Envie, encre et escarpins.

Résumé: Albus Severus Potter et Scorpius Malefoy vivent leur meilleure vie sous l'oeil attendri de Draco Malfoy. Ceci n'est pas leur histoire.

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Notes: Ce texte est un OS écrit lors de la participation à l'ASPIC (Ateliers Scripturaux Promouvant l'Imagination et la Créativité) Secret Santa organisé par le serveur Discord Potterfictions. N'hésitez pas nous rejoindre !

La personne que j'ai pigée est : Eanthy (Boulop)

Boulop, toi qui n'est que douceur et bon sens, j'espère que ce petit cadeau pour le Secret Santa te plaira ! Bonne lecture et joyeux noël !

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Un énorme merci à toutes nos gentilles organisatrices et un petit supplément à Akhmaleone et HydrusMaelstorm qui ont fait la beta de ce texte avec abnégation ! 3

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1er décembre 2015

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— Ah ! Vous voilà enfin, s'exclama Luna qui rejeta son torchon sur son épaule.

Rolf descendit les deux dernières marches de l'escalier de bois et alla à sa rencontre.

— Ça a été plus long que prévu. On avait un désaccord sur la période de gestation des Demiguises. Depuis que la réserve du Pérou a entamé des croisements, il-

— Oh, pitié, Rolf, s'exclama Pansy. On vient d'y passer deux heures ! Garde cette conversation au chaud pour la bercer cette nuit !

Luna approuva, un sourire aux lèvres, et se tourna vers elle.

— Tu prends quelque chose ?

— Je vais attendre que Draco arrive. On s'est donné rendez-vous ici.

— Ah oui, c'est vrai que Pénélope a requis la présence de tout le corps professoral…

Pansy haussa un sourcil, curieuse.

— Pénélope Deauclaire. Tu te souviens d'elle ? La Préfète-en-Chef ?

Pansy approuva mais haussa les épaules, en quémandant silencieusement la suite des explications.

— Elle a pris la direction de Poudlard il y a quoi ? Trois ans ?

Rolf opina du chef.

— Draco ne t'a rien dit ?

Pansy secoua la tête, un sourire aux lèvres. Ils avaient beau s'écrire chaque mois depuis son départ à l'autre bout du monde, cinq ans plus tôt, ils avaient mieux à faire que de parler de Deauclaire, même si les ragots de Poudlard tenaient une belle place dans leurs échanges épistolaires.

— Tiens, décale-toi, s'il-te-plait, exigea Luna en lui tapotant l'épaule de la pointe de sa baguette.

Elle s'escrima aussitôt à lancer des sorts lumineux et des guirlandes enchantées autour du comptoir, de la rampe d'escaliers et de la porte d'entrée. Les murs dégoulinaient de vert, de rouge et de doré. Des étoiles étaient disséminées dans la salle et de la poussière de fées explosait un peu partout.

Les yeux de Pansy s'illuminèrent. Elle adorait Noël et les Scamander savaient comment ouvrir les festivités avec panache ! Elle leva la tête vers l'immense horloge murale.

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Draco n'allait pas tarder à arriver. Elle sortit sa tabatière à Livèche, ses feuilles et se roula une cigarette qu'elle porta à ses lèvres. Après avoir glissé son sac à main derrière le comptoir, elle enfila son manteau en poil de Boursouf et passa le pas de La Tête de Sanglier.

Luna avait repris le bar après la naissance des jumeaux, quatre ans plus tôt. Abelforth voulait prendre sa retraite depuis plusieurs années et elle ne se voyait pas continuer à parcourir le monde tant que les enfants n'entraient pas à Poudlard.

Elle s'était enthousiasmée à l'idée de réaménager les lieux et de faire concurrence à Rosmerta. Les deux femmes s'adoraient et déployaient des trésors de créativité pour attirer des sorciers de tout le pays dans leurs bars respectifs, mais surtout à Pré-au-Lard qui était redevenu un lieu plein de vie, après les longues années de disette d'après-guerre.

Pansy leva le nez vers les premiers flocons qui commençaient à tomber et enfila un bonnet en crochet qu'elle enfonça jusqu'à ses oreilles gelées. Elle invoqua une flamme à l'extrémité de sa baguette et alluma sa cigarette sur laquelle elle tira longuement.

Une silhouette déboula sur sa gauche et, comme un fantôme du passé, elle reconnut Granger qui, en près de quinze ans, n'avait pratiquement pas changé. Elle ressemblait toujours à une première de la classe avec ses longues boucles folles et son manteau d'une sobriété à pleurer.

Du coin de l'oeil, Pansy capta l'éclat des cheveux de Draco arriver sur sa droite. Son sourire s'agrandit. Elle se redressa et fit claquer ses talons, les bras serrés sous sa poitrine pour se réchauffer.

Draco faillit percuter Granger qui s'accrocha à son bras et éclata d'un rire bref. Il se baissa pour embrasser sa joue en glissant une main au creux de son dos. Il la poussa avec douceur vers le bar et la regarda passer la porte.

Il secoua la tête, amusé, quitta des yeux les fesses de Granger et aperçut enfin Pansy à qui il adressa un immense sourire. Il s'avança les bras grands ouverts et elle s'y réfugia, encore sous le choc de la scène qu'elle venait de voir.

Elle écrasa sa cigarette puis glissa un bras sous le sien. Elle plissa le nez avec un sourire en coin, les sourcils froncés.

— C'était quoi, ça, avec Granger ?

Draco ouvrit la porte du bar et l'invita à entrer avec une révérence.

— Elle a soigné quasiment toutes mes commotions, s'amusa-t-il. De son internat à sa titularisation en tant que Guérisseuse !

— Oui, ça j'en ai un vague souvenir. Je te demandais plutôt depuis quand tu matais ses fesses !

— Oh. Ça…

Draco tira une chaise où elle s'installa.

— Elle a de très jolies fesses, il faut dire.

Ils se tournèrent vers le bar et observèrent Granger, penchée en avant sur le comptoir, et Pansy ne put qu'approuver. Sans son manteau informe, elle portait une robe cloche qui s'arrêtait à mi-cuisse et une bande de peau de la taille d'une main était visible entre sa jupe et le haut de ses bottes.

Elle se tourna, capta leurs regards, haussa un sourcil et leva son verre dans leur direction. Draco ricana, Pansy se cacha derrière sa main et Granger éclata de rire. Elle aspira une longue gorgée de son cocktail, sans les quitter du regard.

Elle se détourna finalement et rejoignit Marcus qui ne pouvait s'empêcher de la dévorer des yeux. Draco et Pansy s'emparèrent de la carte pour passer commande et s'appliquèrent à se donner les dernières nouvelles du front.

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Le bar était comble, les conversations animées. Depuis son comptoir, Luna fit résonner une cloche en étain à l'effigie de la reine Maëva et un silence tout relatif se fit. Pénélope se racla la gorge et frappa deux fois dans ses mains.

— Chers Professeurs et amis, je suis ravie que vous ayez tous répondu présents à mon invitation !

Draco eut du mal à retenir un rire mesquin. Il leva les yeux au ciel en croisant les bras sur son torse. Il n'avait pas eu d'autre choix que venir, comme l'ensemble de ses collègues.

— Comme vous le savez, la cohésion de notre équipe pédagogique me tient à coeur et je voulais vous proposer de participer à un grand concours de Noël ! Marcus Belby, notre si cher Professeur de Potion, sera le Président du Jury composé des propriétaires des lieux, Rolf et Luna Scamander et de moi-même. Durant la prochaine demi-heure, nous vous laisserons composer vos équipes que vous viendrez inscrire en face de vos noms.

Elle parcourut la salle du regard avec une moue amusée.

— Je connais vos esprits rusés : les professeurs ne peuvent s'allier dans une même équipe ! Vous n'êtes pas - non plus - autorisés à soudoyer le jury ! En dehors de ces quelques règles, vous êtes libres de choisir qui vous le souhaitez, exerçant ou non à Poudlard !

Une voix marmonna une question à côté de Pénélope qui provoqua des ricanements de la Directrice et des personnes alentour.

— Oui, évidemment ! J'ai omis le plus important ! Pour gagner ce concours, il vous faudra créer une potion d'ici le réveillon, avec de petites contraintes de notre cru ! Votre créativité et votre esprit de Noël seront mis à rude épreuve ! A vous de nous épater et de nous faire rêver !

Un brouhaha enfla dans la pièce et quelques sorciers et sorcières s'agitèrent puis papillonnèrent aussitôt de groupes en groupes. Draco aperçut Hermione se faufiler vers la sortie un peu trop discrètement à son goût. Il adressa un clin d'oeil à Pansy et l'invita à le suivre.

Ils frissonnèrent en passant le pas de la porte, frappés par une brise trop fraîche. Hermione, un bras serré sous sa poitrine, soufflait une longue volute de fumée opaque, le visage tourné vers le ciel.

Elle aspira une nouvelle fois sur le tube retenu entre son index et son majeur et, sourire aux lèvres, le tendit à Draco.

— Tu fumes, toi, maintenant ? s'exclama Pansy

Pour toute réponse, il lui offrit à son tour le tube.

— Ça oui ! Ton truc de Livèche, non !

Elle aspira une longue bouffée et retint la fumée, lèvres entrouvertes, avant de l'expulser en un jet, la bouche en coeur. Elle rendit son bien à Hermione.

— Est-ce bien raisonnable de fumer, Granger, quand on est Guérisseuse ?

— Tu as déjà entendu parler de cas de cancers, chez les sorciers ?

— De quoi ?

— Tu as ta réponse, confirma-t-elle en écrasant le mégot de son joint contre une des jardinières.

Pansy releva un sourcil, son sourire en coin toujours présent. Granger était… surprenante.

— Bien. Parlons peu, parlons bien, intervint Draco. Tu es dans quelle équipe, Hermione ?

— Aucune. Je comptais rentrer à Poud-.

— Viens dans la nôtre !

Hermione et Pansy grimacèrent de concert.

— Oh, c'est bon. Ne faites pas cette tête ! Pans', je suis obligé de participer donc hors de question que tu me laisses tomber. Et si on doit faire ce concours, on doit gagner.

Hermione pouffa en se cachant le visage dans la main.

— Tu veux qu'on fasse équipe avec Granger ? demanda Pansy à mi-voix.

— Hermione, répondit la concernée en la regardant droit dans les yeux.

Draco ricana et s'attira un regard interrogateur de Pansy, les yeux plissés.

— Qu'est-ce que je gagne à faire partie de votre équipe ?

— Wow, Granger, tu-.

— Hermione.

— Pansy, mon coeur, commença Draco en glissant une main dans son dos. Elle va répéter son prénom jusqu'à ce que tu l'utilises. Et je te jure qu'elle est très, très, très têtue. Et que ça devient vite très, très, très lassant.

Pansy entrouvrit la bouche, mais n'eut pas l'opportunité d'intervenir. La porte s'ouvrit avec brutalité et Luna s'exclama à la cantonade.

— Il est temps de terminer la composition des équipes ! Venez vite !

Draco agrippa les poignets d'Hermione et de Pansy, et les tira à l'intérieur.

Moins de quinze minutes plus tard, ils étaient attablés dans un coin du bar, à l'écart des autres petits groupes qui se regardaient les uns les autres, à moitié goguenards, à moitié suspicieux.

Hermione avait arrêté de râler de s'être fait forcer la main et Pansy, après s'être fait reprendre pour la douzième fois, s'était finalement résolue à utiliser son prénom. Ils partirent pour une longue soirée de réflexion pour inventer une potion de Noël avec les contraintes qui leur avaient été imposées : utiliser de l'écorce de Sorbier et des spores de Champifleurs.

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3 décembre 2015

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— Tu es sûr que c'est une bonne idée ?

— Il va falloir qu'on soit prudents sur les dosages mais oui, je suis à peu près certain qu'en associant le Sorbier et les oeufs de Serpencendre, on peut forcer la potion à n'agir que sur des réminiscences positives.

Hermione, assise sur un coin de bureau, scruta Draco les bras croisés tandis qu'il effaçait la liste de feintes et de techniques de Quidditch de son tableau noir.

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Au sortir de la guerre, Draco avait purgé une peine de quatre ans à Azkaban puis avait rejoint sa mère chez d'obscurs ancêtres en Suède où elle s'était réfugiée. Là, il avait rapidement été recruté par l'équipe locale de Quidditch.

Les deux années suivantes, il avait gagné la coupe nationale et la course annuelle de balais de Kopparberg à Arjeplog. Puis il s'était fait repérer par l'entraîneur des Maraudeurs de Wigtown.

Il avait alors rejoint l'équipe écossaise en tant que Poursuiveur et était devenu la cible préférée de tous les Cognards du continent. Il avait enchaîné les commotions cérébrales, à minima, les traumatismes crâniens, la plupart du temps, et avait passé un nombre incalculable de séjours à Sainte-Mangouste.

Hermione s'était entraînée sur lui dès le début de son internat de Guérisseuse et, à force d'être contrainte de le soigner, une sorte d'amitié avait fini par voir le jour entre eux.

Après cinq années d'une carrière mouvementée, Draco avait dû se résoudre à prendre sa retraite, au risque de ne plus pouvoir se remettre correctement de toutes ses blessures accumulées.

Minerva, avant de passer elle-même le flambeau de la direction de Poudlard, lui avait proposé le poste de Professeur de Vol. Il n'avait pas hésité longtemps. Elle lui offrait une place en or. Une planque où il pouvait jouir d'une relative sérénité.

Poppy était - étonnamment - partie en même temps que Minerva et deux infirmières étaient déjà venues puis reparties vers de nouvelles aventures.

Penelope s'arrachaient les cheveux pour trouver le Veaudelune à cinq pattes digne de la remplacer. Soit les nouvelles recrues n'étaient pas assez formées et elles ne pouvaient soigner les élèves comme il le fallait, soit elles étaient surqualifiées et s'ennuyaient à mourir.

Hermione avait accepté de faire l'intérim, en attendant de trouver la perle rare. Le poste était très en dessous de ses compétences et attributions habituelles, mais les longues plages de calme lui permettaient d'avancer sur ses recherches et d'obtenir des plants et boutures de Neville, qui avait pris la place de Pomona.

— Je ne serai pas là, la semaine prochaine, glissa Draco en regardant Hermione par en dessous.

— Hmm ? Oui. Et ?

Il se mordit la langue tandis qu'elle parcourait les livres sur l'étagère à côté de la fenêtre.

— Vous allez réussir à travailler sans vous entretuer ?

Hermione se tourna vers Draco et mâchouilla sa lèvre inférieure.

— On y arrive bien, toi et moi, non ?

Draco lui adressa un sourire en coin.

— Oui, mais tu as eu de longues années pour tomber définitivement sous mon charme.

Elle éclata d'un rire sonore et réajusta sa robe de Guérisseuse sur ses épaules.

— Tu t'es surtout pris suffisamment de pets au casque pour devenir tolérable ! s'exclama-t-elle, provocatrice.

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6 décembre 2015

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Hermione et Draco avaient élaboré une recette qui semblait plutôt cohérente sur le parchemin, malgré les oeufs de Serpencendre. Ils devaient maintenant faire des essais pour ajuster les ingrédients et leurs dosages afin de ne pas se retrouver avec un mauvais philtre d'amour.

Pansy n'avait jamais été une grande potionniste. Elle avait la théorie. Elle réussissait toujours ses recettes puisqu'elle les suivait à la lettre. Pour autant, elle était loin d'être une créatrice. Elle manquait cruellement d'imagination dans ce domaine.

— Tu peux t'occuper d'effeuiller le Géranium dentu ?

Elle hocha la tête et s'exécuta dans un silence apaisé.

— Outch !

Draco se précipita et s'empara de sa main. Le pouce de Pansy, éraflé par les dents de la plante acariâtre, était rougi et douloureux. Sans réfléchir, il y posa les lèvres, la laissant bouche bée.

Il ricana. Il n'avait jamais remarqué que les géraniums avaient un goût d'agrume. Et la rougeur sur les pommettes de Pansy valait tout l'or des Gobelins. Il lui adressa une oeillade équivoque et déposa un nouveau baiser sur la pulpe de son pouce.

— Il est sauf ! On n'aura pas à l'amputer. Fais attention avec ces traîtresses. On a encore besoin d'au moins six cent grammes !

Draco lui tourna le dos et s'empara d'un petit coutelas en argent avec lequel il entama les tiges d'hellébores pour en récupérer les sucs. Pansy secoua la tête et se remit à la tâche, perturbée.

Elle avait longtemps eu le béguin pour Draco, mais ils avaient passé l'adolescence à se rater. À douze ans, il avait essayé de l'embrasser. Elle l'avait repoussé. Il avait boudé, longtemps.

À compter de la minute où il s'était éloigné, elle avait eu envie qu'il essaye à nouveau de lui voler un baiser. Il n'en avait rien fait. Elle s'était résignée et avait profité du bal des Trois Sorciers pour connaître son premier baiser. Avec Daphné.

Elle s'était désintéressée de Draco. Qui avait à nouveau cherché à se rapprocher d'elle. Il avait eu besoin de réconfort, mais ils s'étaient ratés, une fois de plus. La fin de la guerre avait eu raison d'eux.

Ils s'étaient perdus de vue pendant deux ans. Ou plutôt, il avait fallu ce temps à Pansy pour se décider à écrire à Draco qui purgeait sa peine à Azkaban. Ils avaient ensuite reconstruit leur relation, pierre par pierre.

— Tu m'aides ? souffla Pansy en désignant le plan de travail.

Draco se glissa dans son dos, posa son menton sur son épaule et attrapa ses mains qu'il guida dans l'effeuillage du Géranium dentu. Pansy ferma les yeux et laissa sa joue s'appuyer à sa tempe.

Sa peau était douce, chaude, agréable.

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7 décembre 2015

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Hermione s'engouffra dans le laboratoire de potions sans frapper, comme elle en avait pris l'habitude depuis qu'elle gérait l'infirmerie de Poudlard, et s'arrêta subitement.

Pansy, perchée sur ses talons hauts, était si proche de Draco qu'elle n'était pas certaine qu'un parchemin aurait pu s'insinuer entre eux. Elle essuyait sa pommette de la pulpe de son pouce et aucun d'eux ne l'avait entendue entrer.

Hermione se mordit l'intérieur de la joue, se racla la gorge et avança d'un bon pas tandis que Pansy s'écartait d'un pas chassé.

— Ah, Hermione. Parfait. Pansy est déjà là. Soyez sage, Marcus veut récupérer son labo entier ce soir !

Draco embrassa la joue d'Hermione et s'éloigna dans le couloir. Elle salua sobrement Pansy, traversa la pièce et parcourut la paillasse des yeux. Un sourire aux lèvres, elle observa Pansy s'emparer du pilon et des spores de Champifleurs avec un soupir.

Hermione récupéra un chaudron en étain qu'elle remplit à moitié d'eau et porta à ébullition. Sous la moue amusée de Pansy qui la regardait s'agiter, elle prépara un thé en parallèle et s'affaira à installer son matériel.

Elle remplit deux tasses puis en tendit une à Pansy qu'elle dévisagea longuement. Hermione ne savait pas comment crever l'abcès, mais il était difficile de rater l'Eruptif au milieu de la pièce.

Pansy se pencha en avant sur le plan de travail qui les séparait et posa son menton dans sa main, le coude planté sur la table.

— Je t'écoute.

Hermione leva un sourcil et se mordit à nouveau l'intérieur de la joue.

— Qu'est-ce qui accapare toutes tes pensées ? Je t'écoute.

Hermione jeta un oeil vers la porte qu'avait franchi Draco un peu plus tôt et un "Oh !" surpris s'échappa de la bouche de Pansy.

— Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Hermione redressa son dos et ses épaules.

— Toi et Draco, ça fait… ?

— Combien de temps ? suggéra Pansy.

Hermione hocha la tête et attrapa des pétales de Géranium dentu qui traînaient.

Elle les écrasa entre le pouce et l'index, la pulpe de ses doigts se recouvrit de poudre rose.

— Il n'y a jamais rien eu entre Draco et moi.

— Ah.

Hermione attrapa la théière et la reposa aussi sec. Pansy s'empara de sa tasse et adressa un léger sourire aux mésanges qui piaillaient sur la porcelaine.

— Je croyais… Tu lui plais, glissa Hermione.

Pansy haussa les sourcils et lui adressa un sourire mutin.

— Je peux dire la même chose à ton sujet.

— Oh, souffla-t-elle incrédule.

Pansy garda les yeux rivés sur elle bien trop longtemps pour que cela soit innocent. Hermione sentit ses pommettes chauffer sous son regard sombre.

— En fait, pour tout te dire Gra- Hermione, je ne sors quasiment qu'avec des femmes, maintenant.

— Oh. C'est bien, assura Hermione, ses joues désormais enflammées.

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9 décembre 2015

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Pansy prit une grande inspiration et toqua à la porte de l'infirmerie de Poudlard. Elle lissa sa jupe en attendant qu'on lui ouvre.

— Oh ! C'est toi, constata Hermione un sourire aux lèvres. Je me demandais qui frappait. Tout le monde entre et sort d'ici comme dans un moulin d'habitude ! Viens !

Pansy la suivit jusqu'au laboratoire à l'arrière de son bureau, où un minuscule chaudron en argent bouillonnait d'un liquide opaque.

— Je teste les effets de l'Asphodèle. J'ai tenté les tiges et les feuilles, mais ça n'a rien donné.

— Tu passes aux racines ?

Hermione hocha la tête et désigna le plan de travail sur lequel tout le nécessaire était déjà installé.

— Tu t'en occupes ? demanda-t-elle en se dirigeant vers la porte alors qu'une agitation se faisait entendre dans la salle principale.

Pansy abandonna ses escarpins à côté de l'entrée, s'empara de l'économe pour toute réponse et commença à éplucher les racines. Elle avait quasiment terminé quand Hermione réapparut.

Pansy, après avoir levé un oeil dans sa direction, tenta de l'ignorer. L'épaule appuyée à l'encadrement de la porte, Hermione la dévisageait, l'air calme et assuré. Pansy ravala la remarque acerbe qui lui brûlait les lèvres.

En réalité, elle était étrangement intimidée par ce regard scrutateur. Elle détestait ce sentiment de vulnérabilité. Il la rendait agressive. Mais, elle s'était promis d'être sage. De ne pas provoquer la lionne. Pour Draco. Et parce qu'elle lui plaisait, cette femme.

Pansy inspira profondément et concassa les racines. Sur une impulsion, Hermione se colla à son dos, posa ses mains sur les siennes et guida ses gestes.

— Plus petit, lui souffla-t-elle à l'oreille.

Un frisson se propagea tout au long de sa colonne vertébrale et l'air de ses poumons se bloqua dans sa gorge. Contre sa mâchoire, Pansy sentait la respiration régulière d'Hermione et son haleine mentholée.

Elle tenta de calquer son rythme sur le sien et se laissa guider par ses mains, comme une marionnette.

— Là, c'est parfait, ajouta Hermione.

Pansy pencha la tête en arrière et tenta de capter son regard. Elle chuchota

— Bien sûr, que c'est parfait. J'ai su utiliser un couteau avant que tu ne saches épeler le mot.

Hermione retint un rire incrédule, lui lâcha les mains et recula d'un pas. Avec un sourire doux, elle se concentra à nouveau sur son chaudron.

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12 décembre 2015

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— Attends !

Draco barra le corps de Pansy de son bras et se pencha vers l'avant. Aux aguets, elle parcourut le couloir du regard. Rien. Elle l'avisa s'accroupir et faire claquer sa langue plusieurs fois.

Un chat noir pointa son museau qu'il frotta à sa main tendue. Draco le gratouilla entre les oreilles, l'attrapa par la peau du cou et le jeta sur son épaule où l'animal s'enroula à sa nuque.

— Je te présente Albus Severus Potter !

La bouche de Pansy s'entrouvrit de stupeur.

— Il était à Minerva. Une blague de très mauvais goût, si tu veux mon avis, confia encore Draco.

Le chat attrapa le regard de Pansy de ses grands yeux verts et cligna deux fois avant de se désintéresser d'elle.

— Il était, s'exclama Hermione surgissant au détour du couloir, parce que Monsieur Malfoy se l'est accaparé et l'a gardé quand elle est partie à la retraite.

— Je ne me le suis pas accaparé. Albus Severus Potter a trouvé son Maître et préfère vivre avec Scorpius et moi.

Pansy ricana. Draco avait une affection démesurée pour sa chouette Harfang. Un mâle tout blanc, doux comme un agneau. Le chat miaula en direction d'Hermione qui l'attrapa et le serra contre elle.

— Tu viens dîner avec nous ?

Elle les regarda avec incertitude et hocha la tête après un court moment. Ils partirent récupérer manteaux et bonnets et, prêts à affronter la neige, gravirent la route jusqu'à Pré-au-Lard.

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Trois heures plus tard, alors qu'ils quittaient le Basilic Bleu, Draco déposa la cape d'Hermione sur ses épaules. Il lui présenta son bras.

— On y va, Milady ?

— Oh, je ne reste pas à Poudlard, lui sourit-elle. Je rentre à Birmingham.

Il força un soupir dramatique et leur tourna le dos, résigné.

— Tant pis. Je vais rentrer seul et malheureux.

Il enfonça les mains dans ses poches et se laissa embrasser par Hermione et Pansy, qui ricanaient. Elles le regardèrent s'éloigner l'air tranquille.

— C'est donc moi qui te raccompagne ? demanda Pansy.

Hermione hocha la tête et s'enroula à son bras. Elles rejoignirent la Tête de Sanglier dans un silence paisible et se glissèrent à l'intérieur par la porte de service. Elles croisèrent Luna qui terminait de fermer la cuisine.

La propriétaire des lieux servit trois shots, d'une liqueur de coquelicot de sa fabrication personnelle qui leur enflamma la gorge, puis s'éclipsa en les laissant seules avec la flambée de la salle principale.

Hermione fit face à la cheminée, se frotta les mains et ferma les yeux. La chaleur qui en émanait était à peine plus forte que le feu qui brûlait encore sa gorge. Et pas moins que celui qu'elle ressentit lorsque Pansy s'installa à ses côtés.

Leurs bras se touchaient et un frisson la parcourut. Hermione tourna la tête et observa son profil. Son front haut, son petit nez retroussé, ses lèvres boudeuses rouge carmin.

Sous ses airs de peste, Pansy ressemblait à une poupée parfaite, avec ses escarpins et son carré plongeant. Hermione eut une folle envie de l'embrasser, juste pour vérifier si son rouge à lèvres allait baver.

Elle entrouvrit la bouche et, avant même qu'elle ne prononce le moindre mot, Pansy se tournait vers elle et lui offrait un sourire en coin.

Elles étaient si proches qu'Hermione sentait son haleine. La liqueur de Luna et, derrière, la cerise du gâteau qu'elle avait dégusté plus tôt, en enroulant sa langue à sa cuillère.

Les pommettes d'Hermione s'échauffèrent un peu plus. Elle se demandait ce qu'il restait de sa propre haleine. Probablement l'odeur du thé à la bergamote qu'elle avait siroté tout au long du repas.

Pansy s'empara de son poignet et rapprocha encore leurs visages. Le noir de ses yeux, plus intense qu'en temps normal, était fixé sur sa bouche. Hermione n'arrivait pas à arrêter ses pensées de tourner.

Elle oubliait tout le temps de mettre du baume. Ses lèvres devaient être gercées. Bien moins belles, en tout cas, que celles de Pansy, parfaitement dessinées. Elle ne souffrait pas la comparaison et n'aurait probablement pas pu en détacher son regard si elle ne s'était pas tant approchée.

Dans un réflexe, Hermione ferma les yeux. Juste pour ne pas loucher. Elles étaient trop proches. Beaucoup trop proches. Elle comprit qu'elle avait arrêté de respirer lorsque leurs lèvres s'effleurèrent et qu'un long soupir lui échappa.

Hermione sentit Pansy s'écarter légèrement. Elle n'était pas d'accord. Sa main s'enroula d'elle-même à sa nuque et elle approfondit son baiser.

Pansy lui répondit avec un enthousiasme non feint. Électrisée, Hermione se focalisa sur sa lèvre inférieure, se retenant à grand peine d'y mettre les dents. Pansy soulagea son dilemme lorsque sa langue vint à sa rencontre, ferme et décidée.

Un gémissement s'enfuit d'une gorge. Laquelle, elles n'en savaient rien. Les mains de Pansy s'agrippèrent aux hanches d'Hermione qui resserra sa prise sur sa nuque et laissa ses doigts errer sur sa colonne vertébrale.

Elle avança son bassin et Hermione s'étonna de ne rencontrer aucun renflement. Un instant seulement. Un sourire naquit sur ses lèvres et elle oublia aussitôt. Sa main s'arrêta au creux des reins de Pansy et la serra contre elle.

Elle eut besoin de respirer et Hermione profita de ce répit pour dévorer sa mâchoire de baisers. Elle chemina jusqu'à sa gorge, y goûta sa peau laiteuse et délicate. Elle aspira son parfum entêtant, mélange de violette et d'iris. Pansy l'interpella à mi-voix.

— Tu montes ?

Hermione se décala et aspira à son tour une longue goulée d'air. Elle enlaça ses doigts aux siens et approuva. Il était inutile de discuter. Elles n'avaient eu de cesse de se tourner autour ces derniers jours et le voulaient toutes les deux.

Elles se précipitèrent à l'étage et commencèrent à se déshabiller avant même d'avoir fermé la porte de la chambre. Elles s'approchèrent du lit en trébuchant à moitié sur leurs affaires. Pansy la poussa d'une simple pression sur l'épaule.

Hermione rebondit sur le matelas moelleux, se redressa sur ses coudes et se mordit la lèvre, une moue coquine sous ses airs innocents. Pansy redressa les épaules, posa ses poings sur ses hanches et sa petite poitrine pointa devant son torse bombé.

— Tu as déjà été avec une femme, Hermione ?

Elle secoua la tête et recula jusqu'aux oreillers lorsque Pansy le lui intima. Elle l'observa la détailler longuement, regarder ses courbes, l'évaluer.

Elle ne put retenir un rire nerveux, qui s'étouffa dans sa gorge lorsque Pansy se laissa tomber entre ses cuisses et embrassa son mont de Vénus sans préambule. La pointe de sa langue explora ses lèvres. Sa bouche s'ourla contre sa vulve.

La respiration d'Hermione s'accéléra. Elle agrippa les draps et arqua le dos. Les mains de Pansy la plaquèrent au matelas et sa langue la pénétra. Elle était agressive. Puissante. Assurée.

Hermione était si humide qu'elle sentait sa cyprine s'échapper d'elle. Elle voyait, derrière ses paupières closes, ses fluides dégouliner sur le menton si parfait de Pansy et se sentait partir à cette simple idée.

Un cri s'échappa de sa gorge. Les doigts de Pansy remplacèrent sa langue. Sa bouche remonta sur son ventre. Aspira la peau. La griffa de ses dents.

Ses doigts se repliaient à la perfection. Hermione perdait la tête. Pansy arriva à ses seins et mordit sa chair. Juste assez pour faire mal, mais pas assez pour souffrir. Un pouce s'attaqua au clitoris d'Hermione. Ses mouvements millimétrés eurent raison d'elle. Elle crut mourir. Un peu.

La bouche de Pansy s'attaqua à la sienne alors qu'elle ne s'était pas encore remise de son orgasme fulgurant et elle eut envie de pleurer et de rire en même temps. Pansy lui adressa un sourire tendre.

— Tu dois toujours rentrer à Birmingham ?

Hermione secoua la tête.

— Ça peut attendre…

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16 décembre 2015

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— Il se passe quoi entre toi et Hermione ?

— Aie !

Pansy porta son index à ses lèvres et aspira le sang qui perlait.

— Donne-moi ça.

Draco s'empara de sa main et l'amena vers le fond du laboratoire. Il appliqua de l'essence de Dictame sur la coupure qui se referma aussitôt.

— On… apprend à se connaître, je suppose.

— Vous sortez ensemble ?

Pansy fronça son nez.

— Je ne crois pas qu'elle soit prête à quelque chose comme ça.

Draco replaça une des mèches de Pansy derrière son oreille et lui caressa la joue.

— C'est bien ? souffla-t-il en passant son pouce sur sa lèvre inférieure.

Elle approuva, le souffle court. Leurs yeux restèrent ancrés l'un à l'autre un long moment. Elle murmura.

— La. La potion ?

Draco regarda par-dessus son épaule et hocha la tête. Il recula d'un pas, posa les lèvres sur la joue de Pansy puis rejoignit le chaudron à grandes enjambées. Il baissa le feu et laissa sa spatule en titane zigzaguer dans le liquide bleuté.

— Si tout va bien, elle devrait devenir verte.

Pansy s'installa à ses côtés et se pencha en avant.

— Tiens, tu peux prendre le relai ?

Elle avança un bras hésitant et ressentit une décharge quand sa main frôla celle de Draco. Il avait des mains délicates, aux longs doigts fins. Une main si grande qu'elle était convaincue que, s'il essayait d'enserrer sa gorge, son majeur pourrait rejoindre son pouce.

Pansy secoua la tête, attrapa la spatule les mains moites et Draco effleura sa hanche lorsqu'il passa derrière elle. Il récupéra les oeufs de Serpencendre et garda le poing fermé au-dessus du chaudron, attentif.

Le liquide prit enfin la couleur attendue. Il relâcha sa prise.

— Tu sens ça ?

Il adressa un sourire entendu à Pansy qui s'exclama.

— Ça sent comme l'Amortensia !

Draco approuva et prit une profonde inspiration, les yeux fermés. Violette, encre et bergamote. Un mélange étrange, mais qui lui foutait des papillons dans le ventre. Il leva les yeux sur Pansy qui avait, elle aussi, les paupières closes.

Il retint son rire, de peur de briser cet instant de grâce. Le visage de Pansy était si détendu que ses narines frémissaient sous son inspiration profonde. Elle porta une main à son coeur et se redressa, étourdie.

— J'espère que tu en as profité, ça ne va pas durer, confia Draco qui ajouta du sirop d'hellébore.

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19 décembre 2015

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Hermione, le nez plongé dans son thé à la bergamote, sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle tendit sa joue à Draco qui y déposa un baiser. Il s'installa à ses côtés et indiqua la théière.

Elle remplit sa tasse et poussa la panière pleine de toasts dans sa direction. Il la remercia d'un mouvement de tête puis tira la petite coupelle de beurre vers lui. Il en préleva un morceau qu'il déposa sur son assiette.

Hermione était toujours fascinée par ses gestes grâcieux. Son élégance aristocratique qui ne le quittait que rarement. Du plat de son couteau, il tartina uniformément son toast et le lui tendit avec un énième sourire.

Hermione ricana de manière incontrôlable. Il savait être si charmant que ç'en était ridicule.

Elle s'empara du toast et le lâcha aussitôt, surprise par la décharge électrique qui la parcourut lorsqu'ils se frôlèrent. Draco se tourna vers elle et son genou cogna sa cuisse.

Elle sentit ses joues s'enflammer stupidement. Ce n'était pas la première fois que Draco lui faisait de l'effet mais, d'habitude, c'était l'alcool qui la désinhibait. Pourtant, ces derniers temps, le moindre de ses gestes la laissait fébrile.

Elle avait l'impression de retrouver ses quinze ans et de revivre ses premiers émois avec Viktor. Elle se surprenait à espérer, comme avec Ron lorsqu'elle était plus jeune, qu'il l'effleure lorsqu'ils se croisaient dans le couloir. Qu'il lui chuchote à l'oreille.

C'était d'autant plus ridicule qu'elle s'était déjà perdue à plusieurs reprises dans les draps de Pansy et qu'elle n'avait aucune envie d'arrêter. Cette femme était fascinante. Belle, cultivée, rigoureuse.

Elle était si loin de l'image qu'Hermione s'était forgée qu'elle se sentait coupable de l'avoir jugée si vite lorsqu'elles étaient encore à l'école. Sa seule consolation était que feu la peste Parkinson avait été aussi prompte à la condamner à l'époque.

Aujourd'hui, elle était un rayon de soleil qui faisait fondre la neige, qui la faisait rire, et l'amenait à découvrir une volupté différente de tout ce qu'elle avait connu. Un petit paradis qu'elle n'avait aucune envie d'abandonner.

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21 décembre 2015

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Pansy caressa le bras enroulé à sa taille. Un souffle tiède s'écrasa contre sa nuque alors qu'une légère agitation troublait la quiétude matinale et résonnait dans les couloirs des chambres d'hôte de la Tête de Sanglier.

Le bras resserra sa prise et Pansy écrasa son dos à la poitrine plantureuse d'Hermione. Elle était bien. Confortable. Dans cette chambre, avec ces draps qui sentaient la lessive et ce corps contre le sien qui respirait le désir.

Elle n'aurait jamais imaginé que Miss-Je-Sais-Tout finirait dans son lit et lui ferait vivre des orgasmes aussi puissants. Mais Hermione ne pouvait faillir à sa réputation. Si elle s'était docilement laissée faire lors de leurs premiers ébats, elle s'était ensuite montrée aventureuse. Elle avait expérimenté et posé des tonnes de questions. Des tonnes.

Elle avait mis un point d'honneur à finir première de la classe. Et avait indéniablement réussi. Sa langue faisait des miracles. Ses doigts étaient un délice. Et ses jouets maniés à la perfection. Elle apprenait vite. Très vite.

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Pansy se retourna et serra le corps voluptueux et tout en courbes d'Hermione. Elle glissa une jambe autour de sa cuisse, se tortilla et enfonça sans mal deux doigts en elle qu'elle replia doucement.

— Plus… soupira Hermione, le front enfoui contre sa clavicule.

Pansy se figea un instant et reprit ses caresses.

— Plus… de mouvements ? Ou plus de doigts ?

— Les deux ? couina Hermione d'une voix peu assurée.

Pansy la fit basculer en arrière, l'écrasa de son corps pour presser son dos au matelas. Elle parsema sa mâchoire de baisers.

— … Tu sais… Draco serait d'accord…

— P-. Pour ?

— Nous aider.

Hermione qui, une seconde plus tôt, chaloupait sous son corps alors que ses mains agaçaient ses petites fesses rondes, s'immobilisa. Pansy en profita pour ajouter un troisième doigt, les yeux rivés à ses grandes prunelles étonnées.

Elle se mordit la lèvre, amusée.

— Il est serviable.

Elle déposa un baiser sur ses lèvres.

— Attentionné.

Un autre, juste sous son oreille.

— Discret.

Un nouveau, à la naissance de sa gorge.

— Prévenant.

— … Et on lui plait, souffla Hermione en se cachant les yeux à cette simple pensée.

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23 décembre 2015

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Draco s'était levé aux aurores pour récolter des écorces de Sorbier gorgées des premières rosées. Ce n'était pas qu'une galanterie. Il voulait rendre leur potion encore plus spéciale qu'elle ne l'était déjà.

Il n'était pas bête. Pas assez pour ne pas comprendre. Il avait bien perdu quelques neurones, à force de rencontrer des Cognards, mais il avait saisi qu'il se passait déjà un truc spécial, avec ses coéquipières.

Il avait senti, aussi. A chaque essai. Leurs fragrances mêlées. Celles qu'elles partageaient depuis une dizaine de jours. Une odeur entêtante. Désirable.

Il voulait qu'elles comprennent. Qu'il pouvait y avoir plus. Tout. Mieux.

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Il glissa sa cueillette dans sa sacoche et la garda contre lui toute la journée au grand dam de sa mère à qui il rendit visite. A dix-sept heures, il rejoignit La Tête de Sanglier et trouva Hermione et Pansy, déjà installées devant une paillasse, leurs ingrédients étalés méthodiquement et le chaudron empli à ras-bord.

Il jaugea les équipes déjà présentes et celles qui arrivaient au compte-goutte en plaçant ses morceaux d'écorce devant eux. A dix-huit heures, ils furent autorisés à allumer le bec et la flamme, et commencèrent leur oeuvre.

Draco, Pansy et Hermione entamèrent un ballet parfait. Leurs gestes étaient précis, assurés. Ils se déplaçaient sans se gêner, dans une danse coordonnées. A vingt-deux heures, toutes les équipes purent mettre leurs potions en bouteille et membres du jury et fabricants d'un jour durent ingurgiter tour à tour leurs productions.

Draco, Hermione et Pansy se regardèrent tous trois et engloutirent leur potion. Il sentit ses jambes flageoler et fut envahi d'émotions puissantes. Des souvenirs heureux l'assaillaient, par flashs, ceux de son enfance insouciante qui se mêlaient à ses espoirs présents. Des fragments d'images, desquels il ne pouvait occulter la présence des deux femmes qui lui faisaient face.

Le sentiment amoureux ne s'évapora pas totalement lorsque l'effet de la potion cessa et il savait qu'il gardait un sourire béat un peu idiot aux lèvres. Il s'en fichait. Il se rassit bientôt, encadré de part et d'autre par Hermione et Pansy et regarda le jury évaluer le groupe suivant.

Il ne s'aperçut pas tout de suite de la main posée sur sa cuisse. Ce n'est que lorsqu'elle remonta lentement vers son aine qu'il se retint de justesse d'écarquiller les yeux.

Il se tourna vers la propriétaire de cette paume chaude et ne tomba que sur une masse de cheveux bouclés. Hermione restait concentrée sur le groupe de Neville qui tendait une mixture boueuse à un jury moins farouche qu'auparavant.

Il n'eut même pas le temps d'aligner ses pensées qu'une main fraîche se posa au creux de ses reins, sous sa veste, contre sa chemise en coton. Il tourna la tête si vite que ses cervicales craquèrent.

Pansy lui adressa un sourire confiant et pencha la tête sur le côté.

— Tu nous ramènes chez toi, après le concours ?

Draco hocha la tête, un sourire rêveur sur les lèvres.

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24 décembre 2015

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Hermione franchit la porte des appartements que Draco lui tenait, main dans la main avec Pansy. Le coeur battant la chamade, elle fixa le sapin illuminé qui trônait dans un coin, juste pour ne pas penser à ce qu'elle s'apprêtait à faire.

Draco dénoua sa pèlerine qu'il garda sur son avant-bras puis détacha celle de Pansy qui minauda un sourire ingénu. Elle ota ses escarpins, les abandonna au milieu du salon et tira Hermione jusqu'au canapé où elles se laissèrent tomber.

Draco, qui venait d'accrocher leurs capes à une patère, déposa trois Bourbiceberg entre eux. Il fit mine de trinquer et avala le sien cul sec. Pansy en fit de même, sans sourciller. Hermione regarda le liquide ambré tournoyer dans le verre qu'elle tenait, l'esprit déjà engourdi.

Elle n'hésita pas longtemps et l'engloutit à son tour avant de lever les yeux sur Draco qui la fixait, une ride d'inquiétude au coin de l'oeil. La main de Pansy serra son genou et elles se sourirent avec tendresse.

Pansy recula et tapota les coussins du canapé, entre elles. Draco desserra sa cravate, contourna la table basse puis s'installa, l'air étonnamment gauche.

— Embrasse-la.

Hermione put voir la chair de poule parcourir le cou de Draco lorsque Pansy lui souffla ces deux mots à l'oreille. Avec une lenteur folle, il se tourna vers elle, les yeux rivés à ses lèvres.

Il attendit son assentiment et, pour toute réponse, Hermione réduisit la distance. Derrière le Bourbiceberg, persistait le goût de sauge de son traitement qu'il haïssait et elle ne put s'empêcher d'approfondir son baiser, pour lui faire oublier qu'il devait le prendre chaque jour.

Une main se posa sur celle d'Hermione, crispée au canapé, et caressa ses doigts avec tendresse. Elle reconnut le velouté de la peau de Pansy et se laissa guider jusqu'à sa poitrine.

La position était improbable. De sa main libre, Hermione s'agrippa à l'épaule de Draco, lui imposa de se tourner pleinement vers elle sans cesser de l'embrasser, puis enjamba ses cuisses en écrasant ses seins contre son torse.

Il empoigna sa taille et agrippa sa peau sous son pull. D'un mouvement du bassin, il pressa son érection contre elle et ne put empêcher un sourire de fierté d'interrompre leur baiser en réponse au gémissement qu'il lui tira.

Hermione empoigna les cheveux à la base de sa nuque et tira suffisamment fort pour le faire grimacer. Elle lui adressa un regard féroce et chaloupa sur son sexe tendu.

Pansy s'agenouilla derrière lui, enlaça ses doigts à ceux de Draco, toujours posés sur la taille d'Hermione, et accompagna ses va-et-viens appuyés. Hermione partit à la recherche des lèvres de Pansy au-dessus de l'épaule de Draco, qui en profita pour glisser ses mains sur ses fesses.

Il souleva sa jupe et caressa la soie de sa culotte. Les doigts d'Hermione se resserrèrent sur la nuque de Draco qui haleta. La bouche de Pansy se posa contre le lobe de son oreille. Ses dents s'y attaquèrent avec douceur. Sa langue apparaissait parfois et soulageait le bout de peau meurtrie.

Hermione n'attendit pas pour déboutonner la chemise de Draco et découvrir sa peau, de sa jugulaire à sa clavicule, de sa clavicule à ses tétons roses. A chaque son qu'elle lui arrachait, il se vengeait.

Il franchit d'abord la barrière de son sous-vêtement, puis explora sa vulve, avant d'y introduire autant de doigts que de soupirs poussés. Pansy l'aida, avec cordialité, à défaire sa ceinture et son sexe pointa, fier et puissant, hors de son pantalon.

Hermione se leva, retira sa culotte et ne réfléchit pas une seconde avant de s'enfoncer sur son sexe tendu. Elle se déhancha, les yeux rivés à ceux de Pansy qui, les dents plantées dans le cou de Draco, avait glissé deux doigts en elle qu'elle repliait au rythme imposé par Hermione. Ils jouirent. Vite. Rejoignirent la chambre. Se découvrirent. Longtemps.

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Merci à HydrusMaelstorm pour ce titre et, surtout, ce fantastique résumé !

Chère Boulop, j'espère que tu ne me tiendras pas rigueur de la légère entorse à ta fiche avec un usage aléatoire de Boursouflet... Je n'sais pas être sage...

Par contre, pour la fin, veuillez adresser vos frustrations aux Elfes et à leur limite de mots. Plein de love sur vous !