Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour un chapitre important. Shit gonna happen. Alors, on prend le pop-corn et let's go !

FoxyCha24 : Je suis heureuse qu'il t'ait fait rire. Et je pense que Poudlard n'est pas prêt si Ronald et Lavande ont le malheur de concevoir.

SaiyanOfNintendo : ...pourquoi ? Pourquoi ils auraient besoin d'un "arc entraînement" ? C'est... pas le monde de One Piece, ils n'en ont pas besoin. Ce n'est pas dans leur culture... alors, ça vouloir être vexante, tu vas si loin que j'ai dû mal à te suivre même avec des jumelles.

Yuwine : Le calme avant la tempête. Et oui, les jumeaux sont des amours parce que ce sont des bébés.

Robinet667 : Eh bien la voici.

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Iro sur les talons, Harry rejoignit le bureau du Directeur, les mains dans les poches, se demandant ce qu'il lui réservait pour cette fois-ci. En entrant, il remarqua encore une fois les directeurs dans leur sommeil artificiel et la Pensine à sa place sur le bureau, entre Dumbledore et Marco qui discutaient.

- J'imaginais pas que l'école te manquait à ce point, tousan ! sourit joyeusement Harry en allant enlacer son père.

- Si tu es si peu heureux de me voir, je peux toujours repartir, yoi, taquina le blond.

- Non !

L'adolescent resserra en rigolant son étreinte sur son père qui rit en réponse tout en lui frottant le dos. Ils finirent par se détacher et le jeune s'assit à sa place.

- Comment se porte Miss Bell ? demanda le blond à son fils.

- Encore un peu fatiguée, mais elle chante tes louanges à qui veut l'entendre. Je crois que je lui ai brisé le cœur en lui disant que tu étais mon père et que pour le coup, tu n'étais plus à prendre.

- Je suis beaucoup trop vieux pour ton amie de toute façon, yoi. J'ai déjà plus de vingt ans d'écart avec ta mère, c'est bon.

- Elle s'en remettra.

- Vous avez tous mes remerciements et ceux de sa famille pour votre aide, Docteur, encore une fois, dit Dumbledore en saluant le Phénix de la tête.

Marco inclina la tête pour toute réponse alors que le Directeur rapportait son attention à Harry.

- Ton père m'a dit que vous aviez accepté de rencontrer le ministre de la Magie durant les fêtes ?

- C'était ce qu'il voulait et on lui a dit qu'on était d'accord s'il laissait Iro au château. Il a tenu son côté du marché, on a respecté le nôtre, même s'il doit le regretter, répondit le brun.

- Rufus regrette beaucoup de choses en ce moment, soupira le directeur. Mon manque de soutien entre autres. Mais ne nous laissons pas submerger par l'angoisse, jeune Portgas, et continuons plutôt à nous battre.

- L'angoisse ? répéta avec perplexité l'adolescent. J'angoisse pas. Je vais vous dire la même chose que je lui ai dit. Si vous ne vous étiez pas obstiné à vouloir me séparer de ma mère, à me mettre en danger et essayer de me mettre une laisse au cou, j'aurais eu encore un semblant de patriotisme. Mais aujourd'hui ? Que dalle. Si je dois affronter Voldemort, ça sera pour mes amis et ma famille. Pour venger les Potter. Le reste, je m'en fiche.

- C'est bien triste que tu aies une vision aussi égoïste des choses.

- La faute à qui ?

Marco posa une main sur l'épaule de son fils pour l'empêcher de s'énerver et se tourna vers Dumbledore.

- D'où sort l'idée à la base de faire de mon fils une mascotte, yoi ?

- A l'origine, c'était l'idée de Fudge. Au cours des derniers jours où il était en fonction, quand il essayait désespérément de se cramponner à son poste, il a cherché à le rencontrer en espérant qu'il lui apporterait son soutien pour que la ICW n'exige pas sa démission...

- Je sais pas ce qu'ils fument au ministère, mais ça doit être très fort, marmonna Harry.

- Ils doivent faire des trips collectifs à la kétamine, supposa Marco.

- Fudge pensait vraiment que je serais capable d'oublier ce qu'il s'est passé ? S'il n'avait pas été aussi aveugle, Sirius n'aurait pas attendu tout ce temps pour être innocenté ! Ne parlons même pas du soir de la Troisième Tâche ou de Gamabrage ! Et surtout pas de tout ce qu'il a fait avec vous pour m'empêcher de quitter le pays avec maman !

- J'ai dit à Cornélius qu'il n'avait aucune chance d'y parvenir mais l'idée n'est pas morte lorsqu'il est parti. Quelques heures après sa nomination, j'ai vu Rufus et il a exigé que j'organise une rencontre avec toi, même si je me suis permis de lui rappeler nos… déboires et mon incapacité à accomplir une chose pareille. En parlant du ministère, concernant cette chère Dolorès, tu es le dernier à l'avoir vu en vie, de ce que disent les tableaux. Que sais-tu ?

- J'ai essayé de négocier avec elle pour quitter le pays et elle a refusé. Je suis partie de mon côté par mes moyens au ministère et après… sais pas.

Harry garda sa concentration sur la Pensine devant lui et ce qu'ils pourraient bien voir aujourd'hui, tiquant quand il sentit quelque chose effleurer sa conscience.

- Restez loin de l'esprit de mon fils, gronda Marco. Je sens ce que vous faîtes et ça s'apparente à un viol pour moi. Alors, avant que je ne vous plante mes serres dans la gorge, sortez de là. Et ne recommencez plus. Sinon, c'est pas aurès de Bones que j'irais me plaindre mais de la ICW.

- Navré, vilaine habitude, s'excusa Dumbledore.

- Je doute que les juges soient cléments quand on leur sort ça comme excuse.

La présence disparut et Harry adressa son regard le plus noir au directeur.

- Ce serait dommage qu'on arrive à ce stade, surtout quand j'ai ceci, avertit le pirate.

Marco toussa dans sa main à répétition et recracha une fiole baveuse transparente qui contenait de toute évidence un souvenir. Les yeux de l'adolescent s'arrondirent. Sa mère avait donc vraiment cédé le souvenir de comment elle en était venue à l'adopter ?! Dumbledore avança une main pour récupérer la fiole, une lueur avide dans le regard, mais le blond la fit disparaître de sa main dans un tour de passe-passe de prestidigitateur.

- Avec ce que vous venez de faire, je ne vois pas pourquoi je vous la céderais, yoi. Il faudra être un gentil garçon.

Le Phénix prit ses aises dans son siège sous les applaudissements mentaux de son fils. Avec un sourire moqueur, le pirate demanda gentiment s'il était possible de reprendre l'histoire de « Tommy boy ». Dumbledore ne laissa rien paraître de sa déception et reprit l'histoire de leur ennemi :

- Nous l'avons laissé sur le point de franchir pour la première fois les portes de Poudlard. Votre compagne vous a certainement raconté qu'il avait été exalté à la découverte qu'il était un sorcier, puis de son refus devant mon offre d'assistance pour rejoindre le Chemin de Traverse, sans parler de mon avertissement contre le vol dans l'enceinte de l'école.

Marco huma doucement sans répondre à la provocation discrète. Dumbledore allait devoir monter le niveau s'il voulait vexer le pirate.

- Donc, l'année scolaire a fini par commencer avec un jeune Tom silencieux, dans une robe d'occasion, attendant sa répartition comme tous les élèves de premières années. Le Choixpeau magique l'a envoyé à Serpentard au moment même, ou presque, où il a touché sa tête.

D'un geste de la main, Dumbledore désigna l'étagère sur laquelle était posé l'antique Choixpeau, contre un des murs du bureau.

- J'ai pas besoin de me mettre sur son crâne pour savoir à quelle maison il aurait appartenu, le piaf ! commenta l'objet en s'animant. Malgré l'intelligence et sa rouerie, cet homme est un parfait Poufsouffle ! Loyauté et fidélité à toute épreuve. Comme son frangin ! La mère par contre… même pour les Gryffondor, elle aurait été trop…

- Foldingue ? proposa Marco avec amusement.

- C'est un bon terme ! approuva l'artefact.

- Merci pour cette analyse, remercia Dumbledore. Reprenons, voulez-vous ?

Le pirate eut un geste de la main pour l'y inviter.

- Je ne saurais dire quand est-ce que Tom a appris que Serpentard était lui-même Fourchelang. Qui sait, le soir même ? Une découverte qui n'a pu que l'enflammer davantage.

- Mauvais pour l'égo, accorda le blond. Surtout pour un garçon qui se savait déjà unique.

- Cependant, aucun de ses professeurs n'a eu le moindre indice concernant la possibilité qu'il use du Fourchelang pour intimider ou effrayer ses camarades de maison. D'autant plus qu'il n'était pas arrogant ou agressif. Au contraire, il avait tout pour lui. Il était exceptionnellement doué, très beau garçon et orphelin, il est donc normal qu'il attire l'attention et la sympathie. Un garçon poli, sage et avide d'apprendre. De quoi impressionner le corps enseignant.

- Vous ne leur aviez pas dit comment il s'était comporté quand vous l'aviez vu à l'orphelinat ? demanda Harry.

- Non. Même s'il n'avait jamais exprimé le moindre remords, il était possible qu'il ait regretté sa conduite passée et se soit décidé à tourner la page. J'ai choisi de lui donner cette chance.

- L'homme que j'appelais père était de ce genre, soupira Marco avec regret. Et cela nous a détruit.

- Comment est-il mort ?

- Alors qu'il avait déjà un pied dans la tombe, un homme qu'il avait considéré comme son fils, et que j'avais considéré comme un frère pendant presque deux décennies, a décidé de l'achever pour lui voler ce qui faisait de lui un homme craint. La seule chose qu'il n'a pas pu lui voler, c'est sa légende, si durement acquise, yoi. Vous connaissez l'histoire de Benkei et Minamoto ?

- Je crains que non.

- Ce n'est pas grave…

- J'la connais. Du moins, je sais comment a fini Benkei ! intervint Harry en regardant son père. Lui et Minamoto devaient fuir. Benkei a décidé de se sacrifier pour permettre à son seigneur, Minamoto, de survivre. Il est resté en arrière pour affronter leurs poursuivants et mourut durant le combat. Ce qui fait sa légende, c'est que même mort, Benkei est resté debout, sans aide ! Comme s'il était planté dans le sol !

- Très impressionnant. Je me renseignerai sur cette légende, nota Dumbledore.

- Ce n'est pas une légende, c'est un fait historique ! s'indigna l'étudiant.

Son père s'était renseigné sur l'Histoire de ce monde pour connaître une anecdote de ce genre pendant qu'il ne regardait pas ?

- Et il n'y a pas besoin de magie pour que cela se produise. Je l'ai vu de mes yeux quand, bien après avoir rendu l'âme, Edward Newgate est resté debout et droit sur le champ de bataille alors que le traître qui avait fini par lui donner le coup de grâce était à deux doigts de se faire dans son pantalon. Mais nous avons fait une belle digression, il me semble, yoi. Donc, vous aviez accordé une seconde chance aveugle à un garçon pour le moins louche. Après un changement si radical de comportement, il y avait pourtant de quoi avoir des soupçons.

- Je n'étais pas certain qu'il soit digne de confiance, accordez-moi un peu de crédit, rectifia le directeur. Je l'ai gardé à l'œil. Cela ne m'a rien apporté au début, puisqu'il avait réalisé qu'il avait laissé trop sortir devant moi. Il se montrait donc plus réservé à mon égard. Rien ne pouvait effacer ce qu'il avait dit suite à l'excitation du moment, ou même les avertissements de Mrs Cole, mais il a eu l'intelligence de ne pas faire avec moi le même tour de charme qu'il employait sur mes collègues.

- Typiquement le genre de garçon que le professeur Slughorn aurait ajouté à son club de chouchou, commenta Harry en roulant des yeux.

- C'est assez cocasse que tu dises ça, jeune Portgas, mais nous le verrons plus tard.

- Donc, Jedusor a charmé ses enseignants, et ? demanda Marco.

- Pas que les enseignants. Pendant qu'il poursuivait ses études, il a commencé à s'entourer d'un groupe d'amis dévoués. J'emploie ce terme, faute de mieux.

- Camarades, serviteurs, suivants, lèches-bottes… j'en ai d'autres si vous voulez, yoi.

- C'est très bien comme ça, je vous en remercie. Il se trouve que ce groupe exerçait dans le château une sorte de fascination ténébreuse. C'était un rassemblement hétéroclite où se mêlaient des faibles en quête de protection, des ambitieux à la recherche d'une gloire à partager et des voyous gravitant autour d'un chef qui pouvait leur enseigner des formes plus raffinées de cruauté.

- Mangemorts ? devina le D.

- Pas tous. La majorité le sont devenus après Poudlard, mais pas la totalité. Tom avait un parfait contrôle sur eux. Ils n'ont jamais été pris sur le fait, mais on sait que leurs années d'études ont été marquées par bon nombres d'incidents très regrettables auxquels on n'a jamais pu les rattacher d'une manière certaine. Le plus grave a été, bien entendu, l'ouverture de la Chambre des Secrets qui a entraîné la mort d'une élève.

- Mimi Geignarde s'est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment, non ?

- Malheureusement oui.

Heureusement que Cerbin avait géré cette affaire, au moins le basilic ne causerait plus d'incident.

- Qui a servi de bouc-émissaire ? demanda Marco.

- Hagrid. Le fait qu'il garde un bébé acromentule dans un placard à balais n'a pas joué en sa faveur. Il était en troisième année à l'époque.

Le pirate eut un reniflement narquois alors que Harry s'administrait un facepalm.

- Il faut être stupide pour confondre un meurtre par basilic avec celui par une acromentule ! Si ça avait été l'araignée, il y aurait eu des marques de ses mandibules sur le corps ou de la toile pour conserver le corps. Mimi est tombée raide morte ! Je lui ai demandé y'a deux ans pour confirmer la théorie comme quoi c'est bien un basilic qui dormait dans les entrailles du château, avant que Cerbin ne débarque pour dire "coucou, je suis allé dans la chambre et j'ai été surpris de tomber nez à nez avec son occupant".

- J'ai bien peur que Dippet n'ait pas cherché plus loin pour s'assurer que l'école ne fermerait pas et Tom avait trop à perdre pour lâcher de nouveau la bête dans les couloirs. Comment ta mère a-t-elle mis la main sur ceci, tu le sais ? A moins que ce soit un cadeau de ce cher Mandos Cerbin.

Il tira d'un tiroir le vieux journal intime en partie calciné de Jedusor qu'il posa à côté de la Pensine.

- On est tombé dessus par hasard avec Neville et Drago en seconde année, donc, Cerbin y est pour rien, expliqua Harry en haussant les épaules. On marchait dans les couloirs quand on a entendu Rusard taper une crise. On est allé voir et on a réalisé que Mimi avait inondé le couloir. Quand je suis entré dans les toilettes, j'ai eu un mauvais pressentiment. Mimi nous a dit que quelqu'un lui avait jeté un livre à la figure quand elle était dans le tuyau d'évacuation et elle nous a montré le journal qui avait valdingué plus loin. Drago n'aimait pas plus que moi l'objet, alors, je lui ai demandé d'aller chercher mon oncle. Thatch a pris ma robe pour enrouler le livre dedans et il l'a apporté directement à ma mère. C'est très certainement elle qui l'a mis dans cet état.

- Tu as préféré t'adresser à un homme qui n'avait pas de magie plutôt qu'à un autre enseignant ? Ce n'est pas très responsable, gronda Dumbledore en fronçant les sourcils.

- J'ai choisi la personne en qui j'avais le plus confiance, nuance. Thatch est mon oncle. Il m'avait déjà sauvé la vie plusieurs fois. Avec le troll, dans la forêt interdite, avec le cognard fou... J'y peux rien si le reste du personnel enseignant est moins efficace qu'un moldu loup-garou.

- Tu lui as pas dit, j'espère, que tu le tenais en si haute estime, sinon, on va avoir beaucoup de mal à lui faire passer les portes avec sa tête enflée, yoi, sourit Marco. Mais au moins, vous avez votre réponse, Dumbledore. Autre chose à dire sur le pendant Poudlard ou on peut passer à l'après ?

Dumbledore avait l'air quelque peu mécontent d'apprendre que Harry s'était adressé à un moldu, mais accepta de laisser glisser.

- Il est difficile de se concentrer sur le pendant. Très peu de ceux qui l'ont connu acceptent de parler de lui. Ils ont trop peur. La majorité, je l'ai découvert après son départ de l'école. Une très longue et très complexe enquête. Ceux que j'ai pu convaincre de me répondre m'ont dit que Jedusor était obsédé par ses origines. C'est compréhensible, bien sûr. Il avait grandi dans un orphelinat et souhaitait tout naturellement savoir comment il était arrivé là. C'est le lot de bons nombres d'orphelins. Il a d'abord cherché le nom de Tom Jedusor sur les blasons de la Salle des Trophées, dans les listes de préfets conservées parmi les archives de l'école et même dans les livres d'histoire de la sorcellerie.

- Et ça ne pouvait pas être un banal sorcier ? s'étonna Harry.

- Cela ne rentrait pas dans l'idée qu'il s'en faisait. Il a fini par admettre que son père n'était pas le sorcier de la famille. Je suis persuadé que c'est à ce moment-là qu'il a définitivement laissé tomber son nom pour prendre celui de Lord Voldemort. Il s'est livré ensuite à d'autres investigations, cette fois dans la famille de sa mère qu'il avait méprisée jusqu'alors, pensant qu'elle était la moldue du couple pour avoir succombé à la honteuse faiblesse humaine de la mort.

Marco secoua la tête avec un « tsss » qui disait long sur ce qu'il pensait de l'homme.

- Tout ce qu'il avait, c'était le nom de Elvis qui appartenait à son grand-père. C'est en fouillant dans les vieux livres sur les lignées des familles sorcières qu'il a découvert les Gaunt et leur lien avec Serpentard. L'été de sa seizième année, il a quitté l'orphelinat dans lequel il revenait chaque année pour les vacances et a entrepris de retrouver des membres de la famille Gaunt. Et c'est ce que nous allons voir ce soir.

Dumbledore quitta son fauteuil, imité par le père et le fils.

- J'ai eu beaucoup de chance de recueillir celui-ci, dit-il en versant le contenu luisant de la fiole dans la Pensine. Vous le comprendrez quand nous y serons.

Quelques instants plus tard, ils étaient dans le souvenir et ils eurent du mal à reconnaître les lieux. Harry avait vu des ruines plus propres, et il était bien content que les souvenirs ne soient pas livrés avec l'odeur. Vraiment. Aucun des squattes dans lesquels il avait vécu avec sa mère et même le placard à balais qui avait été leur premier appartement n'avait pas cette tête, pourtant, ils avaient eu des champignons à même les murs ! L'endroit devait être clairement abandonné, c'était la seule explication pour que les ordures jonchent ainsi le sol et que le plafond soit maintenant un vaste réseau de toiles d'araignée. La nourriture sur la table devenait le lieu de développement d'un nouvel écosystème. La source unique de lumière de la masure venait d'un bout de bougie au pied d'un homme. S'il y en avait bien un qui avait besoin d'un détour chez le coiffeur et le barbier, c'était bien lui. Il était tout bonnement impossible de voir ses yeux ou sa bouche. L'homme était dans un fauteuil près de la cheminée vide, immobile et on pouvait se demander s'il était encore vivant puisque sa jungle capillaire masquée tout possible mouvement de la poitrine.

Des coups à la porte firent sursauter le dormeur qui se leva immédiatement, baguette dans une main, couteau dans l'autre, permettant de le reconnaître comme Morfin.

Sans attendre de réponse, la porte s'ouvrit dans un grincement dramatique, permettant de laisser entrer un beau garçon qui s'éclairait à la lueur d'une vieille lampe. Grand, pâle, brun, avec un beau visage.

- Tommy boy a bien grandi, c'est triste qu'il se soit défiguré ainsi, il était beau garçon, yoi, commenta Marco en haussant les sourcils.

- /Tousan, ça passera pas devant un tribunal,/ lui dit son fils avec humour.

- /Tu as passé bien trop de temps avec ton oncle cet hiver,/ soupira le Phénix en se massant les yeux.

Tom avait déjà fait le tour de l'intérieur du taudis avec son regard avant de se concentrer sur l'épave humaine qui fonça sur lui en titubant. Le nombre de bouteilles vides au sol expliquèrent son manque d'équilibre : l'homme ne devait pas être très sobre.

- TOI ! hurla-t-il. TOI !

Ses armes en main, il fonça sur Jedusor avec toute sa rage d'ivrogne.

Jusqu'à ce que l'adolescent ne siffle quelque chose. Le résultat fut instantané, cela arrêta l'assaut. Morfin en tomba vraiment sur le cul au point de percuter la vieille table au passage, ce qui provoqua la chute des casseroles crasseuses et des aliments moisis. Ils se regardèrent de nouveau un long moment, avant que le plus vieux ne siffle quelque chose qui semblait être une question. Question qui eut une réponse positive si on en croyait le léger hochement de tête du jeune étudiant. Marco continua de les regarder, la tête légèrement penchée sur le côté, mais ne fit aucune traduction. C'est [1] que ce ne devait pas être important.

La porte se referma sur Tom alors qu'il entrait dans la porcherie, l'air clairement déçu et dégouté. Il eut un échange de questions réponses entre le duo qui semblait laisser perplexe Tom au vu de son froncement de sourcil. Quand Morfin écarta ses cheveux sales de son visage crasseux, Harry nota qu'il portait la bague des Gaunt. Le père devait être déjà mort, donc. Le souillard fit un commentaire sifflé tout bas qui attira l'attention de Jedusor de par son ton interrogateur en y répondant.

- Il l'a confondu avec Jedusor senior, yoi, finit par dire Marco. Il lui explique plus ou moins la méprise en lui disant où vit l'homme en question.

Le dernier des Gaunt sembla raconter quelque chose en faisant un geste du menton vers la route au dehors. La colère refit surface et les sifflements plus forts et agressifs, le couteau brandit de façon menaçante, alors qu'il essayait en vain de conserver son équilibre. Le futur Voldemort s'avança et ce fut le noir complet. La seule chose qui rassura Harry c'est [2] de sentir sur sa nuque la main chaude aux longs doigts fins de son père.

Marco intercepta la main de Dumbledore quand il tendit le bras pour toucher Harry, mais bientôt, ils s'envolèrent pour retrouver le bureau, toujours dans la même posture. Les deux hommes se regardèrent, les yeux bleu clair de Dumbledore affrontant les orbes océan du Phénix qui lâcha le poignet qu'il tenait fermement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Harry. Pourquoi on s'est retrouvé dans le noir ?

Dumbledore retourna s'asseoir alors que Marco reprenait sa place, comme si rien ne s'était passé.

- A partir de là, Morfin n'arrivait plus à se rappeler quoi que ce soit. Quand il s'est réveillé, le lendemain matin, il était allongé par terre, tout seul, et la bague de Gaunt avait disparu.

- Donc, Jedusor l'a certainement attaqué et détroussé, conclut Marco.

- Oh bien pire. Votre compagne s'étant intéressée à Little Hangleton de suffisamment près pour comprendre que la disparition de Franck Bryce n'était pas le fruit du temps, elle a dû apprendre, elle aussi, l'horrible vérité des actes de Tom.

Le vieil homme croisa ses mains sous son menton.

- Une servante a retrouvé le corps de Tom Jedusor Senior et celui de ses parents au petit jour. Tous les trois étaient étendus dans le salon de leur manoir. Bien entendu, les autorités moldues étaient perplexes. Pour autant que je le sache, ils ignorent encore aujourd'hui comment les Jedusor ont été tués car le maléfice d'Avada Kedavra ne laisse habituellement aucune trace de blessure.

Il sembla sur le point d'ajouter quelque chose, mais après un coup d'œil au front de Harry, il s'en ravisa. Le coup d'œil n'avait échappé ni au père, ni au fils qui échangèrent un regard sans rien dire.

- On est tombé sur le dos de Harry comme une tonne de briques pour un Patronus, et vous allez me faire croire que ce gamin s'en est sorti pour un sortilège, qui, si je me rappelle ce qui m'a été dit, est un Impardonnable, yoi ? pointa Marco. Donc, passible de la prison à vie ?

- Le ministère sait quand un sort est jeté, mais pas par qui, cependant. Ils ne savaient pas qu'un étudiant qui allait entrer en sixième année s'était rendu dans le village perdu de Little Hangleton pour assassiner sa famille paternelle.

Le père et le fils restèrent sans réaction mais ce que venait de dire Dumbledore n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

- Ils savaient, par contre, qu'un sorcier clairement anti-moldu habitait de l'autre côté de la vallée, continua Albus. Un individu qui avait déjà été condamné par le passé pour une agression sur les personnes qui ont été assassinées ce soir-là. Le ministère ne peut pas surveiller exactement qui lance tel sort. Dans les familles magiques, il est attendu des parents qu'ils fassent valoir la loi sur leurs enfants et les surveillent. Ce qui a été fait ici, c'est que l'on a convoqué Morfin. Il n'a pas été nécessaire de l'interroger, de lui faire prendre du Veritaserum ou de recourir à la legilimancie. Il a avoué avec une certaine fierté ce qu'il avait fait. Il a donné sa baguette et un test a prouvé que c'était l'arme du crime. Quand on l'a emmené à Azkaban, il n'a opposé aucune résistance. Tout ce qui le préoccupait, c'était que la bague de son père avait disparu. « Il va me tuer s'il voit que je l'ai perdue, » répétait-il sans cesse à ses gardiens. « Il va me tuer s'il voit que j'ai perdu sa bague. » Et c'est apparemment la seule chose qu'il ait jamais dite par la suite. Il a passé le reste de sa vie à Azkaban en se lamentant de la perte du dernier héritage de son père et aujourd'hui, il est enterré à côté de la prison en compagnie de tous les malheureux qui ont expiré entre ses murs.

- Jedusor aurait réussi à le convaincre de faire le meurtre pour lui ? s'étonna Harry avec un air dubitatif. Peut-être avec le recours de l'Imperium…

- Je ne pense pas qu'il ait essayé. Il a dû réussir à obtenir la localisation de la demeure de Jedusor, certainement dans la conversation à laquelle nous venons d'assister. Il l'a ensuite stupéfixié, lui a pris sa baguette et a traversé la vallée pour retrouver les Jedusor. Là, il a tué le Moldu qui avait abandonné sa sorcière de mère, et pour faire bonne mesure, ses grands-parents moldus également, éradiquant ainsi la honteuse lignée des Jedusor.

- Douce vengeance contre le père qui l'a abandonné, yoi, souffla Marco.

- Vous parlez d'expérience ?

- Si seulement ! sourit aigrement le pirate. J'aurais payé très cher pour me retrouver en tête à tête avec mon salopard de géniteur, mais avec du recul, je me dis que la mort aurait été trop douce pour l'enfer que cette excuse d'être humain m'a fait subir.

- On peut revenir à l'histoire ? demanda Harry ne voulant pas embarquer son père sur le sujet O'hara.

Il serra le poignet du blond pour lui apporter son soutien et celui-ci lui rendit l'étreinte en remerciement.

- Mes excuses, jeune Portgas. Donc, une fois son crime accompli, il est retourné au taudis des Gaunt et il a implanté des faux souvenirs dans le crâne de son oncle. La baguette coupable est retournée auprès de son propriétaire évanoui, la bague a fini dans la poche de l'étudiant, et il s'en est allé, reprit Dumbledore.

- Morfin ne s'est jamais rendu compte que ce n'était pas lui le coupable ? s'étonna l'adolescent

- Jamais, répondit le vieux sorcier. Il a livré, comme je l'ai dit, des aveux complets dont il s'est même vanté.

- Mais pendant tout ce temps, il a conservé en lui ce souvenir bien réel !

- La mémoire est une chose complexe et loin d'être infaillible, yoi, intervint Marco avant que Dumbledore ne s'y mette. Pour son esprit, le plus important à garder au-devant de tout, c'était la mort des Jedusor honnies. La visite, dont il ne se souvenait pas de la fin, est passée en second plan, yoi. Sans parler qu'il était déjà bien alcoolisé, il a dû se dire qu'il avait halluciné son visiteur. Personne n'aurait rien remarqué. Il aurait fallu s'enfoncer très profondément dans l'esprit de Morfin pour voir ce souvenir, mais là encore, il fallait le vouloir. Mais à quoi bon, l'homme s'était dénoncé, yoi. La justice avait un coupable, affaire classée.

- Je ne l'aurais pas mieux dit moi-même, renchérit Dumbledore. J'ai réussi, dans les dernières semaines de sa vie, à lui rendre visite, à un moment où j'essayais de découvrir tout ce que je pouvais sur le passé de Voldemort. J'ai eu toutes les difficultés du monde à obtenir ce souvenir, et quand j'ai vu ce qu'il contenait, j'ai essayé de m'en servir pour obtenir la libération de Morfin d'Azakaban. Mais avant que le ministère ait pris sa décision, le pauvre homme est mort.

Albus sembla attendre quelque chose mais rien ne vint. Harry caressait la fourrure d'une Iro qui baillait voluptueusement et Marco avait les bras et les jambes croisés, attendant la suite.

- Nous en avons fini, yoi ? demanda le blond en brisant le long silence.

- Je réfléchissais, mais enchaînons, il commence à se faire tard et je veux vous montrer un souvenir important.

Marco haussa un sourcil mais laissa passer le mensonge. Dumbledore prit un autre souvenir dans sa poche intérieur et ouvrit la fiole au-dessus de la Pensine. Cependant, le souvenir ne semblait pas d'accord puisqu'il s'accrochait au cristal comme s'il avait gagné une certaine solidité.

- La question est stupide, mais est-ce que des souvenirs peuvent avoir une date de péremption ? demanda Harry.

- Manquerait plus que ça, grommela son père alors que Dumbledore avait un léger rire.

- Nous y voilà. Ce ne sera pas long, dit le directeur lorsqu'il eut enfin réussi à vider la fiole. Nous serons très vite revenus. Mais, pour l'instant, retournons dans la Pensine...

Et ils retournèrent dans les tréfonds des souvenirs.

Harry reconnut immédiatement son propriétaire : le cher professeur Horace Slughorn. Et bien plus jeune que le vieil homme obèse qu'il côtoyait en classe. C'était presque choquant de voir qu'à la place de la calvitie, il avait une sorte de toit de chaume sur le crâne, malgré une légère tonsure de la taille d'une pièce de monnaie. Ce Slughorn là n'était peut-être pas aussi gros que celui que le jeune connaissait, mais en tout cas, son gilet avait déjà du mal à se fermer sur sa bedaine. Et pour bien montrer le genre de personnage qu'il était, l'homme était dans son bon gros fauteuil, confortablement installé et les pieds sur un pouf de velours. Pour compléter le tableau, il avait un verre de vin dans une main et l'autre dans une boîte d'ananas confits.

Harry jeta un œil à son père, qui adressait un regard noir à la boîte d'ananas, de derrière la main dans laquelle il avait caché son visage devant la scène.

- Beaucoup trop de temps avec ton oncle. Tu devrais rester un peu plus à la maison à nous aider avec les jumeaux, yoi, reprocha le pirate en devinant ce à quoi pensait son fils.

- J'ai rien dit. Tu es traumatisé par les ananas.

- Non, tes oncles, Thatch en tête, m'ont traumatisé avec, pourtant, c'est mon fruit favori. Il nous fait quoi, là, Slughorn ?

D'un vague geste de la main, le pirate montra la demi-douzaine d'élèves entre quinze et seize ans assis en cercle autour de leur professeur, soit sur des sièges plus bas, soit moins confortables.

- Voici le Slug Club du temps de Tom, répondit Dumbledore.

Harry repéra rapidement Jedusor dans son fauteuil, séduisant et décontracté. A sa main droite posée dans une négligence travaillée sur l'accoudoir, la bague des Gaunt brillait de mille feux. Il avait donc déjà accompli son triple meurtre.

- Monsieur, est-il vrai que le professeur Têtenjoy prend sa retraite ? demanda Jedusor.

- Tom, Tom, même si j'étais au courant, je ne pourrais pas vous le dire, répondit Slughorn.

Il agita un doigt luisant de sucre et réprobateur vers le jeune homme, mais le clin d'œil canaille brisa l'autorité qu'il aurait pu avoir.

- Je dois avouer que j'aimerais bien savoir d'où vous tenez vos renseignements, mon garçon. Vous êtes mieux informé que la moitié des enseignants, continua le maître de potion.

Jedusor sourit. Les autres éclatèrent de rire en lui lançant des regards admiratifs.

- Avec votre étrange aptitude à connaître des choses que vous devriez ignorer et le soin que vous prenez à flatter les gens importants - au fait, merci pour l'ananas, vous aviez parfaitement raison, c'est mon préféré...

La remarque eut le don de faire rire le reste des élèves alors que Marco avait l'air clairement répugné par ce qu'il voyait. C'est là qu'un soudain et épais brouillard blanc masqua la scène, épargnant seulement les trois spectateurs. Harry se rapprocha de son père quand il sentit celui-ci lui prendre doucement la nuque.

La voix de Slughorn retentit dans le brouillard avec une puissance et une intonation particulièrement spectrale, comme si un dieu quelconque voulait parler

- Vous finirez mal, mon garçon, souvenez-vous de ce que je vous dis !

Le brouillard se dissipa aussi vite qu'il était apparu mais personne n'y fît allusion, personne ne semblait penser que quelque chose d'anormal venait de se produire.

- Souvenir falsifié, comprit Marco.

- Oui, et très grossièrement si je peux me permettre, répondit Dumbledore.

D'où l'étrange qualité de la voix de Slughorn et le fait que personne n'avait fait de commentaire.

Une petite pendule d'or, sur le bureau de Slughorn, sonna onze heures, faisant sursauter son propriétaire qui n'avait apparemment pas vu l'heure passer.

- Bonté divine, il est déjà si tard ? s'exclama Slughorn. Il est temps que vous y alliez, les garçons, ou nous aurons tous des ennuis. Lestrange, je veux votre devoir demain, sinon, je vous donne une retenue. C'est également valable pour vous, Avery.

- Lestrange ? Avery ? répéta Harry.

- Les pères des personnes du même nom que Voldemort a actuellement à son service. Bien que pour le cas de Bellatrix, il s'agisse de son beau-père, éclaircit Dumbledore alors que Slughorn sortait de son fauteuil pendant que les élèves s'en allaient.

Sauf un.

Jedusor s'était attardé, comme Harry l'avait déjà fait plus d'une fois en classe pour toucher un mot en tête à tête avec ses professeurs, généralement son oncle.

- Ouvrez l'œil, Tom, dit Slughorn en s'apercevant qu'il était toujours présent. Il ne faut pas vous laisser surprendre hors de votre lit à cette heure-ci, vous êtes préfet...

- Monsieur, je voulais vous demander quelque chose.

- Demandez, mon garçon, demandez...

- J'aurais voulu savoir ce que vous pouviez me dire des... des Horcruxes ?

Encore une fois, Slughorn avait apparemment apposé sa patte sur le souvenir, laissant la même voix puissante et désincarnée couvrir la vérité.

- Je ne sais rien des Horcruxes et si j'en savais quelque chose, je ne vous le dirais pas ! Maintenant sortez immédiatement d'ici et que je ne vous reprenne plus à prononcer ce mot !

- Voilà, c'est tout, annonça Dumbledore d'un ton placide. Il est temps d'y aller.

Ils retrouvèrent le bureau quelques secondes plus tard.

- Comme notre cher Docteur l'a deviné, ce souvenir a été falsifié, dit Albus en se rasseyant derrière son bureau. Le professeur Slughorn a modifié sa propre mémoire.

- Naze ? demanda Harry.

- Par honte et peur, très certainement. Il a essayé de modifier son souvenir afin de se montrer sous un jour plus avantageux que la réalité, en masquant ainsi les moments qu'il ne voulait pas que l'on découvre. Et bien heureusement pour nous, cela a été fait de façon grossière, parce que ça montre que le véritable souvenir est toujours là, en dessous, malgré les altérations. C'est pour cela que, pour la première fois, je vais te donner un devoir à faire, Har-Portgas. Tu auras pour tâche de convaincre le professeur Slughorn de livrer son vrai souvenir, ce qui constituera très certainement l'information la plus cruciale de toutes celles dont nous disposons.

Harry et son père échangèrent un regard avant de fixer le directeur comme s'il se moquait d'eux.

- Vous espérez vraiment que le professeur Slughorn va me donner le vrai souvenir à moi, quand il vous l'a refusé à vous ? Je sais pas si vous êtes au courant, mais je le fuis comme la peste, lui et ses petites soirées. Sans parler qu'il doit être devenu ultra méfiant ! Je fais pas de miracle.

- Ton grand-père a fait l'impossible, montre-toi digne de lui, yoi, taquina Marco.

- Que kaachan t'entende pas.

- Je te rassure, elle sait ce que je pense. J'ai connu Roger, moi.

- Il est vrai que le professeur Slughorn sera méfiant et lui arracher la vérité par la force serait stupide, ce qui résulterait à plus de mal que de bien. Je ne veux pas qu'il quitte Poudlard, intervint Dumbledore. Mais comme nous tous, il a ses faiblesses et je crois que tu es la seule personne capable de pénétrer ses défenses. Il est d'une grande importance, jeune homme, que nous puissions recueillir le vrai souvenir... Quelle importance exactement, nous ne le saurons qu'en découvrant le contenu de l'authentique souvenir.

- Du moment qu'il ne quitte pas son poste, mon fils a carte blanche, c'est ça ? se fit confirmer Marco.

- Pas de force, pas de violence, je pensais avoir été clair sur le sujet.

- Je l'ai compris, lui dit le blond d'une voix froide. Mais si vous n'avez pas l'instinct paternel, je ne peux pas vous aider à comprendre en quoi je suis récalcitrant à cette demande. Donc, vous voulez un souvenir, yoi.

D'un tour de main, Marco brandit la fiole de souvenir qu'il avait mystérieusement fait disparaître un peu plus tôt.

- C'est l'un ou l'autre. Vous ne pouvez pas avoir les deux souvenirs, lui dit clairement le pirate.

- Vous réalisez de l'importance des informations que détient Horace ? Cela pourrait changer le cours de la guerre et aider votre fils à survivre !

- J'ai de bons amis sorciers et rien ne nous empêche de trouver une méthode alternative pour examiner le souvenir de Slughorn, répondit avec calme le père de famille. L'un ou l'autre, pas les deux. Qu'est-ce que vous voulez ? Notre argument imparable contre vos conneries de Protection du Sang ou cette affaire d'Horcruxe, yoi ?

La furie était claire dans le regard de Dumbledore qui affronta celui impassible de Marco sans sourciller, s'arrangeant mieux dans son fauteuil pour lui faire face. Et sans signe avant-coureur, le pirate se leva d'un bond pour se jeter en travers du bureau du directeur, lui tordant une main pour dévoiler la baguette magique du sorcier cachée par sa manche auparavant. De son autre bras, il clouait le vieil homme contre son fauteuil, son couteau planté dans l'appuis tête après avoir fait une estafilade sanglante sur la joue du sorcier et vibrant encore dans la main de Marco. Harry ne chercha pas à comprendre le pourquoi du comment. Il se leva et garda en joue le directeur de sa propre baguette, et contourna le bureau pour prendre celle du vieil homme, alors que Iro se mettait à grogner d'un air menaçant, sa fourrure prenant la teinte la plus sanglante qu'on ait pu voir sur elle jusqu'à présent. De son perchoir, Fumseck poussa un cri de colère en agitant ses ailes.

- M'ensorceler pour essayer de me faire changer d'avis était une idée stupide. C'était la dernière leçon, siffla le pirate avec des yeux dorés. Restez loin de mon fils à présent.

Dumbledore luttait pour respirer sous la pression contre sa gorge. Il n'avait donc pas la possibilité de répondre au père en colère. Marco repoussa la chaise avec violence et se sortit de dessus du bureau, son arme toujours dans sa main. Il tendit une main et comprenant la demande, son fils lui donna la baguette magique du directeur.

- La prochaine fois, ça sera votre cou.

Il la prit entre ses deux mains, son intention plus qu'explicite.

- NON ! NE FAÎTE PAS CA ! cria Dumbledore.

Dans un craquement retentissant, la baguette magique se brisa en deux, avant de s'embraser dans des flammes turquoise, finissant sa carrière en tas de cendre sur le tapis. Fumseck poussa un cri satisfait et mélodieux, un œil furibond braqué sur Dumbledore qui contournait son bureau en toute hâte.

- Vous rendez-vous compte de ce que vous venez de faire ? gronda le vénérable ancien.

- Oui. Parfaitement. Je viens de vous prouver que vous n'êtes pas tout puissant et qu'à trop jouer avec le feu, on se brûle. Nous y allons Harry. J'ai deux mots à toucher à ta directrice de maison, au moins, elle a la tête sur les épaules et elle est du genre droite.

- Bonne nuit, monsieur le Directeur, salua froidement Harry.

Et le duo quitta la pièce.

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Dans les profondeurs du ministère, une prophétie sur son étagère perdit lentement son éclat pour se brunir, telle une ampoule grillée, informant tout le monde susceptible de la regarder qu'elle était désormais invalide.

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Ace regarda la table qu'elle venait de réduire en petit tas de cendre après ce que son fils et son fiancé lui avait raconté.

- Ce salaud va le payer ! cracha-t-elle d'une façon semblable à Iro quand elle était en colère. Essayer de t'ensorceler pour un stupide souvenir !

- C'était un faux de tout façon, il aurait été perdant d'une façon ou d'une autre, yoi, pointa calmement Marco avachi dans le canapé, Harry assis sur le dossier à côté.

- Je me disais que c'était trop gros que vous donniez la vraie version, marmonna l'adolescent.

- Et puis quoi encore ?! Ce qu'à fait Lily ne le regarde pas ! Notre accord entre elle et moi, c'était de te protéger. Et clairement, ce salaud vise tout le contraire, pas question que je lui laisse volontairement des informations, gronda la pirate.

- Et le souvenir de Slughorn ? Si Dumbledore le veut, c'est qu'il doit être important d'une façon ou d'une autre.

- On va réfléchir à comment récupérer ce souvenir sans attirer l'attention de Dumbledore, yoi, dit calmement Marco. On savait très bien, grâce aux Flamel, l'importance et la nature des objets qui ont été collectés avec le temps. A deux exceptions, on en a toujours vu au moins un dans les souvenirs qu'il nous a montré. Je pense que Dumbledore voulait que tu les enregistres et que tu réalises leur importance, yoi. Cependant, s'il veut le vrai souvenir de ton professeur, c'est qu'il lui manque une information qu'il soupçonne que son collègue détient.

- Je fais quoi, donc ? se renseigna Harry.

- Profil bas, lui dit d'office sa mère. Tu restes autant que possible avec Iro et je vais demander à Izou ou Haruta de garder un œil sur toi…. quand ils auront décuvé.

Le couple jeta un regard agacé à la toile vide depuis laquelle on entendait encore les gémissements du duo qui gardait le dortoir.

- On fait de Slughorn notre affaire, contente-toi de ne pas te faire remarquer par lui ou l'autre vieux con. D'accord ? demanda Ace.

Harry hocha la tête.

- Je te raccompagne à l'école demain pour toucher deux mots à McGonagall. Va te coucher, tu as classe demain, fils, demanda Marco.

- Oui capitaine.

- Et l'esprit, ça attend le réveil.

- Bien compris mon capitaine.