Banané ! Bonne santé ! Je suis heureuse de fêter cette nouvelle année avec vous sur les aventures de l'Undergroud. Et j'ai vraiment apprécier tout ce temps avec vous !

Merci à Yuwine et Mimi76lh pour les reviews. Je vous fais de très gros bisous, et je vais aller me mettre dans mon bunker ! Byebye !

.


.

Alors que tout le monde était en liesse suite au départ en grande pompe des jumeaux qui avaient laissé une place vide pour le poste de chahuteur en chef, il restait un nuage noir dans la foule des élèves.

Harry.

L'explication leur parvint le soir même, quand il ne se montra pas au dîner. Après s'être renseigné auprès de Izou (Haruta étant introuvable), il s'avéra que leur camarade n'avait pas usé d'un Portail pour retourner à Londres. Neville sachant où était cachée la carte du Maraudeur, il l'utilisa pour voir si leur ami était encore dans le château pour finir par le trouver dans le bureau de Thatch qu'on n'avait pas non plus vu au dîner. Mais si le jeune sorcier était dans le bureau, immobile, le loup, lui, était introuvable.

Ils étaient décidé à avoir des réponses, alors, ils se réunirent donc pour partir à la recherche du brun qui manquait à l'appelle. En arrivant dans le couloir, ils comprirent qu'il se passait quelque chose de grave en réalisant que la porte pendait de ses gonds, à moitié arrachée de son cadre. Les derniers rayons du jour s'engouffraient dans la pièce par la grande fenêtre cassée qui donnait sur le parc. Tout était saccagé, les papiers volants de partout, piétinés et déchirés. La porte menant à la chambre était étalée dans sur les marches qui y conduisaient à la base, dévoilant un lit et des oreillers éventrés.

Et au milieu du capharnaüm, Harry avait réussi à trouver une chaise encore intacte pour s'y asseoir, dos à la porte du bureau, l'air perdu et brisé.

Alors que les filles se précipitaient sur lui pour essayer de le faire réagir, Neville et Drago cherchèrent un indice pour savoir où était passé l'Alpha.

- Ne perdez pas votre temps, même Gamabrage n'a pas réussi à le trouver.

Les deux garçons dans l'entrée se tournèrent vers Haruta qui se tenait dans le tableau le plus proche, le visage étrangement sérieux et fermé.

- Elle est venue ce soir pour essayer de l'attraper pour lui faire quitter l'école par la force. La ICW voulait lui faire passer une évaluation de compétences pour voir s'il méritait d'obtenir les diplômes d'enseignements qu'il n'a pas et ainsi, avoir une mise en valeur plus conséquente de son investissement dans l'éducation de Poudlard. Et plus de légitimité. Mais avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, Gamabrage voulait le faire partir, elle et sa haine des hybrides. Mais il l'a devancée en partant durant l'incident avec les jumeaux. Il est retourné à Londres. Je l'ai vu il y a quoi… une heure ? expliqua la femme. Il aide Ace et Marco pour les réaménagements et il aménage avec Tonks, normalement dans la journée de demain. Le manège des jumeaux, c'était pour lui permettre de prendre la fuite discrètement pendant que Harry le faisait partir. C'est en revenant que le chaton a vu le massacre.

- Tant mieux s'il va bien, soupira Neville.

- On s'en doutait que ça allait finir ainsi, c'est pour ça que Harry s'est renfermé.

Compréhensible. Son oncle était l'une des raisons qui rendait l'école supportable et lui donnait un sentiment de sécurité. Sans lui, il n'était plus qu'un adolescent en milieu hostile.

Cela se vit clairement quand, alertée par un fantôme, McGonagall vint voir ce qu'il se passait et essaya d'interroger Harry. La simple idée de poser une main sur l'épaule de l'adolescent le fit bondir hors de sa chaise pour se coller au mur le plus proche, sa baguette brandit dans un geste apeuré, son couteau dans l'autre main.

C'était un sympathique retour de vacances, pour le coup.

Thatch Newgate, l'un des professeurs favoris des élèves, n'était plus au château, faisant que Hagrid dû le remplacer.

Si on retirait Flitwick derrière, alors, l'école ne serait qu'un internat dépressif.

Bien entendu, beaucoup de théories se mirent à courir sur l'absence du loup-garou. Certains disaient qu'il avait perdu le contrôle et qu'il vivait désormais dans la Forêt Interdite. D'autre supposait qu'il avait changé son adresse pour Azkaban.

Clairement, la disparition de l'homme fit marcher plus que jamais le moulin à rumeur de Poudlard.

Et cela ne resta pas sans conséquences, avec un nouveau passage au veritaserum pour Harry qui refusa de se présenter dans le bureau de la directrice et envoya directement Lupercawl sur l'affaire. Qui porta un gros coup au ministère, non pas en portant plainte, mais en avertissant directement un homme du nom de Chissàs à la ICW. Un italien au sang chaud avec qui ils avaient pu prendre contact grâce à Mandos. Et ce bon monsieur au sang latin n'y alla pas avec des pincettes. Avec une équipe, il débarqua au château et leur annonça à midi la couleur :

- Avec les abus de votre ministère et son obstination à vouloir faire de cette école son terrain de jeu, nous sommes obligés d'intervenir pour vous mettre à l'abri. Pendant que nous parlons, vos familles sont contactées par nos services pour les avertir de votre retour. Dimanche, dix heures, vous serez dans le train pour Londres. Ce qui laisse aujourd'hui, mardi, mercredi, jeudi et vendredi, voire samedi, pour qu'ils vous donnent une liste de points à travailler. Vous recevrez ensuite une convocation avec le lieu et la date pour passer vos examens de fin d'année. Si cela se ferra sur le sol anglais, cela reste encore à confirmer, tout comme la possible réouverture de l'école.

- Vous n'avez aucun pouvoir pour prendre cette décision ! Seul le conseil de l'école et le ministère le peuvent ! s'indigna Ombrage.

- Dans le cas où votre pays commence à ressembler de plus en plus à une dictature, nous nous permettons d'intervenir pour ces enfants et les mettre à l'abri de vos folies. C'est vous qui n'avez aucun pouvoir contre cela. Fudge n'a qu'une seule alternative pour s'en tirer sans séquelle : se retirer pacifiquement du pouvoir dès maintenant. Nous avons déjà envoyé un courrier à la reine Elizabeth… et je pense qu'elle vous expliquera très bien la suite d'elle-même.

Et avec un superbe timing, la porte s'ouvrit sur une troupe d'hommes en costard cravate avec lunettes de soleil qui prirent rapidement place tout autour de la Grande Salle et entre les différentes tables, avant que la reine d'Angleterre en elle-même n'entre dans une riche robe blanche avec une parure en argent sertie d'émeraudes, en parfait accord avec la couronne qui décorait ses boucles impeccable blanche. Et pour en rajouter, juste à la gauche de la souveraine, imanquable avec son chapeau noir aux smileys bleus, on pouvait trouver Ace qui avait visiblement accepté de reprendre un peu plus tôt le service en dépit de son congé maternité.

Rogue et McGonagall se levèrent de leur siège en premier, suivis du reste des enseignants, puis des élèves au courant de la politique non-magique du pays. Pour les sangs-purs, pas mal restèrent assis, alors que certains suivirent l'exemple de leurs camarades déjà debout. Et quand elle fut présentée, cela jeta un long silence sur la Grande Salle. Et l'air d'Ombrage était impayable.

- Que nous vaut le plaisir de cette visite surprise, votre majesté ? se renseigna d'une voix mielleuse le crapaud.

- Je suis ici pour invoquer l'article quatre de la constitution de la république fédérale magique des Royaumes-Unies d'Angleterre, annonça sérieusement la reine moldue. Article qui stipule qu'en cas de transformation en dictature du gouvernement magique anglais ou toute autre incapacité du gouvernement en poste à occuper la fonction de façon adéquate, le souverain moldu régnant, suite au vote de la Communauté Internationale des Mages et Sorciers, prendra sa place. Fudge ayant été jugé incompétent à son poste, suite à sa politique ubuesque depuis la fin de l'année scolaire de l'an dernier, je prends temporairement le contrôle de la communauté magique, jusqu'à la résolution de la crise et la formation d'un gouvernement plus efficace.

Et c'est là que les sorciers les plus fiers et les plus anti-moldus se rebellèrent. Pas pour longtemps quand le Haoshoku les remit à leur place en toute discrétion. La présence d'Ace s'explicitait un peu plus.

- Je suis ravie de voir que la décision remporte un tel succès, nota ironiquement la souveraine. Je confirme donc que ce dimanche, à dix heures, vous serez dans le train pour chez vous. Et que jusqu'à nouvel ordre, l'école de magie Poudlard restera fermée. Dans ce cas-là, si aucun nouveau gouvernement magique n'est formé à temps, j'organiserais moi-même le reste de votre scolarité. Mais ce château ne rouvrira pas ses portes avant un moment.

Debout en silence parmi ses camarades de classe, Harry nota le regard de sa mère. Il pencha la tête vers l'avant pour masquer son sourire sanglant. Il avait à peine plus de quatre jours pour organiser un meurtre.

Il pouvait mordre désormais, Lucius Malefoy ne pouvait pas devenir professeur si l'école était fermée. Il pouvait donc attaquer.

Dolores Ombrage ne quitterait pas ce château. Du moins, pas vivante.

Il y veillerait personnellement.

.


.

Les jours qui suivirent furent intenses. Tous les professeurs avaient mis le turbo. Il fallait apprendre un maximum en un minimum de temps. Et donner les pistes pour apprendre le reste. Ils devraient travailler en autonomie à partir de dimanche. Ceux vivants dans un milieu moldus auraient un moyen de prendre rendez-vous avec des maîtres en la matière pour avoir des cours à domicile (et pour l'occasion l'interdiction de faire de la magie hors de l'école était levée). Mais cette course à la connaissance était épuisante pour les nerfs. Et cela ne laissait que peu de temps à Harry pour se concentrer sur comment se débarasser d'Ombrage. Et ça le tuait. Il fallait qu'il réussisse à la neutraliser de façon à ce qu'on ne le soupçonne pas. Sans compter qu'il restait la possibilité de se faire avoir par sa victime si elle revenait d'entre les morts et le trahissait.

Le choix lui fut retiré des mains le vendredi matin. Ce matin-là, il reçut une lettre d'aspect officiel d'une chouette qu'il ne connaissait pas. Perplexe, il la décacheta et la lut en silence, son expression hésitant entre la colère et la perplexité. Sans rien dire, il se leva de table et quitta calmement la Grande Salle. Une fois dans le hall, il fila à toute jambe dans un autre couloir, sous le regard perplexe de ses amis. Quand il arriva au dortoir, il brandit la lettre à l'adresse de Izou et Haruta qui la lurent d'un air perplexe.

- /Il me veut à Londres, il m'aura. Il a trouvé le bon appât./

- /Tu n'y vas pas seul,/ lui dit clairement Haruta alors que Izou quittait le cadre.

- /Avec ou sans eux, j'y vais. Qu'on me retrouve là-bas. Je vais leur apprendre que je sais mordre./

Et il passa la toile pour monter en coup de vent dans son dortoir. Il ouvrit avec un coup de pied sa valise et en sortit un maximum de ses affaires pour arriver au double-fond qu'il détacha après avoir neutralisé les runes de dissimulations que Samuel avait installées là quand il était entré à Poudlard. Neville et Hermione entrèrent à cet instant dans le dortoir pour le voir fouiller dans ses affaires. Le jeune sorcier s'accroupit et ramassa l'un des objets que le D. avait mis de côté.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Bombes fumigènes, répondit l'adolescent occupé à ranger une arme de poing à sa ceinture.

- Pourquoi tu t'armes ? Cet après-midi, c'est Histoire de la Magie, pas séance de tire, commenta Hermione en fronçant les sourcils.

Neville ramassa le parchemin sous les fumigènes et le lut à voix haute :

- « Mr Portgas, nous vous contactons afin de signaler que nous venons de retrouver une femme qui semble être Lily Potter née Evans, nous vous serions donc reconnaissant de vous rendre au Département des Mystères pour l'identifier officiellement. Nous vous attendons donc dans la soirée. Avec mes salutations respectueuses, Mr Nemo en charge des Langues-de-Plomb. »… je ne sais pas trop quoi dire…

Harry se leva en défaisant sa cravate.

- Lily est morte, Neville. Et sachant est le corps, je peux t'assurer qu'ils ne peuvent pas l'avoir retrouvé. Ça, c'est une idée bidon pour me faire déplacer. Mais j'vais être plus intelligent qu'eux. J'ai déjà averti Haruta qui est partie à Londres. Ils veulent m'attirer dans un piège ? Ils auront une sacrée surprise !

- Stop, stop… Harry…je veux bien te voir faire l'appât pour débusquer les membres de l'Ordre quand ils te suivent, mais quand il s'agit de ce genre de situation, il n'en est pas question ! Laisse faire ta mère et Marco, recommanda Hermione. Et je doute qu'autant Sirius que Remus soient d'accord.

- Si je me déplace pas Hermione, le piège ne pourra pas être retourné.

- Neville, dit quelque chose !

Neville attrapa l'un des fumigènes et le tourna dans sa main.

- Ceux qui ont envoyé cette lettre s'attendent à ce que tu viennes seul… ils auront une sacrée surprise.

- C'est une mauvaise idée d'y aller, même en étant tous les cinq !

- Oi ! J'y vais seul ! Je suis pas stupide au point de vous embarquez dedans ! refusa Harry.

- Harry, je comprends très bien que tu sois en colère à l'idée qu'on utilise Lily pour ce genre de chose, et aussi pourquoi tu veux y aller. Mais ne soit stupide au point de croire qu'on te laissera jouer seul dans la gueule du loup, reprocha Neville. On est ensemble jusqu'au bout. Tu songeras à faire cavalier seul hors de Poudlard, pour l'Underground. Et je te rappelle que c'était ma marraine, donc, raison de plus pour que je t'accompagne.

- J'espérais que tu m'aides à le convaincre de ne pas y aller, pas ce genre de chose, reprocha Hermione.

- Tu sais pourquoi il agit comme ça ? C'est parce qu'il se dit qu'il a une opportunité de mettre fin à la guerre avant qu'elle n'éclate. Il pense, certainement à raison, que tout ça, c'est une idée de Face de Craie, et qu'ainsi, il peut le tirer dans la lumière.

- Admettons… soupira la demoiselle en se prenant le front dans une main. On fait comment pour aller à Londres avec Gamabrage sur le dos ?

Pour toute réponse, Harry tapota son arme sous sa chemise.

- Il est temps de la présenter à ma vieille amie Vengeance. Elle a essayé de me briser, elle a foutu la merde avec mon oncle et elle nous a torturés, humiliés et mis à genoux. Il est temps qu'elle paye la note.

- Harry… si tu fais ça, c'est…

- … meurtre avec préméditation. Cela devait arriver et je le rumine depuis un moment. Encore faut-il qu'on retrouve son corps. Pendant que je gère Gamabrage, si vous voulez vraiment m'accompagner, allez dans la clairière aux Sombrals, je vous y rejoindrais pour ouvrir un portail.

- Harry, tu réalises…

- HERMIONE !

La demoiselle ferma la bouche.

En soupirant, Harry ouvrit ses bras et elle fonça dedans, s'accrochant à lui de toutes ses forces.

- On ne veut pas te perdre, Harry. C'est pour ça qu'on se fait du souci en te voyant parler de tuer Gamabrage, lui expliqua Neville. Oui, je l'admets qu'elle n'est pas la femme la plus sympathique de l'univers, mais les faits restent les mêmes. Tu es devenu un assassin, Harry.

- Je suis un assassin depuis que j'ai onze ans, Neville. J'ai brûlé Quirrell en connaissance de cause. Je n'ai pas l'intention de me justifier, mais je sais que des salopes comme elle, au gouvernement, c'est la pire chose à faire. Je ne vais certainement pas m'attarder ici, quand j'aurai fini avec Poudlard. Mais soyez certain que pour vous, j'ai bien l'intention de faire du nettoyage, même si vous n'aimez pas mes méthodes. Parce que vous êtes mes potes et que je vous dois bien ça.

- Tu nous dois rien, Harry. Tu as fini de t'équiper ? Qu'on puisse avertir Drago et Luna ?

.


.

- Portgaaaas…

Harry s'arrêta alors qu'il allait poursuivre sa route au travers l'école pour rejoindre la Chambre de Secrets. Il tourna lentement la tête pour voir Rusard souriant méchamment derrière lui alors qu'il lui posait une main sur l'épaule.

- On sèche les cours, n'est-ce pas ? La directrice sera ravie de le savoir.

Les doigts de l'adolescent tiquèrent, puis il se calma.

Dans un sens, ça l'arrangeait, mais il restait Rusard qui saurait qu'il avait été la dernière personne à voir Ombrage avant qu'elle ne disparaisse. Sans un mot, sans la moindre protestation ou signe de rébellion, il suivit le concierge jusqu'au bureau à la décoration toujours aussi originale. Mandos avait vraiment renforcé les sorts avant de partir, parce que les pages de l'interview tapissaient encore et toujours les murs.

- Madame, j'ai trouvé Portgas qui rodait dans les couloirs alors que sa promotion est en classe ! annonça avec une joie malsaine le concierge.

- Voyez-vous ça… Merci, Rusard, je vais m'en charger.

Le concierge s'inclina dans un concert de craquement de vertèbres et s'en alla en fermant la porte. Harry l'ignora royalement, son regard sur Ombrage même si sa concentration était ailleurs avec sa magie.

- Bien bien bien… enfin j'ai une bonne excuse pour me débarrasser de vous, Mr Potter. Sans compter qu'il me semble que vous avez déjà été averti de ce qu'il vous en coûterait si vous séchiez de nouveau les cours, sourit machiavéliquement la femme.

Les mains dans le dos, le jeune mafieux conserva le silence, étirant sa magie pour saisir les ombres de la pièce.

- Rien à dire pour votre défense ? C'est la bonne solution. Il est temps que vous réalisiez que vous parlez trop et que vous êtes un danger pour la société.

Le mafieux eut un petit rire.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

- Ouais, je suis un danger, approuva l'adolescent. Mais de nous deux, celle qui est plus une menace pour la société, c'est toi. Mais c'est pas grave, je vais faire ménage, sale garce.

- Vous devriez apprendre à respecter vos supérieurs !

- Le respect, on le gagne à la dure, et tu ne le mérites pas.

Il brandit ses deux mains devant lui.

- La Loi du Talion, ça te parle, grognasse ? Ca, c'est pour tonton Thatch.

Il ferma brutalement le poing droit. Répondant au signal, des dizaines de mains faites d'ombres se saisirent de la femme, la soulevant de son siège. La baguette lui fut arrachée alors que les mains d'ombres s'enroulèrent autour de ses jambes, ses bras et sa tête, l'empêchant de hurler et de se débattre. Avec son poing gauche, l'adolescent ouvrit un Portail vers la Forêt Interdite et les ombres la jetèrent au travers. Le D. relâcha les ombres pour qu'elles ne lui pompent pas plus son énergie. Il suivit Ombrage en ramassant la baguette magique de celle-ci. Le passage magique se referma derrière l'adolescent alors que la femme du ministère se relevait en titubant, des coupures et des marques d'engelures là où les ombres l'avaient tenues. Elle tenta de fuir mais le coup de feu partit, faisant fuir les oiseaux dans un vacarme effroyable. Dolores s'effondra au sol quand le projectile lui déchira la cuisse, fixant avec effarement, peur et haine l'adolescent.

- Qu'est-ce que… quel est ce sortilège ?! aboya la femme en essayant de cacher le tremblement de sa voix.

- Beretta, arme non-magique. Parce qu'une salope comme toi ne mérite pas une mort sans douleur d'un simple sortilège.

Il leva la baguette magique d'Ombrage et l'embrasa dans une gerbe de flammes vertes, pour ne laisser bientôt que des cendres.

- Comment oses-tu, sale moldu ! rugit la femme en cherchant à se relever.

Le coup de feu suivant la remit au sol, roulée en boule, quand la balle lui perça le ventre. L'adolescent leva les yeux vers le sommet de la forêt. Les enfants d'Aragog commençaient à descendre.

- Payback is a bitch, pointa le criminel.

Il s'accroupit à proximité d'elle, lui mettant son arme sous le menton, refoulant la nausée qu'il avait face à cette situation. Il ne pouvait pas fléchir, pas maintenant. Il avait dépassé le point de non-retour, il devait en finir, à présent.

- Un trou dans l'estomac est une façon lente et horrible de mourir, lui expliqua le D. avec froideur. Qu'est-ce qui aura raison de toi ? Le suc gastrique qui attaque tes organes ou le sang que tu perds à gros flot ?

- Le Ministère ne vous le pardonnera pas ! cracha la femme haletante en louchant sur le canon sous son menton. Le ministre…

- Ne retrouvera pas ton corps, et ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Si toi et ton Fudge chéri, vous nous aviez laissé partir il y a tout ce temps en arrière, on n'en serait pas là, rétorqua Harry.

- Vous… crevure…

- Tu sais ce que ma mère m'a toujours dit ? On peut toujours mettre un animal sauvage en cage, mais vient un moment où on se fera arracher le bras. Et c'est ce qu'il se passe aujourd'hui, donc, faut pas être surprise.

Harry l'attrapa par le col et se releva, attirant la femme avec lui, ignorant les araignées qui descendaient lentement des arbres le long de fils de toiles, aux sons des insultes que la femme lançait et des menaces, avant de se voir jeter en bas d'une pente qu'il savait menant droit à la tanière des acromentules.

- Le dîner est servi Aragog ! appela l'adolescent

- Sauvageon ! Assassin ! Répugnant moldu ! hurla Ombrage avant de se remettre à gémir de douleur et pleurer son état.

- Tu te serais très bien entendu avec la mère de Sirius. T'as le bon souvenir de Will, de Thatch et de Remus, tant que j'y suis.

- Maudit Sang-Mêlé ! Tu es la honte des sorciers !

- Moi aussi j't'adore, Gamabrage.

- Sauvez-moi !

- Rest in peace.

Et il se détourna pour ramasser les douilles qui se détachaient du sol de la forêt. Avant qu'une araignée ne veuille l'attraper lui aussi, il prit la fuite sur ses pattes de loup. Il ne voulait pas s'attarder ici. Avec le boucan que faisait Ombrage, elle allait finir par rameuter les centaures, et il n'avait pas du tout envie de les rencontrer. Surtout quand ils devaient être très salés après les actes de Firenze et Dumbledore.

Plus il courrait, plus l'air frais lavait sa gorge de son envie de vomir. Ses tremblements diminuaient.

Il… il l'avait fait.

Une nouvelle vague de nausées manqua de le faire vaciller. Il secoua le museau dans sa course et accéléra le pas.

Bien vite, il retrouva son chemin dans les bois, parvenant jusqu'à la clairière des sombrals. Le groupe l'y attendait et se tourna vers lui quand il émergea d'entre les arbres en reprenant forme humaine. Luna se jeta sur le jeune meurtrier pour le serrer dans ses bras. Il avait envie de la repousser, par peur de la salir, mais il n'en avait juste pas la force.

- Et c'est avec cet état d'esprit que tu veux renverser un piège ? Heureusement qu'on vient avec toi, commenta narquoisement Drago.

Le D. n'avait même pas le mordant de lui répondre. Neville vint le rejoindre et lui serra l'épaule.

- Ombrage a fait beaucoup de mal, Harry. Elle a rendu misérable des milliers de gens et certainement causé la mort de centaines d'autres. Elle est mieux morte que vivante, le soutint son ami.

- Merci Neville.

Drago claqua la langue avant de se concentrer et tendre une main vers le vide. Un Portail se forma devant ses doigts. Sans poser de question, ils le traversèrent pour se retrouver directement dans l'atrium du ministère.

Un atrium étrangement vide à cette heure de l'après-midi.

Il n'y avait aucune raison pour que le ministère de la magie soit aussi désert. Même le semblant de sécurité était absent. Un bip vint de la poche de pantalon de Harry qui en sortit son téléphone portable. Un message de sa mère. Un long message qui lui fit grincer des dents. Ils seraient l'appât, mais certainement pas au cœur du conflit. Si on leur disait de fuir, de se mettre à couvert ou de reculer, ils devraient le faire. Et ils devaient donner leur parole qu'ils écouteraient, sous peine qu'elle les ramène à l'école.

Elle en était tout à fait apte.

Sans un mot, le D. présenta le téléphone à ses amis et ce fut Neville qui résuma la pensée de tous:

- Du lot, tu es celui qui risque le plus de foncer tête baissée quand il ne le faut pas, donc, nous, on a aucun souci.

En grognant, le D. répondit au message en donnant sa parole qu'il écouterait les ordres. Juste en suivant, sa mère lui envoya un "bon chaton, on vous attend en bas". Il n'était pas un chaton bordel de merde…

- On y va, lança le D. d'une voix basse qui résonna bien trop dans l'immobilité de l'atrium.

Pendant qu'ils traversaient avec précaution le hall, ils restèrent sur leurs gardes, Harry le Haki aux aguets. Ils passèrent devant la fontaine en direction du bureau du sorcier vigile.

Toujours personne alors qu'il était à peine quinze heures.

Nouvelle preuve qu'il s'agissait d'un piège.

Le jeune criminel échangea un regard avec le reste du groupe et ils filèrent aussi silencieusement que possible vers les portes dorées qui permettaient d'accéder aux ascenseurs. Drago appuya sur le bouton « Descente » le plus proche et une cabine apparut presque immédiatement dans un grincement. La grille dorée coulissa avec un grand bruit métallique qui résonna en écho et ils se précipitèrent à l'intérieur.

- Neuvième, non ? se fit confirmer le blond.

Harry se contenta de presser le bouton correspondant avant de se plaquer contre un mur le côté pour ne pas être en face de la sortie. Le reste du groupe en fit autant de chaque côté.

La grille claqua en se refermant et l'ascenseur entama sa descente, grinçant et cliquetant. Harry ne s'était pas rendu compte à quel point les ascenseurs étaient bruyants durant sa première visite. Ce vacarme aurait dû alerter tous les agents de sécurité présents dans le bâtiment mais lorsque la cabine s'arrêta, la voix féminine de l'ascenseur annonça normalement :

- Département des mystères.

Et la grille coulissa sur un couloir toujours aussi vide. Harry adressa un dernier regard à ses camarades, avant de sortir, sa baguette en avant, méfiant. L'unique mouvement venait des flammes des torches sous le souffle de l'ascenseur. Luna s'approcha de l'une d'elle, et, après un regard de Harry, la décrocha, pour ensuite revenir vers le groupe. Ils rejoignirent la porte noire et lisse, étrangement entrebâillée, comme une invitation à entrer.

- Tout le monde est prêt ? demanda le D. en prenant la torche dans sa main gauche quand sa petite-amie la lui donna.

- En avant, souffla Neville.

Ils franchirent la porte, Drago se chargeant de surveiller leurs arrières.

Ils se trouvaient à présent dans une grande salle circulaire. Tout, ici, était noir, y compris le sol et le plafond. Identiques, sans aucune marque, dépourvues de poignées, des portes noires s'alignaient à intervalles réguliers le long des murs également noirs. Des chandeliers fixés entre les portes éclairaient la pièce de flammes bleues dont la lueur froide, vacillante, se reflétait dans le marbre brillant du sol en lui donnant l'aspect d'une eau sombre.

- Ok j'aime pas ça… Harry, la torche, réclama Hermione.

Sans un mot, il lui donna l'objet et la Gryffondor l'appliqua contre la porte encore ouverte, y laissant une marque qui leur permettrait de la différencier si elle se refermait, avant de reculer devant la profonde brûlure du bois.

- Par où maintenant ? demanda Neville.

Comme pour répondre à sa question, une porte s'ouvrit sur un côté. Prenant la tête du groupe, Harry s'en rapprocha et jeta un œil par l'ouverture, son Haki toujours aux aguets. Il hocha la tête et Hermione fit une nouvelle marque sur la porte avant de suivre le groupe dans la pièce.

Des lumières magnifiques dansaient sur les murs comme les éclats d'un diamant, foudroyant tout le monde sous une clarté presque trop étincelante. Puis, s'habituant à la luminosité, ils observèrent autour d'eux.

Des pendules brillaient de toutes parts, des grandes, des petites, des horloges de grand-mère, des réveils de voyage. Certaines étaient accrochées aux murs, entre des bibliothèques, d'autres posées sur des tables alignées tout au long de la pièce. Un cliquetis incessant s'élevait de partout, comme si des milliers de pieds minuscules marchaient au pas. Les lueurs éclatantes qui dansaient comme des reflets de diamant provenaient d'une grande cloche de cristal, tout au fond de la pièce.

- Je pense qu'ici, ils doivent étudier le Temps, supposa Luna.

- On verra plus tard pour demander des conseils à Chronos, marmonna Hermione.

Drago s'avança vers la source de lumière, observant avec curiosité la cloche de cristal presque aussi haute qu'eux, sur un bureau, qui emprisonnait un vent tourbillonnant lumineux.

Porté par les courants étincelants, un œuf minuscule, brillant comme un joyau, flottait à l'intérieur. À mesure qu'il s'élevait, sa coquille craquait et laissait apparaître un colibri que le vent emportait jusqu'au sommet de la cloche. Il retombait alors dans les remous et ses plumes se froissaient peu à peu, redevenant aussi humides qu'au moment de sa naissance. Enfin, lorsqu'il touchait le fond, une nouvelle coquille se formait autour de lui.

- Da fuck… murmura le D. avec perplexité en se tenant à côté de son ami.

Il n'eut pour réponse que le clic d'une porte qui s'ouvre, toujours sans personne pour l'actionner.

Avec des visages graves et anxieux, tout le monde se remit en route. C'était une chose que de tendre un piège à l'Ordre, ça en été une autre de faire la même chose avec certainement des Mangemorts.

La nouvelle pièce était aussi vaste qu'une église et remplie d'immenses étagères sur lesquelles s'alignaient de petits globes de verre poussiéreux. On les voyait luire faiblement à la lueur des chandeliers fixés à intervalles réguliers le long des rayons. Tout comme ceux de la pièce circulaire, ils brûlaient d'une flamme bleue. Un froid intense régnait dans la salle, les faisant frissonner malgré la chaleur de la torche ou de la goutte.

Hermione regarda sa torche avec un sursaut, avant de hocher la tête et de la laisser contre le mur, sur le sol de pierre.

- Et maintenant ? demanda Neville. C'est bien beau, mais on ne sait rien de plus. Où va-t-on ? Que fait-on ?

Drago s'était avancé vers les sphères les plus proches et les regarda avec perplexité, montrant qu'il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être.

L'esprit de Harry se vida brutalement.

Il connaissait ce symptôme : Imperium.

« Va jusqu'à la rangée quatre-vingt-dix-sept » chuchota une voix dans ses pensées.

Harry remonta les allées après un regard d'avertissement pour ses amis, écoutant l'instruction de la voix sans céder à son pouvoir. La rangée la plus proche, entre deux chandeliers, lui disait le nombre cinquante-trois. Alors, il se mit en route, suivi par le reste de la troupe encore plus méfiante.

Ils progressèrent lentement, lançant des coups d'œil derrière eux tandis qu'ils passaient devant les rangées numérotées dont les profondeurs étaient plongées dans une obscurité quasi totale. De minuscules étiquettes jaunissantes avaient été collées sous chaque globe de verre. Certains d'entre eux diffusaient une lueur étrange, liquide, d'autres étaient aussi sombres et ternes que des ampoules usagées.

Ils arrivèrent enfin à la rangée en question et la voix dans les pensées de Harry lui dit d'aller au fond. En réponse aux regards inquiets de ses amis, le D. hocha lentement la tête, confirmant leurs soupçons, mais continua son avancée.

Il s'enfonça dans l'allée, entre les hautes étagères chargées de sphères poussiéreuses dont certaines brillaient faiblement sur leur passage. Le calme plat, toujours aucun bruit, sauf celui des adolescents en exploration.

Le cœur de Harry battait à tout rompre dans sa gorge pendant qu'il scrutait les ténèbres en dépit de la lueur magique qu'il avait fait naître pour voir où il mettait les pieds.

- Portgas ! appela brusquement Drago.

Harry se retourna pour voir que le blond s'était arrêté devant une étagère, montrant un des quelques globes ternis par le temps.

- C'est ton nom de naissance dessus, remarqua Neville en fronçant les sourcils en lisant lui aussi l'étiquette.

Harry et les filles les rejoignirent pour voir de quoi il était question. L'étiquette en dessous n'était pas plus explicite.

D'une écriture longue et fine, on avait indiquée une date qui remontait à seize ans auparavant et au-dessous :

S.P.T. à A.P.W.B.D.

Seigneur des Ténèbres et (?) Harry Potter

Harry contempla l'étiquette sans comprendre.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Hermione.

Luna alla courir le long de l'allée et revint en secouant la tête.

- Ton nom n'est qu'ici. J'en ai vu une originale sur une princesse, un loup et un phénix. Très sympathique étiquette.

- C'est pas drôle Luna, lui dit Hermione.

La voix dans les pensées de Harry lui ordonna de prendre la sphère, mais le D. enfonça ses mains dans ses poches en réponse.

- J'aime pas ça, pourquoi ton nom ? demanda Drago.

Neville leva une main avec curiosité, hésita, puis attrapa la sphère, la retirant du présentoir.

Il ne se passa rien du tout. Les autres firent cercle autour de lui, les yeux fixés sur le globe de verre qu'il frotta pour le débarrasser de sa poussière.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? souffla-t-il en la regardant en tous sens avant de la tendre à Harry.

Le D. la prit et la leva à la lumière comme pour voir à l'intérieur du verre terni. Son Haki se manifesta et il se retourna d'un bond, la baguette levée, glissant dans sa poche la sphère, accueillant de sa méfiance les silhouettes noires qui surgissaient de partout, bloquant le passage des deux côtés. Des yeux brillaient à travers les fentes des masques et une douzaine de baguettes magiques allumées étaient pointées sur eux.

- Très bien, Potter, dit Lucius Malefoy juste devant eux. Maintenant, et donne-moi ça.

Ils y étaient.

Ils étaient dans le piège, ils devaient à présent le renverser, maintenant qu'il s'était déclenché. Ce qui était plus facile à dire qu'à faire.

Le groupe se resserra en déglutissant, les baguettes dans leur main balayant les adultes qui leur coupaient la route.

- Ai-je donc affaire à ce cher employé qui devait me faire identifier le corps de ma mère biologique ? demanda doucement Harry en essayant de contenir le tremblement haineux de sa voix.

Les Mangemorts éclatèrent de rire. Une voix féminine, dure et sèche, s'éleva à la gauche de Harry et lança d'un ton triomphant :

- Le Seigneur des Ténèbres sait toujours comment faire !

- Toujours, dit doucement Malefoy, comme en écho. Maintenant, donne-moi la prophétie, Potter.

- Je confirme, les sorciers adultes sont dur de la feuille, Lucius, siffla Drago.

Au travers son masque, son père le reconnut en plissant des yeux et leva sa baguette pour jeter un sort, mais il n'eut pas le temps de le lancer qu'il dû se défendre contre un sortilège très vicieux de la petite Miss Parfaite. Vicieux aussi par le fait qu'il avait été lancé en informulé.

- Il est hors de question que je vous laisse lui faire une nouvelle fois du mal ! cracha la lionne, ses cheveux doublant de volume sous la colère.

- Sale petite…! gronda Lucius.

- DAMARE ! cracha Harry.

La température commençait à grimper autour d'eux.

- Hermione, c'est entre lui et moi, reste en dehors de ça, gronda Drago en fixant son père avec haine.

Lentement, les Mangemorts se rapprochaient d'eux. Luna s'agita et Harry la rappela à l'ordre, lui demandant de ne pas intervenir.

La femme éclata d'un rire rauque.

- Vous l'entendez ? Vous l'entendez ? Il donne ses instructions aux autres mômes comme s'il pensait pouvoir se battre contre nous !

- Oh, tu ne connais pas Potter comme je le connais, Bellatrix, dit doucement Malefoy. Il a une faiblesse très marquée pour le mélodrame. Le Seigneur des Ténèbres a très bien compris cela chez lui. Et maintenant, donne-moi cette prophétie, Potter.

- Primo, moi, c'est Portgas D. Harry, c'est pas le même genre de monstre. Deuzio… prophétie ? Je peux rire ?

Un rire presque hystérique s'échappa de la gorge du garçon qui reçut des regards légèrement inquiets de ses camarades.

- Tout ça pour une putain de prophétie… je savais que Voldy était con, mais au point de faire tout ce remue-ménage pour un truc pareille !

- Je ne suis pas un homme patient, alors, donnes-moi cette prophétie, ou nous serons obligés d'user de nos baguettes, menaça Lucius.

- C'est certain qu'il faut avoir un sacré courage pour se mettre à douze adultes sur cinq adolescents, ironisa Luna.

- C'est si simple de s'en prendre à un enfant, fais-toi plaisir, Lucius, tenta Drago. Tu découvriras qu'on sait mordre, nous aussi.

Mais les Mangemorts ne les attaquèrent pas.

- Donne-moi la prophétie et il ne sera fait de mal à personne, dit Malefoy d'une voix glaciale.

- Oui, bien sûr, répondit Harry avec ironie. Je vous donne cette… prophétie, comme vous dites, et ensuite vous nous laissez tranquillement rentrer à la maison, c'est ça ? Et on ira tous boire un verre avec les Bisounours ! Même Gordon est plus crédible, et pourtant, ce moldu a juré de me faire la peau. Si vous voulez la prophétie, il faudra venir la chercher.

À peine avait-il prononcé ces mots que la femme Mangemort s'écria d'une voix suraiguë :

- Accio proph

Le Protegro sortit avec instinct de ses lèvres et sa main parvint à retenir la sphère dans sa poche.

- Oh mais, il sait bien jouer, le petit bébé Potter, dit la femme Mangemort, ses yeux déments étincelant à travers les fentes de son masque. Très bien, dans ce cas…

- JE T'AVAIS DIT DE NE PAS FAIRE ÇA ! rugit Lucius. Si jamais elle se casse…

- Je rappelle que mon nom est Portgas, bande de demeurés.

La remarque de l'animagus passa à la trappe.

La femme s'avança, se détachant de ses compagnons, et enleva son masque. Azkaban avait creusé les traits de Bellatrix Lestrange, elle avait le visage émacié, semblable à une tête de mort, mais une lueur fébrile, fanatique, l'animait.

- Tu as besoin d'arguments plus convaincants, sans doute ? dit-elle, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration saccadée. Très bien… Prends la petite, ordonna-t-elle à l'un des Mangemorts. On va la torturer devant lui. Je m'en charge.

D'instinct, ils ramenèrent Luna entre eux, Harry allant jusqu'à se placer devant elle pour la protéger, la prophétie toujours dans sa poche.

- Moldy vol les shorts ne sera pas content de savoir que pour le simple plaisir de torturer Luna, tu n'auras pas empêché Harry de casser la prophétie, avertit Neville.

Bellatrix ne bougea pas et se contenta de les fixer, en passant la pointe de sa langue sur ses lèvres.

- J'y pense… je doute que des larbins comme vous le sachent, mais par hasard, vous sauriez pas si cette soi-disant prophétie a la réponse à la mort des Potter ? Ou peut-être pourquoi elle a l'air aussi terne ? demanda le D. avec un air dégagé.

Il ne voyait pas très bien ce qu'il pouvait faire d'autre que de gagner du temps en parlant, jusqu'à ce que sa mère lui dise d'agir. Le bras de Neville, appuyé contre le sien, était parcouru de tremblements et il sentait sur sa nuque le souffle précipité de Luna.

- Tu poses sérieusement tes questions ? demanda Bellatrix, son sourire s'effaçant de son visage. Tu plaisantes, Harry Potter ?

Harry ne répondit pas, retirant les mains de ses poches pour donner discrètement deux bombes fumigènes à Drago qui les récupéra. En entendant le sort qu'il chuchota, il dû retenir un maigre sourire et glissa sa baguette dans sa poche droite.

- RÉPONDS !

- Harry est têtu, il ne répond pas quand on ne s'adresse pas correctement à lui, annonça Hermione en essayant de rester calme. Harry D. Portgas, madame Lestrange t'a demandé si tu plaisantais. La réponse est ?

- Non, je ne plaisante pas du tout, répondit Harry à son amie.

Il offrit un sourire un brin moqueur aux mangemorts, le cœur battant tout rompre dans sa poitrine, l'air de dire, « prenez-en d'la graine ».

- Alors, pourquoi Volemort fait tout un foin pour un truc aussi stupide que la prophétie dans ma poche ?

Les Mangemorts émirent une sorte de sifflement assourdi.

- Tu oses prononcer son nom ? murmura Bellatrix.

- Yup. C'est simple ! Vold…

- FERME-LA ! s'écria Bellatrix d'une voix aiguë. Tu oses prononcer ce nom avec tes lèvres indignes, tu oses le souiller avec ta langue de sang-mêlé, tu oses…

- T'étais sympa en disant qu'elle était dégénérée, marmonna Hermione à Drago.

- Je pense que mère l'était tout autant dans la description qu'elle m'en faisait, lui répondit le blond.

- Vous saviez que lui aussi est un sang-mêlé, comme vous dites ? l'interrompit Harry, téméraire.

Hermione laissa échapper un gémissement de là où elle se tenait à côté de Drago qui s'administra un facepalm.

- Vas-y Harry, enrage-les un peu plus… marmonna Neville d'un ton las.

- Oui, la mère de Voldemort était une sorcière mais son père un Moldu… ou peut-être vous a-t-il dit qu'il était de sang pur ? Tom Jedusor à Little Hangleton en a fait un joli petit bâtard !

- Stupéf

- NON !

Un éclair de lumière rouge avait jailli de la baguette magique de Bellatrix mais Lucius l'avait dévié et le rayon frappa une étagère, à trente centimètres à gauche de Harry. Des globes de verre volèrent en éclats. Deux silhouettes d'un blanc nacré, semblables à des fantômes, aussi mouvantes qu'une fumée, s'élevèrent alors des débris répandus sur le sol et se mirent à parler. Leurs voix se chevauchaient en essayant de se faire entendre et seules quelques paroles restèrent audibles parmi les cris de Malefoy et de Bellatrix, puis se volatilisèrent. Le bruit permit à l'adolescent de marmonner un sort entre ses dents et il sentit le dernier fumigène dans sa poche prendre une autre forme.

Neville tira doucement le dos de la chemise de Harry.

Oui, lui aussi avait senti la chaleur devenir de plus en plus intense.

- Par la gauche, marmonna le D. entre ses dents.

Il était temps de sortir de là, il pourrait avoir des réponses une fois à la maison.

- Quand vous aurez fini de vous disputez, vous me donnerez des réponses, ou alors, on part, parce que franchement, là, on commence à se faire chier, interpella le D.

- Ne joue pas à ce petit jeu-là avec nous, Potter, conseilla Malefoy père.

- Le pire, c'est qu'il est sérieux, toussota Drago.

- Dumbledore ne t'a donc jamais expliqué que la raison pour laquelle les Potter ne sont plus, se trouvent au Département des Mystères ? dit Malefoy d'un ton ironique. Est-ce vraiment possible ?

Les Mangemorts éclatèrent de rire.

- C'est de notoriété publique que Dumby cherche plus à briser mon adoption, plutôt qu'à donner des réponses, mais je vous en prie, éclairez-moi. Alors, mes réponses sont dans cette sphère. C'est génial, répondit calmement le brun. Mais y'a un hic. C'est pas logique. Pourquoi il faut que je doive moi, venir chercher une sphère qui me dise ce qu'il s'est passé dans son cerveau quand il a tué mes parents ?

- Tout simplement parce que les seules personnes autorisées à retirer une prophétie au Département des mystères sont celles qui en font l'objet, comme l'a découvert le Seigneur des Ténèbres lorsqu'il a essayé de se servir de quelqu'un d'autre pour la dérober.

Encore moins logique, c'était Neville qui l'avait prise, celle-ci.

- On arrête les frais Portgas, dit brusquement Drago.

Il sortit du rang et se planta entre son père et Harry, tournant le dos aux mangemorts en un geste tellement téméraire qu'il en était suicidaire.

- Essayons de rester en vie, alors, donne-lui la prophétie qu'on s'en aille, demanda Drago en le regardant dans les yeux.

Le D. sentit un bruissement au ras de sa conscience.

Bordel, Rogue avait appris la légimencie au Tsundere ?

- A quoi tu joues ? demanda Harry pour donner le change et laissant son camarade voir ce qu'il cherchait.

- J'essaye de nous sauver.

- Tu n'es pas aussi bête que je le pensais, Drago, souffla la voix doucereuse de Lucius.

- Viens la chercher, Tsundere, narga le criminel.

- Ce ne sont pas tes poches qui me feront peur, kabu.

Drago enfonça sa main dans la poche droite de Harry et y récupéra une sphère, avant de se détourner de son ami qui recula doucement. Le blond fit sauter l'objet dans sa main, avant de sortir deux autres sphères identiques de ses poches et de se mettre à jongler avec.

- A quoi tu joues, Drago !? rugit Bellatrix.

- Je suis mon seul maître, répondit le blond. Qui veut la jolie prophétie ? Ce sont qui les jolis toutous qui ramèneront la baballe à leur maître ?

- Sale…

Ce que pensa Lucius, personne ne put le découvrir, car Drago lâcha les sphères qui explosèrent sur le sol en dégageant une épaisse fumée blanche qui aveugla rapidement tout le monde. Prenant un bras de son ami, Harry l'attira vers lui alors que des cris de douleurs résonnaient sur sa gauche.

- FUYEZ ! hurla Ace quelque part dans la fumée.

Les jeunes ne se le firent pas dire deux fois et ils se ruèrent au travers la fumée en frôlant les étagères pour ne pas se perdre, ne pouvant ignorer les bruits de combat derrière eux.

Ils étaient arrivés au bout de l'allée quatre-vingt-dix-sept, hors de la fumée. Harry tourna à droite et se mit à courir pour de bon, suivi par le reste du groupe, la prophétie sagement dans sa poche gauche. Thatch les attendait de l'autre côté de la porte de la Salle du Temps, les faisant accélérer d'un geste de la main, avant d'intercepter de la lame noircie d'un de ses deux katana un sort qui fila dans leur direction.

Il fallait sortir d'ici et vite.

.

.

C'était un bazar monstre, personne ne savait plus où donner de la tête. Ace était devenue un véritable incendie pendant qu'elle poursuivait les mangemorts, détruisant au passage la Salle du Temps. Dans le bordel, les jeunes avaient pris la mauvaise porte et s'étaient retrouvés dans une salle avec d'étranges arcades d'où sortaient des murmures pas rassurant pour un sou. L'Ordre du Phénix était intervenu d'un côté, alors que les adolescents essayaient tant bien que mal de quitter le Département des Mystères. La première chose intelligente que Harry réussit à faire, c'est donné la prophétie à Marco quand il passa à proximité du pirate, avant de se concentrer exclusivement sur son lancé de sort. Le blond rattrapa la sphère, trancha l'air dans un rankyaku meurtrier pour se libérer la voie avant de la lancer à Ace qui la rattrapa de l'autre côté de la salle.

Le reste, c'était assez flou.

Tout le monde hurlait sur tout le monde. Quelque part plus loin, Tonks et Thatch faisaient un sacré duo contre deux mangemorts qui découvraient avec horreur que moldu ne voulait pas dire sans défense, parce que les lames volantes, c'était une compétence sine qua none des sabreurs de la Grand Line. Pendant ce temps, Ace mitraillait tout ce qu'y s'approchait trop des enfants qu'elle tentait d'évacuer, parce pour une raison inconnue, il était impossible de former un Portail dans cette salle. Marco avait sorti deux flingues à l'ancienne qui lançaient des balles de feux bleutés qui devaient être plus ses plumes qu'autre chose.

Dumbledore aussi était apparu, ajoutant un nouveau niveau dans le capharnaüm ambiant.

Mais le D. n'arrivait pas à se détacher d'une peur irrationnelle qui lui tordait l'estomac.

C'était la même pièce que dans son cauchemar, avec les mêmes arcades et la même esplanade où s'affrontait désormais Bellatrix et Sirius. Harry vit Sirius se baisser pour éviter un jet de lumière rouge jaillissant de la baguette de sa cousine. Il éclata de rire en se moquant d'elle :

- Allons, tu peux faire mieux que ça ! s'écria-t-il, sa voix résonnant en écho dans la vaste salle.

Un second jet de lumière sortit de la baguette de la femme.

Vert cette fois, pour la plus grande horreur de l'adolescent.

Avant que le sort n'atteigne son parrain, l'homme se fit percuter et pousser sur le côté par Marco qui venait de foncer sur lui, se prenant en pleine poitrine le sortilège de mort qui l'expulsa en arrière comme une poupée de chiffon.

Le D. sauta au bas des gradins en brandissant sa baguette magique, suivi par sa mère, oubliant l'idée même de s'enfuir.

Marco semblait mettre un temps infini à tomber. Son corps se courba avec grâce et bascula lentement en arrière, à travers le voile déchiré suspendu à l'arcade.

- MAAAARCOOOOOOOO ! hurla Ace avec déchirement.

L'étoffe déchirée se souleva un bref instant, comme agitée par une forte rafale, puis se remit en place, faisant disparaître l'homme de leur vue. Sirius se releva de là où il avait atterri, regardant avec horreur sa cousine puis le voile, et enfin son filleul.

Harry entendit le cri triomphant de Bellatrix.

Cette garce avait envoyé un avada dans la poitrine de Marco.

Sa respiration était brûlante, saccadée.

Non ! L'homme avait sauvé son parrain pour perdre la vie en échange ! On ne pouvait pas lui faire ça ! Il y avait erreur ! C'était impossible !

Lorsqu'il se précipita vers le socle de pierre, Remus l'attrapa fermement et lui enserra la poitrine de ses bras pour l'empêcher d'aller plus loin, alors que Thatch ceinturait Ace en essayant de ne pas pleurer.

- Tu ne peux rien faire, Harry… Il est trop tard, Harry.

- NON ! PAS MAINTENANT !

Harry se débattait avec une violence rageuse mais Lupin ne le lâchait pas.

- Tu ne peux rien faire, Harry… Rien… C'est fini pour lui.

- TOUSAN ! NOOOON ! OTOUSAN ! hurla le garçon en larmes.