Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour un chapitre, avec quelques perturbations de la force. Y'a des trucs qui se préparent. Beaucoup de choses. D'ailleurs, il y a un risque de Spoiler pour ceux qui lisent les histoires "La Geste du Loup Blanc et du Chat Noir" et/ou "Between the worlds : Mirror Madness 2" de Shadows of Samhain. Alors, soit vous attendez sagement pour un LONG moment. Soit vous lisez et on ne râle pas pour les spoils. Sur ce, je vous soouhaite une excellente journée et je vous dis à bientôt !
: Yup, une fois qu'on a rattrapé tout les chapitres, faut attendre le mois suivant pour la suite.
FoxyCha24 : Oui, les petits sont choupis. Et Gamabrage va morfler. Elle s'est mise la mauvaise famille à dos.
Yz3ut3 : Merci !
Mizu Fullbuster : Of course que c'est le pirate qui gagne, mais le manipulateur n'a pas dit son dernier mot ! Il a de l'expérience, le vieux filou.
Yuwine : Ouiiii ! Vive la naissance des jumeaux ! On les attendait ! Et oooui, ça pourrait aussi être un second prénom, mais même comme ça, Harry ne l'aurait pas voulu. Il ne veut pas d'un constant rappel de ce qu'il a perdu et de ce qu'il ne peut connaître./ Bientôt à Thatch, oui.
Mimi76lh : Oui, Neville a des potes supers, et Marco ne laissera personne tooucher à ses patients. C'est peut-être un pirate, mais il reste un médecin./ Que peuvent faire Neville et la vieille Augusta contre ça ?/ C'est leur façon à eux de s'aimer, y'a les mots, mais les actes sont tout autre. Et Marco est trop papa poule pour résister à une occasion de passer du temps avec ses bébés. / J'ai bien aimé l'écrire aussi, cette conversation. Dumbledore se rapproche, mais Thatch esquive les accusations. Et oui, le challenge plait à Dumbledore, certes, mais ça met à mal ses plans aussi, donc, c'est moins cool pour lui.
Sur ce, bonne lecture et à bientôt !
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Harry revint pour le petit-déjeuner du quatorze février et fut immédiatement pris en otage par une Luna folle de joie de le revoir.
- Je pensais que tu ne reviendrais pas, lui dit-elle après un bref baiser.
- Si j'en crois la tête de ma mère, je suis bien content que sa chambre soit insonorisée, sourit le D.
Et il alla s'asseoir à la table de Gryffondor avec la demoiselle, là où Neville venait déjà de prendre place, n'ayant eu aucune blondinette pour lui foncer dessus.
- Alors ? Verdict ? demanda Hermione.
- Red et Lina D. Portgas. Ils sont nés le douze, à onze heure moins le quart et moins dix. Deux beaux bébés. Les plus beaux du monde ! sourit largement Harry. Mais bon, vu la situation de famille pour Drago, je ne m'attarderai pas sur le sujet en sa présence.
- Attends… Portgas ? Tu parles de bébés avec le nom de Portgas ? s'exclama Dean qui n'avait rien loupé.
- Oui ? répondit le D. d'un air incertain.
- Ta mère a eu deux gosses ?
- Ouiii, et ? Elle en a le droit.
- Ta mère, Portgas ! Celle qui a mis à genoux tous les mecs qui ont essayé de l'approcher ! Ou qui leur a d'ailleurs présenté son genou ! Qui aurait été assez suicidaire pour la côtoyer d'assez près pour lui faire un gosse ! Et survivre ! Quoique… le père a survécu ?
Hermione partit dans un fou-rire monumental pendant que Harry regardait d'un air circonspect son camarade de maison. Il adressa un regard à Neville qui secoua la tête, l'air de dire de ne pas s'en faire.
- On y va ? demanda Luna. Aujourd'hui, c'est une sortie à Pré-au-Lard.
Le brun haussa les épaules, et se leva. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas déjà déjeuné en partant de la maison.
- Luna, je suis désolée, je sais que c'est la Saint Valentin, mais…commença Hermione
- Oui, oui, t'en fait pas, rassura la Serdaigle.
Et ils sortirent de la Grande Salle pour rejoindre d'autres élèves qui formaient déjà une file devant Rusard qui cochait les noms sur sa liste. Il offrit un rictus à Harry et Luna avant de cocher leur nom en prenant tout son temps pour les trouver. Le jeune Portgas ne comprendrait jamais l'antipathie de cet homme pour les élèves et lui en particulier. Ils commencèrent à descendre vers dans le parc, regardant vaguement l'équipe de Gryffondor qui s'entraînait d'arrache-pied au-dessus des tribunes.
- Tu ne me demandes pas ce que veut à ce point Hermione ? s'étonna sa petite-amie.
- Pourquoi faire ? Tu es ma petite-amie, c'est ma meilleure amie, je vous fais confiance.
Ils allaient s'embrasser lorsqu'une bande de filles de Serpentard, menées par Pansy Parkinson, les dépassa.
- Portgas et Lovegood ! s'écria Pansy d'une voix suraiguë dans un concert de ricanements. Beuuurk ! Y'a pas plus horrible ! Pire que Malefoy avec la Sang-de-Bourbe !
Les filles accélérèrent le pas, parlant et riant avec insistance, lançant derrière elles des regards appuyés au couple, laissant une Luna qui essayait d'empêcher Harry de faire ravaler à ces grognasses leur langue de vipère.
- Comment fait Greengrass pour la supporter cette truie, siffla Harry avec colère.
- De la même façon que Hermione supporte Brown. Elle l'ignore. Allez, viens, allons voir les boutiques.
Et elle prit son copain par la main en l'entraînant dans le sillon de ses longues boucles blondes. Ils errèrent de-ci de-là dans le village, allant de vitrine en vitrine, la colère finissant par redescendre à un niveau plus contrôlable. Ils arrivèrent chez Derviche et Bang alors que Chang s'en allait en leur jetant un regard sombre auquel le couple ne prêta guère attention. Quelques villageois qui regardaient une affiche collée dans la vitrine s'écartèrent en voyant approcher le couple. Et une fois de plus, Harry se retrouva face aux photos des dix Mangemorts évadés. L'affiche placardée sur la vitrine, « par ordre du ministère de la Magie », offrait mille Gallions de récompense à quiconque fournirait des informations pouvant conduire à la capture des fugitifs.
Harry retint un reniflement narquois.
- Tu te souviens quand Sirius Black s'est échappé et qu'il y avait des Détraqueurs partout à Pré-au-Lard pour le rechercher ? Aujourd'hui, dix Mangemorts sont en fuite et on ne voit aucun Détraqueur nulle part…nota Luna.
- Même si j'appréciais pas des masses les Détraqueurs, je suis d'accord sur le point, répondit Harry.
Il détacha son regard du visage de Bellatrix Lestrange et jeta un coup d'œil des deux côtés de la rue.
- C'est bizarre. Un homme seul était moins dangereux que dix évadés, pourtant, ils ont mis plus en œuvre pour l'avoir lui, qu'eux.
Il ne regrettait pas le moins du monde qu'il n'y ait pas de Détraqueurs à proximité mais, maintenant qu'il y pensait, leur absence était en effet très significative. Non seulement ils avaient laissé les Mangemorts s'échapper mais ils ne se souciaient même pas de les retrouver…
Les dix Mangemorts en fuite les regardaient chaque fois qu'ils passaient devant une vitrine. Lorsqu'ils arrivèrent à la hauteur du magasin de plumes Scribenpenne, la pluie commença à tomber à grosses gouttes glacées qui s'écrasaient sur le visage et la nuque de Harry.
- C'est un peu tôt, mais allons au Trois Balais, on y sera mieux pour discuter, proposa la blondinette.
- C'est toi qui décides, lui répondit son petit-ami.
Ils se dirigèrent au pas de course vers le pub et Harry alla chercher des chocolats chauds, se disant que c'était quand même mieux pour raconter des histoires de complotistes que la Bièreaubeurre.
- Tu as une opinion, toi, sur l'absence des Détraqueurs, devina la blondinette avec un sourire complice quand il revint avec les boissons.
- Pourquoi je sens que ma petite-amie a laissé place à une journaliste assoiffée d'histoires secrètes ? demanda avec amusement le brun.
- Je me dis qu'on peut toujours avoir besoin d'un appui dans la presse, surtout quand on joue les vilains garçons sur de ravissantes petites mangroves.
- Il faudra que tu me présentes un de ces jours les créatures qui te racontent ce genre de détail.
- Et vendre mes informateurs les plus doués ? Pas question ! Alors ? J'ai le droit d'envoyer ton opinion si… éclairé, à papa ?
Elle avait son visage appuyé sur ses poings, les coudes sur la table pour être au plus proche de Harry qui ne s'était même pas encore assis. Lentement, elle pencha la tête sur un côté, et son sourire malicieux et son regard d'illuminée prirent bientôt une expression de chiot qui demande absolument à aller jouer dehors. Lentement, avec résignation, Harry ferma les yeux.
- Tu peux garder l'anonymat, c'est courant de la part de ceux qui écrivent pour papa.
- D'acooord...
Il s'assit sur sa chaise et poussa vers la fille un des chocolats chauds. Il se retint de rire en voyant Luna sortir de sa pochette en bandoulière à l'épaule un bloc-notes et une plume auto-encreuse.
- Papa m'a dit que si je voulais être une vraie journaliste, il fallait que j'ai toujours de quoi écrire sur moi pour retranscrire un scoop. Je suis pas encore de taille pour faire des articles importants, mais je vais finir par pouvoir y arriver et être prise au sérieux.
Harry la regarda, avec un maigre sourire, ensorcelé sa plume pour qu'elle se mette à écrire seule.
- Comment d'une balade plus ou moins romantique, on en arrive à ça ?
- Alors, je te désigne comment pour ce possible article complotiste ? demanda Luna en joignant ses mains sur la tasse chaude de chocolat sans lui répondre.
Son petit-ami prit une gorgée de la sienne, se demandant pourquoi diable Rosemerta avait mis de la chantilly et des paillettes en sucres dessus, avant de donner une réponse.
- Gold.
- Gold ?
- Yup. Gold.
La plume écrivit seule le nom de Gold.
- Donc, mister Gold, fit Luna en retrouvant son grand sourire d'enfant gourmande. Que pensez-vous de cette absence de Détraqueurs dans les rues de Pré-au-Lard, suite à cette grosse évasion, alors qu'on les fouillait de fond en comble quand Sirius Black était en liberté.
- Eh bien, mademoiselle Lovegood, j'ai plusieurs idées. Tout d'abord, le ministère n'en a strictement rien à cirer. C'est vrai, après tout, Fudge a placé au poste de professeur de Défense une femme qui prétend que le monde est tout propre et bien gentil et que rien ne va de travers. Je suis presque certain qu'il y a eu une fuite dans leurs locaux, alors qu'ils allaient certainement étouffer l'affaire. Ou alors quelqu'un comme Bones a fait un charivari pas possible pour que les sorciers anglais soient mis au courant de la menace, alors, Fudge a fait le strict minimum. C'est un peu comme un gamin qui a fait une énorme connerie et qui essaye de la cacher derrière un rideau, pensant qu'on la verra pas. Et puis, après tout, pourquoi ces criminels auraient cherché à fuir maintenant ? La question se pose, non ?
- En effet, accorda Luna. Tu penses qu'ils attendaient quelque chose ?
- Très certainement. Un signe ? Qu'est-ce qu'on sait d'eux, outre que ce sont les gars les plus fidèle de Voldy ?
- On peut revenir sur le point concernant Fudge ?
- Quoi de plus ?
- Tu parles de sa tentative veine pour lisser la situation sans provoquer la panique.
Harry décompta sur ses doigts les évènements.
- Sirius Black a pris la fuite pour soi-disant commettre un assassinat et cours toujours dans la nature on ne sait où Barthy Croupton Junior est finalement pas mort à Azkaban, mais a réussi à se faire passer pendant un an pour l'auror paranoïaque Maugrey Fol-Œil et là, enfin, l'évasion massive. En clair, la célèbre Azkaban ressemble de plus en plus à une passoire. Et quand est-ce qu'on découvre ça ? Durant le mandat de Cornelius Fudge. C'est pas bon pour rester en poste. Il aurait deux possibilités : jouer les héros, reconnaître la menace et donner les pleins pouvoirs aux aurors… ou juste dire, « coucou, il fait beau et on a des mangemorts en cavale, mais sinon, tout va bien ». C'est un ministre fait pour la paix. Pas pour réagir de façon ferme et décisive à une crise. L'idée d'une situation de cette ampleur est suffisante pour lui faire faire n'importe quoi, pourvu que tout redevienne normal et qu'il puisse continuer son petit train-train. Reste aussi que ceux qui le payent pour être à son poste ne veulent pas que ça change.
Le jeune criminel prit une nouvelle gorgée de son chocolat.
- C'est tout ce que j'ai à dire pour cette théorie. Mais ma favorite, c'est que Fudge a quelque chose a caché.
- Sur quoi tu t'appuies pour dire ça ? demanda aussitôt Luna, bien plus appâté par les secrets de Fudge que par autre chose.
- Evasion de Sirius Black. Détraqueurs partout. Ordre de l'embrasser à vue. Ce qui revient à le faire taire. Impossible de le faire parler en cas d'arrestation. Pire que tout, ils ont foutu les Détraqueurs à Poudlard, avec des gosses impressionnables, sans la moindre protection contre eux. Mais les aurors dans tout ça ? Outre qu'ils se déplaçaient juste suite à des signalements ? Que. Dalle. Black a réussi à fuir, trompant certainement les Détraqueurs ou en les rangeant dans son camp une première fois. Pourtant, on insiste pour les faire garder l'école, sans même la présence d'Aurors pour les seconder. Pourquoi ? Pourquoi cette confiance aveugle en les Détraqueurs qui sont parmi les pires inventions de la terre ? Et surtout, pourquoi cette limitation à juste leur présence à eux ?
- Des idées ? demanda Luna.
- Aucune sur pourquoi Fudge a autant de foi en les Détraqueurs. Mais sur pourquoi ce sont eux qu'il a jetés sur Sirius Black, là, j'ai quelque chose. Tout simplement parce qu'il n'en a pas besoin pour les coupables de la dernière évasion.
- Ce qui n'est pas logique, on devrait craindre plus un groupe de dix personnes qu'un assassin isolé.
- Exactement. A mon avis, il veut faire taire Sirius Black. D'une façon ou d'une autre, cet homme est dangereux pour lui.
- Comment ça ?
- Bonne question. Mais on sait que l'évasion de Black a été relatée dans les journaux moldus, et rien n'a été fait, à ma connaissance, pour cette nouvelle évasion. Fudge a mis tous ses efforts sur Black. Je pense pas que ce soit pour paraître compétent, sinon, il aurait fait dix fois plus pour cette évasion massive. Non. Pendant un an, il a traqué sans relâche Black. Puis il a tout simplement laissé tomber. Comme s'il avait décidé de passer à autre chose. Comme on referme un livre pour passer à une nouvelle histoire. Qui nous dit pas qu'il n'a pas continué à le chercher de façon officieuse ? C'est une autre histoire, mais ce que je vois, c'est qu'avant, on avait son affiche dans tous les coins de rues, et là, plus rien. Black le fait peut-être chanter pour apaiser la traque, on sait pas.
Luna éclata de rire à l'idée stupide que venait d'énoncer Harry, surtout en sachant que Sirius, enfermé à Square Grimmaurd, ne perdait pas son temps à faire ce genre de chose.
- Il y a aussi que celui qui a enfermé Sirius Back à Azkaban n'a pas fait de procès. C'était Bagnold, si je me trompe pas, la ministre de l'époque, et Croupton à la tête du département de la Justice. Le même homme qui a gardé des années durant son fils sous Imperium pour l'empêcher de fuir, après l'avoir sorti de prison.
Il eut un geste de ses mains, comme pour montrer quelque chose qui s'emboite.
- C'est plein d'affaires, les unes dans les autres, un vrai nœud d'actions illégales et louches des gouvernements successifs. Fudge essaye tout simplement d'empêcher tout un tas de squelettes de sortir du placard où ils sont cachés. Black est certainement impliqué dans plusieurs affaires sombre associés à tout ça, et pour faire paraître le ministère parfait, Black ne doit pas pouvoir parler. Et on sait très bien que les morts ne témoignent pas dans un tribunal. C'est pour ça que l'ordre du baiser a été donné. Ni plus, ni moins pour le faire taire.
Le sourire de l'apprentie journaliste disait qu'elle adorait l'idée.
- Une autre théorie à partager, Mister Gold ?
- J'vous en prie, jolie fille, appelez-moi Roger.
Luna éclata de rire avec Harry. Ce n'était plus un interview, c'était un jeu pour écouter les théories abracadabrantes qui pouvaient expliquer pourquoi il n'y avait pas de Détraqueurs.
- Une autre hypothèse ? demanda Luna avant de prendre une nouvelle gorgée de sa boisson.
- La moins amusante. Les Détraqueurs ne sont plus sous le contrôle du ministère, malgré tout ce que Fudge veut faire croire, et ils prennent leurs ordres d'ailleurs. On veut donc cacher à la bonne population des sorciers que les Détraqueurs ne répondent plus aux autorités. Peut-être une révolte. Ou alors ils ont trouvé mieux ailleurs. Si c'est cette dernière option, il est probable, aussi, que ce soit quelqu'un qui avait tout intérêt à voir ces dix personnes dans la nature, parce que si les Détraqueurs avaient vraiment foutu le camp, c'est la totalité de la prison qui serait vide, pas juste dix cellules.
- «A qui le crime profite », c'est ça ?
- Exactement.
- Donc, on pourrait être amené à croire que cela a un rapport avec le Seigneur des Ténèbres puisque ce sont les plus fidèles de ses mangemorts.
Harry eut un simple geste de la main.
- Évidemment.
- Est-ce tout, Roger ?
- Je crois bien, ma très chère et très ravissante mademoiselle.
Le couple eut un nouveau rire alors que Luna rangeait ses affaires.
- Soyons honnête, ça va pas partir chez ton père ?
- Non, c'était un simple essaie, et c'était drôle. Bisou ?
Harry se pencha par-dessus la table pour l'embrasser.
- On s'amuse bien ?
Les deux amoureux tournèrent les yeux pour voir le grand sorcier baraqué qui venait de les rejoindre.
- Samuel ? Qu'est-ce que…
- Boulot spécial. T'occupe. Ça et je dois représenter la menace de ta mère auprès de quelqu'un. On vous attend, je crois ?
Il montra une table du pouce. Hermione faisait des signes de la main à l'autre bout de la salle. Le D. regarda la montre à gousset qu'il avait attachée à une hanse de son pantalon et dû admettre qu'ils avaient bien dix minutes de retard. Le couple se leva et se fraya un chemin dans le pub surpeuplé pour aller la rejoindre, suivi par Samuel. Il n'était plus qu'à quelques tables d'elle lorsqu'il s'aperçut qu'Hermione n'était pas seule. Elle était assise en compagnie de la personne avec qui lui et Luna étaient les moins susceptibles de boire un verre : Rita Skeeter, ex-journaliste à La Gazette du sorcier.
- Si Samuel ne vous avait pas vue, on aurait encore pu vous attendre ! dit Hermione en se poussant pour leur laisser la place de s'asseoir.
- Voyez-vous ça, la fille de Xenophilius avec le héros incompris et malmené Harry D. Portgas ! dit aussitôt Rita en pivotant sur son siège pour dévisager Harry d'un regard avide. Depuis un an, je suppose.
Elle attrapa son sac en crocodile et fouilla à l'intérieur.
- Même si Harry sortait avec une centaine de filles, cela ne vous regarderait pas, dit Hermione à Rita d'un ton glacial. Alors vous pouvez tout de suite ranger votre petit matériel.
Samuel se racla la gorge et Rita le regarda alors qu'elle était sur le point de sortir sa plume vert criard qu'elle remit aussitôt dans son sac avec l'air de quelqu'un qu'on vient d'obliger à avaler un flacon d'Empestine.
- Qu'est-ce qu'elle fabrique là, la grognasse ? demanda Harry à sa copine. Elle était pas en vacances chez ton père ?
- Non. Papa l'a relâchée en lui faisant jurer de ne plus écrire pendant un an, sinon, il la dénoncerait, expliqua Luna.
- Attendez un instant avant de parler affaire, demanda Samuel.
En effet, Rosemerta arriva avec des boissons. Le couple échangea leur tasse vide contre une bouteille de la boisson favorite du coin pour Harry et un soda de Branchiflore pour Luna. Samuel déposa quelques gallions avec un sourire entendu et un clin d'œil, avant que la femme s'en aille avec un sourire mutin.
- Bon, qu'est-ce que tu fabriques ici, Skeeter ? demanda le D. en buvant une gorgée de la Bièreaubeurre. Sam', j'préfère les blondes qu'on sert au bar.
- Ta mère sait que tu fouines dans les bouteilles ? demanda Samuel avec amusement.
Harry eut un bref rire avant de regarder l'ancienne journaliste, attendant visiblement sa réponse.
- La petite Miss Parfaite s'apprêtait à me dire ce que je faisais ici, justement, quand ce sympathique personnage vous a vus, répondit Rita en buvant bruyamment une longue gorgée de son verre. J'espère quand même que j'ai le droit de lui parler ? lança-t-elle à Hermione.
- En effet, vous avez le droit, répliqua Hermione avec froideur.
Le chômage ne convenait guère à Rita. Ses cheveux autrefois soigneusement bouclés étaient à présent ternes, négligés, et pendaient tristement autour de son visage. Le vernis écarlate qui recouvrait ses ongles, semblables à des serres, était écaillé et deux ou trois fausses pierres manquaient à ses lunettes en amande. Elle but une nouvelle gorgée et demanda du coin des lèvres :
- Alors, tu l'as eu comment ? Philtre ou menace ?
- Et mon poing dans votre figure, avec ou sans accusé de réception, menaça Harry.
- Un mot de plus sur la vie sentimentale de Harry et le marché ne tient plus, je vous le garantis, dit Hermione d'un ton irrité.
- Quel marché ? interrogea Rita en s'essuyant la bouche d'un revers de main. Tu ne m'as pas encore parlé de marché, Miss Bégueule, tu m'as simplement dit de venir te retrouver ici. Oh, toi, un de ces jours…
Elle prit une profonde inspiration qui la fit frissonner de la tête aux pieds.
- Un de ces jours, vous finirez au fond de la Tamise parce que vous aurez dépassé les bornes avec une femme dont la patience n'est pas le point fort, surtout quand on touche à son fils, rappela Samuel en sirotant son verre. Et de toute façon, je doute qu'on s'intéresse à ce que vous auriez à dire sur le sujet.
- Cette année, ils n'ont pas eu besoin de moi pour écrire des articles horribles sur Harry, répliqua Rita. Même s'ils se sont arrêtés étrangement vite pour se concentrer exclusivement sur Dumbledore.
Elle lui jeta un regard en biais par-dessus son verre et ajouta dans un murmure rauque :
- Comment as-tu réagi en lisant ça, Harry ? Tu t'es senti trahi ? Désemparé ? Incompris ?
- Il est en colère, bien sûr, répondit Hermione d'une voix dure et distincte. Parce qu'il a dit la vérité au ministre de la Magie et que le ministre est trop bête pour le croire.
- Alors, tu t'en tiens à ton histoire selon laquelle Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour ? dit Rita.
Elle abaissa ses lunettes et soumit Harry à un regard perçant pendant que son doigt s'aventurait avec convoitise vers la fermeture de son sac en crocodile.
- Tu maintiens toutes ces salades que Dumbledore a racontées à tout le monde au sujet du retour de Tu-Sais-Qui dont tu serais le seul témoin ?
Harry se leva pour échanger sa place avec Luna, la laissant à côté de Hermione, faisant que Samuel et lui encadraient désormais Rita.
- Je sais pas ce que Dumbledore a dit, mais de mon côté, je maintiens que Voldy a de nouveau un corps et qu'il a tué Cédric Diggory, ronronna le D avec un air menaçant. Je n'étais pas du tout le seul témoin. Il y avait une douzaine de Mangemorts également présents dans leur magnifique tenu d'apparat. Vous voulez leurs noms peut-être, Skeeter ?
Il avait ce même ton qu'il utilisait pour murmurer des mots d'amours à Luna, mais dessous, il y avait du défi, une menace, une langueur aussi dangereuse que la lame de son couteau.
- J'aimerais beaucoup, confia Rita dans un souffle sur le même ton.
Elle fouillait à nouveau dans son sac à présent et regardait l'adolescent comme s'il offrait le plus beau spectacle qu'elle eût jamais vu.
- J'imagine le titre en grand : « Portgas accuse…» avec en sous-titre : « Harry D. Portgas révèle les noms de Mangemorts qui se cachent parmi nous ». Et puis, en légende d'une belle grande photo de toi : « Harry D. Portgas, quinze ans, l'adolescent violent qui a survécu à l'attaque de Vous-Savez-Qui, a provoqué un scandale hier en accusant d'éminents et respectables membres de la communauté magique d'être des Mangemorts…»
La Plume à Papote était maintenant dans sa main et à mi-chemin de sa bouche lorsque l'expression d'extase de son visage s'évanouit.
- Mais bien sûr, dit-elle en baissant la voix et en fusillant Hermione du regard, la petite Miss Parfaite ne veut surtout pas que je raconte cette histoire, n'est-ce pas ? Et surtout pas môman.
- Eh bien, en réalité, c'est au contraire ce que veulent la petite Miss Parfaite et Miss Portgas, répondit Hermione avec douceur.
Rita l'observa avec des yeux ronds. Harry également. De son côté, Luna chantonnait d'une voix rêveuse et remuait le contenu de son verre à l'aide d'un bâtonnet sur lequel était piqué un oignon mariné. Quiconque ne la connaissait pas aurait cru qu'elle se foutait de ce qu'il se passait autour d'elle, mais elle était attentive, et son regard perçant allant sur chacune des personnes autour de la table le prouvait.
- Tu veux que je rapporte dans un article ce qu'il a dit au sujet de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? demanda Rita à Hermione d'une voix étouffée.
- Oui, c'est ça, répondit la lionne. La véritable histoire. Samuel, s'il vous plaît.
Samuel sortit une lettre de l'intérieur de son blouson et la déplia.
- « Je soussignée Portgas D. Ace, née Gol, donne l'autorisation à Rita Skeeter de procéder à l'interview de mon fils aîné Portgas D. Harry, né Potter, dans le respect des deux conditions suivantes : Premièrement, que mon fils soit sous la surveillance et en la présence d'un de mes représentant et deuxièmement, que seule la vérité soit retranscrite dans l'article, et ce, mot pour mot, sous peine de poursuites. »
Il rangea la lettre et sortit un dictaphone de sa poche qu'il posa au milieu de la table. Harry se fit une note mentale d'appeler sa mère en partant pour savoir pourquoi elle ne lui avait pas parlé de ça. Il ne pouvait pas accuser Remus, il ne l'avait pas vu. Peut-être Marco ?
- Exactement comme le racontera Harry, insista la Préfète. Il vous donnera tous les détails, il vous révélera les noms des Mangemorts clandestins qu'il a vus là-bas, il vous dira à quoi ressemble Voldemort maintenant – oh, je vous en prie, ressaisissez-vous, ajouta-t-elle avec mépris en lui jetant une serviette.
Au nom de Voldemort, Rita avait tellement sursauté qu'elle avait renversé sur elle la moitié de son Whisky Pur Feu.
L'ancienne journaliste épongea le devant de son imperméable crasseux sans quitter Hermione du regard. Puis elle lâcha soudain :
- La Gazette n'imprimera jamais ça. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, personne ne croit ces histoires à dormir debout, on croit qu'il fait ça juste pour attirer l'attention. Maintenant, si tu veux bien me laisser écrire quelque chose sous cet angle…
- Nous n'avons pas besoin d'un article pour dire que Harry a perdu la boule ! coupa Hermione avec colère. Même la Gazette ne le fera pas sous peine de se retrouver sur la paille avec des ennuis jusqu'au cou pour des affaires de corruption ! On veut qu'il ait la possibilité de dire la vérité !
- Il n'y a pas de marché pour une histoire comme ça, dit la journaliste d'un ton froid.
- Vous voulez plutôt dire que La Gazette ne la publierait pas parce que Fudge s'y opposerait, rectifia Hermione, agacée.
Harry commençait à comprendre pourquoi Luna était là. Rita fixa la lionne longuement d'un regard dur. Puis elle se pencha en avant par-dessus la table et dit, d'un ton de femme d'affaires :
- D'accord, Fudge fait pression sur La Gazette…
- Pot de vin, menace, chantage, corruption… cita Samuel. La patronne a un grooos dossier qu'elle peut envoyer, n'importe quand, à Bones, si les journaux s'avisent d'écrire de nouveau sur son fils, sans son autorisation.
-… mais ça revient au même, reprit Rita avec un regard noir pour Samuel. Ils ne publieront jamais un article qui montre Harry sous un jour favorable. Personne n'a envie de lire ça. C'est contraire à l'état d'esprit de l'opinion. La dernière évasion d'Azkaban a suffisamment inquiété les gens. Ils ne veulent tout simplement pas croire que Tu-Sais-Qui est de retour.
- Alors, La Gazette du sorcier a pour ambition de ne dire aux gens que ce qu'ils ont envie d'entendre, c'est ça ? répliqua Hermione d'une voix cinglante. Leur dire qu'il fait beau et que tout va bien quand le pays se fait ravager par le crime, le sang, la mort et la corruption ?
- La Gazette publie ce qu'on ordonne de croire aux gens. Propagande, Miss Parfaite. De la simple propagande, lui dit Samuel.
Rita se redressa, les sourcils levés, et vida son verre de whisky Pur Feu.
- La Gazette a pour ambition de se vendre, dit-elle froidement.
- Mon père trouve que c'est un horrible journal, dit Luna en se mêlant soudain à la conversation.
Suçant son oignon mariné, elle fixa Rita de ses immenses yeux protubérants au regard un peu fou.
- Lui, il publie des articles importants parce qu'il pense que le public a besoin de savoir. Il s'en fiche de gagner de l'argent.
- Des articles importants parce qu'il pense que le public a besoin de savoir, hein ? répéta Rita avec le plus profond mépris. Je pourrais me servir de ce torchon comme fumier pour mon jardin.
- Plus important que la vie privée de la bassiste des Bizarr' Sister, il me semble, contra Harry avec froideur.
- Eh bien, voilà une chance de relever un peu le niveau, répliqua Hermione d'un ton aimable. Luna dit que son père est d'accord pour prendre l'interview de Harry. C'est lui qui la publiera.
Rita les regarda pendant un moment puis elle laissa échapper un hurlement de rire.
- Le Chicaneur ! s'exclama-t-elle en gloussant comme une poule. Et tu penses que les gens vont le prendre au sérieux si on publie ça dans Le Chicaneur ?
- On s'en fou que les gens croient ou pas, vous avez pas compris la démarche ! Vous êtes une adulte si intelligente que vous passez à côté du but de cette réunion ! siffla Harry. J'étais pas au courant, je débarque à peine, et pourtant, j'ai mieux compris que vous !
Il se tourna à Hermione en montrant la journaliste du pouce.
- Elle me fait chier, siffla-t-il. On peut pas laisser Luna faire l'interview ?
- Non, il faut que ce soit une journaliste de métier qui le fasse, même si elle bafoue la déontologie, lui dit la demoiselle. Le Docteur est du même avis.
Harry se laissa aller en arrière avec un regard noir pour la vieille mégère, les bras croisés, se détendant légèrement quand Luna posa une main sur son coude.
- Certaines personnes ne le croiront pas, admit Hermione d'une voix égale en revenant à Rita. Mais la version que La Gazette du sorcier a présentée de l'évasion d'Azkaban comporte des lacunes béantes. Je crois que beaucoup de gens vont se demander s'il n'existe pas une meilleure explication de ce qu'il s'est passé et s'ils voient un autre article disponible, même publié dans un magazine inhabituel, je pense qu'ils auront très envie de le lire.
Rita resta silencieuse un long moment. Elle regarda les hommes qui la surveillaient, puis Hermione, d'un œil rusé, la tête légèrement penchée de côté.
- Bon, admettons que je le fasse, dit-elle soudain. Je serais payée combien pour ça ?
- Je ne crois pas que mon père paye vraiment les gens pour écrire dans son magazine, répondit Luna d'une voix rêveuse. Ils le font parce que c'est un honneur et puis aussi pour voir leur nom imprimé.
Rita Skeeter se tourna vers Hermione. On aurait dit qu'elle avait encore dans la bouche un goût prononcé d'Empestine.
- Je suis censée faire ça gratuitement ?
- Eh bien oui, assura la brillante sorcière d'un ton très calme en buvant une gorgée du contenu de son verre. Sinon, comme vous le savez déjà, j'informerai les autorités que vous êtes un Animagus non déclaré, avec les preuves qu'Ace a gentiment collectées pour moi. À ce moment-là, peut-être que La Gazette vous paiera un bon prix pour un reportage en direct sur la vie des prisonniers d'Azkaban. Je crois que c'est dix ans de prison pour les animagus non-déclarés.
L'ex-journaliste semblait éprouver une envie irrépressible de prendre le petit parasol en papier qui dépassait du verre d'Hermione et de le lui enfoncer dans le nez. Mais la façon dont Samuel et Harry se rapprochèrent lui firent comprendre de ne pas y songer.
- J'imagine que je n'ai pas le choix ? dit Rita d'une voix légèrement tremblante.
- Ma mère m'a appris que même si ça ne saute pas aux yeux, on a toujours le choix, pointa Harry avec calme. Tout comme Hermione avait le choix de contacter un autre journaliste autre que vous, mais elle a préféré vous laisser cette opportunité de vous racheter. Vous-même vous avez le choix d'accepter de dire pour une fois la vérité, ou simplement continuer de vous obstiner dans votre tendance à pourrir la vie des gens et partir. L'offre est sur la table.
La femme le regarda longuement et l'adolescent ne détourna pas les yeux. Finalement, après une longue hésitation, elle ouvrit à nouveau son sac en crocodile, en sortit un morceau de parchemin et prit sa Plume à Papote.
- Papa sera très content, déclara Luna d'un ton enjoué.
Un muscle tressaillit sur la mâchoire de Rita.
- D'accord, Harry ? demanda Hermione en se tournant vers lui. Prêt à dire la vérité au public ?
Harry resta un instant silencieux, revoyant les yeux morts et grands ouverts de Cédric.
- Oui, je le dois, répondit le D. avec sérieux. J'en ai assez de voir les gens oublier que le plus important, ce soir-là, c'est que Cédric Diggory est mort.
Il regarda Rita dont la Plume à Papote frémissait déjà au-dessus du morceau de parchemin.
- Alors, allez-y, Rita, dit la Gryffondor d'un ton serein en repêchant une cerise confite au fond de son verre.
Et Samuel lança son dictaphone.
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De son air absent, Luna dit qu'elle ignorait quand paraîtrait dans Le Chicaneur l'interview de Harry par Rita. Son père attendait un long et passionnant article sur des témoignages récents de gens qui avaient vu des Ronflaks Cornus…
- Bien entendu, c'est une nouvelle très importante, Harry devra donc attendre le numéro suivant, ajouta Luna avec un sourire taquin.
- La patronne attend de savoir ce qu'il en est, assura Samuel. Je fais partir ça pour Londres, et je m'en vais faire ce pourquoi je suis payé.
Et il quitta le bar.
Pour Harry, il n'avait pas été facile de parler de la nuit du retour de Voldemort. Rita lui avait demandé avec insistance tous les plus petits détails et, sachant que c'était pour lui l'occasion ou jamais de dire la vérité au monde, il lui avait raconté tout ce dont il se souvenait, omettant de parler de la forme humaine de l'oiseau de flamme qu'il avait invoqué par erreur. Marco et sa mère avaient bien assez à gérer sans devoir supporter une enquête parce qu'il était un animagus non-déclaré… alors que ce n'est pas le cas. Le D. se fichait de comment allaient réagir les lecteurs. Il n'avait plus rien à foutre des sorciers anglais, outre ses amis. Il leur disait ce qu'il avait vu et ce qu'il savait, le reste, ils géraient. Qu'ils ne viennent pas pleurer qu'ils n'avaient pas été averti.
En quittant le bar, Hermione se sépara d'eux pour aller kidnapper Drago qui était avec Théodore et Blaise un peu plus loin, surprenant le blond qui ne s'attendait pas à une telle attaque. Se rappelant de quelque chose, Harry demanda à Luna de l'attendre avant de foncer rejoindre Drago qui venait de céder à Hermione pour une balade en amoureux.
- Tsundere ! appela le D. en courant les rejoindre.
- Les Gryffondor ont décidé de m'embêter aujourd'hui ? demanda-t-il avec lassitude.
- J'ai un cadeau pour toi, lui dit Harry en s'arrêtant devant eux.
- Un cadeau ? Le jour de la Saint Valentin ?
Harry sortit un petit paquet de sa poche et le mit dans la main de Drago.
- Attend qu'il se manifeste de lui-même, ne t'en sépare pas. Ça remplacera pas la présence physique, mais c'est mieux que rien. Bonne promenade.
Et il alla rejoindre Luna, laissant un Drago perplexe déballer le paquet et lire le petit mot d'explication qui allait avec le miroir de poche. Harry passa un bras autour des épaules de sa copine et reprit sa marche avec elle.
- Gamabrage ne va pas aimer, commenta le brun.
- Je pense que c'est pour ça que Samuel est ici. Afin de prévoir les possibles répercussions et risques, lui dit Luna alors qu'ils se dirigeaient vers le bureau de hiboux postaux.
- Espérons que ça sera suffisant.
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Harry ne parla de l'interview qu'à Neville et ses oncles. Après avoir profité de la balade de Pré-au-lard pour appeler sa mère qui avoua qu'elle avait oublié de lui en parler. Mais que vu qu'elle était à quelques jours de l'accouchement quand l'idée était sortie, c'était normal. Thatch avait grimacé, croisant les doigts pour que ça ne se finisse pas trop mal. Ombrage voulait exercer son contrôle sur le moindre aspect du château, alors, elle prendrait très mal que Harry défie ainsi son autorité.
Pourtant, le reste de la semaine se passa sans incident.
Ou cela aurait dû être le cas sans le Destin décidant de venir lui faire un petit coucou. Ou juste sa chance de D. qui se manifesta.
Le lundi suivant, il était de retour en classe. Et sa dernière classe de la journée était Défense. Musique discrètement glissée dans les oreilles et faux livre de cours contenant cette fois du Sherlock Holmes… la recette qu'il suivait scrupuleusement pour ne pas se retrouver en détention depuis déjà quelques mois. Et ce plan parfait pour une journée d'une banalité incroyable fut troublée par des cris de ses camarades alors que son Haki se manifestait brutalement. Relevant le nez de sa lecture, il pouvait comprendre pourquoi les autres s'étaient mis à crier : un cavalier était apparu au beau milieu de la rangée du milieu de leur classe dans une étrange lueur verte translucide. Et ce gars, malgré qu'il soit masqué par une cape à capuche, avait l'air de sortir tout droit d'un roman d'héroïc-fantasy.
Puis l'inconnu ouvrit la bouche pour parler et quelques têtes se tournèrent vers le D. qui fronça les sourcils.
Il avait imaginé, n'est-ce pas ? Ce gars venait de parler avec une voix quasi identique à la sienne !
L'inconnu regarda un bref instant autour de lui et croisa le regard du jeune mafieux. C'était un regard que lui renvoyait régulièrement son miroir quand il se décidait à se mettre devant, à l'exception des pupilles. Elles étaient fendues comme celles d'un chat.
Plus d'un élève grimaça quand un morceau du bureau termina tristement sa vie sous les sabots du cheval avant que son cavalier ne le calme en tirant sur la bride. Ombrage brandit alors sa baguette pour neutraliser l'intrus, mais d'un simple geste de la main, il leva un bouclier qui le protégea du sort.
Il y avait de quoi être jaloux par sa capacité à parvenir à faire de la magie avec tant d'aisance et surtout, comme si c'était une seconde nature, sans jamais sortir sa baguette.
L'étranger parla à nouveau dans sa langue incompréhensible, mais même si le sens leur échappa à nouveau, le D. pouvait dire, au vu de la façon de parler, l'intonation, le ton de voix...ce gars qui, jusqu'à preuve contraire, semblait être son futur, était en train de se moquer d'Ombrage.
Et elle avait dû finir par faire le rapprochement puisqu'elle se tourna vers lui comme une furie alors que le cavalier descendait de cheval.
- Mr Potter ! Je veux des explications ! Faîtes cesser cette petite plaisanterie immédiatement !
Le jeune sorcier se leva d'un bond, ses yeux lançant des éclairs. Il répondait peut-être facilement quand on appuyait sur ce bouton, mais c'était tout à fait normal. Il avait choisi de conserver ce nom malgré la connaissance de l'existence des documents nécessaires dans un dossier de sa mère, dans le cas où il voudrait reprendre celui de son père biologique.
Il était un Portgas, il avait le choix, et il avait décidé de le rester.
Et ce n'était pas cette grenouille qui le changerait.
- Malgré tout mon respect, je me dois de vous rappeler que ce n'est pas mon nom, gronda avec haine le D. alors qu'il serrait entre ses mains les bords de son bureau pour ne pas avoir la tentation de sauter sur cette chienne. Que vous soyez professeur ou sous-secrétaire du Ministre ne vous donne pas de pouvoir sur l'état civil !
Il chassa la main de Neville quand il essaya de le faire se rasseoir. Il était lancé, alors, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
- Ensuite, j'aimerais savoir pourquoi je suis le bouc-émissaire ! Prouvez-moi que j'ai fait quelque chose qui ait mené à l'apparition de ce foutu cavalier dans la salle de cours !
- DÉTENTION ! hurla Ombrage.
- Mais pourquoi ?! Expliquez-moi mon putain de crime ! J'ai fait quoi cette fois !?
- DEHORS ! Vous irez signaler votre détention à votre directrice de maison ! Et puisque vous aimez vous dédoubler, votre clone est lui aussi en retenue !
La couleur du visage de l'abomination rose donnait un maigre espoir qu'elle fasse un anévrisme. Dieu, il aurait voulu pousser, la tuer, mais son regard tomba sur Drago à côté de Blaise qui fixait la scène avec des yeux ronds.
La situation n'avait toujours pas changé.
Si elle mourrait maintenant, son ami serait en danger. Alors, le jeune mafieux retira ses lunettes en travaillant sur sa respiration et rangea ses affaires pour retrouver son calme. Le vieux Eastpack orange délavé finit sur son épaule et, sans un mot, il se dirigea vers la porte qu'il garda ouverte pour cet étrange visiteur, la main droite sur la poignée de porte. Quand le cavalier passa à son niveau, le jeune D. constata que lui aussi avait une marque de brûlure sur la main, quasi identique à la marque qu'il avait depuis que Marco avait soigné sa main… en plus importante, comme si la blessure au-dessous qu'on avait effacé était plus profonde, voire sévère. Pendant un instant, le nouveau venu avait porté la main à l'épée qu'il avait à sa hanche, avant de la retirer de là.
Après avoir réfléchi un instant, le cavalier le rejoignit à la porte, avant de se tourner vers l'abomination rose.
- Caedmil, mademoiselle Ombrage. Je vous souhaite une bonne nuit. Vous semblez fatiguée, dit en anglais le Harry adulte.
Il fit un geste avec ses doigts en direction du visage de la femme qui cligna des yeux, aborant un regard vide comme si elle venait de subir un Imperium.
- Oui … vous avez raison. Je devrais me coucher.
Et elle tourna les talons pour aller se coucher. Littéralement. Le jeune D. ne savait pas trop quoi penser, il y avait une étrange familiarité dans cet acte qu'il n'arrivait pas à expliquer.
- Donc… ? On y va ? demanda l'adulte sous sa capuche.
- Le professeur a décidé que le cours est fini, allons-y les Serpentard. A bientôt les lions, soupira Drago en ramassant ses affaires avec un air blasé.
Hermione avait déjà jailli hors de sa chaise dès que la porte des appartements d'Ombrage s'était refermée. Armée du livre inutile qu'ils passaient leur temps à lire en cours, elle fonça sur Harry et son double adulte, leur administrant à chacun un coup bien percutant de livre sur le crâne.
- Toi… toi… siffla-t-elle avec colère.
- Demo… protesta le jeune Portgas en se massant le crâne.
La jeune femme était tellement loin dans sa colère qu'elle n'arrivait même pas à parler. Surtout que l'adulte avait esquivé l'attaque, ce qui n'arrangeait pas la rage de la Préfête.
- Va voir McGonagall ! Et je peux t'assurer que je vais raconter ta dernière invention à qui de droit, Harry !
Le D. allait protester quand il nota Fumseck sur la selle de la monture de son double adulte. Il s'y tenait avec un corbeau qui répondait étrangement au Haki. Que voulait donc l'oiseau du directeur ? La demoiselle se tût et fixa les oiseaux, puis retourna à son ami, sans comprendre sa méfiance subite.
- Tu m'expliqueras plus tard pourquoi je suis le coupable par défaut, d'accord ? On se voit plus tard, dit le jeune mafieux avec un ton neutre.
- Allons voir McGonagall avant que je ne décide de faire un joyeux autodafé d'ouvrage. Fumseck, tu ne voles pas dans les plumes de Dumby. On est clair ? Pareil pour toi Hugin, dit l'adulte en retirant sa capuche alors que le plus jeune fermait littéralement la porte au nez de son amie.
Il allait devoir s'expliquer avec la famille pour quelque chose où il était innocent... On allait soit se moquer de lui, soit lui reprocher de ne pas faire profil bas. Il avait la migraine d'avance.
Il jeta un œil à son double qui n'avait plus sa capuche pour le coup. Oui, c'était bien lui, adulte. Avec des cicatrices en plus. Et un air plus elfique avec un visage fin, osseux et des cheveux plus longs.
Il rattrapa l'avance de son double en sautant littéralement l'un des escaliers mouvant alors qu'il n'était pas en position, atterrissant souplement sur le palier inférieur pour attendre son double, une main tenant son sac à l'épaule, l'autre dans la poche. Le plus marquant, outre la griffure sur le bas de la mâchoire, c'était une grande marque partant de presque le milieu du front en éclair, avant de descendre et traverser l'œil. Pour avoir vu plus d'une fois son oncle et sa mère torse-nue, le jeune D. savait reconnaître une marque d'un coup d'épée et clairement, l'adulte avait eu chaud.
Le cheval eut un peu de mal à accepter de descendre les marches, mais l'elfe l'y mena avec une main ferme. Quand il l'eut rejoint sur le palier, le plus jeune accepta l'examen sans broncher quand l'elfe le détailla à son tour, avant que le plus vieux ne se mette à parler :
- Donc … ton nom ? Car, je me doute que tu ne portes pas non plus le nom Potter.
- Même si tout les sorciers de ce foutu pays de merde pense qu'ils ont un pouvoir sur mon état civil, j'ai une adoption officielle non-magique et donc un nouveau nom dont je suis très fier, sourit d'un air blasé le plus jeune.
Et il tendit la main à son double.
- Pôtogasu Dî Harî. Portgas en version anglicisée. Yoroshiku onegaishimasu.
Pour une étrange raison, l'elfe eut un sourire à l'annonce de son nom, avant d'accepter la poignée de main. Forte, combattante, de quelqu'un qui sait manier les armes. Cela lui rappelait étrangement celle de Marco.
- Mandos Cerbin, commandant des unités Scoia'tael du Haut Aerdirn, appelé aussi Meistr marwolaeth. Et guérisseur ou médecin, au choix. Donc … Portgas alors ?
Le cerveau du D. fit un arrêt sur image au mot "Scoiat'ael".
- Uso…
Il retint de son mieux son hilarité, mais ce fut trop fort, il dû s'appuyer contre un mur pour ne pas s'effondrer. Bon sang, pour une semaine tranquille, c'était loupé en beauté ! Finalement, entendre un truc pareil d'un de ses doubles valait la détention et avoir laissé derrière lui les jumeaux pour revenir à Poudlard.
Nan… cette simple rencontre justifiait presque le refus éternel de son transfert. C'était im-pa-ya-ble !
Ce gars sortait littéralement du monde du Witcher.
- Allons y avant que Dolores ne se réveille. Ça fonctionne sur les esprits faibles. Pas longtemps sur les guenaudes roses malheureusement, dit Mandos qui avait été amusé par l'hilarité du plus jeune.
- Meh, on f'ra avec.
Et il se remit en marche, guettant les portraits pour s'assurer que ni Izou, ni Haruta ne soit dans les environs.
- En tout cas, même si ce n'était certainement pas le but, merci d'avoir répondu à la question qui me taraude depuis que je suis entré dans cette prison. Je sais à présent ce que cherche les gens quand ils regardent mon front.
Il tira sa baguette et invoqua son patronus pour envoyer un message à son oncle, avant de la ranger. Autant dire à Thatch qu'il devrait se préparer à le voir débarquer à la prochaine pleine lune et vérifier que la vieille garce n'ait toujours pas récupéré de plumes de sang.
- Hn. Je m'en passerais parfois mais on vit avec.
- Vivre avec ne veut pas dire que c'est facile ou acceptable pour autant. La curiosité a ses limites. Surtout chez les adultes. Un gosse, je veux bien, mais passé un âge, on est censé avoir un semblant d'éducation de ce qui se fait ou pas. Et après on dit que j'ai pas de tact. J'vous jure.
Il retira ses écouteurs magiques sans fils de ses oreilles alors qu'ils arrivaient dans le couloir du bureau de McGonagall. Il resserra en soupirant sa cravate et se tourna vers Mandos.
- Tu as passé l'âge qu'on te donne des ordres… tu vas vraiment rencontrer la vieille McGo pour une retenue de cette sale garce de Gamabrage ? se renseigna le jeune D. en levant la main pour toquer.
- Nan, juste vider son cabinet à Whisky écossais. J'ai vingt-sept ans, pas quinze, répondit l'elfe en accrochant sa monture à une armure à côté. Et me coller ? Qu'elle s'y tente et je me montre « courtois » comme mon oncle avec cette Peste Dh'oine.
Il était gentil avec son "peste d'humain", Harry, aurait trouvé plus approprié comme nom.
- Alors, si je devine l'origine correcte de la cicatrice sur ta main, j'aimerais te dire que ceci est une affaire classée et que pour le coup, les nouvelles retenues sont plutôt amusantes !
Il eut un petit rire en agitant sa propre main avant de toquer à la porte. Allez, la pauvre femme allait faire un arrêt cardiaque en voyant deux Harry sur le seuil de son bureau.
La porte s'ouvrit sur McGonagall qui fronça les sourcils en voyant le lionceau devant la porte avec un sourire innocent pendant qu'il jouait avec l'alliance à la chaîne de son cou à côté de la goutte contenant le Hotarubi.
- Avant de commencer professeur, et de dire à quel point j'admire votre patience avec moi, je veux juste vous dire que cette fois, ma colle, je ne la méritais pas. Je suis blanc comme neige dans tout ça. C'est sa faute à lui !
Il ne faisait que dire la vérité après tout.
Minerva regarda le lui en question. Mandos se prit sa pipe et l'alluma avec un sourire de chat.
- Coupable, certes, coupable. Bonjour professeur McGonagall. Mandos Cerbin, plaisir.
Harry se précipita sur sa directrice de maison pour la retenir avant qu'elle ne s'effondre.
- Faites attention, vous n'êtes plus toute jeune, professeur, prenez soin de vous, lui dit le jeune en l'aidant à aller s'asseoir derrière son bureau avec Mandos qui avait bougé en même temps que lui.
Mandos agita les doigts et deux verres volèrent depuis derrière une étagère de livre avec une bouteille de whisky. L'elfe servit un fond et l'offrit à la pauvre animagus.
- Tenez. Ça ira mieux après, encouragea le guérisseur.
Elle l'avala cul sec pour reprendre contenance, alors qu'Harry s'asseyait sur l'une des chaises de l'autre côté du bureau, les mains dans les poches, attendant que la vieille femme se sente mieux. Mandos était médecin, il serait plus utile que lui si la femme se sentait mal. Celui-ci se servit un fond d'alcool pour s'asseoir à côté de son sosie miniature. McGonagall se servit un autre fond avant de bannir de nouveau la bouteille dans sa cachette. Un autre geste de la baguette ferma la porte et bientôt, elle abordait de nouveau son air sévère coutumier en leur tendant sa boîte de triton au gingembre.
- Prenez un triton au gingembre, Portgas, et vous aussi… Potter ?
Pour une femme sur le point de s'effondrer l'instant d'avant, elle s'en sortait plutôt bien. Il jeta un regard à Mandos qui sirotait son fond d'alcool à moitié avachi dans sa chaise, avant de revenir à la directrice de Gryffondor.
- Cerbin, Mandos Cerbin. Et oui, merci. Je n'ai pas mangé depuis … plus de douze heures, accepta Mandos.
- Alors, servez-vous monsieur Cerbin.
Harry laissa Mandos en prendre un et regarda son enseignante d'un air interdit.
- Prenez un triton, Portgas et laissez-moi profiter d'un instant de paix dans cet univers, s'il vous plaît, lui demanda la femme.
- D'accord…
Il mangea le triton alors que McGonagall fermait les yeux, les doigts joints et se concentra pendant un long instant sur sa respiration pour trouver la paix intérieure et la zénitude totale. Elle savait qu'elle en aurait besoin. Puis, elle expira profondément avant de rouvrir les yeux avec calme.
- Expliquez-moi ce qu'il s'est passé.
- Version courte, je suis innocent, mais madame la sous-secrétaire m'a foutu en détention, marmonna le D. en haussant les épaules.
Et il mordit dans son triton. A côté, Mandos mangeait le sien avec appétit. Il avait l'air épuisé.
- Version de ma part, j'ai demandé à une amie de m'ouvrir un Portail pour me faire passer. J'ai fini dans la salle d'une guenaude rose des marais, croisée avec un crapaud, dit Mandos avant de rajouter quelque chose dans ce qui devait être la langue commune qui était présente dans l'œuvre d'Andrzej Sapkowski.
Note à soi-même, demander à sa mère ou à Marco de lui envoyer la série par Yuki, qu'il puisse avoir un autographe de Geralt de Riv et Cirilla Fiona Elen Riannon. Mais la question restait la même, pourquoi venir à Poudlard ?
Heureusement, McGonagall la posa pour lui :
- Et dans quel but, si je peux me permettre de demander ?
Mandos prit le temps de peser le pour et le contre, avant de répondre :
- J'ai emmerdé une entité supérieure qui se fait appeler le Maître des Miroirs. Pour rentrer chez moi, j'ai besoin d'un artefact que je sais présent sur cette sphère d'existence. Un crâne de cristal taillé par les anciens dans les régions de l'Amérique du sud qui est en réalité une clef pour se déplacer de monde en monde. Une amie pouvait me donner un coup de pouce. J'ai demandé alors le lieu où trouver l'objet, ici. Ombrage était le bonus.
- Je n'ai jamais entendu parler cet artéfact, lui dit la femme en fronçant les sourcils. Cependant, puisque vous semblez déjà familier avec le professeur Ombrage, j'espère que vous avez une petite idée des ennuis qui peuvent vous tomber dessus de sa part, une fois que votre présence remontera au ministère. Sans compter que vos belles oreilles pointues pourraient vous forcer à rendre des comptes au service de régulation des créatures magiques.
- Ouais, nan, si ça doit arriver, je m'arrange pour mettre l'avocat de la famille sur l'affaire, intervint Harry. S'ils veulent faire chier un Harry, qu'ils laissent Mandos en dehors de ça. Et vous me connaissez professeur…
Le sourire sournois du jeune homme fit soupirer de lassitude la directrice adjointe qui se massa le nez sous ses lunettes.
- Oui, vous êtes un garçon plein de ressources, donc, il est fort probable que monsieur Cerbin le soit aussi. Portgas ?
- Hai, sensei ?
- Vous auriez dû rester absent quelques jours de plus.
Le D. fronça les sourcils.
- Je dois prendre ça comment ?
- Que nous sommes des attires problèmes. Simple, lui dit Mandos.
- L'un comme l'autre. Vous avez au moins conscience de ce trait commun, nota aigrement McGonagall. Donc, vous voilà en détention.
- Techniquement parlant, lui aussi a été collé, pointa Harry. Pas que j'ai quelque chose contre le professeur Newgate, ni les balades en forêt, mais c'est injuste que je sois le seul qui doivent subir.
Mandos adressa un regard à Minerva. Oui, il avait passé l'âge des heures de colles, mais c'était ça qui était injuste alors que des deux, c'était lui qui avait foutu le bronx, pas Harry !
- Si tu penses me faire venir à une des colles de cette garce ? gronda Mandos. Je préfère encore embrasser un détraqueur. Et non, c'est une façon de parler.
McGonagall se massa les tempes.
- Combien de temps ? se renseigna la pauvre enseignante de métamorphose.
- J'ai pas de durée.
- Bien, souffla la femme avec fatigue. Je me chargerais de me renseigner sur la durée. Et j'espère pour vous qu'elle n'a plus ses plumes, sinon, ce n'est pas avec ce cher Newgate que vous passerez votre détention.
- Hugin … va les piquer et fais-les disparaître si elle les a, demanda Mandos à son corbeau.
Celui-ci disparut dans les ombres, le désignant donc comme une bête magique. L'elfe se redressa alors en fixant son mini-lui :
- Bon … j'ai besoin de dormir dans un coin. Si on me cherche pour la suite des événements, vous me trouverez bien à un endroit où l'on ne me cherchera pas. A moins que vous ayez une proposition à me suggérer. Je verrais pour la « colle ».
Oh, des propositions et autres suggestions, Harry en avait.
- Puis-je aller prévenir le professeur Newgate, sensei ? se renseigna l'étudiant.
- Faites… et je vous en conjure, essayez de ne pas causer d'autres incidents, Portgas.
- Ah bah, Dumbledore…
- Le professeur Dumbledore, rectifia avec lassitude Minerva.
- … a tout fait pour m'empêcher de partir dans une autre école. Y'a un prix à payer pour son entêtement. Sore ja.
Le D. ramassa son sac et le jeta sur son épaule. Mandos suivit le mouvement en faisant craquer ses os. Dehors, il reprit la longe de sa monture. Un étrange cliquetis sortit d'un des sacs de selle quand l'elfe y jeta un œil, avant de prendre la direction du parc. Parfait, Thatch avait un cours qui ne devait pas tarder à se finir, justement.
- Beau cheval. C'est quoi son nom ? se renseigna le D. en défaisant à nouveau sa cravate qu'il fourra dans son sac.
- Khan. Une brave monture, n'est ce pas mon gros ?
Khan ? C'était pas un titre équivalent à celui de souverain chez les mongols ? Hmmm, revoir ses cours d'Histoire pour s'en assurer. Il retint un rire en voyant le dénommé Khan essayait de mâchonner l'écharpe de Mandos alors qu'ils descendaient vers le parc.
- Et ce professeur Newgate ? Prof de quoi ?
- Prof plus politiquement incorrecte qu'on peut faire dans une société raciste ! sourit largement le jeune D. avec fierté. Prof de Soins aux créatures magiques. Y'a des rumeurs chez les sang-mêlés et les premières générations disant qu'en fait, il serait le vrai Superman, d'autres qu'il est le fruit d'une expérience de la zone 51 qui aurait pris la fuite. Il est plutôt cool et il aime encourager les rumeurs les plus farfelues à son sujet.
Ils passèrent l'arche, puis les grandes portes de Poudlard, pénétrant dans l'immense parc de l'école. Il jeta un regard assassin aux curieux qui l'observaient d'un peu trop près avec Mandos, avant de revenir vers l'elfe :
- Tu veux que je demande au prof de trouver un coin pour Khan ou tu gères ?
- Mieux vaut que je lui parle de mon autre bestiole pour éviter des morts par inadvertance. Et aussi trouver de quoi la nourrir, lui dit l'elfe alors qu'ils allaient vers la classe du loup-garou en lisière de forêt.
Ah, donc, Khan transportait bien quelque chose de vivant.
De loin, il semblait que ce soit la classe de la petite Weasley qui avait une leçon sur les licornes. Le loup-garou les remarqua, mais Harry resta en dehors de la zone désigné à la classe, attendant la sonnerie. Dommage que l'elfe ait remis sa capuche, parce que le jeune avait l'impression que Mandos avait eu une très étrange réaction devant son oncle. Par contre, il aimerait bien que la rouquine se concentre sur les licornes et arrête de le regarder lui.
Davy Jones en soit béni, la sonnerie résonna rapidement, annonçant l'heure du dîner. Le loup-garou donna les devoirs et attendit que la classe s'en aille avant de se tourner vers le jeune D. en croisant les bras.
- Collé, kabu ?
- Yup. Mais à tort. Vous me connaissez, si je fais une merde, je l'assume. M'enfin, je serai au rendez-vous pour la prochaine pleine lune, Newgate-sensei.
Le loup-garou soupira en se massant le front.
- /Tu es pire que ta mère, parfois. Voire plus que ton grand-père en certaines occasions, / marmonna le loup avant de se tourner vers Mandos. Bien, et qui est donc ce jeune ami qui porte une odeur semblable à la tienne mais sent bien plus la mort et les bois que toi, kabu ?
- Ravi. Mandos Cerbin. J'ai atterri devant la guenaude rose et elle a décidé que mon arrivée était dû à notre jeune ami ici présent, se présenta l'elfe.
Et il tira de nouveau sur sa pipe. L'odeur de plante apaisante envahit le nez sensible du cuisinier. Quelque chose le chiffonnait et le mettait sur ses gardes avec ce jeune. Quoi ? Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Mais il y avait quelque chose qui lui rappelait, d'une part, un peu trop Harry et de l'autre, comme un tiraillement dans sa mémoire et ses instincts…
Il massa la vieille cicatrice dans son dos qui lui restait de l'attaque de Marshall.
Cet homme avait réveillé quelque chose, mais il n'arrivait pas à savoir quoi.
- Thatch Newgate, enseignant de Soins aux Créatures Magiques, seul moldu du château et second Alpha des îles britanniques en concurrence direct avec Fenrir Greyback.
- Et accessoirement, le premier loup-garou connu comme étant capable de juguler ses instincts destructeurs sans l'aide de Tue-loup, rajouta Harry qui faisait des allers et retours entre Thatch et Mandos avec son regard.
Le ton de voix restait amical, mais la posture était méfiante, incertaine. Généralement, le jeune sorcier avait tendance à se fier à l'instinct de sa mère ou de son oncle (il n'avait pas encore vu celui de Marco à l'œuvre), mais là… peu importe les bizarreries que rapportait le Haki, le D. se sentait en confiance.
- Il va rester ici un moment, vous pensez pouvoir garder à l'œil le cheval et le petit truc qui fait du bruit dans le sac de selle ? se renseigna Harry auprès de son oncle.
Il n'aimait pas vouvoyer son oncle. C'était comme mettre à l'écart celui-ci alors qu'il était important à ses yeux. C'était un membre de sa famille. Il jeta un autre regard à Fumseck. Pourquoi l'oiseau du directeur les suivait-il ? C'est là que Mandos siffla. Un sifflement d'appel auquel le phénix répondit en venant se poser sur son épaule. Là, l'elfe lui accrocha un ruban blanc à la patte et y rajouta de la magie.
D'accord, donc, ils avaient deux Fumseck dans le château. Ça allait être très drôle.
- Voici Fumseck, l'un de mes familiers. Hugin est le second. Ils sont très, voire tout le temps ensemble. Et la petite chose dans la sacoche est une créature particulière. Arachas pour donner un nom. Ça a un régime alimentaire … particulier.
- Je peux ? demanda le loup-garou en montrant la sacoche en question du doigt.
- Je le sors. Un instant, répondit Mandos en coinçant sa pipe entre ses dents.
Il alla ouvrir le sac de selle de Khan et en sortit une créature aussi grande d'un petit chien, avant de le poser par terre où il émit une série de cliquetis avant de gratter le sol. Thatch s'accroupit pour mieux observer la créature, Harry se penchant par-dessus son épaule. Au premier abord, ça avait l'air d'un insecte. Un étrange croisement entre un crabe et une araignée. Avec un abdomen distendu, une belle paire de mandibule et une bouche avec une originale forme de fleur. La couleur était un mélange de rose, de mauve et de proupre, avec quelques touches de jaunes et de vert.
- Ne restez pas trop proche, il est relativement venimeux, les avertit Mandos.
Harry recula d'un pas par simple précaution mais Thatch ne bougea pas, outre pour fouiller ses poches à la recherche de viande séchée qu'il déposa devant la créature.
- Y'a bien quinze ans que j'en ai pas vu ces bestioles. Et encore, je n'ai croisé que des adultes, commenta le loup-garou.
Il leva le nez vers son neveu qui avait haussé un sourcil.
- Le Nouveau Monde est plein de truc étrange.
Il pouvait se permettre d'utiliser ce terme ici, parce que même si Dumbledore les espionnait, il comprendrait sûrement Nouveau Monde comme étant l'Amérique, alors, autant répondre à la question de son neveu qui saurait de quoi il était question, et induire en erreur un vieux fou. Thatch nota cependant le regard et le marmonnement hostile de Mandos vers la tour du directeur. Ah, d'un univers alternatif à l'autre, il y avait des choses qui ne changeaient pas.
- Bon… je vais aller dormir pour ma part. Juste trouver un coin pour éviter l'autre horreur rose. Puis- je vous laisser Khan et l'arachas, professeur Newgate ?
- C'est entre de bonnes mains, je veux juste être certain du mode alimentaire de ce petit bonhomme, assura Thatch. Parce que ceux que j'ai croisés, c'était avant que je laisse mes cuisines pour un poste de professeur, et généralement, ils préféraient essayer de boulotter un membre de ma famille.
- Principalement de la viande mais pas humaine. Je l'habitue à chasser des créatures. Essayez de l'habituer aux acromentules, peut-être. Mais, la viande séchée est une bonne alternative pour l'instant. J'ai ici des restes sous sorts de conservation pour l'instant de viandes de nekker ou noyeur.
Il présenta alors une seconde sacoche.
Thatch retint un rire. Chasser les acromentules ? Aragog allait l'aimer pour ça, mais ça pourrait réjouir les centaures.
- Si tu vas par-là, fais gaffe, recommanda Harry en faisant un vague signe de la tête vers le Saule Cogneur. C'était peut-être du basique, mais j'ai foutu des pièges. Je pense les avoir désarmés, mais on est jamais assez prudent. Tant que t'es dans le coin, n'hésite pas à passer me voir, je serais ravi de papoter avec toi. Ce devrait être le début d'un très bon partenariat.
Et le jeune D. adressa à son double elfique adulte un sourire sournois.
- Réciproque. Merci pour la destination. Je vais enfin foutre ma tête dans un lit, dormir, puis m'inquiéter de trouver la suite demain matin. Bonne nuit, Portgas, Newgate. Je repasse demain.
- Au plaisir Cerbin et bonne chance, salua Harry.
- Je ne pense pas te surprendre, mais prends quelques précautions. Plus c'est vieux, plus c'est fouineur et manipulateur, avertit le loup-garou avec un regard entendu.
Dumbledore ne laisserait pas passer cette opportunité d'étudier un arrivant d'un univers parallèle.
- Je vais voir à être un bon petit Scoia'tael alors, ricana-t-il. J'ai eu des cours dernièrement pour faire des têtes réduites avec ma sœur.
Il attrapa le sac d'affaires et plongea alors dans les ombres en faisant juste un clin d'œil aux deux en disparaissant. Le duo resta à regarder la tâche d'ombre dans l'herbe disparaître avant que Thatch ne commente :
- Il sait faire des sorties classes. A défaut de me rassurer, il a du panache.
- Donc, lui aussi à une sœur, nota Harry.
- En quoi est-ce important ?
Le dire ou ne pas le dire… grande question… quoique ça ferait rapidement le tour de Poudlard.
- C'est un Harry Potter. D'un autre monde. De ce que j'ai saisi, en voulant se rendre d'un point A à un point B, il a dû faire un détour ici, en point C.
- So ka.
Le loup-garou avait vu tellement de trucs bizarres dans sa carrière de pirate et ensuite ici, chez les sorciers, qu'il avait dû mal à être surpris.
- Tu aurais voulu avoir une sœur de sang Potter, comme lui ?
- Peut-être. J'en sais rien. Mais j'ai un petit-frère et une petite-sœur de sang Portgas… et ça vaut tout l'or du monde.
Thatch adressa un sourire à son neveu et lui ébouriffa les cheveux.
- Allez, file, kabu. J'ai du boulot et toi, des devoirs à faire.
- Et je vais dire quoi à Izou et Haruta ?
- Mais la stricte vérité, jeune homme. Tu connais le moulin à rumeur qu'est cette école.
- Les mêmes rumeurs qui font croire que tu es en fait le descendant de Merlin et des Quatre Fondateurs ?
Thatch se contenta de rire.
