliqua Augusta en hochant la tête avec son grand vautour empaillé. Nous avons déjà tout essayé de ce que la sorcellerie anglaise connaît, pour aider Frank et Alice. Il m'a assuré que dans le pire des cas, ce qu'il ferait, serait inefficace et n'aggraverait pas leur état.
Le sourire de l'employée vacilla et elle hocha tristement la tête.
- Je comprends. Je vais vous chercher leur dossier médical. Voulez-vous que je prévienne le guérisseur qui se charge d'eux ?
- Je lui parlerai peut-être plus tard, merci, yoi.
La femme hocha la tête et s'en alla.
- Tu vas y arriver ? demanda Neville avec une voix hésitante.
Marco soupira et s'accroupit pour se rapprocher de l'adolescent.
- Je ne veux pas que vous ayez de faux espoirs. Je n'ai aucune idée de si je pourrais être utile à quoique ce soit. Je ferais tout ce que je peux, mais je n'ai jamais traité de patients aussi longtemps après les faits. Je ne suis pas un faiseur de miracle, yoi. Si j'arrive à quelque chose, je ne suis même pas certain de leur rendre totalement conscience. On est d'accord ?
- Oui, Marco.
- Je comprends pourquoi on vous surnomme le Saint, sourit amèrement la vieille Londubat.
- Ouvrez la voie.
Et il se redressa. Le trio alla jusqu'à une salle du nom de Janus Thickey et la grand-mère ouvrit la porte d'un Alohomora. Un sorcier au teint cireux, le visage lugubre, était allongé dans le lit de gauche, les yeux fixés au plafond. Il marmonnait tout seul et semblait ne pas se rendre compte de ce qui se passait autour de lui. Deux lits plus loin, une femme avait la tête entièrement recouverte d'une épaisse fourrure, ce qui rappela à Marco les minks. A droite, un homme blond au physique ravageur, des dents étincelantes et de jolis yeux bleus souriait nerveusement aux nouveaux venus, une manche de sa robe de chambre était vide, laissant suggérer qu'il était aussi manchot que cet ivrogne d'Akagami. C'est vers les lits du fond qu'on entraîna le pirate.
Le couple était dans leur lit respectif, le regard dans le vague, inconscient au monde autour d'eux. Leur visage était maigre et usé, avec des yeux bien trop grands et des cheveux blancs, fins et ternes. Cette vue inquiéta le blond. Comment est-ce qu'il pourrait arriver à faire quelque chose ?
- Ah. Je peux guérir le corps, mais l'esprit, c'est autre chose, yoi.
Bordel, il allait gérer ça comment…
Il chaussait ses lunettes quand un médicomage arriva à cet instant avec les dossiers des deux patients. Ils se serrèrent la main comme tout bon professionnels et le blond déposa les dossiers sur le lit de Frank pour se retirer sa veste mais pas son bonnet, histoire de ne pas dévoiler sa coupe si reconnaissable. Il écouta les commentaires de l'homme sur le traitement, les maigres résultats qu'ils avaient, tout en compulsant les dossiers. Il tomba sur des images de bien meilleure qualité et plus précises aussi de ce que n'importe quel scanner aurait pu lui donner.
- Bien, je vais voir ce que je peux faire. Merci de vos informations et pour les documents, je vous tiens au courant des résultats, yoi.
Le médicomage fut surpris de se voir mis à la porte, mais accepta sans broncher. Marco attendit qu'il parte pour tirer les rideaux à fleurs autour d'eux et sortit de son sac son stéthoscope.
- Alors ? demanda Neville avec de la crainte mêlée à de l'impatience.
- Il y a du positif et c'est une preuve que le corps humain est merveilleusement bien fait, lui dit Marco. Déjà, ils ressentent des besoins primaires et savent les satisfaire. Ce qui veut aussi dire qu'ils savent reconnaître certaines choses. La nourriture est un bon exemple, yoi.
Il prit dans sa sacoche deux chocolats. Il en déballa un et s'approcha de Frank pour le lui mettre sous le nez. Pendant un long instant, le malade resta sans réaction, avant de tourner la tête vers la main nourricière et de tendre lentement les doigts pour prendre le chocolat. Marco recula doucement pour garder la friandise hors de portée et le malade suivit le geste avec une paume ouverte, jusqu'à ce que le bonbon saute de lui-même d'une main à l'autre.
- La magie répond aussi à des demandes primaires et instinctives pour résoudre des problèmes simples, ce qui prouve une certaine conscience de l'environnement et une réflexion. Et ce ne sont pas des sorts des guérisseurs qui font ça, c'est noté qu'ils ont vu qu'ils étaient capables de s'alimenter seul depuis quelques années, déjà, yoi. Rien que ça, ça veut dire qu'ils sont pas encore totalement perdus.
Il alla ensuite pincer le gros pouce d'un des pieds de Frank et fronça les sourcils. Il recommença en observant le visage de son patient mais rien ne changea, l'homme continuait de mâcher son bonbon.
- Fallait s'y attendre, les nerfs ont été sur-sollicité sur une trop longue période, marmonna le Phénix.
Il revint vers le buste du patient et se mit le stéthoscope aux oreilles, passant l'embout de métal froid sous le pyjama de l'homme prématurément vieilli. Un sourire lui monta aux lèvres quand Frank frissonna, mais il continua d'écouter le cœur et les poumons de l'homme avant de hocher la tête pour lui-même. Il pinça la peau de la nuque de l'homme qui agita la tête en réponse.
- Je vois. Les nerfs sont en train de se restaurer d'eux-mêmes, mais le travail n'est pas encore fait dans sa totalité.
Il alla prendre une petite lampe dans sa sacoche et la fit briller dans les pupilles de l'homme, avant de reculer et de l'observer pensivement, jouant avec la petite lampe entre ses doigts.
- Vous avez une idée de comment les aider ? demanda Augusta.
- C'est une théorie, mais elle vaut ce qu'elle vaut. Le corps a cessé de fonctionner pour préserver les parties essentielles des effets du Doloris et éviter que leur cerveau ne grille, tout simplement, yoi. Je pense que lentement, le corps répare les dégâts avec l'aide des médicomages. Mais il y a eu simplement trop qui a été détruit. C'est pour ça que ça prend du temps. Et je pense qu'au fur et à mesure que le corps se soigne, la conscience se remet en marche, réveillant une à une les fonctions du cerveau, yoi.
- Il y a de l'espoir ? demanda Neville.
- Toujours, mais faut pas mettre la barre très haut. J'ai vu des gens vivre avec une bonne partie du cerveau en moins. Pas correctement, mais ils y arrivaient, yoi. Bon, voyons madame.
- Attendez. Neville, montre-lui.
Neville se leva d'un bond et alla rejoindre la table de chevet de sa mère en fouillant ses poches.
- Bonjour maman. Je t'ai apporté un Ballongomme du Bullard, je sais que tu les aimes.
Il déposa le bonbon à côté de sa mère, embrassa la femme sur la tempe, puis retourna s'asseoir. Marco resta immobile pendant les quelques instants d'attente. Puis, lentement, Alice se tourna dans son lit de façon exagérée pour prendre le bonbon et le déballer pour ensuite le manger.
- Elle a perdu l'usage d'un œil, yoi, nota Marco qui avait sorti un bloc pour prendre des notes.
- Ce n'est pas fini, lui dit la vieille femme.
Alice mangea lentement son chewing-gum. Fit même une tentative de bulle, avant de recommencer à le mâcher, puis elle tourna de nouveau dans son lit comme si elle cherchait quelque chose, conservant une posture étrangement raide, pour enfin s'arrêter sur Neville. Là, elle se leva de et alla rejoindre son fils d'un petit pas hésitant, pour présenter timidement son poing à l'adolescent. Celui-ci leva une main et sa mère fit tomber dedans le papier de bonbon. Elle resta là, les bras le long du corps, comme si elle attendait quelque chose.
- Merci maman, souffla Neville.
Et là, Alice tourna les talons pour rejoindre son lit en humant doucement pour elle-même. Marco laissa tomber une flopée de jurons en japonais. C'était la plus belle, mais aussi la plus triste chose qu'il n'ait eu l'occasion de voir. Une preuve hallucinante de la puissance de l'amour maternel et des merveilles du corps humain. Plus que jamais, il ne regrettait pas d'avoir cédé à Cassandra et accepté de devenir médecin.
- Frank a des réactions de ce genre ? demanda le médecin. Vous permettez, je vais devoir passer l'appareil sous sa chemise, je préfère vous prévenir, yoi.
- Allez-y, autorisa Augusta. Frank réagit quand je viens seule, en l'absence de Neville. Je reste plus longtemps, souvent pour tricoter. Parfois, je chantonne une vieille berceuse et il essaye de se lever du lit pour me rejoindre.
- Il n'y arrive pas ?
- Ses jambes refusent de le laisser se lever.
- C'est très encourageant. Je suis plus positif que je l'étais en les voyant.
Il continua d'écouter Alice au stéthoscope, ignorant l'ouverture de la porte et le retour de l'infirmière chaleureuse de tout à l'heure qui parlait apparemment à quelqu'un. Par curiosité, Marco ouvrit la bouche de la femme devant lui et fronça les sourcils.
- Ah. Ils ont été gentils en disant que la langue était irrémédiablement endommagée, marmonna l'homme. Pas facile de faire des bulles ainsi, ma chère madame.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Neville.
- Qu'est-ce qu'on fait quand on a mal, Neville et qu'on ne veut pas le montrer, yoi ? demanda Marco en observant à la lumière les yeux d'Alice.
Confirmation, le gauche ne marchait plus.
- On serre les dents.
- Et qu'est-ce qui risque de finir entre ?
- La langue ?
- Tu as ta réponse, yoi. Elle a dû se couper la langue par accident. Elle a de la chance de ne pas s'être vidée de son sang, j'ai vu beaucoup de gens user de cette méthode pour se suicider. Elle ne pourra plus parler correctement. Mais si on arrive à la faire un peu plus réagir, ça sera déjà ça de gagner, yoi.
Il revint au dossier pour se concentrer sur les images nerveuses, ignorant le frisson qui parcourut l'adolescent derrière lui.
- Guérisseur Newgate ? demanda la voix hésitante de la femme de tout à l'heure. Je peux ?
- Moui.
La femme se glissa dans les rideaux.
- Vous arrivez à quelque chose ?
- J'ai bon espoir, assura Marco. Ils ne seront plus les mêmes, mais on peut au moins aider la nature dans son processus, yoi. Ces images datent de quand ?
- Septembre.
- Les précédentes ?
- Vous les voulez toutes ?
- De préférence, que je puisse avoir une petite idée de comment mettre mes soins en application.
- Je vais les chercher.
- Je vous en remercie, yoi.
La femme repartit au petit trot, laissant derrière elle le murmure d'une conversation de deux jeunes un peu plus loin et le babillage d'un malade. Marco rangea son matériel dans sa sacoche et retourna auprès de Frank pour lui retirer sa veste de pyjama. La femme, le pirate voyait en elle une infirmière plus qu'un médecin accompli, revint avec les images en question.
- Pendant que je les regarde, vous pouvez les mettre sur le ventre, s'il vous plaît ? J'ai besoin d'avoir un accès facile à leur colonne, yoi.
- Souhaitez-vous que je change la tenue de madame Londubat ?
- Londubat ?! s'exclama une voix au dehors.
Neville ouvrit des yeux comme des soucoupes en reconnaissant Ronald.
- S'il vous plaît. Et si vous pouvez dire aux curieux dehors de ne pas me déranger avec mes patients en suivant, ça serait parfait.
La jeune femme eut un sourire chaleureux et fit pivoter le couple dans une position allongée sur le ventre avec sa baguette. Marco nota avec intérêt qu'ils arrangèrent d'eux-mêmes leur tête avec des mouvements lents et Alice essaya même de se rasseoir, chose que l'infirmière sabota. Histoire de cacher qu'il n'avait pas de magie à proprement parler, le blond laissa faire la guérisseuse pour se concentrer sur les images, observant l'évolution affreusement lente de la réparation des nerfs.
- Et voilà. Je reste à votre disposition, je fais la distribution des cadeaux, sourit-elle.
Et elle passa le rideau à fleur. Marco remonta les manches de son sweat et alluma ses flammes.
- Elles ne sont pas dangereuse, rassurez-moi ? demanda Augusta.
- Votre main gauche, demanda simplement le Phénix en tendant une de ses mains vers la femme.
L'ancêtre se leva et déposa avec hésitation sa main dans les flammes, pour ne sentir rien, outre une étrange démangeaison dans ses articulations vieilles et épuisées.
- Pliez votre main.
Augusta s'exécuta, réalisant qu'elle avait beaucoup moins mal.
- Arthrose. Maladie bien connue qui se déclare avec l'âge. Vous irez bien mieux comme ça, je pense, yoi. Rassurez ?
- Merci beaucoup, Saint Docteur.
Marco eut un reniflement narquois au surnom et s'assit au bord du lit de Frank. Il apposa une main sur le crâne et une autre sur la colonne.
- Je vais essayer d'accélérer le processus, puisque la régénération, c'est ma spécialité, yoi.
Il inspira profondément et ferma les yeux, concentrant son Haki sur le corps de l'homme entre ses mains. Il l'avait taillé, année après année, pour pouvoir percevoir chaque recoin du corps humain aussi aisément que l'oiseau en lui pouvait sentir les colères de la mer. Il sentit ses flammes se propager dans les nerfs sous lui, remontant jusqu'au cerveau et la moelle épinière. Il aidait les connexions à se rouvrir, à se réformer, à se reconstituer et à répondre de nouveau aux maigres signaux électriques qu'il remettait en marche. Il resta quinze bonnes minutes ainsi, concentré sur son patient, les mains illuminées par des flammes froides. Quand il sentit que ses plumes ne pouvaient plus rien pour l'instant, il s'éloigna.
- On dirait qu'il s'est endormi, lui dit Augusta qui avait la tête penchée sur le côté depuis sa chaise pour regarder le visage de son fils.
- Préparez-moi un verre d'eau, on va voir le résultat. Ne vous attendez pas à un miracle.
- Ne vous en faîtes pas, assura la vieille dame alors que Neville se mordait le pouce de nervosité.
- N'intervenez pas avant que je vous en fasse signe. Si on a obtenu quelque chose, il faudra y aller petits pas par petits pas, qu'ils se remettent, on est bien d'accord, yoi ?
- Oui Marco, acquiesça Neville qui ne tenait plus en place sous la nervosité.
Marco contourna le lit, masquant volontairement les deux visiteurs de sa carrure. Doucement, il secoua Frank pour le réveiller. L'homme ouvrit lentement les yeux, mais déjà, le regard laissait voir une belle différence. Comment ? Parce que l'homme le regarda, lui, avant de jeter un œil tout autour. Les mouvements des yeux étaient lents, mais ils étaient volontaires.
- Bonjour, vous m'entendez ? demanda le blond en articulant soigneusement pour être parfaitement audible et compréhensible.
D'abord, il n'y eut aucune réaction, puis, très lentement, avec un craquement de cervicale, Frank hocha la tête, son regard braqué sur le blond immense devant lui.
- Vous savez comment vous vous appelez ?
La bouche de l'homme s'ouvrit difficilement pour articuler un F, mais une quinte de toux le secoua.
- Voici de l'eau, yoi. Vous pouvez prendre ce verre et le boire ?
Augusta lui donna un verre d'eau dans sa main tendue que le médecin offrit au malade qui se redressa difficilement sur des bras maigrelets et tremblant en position assise. Marco suivit le mouvement pour continuer de cacher les deux Londubat du regard du patient, qui prit très lentement le verre d'eau. La poigne trembla, le verre manqua de tomber, mais il parvint à destination pour être bu.
- C'est bien… c'est très bien, approuva Marco. Vous vous sentez mieux ?
Frank toussa une dernière fois et hocha la tête avec plus de vigueur.
- Vous revenez de très loin.
Un sourire maigre et tremblant tordit la bouche épuisée du malade. Puis, la peur.
- Nev… Nev…
- Neville va très bien.
- Al…Ali…Ali…
Il toussa en suivant.
- Je m'occupe d'elle en suivant. Vous savez pourquoi, yoi ?
La colère apparut sur le visage de l'homme.
- C'était il y a longtemps. Très longtemps. Mais c'est fini, yoi. Vous allez vous reposer, d'accord ? Vous allez vous rallonger et fermer les yeux. Quand vous vous réveillerez, votre fils et votre mère seront là. Mais il faut que vous compreniez que beaucoup de temps s'est écoulé, yoi. D'accord ?
Frank hocha la tête et se laissa glisser au son de la voix tranquille et calme du médecin qui l'aida à se rallonger, puis, il ferma les yeux. Marco tourna les talons pour aller s'occuper d'Alice mais il fut intercepté par Neville qui se jeta à sa taille en sanglotant. Augusta lui saisit une de ses mains pour la lui serrer vigoureusement. Des larmes brillaient dans les yeux de la fière et austère vieille femme.
- Les Londubat vous seront à jamais redevable, Guérisseur Newgate ! Merci infiniment ! dit la femme avec une voix tremblante.
- Je n'ai rien fait de miraculeux, je n'ai fait qu'aider la nature, yoi. Et si vous alliez boire quelque chose ? Le temps de reprendre vos esprits. Il vaut mieux que vous attendiez deux ou trois jours avant d'avoir une conversation avec eux.
- Pourquoi ? demanda Neville en se détachant de sa taille.
Il essuya ses yeux et regarda Marco comme s'il lui avait dit que tout cela n'était qu'une blague.
- Parce que ça pourrait faire trop d'un coup. Leur esprit pourrait dire stop et tout ce qu'on a fait aujourd'hui n'aura servi à rien. Il faut déjà qu'ils reprennent conscience de leur environnement, du temps qui est passé, et l'accepter. Là, ils pourront voir leur fils tel qu'il est aujourd'hui. Tu as été patient jusque-là, Neville. Tu peux l'être encore un peu, yoi ?
Tristement, l'adolescent hocha la tête.
- Voilà ce que je te propose. De mon côté, je vais continuer à passer une à deux heures ici pour travailler sur eux. Si avant la fin des vacances, je juge qu'ils sont en état de te voir, alors, je te le dirais. Harry rentrera à la maison à la naissance des jumeaux, yoi. Si ta grand-mère est d'accord, tu peux sortir de l'école en même temps, et en profiter pour voir tes parents. Ils seront déjà en meilleur état qu'aujourd'hui, tu ne penses pas ?
- C'est une bonne idée et je doute que Minerva ait quelque chose à y redire, approuva Augusta. Merci encore pour ce que vous avez fait. Viens, Neville, allons boire quelque chose de chaud pour fêter ça, ensuite, on reviendra dire au revoir à tes parents.
Le duo quitta la pièce, s'arrêtant seulement pour bavarder avec Ronald et sa sœur Ginny qui avaient été apparemment enrôlés de force pour aider Lockhart dans sa thérapie contre sa peur des enfants. Marco sortit la tête du rideau et fit signe à l'infirmière de venir le rejoindre.
- Je vais travailler sur Alice, mais il faut de nouvelles images de Frank, et je ne peux pas faire deux choses à la fois. Mais le résultat est bon. Très bon même, yoi, lui dit Marco. Il a réagi à mes questions, certes, simples, mais il a réagi et même essayé de répondre.
La femme eut une brusque inspiration sous l'annonce, ne s'étant apparemment pas attendue à une telle nouvelle.
- Il a essayé de parler, mais vu le silence de ces dernières années, c'est normal qu'il ait eu du mal. Sans compter qu'il a conservé des souvenirs importants, bien assez pour essayer de parler de sa femme et de son fils, yoi.
- Et nous qui pensions qu'il faudrait des décennies avant d'arriver à un résultat probant, soupira la femme avec joie. Je vais avertir le médicomage en charge pour qu'il fasse de nouvelles images de Frank et que vous puissiez discuter de la suite.
- Limitez les visites à deux heures, maximum, qu'ils ne soient pas trop fatigués et puissent recommencer à faire fonctionner leur cerveau tranquillement, sans les effrayer. Je repasserai dans la semaine, yoi.
- On vous attendra, Guérisseur Newgate. Vous venez de faire à cette famille le plus beau des cadeaux de Noël.
- C'est pour ce genre de chose que j'aime mon boulot et que je ne regrette pas que ma sœur m'ait mis le pied à l'étrier.
Et la femme s'en alla clairement de bonne humeur, laissant le blond se remettre au travail.
Il venait tout juste de remettre en marche ses plumes pour s'occuper de Alice quand Neville se glissa derrière le rideau.
- Marco ?
- Tu m'as déjà dit merci Neville, pas besoin de le répéter, yoi, lui dit le médecin en roulant des yeux.
- J'ai un cadeau de Noël pour vous.
Le blond se détourna de Alice avec perplexité.
- Durant la conversation qui a mené à la création du Club, Harry a parlé de vous. Il était en colère contre nous quand il s'est levé et nous a crié dessus.
- Et ?
- Et il a dit exactement ceci « je serais mort si j'avais pas invoqué 'tou-san par erreur ». Je crois bien que vous avez réussi à vous glisser sous sa carapace, finalement. Joyeux Noël.
Et Neville s'en alla avec un sourire, content d'avoir laissé derrière lui un pirate sans voix.
