Bonjour et bienvenue sur ce premier chapitre de ma toute première fanfiction.

L'histoire est déjà écrite à 100 %. Néanmoins, je dois encore terminer de lire (et relire) les autres chapitres pour achever leur correction.

L'orthographe et la grammaire n'étant pas mon fort, je m'excuse par avance pour les éventuelles erreurs que vous pourriez rencontrer.

Ce sera une histoire plutôt courte (autour de 20k mots, à peine), qui se situe à la frontière de l'humour, de la romance et de la famille.

Disclaimer : évidemment, les personnages ne m'appartiennent pas.

Sur ce, bonne lecture, et à dans probablement quelques jours pour la suite.


Kakashi était un valeureux jōnin.

Un ninja prodige même, respecté et aussi apprécié de son village que craint par ceux des pays étrangers. Son simple épithète suffisait à faire trembler moult guerriers dans le monde shinobi.

Des missions ? Il en avait réalisées à foison !

Affronter des ennemis dangereux ? Encore plus !

Pourtant, jusque-là, jamais il n'avait échoué, car aucun adversaire n'avait jamais réussi à compromettre ses plans.

Aucun, jusqu'à l'arrivée de cet individu plus coriace et menaçant que les autres.

Un mètre quarante-cinq d'hyperactivité, des joues encore rondes et duveteuses comme des pêches. Un sourire malicieux et enjoué.

N'en déplaise à certains ! Sous ce jogging trop grand et ses apparences juvéniles de farfadet malicieux, se cachait en réalité une plaie comme en avaient rarement connu le ninja.

Et à nouveau, au risque de se répéter, il en avait vécu des choses après plus de vingt-sept années d'existences intensives…

« Kakashi-sensei, vous m'écoutez ?! » s'agita une petite tête blonde.

Non, il ne l'écoutait pas, et pour la simple et bonne raison qu'il était beaucoup plus occupé à lorgner sur son autre professeur.

Le très protecteur, voire même trop protecteur, Iruka-sensei.

Un homme aussi simple que sympathique, pour ne pas dire franchement banal, voire coincé.

En somme, une personnalité tout ce qu'il y avait de plus chiant, lisse, sans aspérités, et donc, pour Kakashi, naturellement sans intérêt.

Enfin, c'est ce qu'il crut, dans un premier temps.

Devenu instructeur, il avait été amené à le côtoyer un peu plus souvent. Notamment parce que le brun venait fréquemment lui pomper l'air à lui demander des nouvelles de Naruto.

Alors ils se mettaient à parler de lui, un peu. Et petit à petit, Kakashi se mit à devenir un peu plus admiratif de son cadet ainsi que de son métier, essayant même de s'en inspirer un peu pour devenir un meilleur pédagogue.

Toute proportion gardée, bien entendu. Ce n'était pas demain la veille qu'il allait commencer à couver sa portée d'élèves. Trébucher faisait aussi partie de l'enseignement. Il fallait juste qu'ils ne tombent pas de trop haut, et que lui apprenne concrètement à évaluer ce qui était "trop haut".

Une certaine attraction à son égard avait commencé à naître. Il finit par le trouver plus si banal que ça, ni aussi lisse. Il savait s'énerver, être ronchon, parfois même un peu plus "intéressant" quand il avait un bon coup dans le nez. Plus d'une fois, il s'était laissé imaginer défaire son élastique. Rêvant de ses cheveux tombant en cascade sur son visage rougi par les vapeurs d'alcool ou l'excitation. Laissant sa langue prononcer des avances salaces avant de—

« Kakashi-sensei ! » s'agaça l'enfant en agitant la main véhémentement devant le visage de pierre de son aîné.

Ce que ce gosse pouvait l'agacer parfois… Oh, il l'aimait à n'en point douter, mais si, de grâce, il pouvait apprendre à se tenir tranquille et arrêter de s'immiscer même dans ses fantasmes…

Il était déjà suffisamment présent comme ça !

Littéralement.

Il était vrai que la petite tête blonde était ce qui avait fini par les rapprocher, Iruka et lui.

Mais paradoxalement, c'était aussi ce qui le maintenait maintenant à distance raisonnable -trop raisonnable- de lui !

Et ce, dans tous les sens possibles et imaginables du terme.

Partout où Iruka était, Naruto n'était jamais très loin.

Trop souvent, il avait tenté des rapprochements avec le chūnin. Et trop souvent, leur promiscuité avait été mise à mal par le garçon. Parfois même inconsciemment. Et c'était probablement ce qu'il y avait de plus triste dans l'histoire…

Tenez, là, maintenant ! La seule fois de sa vie où il était enfin disposé à casser sa tirelire pour aller manger en tête-à-tête avec le professeur, il avait fallu que, comme par hasard, ils croisent le gamin dans les rues.

Évidemment, son adorable professeur avait fini par l'inviter, et pour lui faire plaisir, comble de l'ironie, il lui avait même laissé choisir le restaurant, décidant de payer sa tournée.

"Plus on est de fous, plus on rit ", qu'il disait.

Hélas non, mon pauvre Iruka. Pour ce qu'il avait prévu de lui faire, moins ils étaient, mieux ce serait !

Enfin, en excluant les clones bien entendu, mais il s'égarait…

« Naruto, arrête d'agiter tes baguettes, autrement tu risques de lui crever le seul œil qu'il lui reste. » le réprimanda gentiment le chūnin avant de lui offrir ses rondelles de naruto pour l'apaiser.

Cela calma un temps l'agacement du plus jeune.

« De toute manière, vous préférez Sasuke, ça se voit ! À moi vous ne m'apprenez jamais rien ! » bouda-t-il.

Kakashi haussa un sourcil. Encore cette histoire de Chidori ?! Qu'est-ce qu'il y pouvait, lui, si ils n'avaient pas la même nature de chakra…

« Je t'ai appris à marcher sur l'eau, quand même. »

« Nan, ça c'était l'ermite pas nette ! Vous, vous m'avez seulement appris à monter aux arbres. »

« Bah, c'est du pareil au même : c'est le même principe… »

« Vraiment pas, non ! » s'agaca son élève avant de lui tirer la langue et de l'ignorer copieusement, portant toute son attention sur Iruka.

Quel gosse, je vous jure…

Et encore une tentative de rapprochement tombée à l'eau. Il noya sa frustration dans ses ramen.


« Je ne comprends pas, pourquoi tu ne lui en parles pas tout simplement ? » demanda Kurenai, accoudée à la balustrade du toit.

« Parler de quoi à qui ? »

« Eh bien, à Iruka. Vous êtes deux adultes, dis-lui simplement qu'il t'intéresse, et tu vas voir, tout rentrera dans l'ordre. Vous vous arrangerez pour avoir plus de temps ensemble, à deux. »

Il soupira.

« Pour ça, il faudrait encore que j'en trouve l'occasion. Et je te rappelle que les rares fois où le moment propice s'est présenté, quelqu'un est venu jeter un pavé dans la mare… »

Kurenai rit doucement, accompagnée de Gai.

« Je n'arrive pas à croire que ton plus gros problème soit un enfant de douze ans. »

Eh bien, aussi drôle que ce soit, lui non plus !

« Écoute, tu le prends entre quatre yeux autour d'un verre, un soir après le travail et hop. Tu te confesses. »

Oula, oula… Elle allait un peu vite en besogne.

« "Confession", le mot est fort quand même... Il m'intéresse, j'ai pas dit que j'étais amoureux de lui au point de lui passer la bague au doigt et de repeupler tout Konoha de notre progéniture. »

Iruka était juste physiquement attractif, et il avait envie d'avoir un partenaire un peu plus officiel et intéressant qu'un coup d'un soir pour passer quelques nuits dans la semaine. Voilà, c'est tout. Il ne convoitait pas beaucoup plus pour le moment.

« C'est un plan cul que tu cherches en gros. » commenta Asuma en allumant une cigarette. « Franchement, si c'est que ça, pourquoi tu t'embêtes avec lui ? Prends quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus disponible. Ce n'est pas les prétendantes qui doivent manquer autour de toi en plus. »

Ni les prétendants non plus.

« Tu ne comprends pas. C'est lui que je veux. » soupira le jōnin.

« Non, effectivement, je ne comprends pas. » admit le fils du Sandaime. « Mais si tu aimes jouer les difficiles, c'est toi que ça regarde hein... »

« Moi, je vois que notre ami Kakashi est victime de ce qu'on appelle la fougue de la jeunesse ! Il est amoureux ! » s'exclama Gai en repartant sur une série de pompes enflammées.

« Et moi je ne constate que tu n'as encore rien écouté… » soupira son rival, plus exaspéré qu'agacé.

Il n'était pas amoureux de lui. Juste attiré. Et pour lui, c'était deux choses radicalement différentes.

Être amoureux, c'était s'engager, et pour lui, il était tout bonnement hors de question de faire une chose pareille. Il en serait, de toute manière, bien incapable.

« Soit, mais même en retirant la partie confession, le reste de mon plan tient toujours. » lui répondit la brune. « Par contre, je ne garantis pas qu'il soit intéressé par ta vision du couple… » lui avoua-t-elle.

« Et pourquoi cela ? » demanda Gai, curieux.

« Parce qu'il m'a l'air d'être un gentil garçon, pas très expérimenté… »

« Il a peut-être eu des conquêtes. Tu ne sais pas. » lui rétorqua Kakashi.

« Les nouvelles et rumeurs circulent vite dans ce village… Or, on va en convenir, on n'entend pas grand-chose sur lui. »

« Si tu veux mon avis, oublie-le, Kakashi. » ajouta l'accro au tabac. « Les vierges ne font jamais de très bons coups… Et comme tu comptes en faire usage pour des raisons purement charnelles… »

« Plus je t'écoute et plus j'ai l'impression que tu me parles d'une espèce de sextoy… »

« Oui, et franchement, ça me répugne. » rétorqua Kurenai en fusillant violemment du regard les deux jōnin. « Finalement, je me dis que Naruto a bien raison de te tenir à l'écart ! »

Et sans rien ajouter d'autre, elle s'en alla, non sans envoyer un copieux doigt d'honneur à Asuma.

« Qu'est-ce que j'ai encore fait ? » soupira-t-il.

« Rien. T'as juste encore loupé une occasion de te taire. » répondit Gai d'une étrange et suffisamment rare lucidité pour être soulignée.

Il enchaîna sur des exercices de souplesses.

« Des fois, je me demande pourquoi je vous demande encore conseil. » soupira le ninja copieur avant de prendre à son tour la tangente.


Kakashi 1-0 Naruto.

Ça y est. Plus rien ne pourrait à présent le dévier de son objectif. Il était vingt-deux heures passées et seul avec Iruka, face à lui, dans l'un des lieux de beuverie les plus connus et sympathiques de Konoha.

Il n'était qu'à son deuxième verre, le chūnin aussi, et aucun signe d'ivresse manifeste si ce n'est une légère couleur rosé très charmante sur ses joues.

Parfait, il s'arrangerait pour qu'il s'arrête là, afin qu'il reste lucide. Soûler les gens afin de coucher plus facilement avec eux, très peu pour lui. Il restait quand même un minimum gentleman.

« On devrait peut-être arrêter là pour ce soir, non ? »

Iruka sourit, gêné.

« Vous avez raison. Demain, il y a classe, ce ne serait vraiment pas raisonnable si je donnais cours à quatre pattes… »

Oh, il ne donnerait peut-être pas cours à quatre pattes demain, mais ce soir…

« Allez, je te raccompagne. » lui proposa Kakashi, galant, faisant tout le trajet du retour ensemble jusqu'à son appartement.

Les rougeurs n'avaient pas disparu du chūnin, qui n'osait même plus le regarder dans les yeux.

C'était assez mignon et évident qu'il lui faisait de l'effet. Ce qu'il ignorait, c'était que c'était réciproque, et très franchement, il lutta pour ne pas l'embrasser là, tout de suite, sur le palier de son appartement.

Mais soit, puisque maintenant il savait qu'Iruka n'était pas insensible à ses charmes, mieux valait le laisser faire le premier pas. Inutile de prendre des risques inutiles, et il n'était plus à ça près d'attendre.

Le chūnin chercha ses clés et regarda son masque à la fois intimidé et envieux.

« Est-ce que… Est-ce que vous voulez entrer ? »

Qui dirait non ? Après des semaines et des semaines de bataille acharnée pour en arriver là !

Il passa sa main dans ses cheveux et approcha son visage du sien.

« J'adorerais. »

Iruka hocha vivement la tête avant d'ouvrir la porte et de s'engouffrer dans la pièce déjà allumée.

Allumée…?!

« Ah, Iruka-sensei ! Vous rentrez tard ! C'est malin, le dîner est froid maintenant ! » rouspéta l'enfant, les poings sur les hanches. « Oh, Kakashi-sensei est là aussi ? Est-ce qu'il reste manger avec nous ? »

Iruka papillonna des yeux.

« Qu'est-ce que Naruto fait chez toi ? » demanda le jōnin, surpris et un peu pris au dépourvu.

« C'est vrai ! J'avais complètement oublié de te prévenir ! » sembla soudain réaliser l'instituteur.

Faux, il avait complètement oublié tout court.

« Naruto a eu quelques soucis de dégâts des eaux chez lui, alors, le temps que ça s'arrange, je l'héberge. »

Kakashi 1-1 Naruto.

« Dégâts des eaux ? Au deuxième étage ? »

« Une histoire de plomberie qui a lâché. » lâcha sommairement l'instituteur avant de défaire ses chaussures dans l'entrée, passant complètement à autre chose.

Comme c'est pratique…

Pardon, mais on essayait de lui envoyer un message divin ? C'était quand même pas croyable de jouer de malchance comme ça, merde !

Oui, merde !

« Alors, Kakashi-sensei ?! Vous restez ou pas ?! » redemanda son élève, une spatule en main.

Depuis quand savait-il cuisiner, lui d'abord ?! En général, il ne s'alimentait que de ramen et de lait périmé ! Même en mission, il était incapable de couper les légumes convenablement !

Et à en juger l'état de ses doigts, c'était un fait toujours d'actualité.

« Vous pouvez rester. » insista Iruka. « Ça nous ferait très plaisir ! »

« T'es sûr que tu ne cherches pas plutôt un compagnon d'armes pour mourir à tes côtés… » soupira dubitativement le jōnin en voyant la fumée émaner des plats assez mal présentés.

« Hé ! » s'offusqua Naruto. « Je vous ferais dire que je me suis entraîné d'abord ! Sakura m'a appris à faire une omelette ! »

Fantastique. Des conseils de la part de la seconde pire cuisinière du groupe ! Il avait clairement hâte de goûter à tout ça ! Trop chouette !

Finalement, il céda, plus par politesse que par réelle envie. Il se déchaussa à son tour et prit place à table.

Bon, sa soirée était foutue, mais au moins il avait droit à un repas gratuit. Disons que c'était déjà ça...

« Ah, regarde-moi tout ce sang… Ce que tu peux être maladroit pour un ninja. » le sermonna gentiment le chūnin en mettant le doigt sanguinolent de son élève dans sa bouche pour stopper temporairement le saignement.

Quand il pensait que, normalement, à cette heure-ci, c'était lui qui était censé avoir ses doigts à lui dans sa bouche à lui…

Jamais de sa vie le jōnin n'aurait pensé être jaloux de quelqu'un, et encore moins d'un gamin même pas pubère… Quelle déchéance.

« Kakashi, vous pouvez me chercher ma trousse de premiers secours dans la salle de bain, s'il vous plaît ? Premier tiroir du haut. »

« J'y vais. » soupira-t-il.

La vie pouvait être décidément très ironique.