Chapitre 13 : Nosferatu
Le vent glacial des montagnes de Transylvanie balayait la cape de Gabriel alors qu'il observait les cieux obscurcis par des nuages menaçants. Une nuit sans étoiles. L'obscurité pesait lourd, imprégnée d'une malveillance qu'il n'avait pas ressentie depuis des siècles. Ce n'était pas la première fois qu'il revenait en Transylvanie, mais cette fois-ci, quelque chose était différent. Les forces occultes du lieu, autrefois endormies ou contrôlées, étaient en plein chaos.
Gabriel, anciennement chevalier de Dieu, maintenant vampire et porteur du nom de Dracula, n'était pas né en Transylvanie, mais cette terre maudite semblait toujours l'appeler. C'était le foyer du premier Dracula, Vlad Tepes, le Prince de la Nuit, celui dont l'héritage sombre avait façonné l'histoire de cette région. Cependant, ce n'était pas la mémoire de Vlad qui l'avait ramené cette fois-ci. Non, c'était une menace bien plus ancienne, une présence qu'il ressentait grandir dans l'ombre depuis Castlevania.
Cela faisait plusieurs jours qu'il avait quitté Castlevania, sa forteresse surnaturelle, attiré par cette perturbation qu'il ne pouvait ignorer. Un mal ancien s'était éveillé dans les montagnes, et Gabriel sentait que les choses allaient empirer s'il n'intervenait pas.
En descendant les pentes rocailleuses des montagnes, Gabriel traversa des villages épars. Partout, il remarquait les mêmes signes : des habitations abandonnées, des champs laissés à l'abandon, et une étrange peste qui semblait ronger les survivants. Ce n'était pas une simple maladie humaine, mais quelque chose de bien plus sinistre.
Il interrogea quelques villageois qui n'avaient pas fui. Leurs visages étaient émaciés par la peur et la famine. Ils parlaient d'une créature surnommée "Nosferatu", un vampire ancien nommé le Comte Orlok. Les histoires variaient, mais une chose restait constante : Orlok apportait la mort partout où il passait, se nourrissant des faibles et répandant la peste. Certains disaient qu'il pouvait manipuler les rats et que ses victimes revenaient à la vie comme des goules, condamnées à une non-mort éternelle.
Les villageois le suppliaient de ne pas se rendre dans les montagnes, car personne n'en revenait jamais. Gabriel, pourtant, était résolu.
La légende d'Orlok le fascinait autant qu'elle le répugnait. Ce vampire ancien, dont les racines semblaient aussi profondes que celles de Vlad Tepes, n'était pas comme lui. Orlok n'avait aucune conscience, aucune pitié. Il représentait une forme de pure monstruosité, une abomination dont l'existence ne servait qu'à répandre la mort et la corruption. Gabriel savait que, pour arrêter cette créature, il devrait être prêt à tout.
Alors qu'il poursuivait son chemin vers les montagnes, la terre elle-même semblait changer. Là où les champs étaient autrefois fertiles, Gabriel découvrit des terres stériles, dévastées par une force qu'il connaissait bien : la magie noire. Des arbres étaient tordus, comme s'ils avaient été corrompus par l'énergie maléfique d'Orlok, et le sol était sec, fissuré, incapable de soutenir la vie. Les créatures de la nuit étaient plus agitées que d'ordinaire. Il sentit des yeux le surveiller depuis les ombres, mais aucune bête n'osait l'approcher.
Les récits des villageois ressemblaient à une mosaïque de terreur. Certains parlaient de bêtes cauchemardesques errant dans les forêts, d'autres évoquaient des enfants kidnappés au milieu de la nuit, leurs corps retrouvés vidés de leur sang le lendemain. Chaque mot alimentait la colère froide qui grandissait en Gabriel. Il ne pouvait pas laisser une telle créature prospérer.
Plus il avançait, plus il ressentait la présence d'Orlok. Une pression invisible semblait peser sur lui, comme si les ténèbres elles-mêmes voulaient le repousser. Mais Gabriel, fort de sa détermination et de son lien avec les forces sacrées, continua à avancer, implacable. Il ne laisserait pas cette terre sombrer davantage dans la corruption.
Les ruines d'un ancien château apparurent au loin, perchées sur une colline entourée de forêts noires comme la nuit. Gabriel savait que ce serait là que tout se jouerait. Les villageois avaient raconté que c'était dans ce château qu'Orlok avait élu domicile, rassemblant autour de lui une armée de créatures infernales, ses serviteurs corrompus et dévoués à sa cause.
Chaque pas rapprochait Gabriel de son destin, et chaque pas renforçait sa résolution. Il n'avait jamais rencontré Orlok en personne, mais leurs noms circulaient dans les mêmes cercles de légendes depuis des siècles. Pour les mortels, ils étaient des mythes vivants, des incarnations de la terreur. Mais Gabriel savait qu'Orlok n'était pas un simple mythe. C'était une menace bien réelle, une menace qu'il devait éradiquer.
Il s'arrêta un instant à l'orée de la forêt qui menait au château. Le silence régnait, oppressant. Il pouvait sentir le mal flotter dans l'air comme une brume invisible. Ses instincts vampiriques étaient en alerte maximale et sa soif de justice le portait.
Gabriel se redressa, ses pensées déjà tournées vers le duel à venir. Il savait qu'Orlok ne serait pas un adversaire facile. Ce vampire primitif, bestial, incarnait tout ce qu'il détestait dans sa propre nature. Orlok était la bête, l'incarnation de la mort, alors que Gabriel s'efforçait de dompter ses ténèbres pour quelque chose de plus noble.
Il était temps. Gabriel pénétra dans les ténèbres de la forêt, prêt à affronter la créature qui faisait trembler la Transylvanie.
L'obscurité qui enveloppait la Forêt Noire semblait avoir une vie propre, une entité palpable qui se tordait et se mouvait comme un être maléfique. Chaque arbre était un monument à la corruption, leurs branches tordues comme les griffes de créatures cauchemardesques cherchant à capturer quiconque oserait pénétrer cet antre maudit. Gabriel, après avoir senti l'aura pernicieuse d'Orlok grandir dans les environs, se transforma en Dracula. Sa forme vampirique lui donnait une puissance et une agilité accrues, ce qui serait nécessaire dans un lieu aussi oppressant.
La brume surnaturelle qui se déployait à ses pieds se mêlait aux ombres des arbres, étouffant tout bruit. Seul le vent, porteur de murmures anciens, brisait occasionnellement le silence sinistre. Gabriel marchait avec détermination, ses pas calmes, mais son esprit alerte. Chaque ombre pouvait cacher une menace. Sa nature vampirique, loin de faiblir dans cet environnement, s'adaptait et fusionnait avec les ténèbres environnantes. Cependant, il ressentait la présence d'une force encore plus ancienne et perverse que tout ce qu'il avait rencontré récemment.
Plus il s'enfonçait dans la forêt, plus l'atmosphère devenait lourde, presque suffocante. Il n'y avait ni oiseaux, ni créatures qui osaient troubler ce lieu. Ce n'était pas une simple forêt : c'était un domaine façonné par la présence d'Orlok. Une terre que ce monstre avait revendiquée comme sienne, déformant tout ce qui l'entourait.
Soudain, Gabriel s'arrêta. Devant lui, un mouvement dans l'ombre, presque imperceptible. Puis, une silhouette émergea lentement de la brume. Une créature à l'apparence cadavérique, aux yeux rouges comme des braises et à la peau blafarde, se tenait là, dégageant une aura de mal absolu. C'était le Comte Orlok.
Orlok était un cauchemar vivant. Son visage, une parodie de l'humain, était étiré en un sourire sinistre, et ses dents acérées dépassaient de ses lèvres fines. Ses doigts démesurément longs, terminés par des griffes noires, effleuraient le sol alors qu'il avançait dans un silence inquiétant. Ses mouvements étaient lents, presque indolents, mais Gabriel savait que cette tranquillité masquait une fureur bestiale prête à exploser à tout instant.
Gabriel resserra sa prise sur l'ombre qui l'entourait, prêt à se défendre à tout moment.
« Dracua l'usurpateur » murmura Orlok, sa voix rauque, semblant résonner depuis les profondeurs mêmes de la terre. Toi qui te crois supérieur... Pourquoi es-tu venu dans mon domaine ? »
Gabriel le fixa, son regard perçant, prêt à jauger cet adversaire redoutable. Il n'avait jamais affronté Orlok en personne, mais les légendes circulaient depuis des siècles. Orlok n'était pas un vampire ordinaire. Il était une abomination, une créature qui, par sa seule existence, défiait les lois naturelles du monde, même celles du vampirisme.
« Je ne viens pas en conquérant, » répliqua Gabriel d'une voix grave. « Je suis venu pour t'arrêter, car ta présence ici menace l'équilibre du monde. Tu répands la peste et la mort sans but, sans raison. »
Orlok éclata d'un rire guttural, un son inhumain qui résonna dans la forêt, faisant trembler les arbres comme s'ils répondaient à son appel. « L'équilibre ? Le monde n'a pas besoin d'équilibre. Les mortels que tu chéris sont faibles, Dracula. Ils ne sont bons qu'à être dévorés. »
Avant que Gabriel ne puisse répondre, Orlok bondit en avant, ses griffes acérées prêtes à trancher la chair de son adversaire. Mais Gabriel, avec une vitesse surnaturelle, esquiva l'attaque d'un mouvement fluide, se fondant dans les ombres pour échapper à la fureur d'Orlok.
« Ton appétit pour la destruction fait de toi une bête, Orlok, rien de plus, » déclara Gabriel en réapparaissant derrière lui, sa voix froide et implacable.
Orlok se retourna avec une rapidité terrifiante, ses yeux brûlant de malveillance. « Une bête ? C'est ce que nous sommes tous, Dracula ! Ne te leurre pas avec tes idéaux de justice et d'honneur. Tu n'es qu'une pâle imitation de ce que tu devrais être. » Orlok cracha ces mots avec une haine palpable.
Le comte tenta une nouvelle attaque, cette fois visant le cœur de Gabriel avec ses griffes noires comme l'obsidienne. Mais Dracula, s'adaptant à l'agressivité primitive d'Orlok, fit appel à ses propres pouvoirs. Il se transforma en une nuée de chauves-souris pour esquiver l'attaque, se dissipant dans l'air sombre avant de se reformer quelques mètres plus loin.
« Ta soif de sang n'est que faiblesse, » répondit Gabriel, les ombres tourbillonnant autour de lui alors qu'il invoquait la puissance de son fouet d'ombre, le Shadow Whip. « C'est ton existence même qui est une aberration. Tu ne mérites pas ta place dans ce monde. »
Le fouet d'ombre de Gabriel claqua dans l'air, s'enroulant autour du bras d'Orlok avec une force surnaturelle. Orlok poussa un grognement furieux alors que les ombres lui lacéraient la chair. Pourtant, il ne semblait pas ressentir la douleur, seulement une rage croissante.
« La pitié que tu portes aux mortels te rend faible, » cracha Orlok, tentant de se libérer de la prise du fouet. « Regarde-toi, Dracula. Tu te caches derrière des principes qui n'ont plus de sens pour des créatures comme nous. »
Gabriel tira sur le fouet, rapprochant Orlok de lui, leurs visages maintenant à quelques centimètres l'un de l'autre. « C'est cette pitié qui me donne la force de te détruire, Orlok. Je ne suis pas un monstre sans but. Toi, en revanche, tu es une ombre du passé. »
La rage dans les yeux d'Orlok se mua en pure fureur
La rage dans les yeux d'Orlok se mua en pure fureur, une colère animale qui consumait toute raison. Ses traits déformés par la haine et sa mâchoire béante laissaient apparaître des crocs proéminents, prêts à déchiqueter tout être osant défier sa domination. Ses yeux, rouges comme des braises, brûlaient d'une malveillance pure, sans aucune trace de l'intelligence qui caractérisait habituellement les vampires supérieurs.
Gabriel, sous sa forme de Dracula, demeura impassible face à cette démonstration de sauvagerie. Il avait vu bien des monstres dans sa vie, mais Orlok était différent. Il n'était pas seulement un vampire : il incarnait la mort elle-même, une mort lente et insidieuse, dévorant tout sur son passage sans discrimination.
Orlok bondit sans un mot, se déplaçant avec une rapidité surnaturelle. Ses griffes tranchantes cherchèrent à lacérer la gorge de Gabriel, mais ce dernier esquiva avec une grâce fluide. La brume à ses pieds se dissipa à son mouvement, et ses yeux se plissèrent alors qu'il jaugeait la créature devant lui.
« Une bête… » murmura Gabriel en s'éloignant d'un pas mesuré. « Tu n'es rien de plus qu'une aberration. »
Orlok poussa un cri inhumain en guise de réponse. Ses mouvements étaient brutaux, dénués de finesse. Chaque attaque semblait animée par une fureur incontrôlée, mais Gabriel, avec sa vitesse et sa maîtrise des ombres, parvint à éviter chaque coup avec une aisance presque insultante.
« Tu oses te dresser contre moi, usurpateur ? » hurla Orlok, sa voix gutturale résonnant comme un écho lointain dans la forêt. « Je suis l'incarnation de la nuit, une ombre plus ancienne que toi. Ton existence même est une insulte aux véritables vampires. »
Gabriel, esquivant encore une attaque, répondit avec calme. « Tu n'es qu'un vestige d'un temps révolu, une créature dépassée par le monde. La civilisation a changé, et tu n'y as pas ta place. »
Orlok riait maintenant, un rire sinistre qui résonnait à travers les arbres comme un vent maudit. « Faible… Ton amour des mortels t'a rendu faible. Tu te mêles à eux, te soucies de leur misérable existence. Mais moi, je les consume, je les détruis, et je les fais miens. »
Dracula surpris Orlok avec un puissant coup de poing, qui le fit traverser un arbre.
Orlok, cependant, n'était pas du genre à se laisser maîtriser si facilement. Il se releva avec une agilité surprenante et se transforma en une nuée de chauves-souris, se dispersant dans l'air avant de réapparaître derrière Gabriel. Avec un cri sauvage, il planta ses griffes dans le dos de Gabriel, essayant de le mordre à la nuque.
Gabriel se métamorphosa à son tour, sa forme corporelle se dissolvant en une brume spectrale. Orlok passa au travers de lui, surpris, ses griffes ne rencontrant que de l'air. Réapparaissant un peu plus loin, Gabriel se retourna calmement pour faire face à son ennemi. Il observait Orlok avec une froideur implacable.
« Je ne suis pas comme toi, Orlok, » murmura Gabriel. « Et c'est précisément pour cette raison que tu mourras ici. »
Orlok, sentant la rage bouillonner en lui, invoqua soudainement une nuée de rats et de chauves-souris qui jaillirent de l'obscurité environnante, se ruant sur Gabriel comme une vague de terreur vivante. Le combat prit alors une dimension cauchemardesque, l'air se remplissant de cris stridents et de mouvements frénétiques.
Gabriel, sans fléchir, fit claquer son Shadow Whip avec une précision redoutable, tranchant et dispersant les créatures une par une. Les chauves-souris explosaient en vol dans des éclats de ténèbres, tandis que les rats étaient balayés comme des feuilles mortes. Orlok, caché dans l'ombre, grogna, sentant sa première vague d'assaut échouer.
« Pitoyable… » murmura Gabriel en observant la vague d'horreurs s'effondrer sous ses coups.
Orlok surgit des ténèbres dans un cri bestial, se jetant sur Gabriel avec une force brute. Mais cette fois, Gabriel délaissa son fouet d'ombres pour dégainer la Void Sword, une lame imprégnée d'énergie glaciale. Il para l'attaque d'Orlok avec aisance, les lames s'entrechoquant dans un éclat de lumière bleutée. À chaque coup porté avec la Void Sword, Gabriel siphonnait la force vitale d'Orlok, sentant la puissance du vampire bestial diminuer peu à peu.
Orlok hurla en reculant, mais avant qu'il ne puisse se remettre, Gabriel activa les Chaos Claws. Ses mains se couvrirent de flammes infernales, et il lança une série d'attaques dévastatrices. Les griffes incandescentes brûlèrent profondément dans la chair d'Orlok, qui hurla de douleur, ses membres carbonisés par la puissance du feu.
Le combat devint un ballet de fureur et de violence. Les deux vampires, animés par une rage égale, se heurtaient avec une brutalité démesurée. Orlok, frappé de plein fouet par les Chaos Claws, tituba sous la douleur, mais sa soif de sang et de destruction lui donnait encore la force de contre-attaquer.
Orlok, bien que gravement blessé par la Void Sword de Gabriel, n'était pas encore vaincu. D'un rugissement bestial, il se fondit dans l'obscurité, son corps se transformant en une nuée de chauves-souris cadavériques. Elles s'envolèrent en direction d'un vieux château en ruine qui se dressait à l'horizon, comme une relique d'un passé révolu. Ses tours effondrées et ses murs criblés d'entrelacs de lierre témoignaient de l'abandon et de la désolation. Mais Gabriel savait que ce lieu n'était pas simplement un château délabré : il était imprégné de magie noire, un ancien bastion de ténèbres et de malédictions.
Gabriel, le regard fixé sur l'endroit où Orlok avait disparu, se transforma à son tour, enveloppant son corps dans une brume noire. Il se fondit dans les ténèbres environnantes, sa forme immatérielle glissant silencieusement à travers les arbres morts et le terrain dévasté qui menait au château. La lumière de la lune, autrefois éclatante, semblait se ternir en approchant du château, comme si les ténèbres absorbaient la moindre parcelle de clarté. Gabriel ressentit immédiatement l'influence de l'endroit : une aura oppressante, ancienne, et profondément maléfique. C'était là qu'Orlok puiserait ses dernières forces pour tenter de le détruire.
En s'infiltrant dans les ruines par une brèche béante dans les murs du château, Gabriel sentit le froid des pierres imprégnées de siècles de magie noire. À l'intérieur, les salles, bien que délabrées, étaient empreintes d'une énergie sombre et vibrante. Les symboles occultes gravés sur les murs semblaient bouger sous l'effet d'une ancienne malédiction, et chaque pas résonnait dans l'immensité du lieu, amplifiant le silence oppressant.
Gabriel se mouvait avec précaution, ses sens en alerte, sachant qu'Orlok rôdait quelque part dans les ombres du château. Les vieilles pierres et les dédales du lieu créaient un labyrinthe où chaque couloir cachait un piège potentiel. Il pouvait sentir la présence de son adversaire, son souffle rauque résonnant à travers les murs, mais Orlok restait hors de portée, attendant le bon moment pour frapper.
Soudain, une vague de chauves-souris jaillit d'une arche effondrée, se ruant sur Gabriel dans un assaut furieux. Les créatures volaient dans un tourbillon d'ailes noires, tentant de désorienter Gabriel. Orlok surgit de l'obscurité, ses griffes acérées prêtes à frapper. Son visage déformé par la haine et la sauvagerie se rapprocha de Gabriel avec une vitesse fulgurante. Mais Gabriel, dans un mouvement fluide, se transforma à nouveau en brume, échappant à l'attaque mortelle de son adversaire. Orlok ne frappa que du vide, son cri de frustration résonnant dans le château. Le jeu de chasse entre les deux vampires se poursuivit dans les entrailles du château. Orlok utilisait les ombres et les couloirs tortueux à son avantage, attaquant Gabriel de manière sporadique avant de disparaître à nouveau dans les ténèbres. Il frappait depuis les angles morts, usant de la structure labyrinthique pour embrouiller son adversaire. Mais Gabriel, grâce à son expérience millénaire, anticipait chaque embuscade. Sa capacité à manipuler les ombres et à se fondre dans les ténèbres déjouait les tentatives d'Orlok.
Le château, bien qu'immense, était devenu une prison pour Orlok. À chaque attaque échouée, il perdait un peu plus de son énergie, tandis que Gabriel restait implacable dans sa poursuite. Les pièges et embuscades ne faisaient que retarder l'inévitable.
Les deux vampires se retrouvèrent finalement dans la grande salle du château, un vaste espace dont les murs étaient recouverts de symboles anciens et de tapisseries déchirées. Orlok, haletant, tentait de dissimuler sa fatigue croissante. Gabriel, quant à lui, ressentait l'emprise du château, un lieu où la magie noire suintait de chaque pierre, mais il savait qu'Orlok ne pourrait pas maintenir son jeu de cache-cache indéfiniment. Le vampire bestial était acculé, sa force diminuant à mesure que Gabriel l'affaiblissait.
Alors que la tension montait, Gabriel avança lentement, ses yeux rivés sur Orlok, sentant que l'affrontement final approchait. Le château résonnait de l'énergie sombre qui imprégnait chaque pierre, mais Gabriel ne se laissait pas distraire par les enchantements qui cherchaient à le déstabiliser. Il était concentré sur son objectif : mettre fin à l'existence monstrueuse d'Orlok une fois pour toutes.
Il ne restait plus qu'un endroit où Orlok pouvait espérer faire son dernier stand. La crypte, l'endroit le plus sacré du château, là où Orlok puisait ses dernières forces. Gabriel se prépara mentalement pour la confrontation finale, sachant que l'issue de ce combat déciderait du sort de la Transylvanie, et peut-être bien plus encore.
Gabriel descendit les escaliers en colimaçon qui menaient à la crypte. L'air se faisait de plus en plus lourd, chargé de l'odeur de la mort et de l'énergie magique concentrée. Chaque pas résonnait, créant un écho funèbre qui accentuait l'atmosphère sinistre de cet endroit. La crypte était le cœur des ténèbres, un lieu où le mal avait résidé pendant des siècles.
Lorsque Gabriel entra dans la crypte, il fut accueilli par une vision infernale. Les murs étaient ornés de runes maudites et de cercueils anciens, certains brisés, libérant des ossements humains éparpillés sur le sol. Une lumière étrange émanait du centre de la pièce, baignant l'endroit d'une lueur surnaturelle.
Au milieu de la crypte se tenait Orlok, entouré d'une aura sombre et menaçante. Il avait invoqué des créatures de l'ombre pour l'entourer, formant un dernier rempart entre lui et Gabriel. Les créatures se mirent à ramper sur les murs et le plafond, des silhouettes grotesques et amorphes, prêtes à attaquer au moindre signe de faiblesse.
« Bienvenue dans mon royaume, Dracula, » grogna Orlok, ses yeux rouges brûlant de malice. « C'est ici que je régnerai, même après ta mort. »
Gabriel, imperturbable, sortit la Void Sword, sa lame scintillant d'une lueur glaciale dans la pénombre. « Ce château sera ta tombe, Orlok, » déclara-t-il d'une voix calme mais implacable.
L'affrontement final s'engagea alors dans un éclat de magie et de violence.
Gabriel, avec la détermination d'un millénaire de combats derrière lui, invoqua la Void Sword. La lame scintillante déchira l'air, tranchant à travers les créatures sans pitié. À chaque coup, des éclairs d'énergie glaciale surgissaient de la lame, réduisant les serviteurs d'Orlok en poussière.
« Tu n'es qu'un spectre du passé, Orlok, » murmura Gabriel alors qu'il avançait, ses pas résonnant dans la crypte. « Tu t'accroches à un pouvoir qui n'a plus de place dans ce monde. »
Orlok, déformé par sa propre rage, n'écoutait plus. Il laissait libre cours à sa bestialité, se jetant sur Gabriel avec une force brute, ses griffes cherchant à lacérer son adversaire. Gabriel, grâce à sa vitesse surnaturelle, esquivait les coups avec une précision millimétrée. Le combat était une danse mortelle, un ballet macabre où chaque mouvement portait la promesse de mort.
Mais Gabriel n'était pas seulement un guerrier, il était un stratège. Il attendait, analysait chaque mouvement d'Orlok. À chaque esquive, il sentait les failles dans les attaques sauvages de son ennemi, cherchant le moment parfait pour frapper. Orlok, malgré sa fureur animale, commençait à faiblir. Chaque coup qu'il lançait le rendait plus vulnérable, son pouvoir se consumant dans cette confrontation titanesque.
Soudain, Orlok invoqua une nouvelle vague de chauves-souris, cherchant à submerger Gabriel une fois de plus. Mais cette fois, Gabriel déploya ses ailes démoniaques, s'élevant au-dessus du sol de la crypte, évitant l'assaut par les airs. Il plana au-dessus de la mêlée, son regard glacé fixé sur Orlok. D'un geste précis, il lança une déferlante de pouvoir avec la Void Sword, une vague d'énergie qui balaya les créatures et projeta Orlok contre les murs de la crypte.
Orlok, pantelant, se releva avec difficulté, ses yeux brûlant de haine. « Je suis l'éternel maître des ténèbres ! Aucun être, pas même toi, Dracula, ne peut me détruire ! » cria-t-il en avançant, boitant, mais toujours défiant.
Gabriel atterrit doucement, pliant ses ailes derrière lui avant de les faire disparaître dans un murmure de ténèbres. Il savait qu'Orlok était à sa limite. Lentement, il s'approcha, sa silhouette imposante éclipsant la lumière faiblissante de la crypte.
« Ton règne prend fin ici, » déclara Gabriel d'une voix basse, mais ferme.
Orlok, dans un dernier acte de défi, se jeta sur Gabriel, griffes en avant. Mais cette fois, Gabriel n'esquiva pas. Il attendit le moment exact, puis, avec une rapidité fulgurante, il planta la Void Sword directement dans le cœur d'Orlok. Le comte poussa un cri de pure agonie, son corps tremblant violemment alors que l'épée drainait toute son énergie vitale.
Alors que le corps d'Orlok commençait à se désintégrer, Gabriel s'approcha de lui, ses yeux fixés sur ceux de son ennemi. « Tu n'étais rien de plus qu'une ombre. Le monde que tu as connu est mort depuis longtemps, tout comme toi. »
Orlok tenta de répliquer, mais aucun son ne sortit de sa bouche déformée. Son corps se dissipa lentement, se réduisant en poussière sous le regard impassible de Gabriel.
Le silence retomba dans la crypte, interrompu seulement par le léger bruissement des cendres d'Orlok tombant au sol. Le maléfice qui imprégnait le château commença à se dissiper, et l'air, autrefois lourd de ténèbres, semblait soudainement plus léger, presque purifié.
Gabriel, désormais seul dans la crypte, contempla un instant le vide laissé par la disparition d'Orlok. Ce vampire ancien, que les légendes locales appelaient Nosferatu, n'était plus. Pourtant, Gabriel savait que cette victoire, bien que significative, n'était qu'une bataille de plus dans une guerre sans fin. Le monde des mortels avait toujours été la proie des ténèbres, et des créatures comme Orlok surgiront encore et encore.
En s'éloignant du château en ruine, Gabriel sentit le premier rayon de l'aube percer l'horizon. La lumière douce du matin traversa les montagnes de Transylvanie, jetant une lueur apaisante sur la terre dévastée. Il prit un moment pour respirer, absorbant cette lumière qui contrastait si fortement avec les ténèbres qu'il avait affrontées.
Gabriel se promit alors, en silence, qu'il resterait fidèle à sa mission. Les créatures des ténèbres, comme Orlok, continueront à émerger, mais tant qu'il existerait, il veillerait sur le monde des mortels. Même si son propre cœur ne battait plus, il continuerait à protéger ceux dont la vie brillait encore.
Sans un regard en arrière, Gabriel s'éloigna du château, se fondant dans les ombres des montagnes, prêt à affronter le prochain défi qui l'attendait.
