Bonjour à tous ! Il s'agit de ma toute première fiction sur House MD. J'ai vu la série complète il y a quelques années, et l'envie de créer cette histoire autour de House et Cameron m'habite depuis un moment. L'intrigue se déroule après le divorce de Cameron et Chase (saison 6), et bien que je tente de rester fidèle à l'univers de la série, la chronologie exacte des événements peut légèrement différer.
Bien entendu, les personnages ne m'appartiennent pas, et toute ressemblance avec des œuvres existantes (qu'elles soient fictives ou réelles) est purement fortuite et indépendante de ma volonté.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 1 : Nouveau départ
Le murmure incessant des feuilles dans le vent, juste à l'extérieur du Grayslake General Hospital de Chicago, ressemblait à l'agitation intérieure d'Allison Cameron. Après des années passées à travailler sous la direction de Gregory House, et un divorce éprouvant avec Chase, elle avait enfin retrouvé une certaine maîtrise sur sa vie personnelle et professionnelle. Aujourd'hui, une nouvelle étape s'ouvre devant elle. Allison Cameron était désormais à la tête du service d'immunologie du Grayslake General Hospital de Chicago. Ici, non seulement elle dirigeait sa propre équipe, mais elle pouvait aussi envisager un avenir libéré des ombres du Princeton-Plainsboro.
Ce matin-là, Cameron avait entamé sa journée avec une énergie déterminée, celle qu'elle s'efforçait de cultiver depuis son arrivée au Grayslake General Hospital. Chaque étape de sa routine était soigneusement planifiée : un café rapide dans son bureau baigné par la lumière froide de l'automne, un dernier coup d'œil aux dossiers des patients, puis le début des consultations. Les cas s'enchaînaient à un rythme presque mécanique, mais elle trouvait une certaine satisfaction dans cette cadence bien rodée. Ici, dans cet hôpital de renommée mondiale, elle avait enfin tout ce qu'elle avait toujours désiré : une position d'autorité, la reconnaissance de ses paires, et, surtout, une liberté qu'elle n'avait jamais vraiment connue sous la domination intellectuelle et émotionnelle de House.
Et pourtant, House restait là, une présence intangible mais omniprésente. Chaque décision qu'elle prenait, chaque diagnostic qu'elle posait portait l'empreinte des années passées sous son regard acéré et ses remarques acerbes. Elle n'aimait pas l'admettre, mais c'était comme si son esprit avait été en partie façonné par lui, parfois contre son gré. Même aujourd'hui, chef d'un service où elle faisait la pluie et le beau temps, certaines de ses décisions lui rappelaient des discussions anciennes, des différends dans cette salle de diagnostic à Princeton-Plainsboro, où House avait cette façon si particulière de la mettre face à ses contradictions.
Elle se demandait souvent si elle pourrait un jour se libérer totalement de cette influence. Était-elle capable de séparer ce qu'elle était aujourd'hui de ce qu'elle avait été là-bas ? Peut-être pas. Peut-être que ces années sous la férule de House faisaient partie d'elle de façon irréversible. Mais elle choisissait d'y voir une force plutôt qu'un poids. Après tout, n'était-ce pas là, dans cet environnement chaotique et parfois cruel, qu'elle avait pris conscience de sa propre force et de sa capacité à rebondir ?
Pendant ce temps, à Princeton-Plainsboro, House jouait avec sa canne, la faisant tournoyer entre ses doigts, un tic nerveux qu'il n'aurait jamais reconnu comme tel. Son regard semblait fixé sur un point invisible quelque part dans son bureau encombré, mais son esprit, lui, vagabondait. Cameron. Son départ, soudain et définitif, avait creusé un vide qu'il ne parvenait pas à ignorer, même en se réfugiant dans le sarcasme ou la provocation. Pire encore, ce vide le rendait furieux, bien qu'il n'aurait jamais admis pourquoi.
Ce n'était pas seulement qu'elle lui manquait, bien qu'il en ait conscience à contrecœur. Non, c'était autre chose, une irritation sourde qui le rongeait à chaque fois qu'il se surprenait à imaginer sa vie loin d'ici. L'idée qu'Allison Cameron pourrait réussir, s'épanouir même, dans un autre hôpital, un autre service, sans lui, était insupportable. Pas parce qu'il doutait de ses capacités – au contraire, il savait mieux que quiconque qu'elle méritait pleinement sa promotion. Mais parce qu'elle méritait de briller ici, sous son regard aiguisé, là où il pouvait continuer à tester ses limites, à la défier, à jouer ce rôle ambigu qu'il avait toujours tenu dans sa vie.
Il n'y avait rien d'altruiste dans cette contrariété. Ce n'était pas une noble inquiétude pour son avenir ou un quelconque élan de générosité. C'était de l'égoïsme pur, brut, et House en était douloureusement conscient. Cameron avait beau mériter sa nouvelle vie, cette pensée l'irritait au-delà du raisonnable. Elle appartenait à cette salle de diagnostic, à ses énigmes médicales, et, d'une certaine manière, à lui. Pas à ce prestigieux hôpital de Boston où, il le devinait, elle finirait par oublier jusqu'à son ombre.
Avec un soupir agacé, il frappa le sol du bout de sa canne, comme pour chasser ces pensées parasites. Mais elles s'accrochaient, tenaces, refusant de lui accorder le répit qu'il réclamait en silence.
« Tu penses à Cameron ? » lance Wilson d'un ton nonchalant, installé sur le canapé du bureau de House. Une petite balle en mousse qu'il lançait en l'air au-dessus de sa tête, dans un mouvement de va-et-vient régulier.
House, affalé dans son fauteuil, faisait rouler sa canne entre ses doigts, le regard rivé sur le tableau blanc couvert de diagnostics griffonnés. Il ne daigna pas répondre, mais le rictus qui effleura ses lèvres confirma qu'il avait bien entendu.
« Pas la peine de nier, je sais que tu y penses », a ajouté Wilson en lançant sa balle un peu plus haut.
Sans bouger, House lâcha un soupir exagéré et pointe la canne dans sa direction.
« Si tu fais tomber ce truc sur mes affaires, tu la ramasseras avec les dents. »
Wilson esquissa un sourire amusé, attrapa la balle au vol, et se leva. Il se dirigea vers le bureau, y attrapa une pomme – sans doute posée là par Cuddy dans l'espoir naïf de faire adopter des habitudes plus saines – avant de s'installer sur le bord, les bras croisés.
« Sérieusement, House, tu devrais la laisser tranquille. Elle a quitté ce cirque pour une raison, et tu le sais mieux que quiconque. »
House relève enfin les yeux, plantant son regard bleu acier dans celui de Wilson avec une expression faussement innocente.
« Et si je voulais simplement vérifier qu'elle n'a pas transformé le Grayslake General Hospital en centre de réhabilitation pour médecins trop gentils ? » lance-t-il avec son habituel en coin.
Wilson soupira, mordant dans la pomme avec une feinte d'exaspération.
« Bien sûr, parce que t'inquiéter qu'elle ait détruit un hôpital entier avec sa bienveillance débordante est une souffrance parfaitement rationnelle. »
House ne répond pas immédiatement. Il pencha la tête, jouant encore avec sa canne, comme s'il pesait ses mots.
« Elle n'aurait pas dû partir, » lâcha-t-il finalement, d'un ton détaché, bien que Wilson pouvait percevoir la tension sous-jacente.
Avant que Wilson ne puisse rebondir, la porte s'ouvre à la volée. Taub entra, un dossier en main, visiblement agacé.
« Docteur House, le patient de la chambre 3 à une saturation qui dégringole. Vous comptez venir ou je dois réaliser un miracle tout seul ? »
House tourne lentement la tête vers lui, l'expression ennuyée.
« Docteur Taub, si je vous avais embauché pour votre capacité à réaliser des miracles, ça se connaît. Mais allez-y, épatez-moi. »
Taub plissa les lèvres, visiblement irrité mais résigné.
« Si vous avez fini de philosopher, il y a un patient à l'article de la mort qui pourrait ne pas apprécier votre sens de l'humour. »
House agita sa canne dans sa direction, comme pour le chasser.
« Munissez-vous d'une seringue, d'un stéthoscope, et d'un peu de courage. Vous verrez, c'est souvent plus efficace que de m'appeler. »
Taub hésite une seconde, le regard oscillant entre Wilson et House, avant de secouer la tête et de quitter la pièce en soupirant.
Wilson réécrit immédiatement.
« Voilà, ça illustre parfaitement mon propos. Tu es incapable de te concentrer sur le présent parce que tu es trop occupé à ressasser le passé. Elle est partie, House. Et toi, tu es toujours là, en train de ruminer. Passe à autre chose.»
House inclina la tête, son regard se durcissant légèrement, mais un sourire énigmatique étira ses lèvres.
Le lendemain, Taub poussa à nouveau la porte du bureau, cette fois pour le trouver vide. Le fauteuil de House était désert, le tableau blanc abandonné en l'état, et surtout, sa canne, habituellement laissée quelque part dans le désordre ambiant, avait disparu.
Plus tard dans la matinée, Taub croisa Wilson dans les couloirs et l'interpella.
« Vous savez où est passé le docteur House ? »
Wilson ralentit, une lueur de résignation mêlée d'amusement dans les yeux.
« Chicago, probablement », répondit il avant de poursuivre son chemin, sans un mot de plus.
