De son côté, toujours au Temple Chouette, Solus lisait, de manière ridicule en tenant entre ses grosses pattes grâce aux griffes de ses pouces, son livre. Il dût rapprocher son livre pour mieux lire ce qu'il y avait d'écrit, malgré qu'il ait une bonne vue, il avait une grande tête et donc de grands yeux, il se devait être très délicat pour tourner les pages parce que sinon ces mêmes pages se déchireraient alors faut faire doucement...

Ce qu'il ne savait pas c'est que à quelques mètres de là, en pleine patrouille, deux soldats sondaient la zone voir si ce fameux monstre n'était pas dans le Temple Chouette car auparavant ils avaient fouillé la Grotte de Vellie, il n'y avait rien alors avec un peu de chance dans ce temple... Sur le coup, ils avaient la trouille car ils avaient l'impression de sentir une immense présence tout près d'eux. L'un des deux soldats était l'un de ceux que Otus avait sauvé durant l'invasion d'Advent et c'était le plus trouillard de tous ! Pourquoi s'engager si c'est pour être un lâche ? Il voulait s'engager pour aider mais pas de cette manière-là !

Ce qu'ils craignaient était là devant leurs yeux après un bon moment de marche : le monstre ! Il était gigantesque ! (selon leur point de vue car ils étaient proches de lui quand même !)

Ils ne savaient pas que c'était Solus qui lisait tranquillement, ils se trouvaient juste derrière lui. Les deux gardes étouffaient un cri. Surtout celui qui était le plus trouillard.

- Le... le monstre... ! murmurait l'un d'eux. Qu-Qu'est-ce qu'on fait... ?

- Rien... ! On observe juste à quoi il ressemble exactement... !

- Et après on-on fait quoi... ? E-ET... Si jamais il nous REPÉRAIT ?

- MAIS TAIS-TOI, IMBÉCILE... ! Il peut nous entendre... ! murmurait fort son collègue. S'il nous repère, on se replie... ! On n'est pas assez nombreux pour l'attraper, on n'est que deux... ! Pour l'instant, on doit dessiner puis noter sa description et faire notre rapport au chef...

- O-Ok...

Ils se déplaçaient sur la pointe des pieds tout en tentant de voir sa tête, le premier soldat notait que la créature était blanche, avait des plumes, des ailes et une queue. Pas d'écailles. Il notait aussi qu'elle avait des tâches sur les ailes et à l'arrière du cou. Son collègue, tremblant de tout son corps, observait son visage en s'éloignant un peu pour avoir une bonne vue.

- Mais qu'est-ce qu'il regarde... ? On dirait qu'il ne fait pas attention à nous...

Il utilisa un mur comme support pour dessiner ce qu'il voyait. L'autre soldat put enfin voir le visage du monstre.

«...Possède un bec acéré mais possède aussi une sorte de museau fusionné à ce bec... difficile à décrire... crâne un peu allongé ressemblant à celle d'un aigle... A des aigrettes... Possède également des tâches sur les «sourcils» et les joues... Confirmation de la queue en plumeau...»

Il nota une petite conclusion.

«Un dragon ? Une chouette ? Dragon-Chouette ? Griffon ? Soupçon d'une rare créature type harfang des neiges malgré l'absence de pupilles.»

Et ils faisaient ça en silence, seul la respiration résonnante du dragon se fit entendre.

- T'en es où avec le dessin ?

- Ça... ça avance...

De là où il était, il n'arrivait pas à progresser sur l'illustration tellement il a peur que la créature l'observait, il ne sait pas si elle le regardait ou non. Le monstre se penchait sur quelque chose qu'il tenait entre ses grosses pattes comme s'il lisait un livre...

- Raaaah... Donne-moi ça... ! s'agaçait son collègue en lui prenant le papier qu'il tenait au mur.

En bon dessinateur, le soldat corrigeait les traits maladroits de son collègue, il dessinait la créature d'une pose normale constatant qu'elle est bipède puis un autre où elle «lisait», assise.

- Voilà. Maintenant, rentrons.

Le soldat peureux, lui pointait quelque chose par dessus son épaule.

- Quoi ?

- Derrière toi..., murmurait-il tout en sueur.

Il se retourna et vit le monstre qui le regardait de près. Les deux soldats s'étaient figés de terreur.

«Bouh.» faisait Solus.

Les deux soldats avaient hurlé de terreur et s'enfuyaient à toute vitesse en direction de la sortie. L'un d'eux avait failli perdre un papier avec les notes dessus mais put le récupérer de justesse.

«Ce sera la seule et unique fois que je fais ça mais qu'est-ce que c'était drôle!» rigolait-il, hilare, sur le ventre.

En rigolant, il tapait le sol assez fort. Trop fort même. Sentant un tremblement de terre, il s'arrêta, il ne faut surtout pas que le Temple Chouette s'écroule ! Il caressa le sol pour s'excuser.

Les deux soldats purent sortir du temple sains et saufs, reprendre leur souffle un instant et firent leur rapport à leur chef à la base. Des renforts se préparaient pour la capture du monstre. Pendant ce temps, comme Solus sait pour la présence des soldats et donc l'arrivée de possibles renforts, il devait changer de lieu pour se mettre en sécurité, quitte à jouer à cache-cache avec eux. Il devra entre-temps trouver comment redevenir normal sans consummer entièrement l'énergie de l'œuf qu'il avait en lui.

«Peut-être c'est une question de rythme cardiaque aussi... Au lieu de penser à quelque chose de désagréable ou de trop agréable, quelque chose de doux pourrait-il fonctionner ? Il faut que j'y réfléchisse...»

Du côté d'Otus, il trainait avec Geddy qui avait été informé à propos de la localisation du monstre. Pas le temps de flâner, il faut se mettre au boulot! Même s'il ne participe pas à la capture, il doit vérifier que les hélicoptères des ex-pirates de ciel fonctionnent correctement, ainsi que les filets placés dans les capsules de missile. Autrement, il devrait réparer puisque c'était le mécanicien de l'armée en plus d'être soldat.

Une fois le feu vert donné par Geddy, les hommes purent prendre leurs appareils. Otus, lui, était inquiet à propos de Solus. Voyant son ami inquiet, Geddy alla le voir.

- Quelque chose ne va pas, mon pote ? Tu t'inquiètes à propos du monstre ? Ne t'en fais pas, ils ne vont pas le tuer, ils vont seulement le capturer pour qu'on puisse l'étudier en profondeur.

Il marqua une pause avant de rajouter.

- Même si j'avoue que ça ne me fait pas super plaisir de devoir l'attraper... Il est arrivé comme ça du jour au lendemain, s'installe dans la Grotte de Vellie, enlève par hasard Solus sans avoir pu réussir à le dévorer et là, il est au Temple Chouette en train de lire un livre... D'ailleurs, c'est assez bizarre qu'un dragon, comme ça, sache lire un bouquin... En général, c'est sauvage, ce n'est pas aussi intelligent...

Otus le signa. Au même moment, il ne se sentait pas trop bien. Il fit mine qu'il allait bien.

- «Tu te trompes ! Dans les livres, les dragons sont plus intelligents que tu ne le crois ! Ils savent lire, ils ont leur propre langage !»

- C'est vrai, tu as raison, Otus. Ils ne sont pas aussi bêtes qu'on ne le pense !

Il récupéra une copie d'un des dessins fait par le soldat et s'assit à côté d'Otus, toujours l'air malade. On dirait qu'il avait un début de fièvre.

- C'est quand même marrant, sa posture..., observa Geddy. On dirait carrément la posture que prend Solus lorsqu'il lit son livre, celui qu'il emmène partout... Le nez presque collé dedans...

Il se gratta la tête.

- Son apparence, ça me fait penser à la race des harfangs des neiges... Les mêmes tâches, les mêmes couleurs... Et...

Il regarda de plus près les tâches juvéniles qu'il y avait sur les joues du monstre. Le soldat était minutieux dans son illustration !

- Et là, on dirait presque les mêmes tâches qu'a Solus sur les joues... C'est bizarre, non ?

Soudain, Otus perdit connaissance. Geddy sentait son ami pencher vers son côté.

- Otus ? Hé, Otus !

Il le secoua un peu, très inquiet, ne comprenant pas pourquoi il s'était évanoui.

- H-Hé, réveille-toi, mon pote... !

Le jeune garçon gémit. Geddy lui toucha le front trempé de sueurs, Otus était bouillant de fièvre ! Il faut l'emmener tout de suite à l'infirmerie !

Plus tard, le soldat mécanicien attendit dans la salle d'attente, vraiment inquiet pour son meilleur ami. Le médecin de l'armée lui apporta des nouvelles.

- Alors, comment il va ?

Il s'attendit une très mauvaise nouvelle mais le médecin le rassura.

- Ça peut aller, sa fièvre s'est stabilisé, il dort.

- Ah! Je peux le voir ?

- Bien sûr ! Mais là, il vaudrait mieux le ramener chez lui afin qu'il se rétablisse... Il y a quelqu'un qui s'occupe de lui ? Ses parents ? Son tuteur ?

- Il y a son professeur et mentor, Asio, qui s'occupe de lui depuis la disparition de ses parents.

- Dans ce cas, il faudra le mettre au courant à propos du petit.

- Je m'en chargerai, merci.

Avant de partir, le médecin lui précisa un truc.

- Durant l'examen, j'ai constaté qu'il a un souci aux cordes vocales, est-ce normal ?

- Oui, oui, c'est normal ! lui répondit Geddy. Il est muet de naissance.

L'homme médical faisait un «Ah» rassuré puis retourna à son cabinet maintenant qu'il a fini avec ce patient.

Emmené chez lui par Asio et Geddy, Otus se reposa dans son lit et il doit y rester jusqu'à qu'il soit rétabli complètement.

- Ça va aller, murmura le vieil homme au mécanicien, je vais prendre soin de lui... Vous pouvez retourner à votre poste.

- J'espère que ça va bien se passer, je m'étais vraiment inquiété pour lui...

- Ne vous en faites pas, allez...

Après que Geddy soit parti et après que Asio pensait avoir un moment de tranquilité pour lui et son élève (Surtout ce grincheux d'Asio), deux invités surprises et indésirables entraient sans frapper : Brindille et Alphonse.

- Qu'est-ce que vous faites là, vous deux ? murmurait, agacé, l'homme-chouette pour ne pas réveiller Otus.

- On vient voir notre pote, répondit Brindille, ce n'est pas interdit, j'espère ?

Le vieil homme poussa les deux zigotos vers l'extérieur de la maison pour avoir une conversation privée avec eux.

- Désolé si on dérange, s'excusa Alphonse, on voulait juste voir Maitre Otus, voir comment il va...

- Vous tombez mal, il dort ! Il a eu de la fièvre. Et donc, il a besoin de repos! Revenez quand il sera guéri!

- Ah bah, c'est embêtant là...

- J'espère qu'il se rétablira, vous pouvez peut-être lui donner ceci à son réveil.

Brindille donna un légume, qu'il avait cueilli, à Asio.

- Il ADORE ça !

Moment de silence pour Asio avant de répondre en roulant les yeux vers le ciel :

- Je sais qu'il ADORE les légumes ET les fruits ! Je ne suis pas né de la dernière pluie !

- Ah bah, tant mieux, c'est bon à savoir que vous connaissiez au moins ses goûts ! Vous n'êtes pas si méchant avec lui finalement !

L'homme-araignée se mit à rire. Il savait que Asio était strict avec Otus, qu'il ne ferait pas attention à ce qu'il aime tellement il exigeait des choses au jeune garçon.

Asio resta silencieux sur cette remarque. Alphonse, poli, disait au revoir au vieil homme pour détendre l'atmosphère.

- Bon, eh bien, on ne va pas vous déranger plus longtemps, monsieur Asio... À bientôt !

Puis ils s'en allèrent.

L'homme soupirait en se demandant comment son élève pouvait supporter une telle énergumène comme Brindille ? Ce Alphonse, lui, était bien poli. Il avait du mal à admettre qu'un ex-pirate comme lui soit aussi gentil bien qu'il fut la création des Chouettes Ancestrales.

Il rentra dans la maison d'Otus et resta auprès de lui à son chevet.