9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.
Cette fanfiction est publiée sur Wattpad et AO3.
Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.
Cette histoire a été inspiré par le film 'Love Again'
Balises : Dépression, BxB, solitude, histoire d'amour, fêtes de noël, message d'amour…
*911-118-118-911*
Cicatrices
Le bruit de la circulation à Los Angeles avait quelque chose de constant, presque rassurant, pour Eddie.
Assis sur un banc en métal près de la caserne 136 où il travaillait depuis quelques mois, il observait distraitement les voitures défiler. Un mug de café tiède dans les mains, il essayait de rassembler ses pensées. Cela faisait près d'un an qu'il avait quitté El Paso avec Christopher, et malgré tous ses efforts pour se reconstruire, la douleur restait vivace.
Son départ n'avait pas été un choix facile.
Après la mort de Shannon, chaque recoin de la maison qu'ils avaient partagée semblait hanté par ses souvenirs. Les photos sur les murs, les meubles qu'ils avaient choisis ensemble, même l'odeur des draps qu'elle avait lavés...
Tout le ramenait à elle.
Pire encore, Christopher avait perdu l'insouciance de son enfance, devenant un garçon plus sérieux, plus silencieux. Eddie avait espéré qu'un changement de décor pourrait apaiser leurs blessures.
Mais était-ce vraiment le cas ?
Avec une inspiration tremblante, il tourna la tête pour regarder les portes ouvertes de la caserne. Lena Bosko, une collègue énergique et parfois un peu trop franche, discutait avec un autre pompier en riant. Sa voix portait dans l'air frais du matin, et Eddie sentit un sourire naître malgré lui. Bosko avait été un pilier depuis son arrivée. Elle ne demandait pas de détails sur son passé, mais elle était là, attentive, respectueuse de ses silences.
C'était une bonne amie.
La journée commença comme toutes les autres : un briefing rapide, quelques blagues échangées pour alléger l'atmosphère, puis un appel pour un accident de voiture. Eddie se plongea dans son rôle avec l'efficacité qu'il s'efforçait de maintenir.
Il était là pour sauver des vies, pas pour réfléchir à la sienne.
Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser à Christopher chaque fois qu'il montait dans l'ambulance. Est-ce qu'il faisait ce qu'il fallait pour lui ? Est-ce qu'il était suffisamment présent malgré les longues heures de garde ?
Après l'intervention, Bosko lui tapa sur l'épaule.
– Hé, Diaz. T'as une tête à faire fuir les gens, c'est quoi le problème ?
Eddie haussa les épaules, esquissant un sourire.
– Juste fatigué.
– Ouais, ton excuse est un peu usée, répondit-elle avec un clin d'œil. Mais t'inquiète, je respecte ça. N'oublie pas que si tu veux parler…
Eddie se contenta d'un sourire en remerciement.
À quelques kilomètres de là, Buck sautait du camion de la caserne 118, une expression d'exaspération sur le visage. La matinée avait été un désastre, comme si tout s'était ligué contre lui.
Lors d'une intervention pour un dégât des eaux dans un bâtiment commercial, son téléphone avait glissé de sa poche pour finir dans un tuyau d'évacuation. Un téléphone qui était son seul lien avec celui qu'il pensait être l'amour de sa vie. Le seul, même si depuis... la rupture, il n'avait eu aucune nouvelles, il ne pouvait pas s'empêcher d'espérer.
Tommy.
Le simple fait de penser à lui suffisait à faire bouillir Buck de frustration et de tristesse. Deux ans de relation, et Tommy avait tout annulé la veille de leur mariage.
«Je ne suis pas prêt.» avait-il dit.
Prêt pour quoi ?
Pour s'engager avec quelqu'un qui avait tout donné pour lui ?
Buck se passa une main dans les cheveux, essayant de repousser ces pensées, alors qu'il montait dans la cuisine pour trouver un moyen de se calmer. Bobby l'attendait avec une tasse de café et un regard compatissant.
– Alors, cette matinée ?
Buck grogna en s'effondrant sur une chaise.
– Catastrophique, soupira-t-il. Mon téléphone est bon pour la casse, et je suis à deux doigts de hurler à chaque fois que je pense à Tommy.
Bobby hocha la tête, toujours calme.
– Peut-être que perdre ton téléphone, c'est une bonne chose.
– Comment ça ? demanda Buck, perplexe.
– Tu passes trop de temps à attendre un appel qui ne viendra jamais, Buck. Change de numéro, laisse tout ça derrière toi. Tourne la page.
Ces mots frappèrent Buck plus fort qu'il ne l'aurait admis. Peut-être que Bobby avait raison. Peut-être qu'il était temps de recommencer à zéro, même si cela signifiait accepter que Tommy ne reviendrait pas.
Trois jours plus tard, après une garde plutôt difficile, Eddie était assis sur le canapé de son petit appartement, Christopher endormi dans sa chambre. Le silence était lourd, pesant. D'une main tremblante, il prit son téléphone. Il ouvrit une conversation qu'il n'avait pas supprimée, un vestige de son ancienne vie.
Mon amour, j'espère que tu me pardonnes pour ne pas avoir pu te sauver. Parfois, j'ai l'impression de ne pas être assez fort pour Christopher. Tu me manques tellement. J'aimerais que tu sois là.
Il appuya sur «Envoyer» avant de se rendre compte de ce qu'il faisait.
Ce n'était pas la première fois qu'il écrivait à sa femme décédée, mais ce soir, le besoin de parler, même dans le vide, était plus fort que tout.
Le nouveau téléphone de Buck vibra sur la table, un nouveau message entrant.
Il fronça les sourcils en lisant le contenu. Ce n'était pas un numéro qu'il connaissait. Les mots étaient si personnels, si empreints de douleur, qu'il hésita un instant à les ignorer. Mais quelque chose dans ce message le toucha profondément.
Il passa plusieurs minutes à relire le texte, tentant d'imaginer la personne derrière ces mots.
Était-ce une erreur ?
Une blague ?
Ou quelqu'un qui essayait simplement de survivre à sa douleur ?
Bobby passa la tête par la porte.
– Tu viens ? On va commander des pizzas.
Buck hocha la tête, posant le téléphone sans répondre.
– J'arrive.
Dans un coin de son esprit, cependant, ce message résonnait encore, comme une mélodie inachevée.
