Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui (avec un peu de retard, mais le chapitre est de retour, donc, merci à la bêta pour son travail) pour la suite de l'histoire, notamment le retour à l'école. Plein de choses vont changer, et c'est great.
Mikey-draken-takemachi-yaoi : Au plaisir. La suite sera le mois prochain.
Mizu Fullbuster : Et on lance les nouveautés avec celui-ci et les changements avec J.K.
SaiyanOfNitendo : … ça n'arrivera pas, parce que nous avons Marco, un homme civilisé dans les environs, et que nous ne sommes pas sur la Grand Line ? / Elle a apprit le self-defense avec Thatch pendant qu'elle était à l'école, et elle a eut des bases en Haki durant ce temps. Ace a juste prit la relève quand elle a commencé à venir s'entraîner avec elle. /Je ne pense pas que le pop-corn soit nécessaire pour aujourd'hui.
Aye-aye-ay : Je crois me rappeler que ton pseudo est approuvé à mille pour cent pas Missty, mais ce n'est qu'une parenthèse, pardon/ On peut tous transposer de la famille sur ce genre de passage, surtout en grandissant.
FoxyCha24 : Ah bah, Marco a été absent un moment, il doit se rattraper./ Cela pourrait arriver que les jumeaux développent de la magie.
Yuwine : Oh, mais ça lui pendouille tellement bien au nez cette affaire, t'as pas idée/ Il y a peut de méthodes de contraception qui pourraient marcher sur eux dû aux flammes d'Ace et aux propriétés du zoan de Marco. Le mieux serait couplé les méthodes les plus courantes avec du kairoseki ou alors, passer à la stérilisation définitive. Après, les chances de conception du couple sont assez faibles pour ces mêmes raisons. / Edna is baby :3 / Hey Yu…. JOYEUX ANNIVERSAIRE !
Bonne lecture :3
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Harry arrangea le chapeau sur son crâne et fit craquer sa nuque.
L'horloge derrière le bar où se tenait sa mère se cala sur vingt-et-une heures.
Immédiatement, la musique se lança, un chouilla plus modernisée qu'elle ne l'était habituellement. Mais ce n'était pas pour autant que la tradition changeait, la preuve en était que des clients se joignaient aux voix du personnel du bar. Un spot s'alluma juste devant Harry sur son coin reculé de la salle.
- Ladies and gents, this is the moment you've waited for …
Whoaaa… chanta le bar en regardant l'adolescent passer deux doigts sur les rebords de son chapeau haut-de-forme avant de laisser tomber sa main sur le pommeau de sa canne d'apparat.
- Been searching in the dark, your sweat soaking through the floor.
Whooooaaaa… il fit un tour sur lui-même sous le regard des clients du bar.
- And buried in your bones there's an ache that you can't ignore
Il joua un instant à shooter dans sa canne, l'envoyant voler en l'air pour la rattraper et la faire tourner autour de ses mains.
- Taking your breath, stealing your mind
And all that was real is left behind...
Précédé par le spot, il se dirigea à grand pas au travers la salle pour rejoindre la scène.
- Don't fight it, it's coming for you, running at ya
It's only this moment, don't care what comes after.
Il s'arrêta sur la scène en piétinant légèrement, le visage toujours masqué sous son chapeau, pour brandir sa canne vers d'autres spots qui s'allumèrent au signal.
- Your fever dream, can't you see it getting closer
Just surrender 'cause you feel the feeling taking over
Pour le feu, ça serait toujours sa mère en charge, et pour lui donner le signal, il la montra de sa canne, la regardant du coin de l'œil enflammer le dessus du comptoir pour faire ses acrobaties, faisant voler autant les flammes que les bouteilles d'alcool, le tout sous les applaudissements du public.
- It's fire, it's freedom, it's flooding open
It's a preacher in the pulpit and you'll find devotion
There's something breaking at the brick of every wall it's holding
All that you know, so tell me do you wanna go?
Le nombre de spots allumés augmenta pour laisser un véritable espace de lumière dans la salle au milieu duquel Harry se donna en spectacle, tournant sur lui-même comme pour montrer le bar et les clients dans son ensemble.
- Where it's covered in all the colored lights
Where the runaways are running the night
Impossible comes true, it's taking over you !
Et comme toujours, le reste du personnel du bar avait la réponse :
- Oh, this is the greatest show !
Harry sauta aisément sur une table, puis dans un salto arrière en tenant son chapeau sur son crâne, atterrit sur une nouvelle, manquant d'écraser quelques doigts au passage, avant de brandir sa canne vers le plafond.
- We light it up, we won't come down
And the sun can't stop us now
Watching it come true, it's taking over you
Oh, this is the greatest show
Whoaaaa… Certains faisaient des percussions sur leur table en suivant le rythme de la musique, donnant l'impression d'entendre des éléphants qui piétinaient.
- Colossal we come these renegades in the ring !
Whoooaaa… Harry était de nouveau par terre, faisant un geste de la main vers le public comme pour l'inviter à se joindre à lui, avant d'ouvrir les bras dans un signe accueillant.
- Where the lost get found and we crown them the circus kings !
Il se mit à faire tournoyer sa canne autour de lui dans une chorégraphie ressemblant plus à un combat contre un ennemi invisible.
- Don't fight it, it's coming for you, running at ya !
It's only this moment, don't care what comes after !
It's blinding, outshining anything that you know !
Just surrender 'cause you're calling and you wanna go !
Chacun frappait dans ses mains, dans ce bar signe de neutralité et de paix, où tout le monde était le bienvenu pour s'oublier au son des chants des artistes et des employés, mettant au défi le ciel lui-même de les empêcher de faire la fête.
- Where it's covered in all the colored lights
Where the runaways are running the night
Impossible comes true, intoxicating you
Oh, this is the greatest show
We light it up, we won't come down
And the sun can't stop us now
Watching it come true, it's taking over you
Oh, this is the greatest show !
C'était son monde, là où il se sentait chez lui, dans ce milieu d'ombres et de lumières où les gens prenaient le temps de s'asseoir et de savourer. Il suffisait d'ouvrir les yeux pour le voir.
- It's everything you ever want !
It's everything you ever need !
And it's right in front of you !
This is where you wanna be !
Il répéta encore une fois son couplet, souriant doucement à la salle. Elle lui manquerait, mais il voulait gagner et savourer ses propres batailles. Construire son propre système et ses propres hôpitaux.
- This is where you wanna be ! cria Ace en sautant par-dessus son bar.
En frappant dans ses mains, elle alla rejoindre son fils avec le chœur du personnel, prenant en main le chapeau et la canne d'apparat, laissant l'adolescent se fondre de nouveau dans les ombres. Les accessoires furent lancés dans la salle, désignant le véritable héritier de l'Underground anglais.
- This is the Greatest Show !
Drago arriva dans une glissade sur les genoux avec la canne et le chapeau, se relevant souplement.
- Where it's covered in all the colored lights
Where the runaways are running the night !
Hermione vint se joindre à son petit-copain, rose d'embarras devant cette mise en avant, même si elle adressa un sourire au blond quand il lui prit la main dans la sienne.
- Impossible comes true, it's taking over you
- Oh, this is the greatest show ! répondit le bar.
Les deux adolescents brandirent leur poing/canne vers le plafond pendant qu'une Ace souriante retournait derrière son bar.
- We light it up, we won't come down !
Le couple se mit dos à dos, s'appuyant sur l'autre, avant de partir dans quelques pas de danse.
- And the walls can't stop us now
I'm watching it come true, it's taking over you
Oh, this is the greatest show !
Drago lança sa canne à un des serveurs et prit Hermione à deux mains pour la faire tournoyer sur place dans le rythme de la chanson sur sa fin, chantant avec elle les dernières paroles :
- 'Cause everything you want is right in front of you !
And you see the impossible comin' true !
And the walls can't stop us now…
- Now yeaaah… renchérit la demoiselle.
Les dernières notes animèrent la salle sur les pas de danse du couple, avant que les clients n'explosent en une vague d'applaudissements. Drago et Hermione saluèrent tout le monde avant que le blond ne tende une main vers Harry qui vint se joindre aux deux autres pour faire une révérence exagérée à l'assistance. Le fond musical fut remis et Hermione partit en courant se cacher dans les vestiaires sous l'embarras.
- Je vais essayer de la sortir de là ! ricana Drago.
Harry lui donna une accolade et alla rejoindre sa mère pour saluer Sirius qui était assis à son comptoir.
- Joyeux anniversaire, Harry ! C'était du beau spectacle.
L'adolescent échangea une étreinte avec son parrain et s'assit aussi. Il cligna des yeux en voyant le verre que sa mère déposa devant son nez.
- Je pense que tu es assez vieux pour pouvoir te permettre de consommer de l'alcool, mais reste raisonnable, lui sourit Ace.
- Merci, m'man. Kampai !
Et il avala son verre de saké.
- J'ai tes cadeaux d'anniversaire, informa Sirius.
Et il fit glisser jusqu'à l'adolescent deux paquets, avant de parler l'actualité avec Ace.
- Ils ont classé la disparition d'Ombrage, ils pensent qu'elle a été tuée par Voldemort.
- Une connasse de moins. Si je lui avais mis la main dessus, je l'aurais pendu avec ses entrailles. Quoi d'autres ?
- Deux attaques de Détraqueurs et on a retrouvé Karkaroff. C'est un miracle qu'il ait tenu un an, mon petit-frère Regulus n'avait survécu que quelques jours.
- T'avais un frère ? questionna Harry en cessant de déballer son premier paquet.
- Ma mère disait qu'il était bien meilleur fils que moi. Il a rejoint les rangs des Mangemorts peu après sa sortie de l'école. Il n'y est pas resté longtemps. Je pense qu'il a dû réaliser dans quoi il s'impliquait et prendre peur. Il était pas assez haut dans la hiérarchie pour être assassiné par Face de Craie en personne.
- So ka.
Harry retourna à son paquet, écoutant vaguement Sirius parler de la disparition d'Ollivanders, évitant toute mention de baguettes ; magie et sorciers.
- Dumbledore est en probation à son poste de directeur, le dernier qu'il lui reste, j'ai cru comprendre, nota Ace.
- Exactement. Augusta a pris la tête du Mangenmagot et Maria Zabini est la nouvelle représentante anglaise à la ICW.
- S'il est en probation, comment ça va se passer à l'école ? se renseigna Harry.
- Aucune idée, tu le sauras à la rentrée, et de toute façon, tu es demi-pensionnaire, donc, tu seras moins à Poudlard, soupira le maraudeur.
Tout commentaire constructif que l'adolescent aurait pu faire disparu dans la nature. Il éclata de rire en terminant de déballer son paquet et brandit la muselière de cuir brun qu'il venait de trouver.
- Tu me trouves si agressif que ça ?! ricana le jeune mafieux.
- On est jamais trop prudent avec les bêtes sauvages. Même Remus en a une !
- Qu'est-ce que j'ai ? demanda Remus en arrivant au bar.
- Du rouge à lèvre sur le bord de ton col, lui pointa avec amusement Ace.
Elle se pencha en avant pour prendre le morceau de tissus en question et un sourire maniaque apparut sur son visage quand elle dévoila au passage un magnifique suçon.
- Maintenant je sais ce que toi et Camille faisiez pendant sa pause~…
- Remus Lupin, ancien préfet, pris sur le fait à flirter sur son lieu de travail ! se moqua Sirius.
Lunard recula pour arranger le col de sa chemise et masquer de nouveau le suçon, légèrement rouge même s'il resta droit.
- Cela ne répond pas à ma question, Patmol, pointa dignement le loup-garou.
- J'ai enfin une muselière et Sirius a dit qu'il t'en avait déjà offert une, expliqua Harry.
- Ah, oui, c'était une idée lumineuse qu'il avait eu avec James pour fêter mes dix-sept ans. Par la suite, ils n'ont plus jamais regardé un balai de la même façon quand j'en ai eu fini avec eux. Lily avait trouvé très drôle ma vengeance.
- Lunard, mon vieil ami, c'était une simple plaisanterie ! C'est comme… je sais pas… mettre un œuf sur la chaise de Marco et dire qu'il l'a pondu !
- Fait et refait. Il a survécu à toutes les blagues aviaires, je te mets au défi d'en trouver une qui ne lui a pas encore été faite, lui dit Hiken.
- En attendant, je pense que celle-ci sera utile, commenta Remus en montrant l'objet dans la main de Harry. Ça lui apprendra à réfléchir avant de parler et il arrivera peut-être à enregistrer ce qu'est le tact.
- Hey ! C'est sa faute si j'en ai pas ! se défendit l'adolescent en pointant sa mère qui était en train de jongler avec un shaker pour un client.
Ace lui tira la langue et Harry plia la muselière avec un air vexé pour ensuite la ranger dans une poche de son bermuda. Il ouvrit son second cadeau et se retrouva avec un vieux et épais livre de magie.
- Tu es clairement plus à l'aise que moi avec les méthodes crades. Du moment que tu continues à avoir pour objectif de faire du ménage, je pense que je peux te confier ces ouvrages. Fais attention à comment tu utilises son contenu. Je te donnerai les autres plus tard, recommanda Sirius.
Harry feuilletta l'ouvrage devant lui avec un air abasourdi et regarda son parrain, laissant Remus voir le grimoire à son tour. L'adolescent ne savait pas quoi dire en réponse. C'était des sorts, des potions voire des rituels assez noirs dans ces pages, après tout.
- Je t'en faisais cadeau ou je le bazardais. Si les horreurs de la bibliothèque de mes parents peuvent t'aider à rester en vie, autant te les laisser, marmonna le parrain en sirotant son verre.
- Tu t'es cogné ? Tu as de la fièvre ? s'inquiéta Remus. Parce que de nous deux, tu es celui qui est le plus dérangé par tout ça.
- Harry, va ranger ton livre, demanda doucement sa mère en jetant un œil vers l'entrée de la salle.
- Sirius… appela Harry.
L'animagus regarda son filleul qui l'étreignit sans rien dire, lui faisant passer toutes ses pensées et son ressenti par rapport à ce cadeau si particulier. L'homme lui tapota doucement le dos avant que l'adolescent ne se dégage et ramasse le gros grimoire.
- Merci, Sirius. Je prendrais garde.
- Joyeux anniversaire, louveteau.
- Harry, hayaku, demanda Ace en jetant un nouveau coup d'œil vers l'entrée du bar. Et ensuite, tu reprends ton service.
Remus et Sirius se retournèrent alors que Harry filait entre les clients pour rejoindre le bureau de sa mère. De là, il ferait un Portail pour ramener directement le livre à la maison, pas question qu'il le laisse traîner. Surtout quand celui qui venait d'arriver, c'était Alastor Maugrey. Impossible de louper Fol-Œil qui avait un chapeau melon sur son orbite toujours vide et un vieux pardessus râpé pour remplacer sa robe de sorciers. Sa jambe de bois avait été métamorphosée en une prothèse un peu plus classique. Il avait toujours un aspect assez inquiétant pour que les clients s'écartent, bien que Will lui montra les crocs en avertissement, ce qui lui valut presque de se retrouver avec la baguette magique de l'ancien auror dans le nez. Le vampire fut rappelé à l'ordre par Sebastian qui l'envoya s'occuper de la salle privée.
- Alors c'est ici que tu bosses finalement, Lupin ? Tu es tombé bien bas, grinça Maugrey à l'adresse du loup-garou.
- Peut-être, mais au moins, je n'ai plus l'impression de survivre constamment pour rien, répondit tranquillement l'ex-membre de l'Ordre.
- T'es pas censé être à Azkaban ? s'enquit Sirius.
- Y'a plus de Détraqueurs pour la garder, et tu n'es pas le seul à avoir ses méthodes pour sortir de prison.
- Je me souviens encore de la fois où Thatch m'a envoyée en taule. Il était fauché, il avait besoin de fric, et il n'a rien trouvé de mieux que de me livrer aux autorités pour récupérer ma prime, se rappela Ace. Marco a beaucoup apprécié d'apprendre que je jouais les demoiselles en détresse et que j'attendais qu'il vienne me chercher en personne. Des deux, j'ai été la seule à échapper à l'engueulade quand Thatch s'est fait descendre comme un poisson pourri.
- A quel point il a apprécié, ton mec ? demanda Sirius.
- Au point que les jumeaux auraient pu être conçus ce jour-là. Vous faîtes pas avoir, monsieur aime beaucoup me passer les menottes.
Les deux maraudeurs eurent quelques ricanements devant l'histoire.
- Si tu veux ma place à Azkaban, fais-toi plaisir. Je suis ici pour mon œil de verre, gronda Fol-Œil. Et toi t'as rien à faire là, ajouta-t-il à l'adresse de Sirius.
- Ba, Ace est devenue une bonne amie, Remus reste mon meilleur pote, et c'est l'anniversaire de mon filleul, se justifia l'ancien fugitif avant de boire une gorgée de son verre. Et l'alcool est très bon.
- Merci. Je te rassure, Fol OEil, les activités de l'Ordre, on s'en fiche pas mal. Je préfère me foutre de la gueule du ministère qui veut coller une escorte à Harry, sourit narquoisement la pirate.
- Bonsoir Maugrey, salua Hermione en arrivant au comptoir avant de se tourner vers Ace. Le Saint n'a plus de désinfectant.
- Je crois qu'il reste de l'absinthe pur en réserve, ça fera l'affaire jusqu'à la livraison de demain matin, réfléchit Remus. Je vais voir ça et vérifier qu'il ne lui manque pas autre chose. Vous n'allez pas tarder, de toute façon.
Ace se tourna pour regarder l'heure affichée au-dessus du bar et nota qu'il était la demie.
- Exact. On décolle à dix heures.
- Et mon œil ! rappela Maugrey. Vous avez assez fait joujou avec, je veux le récupérer ! On en trouve pas à tous les coins de rues des yeux de verres de ce genre !
Hermione toussa dans son poing et disparut dans la foule pour continuer son service. Ace échangea un regard amusé avec Remus, et alla encaisser un client sur le départ.
- Laisse-moi aller chercher la bouteille et je te conduis à la personne qui a pris ton œil. Après, je ne garantis pas qu'il l'ait toujours, proposa le loup-garou.
Et c'est ce que fit Lupin. Il passa rapidement en réserve pour récupérer la bouteille d'alcool et conduisit Maugrey (qui avait passé l'attente à foudroyer Sirius et Ace du regard pendant qu'ils échangeaient des plaisanteries) à l'étage qui était plus une immense salle d'attente pour des personnes mal en points et sans le sou pour la grosse majorité. Sur cette pièce, on pouvait accéder à quatre autres par des portes fermées d'où s'échappaient parfois des gémissements de douleur. Le loup-garou alla vers la première à gauche et y toqua.
- OUAIS ! répondit Marco de l'autre côté du battant.
Le secrétaire l'ouvrit pour voir le blond en train de recoudre une énorme coupure sur le bras d'un homme qui semblait être un ouvrier.
- L'absinthe pour le Saint. Comment t'as fait pour épuiser aussi vite la réserve de désinfectant ?
- Une gamine de l'âge d'Hermione est venue pour une IVG, et j'ai beau être capable de beaucoup, ce n'est pas un hôpital, donc, on fait avec les moyens du bord. Une des filles l'a ramenée chez elle après l'opération. J'ai dit à la gamine de passer régulièrement pour un suivi.
- Triste époque.
La bouteille changea de main et Marco arracha avec ses dents le bouchon de l'alcool pour en imbiber un coton afin de désinfecter son patient.
- Et que veut Scarface, yoi ?
- Je veux mon œil de verre que tu m'as volé, salopard, répondit l'ancien auror.
Le Phénix releva la tête, les sourcils froncés, comme s'il réfléchissait à quelque chose.
- Je crois qu'Orion jouait avec quand je l'ai vu ce matin.
- Est-ce que derrière ta carapace d'ancien combattant, il reste assez de cœur pour laisser à un chaton son nouveau jouet ? demanda Remus avec une esquisse de sourire à Maugrey.
- C'est mon œil de verre, j'en ai besoin ! cracha le propriétaire de l'objet en question.
- Eh bien, je le désinfecterai avant de le renvoyer, marmonna Marco.
- Avec certainement du poison dessus ou ce genre de chose…
Le pirate se tourna à moitié pour jeter un œil blasé à Alastor.
- Le jour où je voudrais ta mort, mon gars, je viendrais te voir pour te montrer pourquoi on m'a collé une prime sur le crâne quand j'avais neuf ans, yoi. Pas de poison ou de piège retors. Ça sera en face à face en plein jour. Maintenant, j'ai un patient qui voudrait pouvoir rentrer chez lui rapidement, donc, fiche le camp.
- De préférence, glissa le patient en question avant de serrer de nouveau les dents.
- Eh bien, Maugrey, tu as ta réponse, bonne soirée, conclut Remus.
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Ace était en train de raccrocher son téléphone quand Harry descendit avec sa valise.
- C'était Tonks, apparemment, Scrimgeour a ordonné à ce qu'une escorte t'attende à la gare et monte avec toi dans le train, annonça la femme avec un air indéchiffrable sur le visage.
Immédiatement, l'adolescent remonta sa capuche sur son crâne, la tirant suffisamment vers l'avant pour cacher son visage. Le message était clair et le sourire de sa mère disait qu'elle s'en doutait. Elle échangea un regard avec son fiancé qui secoua la tête avec amusement avant de se décoller du mur où il était appuyé.
- Tu essayes de limiter les ennuis, n'est-ce pas Harry ? demanda le blond en se penchant vers son fils.
- Au maximum, assura le jeune. J'espère encore et toujours faire perdre ceux qui pensent qu'il va m'arriver quelque chose à Halloween ou en fin d'année.
Les deux hommes échangèrent un maigre sourire et s'enlacèrent.
- Quoiqu'on te dise, tu es désormais demi-pensionnaire, donc, tu restes ce soir à l'école, mais à partir de demain, tu rentres à la maison chaque nuit. Ne te laisse pas avoir, d'accord, yoi ?
- Oui tousan.
- Tu as dit au revoir aux jumeaux ? se renseigna Ace en attrapant la valise de son fils qui était pleine de ses fournitures scolaires et de changes au cas où.
Harry se dégagea des bras de son père après que celui-ci l'ait embrassé sur le crâne et alla dire au revoir aux jumeaux dans leur transat et enfin à Dobby, avant d'ébouriffer une dernière fois la fourrure d'Iro et d'embrasser Mangetsu, et enfin, prendre Orion.
Il salua une dernière fois tout le monde avant d'ouvrir un Portail dans lequel sa mère s'engouffra, puis lui-même. De l'autre côté, ils étaient dans une allée proche de la gare. Assez bien placée pour voir qu'il y avait de la surveillance d'aurors peu discrets à l'entrée de Charing Cross. Ils se dépêchèrent de traverser la route et attrapèrent un chariot à bagages sur le parking.
- /Leçon pour toi, chaton. Comment utiliser le Haki pour se cacher,/ chuchota Ace en installant la valise dans le chariot.
Elle plaça son fils devant elle, le faisant s'accrocher au chariot, avant de s'y tenir à son tour, une main sur l'épaule de l'adolescent.
- /Baisse la tête et concentre-toi sur ton ressentit de l'environnement. Concentre-toi pour faire partie du lieu et aller avec le courant, et non pas t'y opposer ou en sortir. Tu es la foule et la foule est toi./
Harry inspira profondément, étirant son Haki au maximum pour sentir les autres, suivant les pas de sa mère qui les faisait se diriger vers la gare. Les aurors les laissèrent passer sans leur prêter grande attention, avant que l'un d'eux se retourne sur leur dos, comme s'il avait un soupçon, mais déjà, le duo s'était enfoncé dans la masse de voyageurs.
-/Vide ton esprit chaton, tu es la foule, reste sur cette idée, ne pense à rien d'autre qu'à suivre la foule,/ chuchota Ace derrière son fils alors qu'ils avançaient vers la barrière.
Ils la traversèrent sans que les aurors qui la surveillent ne les remarquent, arrivant enfin sur le quai, la locomotive fumant généreusement au-dessus des têtes de tout le monde. La poigne de la pirate se resserra sur le chariot.
- /Cette chienne de Lestrange est là, / cracha-t-elle. /Trop de risque qu'elle s'en prenne à des enfants ou qu'elle remarque que Drago est déjà dans un compartiment. /
Elle embrassa son fils.
- /Je vais la faire partir, toi, dépêche-toi de monter dans le train. /
Harry se dépêcha de monter dans le train, mais resta dans l'entrée pour enlacer sa mère une dernière fois.
- /Fais bien attention à toi…/
Elle l'embrassa sur la tempe.
- /... sois sage…/
Nouveau baiser.
- /…ne te fait pas prendre…/
Elle resserra un peu plus son étreinte sur lui alors qu'il l'embrassait à son tour, profitant une dernière fois de sa chaleur.
- /Si Dumbledore t'embête, je me mettrais en contact avec McGonagall pour que tu te retrouves avec Iro en garde du corps. /
- /Ils seront pas d'accord ! /
- /Ils ne voudront pas me le refuser, comme ils n'ont pas su refuser que tu rentres tous les soirs et week-end à Londres. Allez, file, Neville, Drago et Luna doivent t'attendre. /
Un dernier bisou, un dernier câlin et le duo se sépara. Harry regarda sa mère reculer, tracer en l'air le kanji amour, avant de tourner les talons et de marcher d'un air résolu vers la silhouette encapuchonnée qui devait être Bellatrix Lestrange.
Préférant se mettre à l'abri, l'adolescent se retira de l'ouverture de la porte et s'avança dans le couloir en retirant sa capuche. Il avait passé les aurors, il n'en avait plus besoin.
Sauf que sur son passage, les autres élèves ne se gênèrent pas pour le dévisager. Certains collaient même le nez contre la vitre de leur compartiment pour l'observer de plus près. Après les articles de La Gazette du sorcier sur « l'Elu », il aurait dû se dire que c'était le genre de chose qui pouvait arriver, et ce, en dépit de sa sale réputation. Comment Mandos avait-il réussi à rester calme pendant tant de temps devant tout ça ? Finalement, se retirer sa capuche n'était pas une bonne idée. Il la remit immédiatement en se frayant un chemin dans le couloir, écoutant les cris sur le quai qui signalait que sa mère était passée à l'action. Il s'arrêta un instant pour se concentrer sur son Haki et percevoir ce qu'il se passait au dehors avant de réaliser que sa capuche ne servait pas à grand-chose, outre attirée encore plus l'attention sur lui. Après tout, il était le centre d'un cercle de filles littéralement hypnotisées. Il fit grimper sa magie pour les repousser, mais quelqu'un leur sauva la mise.
- Salut, Harry ! lança derrière lui une voix familière.
- Neville ! s'exclama Harry, soulagé, en se retournant pour voir arriver le garçon blond au visage rond qui essayait de se frayer un chemin vers lui.
- Hello, Harry, dit Luna qui suivait Neville de près avec ses grands yeux toujours aussi nébuleux.
Il ne lui laissa rien dire de plus, il se jeta sur elle pour l'embrasser passionnément, la faisant sourire dans l'étreinte. Au moins, cela eu le mérite de faire dégager les filles baveuses qui le dévisageaient.
- Je t'ai manqué tant que ça ? sourit la blondinette quand son copain la relâcha enfin.
- Avec les jumeaux, la sortie à la mer n'est plus possible, donc, on s'est bien trop peu vu ces vacances.
La blonde lui sourit et l'embrassa sur le nez avant que Neville ne se racle la gorge avec amusement.
- Tu as fait tomber ça, dit leur ami qui tendit un exemplaire du Chicaneur à la blondinette.
- Merci, Neville.
Elle le reprit pour le serrer contre sa poitrine, laissant tout juste voir qu'on pouvait trouver une paire de Lorgnospectres en cadeau dedans.
- Le Chicaneur marche toujours bien ? demanda Harry en reprenant sa valise.
- Oh oui, le tirage a beaucoup augmenté, répondit Luna d'un air ravi.
- Allons chercher une place, proposa Neville. Je pense que Mister Portgas en a assez d'être vu en phénomène de foire.
- On trouvera peut-être Drago ou Hermione au passage, marmonna Harry en montrant les dents aux curieux.
Et les trois amis repartirent ensemble le long du train, parmi des hordes d'élèves aux yeux écarquillés. Ils trouvèrent enfin un compartiment vide et Harry s'y précipita avec soulagement.
- Même nous, ils nous regardent avec des yeux ronds, dit Neville, désignant d'un geste Luna et lui. Simplement parce qu'on est avec toi !
- Ils vous regardent parce que vous aussi, vous étiez au ministère, assura l'adolescent en hissant sa valise dans le filet à bagages. La Gazette n'a rien trouvé de mieux que de raconter ce qu'il s'était passé là-bas pendant des jours entiers.
- Tu sais, je pensais que grand-mère serait furieuse de toute cette publicité, dit son ami. Mais en fait, elle était très contente. Elle dit que je prouve chaque jour que je suis le digne fils de mon père. Papa a plutôt bien pris l'affaire, mais maman….
Il grimaça.
- On comprend peut-être pas ce qu'elle dit, mais elle est capable de hurler et m'a bien fait sentir ce qu'elle pensait de tout ça, grimaça le jeune homme en se massant une oreille en souvenir.
- On a pas tous la chance d'avoir des pirates pour parents qui sont prêts à plonger la tête la première dans un plan foireux, comme le font Ace, Marco ou Thatch, sourit rêveusement Luna. Tu as Trévor qui part à l'aventure.
Neville se retourna et réalisa que son crapaud essayait de nouveau de prendre la clef des champs.
- Hé là, reviens ici, Trevor !
Il plongea sous la siège pour retrouver son crapaud qui s'y était réfugié. Le couple se regarda alors que Harry mettait dans le porte bagage la valise de Luna, et ils s'assirent sur une des banquettes. La blondinette fouilla dans son magazine pendant que son petit copain se débarrassait de sa capuche.
- Est-ce qu'il y aura toujours des réunions du Club cette année ? demanda Luna, occupée à détacher des pages centrales du Chicaneur une paire de lunettes psychédéliques.
- On verra le professeur qu'on aura. Si Dumbledore a choisi quelqu'un de correct, ça ne sera pas la peine, si ce n'est pas le cas, McGonagall devra avancer la monnaie pour que Drago et moi continuons les cours. On est là pour apprendre, pas pour être prof, Dumby est censé payer un personnel adéquat. Sans compter que les cours du soir, c'est mort. On m'a donné la possibilité de rentrer, je rentre, je m'en fiche.
Neville se cogna la tête sous la banquette où il cherchait son crapaud. Harry le connaissait assez pour savoir qu'il était déçu.
- C'est dommage, on a appris des tas de choses avec Drago et toi. Mes parents étaient fous de joie en voyant mes notes, je peux t'assurer que j'en aurais pas eu d'aussi bonne sans votre aide. Et on parle pas des Portails.
- Les Portails, c'est Cerbin, pas moi.
Neville eut un gémissement de douleur quand le train se mit en marche, l'envoyant se cogner encore une fois contre la banquette.
- Moi aussi, j'étais contente d'aller aux réunions du club, dit Luna d'un ton serein. J'avais l'impression d'être normale.
Avec un brin d'exaspération, Harry attrapa l'adolescente par la taille et la souleva pour l'installer sur ses genoux, avant de lui prendre le menton dans une de ses mains pour plaquer leur front l'un contre l'autre.
- Écoute-moi bien Luna Lovegood. Tu sais pourquoi je traîne avec vous, et pas avec les autres ? Parce que vous êtes intéressants ! Les autres, ils sont tous bien gentiment dans leur moule de gens normaux, alors que vous, vous êtes des originaux et j'adore ça. On m'a toujours dit que la différence et l'originalité faisaient la beauté du monde, et j'en ai la preuve quand je vous côtoie tous.
Un grand remue-ménage dans le couloir, devant leur compartiment, coupa l'effet des paroles du D. et attira les regards sur la fenêtre. Un groupe de filles de quatrième année chuchotaient et gloussaient de l'autre côté de la vitre, en étant tout sauf discrètes.
- C'est toi qui lui demandes !
- Non, c'est toi !
- Je m'en occupe !
L'une d'elles, une adolescente à l'air hardi, avec de grands yeux sombres, un menton proéminent et de longs cheveux noirs, se fraya un chemin jusqu'à la porte qu'elle ouvrit d'un grand geste assuré.
- Bonjour, Harry, je m'appelle Romilda, Romilda Vane, dit-elle d'une voix forte et assurée. Tu ne veux pas venir avec nous dans notre compartiment ? Tu n'es pas obligé de rester avec eux, ajouta-t-elle en aparté.
Elle montra le derrière de Neville qui dépassait de sous la banquette, tandis qu'il cherchait Trevor à tâtons, et Luna qui portait à présent ses Lorgnospectres gratuites en ayant l'air d'un hibou bariolé et un peu fou.
- Bonjour Vane. Je vais te faire une leçon sur les bonnes manières, lui dit d'une voix froide Harry. Un, avant d'entrer quelque part, on toque à la porte. De deux, on se connait pas, donc, c'est pas Harry que tu m'appelles, mais Portgas. Trois, c'est un de mes meilleurs amis et ma petite-copine que tu viens d'insulter.
- Euuh… fit la fille, clairement déconcertée par l'hostilité du D. devant elle.
- Conclusion, tu vas prendre ta troupe de glousseuses et voir ailleurs si j'y suis, wakatta ?
La demoiselle battit en retraite et referma derrière elle la porte du compartiment, les joues rouges d'embarras. Harry marmonna quelque chose en japonais avec un tel air qu'on pouvait se douter que ça devait être injurieux.
- Les gens pensent que tu devrais avoir des amis plus cool que nous, dit Luna, manifestant une sincérité embarrassante.
- Je ne vais pas me répéter, je me contenterai de dire que vous êtes milles fois plus cool que ces dindes, trancha sèchement Harry. Aucune d'elles ne se trouvait au ministère le jour où vous vous êtes battus à côté de moi.
- Ta mère a raison, t'es aussi beau-parleur que ton père, répondit la blondinette, le visage rayonnant.
Elle l'embrassa tendrement sur les lèvres, remonta les Lorgnospectres sur son nez et s'installa confortablement sur les genoux de son petit-copain pour lire Le Chicaneur.
- J'ai peur de penser à ce qu'il se serait passé si Marco n'avait pas été là quand il est arrivé, frissonna Neville en émergeant de sous la banquette avec des moutons de poussière dans les cheveux et, dans la main, un Trevor au regard résigné. Tu devrais entendre ma grand-mère quand elle en parle. Elle n'arrête pas de dire que si les Londubat sortent vivant de cette guerre, ça sera grâce à lui. Elle bénie chaque jour un peu plus le moment où tu as décidé de le faire sortir de ma coquille de gré ou de force. Et quand elle parle de toi, franchement, on a droit à des trucs comme… « Ce Harry D. Portgas a une plus grande force morale que tout le ministère de la Magie réuni ! Sa mère a fait un très bon travail. » Elle donnerait n'importe quoi pour t'adopter comme second petit-fils !
- Ça peut s'arranger, j'ai pas la moindre de chance de connaître les miens. Pétunia et Dudley sont les derniers Evans, pour les Potter, y'a plus que moi… côté Portgas, kaachan pense être la dernière aussi et il vaut mieux pas parler de son père. Tousan n'avait que Edward Newgate comme véritable parent et il est mort peu avant que kaachan ne débarque dans ma vie. Alors, j'en veux bien une de grand-mère, le tout est de savoir si elle supportera mon absence de tact.
Neville eut un maigre rire en passant une main dans ses cheveux pour les débarrasser de leur poussière, avant qu'ils ne décident de changer de sujet avec les résultats des BUSES. Le jeune Londubat récita les notes qu'il avait obtenues, Botanique, Potion et Défense étant les seules matières où il avait eu un Optimal. Le reste, c'était Effort Exceptionnel. Harry le gronda gentiment de ne pas avoir décroché un O pour faire honneur à Thatch mais son ami lui assura qu'il avait déjà eu une remontée de bretelle gentillette et amicale de la part de leur ancien professeur, puisqu'il lui avait envoyé un courrier pour lui annoncer sa note en Soins des Créatures Magiques.
- Tu sais que j'adore tes lunettes ? demanda Harry en regardant sa petite-copine.
Luna lui adressa un sourire qui fit battre un peu plus vite le cœur de l'adolescent avant de revenir à sa lecture, se blottissant un peu plus contre lui.
Le reste du voyage se passa tranquillement, parlant des vacances de chacun. Neville était parti en France pour rencontrer sa promise et d'après son sourire et ses rougeurs, cela c'était très bien passé. Le D. resta assez vague sur ce qu'il avait fait, se contentant de dire qu'on avait abandonné les recherches pour Ombrage, avant d'embrayer sur leur livre de potion et les étranges incohérences à l'intérieur par rapport à leur tableau d'équivalence.
A l'extérieur, le ciel restait incertain, comme depuis le début de l'été. Ils traversaient les habituelles nappes de brume froide puis arrivaient parfois sous un soleil timide mais dégagé. Ce fut durant une de ces éclaircies, alors que le soleil brillait presque à la verticale, que Drago et Hermione entrèrent enfin dans le compartiment, saluant Neville et Luna.
- Heureux de voir que tu n'as pas été choppé, kaachan avait repéré Lestrange sur le quai, salua Harry alors que le blond s'asseyait sur la banquette d'en face, Hermione entre lui et Neville.
- Je sais, j'avais pris mes précautions en ouvrant un portail directement dans le train. Je suis resté caché jusqu'à ce qu'Ace la chasse, puis j'ai passé un peu de temps avec Blaise et Théo, avant qu'Hermione ne me trouve, répondit le blond.
- Tu as l'air pensif, des problèmes avec ta mère ? demanda Luna.
- Non, elle commence à s'y faire, même si elle m'en veut un peu d'avoir aidé à envoyer père à Azkaban. C'est Parkinson qui m'inquiète.
- Elle ne remplit pas ses obligations de préfète, elle reste assise dans son compartiment avec les autres Serpentard. On l'a remarquée en passant. C'est pas dans ses habitudes, elle mijote quelque chose, souffla Hermione en entortillant une mèche autour de son doigt.
- Suffit juste de gratter un peu pour trouver des trucs bizarres. Par exemple, sais-tu pourquoi je t'ai proposé mon amitié avant notre répartition, Portgas ? demanda Drago.
- Du tout, avoua Harry.
- C'était Lucius qui me l'avait demandé. Beaucoup d'histoires circulaient à ton sujet, des rumeurs selon lesquelles tu étais toi-même un grand mage noir, ce qui expliquait que Moldy Vol Les Shorts en veuille à ta vie, puisque tu aurais pu être un énorme concurrent dans le futur, mais on pensait aussi que c'est pour cela que tu avais survécu à son attaque, parce que personne ne savait que quelqu'un d'autre était intervenu cette nuit-là. En fait, nombre de ses anciens fidèles supposaient que tu pourrais être le porte-drapeau autour duquel ils pourraient se regrouper à nouveau pour imposer leur façon de penser. Ma mission, de base, s'était te convertir à notre façon de penser…
- Même si j'aurai tendance à dire que c'est un peu tiré dans les cheveux, il y a une certaine logique, avoua Neville après réflexion. Au final, c'est toi qui t'es fait convertir.
- Disons que j'avais des œillères et que Harry, avec sa méthode inimitable et directe, me les a retirées, sourit Drago avec amusement.
- Honnêtement, cette idée est moins stupide que ce qu'a servi Dumbledore à tousan pour expliquer pourquoi je devais aller chez les Dursley jusqu'à mes dix-sept ans. Il m'a dit qu'il a eu une tentation très forte pour lui dire comment kaachan s'est retrouvée impliquée, parce que cela aurait juste réduit à néant l'argumentaire de Dumby. Mais à côté, ça aurait soulevé des questions et beaucoup d'autres choses plus gênantes, expliqua Harry.
- On peut pas tous prétendre avoir des parents qui viennent d'un monde parallèle, lui dit Neville avec un rire.
- Et c'est quoi son argument pour avoir essayé aussi longtemps de te séparer d'Ace ? demanda Hermione avec curiosité.
- Si kaachan n'était pas intervenue, il m'aurait déposé devant la porte des Dursleys. Pas remis en main propre, non, abandonné sur le perron d'une maison, avec juste une lettre pour lui dire que j'étais orphelin et qu'ils devaient m'accueillir, et ce, en plein mois de novembre, comme ça s'est passé avec Cerbin. Rien que ça, déjà, c'était suffisant pour que tousan en perde son tic de langage. Et d'après tonton, c'est pas bon signe quand ça arrive. Soyons sérieux un instant. Il faut avoir un amour inconditionnel pour les enfants en général pour accepter comme ça un marmot sur le pas de sa porte et l'élever comme si c'était le sien.
- C'est ce qu'a fait ta mère, pointa Luna en levant le nez de sa lecture.
- Kaachan m'a prise avec elle parce qu'elle ne supporte pas la solitude et qu'ayant elle-même grandit sans parents, elle savait très bien que si elle n'intervenait pas, ça ne pouvait que mal finir pour moi. C'est pas le cas de tout le monde. Certains m'auraient juste envoyé à l'orphelinat, d'autres encore plus tordus auraient pu me refiler à un revendeur dans l'Underground et va savoir ce qui aurait pu m'arriver ! Mais ça s'arrête pas là, Dumby a justifié son acte et les risques de maltraitance par la mise en place d'une puissante protection magique qui agirait pour me garder en sécurité tant que je pourrais appeler leur maison mon foyer. Tout ça comment ? Eh bien parce que Lily a sacrifié sa vie pour moi et que la magie ainsi dégagée pouvait s'accrocher à un membre de son sang et me protéger. Donc, à vivre avec ma tante biologique, j'aurais été en sécurité chez eux, que ce soit de Voldy que de Gordon, et ce, jusqu'à mon dix-septième anniversaire. Mais seulement sous leur toit, pas dehors dans la rue ! Et vous voulez que je vous dise ? Si sous leur toit, j'avais réussi à échapper à la possibilité de devenir un Obscurial, cela aurait été un miracle. Cerbin a été traité en esclave par les siens ! Et je vous rappelle que c'est eux qui m'ont arraché de cette idée qu'Ace était ma mère biologique ! Clairement, j'étais livré à la mort en finissant chez eux.
Avant que Hermione ne puisse demander quel était l'argument imparable contre la théorie, on toqua à la porte du compartiment. Luna se leva et alla ouvrir pour laisser entrer une fille de troisième année qui était hors d'haleine.
- Je dois apporter ça à Neville Londubat et à Harry P... Potter, balbutia-t-elle en devenant écarlate lorsqu'elle croisa le regard de Harry.
Elle avait à la main deux rouleaux de parchemin attachés avec des rubans violets. Perplexe Neville prit le sien mais Harry ne fit aucun geste pour l'autre.
- Je pensais que c'était intégré, mais faut croire que non. La personne qui demande un Harry Potter peut se gratter, je suis un Portgas, soupira le D.
- C'est un professeur, informa timidement la fille.
Harry ramassa le Chicaneur de Luna et commença la lecture.
- Donne, je ferais passer le message, proposa Neville.
Et il récupéra le rouleau de son ami. La fille sortit à reculons du compartiment, d'un pas trébuchant, referma la porte et partit en courant avec un cri très fangirlesque.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Hermione tandis que Neville déroulait son parchemin.
- Une invitation, répondit-il.
Cher Neville Londubat
Je serais ravi si vous pouviez venir vous joindre à moi pour prendre une petite collation dans le compartiment C.
Cordialement,
Professeur H. E. F. Slughorn.
- Qui est le professeur Slughorn ? interrogea le garçon en regardant le message d'un air interdit.
- Un nouvel enseignant, j'imagine, répondit la préfète.
- C'était le maître des potions de mes parents, nota Drago en fronçant les sourcils. C'est étrange… la Gazette a annoncé clairement que Thatch a démissionné pour des raisons familiales, sans qu'on ait plus de détails mais ils n'ont rien dit au sujet du professeur Rogue. Pourtant, Dumbledore a, à présent, deux maîtres de potions au château.
- Izou et Haruta n'ont rien dit signalant que Rogue aurait démissionné ou aurait été viré, pointa Harry.
- Pourquoi il veut me voir ? paniqua son camarade de Gryffondor.
- Il avait un club de chouchou à l'école, la plupart sont au ministère aujourd'hui. Il veut peut-être que tu rejoignes les rangs, lui dit le préfet.
L'air verdâtre du pauvre Neville voulait tout dire. Il ouvrit le rouleau de Harry, identifiant aussi une invitation et regarda le D. avec espoir.
Que l'adolescent piétina sans remord :
- Il a demandé un Potter, aucune raison que j'y aille.
- Me laisse pas seul ! gémit son ami.
- T'es un Gryffondor, non ? Alors, montre-nous ce fameux courage des lions.
Hermione et Drago se regardèrent et la demoiselle se leva.
- Tu vas y aller, Harry. Ne serait-ce que pour lui dire qu'il a demandé la mauvaise personne.
- Va falloir que tu y ailles à la force pour ça.
C'était la mauvaise chose à dire, parce qu'avec l'aide de Luna, sous le rire moqueur de Drago, la préfète tira Harry dans les couloirs encombrés d'élèves à l'affût du chariot de friandises. Ce qui impliquait aussi subir les regards intenses de ses condisciples qui allaient jusqu'à se précipiter hors de leurs compartiments pour l'examiner de plus près pendant que Neville essayait en vain de ne pas rire. Harry se braquait autant qu'il le pouvait de s'enfuir, sans faire mal à ses amies, alors que Luna et Hermione le tiraient chacune par un bras pour le faire avancer.
Lorsqu'ils arrivèrent au compartiment C, ils virent que les deux garçons n'étaient pas les seuls invités, bien qu'à en juger par l'accueil enthousiaste d'un homme de petite taille, avec un sacré embonpoint et une moustache de morse, Harry fût celui qu'il attendait avec le plus d'impatience.
- Harry, mon garçon ! s'exclama-t-il.
En le voyant arriver, l'homme s'était levé d'un bond et son énorme ventre recouvert de velours sembla remplir tout l'espace resté libre dans le compartiment. Son crâne à la calvitie luisante et sa grosse moustache argentée brillaient à la lumière du soleil avec le même éclat que les boutons dorés de son gilet.
- Quel plaisir de vous voir, quel plaisir ! Et vous, vous devez être Mr Londubat !
- Dare da, anta ? gronda le D.
- Harry ! C'est un enseignant ! Un peu de respect ! rouspéta Hermione alors que Neville hésitait entre se cacher et rire.
- /J'emmerde le respect, Hermione !/ cracha le brun comme un chat en colère.
Il se tourna vers le prof et pointa un doigt menaçant sur l'homme qui devait être Slughorn, le surprenant quelque peu.
- Pour votre gouverne, être un professeur ne vous donne aucun pouvoir sur l'état civil, alors, si vous voulez quelque chose de moi, faudra bien intégrer que mon nom est Portgas D. Harry ! J'en ai assez de me répéter ! Mon adoption est légale, tout comme mon changement de nom, si vous avez un problème avec, envoyez un hibou à…
Harry n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'homme le coupa dans un immense éclat de rire.
- Vous avez hérité du caractère de votre mère, mon garçon ! Je me souviens encore de Lily Evans ! Une très bonne élève, mais une véritable teigne quand elle s'y mettait ! Même votre père et son meilleur ami, Sirius Black, avaient peur d'elle quand elle entrait dans une de ses crises de furies ! Installez-vous donc jeunes gens !
Et il fit un geste vers les deux dernières places de libre à côté de la porte.
Harry se tourna vers ses amies en levant un sourcil.
Les deux filles se regardèrent.
- Veni vedi vici, annonça le D. à Hermione en croisant les bras.
- Tu es un cas désespérant Portgas, soupira la préfète en laissant tomber.
Et elle tourna les talons pour s'en aller, permettant au brun de suivre le mouvement avec Luna, abandonnant Neville à son sort.
- Merci pour les dix gallions que Susan et moi on vient de gagner, Portgas ! lança Zabini quelque part dans le compartiment.
L'animagus se contenta de refermer la porte sur les protestations de Slughorn.
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Ce fut presque deux heures plus tard que Neville revint, l'air épuisé. Il se laissa tomber sur un siège à côté de Harry, puisque Drago s'était allongé de tout son long sur l'autre banquette, la tête sur les cuisses de Hermione. Le blond semblait dormir pendant que sa petite-amie lui caressait les cheveux.
- Alors ? demanda la préfète.
- On ne fera pas un politicien de Harry, soupira l'héritier Londubat en attrapant un chocogrenouille qui traînait.
- C'est une évidence.
Il croqua une des pattes de la sucrerie et résuma la réunion :
- Le professeur Slughorn a réuni des gens avec des parents influents. On avait Marcus Belby. Son oncle Damoclès est l'inventeur du Tue-Loup. Le pauvre gars s'est fait rembarrer parce qu'il ne côtoie pas son oncle.
- Voyez-vous ça, siffla la lionne.
- Cormac McLaggen, un septième année de chez nous, était présent. Son oncle Tiberius doit être assez important et célèbre puisque le professeur a vu une photo d'eux dans la chasse aux Licheurs, dans le Norfolk. Il connait aussi Bertie Higgs et Rufus Scrimgeour. La mère de Blaise, en plus d'être désormais à la ICW, est connue comme une veuve noire depuis la mort de son premier époux durant la guerre. Je crois que c'est pour ça qu'elle reste neutre depuis tout ce temps. Le père de Blaise était un sympathisant et il a été tué pour avoir déplu à Face de Craie de ce qu'on dit.
- Elle veut préserver son fils unique, c'est normal, commenta Harry. Ensuite ?
- Susan… elle était là pour sa tante. Elle m'a d'ailleurs donné ça, elle voudrait que tu l'envoies à Will, apparemment, elle est très reconnaissante pour ce qu'il a fait en sauvant Amélia.
Harry récupéra la lettre que son ami lui donna.
- Et toi ? demanda Luna.
- J'ai subi dix affreuses minutes avec Slughorn qui est passé, passé et repassé sur la torture de mes parents. Et j'ai eu la mauvaise idée de lui dire que c'est ton père qui les a aidés à recommencer à vivre, Harry.
- Il a dû râler que Harry ne veuille pas assister à la réunion, marmonna Drago avec les yeux toujours fermés.
- T'as pas idée. Il est allé à la pêche aux informations à son sujet et on lui a dépeint le pire portrait qu'on puisse faire de Harry. Vulgaire, têtu, direct, grognon, kamikaze…
Le D. se contenta de rire à la description.
- Il a posé des questions à ton sujet, Drago. Et au sujet de Théo aussi.
Le blond se redressa avec perplexité.
- Il n'a pas l'air d'un sympathisant de la cause, mais il a été assez étonné que l'un comme l'autre, vous ayez choisi d'être neutre ou contre, alors que vos pères sont des mangemorts. Dire que Harry a plus ou moins convaincu le père de Théo de se rendre pacifiquement l'a assez surpris. Je ne parle même pas de l'affaire du ministère. Il est même revenu sur cette histoire de kidnapping par Dumbledore et de l'intervention de la ICW.
- Pourquoi il a pris le poste, il l'a dit ? demanda la blondinette en penchant la tête sur le côté comme un chiot inquisiteur.
Neville secoua la tête à la négative.
- Je pense que c'est un homme qui recherche le confort mais aussi l'entourage de célébrités. Après… va savoir. Il a beaucoup posé de question sur Harry et sur ce qu'a dit la Gazette. Il essaiera de te coincer de nouveau, crois-le.
- Je sais pas pourquoi, mais je sens que c'est pas pour Dumbledore que kaachan enverra Iro au château, soupira Harry.
- Iro ? répéta Drago.
- Le familier de m'man.
- La panthère ? Mais… comment….
- Je pense que là où Drago bloque, c'est dans le fait qu'on sait tous que Marco, Thatch et Ace ne sont pas de ce monde, donc, que le familier de ta mère ne peut pas être ici, suggéra Neville pour son ami.
- La raison de la mystérieuse absence de tousan cet été, c'était pour un test avec les Flamel. Ils ont réussi à récupérer le Miroir de Riséd et l'ont utilisé pour essayer de concevoir un passage entre les deux mondes. Et avec des notes et un artéfact que Cerbin a pris avec lui en partant, ils ont réussi à faire un chemin temporaire. Tousan est immortel, il était celui qui risquait le moins en servant de sujet test. Il est revenu de l'expédition avec un journal et la panthère. Quand je dis qu'on a trop de chats à la maison, c'est parce qu'on a Mangetsu, Orion et une putain de panthère ! Enfin, son comportement, c'est plus celui d'un chat géant. J'vous jure.
Et il passa le reste du voyage à raconter les frasques de l'animal, avant qu'ils ne doivent se changer.
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- TONKS ! salua joyeusement Neville en remarquant l'auror aux cheveux cuivrés qui assurait la sécurité sur le quai de Pré-au-Lard.
La femme avait une coupe courte et en épis aujourd'hui.
- En service, les jeunes, désolée, sourit-elle en leur faisant un petit geste de la main. Dépêchez-vous de monter dans les calèches.
- Tu es assignée à la sécurité de Poudlard ? s'enquit Harry.
- On fait un roulement, mais je peux assurer que vous me verrez souvent au château.
Et dans un japonais un peu maladroit, elle lui dit qu'il avait le bonjour de son oncle avant de lui adresser un clin d'œil. Avec un peu plus de sérénité, le D. suivit ses amis jusqu'aux sombrals et ils grimpèrent dans la première diligence de disponible, remontant le chemin jusqu'à Poudlard. Voir Haruta et Izou squatter dans un tableau à proximité lui tira même un sourire.
Oui, Thatch ne serait plus là, au château, mais il n'était pas seul pour autant. Et c'était l'occasion de montrer qu'il n'était plus un enfant. Sans compter que c'était la seule nuit qu'il passerait à l'école, outre le possible banquet de fin d'année. Il était désormais demi-pensionnaire. Officiellement, Samuel viendrait chercher Hermione et lui (Drago avait Androméda de son côté), mais dans les faits, ce serait un Portail direct pour rentrer chez eux. Devant les portes de la Grande Salle, ils dirent au revoir à Drago et le jeune criminel échangea un baiser avec Luna, avant d'aller s'asseoir. Et comme il s'y attendait, ils se firent prendre d'assaut par leurs camarades sur ce qu'il s'était passé au ministère.
- Je n'ai rien à dire sur le sujet, répondit froidement Harry en reprenant sa façade publique.
- Pourquoi tu es parti avec Neville, je vaux largement plus que lui ! s'indigna Ronald en se mettant à côté du jeune Portgas à table, séparant les deux amis.
- Je te dérange pas trop, Weasley, ça va ? Tu veux que je t'aide peut-être ! s'indigna Neville.
- Et pourquoi t'es pas venu cet été ?! On a eu des protections supplémentaires juste pour toi ! demanda Ronald en ignorant son camarade de dortoir dans son dos.
- Pourquoi je serais venu, Weasley ? On est pas pote. Maintenant, tu te pousses et tu rends à Neville sa place, ou c'est moi qui te pousse, et tu n'aimeras pas ma méthode, menaça le criminel.
Dean arriva à cet instant derrière et força Ronald à se lever pour « protéger sa fierté et sa santé ».
- Portgas, c'est vrai ce qu'on raconte ? demanda Parvati qui était assise entre Lavande et Hermione en face des garçons.
- A quel sujet ?
- Que le professeur Newgate est ton oncle en réalité.
- C'est vrai.
- Pourquoi vous avez rien dit ! Pourquoi il faut qu'on l'apprenne par les rumeurs un truc aussi important ! s'indigna Lavande qui écrasa presque Parvati pour en savoir plus.
- C'est ce qu'on appelle la vie privée, Brown.
- Il ressemble pas à ta mère… commenta Dean en s'installant enfin de l'autre côté de Neville pour les protéger de Ronald.
- Il a grandi avec mon père adoptif et c'est par le même orphelinat qu'ils ont rencontré ma mère. Donc, c'est sa sœur, que le sang y soit ou pas.
On allait continuer avec les questions quand les premières années arrivèrent enfin avec McGonagall à leur tête. Harry se mit discrètement ses Weasear dans les oreilles et appuya son menton dans sa main, faisant croire qu'il était vaguement intéressé par la chanson du Choixpeau, pour ensuite applaudir en imitant les autres. Il se prit un coup de pied sous la table de la part de Hermione et Neville lui retira les écouteurs avec amusement. Le D. reprit son bien d'un geste brusque et écouta la répartition, applaudissement vaguement quand un élève finissait dans leur maison. Enfin, Dumbledore se leva et annonça qu'ils pouvaient commencer à manger. A côté, on avait un homme inconnu au bataillon qui était assis à la même table et qui gardait sérieusement à l'oeil le directeur.
- Merci à vous les elfes pour ce succulent repas, remercia le trio.
De ce que le D. entendait comme ragot, apparemment, les enseignants avaient tous eu un examen durant les vacances scolaires et Trelawney, même si vivant toujours dans le château, n'avait pas récupéré son poste.
- Bon, Portgas, parlons peu mais parlons bien, lança Seamus. Qu'est-ce qu'il s'est passé au Ministère de la Magie ?
- Vous avez pas autre chose à faire que de nous poser des questions ? demanda Neville en voyant son ami se masser les tempes.
- Non, lui répondit une bonne partie de la table.
- Tout le monde veut savoir s'il est vraiment l'Élu... lui dit Ginny en jetant un étrange regard à Harry qui n'avait bizarrement pas touché son verre depuis le début du repas.
- Même parmi les fantômes, il y a eu beaucoup de conversations à ce sujet, interrompit Nick Quasi-Sans-Tête.
Il inclina vers Harry sa tête à peine rattachée au reste de son corps en la faisant osciller dangereusement sur la fraise qu'il portait autour du cou.
- Je suis considéré comme une sorte d'autorité quand il s'agit de Harry D. Portgas, continua-t-il. Il est de notoriété publique que nous entretenons des relations amicales. Mais j'ai assuré la communauté des esprits que je ne vous importunerai pas avec des questions. « Le jeune Portgas sait qu'il peut se confier à moi en toute tranquillité, leur ai-je dit, j'aimerais mieux mourir que de trahir sa confiance. »
- Ça ne vous engage pas beaucoup puisque vous êtes déjà mort, fit remarquer Ronald.
- Une fois de plus, vous manifestez à mon égard autant de sensibilité qu'une hache émoussée, dit Nick Quasi-Sans-Tête d'un air offensé.
Puis il s'éleva dans les airs et retourna à l'autre bout de la table de Gryffondor. Harry regarda Ronald et secoua la tête.
- Sirius m'a offert une muselière pour mon anniversaire, tu la veux, peut-être ? demanda narquoisement le D. Elle te sera plus utile qu'à moi.
- C'est vraiment ton parrain ? demanda Dean avec empressement.
Harry fut épargné de répondre car l'inconnu à côté de Dumbledore se leva de la table des professeurs. Vu l'air du directeur, se devait être un gêneur. Les conversations et les rires qui résonnaient dans la salle s'évanouirent presque aussitôt.
- Je vous souhaite le bonsoir ! dit-il avec une mine froide et sérieuse. Comme vous l'avez compris avec les incidents de l'année scolaire passée et les journaux, la ICW a décidé de conserver pour quelques temps votre école en observation, notamment avec la probation toujours en cours du directeur Albus Dumbledore. Vous verrez donc régulièrement mes collègues durant vos cours, même s'ils ne seront là en tant qu'observateur, pendant que je serais trois fois par semaine ici pour les mêmes raisons avec votre directeur. A l'issue de cette année, si tout va bien, sa probation sera achevée. Sinon, il sera remplacé par le professeur McGonagall, et un enseignant désigné par des spécialistes sera nommé pour la remplacer. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à vous rapprocher de nous pendant notre présence au château, nous y répondrons de notre mieux.
Et il se rassit sous le silence lourd de tous. Dumbledore se leva à son tour pour le remercier de ces explications, avant de faire son discours de bienvenue. Même s'il abordait le même sourire que d'habitude, il avait un regard colérique.
- Bonsoir à vous, mes chers élèves. Je souhaite la bienvenue aux nouveaux et je salue le retour des anciens ! Une nouvelle année d'apprentissage de la magie vous attend, et j'espère que la présence de nos invités ne vous perturbera pas. Je me dois de vous rappeler les règles d'usages, comme chaque année, ainsi que de nouvelles. Tout d'abord, comme vous l'avez remarqué en descendant du train, nous avons une garnison d'aurors pour s'assurer que malgré ces temps de guerres, nous puissions continuer d'étudier en toute sécurité. Ils sont affectés à Pré-au-lard et à l'entrée du château. Par la suite, je vous rappelle plus que jamais que la forêt est, comme son nom le dit, interdite. Certains de nos anciens élèves devraient s'en souvenir, et oui, je songe à vous en particulier Mr Portgas.
Harry se retint de toutes ses forces de lui adresser un doigt d'honneur bien sentit.
- Mr Rusard, notre concierge, m'a chargé de vous informer que tous les objets provenant du magasin des frères Weasley, Farces pour sorciers facétieux, sont rigoureusement interdits, sans aucune exception. Comme d'habitude, ceux qui voudraient jouer dans leur équipe de Quidditch devront donner leur nom au directeur ou à la directrice de leurs maisons respectives. Nous cherchons également de nouveaux commentateurs pour les matchs. Les candidats devront se signaler de la même manière. J'ai le grand regret de vous annoncer que l'Alpha Thatch Newgate a décidé de quitter son poste d'enseignant de Soins aux Créatures Magiques pour se consacrer un peu plus à sa famille et poursuivre sa passion pour la cuisine. Si vous avez l'occasion, pendant les vacances, passez donc sur Londres, j'ai cru comprendre que son petit restaurant était un vrai régal pour les papilles ! Pour le coup, j'ai la grande joie de vous informer que le professeur Eshan Odelis a accepté de quitter l'Australie pour rejoindre notre équipe pour assurer les cours de Soins aux Créatures Magiques. Souhaitez-lui bonne chance.
Un homme bronzé aux allures de surfeur plus d'enseignant se leva de la table, s'inclina sous les applaudissements polis des élèves, avant de se rasseoir. Harry sentit qu'une bonne partie des élèves le regardaient lui en chuchotant. Oui, Thatch était son oncle, et ? Qu'est-ce que ça peut faire ?
- Nous sommes heureux d'accueillir cette année un nouvel enseignant dans notre équipe, le professeur Slughorn, continua Dumbledore en faisant un geste de la main vers le morse humain.
Slughorn se leva, son crâne chauve brillant à la lumière des chandelles, son gros ventre, dans son gilet, plongeant la table dans l'ombre.
- Le professeur Slughorn est un de mes vieux collègues qui a accepté de reprendre son ancien poste de maître des potions.
- Des potions ?
- Des potions ?
Le mot se répéta en écho dans toute la salle, les élèves se demandant s'ils avaient bien entendu, échangeant des regards ébahis et rond d'incompréhension.
- Le professeur Rogue, quant à lui, poursuivit Dumbledore en élevant la voix pour couvrir la rumeur, se chargera des cours de défense contre les forces du Mal.
Tout s'expliquait, et c'était une affaire assez étrange. Dumbledore n'avait jamais accordé le poste à Rogue, malgré les tentatives désespérées de celui-ci pour l'obtenir. Le fait que brusquement, il cède laissait des questions sans réponses en pagaille.
Rogue, qui était assis à la droite de Dumbledore, ne se leva pas lorsque son nom fut prononcé. Il se contenta d'un geste nonchalant de la main pour remercier les élèves de Serpentard qui l'applaudissaient, une expression triomphale sur son visage pâle. Harry, Neville et Hermione furent les seuls Gryffondor à l'applaudir, avec Luna à la table des Serdaigle. Rogue leur adressa un geste de la tête à eux aussi.
- Espérons que la malédiction n'aura pas raison de lui, souffla Neville.
Harry hocha la tête. Oui, il fallait l'espérer.
Un brouhaha s'était élevé dans toute la salle à l'annonce que Rogue avait fini par voir réaliser son désir le plus cher. Apparemment indifférent à la sensation qu'il venait de provoquer en annonçant la nouvelle, Dumbledore n'ajouta rien sur les professeurs et attendit quelques secondes qu'un silence total soit revenu avant de poursuivre :
- Autre chose à présent : comme tout le monde le sait dans cette salle, Lord Voldemort et ses partisans sont à nouveau en liberté et se renforcent de plus en plus.
C'était parti pour les sujets qui déplaisent. Il avait bien commencé avec Rogue, il allait enfoncer le clou avec Voldy.
- Je n'insisterai jamais assez sur les dangers que représente cette situation et sur les précautions que chacun d'entre nous doit prendre pour assurer notre sécurité. Les fortifications magiques du château ont été consolidées au cours de l'été, nous disposons désormais de moyens nouveaux, plus puissants, pour assurer notre protection, mais nous devrons nous garder soigneusement de toute imprudence, que ce soit de la part des élèves ou de celle des enseignants.
Moyens nouveaux ? Harry voulait bien parier tout le coffre des Potter qu'un de ses parents ou que même son oncle pouvait les déjouer sans se fouler, mais à voir si c'était vraiment efficace…
- La fortune des Londubat que Thatch arrive à les déjouer sans difficulté, chuchota Neville à son ami, le faisant rire silencieusement.
Ils étaient sur la même longueur d'onde.
- Je vous demande donc instamment de respecter les restrictions qui pourraient vous être imposées pour des raisons de sécurité, aussi détestables qu'elles vous paraissent - en particulier l'interdiction de vous trouver ailleurs que dans votre lit en dehors des heures autorisées. Je vous supplie, au cas où vous remarqueriez quelque chose de suspect à l'intérieur ou à l'extérieur du château, d'en informer immédiatement un professeur. Je compte sur vous pour accorder, dans votre conduite quotidienne, la plus grande attention à votre sécurité et à celle des autres.
Mais il parlait dans le vide ! Personne ne se sentirait concerné, après tout, c'était toujours Harry la victime, alors, pourquoi le reste de l'école se ferait du souci. Surtout avec ces conneries sur l'Élu.
- Mais maintenant, des lits tièdes et confortables vous attendent et je sais que votre première priorité sera d'être parfaitement reposés pour vos cours de demain. Souhaitons-nous donc bonne nuit. Salut ! conclut Dumbledore.
Dans l'habituel raclement assourdissant des bancs qu'on repoussait, des centaines d'élèves commencèrent à sortir de la Grande Salle pour prendre le chemin de leurs dortoirs. Harry n'était pas du tout pressé de partir en même temps que la foule aux regards écarquillés, mais il décida de faire un effort et se renseigna auprès de Dean au sujet de la véracité de ce qu'on lui avait dit, le retenant derrière avec Neville, pendant qu'Hermione faisait son devoir de préfète :
- C'est vrai que tous les Gryffondor se sont unis pour empêcher le retrait du portrait de Izou et Haruta ?
- Ah oui, pour le coup, ça fait d'eux ton oncle et ta tante, se rappela Thomas. Oui, tout le monde a insisté pour qu'on les garde. Ils sont plus sympas que la Grosse Dame et plus efficaces. Lorsque McGonagall a vu que Dumbledore avait remis la Grosse Dame en place, elle a marché jusqu'au bureau de Dumbledore et on sait pas ce qu'ils se sont dit. On sait juste qu'elle est revenue avec leur portrait.
- J'ai loupé ça ! s'indigna le D.
Il connaissait un portrait qui allait l'entendre pour ne pas avoir dit toute l'histoire !
- Fallait bien qu'on s'occupe pendant qu'on spéculait si oui ou non, la Gazette disait vrai sur le ministère.
- Dean, c'était loin d'être drôle, on a tous cru que Harry avait perdu son père, c'était juste horrible, lui dit Neville. Presque un an après qu'il débarque dans sa vie, on pense tous qu'il disparaît.
- Je… je suis désolé, je savais pas. Je comprends. Non vraiment. Si j'avais attendu toutes ces années pour voir mon beau-père débarqué et même pas un an après son apparition, le voir mourir… Désolé d'avoir posé la question, souffla Dean en perdant ses couleurs.
- C'est pas le genre de détails qui s'est répandu dans la Gazette et bien heureusement. Ne parlons plus de ça.
