Bonjour à tous ! Bon, ce chapitre revient de loin, ce fut une petite bataille pour le mettre sur le site, mais le voilà. Ensuite, oui, je l'admets, ce fut un plaisir de vous faire tourner en rond. De recevoir vos menaces, vos larmes et vos suppliques. Vous me connaissez pourtant depuis le temps. J'aime vous faire souffrir.

Merci encore en tout cas d'être avec moi pour la suite. On arrive sur l'année six. Et on a encore de l'émotion de prévu. Des manipulations, des rires, de la joie et des larmes. Mais dans tout les cas, on ne va pas s'ennuyer. Et au passage, je ne fais pas référence à Lady Di' juste comme ça. A l'époque où se déroule les faits de Harry Potter, madame est toujours de ce monde, donc, je pense que je peux me permettre la ref.

Sur ce, bonne lecture et on passe aux commentaires.

Ann : Oopsie :3.

TheSaiyanofNinte : Alors, non. C'est tout ce que j'ai à dire. La magie, c'est déjà gros, je vais pas rajouter le Haki des Roi par-dessus quand la magie peut faire la même chose.

Mizu Fullbuster : Oui. Marco est vivant :3 / Oui, moment d'émotion, je voulais que l'instant soit tragique pour ce déclic.

NoxShiningAbyssal : J'aime jouer avec les nerfs de mes lecteurs. / Oui, même si la prophétie est invalide, Dumbledore reste Dumbledore. / Bah disons qu'à ce stade, Harry se doit de rester. Il ne lui reste que deux ans, c'est con de partir maintenant. Mais y'aura un prix pour qu'il reste.

Mimi76lh : Moi ? Jouer avec mes lecteurs ? Ja-mais ! C'est de la diffamation ! / On aurait tous voulu que Sirius survive. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps la première fois. Mais bon, les fics existent pour ça (zieute Ace).

Aelita Yoru : Au plaisir de te la rappeler.

FoxyCha24 : Ah mais il va en garder la cicatrice, et par ce geste, le gamin a dit qu'il préférait crever libre que vivre sous un joug. Il a juste montré sa détermination derrière ses convictions. Même si je l'accorde, c'est stupide, mais on va mettre ça sur l'adolescence.

Yuwine : Je voyais tellement la scène dans ma tête. Le "Itaï da" sans la moindre émotion me faisait tellement rire à imaginer. / Et oui, colère le Phénix parce qu'on touche à son fils./ A mais faut t'en prendre qu'à toi.

sebferga : c'est toujours un plaisir de voir une de tes reviews. Mais non, même si le chapitre donne cette impression, j'ai d'autres projets. "It's not over 'til its over" comme le dit la musique que j'ai actuellement dans les oreilles.

Linewhirosa : MARCO IS ALIVE !

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Cela avait été une embuscade de la presse et des curieux au ministère, le jour de l'examen, et ce ne fut que par miracle que le petit groupe d'amis avaient pu esquiver à chaque fois cette cohue. Et peut-être aussi avec un petit coup de pouce de la magie.

Puis, ils furent libérés. L'année scolaire se termina officiellement sans qu'ils n'aient eu à remettre les pieds à l'école. Ce qui était une victoire pour Harry.

Alors, pour fêter ça, le D. accompagna Neville pour rendre visite à Alice et Frank à Ste Mangouste. Aussi parce que Thatch avait fait beaucoup d'onigiris et leur avait demandé (par Tonks qui était passée pour des démarches administratives au ministère suite à sa maternité) d'en apporter au couple à l'hôpital et aussi de s'assurer que Marco n'oublie pas de se nourrir. Ou n'essaie pas de faire à manger. Elle avait d'ailleurs profité de cette rencontre (ou piège, Harry en était certain) pour refiler à son futur neveu par alliance un dossier à remplir.

Il y a des jours où il détestait Nymphadora Tonks.

Devant le couple en convalescence, les deux jeunes pouvaient réaliser pleinement un point important que leur avait dit le blond actuellement à l'œuvre. Comme il l'avait dit le premier jour, les Londubat ne seraient plus les mêmes, mais ils étaient à nouveau conscients du monde, et capable d'interagir avec. En soit, c'était miraculeux. Peu importe si Frank ne pourrait plus marcher, parce que chaque jour, il retrouve un peu plus de vie et plus de facilité à parler. Peu importe qu'Alice ait un œil aveugle et ne puisse produire que des sons inintelligibles, parce que chaque jour, elle retrouve de plus en plus ses forces pour bouger et partager par ses gestes le fond de ses pensées.

Profitant de son passage à Londres après avoir fait passer à ses élèves de sixièmes années leur examen de métamorphose dans une salle réservée à cet effet par la reine, McGonagall se décida d'aller voir ses anciens élèves. Et elle fut parfaitement témoin de ce miracle. Elle remarqua d'abord Frank, avec le médecin qui avait soigné ses élèves suite à l'intervention de la ICW. Pendant que l'ancien auror parlait, allongé sur le ventre, le blond était occupé à faire des manipulations sur son dos et sa tête avec d'étranges flammes bleutées dans les mains. La personne à qui Frank parlait s'avérait être son fils, assis au bord du lit de sa mère qui le tenait dans ses bras et lui caressait les cheveux avec des gestes légèrement incertains. Assis devant le pied du lit, Harry participait à la conversation tout en remplissant des papiers. Sur une table basse entre les deux patients, il y avait un plateau contenant des boulettes de riz blanc qui étaient picorés de temps à autre.

Le blond fut le premier à réagir à son entrée parce qu'il arrêta ses manipulations et la regarda un instant, la jaugeant par-dessus ses lunettes de vue, avant de revenir à son travail.

- Rapproche une chaise, yoi, demanda Marco sans se détourner de Frank.

Harry comprit que c'était à lui qu'il s'adressait et se leva de son siège pour en rapprocher un autre entre les deux lits, avant de saluer avec Neville et Frank la vieille McGonagall. Alice leva une main en souriant pour la saluer.

- Alice et moi sommes contents de vous voir, professeur, dit l'ancien auror avec un sourire et une voix très lente.

- Je suis tout aussi heureuse de vous voir en meilleure forme tous les deux, Frank et Alice, assura Minerva en s'asseyant sur la chaise que lui avait tirée Harry. J'admets avoir versé une larme quand Augusta m'a envoyé une lettre pour m'informer de l'amélioration miraculeuse de votre santé.

- On y serait arrivé. Il nous aurait fallu plus de temps, mais on y serait parvenu.

- Et Alice, vous ne parlez pas ?

La femme porta une main à sa bouche et secoua la tête.

- Elle peut y arriver, dit tranquillement Marco. Il faudra du temps, réapprendre à articuler, ça sera pas forcément très compréhensible, mais avec du travail, c'est faisable, yoi.

La femme hocha la tête avec détermination.

- J'ignorais que vous vous chargiez d'eux aussi, Docteur Nanimonai, nota McGonagall.

Aucune réponse, à croire que Marco ne l'avait pas entendue.

Assez déroutant.

- Marco travaille sur nous deux depuis Noël dernier, explicita Frank.

- Tousan est spécialisé dans la régénération. Et l'immortalité, sourit avec une certaine fierté Harry.

- Neville, s'il te plaît, demanda simplement le pirate.

Neville se pencha en arrière et donna une taloche à son ami qui lui tira la langue.

- Au vu de la réaction de Mr Portgas a chaque fois qu'on l'appelle par son prénom, je ne m'attendais pas à ce que vous laissiez les gens vous appelez par le vôtre aussi facilement, docteur. Cela m'a l'air culturel de ce que l'interlocuteur nippon de la ICW m'a expliqué.

Le blond se contenta de hausser des épaules.

- Il est comme ça quand il bosse, vous en faîtes pas, rassura le D.

Il ne voulait pas que l'enseignante pense que son père était impoli quand il était très civil et bien éduqué en règle générale. Bien plus que sa mère qui avait pourtant eu des cours de bonnes manières.

Alice se pencha pour prendre le plat et, avec des mains tremblantes, plus la discrète aide de Neville, elle parvint à le tendre à McGonagall.

- Ce sont des onigiris, ji-chan les a faits pour la visite, sauf qu'il a l'habitude d'en faire toujours un peu trop, alors, servez-vous, encouragea Harry. C'est du riz, ça mord pas.

- Pas comme celui qui les a préparés ! ricana Neville.

Le brun le rejoignit dans son rire. Minerva accepta de se servir et le plateau fut posé à côté de Neville, sur la couverture.

- Bien, maintenant que je vous ais sous la main, je vais enfin savoir pourquoi vous avez subitement disparu en même temps que cette femme, alors que vous aviez encore trois jours et demi à tenir pour rentrer chez vous. Et surtout, pourquoi vous êtes allé au ministère, attaqua la lionne.

- Pour résumer, Harry a voulu faire l'idiot, il n'était pas question qu'on le laisse faire tout seul, et après les faits, vu qu'on devait rentrer en fin de semaine de toute façon, on a pas vu l'utilité de retourner à l'école, expliqua le garçon lunaire. C'était un foutoir monumental. Entre les Mangemorts, l'Ordre du Phénix et la famille de la tête de nœud…

- Karameru-chan ne fait plus l'autruche. C'est toujours ça. Et mon parrain foireux plein de puces aura son procès lundi prochain, donc, même si on a tous eu une trouille monumentale, moi le premier avec cette foutu arche, ça aura servi à quelque chose, pointa le brun.

- Vous avez convaincu Théodore Nott de se livrer. Ce n'est pas rien, fit remarquer Frank. Et vous avez sauvé une famille en retirant Lucius et Bellatrix du tableau, même si temporairement. Narcissa a pu se mettre à l'abri avec sa fille et son fils peut revenir auprès d'elle.

Il leva un bras et tapota difficilement un point sur son dos où Marco déplaça immédiatement sa main et ses flammes.

- Mais pourquoi avez-vous fait cela ? insista Minerva.

- Harry a reçu une lettre lui demandant de se rendre au Département des Mystères parce qu'on voulait qu'il identifie une personne qu'ils pensaient être Lily, expliqua le fils des malades.

La vieille femme blanchie singulièrement.

- Je savais parfaitement que c'était faux. Personne ne retrouvera son corps. Kaachan s'en est assurée, dit sérieusement le jeune mafieux.

Harry offrit un sourire à Alice quand elle se pencha vers lui pour lui frotter doucement le bras.

- Je suis allé là-bas pour servir d'appât. Mais c'est devenu un bazar total. Ça c'est fini avec 'tousan et Dumbledore, dans l'atrium, contre Voldemort. Comme quoi, on ne voit pas qu'au cinéma des stand-off mexicains.

- Si j'avais pas eu autant la frousse, j'aurais pris volontiers du pop-corn, avoua Neville. J'ai pas saisi comment Bellatrix a été blessée, par contre.

- On avait Voldemort devant le nez, on allait pas regarder de son côté à elle, c'est certain.

- Elle a fait la même stupide erreur que ton oncle, Harry. On ne tire pas la queue d'un oiseau qui a des serres de la taille de sa tête, répondit Marco. On change de lit les jeunes, yoi.

Frank se redressa en position assise pour s'étirer avec l'aide du médecin, avant que le blond ne s'éloigne pour aller rejoindre le chevet d'Alice. Harry se leva et embarqua sa chaise pour s'installer au chevet de l'autre lit, pendant que Neville embarquait la collation avec lui sur le lit de son père qui le prit dans ses bras. Le pirate replia les couvertures pour dégager les jambes de Alice et s'assit au bord du lit. Immédiatement, la malade prit appui sur ses bras pour pousser son pied de toutes ses forces sur la poitrine du blond, serrant les dents sous l'effort.

- On a du progrès c'est bien, approuva le capitaine pirate en attrapant la jambe entre ses mains pour appliquer l'effet de ses plumes. D'ici août, tu devrais avoir assez de force pour une vraie balade.

- On la fera ensemble, maman. Et j'ai vu que les moldus avaient des sièges à roues, on pourra prendre papa avec nous grâce à ça ! annonça joyeusement Neville.

Alice eut un maigre rire alors que Harry disait d'une voix morne qu'on appelait ça un fauteuil roulant.

- Les nerfs de mes jambes ne répondent plus, expliqua Frank à McGonagall. Les guérisseurs cherchent une méthode pour les remplacer.

- Oh.

- Mais ils se foutent de qui ?! La taille du poil ?! Qu'est-ce que ça peut foutre ?! C'est aussi inutile que mesurer l'écartement des narines quand on va se chercher une baguette ! rouspéta Harry qui avait toujours le nez dans son formulaire.

- Peut-être pour te proposer le meilleur traitement possible en cas d'invasion de puces, proposa Neville en mordant dans un onigiri. J'y pense, t'as vraiment offert un traitement antipuce à Sirius pour Noël ?

- Il a dû apprécier, connaissant son humour, sourit Frank.

- Il m'a promis une muselière pour mon anniversaire, marmonna l'animagus.

- T'en aurais bien besoin. Y'a rien qu'on puisse faire pour son tact, ou c'est vraiment mort et enterré ? s'enquit son camarade de classe en regardant le père du D.

Marco se détourna des exercices qu'il faisait faire à la seconde jambe de Alice pour dire avec sa poker face à toute épreuve :

- Je doute que cette compétence ait un jour existé chez lui. Je suis médecin, pas faiseur de miracle, ce n'est pas dans mes capacités, yoi.

- Tousan ! protesta Harry.

L'indignation du garçon fit rire tout le monde.

- Eh bien, je ne vais donc pas espérer vous voir développer du tact un jour, jeune homme, je suis avertie, dit avec un sérieux effrayant McGonagall en se resservant un onigiri. Vous faites enfin les démarches pour vous enregistrer en tant qu'animagus ?

- Une foutue perte de temps.

- Harry, se contenta de dire Marco.

- Oui, je sais, si je le fais pas, je vais avoir Tonks, tonton et maman sur le dos. Tonks en voudra à maman et tonton pour ne pas m'avoir poussé au cul pour faire les démarches, tonton parce que sa chérie sera en colère contre lui à cause de moi, et maman parce qu'elle aura une amie et tonton qui lui feront la gueule pour quelque chose de stupide, grommela Harry. Il n'empêche qu'ils iront se gratter pour la taille des poils ! Là, j'leur mets !

Et il écrivit réellement « aller vous gratter » sur le formulaire avec un air satisfait, faisant rire les Londubat.

- Mr Portgas… ayez un peu de sérieux pour ces démarches, elles sont importantes, gronda l'enseignante.

- Vous allez pas me faire croire que vous êtes allée jusqu'à mesurer la taille de vos poils de chat, professeur.

- J'ai répondu sérieusement à chaque question de ce formulaire.

- Ouais… t'façon, j'suis certain que Sirius, il va y mettre des conneries monumentales.

- Ce n'est pas parce que ton parrain fait des conneries que tu dois les faire toi aussi, yoi, lui pointa Marco.

Harry adressa un regard noir à son père qui l'ignora et l'adolescent retourna à ses papiers.

- Je souhaite bien du courage à l'homme qui osera essayer être votre père, Mr Portgas, lui dit clairement la directrice adjointe.

- Votre sentiment me va droit au cœur, répondit Marco avec sérieux.

C'est donc ainsi que McGonagall apprit la traduction japonaise de « papa » et fit connaissance avec Capitaine/Dr Newgate Marco et non pas Dr. Nanimonai, fiancé de Miss Portgas D. Ace et père de ce cher Portgas D. Harry. Quand Thatch apprit l'histoire dans la soirée, il en regretta presque de ne pas avoir été présent. Pour le pop-corn, bien évidemment.

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Harry était très content de donner le biberon à son morfal de petit-frère. Parce qu'il l'avait appris, sa sœur, elle, c'était une galère sans nom pour la nourrir, d'où le pourquoi c'était Marco qui la gérait. Profitant du soleil de l'été naissant, Ace était sur le balcon à lire les journaux, allongée sur le ventre, les jetant sur la table basse une fois qu'elle en avait fini un, faisant la lecture pour les hommes occupés avec les jumeaux.

- On y est… soupira Ace en arrangeant la Une de la Gazette. « CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM EST DE RETOUR.

Dans une brève déclaration faite à la presse vendredi soir, Cornélius Fudge, le ministre de la Magie, a confirmé que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est revenu dans notre pays et qu'il y est à nouveau actif.

« J'ai le très grand regret de devoir confirmer que le sorcier qui s'est décerné à lui-même le titre de Lord – vous voyez qui je veux dire – est vivant et présent une fois de plus parmi nous », a déclaré Fudge, visiblement fatigué et ébranlé, devant les journalistes. « C'est avec un regret presque égal que je dois vous informer de la révolte massive des Détraqueurs d'Azkaban qui se sont montrés hostiles à la poursuite de leur collaboration avec le ministère de la Magie. Nous pensons que les Détraqueurs se sont à présent placés sous les ordres de Lord Machin. Nous demandons instamment à la population magique de rester vigilante. Le ministère publie actuellement des guides de défense élémentaire des personnes et des biens qui seront distribués gratuitement dans tous les foyers de sorciers au cours des prochains mois. » »

- Lord Machin ? Mais il est sérieux le gars ? s'étrangla Harry.

- Tommy boy semble faire peur autant que Kaido, mais il n'a pas le même punch ni charisme, yoi, soupira Marco en secouant la tête.

- Figure-toi que je le trouve un chouilla plus charismatique que le soulard, en tout cas, pointa Ace.

- Si tu le dis, lui accorda son compagnon en roulant des yeux l'air de dire qu'il n'avait pas envie de débattre dessus. Continue, yoi.

Sa fiancée releva le journal et reprit sa lecture :

- « …La déclaration du ministre a été accueillie avec consternation et inquiétude par la communauté des sorciers du Royaume-Uni qui, pas plus tard que mercredi dernier, recevait du ministère l'assurance qu'il n'y avait « aucune espèce de vérité dans les rumeurs persistantes selon lesquelles Vous-Savez-Qui se manifesterait à nouveau parmi nous ».

Le détail des événements qui ont conduit à la volte-face du ministère reste encore très flou. On pense cependant que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, accompagné d'un groupe de fidèles (connus sous le nom de Mangemorts), aurait réussi jeudi après-midi à pénétrer au sein même du ministère de la Magie.

Albus Dumbledore n'a fait aucune déclaration jusqu'à présent. Tout au long de l'année écoulée, il avait répété avec insistance que Vous-Savez-Qui n'était pas mort, contrairement aux espoirs les plus répandus et que, selon lui, il recommençait à recruter des partisans pour tenter une nouvelle fois de s'emparer du pouvoir. Dans le même temps, le jeune homme surnommé « le Survivant » … »

Harry laissa tomber sa tête en arrière dans un grognement agacé, pour se faire immédiatement plus ou moins engueuler par son petit-frère parce qu'il lui avait retiré son biberon.

- Attend, c'est pas fini, chaton…ils ont changé de registre ! nota narquoisement sa mère avant de reprendre d'un ton dramatique. « La voix solitaire de la vérité… Perçu comme un menteur et un criminel, il n'a pourtant jamais varié dans son récit… Obligé de supporter railleries et calomnies…»

- Ils précisent qu'ils ont aidé Fudge dans ce sens ? demanda Harry.

- Ils ne vont pas le faire, lui dit Marco.

- « La dernière tentative de Vous-Savez-Qui pour prendre le pouvoir, pages 2 à 4. Ce que le ministère aurait dû nous dire, page 5. Pourquoi personne n'a écouté Albus Dumbledore, pages 6 à 8. Les désaccords entre Albus Dumbledore et Harry D. Portgas, et ses conséquences, pages 9 à 10. Les conséquences de l'intervention de la ICW, pages 10 à 12 … »

- Gardes les pages sur Tommy boy, ce sont des informations bonnes à prendre, yoi. Et celles sur la ICW aussi.

- Hmhm, acquiesça Ace en retirant les pages en question pour les lire à côté.

- Rien sur Gamabrage ? s'étonna Harry.

- Dumbledore a ratissé la forêt, mais Aragog n'a rien laissé d'elle, confirma Izou qui faisait de la couture sur son tonneau.

- Personne n'a retiré votre tableau ? s'enquit le neveu.

- Si, Dumbledore a voulu, mais il a fait face à un tollé monumental. Tous les Gryffondors qui nous ont connus lui ont demandé de nous laisser en place. Il a reçu une magnifique beuglante des jumeaux. J'ai cru comprendre qu'ils voulaient avoir un portrait de Haruta pour continuer à l'avoir en consultante.

- Oh misère… tout mais pas ça… gémit Marco comme si on venait de lui annoncer la fin du monde.

- Ça va être bizarre de retourner l'an prochain sans tonton là-bas, avoua l'adolescent en asticotant son frère avec son biberon qui lui râla après.

- On sera malheureusement pas toujours derrière, chaton, alors, autant que tu commences à t'y faire, sourit tristement sa mère.

- Ouais, je sais. J'vais m'y faire.

- Sans compter que rien ne dit que tu retourneras à Poudlard sans avoir arraché quelques compensations pour tout ce qu'Ombrage, le ministère et Dumbledore t'ont fait. Je suis en négociation avec la ICW et McGonagall. Avec un peu de chance, tu seras le premier et seul élève demi-pensionnaire de l'école à la rentrée.

- Donc, je pourrais rentrer tous les soirs ? Chouette ! Sinon, le marécage des jumeaux est toujours là ?

- Pas vraiment, répondit Izou. Flitwick l'a fait disparaître, mais il en a gardé un petit morceau dans un coin, bien délimité par des cordons, sous une fenêtre. De la très belle magie, d'après lui, il n'avait pas le cœur de l'effacer.

- Y'en a deux qui vont plus se sentir quand ils le sauront ! ricana l'adolescent. Faudra que j'aille voir leur boutique.

- On ira y jeter un œil, y'a des trucs intéressants, c'est exact. Ah, ça, c'est intéressant !

Ace arrangea le journal et fit sa lecture :

- « …Les accusations contre Albus Dumbledore et Alastor Maugrey « Fol-Œil » pour leur participation à l'enlèvement et la séquestration de trois étudiants sont maintenues. Le procès tant attendu devrait suivre celui qui innocentera Sirius Black. Plusieurs personnes, du cercle intime même de l'ancien directeur de Poudlard, pourraient témoigner contre le leader du groupe de résistance. Les victimes, Miss Hermione Granger (sorcière de première génération), Mr Drago Malefoy et Mr Harry D. Portgas n'ont pas souhaité faire de déclaration à la presse concernant ces accusations. Le jugement rendu pourrait changer de façon permanente la politique et l'éducation de demain en Angleterre, car de la sentence dépend la réintégration de Dumbledore en tant que Directeur de Poudlard, tout comme au Magenmagot. La Confédération Internationale des Sorciers a d'ores et déjà déclaré un successeur à Dumbledore à leur tête et refuse la réintégration du héros de guerre dans ses rangs (voir pages 10 à 12). » On va bien rire durant ce procès, je sens. Ils apprendront un peu l'humilité.

- La Commandante complote encore ? demanda Dobby en sortant de la cuisine en remettant correctement ses manches de kimono après qu'il eut fait la vaisselle.

- Ça l'amuse, yoi, marmonna le Phénix.

- Tousan… j'crois qu'Red vient de s'endormir.

Marco regarda ses fils pour voir en effet le plus jeune dormir comme une masse avec la tétine encore dans la bouche.

- Ace, tu as transmis ta vieille narcolepsie à Red.

La Commandante laissa tomber sa tête sur le sol en grognant son désespoir. Elle qui pensait que maintenant qu'elle n'en souffrait plus, elle en était débarrassée, voilà que son jeune fils en avait hérité.

- J'y pense, j'ai pas le fin mot de l'histoire ! demanda Harry à Izou. Pourquoi l'état de Hagrid avait l'air de s'aggraver depuis son retour ?

- De son excursion chez les géants, il a ramené son petit-frère, et il l'a caché dans la Forêt Interdite. Enfin, petit-frère en âge, parce qu'il tient plus du côté géant de leur mère que lui, expliqua Izou.

- Et le problème ? demanda Ace en levant un sourcil perplexe.

- Ce ne sont pas des géants comme ceux d'Elbaf, Ace. Ceux d'ici sont plus sauvages, moins sociables, ils ne sont pas faits pour vivre en groupe ou en société. C'est tout juste s'ils savent parler correctement. Ils sont encore plus violents que Garp.

- Tant que ça ? s'enquit Marco avec perplexité.

- De ce qu'a dit Thatch, ceux qu'on connaît et ceux d'ici sont aussi différents que les Vikings le sont des hommes préhistoriques.

- Wooow, ah ouais, c'est énorme comme différence.

Izou hocha la tête.

Le téléphone d'Ace sonna et elle se leva en grognant pour aller le récupérer à l'étage. Red avait fini par se réveiller pour terminer son biberon et à présent, avec un torchon que lui donna Dobby pour ne pas se dégueulasser le haut, l'adolescent se chargea de s'assurer que son petit-frère fasse son rot.

- Harry ?

L'adolescent leva le nez pour regarder Marco qui le fixait avec curiosité.

- Tu t'es perdu où, yoi ?

- Pas bien loin, sourit l'adolescent. Je suis juste content d'avoir enfin un père.

- Désolé d'avoir tardé.

- T'es là, c'est l'essentiel.

- Moooh, si c'est pas mignon… gagatisa Izou.

- Izou, tais-toi, lui dirent les deux hommes.

Ace revint à cet instant, ne cherchant même pas à savoir ce qu'Izou avait encore dit.

- C'était Flamel…. Il… il dit qu'il sera prêt pour un test fin de semaine prochaine.

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La nuit était profonde, et le brouillard rendait la présence nocturne de Harry dans le quartier totalement invisible. Et puis, qui s'intéresserait à un loup ? Après tout, à minuit, il ne ressemblait qu'à un chien et rien d'autre. Il fit une pause, déposa son paquet sur le sol pour faire rouler ses mâchoires et le reprit entre ses crocs. Il devrait remercier son oncle d'avoir réussi à trouver cet épouvantard.

Une odeur familière lui sauta au nez en même temps que le son lointain d'une musique électronique. Le quartier des entrepôts où sa cible avait son QG faisait la fête, en dépit de l'atmosphère glacée de début juillet. L'animagus tourna à l'angle d'un squatte et s'assit sur son train arrière, observant de loin les guetteurs, les filles sur le trottoir et l'entrée de la boîte clandestine où Gordon devait se prélasser.

Il avait mis beaucoup de son argent de poche pour que Will accepte d'espionner l'homme pour connaître ses habitudes et que l'adolescent puisse savoir quand il pourrait frapper.

Il resta immobile en voyant enfin sa cible sortir d'un des entrepôts de l'autre côté de la rue alors qu'une voiture tout terrain, qui devait valoir très cher, venait se garer devant lui sur le trottoir qu'il surveillait. Gordon alla ouvrir le coffre pour y mettre une mallette. Harry se concentra et s'enfonça dans les ombres, se concentrant sur l'obscurité pour filer entre les tâches sombres sur l'asphalte et grimper dans le coffre avant qu'il ne soit refermé sans qu'on ne remarque l'obscurité plus profonde à l'intérieur. Gordon alla s'installer dans le véhicule qui s'en alla immédiatement.

Il garda l'oreille sur les voix dans la voiture, se concentrant pour ne pas ressortir des ombres pour autant et se faire repérer. Il devait être certain que sa cible allait à son domicile et non pas ailleurs. Il sentit la voiture rouler à vive allure, certainement en excès de vitesse, puis finir par ralentir. Les sons changèrent, lui laissant présager qu'ils étaient dans un lieu fermé. Un garage certainement. La voiture finit par se stopper et on coupa le moteur. Les portières s'ouvrirent. Harry rapprocha l'ombre du bord du coffre, prêt à sortir dès qu'il serait ouvert. Dès que l'ouverture fût assez grande pour qu'il puisse voir l'extérieur, il nota une colonne dans la pénombre un peu plus loin et fila s'y réfugier avant de refaire surface à l'abri des regards. En sueur suite à la manipulation de cette magie qu'il avait dû mal à maîtriser, Harry resta debout contre le poteau de ce qui était un garage souterrain avec des tas de voitures luxueuses. Ce ne pouvait être que la planque de Gordon. Il risqua un regard de l'autre côté du pilon et vit son cauchemar d'enfance récupérer sa mallette et rejoindre un ascenseur avec son chauffeur. Dès que le criminel disparut dans l'habitacle de métal, le chauffeur tourna les talons et quitta le garage par une autre issue menant certainement vers l'extérieur. Harry se rapprocha avec prudence de l'ascenseur après avoir ensorcelé les caméras de surveillance pour qu'elles ne dévoilent pas sa présence.

Il jura.

Rien pour lui dire à quel étage se rendait sa cible.

- Tu n'es pas assez attentif, jeune homme, yoi.

Harry bondit presque hors de sa peau quand on posa une main sur son épaule. Il se retourna en brandissant son couteau qui fut intercepté par la poigne ferme d'un Marco amusé. Il fallut un moment pour que le rythme cardiaque de l'adolescent redescende. Puis, il baissa son arme et regarda le blond, se demandant clairement ce qu'il foutait ici.

- Tu croyais vraiment que ta mère et moi n'aurions rien vu de ton petit manège, jeune homme, yoi ?

Crotte.

- Au passage, Harry, si tu veux vraiment demander à quelqu'un de faire de l'espionnage pour toi, évite de débaucher les employés de ta mère, c'est le meilleur moyen qu'elle réalise que tu manigances quelque chose.

- Je suis plus un gosse, je peux me démerder, grinça l'adolescent acariâtre. Je suis certain que tu faisais pire à mon âge !

- C'est certain, mais tu as vécu avec ta mère qui, malgré les entraînements, t'as protégé de son mieux, alors que de mon côté, on attendait de moi que j'ai la force et l'autorité nécessaire pour être digne de mon poste de Commandant et Vice-Capitaine, et ce à ton âge, justement.

L'adolescent se frotta le front quand il se reçu une pichenette.

- Tu veux faire tes preuves, très bien. Mais ne part pas comme ça à l'aventure, yoi. Tu auras tout le temps de le faire quand tu seras adulte, pour l'instant, tu n'as pas encore seize ans, donc, quand tu fais ce genre de chose, tu dois nous le dire qu'on sache où tu es si les choses vont mal, yoi. Avant de te jeter seul dans la fosse aux lions, essaye avec un filet de sécurité. Nous sommes d'accord ?

Aucune réponse.

- Nous sommes d'accord ? répéta le blond en lui infligeant une nouvelle pichenette dans le front.

- Hai…

- Oui, qui ?

- Oui otou-san.

- Eh bien fait ce que tu as à faire et attends-toi à de belles remontrances de ta mère demain matin.

Harry soupira et ramassa son chargement qui était tombé à cause de la frousse que lui avait infligée le blond. Il se dirigea ensuite vers l'escalier de secours. Marco le suivit, les mains dans les poches, aussi nonchalant qu'à son habitude, ce qui irritait l'adolescent. Jetant systématiquement un sort aux caméras pour qu'on ne les voit pas (on avait vraiment cru qu'il ferait enregistrer sa baguette magique pour qu'on lui remette une Trace ? Et puis quoi encore ? Ace avait présenté une fausse baguette pour l'opération, mais personne ne toucherait à celle contenant la plume de Marco), il monta dans les étages.

Ils s'arrêtèrent seulement quand ils atteignirent un étage où ils pouvaient sentir la présence de Gordon. Un simple sort permit d'apercevoir pendant un instant le couloir, sans ouvrir la porte, pour voir des gardes à intervalles réguliers. Il mit fin au sortilège et nota le regard de Marco sur lui, l'air de lui demander "et maintenant, tu vas faire comment ?"

L'adolescent lui tira la langue en sortant une fiole de potion de ses poches. Fiole contenant le même genre de gaz qu'il avait utilisé contre la dragonne il y a bientôt deux ans. Un portail apparut devant le D. qui jeta la fiole au travers. Dans le couloir derrière la porte, on entendit un bruit de verre brisé alors que l'adolescent refermait le passage. Après quelques cris de panique, des bruits sourds indiquèrent que la potion avait fait effet. Le Phénix inclina la tête, approuvant la manœuvre, alors que son fils s'appliquait un sort de tête en bulle pour ne pas se faire lui-même avoir.

- Tu as besoin d'un sort pour filtrer l'oxygène ou ça ira ?

Pour toute réponse, le blond montra un corail dans sa main.

- Pirate et zoan. Il faut prendre ses précautions, yoi.

Il appuya sur un bout du corail et une bulle en sortie qui engloba la tête blonde. Puisqu'ils étaient prêts, Harry ouvrit la porte du couloir et la referma derrière eux avec un sort pour s'assurer que la sécurité ne viendrait pas de ce côté. Il partit ensuite dans un sprint entre les corps inconscients au travers le couloir pour vérifier qu'il n'y avait pas d'autres issues par laquelle on pourrait venir les embêter. La sécurité pouvait débarquer d'un instant à l'autre, il ne voulait pas qu'on le dérange. Marco le laissa faire, se contentant de l'observer, prenant certainement des notes de ce qui serait à travailler quand il reviendrait après le test du chemin pour la Grand Line de Flamel.

Sans s'attarder plus, l'adolescent continua sa route le long du couloir jusqu'à la porte derrière laquelle il percevait l'aura de Gordon et une forte odeur d'alcool. Délicatement, en serrant les dents, l'adolescent appuya sur la clenche mais la porte ne bougea pas.

Il aurait dû s'en douter.

Harry se positionna de façon à ce qu'aucune caméra ne puisse le voir et appliqua sa main sur la serrure. Sa magie fit le reste du travail et lui répondit par un léger son, indiquant que la porte était déverrouillée. Dedans, un téléphone sonnait depuis un moment, mais personne pour répondre. L'adolescent ouvrit un chouilla le battant et jeta un œil à l'intérieur pour voir l'homme qu'il détestait le plus au monde dormir dans un sommeil alcoolisé dans son canapé, son téléphone sur la mallette, abandonné dans un coin. Il ne bougea pas pour autant, surveillant les légers ronflements pour s'assurer que Gordon ne faisait pas semblant de dormir. Une fois certain, il se glissa dans la pièce et la traversa jusqu'à arriver devant l'évier de la cuisine américaine à proximité. Là, il ouvrit doucement le placard et déballa le paquet pour dévoiler un simple coffret de bois qui bougeait doucement dans sa main. Il inspira profondément et la déposa sur le bois du meuble, entre les produits d'entretien. Il déglutit un instant, saisissant de sa main droite la porte du meuble, se cachant presque derrière, alors que la gauche était sur le sommet de la boîte.

S'armant de tout son courage, il souleva le couvercle en même temps qu'il refermait la porte, retirant aussi vite que possible sa main quand il sentit l'air refroidir. Bien heureusement, il parvint à claquer la porte à temps, le téléphone sonnait toujours et couvrait le son. Tout aussi silencieusement qu'à l'aller, avec quelques sueurs froides en plus, il ressortit dehors et referma la porte, avant de prendre un flacon de potion dans sa poche. Il se leva et renversa le contenu sur les jointures de la porte, faisant fondre le bois, le métal et le béton en un amalgame inidentifiable qui condamna efficacement l'ouverture, même si à présent, le couloir empestait.

Marco avait déjà ouvert une fenêtre et s'était assis sur le rebord. Comprenant le message, Harry le rejoignit et se hissa sur le dos du blond qui prit son envol.

Bon, à défaut d'avoir réussi à faire le mur, au moins, il avait réussi à coincer Gordon chez lui avec un épouvantard. Pendant des années, ce salopard avait hanté ses cauchemars. Il était temps pour lui d'en avoir à son tour.

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Sirius se glissa au comptoir du bar en souriant. Ace lui adressa un maigre sourire en continuant de nettoyer frénétiquement le dessus en marbre.

- Alors, ça fait quoi d'être un homme libre ?

- Un bien fou. Et on se sent comment à l'idée d'avoir mis Albus Dumbledore sur la paille et envoyer Fol-Œil en prison ?

- L'idée de payer pour échapper à la justice ne me plaît pas des masses, mais bon, j'espère au moins qu'il acceptera de rester loin de Harry pour le coup.

- Lupercawl y est allé fort avec les sous-entendus, ça fait les choux gras de la Gazette les soupçons de pédophilie. Et si on rajoute la ICW qui veut semblerait-il sa tête, je peux dire que Dumbledore est accroché à Poudlard par un très petit fil.

- C'est parce que ce gars fait un si bon travail que je le paye aussi bien.

- Tu m'étonnes.

Sirius regarda la salle dans son ensemble et fronça les sourcils.

- Harry est consigné dans le bureau à faire ses devoirs de vacances, lui dit la femme en devinant ce qu'il cherchait. Remus est à l'arrière avec Jonas pour l'inventaire.

- Pourquoi tu as puni le louveteau ?

- Il a fait le mur et a cru naïvement qu'on ne le remarquerait pas. Il a juste oublié que j'ai le sommeil léger et que Marco dort peu quand il n'a pas ses vieilles insomnies qui reviennent le hanter.

- Ah ! L'adolescence ! T'as jamais fait ça, toi ?

- Non. A cet âge-là, je courrais après mon stupide petit-frère pour qu'il ne se fasse pas gober par quelque chose dans le genre ours, crocodile, loup…cherche pas, on a littéralement grandi dans la jungle.

- Ça explique beaucoup.

Ace lui adressa un regard blasé avant de lui servir un verre de vodka.

- Je suis passé voir Alice et Frank après mon procès. C'est incroyable ce que Marco a accompli. Il en a conscience ?

- Oooh oui, t'en fait pas.

- D'ailleurs, il est où ? En haut à jouer les guérisseurs ou à la maison à faire les pères au foyer ?

- Ni l'un, ni l'autre. Il a un rendez-vous avec les Flamel.

- Ah, forcément, entre immortels…

Ace lui adressa un regard noir alors que Remus se rapprochait du bar.

- On n'embête pas la patronne, Sirius, c'est pas bon pour ton espérance de vie, lui dit le loup-garou.

Il fit glisser à sa chef une liste de course et passa le temps à papoter avec son vieil ami, parlant des dernières nouvelles (oui, Will avait bien dit à Scrimgeour, le nouveau ministre de la magie, d'aller se faire voir avec l'Ordre de Merlin première classe pour le sauvetage de Bones et oui, il essayait bien d'obtenir l'appui de Harry dans sa campagne contre Voldemort). Drago passa à proximité pour déposer une commande, regarda les deux maraudeurs refaire le monde, puis Ace en faisant un geste de pince avec sa main, l'air de dire que c'étaient de vraies pipelettes.

- Bonjour Drago. Alors, comment se porte ta mère ? salua Sirius.

- Elle a des remords, elle se dit qu'elle est une bonne épouse, mais s'il y a bien une chose que j'ai appris durant tout le temps passé chez les Portgas, c'est la technique de la culpabilisation. Ça marche à tous les coups. Sans compter que tante Andromeda a repris contact avec elle et m'aide dans la mission de la garder loin du manoir, de père et de tante Bellatrix.

- Si Andromeda s'y met, ça devrait aller. Si vous avez besoin d'aide, n'hésite pas. J'aurais au moins l'impression de servir à quelque chose.

- Je transmettrai.

Et il s'en alla avec de nouveaux verres sur son plateau.

- Ace, tu devrais dire à ton homme de faire attention. Ce qu'il s'est passé entre lui et l'arcade dans la Chambre de la Mort a fait le tour du ministère, avertit Sirius avec sérieux. Harry commence tout juste à le voir comme un père, c'est pas le moment qu'il se fasse emprisonné comme sujet d'expérience.

- Ils devront se lever tôt pour l'avoir, commenta Remus avec un sombre amusement.

- Je confirme mais faire attention ne coûte rien. J'ai déjà dû élever Harry seule, il est hors de question que ce stupide piaf disparaisse quand il a eu le malheur de me faire des jumeaux, siffla la femme avant d'aller encaisser des clients.

- C'est moi ou elle est de mauvaise humeur ? se fit confirmer Sirius auprès de son ami.

- Harry a choisi son moment pour faire le mur… elle a sa période.

- Oooh.

Remus eut un maigre sourire épuisé et se reçut une accolade de son vieil ami.

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En attendant, Marco, eh bien, il échappait peut-être à la mauvaise humeur de sa compagne, mais il avait deux autres femmes sur le dos pour lesquelles il servait de punching-ball. Pas qu'il en fasse grand cas, surtout quand il était occupé à vider son placard dans un sac de voyage tout en essayant de ne pas marcher sur la panthère jaune clair qui s'obstinait à se frotter à ses jambes.

- Marco ! Tu disparais deux semaines sans explications et tu réapparais comme ça ! Comme une fleur ! Et les explications, hein ?! rugit la voluptueuse blonde.

- Haiiro nous a contactés en urgence à cause d'une vision et on découvre que tu as mystérieusement disparu. Tu nous dois des réponses ! renchérit Haruta toute aussi en colère.

Elle avait beau être plus petite que son frère, elle restait une vue impressionnante.

L'homme enfonça quelques chemises dans son sac de voyage et se redressa en soupirant.

- J'ai pas beaucoup de temps, je n'ai aucune idée de combien de temps le portail restera actif et j'ai bien assez loupé comme ça pour en perdre plus.

Il reçut sans broncher une claque dans le crâne de la part de Cassandra.

- Marco, qu'est-ce qu'il te prend ?

Il sortit de la poche intérieure de son blouson de cuir une enveloppe qu'il donna à Haruta.

- Assure-toi qu'elle parvienne au petit-frère d'Ace, s'il te plaît.

- Mais…

- MARCO ! gronda la blonde.

- Écoute Cassandra, l'histoire est longue, très longue, et j'ai vraiment pas beaucoup de temps.

Il se planta devant celle qu'il avait toujours vu comme sa grande-sœur et la prit par les épaules.

- J'ai loupé treize longues années de la vie de mon fils, il n'est pas question que j'en loupe d'autres, yoi. Les explications, si tout va bien, vous les aurez dans quelques jours, quelques mois tout au plus. Mais là, on m'attend ailleurs. On y va Iro.

Le pirate referma son sac et le mit à son épaule avant de contourner ses sœurs, suivi par la panthère.

- J'vous confie l'île en mon absence.

Haruta lui coupa la route.

- Depuis quand tu as un fils ? demanda la rousse.

- Depuis que j'ai découvert qu'Ace s'est réincarné dans le corps d'une femme dans un autre monde.

- Marco, on sait très bien que…

Le blond se tourna vers Cassandra avec un regard noir et revint vers elle.

- Je ne délire pas. Ce matin encore, pour moi en tout cas, je me suis réveillé avec le nez dans sa tignasse noir. C'est peut-être une femme à présent, du moins biologiquement parlant, mais elle est vivante. Loin, dans un espace-temps qui marche différemment, mais c'est pas une hallucination, yoi, lui dit l'homme avec toute la patience du monde. J'ai même retrouvé Thatch.

- Marco, assis-toi, tu as besoin de souffler, tu ne vas pas bien. C'est normal, on va tous mal, mais… tenta d'apaiser Cassandra.

- Explique-moi pourquoi Iro est autant dans mes jambes si je raconte des conneries ? Elle sent l'odeur d'Ace ! s'énerva le blond. Je sais que j'ai l'air de délirer, mais là, je cours contre le temps. On m'attend, Cass'… je peux pas perdre plus de temps… c'est l'affaire de quelques mois, tout au plus. S'il vous plaît, mes sœurs… laissez-moi passer. Promis, je reviendrais vite avec Ace et Thatch.

Les deux femmes se regardèrent, clairement inquiètes pour la santé mentale du Phénix.

- J'aurai dû venir avec une photo, grommela le blond en se massant le nez.

- Tu fais attention ? demanda Haruta avec un air inquiet. On a tellement perdu…

- On ne perdra plus rien avant des années, je peux te l'assurer. Il est temps de nous reconstruire, de prouver à Oyaji qu'on a fini par voir le bout du tunnel.

La Commandante s'écarta de la porte et Marco sortit.

- Si quelqu'un passe et demande où est la tombe d'Ace, c'est moi qui l'ai détruite. On se voit vite.

Et il quitta la pièce à grand pas, partant dans un sprint endiablé une fois hors de la maison, descendant les chemins de terre de l'île natale de leur capitaine à toute jambe, Iro sur les talons. On l'attendait à la maison.

Inutile de regarder derrière lui pour savoir que Haruta le suivait en courant.

Sans répondre aux appels des villageois qu'ils croisaient, les deux pirates filaient comme le vent au travers l'île, se rapprochant de la cascade qui menait à la baie portuaire. Le blond jura en voyant au loin, derrière le rideau aquatique, le portail magique légèrement translucide se mettre à grésiller. Il attrapa Iro sous le bras et accéléra le pas pour se jeter au travers le passage qui se referma dans son dos.

Il se sentit atterrir sur du plancher, le cœur battant, l'animal gémissant doucement contre lui.

- C'est un très bel atterrissage, maitre Phénix, dit la voix d'une femme à proximité.

Marco se redressa pour faire face au miroir qu'un vieil homme était en train de recouvrir d'un drap sombre.

- J'ai connu mieux, Perrenelle-san, avoua le blond en laissant la panthère s'éloigner.

- Je présume que c'est une réussite, même si je me demande bien comment vous avez fait pour finir mouiller, commenta Nicolas en regardant le pirate se relever.

- Le passage s'ouvre sous une cascade. Un peu plus et je restais de l'autre côté, yoi.

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Harry n'avait pas jeté le moindre coup d'œil à l'homme dans le bureau de sa mère. Il lui avait juste dit bonjour, mais rien de plus, préférant rester le nez dans ses bandes-dessinées.

- Vous avez vu ce qu'il a fait toute cette semaine ! essaya d'interpeller le sorcier à l'allure de vieux lion. Le pont de Brockdale ne s'est pas effondré tout seul ! Et les incidents dans le Sud-Ouest avec ces mangemorts et ces géants !

Harry releva le nez avec perplexité.

Ce n'était donc pas un ouragan qui avait fait ça ?

- Et en quoi ça concerne Harry si Fudge était un foutu incompétent ? demanda vaguement Ace sans lever le nez de ses rapports tout en prenant des notes à côté. Soyez content que Will se soit trouvé au bon endroit au bon moment pour sauver Bones. Vous devriez faire un geste pour les communautés vampiriques et retirer la loi qui leur interdit les baguettes. Si ça n'avait pas été pour les talents médicaux de mon fiancé, j'aurais perdu un de mes hommes et un très bon ami pour sauver cette femme.

- Il a échappé de peu à Face de Craie, après tout. Ce gars a une dent contre les Bones, ça fait peur, commenta l'adolescent. J'espère qu'il arrivera rien à Susan-kun.

Ace tapota un des tiroirs de son bureau.

- Sa tante a déjà signé un contrat pour obtenir une équipe de protection pour sa famille et j'ai cru comprendre qu'elle songeaient faire appel à un maitre enchanteur gobelin pour la mise en place d'un Fidelitas.

- J'admets que c'est quelque chose de bien de savoir qu'une femme de sa trempe pourra vivre encore quelques temps, mais ne changez pas de sujet, Portgas, insista le visiteur.

Ace se laissa aller dans son fauteuil pour adresser un regard noir à l'individu qui la faisait chier alors que Remus entrait dans la pièce avec quelques papiers.

- Je me contente de diriger une agence de protection et de faire flamber des trucs. Vous espérez quoi de moi ? Que je fasse disparaître les Détraqueurs en claquant des doigts peut-être ?

- Si seulement, marmonna son secrétaire en contournant le ministre.

Il donna les papiers à sa patronne.

- Lady Di' voudrait être présente à l'ouverture du nouvel hôpital puisque la Reine a un imprévu et on a le premier ministre qui souhaite prolonger le contrat de l'équipe de Smith, résuma le loup garou.

Ace prit les feuilles en question en hochant la tête.

- Que veut le premier ministre ? Il est sous la garde d'un de mes meilleurs aurors, alors attention à ce que vous faîtes ! gronda leur visiteur.

- Mr le ministre Scrimgeour, je pense que le Premier Ministre moldu est tout à fait en droit de pouvoir faire appel à une équipe supplémentaire pour sa protection, s'il en a les moyens et s'il se sent menacé, lui dit calmement Remus en retirant un journal de sous son bras. Cadeau, louveteau. Page dix.

Harry attrapa au vol le journal que son ancien professeur lui envoya et le déplia pour voir la page qu'on lui recommandait.

- Si vous avez un problème avec mon secrétaire, adressez-vous à moi, gronda Ace en se levant de son siège. Ça fait quoi ? Deux mois que vous êtes en fonction ? Ne laissez pas le pouvoir vous monter à la tête, ça serait très bête que je veuille vous coller mon poing dans la face pour dégonfler votre caboche.

- Ce sont des menaces ? gronda le ministre en plissant ses yeux derrière ses lunettes cerclées de fer qui lancèrent des éclairs menaçant à la pirate.

- Ace, tu as trois enfants, ne cherche pas d'ennuis, conseilla Lunard.

- Je garde les vautours loin de mes gosses, justement. Tendez la main à ceux que vous avez ostracisés, et vous aurez un peu de mon estime et de l'appui des Portgas. En attendant, il est hors de question que je vous laisse utiliser mon fils aîné comme une tête de proue pour faire croire que vous êtes en train de gagner la guerre. Voyez avec Dumbledore si vous voulez de l'aide, mais n'attendez rien de ma part gratuitement. Mon fils n'est pas une mascotte que vous pouvez utiliser comme bon vous semble pour faire croire ce que vous voulez à qui vous voulez ! Maintenant foutez le camp de mon bureau !

- Vous devriez plutôt être fière qu'on accorde autant d'importance à ce jeune homme.

- On essaye encore et toujours de quitter le pays, vous croyez qu'on en a quelque chose à faire des anglais ? Harry, t'es prêt à décoller ? On rentre, ça va être l'heure du dîner.

Le jeune roula le journal et sa bande-dessiné avant de se lever sans un mot.

- Je te dis à ce week-end, Remus, salua Ace en tapotant le bras de son secrétaire.

- Bien sûr patronne, assura le loup-garou. Je reviendrais en pleine forme.

- Que vous restiez ou pas ne changera rien au fait. Harry et moi, nous rentrons chez nous, et vous n'êtes pas le bienvenu.

Ace tendit un bras vers son fils qui vint la rejoindre en adressant un regard méfiant au ministre, et les deux Portgas quittèrent le bureau en envoyant un dernier salut au loup-garou. Jusqu'à ce que Scrimgeour soit hors de vue, la Commandante continua de le surveiller par-dessus son épaule.

Au dehors, un taxi les attendait déjà. Harry monta à l'arrière et sa mère à l'avant. L'adolescent regarda la brume malsaine collée aux vitres de la voiture alors qu'ils se dirigeaient vers leur appartement.

- /Tu crois qu'il reviendra ?/ demanda l'adolescent.

- /Il a tout intérêt, ou je t'assure que ta nouvelle mission sera de mettre le nez dans tous les ouvrages qui permettent de ramener les morts à la vie, que je puisse le tuer de nouveau de mes mains/ soupira Ace.

- /Il est parti il y a déjà plus de deux mois…/

- /Je sais chaton, crois-moi, je le sais que trop bien./

Harry soupira et se pencha vers l'avant pour serrer l'épaule de sa mère.

- /Il nous fait ça, je l'invoque de nouveau. Je sais pas comment j'ai fait la première fois, mais je t'assure qu'il n'est pas question qu'il nous abandonne. On lui fera payer son retard./

Ace esquissa un sourire et embrassa la main de son fils.

- /Sinon, qu'est-ce que Remus voulait que tu vois ?/

Harry reprit le journal en question dans son sac et le donna à sa mère en lui montrant du doigt un article par-dessus son épaule. La jeune femme le lut en fronçant les sourcils.

- Cette raclure de Crowley est mort dans un incendie ? s'étonna la jeune femme.

- Un salopard de moins, grommela le chauffeur.

- /Je lui ai foutu un épouvantard dans son appartement, faut croire que sa peur avait un rapport avec le feu/ commenta Harry. /Au moins, il ne m'embêtera plus. Si seulement finir avec Voldemort ou Dumbledore était aussi facile./

Ace eut un reniflement pas du tout féminin.

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Quand le taxi s'arrêta devant leur immeuble, une fine bruine commençait à s'abattre sur la capitale, comme pour bien parachever une journée bien merdique. Ils montèrent rapidement les marches, laissant derrière le temps grisailleux et froid indigne de l'été, montant lentement l'escalier de bois, côte à côte, jusqu'au dernier étage, saluant les rares voisins qu'ils croisaient. Enfin, Ace sortit ses clefs et déverrouilla la porte. Harry entra en premier pour se déchausser et retirer sa veste qu'il accrocha au porte-manteau.

- On est rentré, Dobby.

- Et c'est quoi ces têtes de déterrés, yoi ?

Harry venait tout juste d'entrer dans le salon qu'il réalisa qui se tenait appuyé contre le dossier du canapé, son frère dans les bras. Pas le temps de pousser un hurlement de joie que quelque chose dévala dans les escaliers et percuta Ace de plein fouet, la faisant crier de surprise alors qu'elle tombait à terre. L'adolescent se retourna pour voir sa mère à terre, se faisant nettoyer vigoureusement le visage par un gros félin d'un jaune joyeux et lumineux.

- Je suis revenu avec une passagère clandestine dans mes bagages, sourit Marco.

- Très grosse passagère clandestine, elle a dû vraiment se faire discrète pour que le Capitaine ne la remarque pas, insinua Dobby avec un regard amusé vers Marco alors qu'il avait Lina dans les bras. Dobby a préparé des biscuits et du thé pour réchauffer tout le monde.

- Tu vas attendre encore un moment, Iro n'a apparemment pas l'intention de se détacher d'Ace avant longtemps, sourit Marco. Désolé d'avoir tardé, fils, yoi.

- Ah bah, maman était justement en train de me dire que si tu revenais pas, je devrais aller mettre mon nez dans la section interdite pour te ramener d'entre les morts pour te tuer de nouveau, sourit Harry. Content de te revoir, tousan. Alors ?

- J'ai été pris littéralement en embuscade par Haruta et Cassandra.

Dans son tableau, Haruta éclata d'un rire mauvais qui lui valut un regard noir.

- Et donc, c'est le familier de kaachan ? se fit confirmer l'animagus.

- Exact, la panthère de l'amour Iro. Elle change souvent de couleur au grès de ses envies. Sa couleur neutre habituelle est le noir.

- Vu l'intensité du jaune, elle doit être vachement contente.

Ace serrait la panthère dans ses bras comme si c'était une grosse peluche et n'avait apparemment pas l'intention de s'en débarrasser. L'adolescent lui trouva une énorme ressemblance avec son patronus. Il devrait essayer de voir pour lui faire prendre une couleur argentée, afin de comparer. Enfin, la jeune femme se leva en reniflant, marchant vers Marco, le félin sur ses talons. Elle salua Dobby et le déchargea de Lina, lui permettant d'aller servir le thé.

- Tadaimasu, sourit tranquillement le Phénix à sa compagne.

- Okaeri, anata.

Et le couple s'embrassa tendrement.

- Hum hum !

Tout le monde se tourna vers Izou qui venait de toussoter.

- Vous avez une chambre, ne l'oubliez pas.

Le coussin que le cadre se reçut voulait tout dire. Dobby l'esquiva de justesse alors qu'il revenait de la cuisine avec le thé et les biscuits, permettant à la famille de s'asseoir sur le canapé. Harry remarqua immédiatement un journal sur la table basse, avec une pile de papiers juste à côté, d'apparence presque parcheminée. Des mises à prix, d'après le Wanted et le Dead or Alive sur la première feuille de la pile. Juste avec ça, il comprenait pourquoi sa mère avait eu au moins la capacité de baragouiner en anglais en débarquant et non pas partir de zéro.

- J'ai eu le temps de prendre le journal le plus récent. J'ai été absent moins d'un mois, yoi.

Ace l'attrapa et regarda la date dessus.

- Difficile de me dire que civilement parlant, j'ai juste vingt-deux ans.

- Remus va mourir de rire si tu lui dis ça. Ou alors il aura une migraine phénoménale, commenta Harry.

Il tendit une main vers les primes, demandant l'autorisation à son père qui les poussa vers lui.

- Cherche pas ta mère, elle y est plus.

- Et la tienne ?

- Dans le fond, je dois faire dans le milliard, je sais plus, j'ai perdu le compte et je m'en fiche quelque peu, yoi.

Il prit une tasse que lui servit Dobby en le remerciant. Iro sauta sur le canapé et posa sa tête sur les jambes d'Ace en ronronnant pendant que la femme résumait à son fiancé ce qu'il avait loupé et se renseignait sur les conclusions de Flamel au sujet de l'expérience. Pendant ce temps, leur fils aîné explora les primes en demandant de temps à autres des informations à Haruta et Izou dans leur tableau, sa petite sœur sur ses genoux. Parfois, Lina donnait des petits coups sur les images en gazouillant plus ou moins joyeusement, comme si elle jugeait les sujets des primes. En tombant sur celle de leur oncle Luffy, la fillette avait applaudi en riant, et Harry aurait juré, juste avec le sourire du brun, qui devait être à peine plus âgé que lui sur l'image, qu'il partageait vraiment du sang avec sa mère. Mais en tout cas, il avait quelque chose de sympathique, d'agréable, de solaire.

Certainement le sourire.

L'adolescent continua de faire marcher sa curiosité, puis s'arrêta brusquement en retirant du tas une prime qu'il regarda intensément.

- Kaachan ?

La femme se détourna de sa conversation avec Dobby et Marco sans pour autant cesser de caresser la tête de la panthère contre elle.

- Tu m'as bien dit que ton frère mort, il s'appelait Sabo, non ?

- Oui.

- Blond aux yeux bleus, avec un style proche des aristocrates du siècle dernier ?

- Exact. Pourquoi tu me demandes ça ?

Marco s'enfonça dans le canapé pour voir par-dessus l'épaule de son fils aîné et fronça les sourcils devant la prime qu'il lui prit des mains. Il la regarda un instant, avant de la tendre, face cachée, à sa compagne. Perplexe, elle la retourna et la réaction fut immédiate : elle perdit ses couleurs. Iro se redressa en poussant un petit gémissement, sa fourrure virant doucement au gris, alors qu'Ace portait une main à sa bouche en s'efforçant de ne pas trembler, alors que lentement des larmes commençaient à s'accumuler dans ses yeux.

- Sa… Sabo ?