Saluuuut ! C'est le rentrée ! Donc, petit chapiiitre pour tous et toutes, parce qu'il faut du courage en ce début septembre ! On avance un poil dans l'histoire de Jedusor et dans les intrigues scolaires. Plein de choses se profilent à l'horizon, vous allez aimer. Ou pas.
Mizu Fullbuster :On retourne dans l'obscurité. Ou pas !
Aelita Yoru : Ace est le feu, s'il veut gober une pastèque entière, il se gobera une pastèque entière.
Ann : Adresses-toi directement à lui, moi, j'ai pas ce pouvoir.
Yuwine : On aime Iro. Tellement que j'ai sa peluche :3 / Je trouvais l'idée amusante, et au moins, le message est passé. / Ui, on aime les cookies de Thatch. Si tu veux des cookies, demande à Missty. / Slughorn est un chieur, mais il est là et va vite le regretter. / Harry est un ado, donc, il fait sa merde et le regrette en grandissant.
SaiyanOfNitendi : 1) Bravo, mais t'es pas encore sortit d'affaire. 2) Prends un ticket, j'ai été une de leur victime. 3) The more you know. 4) Moi pas, désolée, c'est une chieuse cette araignée. 5) Qui a dit que c'était un intrus ? 6) Le runnin' gag sera actif tant que Luna sera à Poudlard. Drago c'est "je ne suis pas un tsundere" et Hermione c'est son livre/arme. Pour Neville... la poursuite de Trévor ? Si Harry a un tact supérieur au tient, j'ai peur. 7) il est quasiment midi quand je publie, je t'invite donc à aller manger. / 8) cela serait spoiler, très cher.
Bonne lecture !
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Le lundi soir, ce ne fut pas Marco qui se présenta pour assister à la leçon que voulait donner Dumbledore, mais Ace. Elle fut accueillie avec joie, et par son fils, et par Iro, quand ils la croisèrent en se rendant au rendez-vous.
- /Et tousan ?/
- /La fille a eu pas mal de dommages internes, il assite les guérisseurs comme il peut quand ils ne luttent pas contre ce qui l'a mise dans cet état. Mais il ne peut pas faire grand-chose de plus,/ répondit la femme.
- /Qui garde les jumeaux pour le coup ? /
- /Remus assiste Dobby. Ils pourront prendre leur journée de demain en remerciement. /
Elle passa un bras autour des épaules de son fils et l'attira contre elle pour l'embrasser sur le crâne.
- /C'est triste ce qu'il s'est passé, mais je suis soulagée que ça ne soit pas toi qui ait été touché par cet incident,/ lui avoua-t-elle. /Comme j'ai été soulagée le soir du cimetière que tu reviennes en vie. Savoir qu'on rentre ensemble ce soir est encore un poids en moins./
- /Tousan ne sera pas là ce soir, ne ?/
Sa mère le serra un peu plus contre elle. Cela valait toute les réponses du monde. Et même s'il comprenait, l'adolescent avait un peu mal de voir l'homme qu'il appelait père absent quand ils avaient tant de temps à rattraper. Mais il ne dit rien et se contenta de rendre l'étreinte à sa mère qui lui remit un bisou dans les cheveux en réponse, comme si elle avait comprit son mal. Ils reprirent leur route jusqu'au bureau du Directeur. Ils montèrent l'escalier et entrèrent quand on les invita. Dumbledore, assis dans son fauteuil, avait l'air fatigué, ce qui n'était pas son habitude. Il offrit néanmoins un sourire toujours aussi bienveillant au duo quand il les invita à s'asseoir devant lui. Ace adressa un regard méfiant à la Pensine qui projetait des lueurs argentées sur le plafond, mais s'assit quand même.
- Miss Portgas, mes remerciements à votre compagnon pour avoir accepté d'apporter son aide à cette pauvre Katie. On me tient au courant de son état de santé.
- Elle a eu de la chance à ce qu'il parait, déclara Ace d'une voix douce.
Il était question d'une gamine, à ses yeux. Sa haine pour le directeur n'avait pas à s'y mettre, la santé de l'étudiante passait avant toute chose.
- Assez relative, oui, approuva le directeur. Il semble qu'elle ait simplement effleuré l'opale qui n'a touché qu'une toute petite surface de sa peau : il y avait un trou minuscule dans son gant. Si elle avait mis le collier ou si elle l'avait pris à mains nues, elle serait peut-être morte sur le coup. Fort heureusement, le professeur Rogue a pu faire ce qu'il fallait pour empêcher le maléfice de s'étendre rapidement...
- C'est bon à savoir qu'il reste encore quelques enseignants compétents dans ce château après le départ de mon frangin.
- Plus je vous côtoie, ma chère, plus je réalise combien mes collègues ont eux aussi une chance relative de seulement n'avoir à affronter le franc parler de votre fils et pas le vôtre, sourit sereinement le vieil homme.
- Les bidonvilles ne sont pas connus pour leur langage raffiné ou leur censure, qu'il y ait des enfants ou pas dans les environs. Si nous en venions à ce pourquoi nous sommes ici ce soir ?
Dumbledore se contenta de verser un nouveau souvenir dans le bassin de pierre en demandant si la femme avait eu un résumé de ce qu'ils avaient fait la dernière fois. Ace se contenta de hocher la tête.
- Nous en étions restés à la situation précaire où Tom Jedusor, séduisant et riche Moldu, avait abandonné sa sorcière d'épouse, Merope, pour revenir chez ses parents Little Hangleton. La femme est donc restée seule sur Londres à attendre l'avènement au monde de celui qui deviendrait un jour Lord Voldemort.
Ace appuya un bras sur le dossier de son siège pour soutenir sa tête, les jambes croisées pendant que sa main de libre caressait machinalement Iro.
- Vous tirez cette conclusion du fait que Tommy boy ait grandi dans un orphelinat moldu sur Londres ou d'autre chose ? demanda-t-elle.
- En partie, mais aussi grâce au témoignage d'un certain Caractacus Beurk, répondit Dumbledore. Celui-là même qui, par une étrange coïncidence, a contribué à fonder la fameuse boutique d'où vient le collier d'opale qui a causé l'incident dont nous parlions tout à l'heure.
Il remua le contenu de la Pensine à la manière d'un prospecteur passant de la boue au crible pour en extraire des paillettes d'or. La forme argentée d'un petit homme avec un air cupide s'éleva alors du tourbillon, tournant lentement dans la Pensine, semblable à un fantôme mais plus compact.
- Oui, nous l'avons acquis dans de curieuses circonstances, disait la projection. Il nous a été apporté par une jeune sorcière juste avant Noël, il y a très longtemps de cela. Elle disait avoir grand besoin d'or et l'on voyait à l'évidence qu'elle ne mentait pas. Elle était vêtue de haillons et, apparemment, n'allait pas tarder à accoucher. Elle m'a montré un médaillon en affirmant qu'il avait été jadis la propriété de Serpentard. Nous entendons très souvent ce genre d'histoire, « Ceci a appartenu à Merlin, c'était sa théière préférée », mais quand j'ai regardé l'objet, j'ai vu qu'il portait véritablement sa marque et quelques sortilèges très simples ont suffi à me révéler la vérité. Bien entendu, le médaillon en devenait quasiment inestimable. La jeune femme ne semblait avoir aucune idée de sa valeur réelle et elle a été très heureuse d'en tirer dix Gallions. La meilleure affaire que nous ayons jamais faite !
Dumbledore secoua vigoureusement la Pensine et Caractacus Beurk retourna dans le tourbillon de mémoire d'où il avait surgi.
- En voilà un personnage aux dents longues et aux doigts crochus, nota Ace. Je connais très bien ce genre de personnage. Et mes pompes aussi.
- Tes pompes et pas tes phalanges ? s'étonna l'adolescent.
- Nooon… je préférais leur mettre mon pied au cul pour me prendre pour une idiote, plutôt que leur casser les dents. Les dents, c'étaient s'ils avaient le malheur de me regarder comme un morceau de viande. Comme l'ancien proprio de notre premier appartement, tu te souviens ?
- L'appart, parfaitement, le proprio, vaguement. Surtout quand tu l'as défiguré après qu'il t'ait proposé de payer une partie du loyer en nature.
- Caractacus Beurk n'a jamais été réputé pour sa générosité, pointa Dumbledore. Voilà donc comment nous savons que, vers la fin de sa grossesse, Merope était seule à Londres et avait désespérément besoin d'or, à tel point qu'elle en fut réduite à vendre le seul objet de valeur qu'elle possédait : le médaillon issu de l'héritage familial que Marvolo chérissait tant.
- Mais vous avez dit que sans son père et son frère, ses dons avaient pu s'épanouir. N'aurait-elle pas pu utiliser la magie pour s'aider ? Comme dans la Bible, dupliquer les pains ? La magie facilite les choses pour subvenir aux besoins primaires, fit Harry. Un simple accio aurait pu mettre de la nourriture sur la table.
- Elle aurait pu faire ça, oui, accorda Dumbledore. Mais je crois - même si je n'ai pas de preuve, je suis sûr d'avoir raison - que lorsque son mari l'a abandonnée, Merope a cessé de pratiquer la magie.
- Soit elle a rejeté sa magie en se disant que c'était pour ça que Jedusor l'avait laissé tomber, soit ça lui a fait un tel choc que ça a fracturé sa psyché de façon que ses dons ne lui répondaient plus. C'est sans parler qu'elle avait passé une vie entière de maltraitance qui avait rendu ses pouvoirs déjà instables. Tes crises de magies accidentelles surviennent quand tu es sur le coup d'une très forte émotion, chaton, tout comme on sait tous les deux que je fais sauter les thermomètres quand je suis en colère. La magie est liée à la condition physique de son utilisateur, mais aussi à ses sentiments et à son état d'esprit, expliqua Ace à son fils. Cette femme devait être juste anéantit. Elle était amoureuse et un philtre lui a fait croire que cela était réciproque. La vérité l'a brisée. Et très certainement la magie avec.
- Je ne l'aurai pas mieux dit moi-même. Ce sont des choses qui arrivent parfois que la magie cesse de répondre quand son sorcier est dans une mauvaise passe, approuva l'ancien professeur. En tout cas, comme vous allez bientôt le voir, Merope a refusé de se servir de sa baguette même pour sauver sa propre vie.
- Elle ne voulait pas vivre au moins pour son fils ? s'étonna Harry, volant les mots de la bouche de sa mère.
Dumbledore haussa les sourcils.
- Éprouverais-tu de la compassion pour Lord Voldemort ?
- Bizarrement, oui, lui dit l'adolescent. Les choses auraient été bien différente si sa mère avait fait le choix de survivre pour son enfant. Ou au moins, s'assurer qu'après son départ, il serait entre de bonnes mains.
Dumbledore allait faire une remarque quand ses yeux tombèrent sur Ace qui avait un regard lointain.
- Vous êtes orpheline vous-même, si je ne me trompe pas. Vous vous mettez à la place de Tom ?
- Ma mère a sacrifié sa vie pour la mienne, parce qu'elle a eu l'idée stupide de tomber amoureuse du gros con qui me sert de donneur de sperme. Il a été exécuté pour piraterie quand elle était enceintre de cinq mois, je crois. Pour s'assurer que personne ne ferait le lien entre lui et moi, elle a repoussé ma venue au monde. Je suis née avec onze mois de retard. Ma mère n'avait pas de magie et elle était une femme traquée. Accoucher dans de bonnes conditions serait revenu à dessiner une cible sur nos têtes. Elle a préféré me donner sa vie pour couvrir nos traces et me confier à un homme que mon géniteur jugeait digne de confiance. Si quelqu'un a fauté à mon sujet, c'est mon géniteur, pas ma mère. Portgas D. Rouge n'était peut-être pas une sainte, mais c'est tout comme.
Elle se pencha vers l'avant, ses yeux prenant une teinte aussi argentée et miroitante que le contenu de la Pensine.
- Pour Harry, tout comme pour les jumeaux ou chaque membre de ma famille, je sacrifierai volontiers ma vie pour leur bonheur. Je l'ai déjà fait pour mon petit-frère en tout sauf le sang.
Et elle se redressa.
- Votre mère devait être une femme de caractère et tout aussi courageuse que l'a été Lily en donnant sa vie pour Harry, dit Dumbledore avec une voix douce malgré la lueur dans son regard qui mettait Ace en alerte. Deux braves femmes qui ont fait un choix important pour sauver leurs enfants. Cependant, Merope Jedusor n'a pas songé au fils qui aurait besoin d'elle. Elle avait vécu de longues années de souffrance et n'avait certainement pas le courage de vos mères. Ni leur force. Maintenant, si vous voulez bien me suivre, nous allons faire l'exploration d'un de mes souvenirs. J'ose espérer que vous le trouverez riche en détails et d'une fidélité satisfaisante. Les dames d'abord.
Ace regarda Dumbledore, puis son fils, hésitant visiblement à le laisser seul derrière.
- Iro reste derrière, je risque rien et on sera séparé l'espace de quelques instants, rassura Harry.
La D. jeta un regard d'avertissement bien sonnant à Dumbledore et entra dans la Pensine. La chute ne fut pas longue, elle retrouva très vite un sol solide sous ses pieds. Harry fut rapidement à ses côtés. Ils regardèrent autour d'eux, identifiant une rue animée de Londres… pas mal de décennies en arrière.
- Londres des années vingt ou trente, reconnut l'adolescent.
- Très bonne estimation, jeune homme, applaudit Dumbledore qui venait de se joindre à eux.
- Histoire moldue, répondit le D.
- Bien chaton, sourit sa mère avant de regarder le vieil homme, l'air de demander ce qu'ils faisaient ensuite.
- Je suis là-bas, dit le directeur d'un air radieux en montrant un peu plus loin une haute silhouette qui traversait la rue, devant la carriole d'un laitier, en se dirigeant vers eux.
Les longs cheveux et la barbe de cet Albus Dumbledore plus jeune avaient une couleur auburn. Lorsqu'il arriva de leur côté, il parcourut le trottoir à grands pas, attirant de nombreux regards intrigués par son costume de velours couleur prune à la coupe flamboyante.
- Aucun commentaire, Ace. Tu n'as pas le droit de critiquer les gens sur leur mode vestimentaire quand le tien consiste surtout d'un short, d'un bikini et d'un stetson orange pétard, marmonna la D. en se masquant les yeux.
- Tonton Izou adorerait ce costume ! ne put s'empêcher de remarquer Harry mais Dumbledore se contenta de pouffer de rire.
Ils suivirent le jeune Albus au travers un portail de fer forgé qui menait dans la cour d'une demeure sinistre avec de grandes grilles. Ace revint rapidement en arrière pour observer l'adresse, hocha la tête et les rattrapa alors que le jeune Dumbledore frappait à la porte.
Une fille d'apparence négligée, vêtue d'un tablier, vint lui ouvrir et elle aussi devait trouver le costume pour le moins excentrique au vu de sa tête.
- Bonjour, j'ai rendez-vous avec une certaine Mrs Cole qui est, je crois, la directrice de cet établissement, salua le jeune Dumbledore.
- Oh... heu... un instant... MRS COLE ! cria-t-elle par-dessus son épaule.
Une voix lointaine lança une vague réponse et la fille se tourna à nouveau vers Dumbledore.
- Entrez, elle arrive.
Ils arrivèrent dans un hall au sol recouvert de dalles noires et blanches. Miteux mais propre. Avant que la porte ne se soit refermée, une femme décharnée, à l'air épuisé, s'approcha d'eux à petits pas précipités. L'air anxieuse, elle parlait à une jeune fille en tablier qui marchait dans son dos, lui donnant des consignes de traitement pour des cas de varicelle. C'est là qu'elle vit le jeune Dumbledore et se figea sur place, l'air aussi stupéfaite que si une girafe venait de franchir sa porte.
- Je suppose que malgré votre propre style vestimentaire particulier, on ne vous a jamais regardé ainsi, sourit Dumbledore avec indulgence à Ace.
- Nan, ça c'est Vista qui a affiché cette tête le jour où j'ai rhabillé Thatch en vahiné, dit fièrement la jeune femme.
- C'est un souvenir qui mériterait d'être partagé.
Pendant que la pauvre femme, qui devait être Mrs Cole, essayait de s'assurer que la chose couleur prune devant elle était bien réel, le jeune Dumbledore procédait aux salutations d'usage.
- Je m'appelle Albus Dumbledore. Je vous ai envoyé une lettre pour solliciter un rendez-vous et vous m'avez très aimablement invité à venir vous voir aujourd'hui.
Il fallut un petit moment avant que la femme réalise que non, elle n'était pas passée dans une dimension alternative et arrive à répondre avec une voix qui resta tout de même faible pour l'inviter à la suivre. Ainsi, ils se retrouvèrent dans une pièce qui servait à la fois de salon et de bureau, tout aussi miteuse que le hall et avec un ameublement hétéroclite. Ils s'assirent de part et d'autre d'une table encombré et le jeune Dumbledore ouvrit le bal :
- Comme je vous l'expliquais dans ma lettre, je suis venu vous parler de Tom Jedusor et des dispositions à prendre pour son avenir.
- Vous êtes de la famille ? interrogea Mrs Cole.
- Non, je suis professeur. Je voudrais proposer à Tom une place dans mon école.
- Et quelle est cette école ?
- Elle s'appelle Poudlard.
- Comment se fait-il que vous vous intéressiez à Tom ?
- Nous pensons qu'il possède certaines qualités que nous recherchons.
- Vous voulez dire qu'il a obtenu une bourse ? Comment est-ce possible ? Il n'en a jamais demandé.
- Son nom figure dans les registres de notre école depuis sa naissance...
- Qui l'a inscrit ? Ses parents ?
A n'en pas douter, Mrs Cole faisait preuve d'une vivacité d'esprit très malvenue pour un sorcier au vu de la contrariété du jeune Dumbledore. Il sortit sa baguette magique de la poche de son costume avec discrétion tout en prenant sur le bureau une feuille de papier parfaitement blanche. Il y donna un coup de baguette magique avant de le donner à la femme, laissant pourtant un papier tout aussi blanc derrière.
- Je pense que ceci suffira à tout éclaircir.
-/Sortilège de Confusion,/ supposa Harry à l'adresse de sa mère qui hocha la tête.
Et pour le confirmer, le regard de la directrice se brouilla un peu puis se concentra à nouveau tandis qu'elle fixait avec attention le papier vierge.
- Voilà qui semble parfaitement en ordre, dit-elle d'un ton placide en lui rendant la feuille.
Ses yeux se posèrent alors sur une bouteille de gin et deux verres qui n'étaient pas là quelques secondes plus tôt. La démarche tira un bref rire à Ace. L'alcool était toujours un étrange outil.
- Heu... puis-je vous offrir un gin ? proposa la directrice d'une voix des plus raffinées.
- Avec grand plaisir, répondit Dumbledore, ravi.
Le raffinement s'envola par la fenêtre juste en suivant quand elle descendit allègrement son verre.
- Elle a une descente aussi bonne que toi, nota Harry.
- Mais certainement pas ma résistance, ronchonna la femme en levant le nez comme si son fils l'avait vexée.
L'alcool avait en tout cas déridé la femme puisqu'elle sourit pour la première fois à Dumbledore qui en profita pour poser des questions à son tour.
- Je me demandais si vous pourriez m'en dire plus sur l'histoire de Tom Jedusor ? Je crois qu'il est né ici, dans cet orphelinat ?
- C'est vrai, répondit Mrs Cole en se servant un autre verre de gin. Je m'en souviens comme si c'était hier, car je venais moi-même de débuter ici. C'était la veille du Nouvel An, il faisait un froid terrible et il neigeait. Une soirée abominable. Là-dessus, une fille pas beaucoup plus âgée que moi monte les marches d'un pas vacillant. Oh, elle n'était pas la première. On s'est occupé d'elle et une heure plus tard, elle avait son bébé. Encore une heure et elle était morte.
La veille du Nouvel An ?
Harry regarda sa mère, se demandant si c'était un fait exprès que son propre grand-père soit né à la même date et qu'elle-même soit du jour suivant. Étrange coïncidence.
- Quelque chose ne va pas ? demanda le vieux Dumbledore alors que Cole hochait la tête en se resservant du gin.
- Des coïncidences, c'est tout. Mon père est né le même jour que Tommy boy, et moi-même, le lendemain.
- Intéressant. Un peu plus, et on pourrait croire que Tom est votre père, quoiqu'il vous aurait eu assez tard dans ce cas-là.
- Impossible que ce soit lui.
Et comme pour faire exprès, le jeune Dumbledore demandait à la femme si elle savait quelque chose du père de l'enfant.
- Oui, en effet, maintenant que j'y pense, répondit Mrs Cole. Je me souviens qu'elle m'a dit : «J'espère qu'il ressemblera à son papa », et pour parler franchement, elle avait raison de l'espérer parce qu'elle-même n'était pas une beauté... ensuite, elle m'a dit qu'elle allait l'appeler Tom, comme son père, et Elvis, comme son père à elle... oui, je sais, c'est un drôle de nom, n'est-ce pas ? On s'est demandé si elle ne travaillait pas dans un cirque... Elle a dit aussi que le nom de famille de l'enfant était Jedusor. Et puis elle est morte un peu plus tard sans ajouter un mot. Alors, on a appelé l'enfant comme elle l'avait souhaité, puisque ça semblait si important pour cette pauvre fille, mais aucun Tom, aucun Elvis, aucun Jedusor n'est jamais venu le voir, ni aucun autre membre de la famille. On l'a donc gardé à l'orphelinat et il y est toujours resté.
Ace pointa Cole du pouce.
- Je ressemble à mon propre père. Les yeux gris et les tâches de rousseurs sont littéralement la seule chose que j'ai de ma mère, avec peut-être la forme de mes yeux et du nez. Ma nounou m'a toujours dit que j'avais pas intérêt à avoir de moustaches si je voulais pas que les gens m'appellent Roger.
Harry se fit une note mentale de demander à son père s'il avait encore des photos ou une prime de Roger. Des dessins de Shirohige, il avait vu et même des photos de familles que Thatch avait apparemment dans ses poches quand il avait débarqué ici, mais il ne savait pas à quoi ressemblait cet infâme Roger.
Le reste de la conversation le tira de ses pensées quand Mrs Cole commenta sur l'étrange nom de l'enfant.
- Oui, dit Dumbledore. Je m'y attendais un peu.
- C'était un drôle de bébé aussi. Il ne pleurait presque jamais. Et quand il a un peu grandi, il est devenu... bizarre.
- Bizarre en quel sens ? interrogea Dumbledore avec douceur.
- Eh bien, il...
Mais Mrs Cole s'interrompit et il n'y avait rien de flou ni de vague dans le regard inquisiteur qu'elle lui lança par-dessus son verre de gin.
- Il est définitivement inscrit dans votre école, dites-vous ?
- Définitivement, assura Dumbledore.
- Et rien de ce que je pourrais vous raconter n'y changera quoi que ce soit ?
- Rien.
- Vous l'emmènerez avec vous quoi qu'il arrive ?
- Quoi qu'il arrive, répéta Dumbledore d'un ton grave.
Elle l'observa avec attention, semblant se demander si elle pouvait ou non avoir confiance en lui.
- Elle a peur du gamin. Ça, ou elle ne sait pas comment le gérer. L'un n'empêche pas l'autre, devina Ace. Elle ne veut plus l'avoir sous son toit dans tous les cas.
- Vous avez bien deviné, pointa le vieux directeur.
Mrs Cole expliqua alors les faits : Tom faisait peur aux enfants. Elle soupçonnait qu'il les brutalisait, mais on ne l'avait jamais pris sur le fait. Elle parla aussi d'incidents très désagréables.
Le jeune Dumbledore ne la pressa pas d'en dire davantage mais on voyait bien qu'il était très intéressé. Elle but une nouvelle gorgée de gin et ses joues roses prirent une teinte un peu plus foncée.
- Le lapin de Billy Stubbs... Tom a affirmé que ce n'était pas lui et je ne vois pas comment il aurait pu faire ça, mais quand même, il ne se serait pas pendu tout seul à une poutre du toit ?
- Je ne pense pas, dit Dumbledore à voix basse.
- Comment s'y est-il pris pour monter là-haut, je n'en sais fichtre rien. Tout ce que je peux dire, c'est que Billy et lui s'étaient disputés la veille. Et puis…
Elle fit une pause pour reprendre une gorgée d'alcool qu'elle répandit sur son menton.
- En revenant de notre excursion d'été - une fois par an, on les emmène à la campagne ou au bord de la mer-, Amy Benson et Dennis Bishop n'ont plus jamais été les mêmes. Tout ce qu'on a pu tirer d'eux, c'est qu'ils sont allés dans une grotte avec Tom Jedusor. Il a juré qu'ils y étaient simplement entrés pour voir mais je suis sûre qu'il s'est passé quelque chose, là-dedans. Et il y a eu bien d'autres histoires, de drôles d'histoires...
Elle leva à nouveau la tête vers Dumbledore et malgré la rougeur de ses joues, elle avait le regard assuré.
- Je crois qu'il ne se trouvera pas beaucoup de gens pour le regretter.
Ace ferma les yeux et écouta en silence ce qu'il se disait, le nez entre ses doigts. Harry lui prit son coude, se demandant en quoi la description d'un enfant clairement violent avait de quoi la mettre dans cet état.
- Vous comprenez bien, je pense, que nous ne le garderons pas à l'école tout au long de l'année ? dit Dumbledore. Il faudra qu'il revienne ici au moins chaque été.
- Ça vaut mieux que de prendre un coup de tisonnier sur le crâne, répondit Mrs Cole avec un léger hoquet.
Elle se leva et Harry dû admettre qu'elle avait quand même une bonne résistance malgré le fait que la bouteille de gin soit aux deux tiers vide. Il était temps d'aller voir le fauve.
- Kaachan ?
Ace adressa un sourire forcé à son fils.
- Tout va bien ma chère ? demanda Dumbledore d'un ton bienveillant.
Sa préoccupation lui valut un regard noir.
Gardant une main sur l'épaule de son fils, Ace et les deux sorciers suivirent Cole et le jeune Dumbledore dans les étages. Elle distribuait instructions et remontrances à ses aides et aux enfants qu'elle croisait. Harry remarqua que les orphelins portaient tous la même tunique grisâtre. Ils paraissaient raisonnablement bien traités mais ce n'était certainement pas l'endroit le plus joyeux pour passer sa jeunesse.
-/Y'a pire chaton. Bien pire comme orphelinat. Quand j'ai eu douze ans, Garp a voulu m'envoyer dans l'un de ces endroits avec Luffy. Cela ressemblait plus à un centre d'entraînement militaire qu'autre chose./
- /Qu'est-ce que vous avez fait ? / s'enquit Harry.
- /On a fugué, qu'est-ce que tu crois ?! Dadan n'était pas très contente de nous revoir, mais on préférait largement le Grey Terminal et les bas-fonds de Goa à ce centre./
Elle jeta un regard au vieux Dumbledore qui n'avait eu aucune réaction ou demande quand ils s'étaient mis à parler japonais. Avait-il fini par apprendre la langue ? Ou alors, avait-il un sort qui lui faisait une traduction instantanée ? Par précaution, elle fit signe discrètement à son fils de ne plus parler alors qu'ils finissaient par arriver à destination. Ils entrèrent dans la chambre tandis que Mrs Cole refermait la porte derrière eux.
La pièce était petite et nue, avec pour meuble, seulement une armoire et un lit en fer. Un garçon était assis sur les couvertures grises, les jambes étendues devant lui, tenant un livre à la main. Et à le voir, on pouvait dire que le vœu de Merope avait été exaucé : c'était le portrait en miniature de son bel homme de père. Le teint pâle et les cheveux bruns, il était grand pour un garçon de onze ans. Ses yeux se plissèrent légèrement lorsqu'il vit la tenue excentrique de Dumbledore. Il y eut un moment de silence.
- Comment vas-tu, Tom ? demanda Dumbledore en s'approchant de lui la main tendue.
Le garçon hésita puis lui serra la main. Dumbledore tira l'unique chaise de bois dur qui se trouvait dans la pièce et s'assit à côté de lui. Ils avaient l'air à présent d'un malade et d'un visiteur dans un hôpital. Ace alla se mettre du côté de l'armoire et s'assit par terre, ne laissant de visible pour le vieux Dumbledore que ses jambes. Harry vint s'appuyer au mur à côté et attendit de voir la scène.
Le gamin était méfiant. Très méfiant.
Il craignait que l'homme soit un médecin envoyé par la directrice.
- Il croyait que vous étiez venu pour l'interné ? devina Harry.
- Exactement, confirma le vieux Dumbledore.
- Je suis le professeur Dumbledore, se présenta le jeune Albus.
- Je ne vous crois pas, disait Jedusor. Elle veut qu'on m'examine, c'est ça ? Dites la vérité.
Il prononça ces trois derniers mots d'un ton claironnant qui avait presque quelque chose de choquant. C'était un ordre qu'il semblait avoir souvent donné auparavant. Ses yeux s'étaient écarquillés et, de son regard noir, il fixait Dumbledore qui ne réagit pas, continuant simplement de sourire aimablement.
- Un gosse de onze ans a essayé de se fourrer dans vos pensées et malgré ça, aujourd'hui encore, vous faîtes la même chose que lui, alors que c'est illégale ? nota Ace.
- La légimencie est un don qui ressemble au fruit interdit. La tentation de l'utiliser est très difficile à contrer, sourit le vieil homme avec indulgence.
- C'est du viol, dit Harry avec froideur.
Jedusor épargna une réponse au vieux Dumbledore, puisqu'il sauta de son lit d'un air furieux.
- N'essayez pas de me raconter des histoires ! L'asile, c'est de là que vous venez, n'est-ce pas ? Professeur, oui, bien sûr ! Eh bien, je n'irai pas, compris ? C'est cette vieille pie qui devrait y être, à l'asile. Je n'ai jamais rien fait à la petite Amy Benson ou à Dennis Bishop, vous pouvez le leur demander, ils vous le confirmeront !
- Je ne viens pas de l'asile, dit Dumbledore avec patience. Je suis un enseignant et si tu veux bien t'asseoir calmement, je te parlerai de Poudlard. Mais bien sûr, si tu préfères ne pas y aller, personne ne t'y forcera...
- Ils n'ont qu'à essayer de m'y envoyer, ils verront bien, lança Jedusor d'un ton railleur.
- Poudlard, continua Dumbledore comme s'il n'avait pas entendu, est une école réservée à des élèves qui ont des dispositions particulières...
- Je ne suis pas fou !
- Je sais bien que tu n'es pas fou. Poudlard n'est pas une école pour les fous. C'est une école de magie.
Il y eut un silence. Jedusor s'était figé, le visage sans expression, mais son regard se fixait alternativement sur chacun des yeux de Dumbledore, comme s'il essayait de déceler le mensonge dans l'un d'eux.
- McGonagall a été aussi directe pour te dire que j'étais un sorcier ? demanda Harry à sa mère. J'étais à l'étage encore à ce moment-là .
- Elle m'a d'abord demandé si je croyais à la magie. Je lui ai dit que j'avais longuement vécu dans un environnement où les lois de la logique et de la physique se sont faites assassiner dans leur sommeil et où l'aléatoire danse au disco sur leur tombe. Je lui avais recommandé de voir avec les voisins si elle voulait surprendre quelqu'un avec une affirmation pareille.
- Je serais curieux de voir un endroit de ce genre, ça donne presque envie, sourit Dumbledore avec indulgence en se penchant vers l'avant pour la voir.
- N'essayez même pas de pénétrer dans mes pensées, lui siffla la D.
Et pendant ce temps, le petit Tom était tout content de savoir que ce qu'il faisait, c'était de la magie, décrivant avec force de détails ses exploits. Harry tiqua sur les deux dernières descriptions. Attirer des ennuis aux gens qui le déplaisait et leur faire du mal sans les toucher.
Le jeune Dumbledore n'avait pas dû le louper non plus vu que sa façon de regarder le gamin changea radicalement, alors que l'enfant était en extase devant cette différence et ce qui faisait de lui qu'il était spécial. La joie donnait à son visage enfantin une apparence presque bestiale qui rappelait que bien trop qu'il avait le sang des Gaunt dans ses veines. La magie avait beau avoir fait de lui un garçon séduisant comme son père, mais la génétique avait toujours un mot à dire et des siècles de consanguinité ne pouvaient pas disparaître ainsi.
- Vous êtes aussi un sorcier ? demanda l'enfant.
- Oui, assura le jeune Dumbledore.
- Prouvez-le, exigea Jedusor, du même ton impérieux que lorsqu'il avait lancé : « Dites la vérité. »
- C'est tout juste s'il a pas lancé l'Imperium, nota Harry.
- Il ne savait rien de la magie, mais je dois admettre qu'il se connaissait bien assez lui-même et ses dons pour parvenir, même si maladroitement, à faire des choses comme un semblant d'Imperium.
Le jeune Dumbledore lui rappela une petite règle de respect en lui remettant en mémoire qu'il restait tout de même son futur enseignant et pas son lèche-botte. Cela ne passa pas pour le gamin, mais sa réaction ne dura qu'un instant, avant qu'il ne se reprenne avec une politesse doucereuse qui le rendait presque méconnaissable :
- Je suis désolé, monsieur... S'il vous plaît, professeur, pourriez-vous me montrer...
Et il eut sa démonstration. D'un geste désinvolte de sa baguette, Dumbledore mit le feu à l'armoire. Que le pauvre gosse se mette en colère était compréhensible, pourtant, le feu ne dura pas plus longtemps et il n'avait fait aucun dégât. Avoir une baguette magique intéressait grandement Tom suite à cette démonstration, jusqu'à ce que quelque chose ne cherche à sortir de son placard. Il s'avéra qu'une boîte s'était animée à l'intérieur. Boîte contenant des objets qu'il avait volés. Rien d'excitant, mais c'était des semblants de trophées qu'il avait dû prendre de ses victimes. Bien entendu, Dumbledore lui fit la morale au sujet des lois, du vol, de la façon d'utiliser ses pouvoirs, ce genre de chose, mais il était clair que l'enfant ne l'écoutait pas en dépit de son visage neutre et de ses « yes, sir » qu'il servit aux moments appropriés au professeur qui lui faisait la morale.
- Ai-je déjà dit que je n'aimais pas le vol ? demanda Dumbledore.
- Ai-je déjà dit que je ne parlais pas la langue et que je n'avais pas un sou en poche et encore moins des papiers quand j'ai pris Harry avec moi ? rétorqua Ace.
- Il y avait d'autres options.
- Exact. J'ai fait du travail au black, aussi. Mais j'aurais pu devenir une tueuse à gage, une dealeuse, voire une mule… quoi d'autre… la prostitution aussi était possible.
Harry toussota dans son poing pour ramener tout le monde à ce qu'il se passait devant eux. Tom venait d'apprendre pour l'existence d'une bourse d'aide pour obtenir son matériel scolaire. Il se montra rapidement indépendant, refusant toute aide pour faire ses courses.
- Un gosse de onze ans, seul, dans les rues de Londres…qu'est-ce qui pourrait bien lui arriver, voyons… ironisa Harry en se frottant la cicatrice à son sourcil.
- Les temps étaient différents, justifia Dumbledore.
- Le crime, c'est vieux comme l'Homme, rétorqua Ace. Si ce n'était pas le cas, ce gosse n'aurait pas agi comme il l'a fait.
En attendant, le gosse avait tiqué parce qu'il avait découvert que le gars du Chaudron Baveur avait le même prénom que lui, avant de revenir à l'assaut pour un autre sujet :
- Est-ce que mon père était un sorcier ? On m'a dit que lui aussi s'appelait Tom Jedusor.
- J'ai bien peur de ne pas le savoir, répondit Dumbledore d'une voix douce.
- Ma mère n'avait sûrement pas de pouvoirs magiques, sinon elle ne serait pas morte, dit Jedusor, plus à lui-même qu'à Dumbledore. C'était sans doute lui, le sorcier.
Cruelle déception que ça avait dû être pour l'enfant de découvrir la vérité. Dumbledore expliqua comment prendre le Poudlard Express puis se prépara à y aller. Alors qu'ils se serraient de nouveau la main, Jedusor dit :
- Je sais parler aux serpents. Je m'en suis aperçu quand nous sommes allés en excursion à la campagne. Ils viennent me voir et ils me murmurent des choses. C'est normal pour un sorcier ?
C'était flagrant que l'enfant avait attendu ce moment précis pour parler de ce fait, dans l'espoir d'impressionner Dumbleodre. Et la façon dont le professeur de l'époque regarda Tom, il devait avoir fait le lien avec Serpentard et cherchait sur le visage de Tom quelque chose pour le raccrocher aux Gaunt.
- C'est inhabituel, répondit Dumbledore après un moment d'hésitation, mais ça s'est déjà vu.
Pendant un long moment, ils se regardèrent fixement avant qu'ils ne cessent de se serrer la main et que Dumbledore s'en aille.
Quelques secondes plus tard, ils s'élevaient à nouveau dans l'obscurité, en état d'apesanteur, avant de revenir dans le temps présent, atterrissant en plein milieu du bureau. Ace était déjà à genoux pour rassurer Iro en la serrant dans les bras et en lui murmurant à l'oreille, puis, elle se releva et se remit sur sa chaise, imitée par son fils.
- Dis-moi Har… jeune Portgas, puisque je n'ai pas vraiment demandé à Minerva comme cela s'était passé ton introduction à la magie, comment as-tu prit la chose ? s'enquit Dumbledore.
- J'me suis senti très con, avoua sans honte l'adolescent. Le folklore moldu a plein de mentions de magie et de sorcellerie. Rien que l'énorme légende du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde est un grand exemple des histoires que tout le monde connaît, qui a de la magie dans ses récits. J'avais des dons, je le savais, maman essayait de m'entraîner pour les utiliser en self défense et comprendre comment ils marchaient, mais j'avais pas pensé que c'était de la magie. C'est simple, quand m'man a dit « cette femme vient de nous apprendre que l'on fait de la magie, chaton » j'ai eu envie de me cogner la tête contre un mur pour ne pas avoir pensé à une explication aussi simple et évidente.
- On peut dire en tout cas que Tommy boy était pressé d'apprendre qu'il était un sorcier, nota Ace par-dessus le petit rire de Dumbledore.
- Oui, Jedusor se montrait tout disposé à accepter l'idée qu'il était, pour employer ses propres termes, « quelqu'un d'exceptionnel », dit Dumbledore.
- On peut pas dire qu'il ait laissé une bonne première impression, commenta Harry en frissonnant.
- Il aurait eu besoin de rencontrer quelqu'un de son âge, aussi entêté que lui, franc, mais qui veuille savoir ce qu'il y avait dessous son masque de cruauté et de méchanceté, pronostiqua Ace.
- Certainement. J'admets qu'il m'intriguait. Je suis rentré à Poudlard avec l'intention de garder un œil sur lui, ce que j'aurais fait de toute façon, étant donné qu'il était seul et sans amis. Mais je sentais déjà que c'était nécessaire autant pour le bien des autres que pour le sien. Ses pouvoirs, vous l'avez entendu, étaient étonnamment développés pour un sorcier aussi jeune. Plus intéressant et plus inquiétant encore, il avait déjà découvert qu'il était capable de les contrôler dans une certaine mesure et avait commencé à en faire usage consciemment.
- Il savait ce qu'il voulait et il savait comment l'obtenir.
- Exactement. Ce n'est pas tant sa capacité à parler avec les serpents qui m'a mis mal à l'aise que ses tendances manifestes à la cruauté, au secret et à la domination. A onze ans, peu de sorciers, encore moins de première génération, avaient autant de contrôle et surtout, une telle volonté. Que faisais-tu, toi, à cet âge-là, avant Poudlard, jeune homme ?
- J'essayais d'imiter maman et son coup du pouce-briquet ! Je trouvais ça cool du haut de mes dix ans ! sourit Harry avec un rire. Aujourd'hui, j'y arrive, mais à l'époque, ça me fascinait.
Ace dégaina son pouce qui s'enflamme aussitôt, faisant râler son fils. Elle souffla la flamme avant de dire qu'elle avait appris à faire ça à dix-sept ans.
- J'admets que c'est un geste qui a un certain panache, sourit Dumbledore avec indulgence.
Il jeta un œil à la fenêtre assombrie par la nuit.
- Le temps s'est encore joué de nous. Mais avant que nous nous séparions, je voudrais attirer votre attention sur certains détails de la scène à laquelle nous venons d'assister car ils auront une grande importance dans les sujets que nous aborderons lors de nos futures rencontres. Tout d'abord, j'espère que vous avez remarqué la réaction de Jedusor quand j'ai parlé de quelqu'un qui s'appelait également Tom ?
- Et comment… marmonna Ace. La simple idée d'être ordinaire lui déplaisait énormément.
- Déjà à cette époque, il voulait être différent, indépendant, redouté. Une des raisons pour lesquelles il abandonna son nom pour devenir Lord Voldemort. Vous avez aussi remarqué la préférence à agir seul. Cela n'a pas changé aujourd'hui. Nombreux de ses Mangemorts prétendront avoir sa confiance, être de ses proches, voire le comprendre, mais ils se voilent la face. Tom n'a jamais eu d'amis et je ne crois pas qu'il ait un jour voulu en avoir. Enfin, dernier détail, le jeune Tom Jedusor aimait collectionner les trophées.
- Des souvenirs de toutes les fois où il s'est prouvé supérieur à autrui par ses actes douteux, comprit Harry.
- Exactement. Cela se révèlera essentiel pour nos prochaines leçons. Maintenant, je pense qu'il est temps pour toi de te coucher, tu as des cours demain, jeune homme, et ta charmante mère a deux enfants en bas âge qui l'attendent. Je vous souhaite un bon retour à Londres.
Les deux Portgas se levèrent et se dirigèrent vers la porte, quand Dumbledore rappela Ace. La femme resta sur le seuil, perplexe, alors que son fils s'arrêtait dans l'escalier sous elle.
- Que faisiez-vous à onze, ma chère ? s'enquit le directeur.
- Je chassais des ours avec une barre de fer.
- Vous avez de l'humour. Vous excuserez ma curiosité, mais je serais curieux de voir le souvenir de ce jour tragique où Lily vous a confié son fils.
- J'y réfléchirai, Dumbledore. Mais vous savez ce qui est le plus drôle ?
- Quoi donc ?
- C'est que vous pensiez que je fais de l'humour justement. Bonne soirée.
Et elle referma la porte.
Elle descendit les escaliers à la suite de son fils, repensant au jeune Tom Jedusor. Elle s'était revue telle qu'elle avait été à son âge, avant que Sabo, puis Luffy n'entrent dans sa vie. Certes, l'Ace de ce temps-là était littéralement une bête sauvage par rapport au si courtois et doucereux Tom, mais derrière, les choses étaient pareils. Ils avaient été deux enfants seuls, clairement différents des autres, étranger au sentiment d'affection, s'isolant volontairement. Elle avait juste eu de la chance par rapport à lui, de tomber sur ceux qu'elle avait appelé ses frères.
Bordel, elle devrait régler l'affaire de Sabo en rentrant. Pourquoi ce silence ? Pourquoi leur avait-il fait croire à sa mort ?
- /Tu penses à quoi ? / demanda Harry pour briser le silence de sa mère alors qu'ils se rendaient vers la sortie du château puisqu'il n'était pas question qu'il fasse un Portail dans l'enceinte et dévoiler son atout à Dumbledore.
- /Je me dis que ce gamin me rappelait un autre enfant du même âge qui a eu une chance incroyable de tomber sur deux jeunes qui sont devenus ses frères,/ répondit sa mère. /Je me suis beaucoup revu dans ce gosse. Je me suis améliorée parce que des gens têtus se sont accrochés à moi et ont réussi à passer mes défenses. Mais sans eux, je serais devenu un monstre froid et sans cœur. /
-/Câlin ? / proposa Harry en ouvrant les bras.
- /Et c'est toi qui dit que tu te fais trop vieux pour ça ? /
- /Tu arrêtes pas de dire qu'il n'y a pas d'âge pour les câlins./
Les deux Portgas échangèrent une longue étreinte, avant de se détacher. Harry embrassa sa mère sur la joue avant qu'ils ne passent les grandes portes de l'école.
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Harry était heureux que son père ait déjà eu quelques mots avec Slughorn sur les risques qu'il encourait à vouloir trop se coller à son fils. Très heureux, surtout quand Susan lui dit en gémissant de désespoir que le professeur voulait l'avoir à sa petite soirée intime de Noël. Et qu'il lui avait demandé d'inviter Harry, Neville et Hermione.
- Demande à ta tante de lui envoyer un texte de lois sur la corruption de mineur, pédophilie ou peu importe le nom que les sorciers donnent au crime. Ça le fera réfléchir à deux fois, conseilla Harry alors qu'il exerçait son Haki à éviter les attaques des tiges de sa souche de Snargalouf aux branches noueuses qui constituait leur sujet d'étude du trimestre. Surtout si tu impliques l'un des gars de la ICW, parce que je suis certain que c'est illégal ou au minimum, immoral ce qu'il fait, et donc, ils peuvent y mettre un terme.
Il se saisit de deux branches et les noua ensemble, permettant à Hermione de plonger son bras dans la souche. Neville lui fila un coup de main pour en ressortir.
- Ou alors, tu fais comme Zabini et tu utilises une Boîte à Flemme.
- Et si je tombe vraiment malade ? demanda la jeune Poufsouffle.
- D'une façon ou d'une autre, tu échapperas à la soirée.
Susan se concentra sur l'ouverture de sa propre gousse de Snargalouf en réfléchissant, avant de se décider.
- Faire appel à tantine ou la ICW est un peu trop… je vais faire l'option Boîte à Flemme.
- Au moins, avec l'avertissement de ta tante, il te foutra définitivement la paix, pointa Hermione.
Elle posa leur gousse avec agacement et consulta leur manuel pour savoir comment les ouvrir. Harry s'en empara et enduisit de Haki le déplantoir qu'il utilisait dans l'espoir de l'ouvrir.
Craac.
La gousse s'ouvrit.
Avec le bol et une belle fissure sur leur table de travail.
- J'ai trop forcé ? demanda Harry.
Ploc firent quelques tubercules en tombant par la fissure pour se tortillaient sur le sol.
- Tu as trop forcé, lui confirmèrent ses camarades.
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Hermione regarda Dean et Ginny qui étaient en train de se bécoter dans leur coin de la salle commune après un entraînement, puis Harry qui fixait la rouquine avec un air indéchiffrable pendant qu'il étudiait en attendant son cours d'Astronomie (unique raison pour laquelle il était encore au château malgré l'heure alors qu'Hermione allait s'en aller d'un instant à l'autre).
- Harry… ça va pas ?
- Si, ça va, pourquoi ?
- Tu regardes Ginny bizarrement.
- Tu trouves ?
- Tu sais que Luna est du genre jalouse, non ?
Le D. cligna des yeux, clairement perplexe. Neville changea de place et s'assit à côté de son ami avec inquiétude.
- Rassure-moi, tu n'es pas jaloux de Dean, n'est-ce pas ? se renseigna le jeune sang-pur.
- Pourquoi je serais jaloux de lui ?
- On te l'a dit, tu regardes Ginny d'un air étrange.
- J'essaye de comprendre ce qu'elle a dans le crâne, nuance.
Hermione eut un soupir de soulagement. Pendant un affreux moment, elle avait cru que Harry avait été une victime d'un philtre d'amour que la rousse lui aurait fait ingérer. Et elle le lui dit clairement.
- Elle a arrêté de vouloir le faire quand Luna lui a touché deux mots à ce sujet. Les elfes ont arrêté de faire ce qu'elle demandait pour conserver les potions qu'elle leur demandait de me donner, répondit Harry à son inquiétude. Si je la regarde, c'est parce que je ne comprends pas à quoi elle joue à sortir avec Thomas, et derrière, me mettre un philtre d'amour dans les boissons.
Ronald choisit cet instant pour revenir de l'entraînement.
- Hé là !
Dean et Ginny se séparèrent et se tournèrent vers lui.
- Qu'est-ce qu'il y a ? dit Ginny.
- Je ne veux pas voir ma propre sœur bécoter les gens en public !
- Y'a que toi que ça dérange !
Dean paraissait très mal à l'aise au milieu de cette dispute.
- Heu... Viens, Ginny, murmura Dean. On n'a qu'à se trouver une salle de classe vide…
- Vas-y tout seul ! lança Ginny. Moi, j'ai deux mots à dire à mon cher frère !
Dean s'éloigna, choisissant de façon intelligente de se retirer du champ de vision Ronald en se réfugiant derrière Hermione qui le regarda faire avec perplexité.
- Bon, alors, on va mettre les choses au point une bonne fois pour toute, annonça la jeune sorcière en rejetant en arrière ses longs cheveux roux en fixant Ronald d'un regard noir. Je sors avec qui je veux, et je fais ce que je veux, ça ne te regarde pas, Ron... !
- Si, ça me regarde ! répliqua Ronald, tout aussi furieux. Tu crois vraiment que j'ai envie d'entendre dire que ma sœur est une...
- Une quoi ?! s'écria Ginny en sortant sa baguette. Une quoi, exactement ?!
- Harry, s'il te plaît, demanda Hermione.
Son ami se fit un plaisir et poussa son sifflement perçant qui coupa court à la dispute.
- Pour ta culture générale, Ronald, tu sauras qu'une putain, c'est à la base une femme qui fait le commerce de la chaire. Elle vend son corps et son honneur, lui dit clairement Hermione.
L'entendre dire le terme en surpris plus d'un qui ne croyait pas venir le jour où ils entendraient Miss Hermione Granger dire un mot aussi vulgaire.
- Ce que ta sœur fait avec Dean, c'est leur affaire. C'est de ton droit de te faire du souci pour elle, mais il n'est pas nécessaire de le faire en hurlant dans toute la salle commune. Si tu penses que Dean ne se comporte pas correctement avec elle, tu les prends en privé et tu leur dis le fond de ta pensée calmement. Donc, les baguettes, on les range.
Elle se tourna à présent vers Ginny.
- Pour un simple baiser, personne ne vous fera de remarque si vous vous bécottez dans la salle commune. Je demande simplement à ce que ça soit propre, des jeunes de onze et douze ans n'ont pas besoin d'avoir leurs aînés leur faire un cours sur la reproduction humaine avec démonstration à l'appui. Donc, si vous avez envie de jouer les ventouses, je vous prierais de faire ça en privé. Et comme le dit le Docteur Newgate, n'oubliez pas de sortir couvert. Je me suis bien faite comprendre ?
- Hermione fait peur parfois, avoua Harry à Neville qui hocha la tête en approbation.
Les deux rouquins s'adressèrent un regard noir et allèrent se coucher. Hermione se tourna vers le reste de la salle commune et leur dit que c'était valable pour tout le monde.
- Non mais ! gronda la jeune femme en se relaissant tomber dans son fauteuil.
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Harry était heureux comme un roi. Comme c'était jour de match, il pouvait échapper à la malchance qui le frappait à chaque fois en rentrant sur Londres. Pour une fois, ses parents ne le forcèrent pas à bûcher, ce qui lui permit de passer du temps avec les jumeaux qui grandissaient à une vitesse folle. Mais au retour le lendemain matin, alors qu'il devait aller en runes, il regretta d'avoir mit un pied dans la salle commune en réalisant que Ronald avait réussi à convaincre Lavande de sortir avec lui. Comment ? Foutue bonne question. Tout ce que Harry savait, c'est qu'en entrant dans la salle commune, il trouva le nouveau couple collé l'un à l'autre comme des anguilles.
- Il est en train de lui montrer en quoi consiste le Baiser du Détraqueur ? demanda Harry avec une voix blanche.
- J'en ai peur, ou alors, il essaye de lui aspirer le cerveau pour devenir plus intelligent, supposa Neville avec révulsion.
- Stupide comme elle est, ça va pas faire grande différence, soupira Hermione avec lassitude. Harry, manière directe s'il te plaît.
Le D. monta dans le dortoir et ouvrit sa valise. Il avait failli étrangler Marco quand son père lui avait demandé d'y mettre ça en plus, mais quand il voyait le comportement de Ronald et la teneur de certains de ses rêves les plus inavouables, il se disait que l'homme n'avait pas oublié ce que c'était l'adolescence et voulait simplement de lui qu'il soit prudent.
Il récupéra l'un des petits sachets de plastique et redescendit du dortoir pour marcher droit sur Ronald. Il le sépara de force de Lavande et avant qu'il n'ait le temps de protester, il foutut le sachet dans la bouche du roux.
- Là ! Toujours sortir couvert ! Maintenant, si Brown et toi, vous voulez vous envoyez en l'air, faites ça ailleurs qu'au milieu de la salle commune. Hermione l'a déjà dit que les gosses de onze et douze ans n'ont pas besoin de leurs aînés pour voir comment on fait les gosses ! Alors oust ! Vous reviendrez quand vous en aurez fini avec vos conneries !
Et il les poussa littéralement hors de la salle commune pour la plus grande hilarité de Izou et Haruta. Il referma le portrait sur eux et s'épousseta les mains pour revenir vers ses amis.
- Merci, ça devenait très gênant, soupira Neville avec soulagement.
- De rien.
- Tu te balades avec des préservatifs dans tes affaires ? s'étonna Hermione.
- Tousan m'a demandé de les prendre, même si c'était inutile. Il préfère que je les ai sous la main le jour où je décide de passer le pas, plutôt que de me jeter dans le grand bain et choper une maladie ou me retrouver papa neuf mois plus tard, alors que je suis pas prêt, justifia Harry en haussant des épaules. C'est pas demain que je passerai le pas avec Luna, mais au moins, je sais que lorsque le moment viendra, mon cher père aura veillé à ce que je le fasse de façon responsable.
- Typique d'un médecin, soupira Hermione. Au moins, Ronald aura compris le message.
- Vous croyez vraiment qu'ils vont l'utiliser ? demanda Neville en virant au vert.
- Vu comment ils étaient partis, c'est fort probable.
