9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.

Cette fanfiction est publiée sur Wattpad et AO3.

Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.

Balises : Dépression, BxB, solitude, histoire d'amour, fêtes de noël, tempête de neige….

911-118-118-911*

Une rencontre glaciale

La neige tombait à gros flocons autour de lui, recouvrant Buck d'un léger voile blanc alors qu'il avançait, ses pas crissant dans la poudreuse.

Son appareil photo autour du cou, il s'était perdu dans les paysages hivernaux, emporté par la magie de ce petit village illuminé par des guirlandes de Noël.

Mais la tempête était arrivée sans prévenir, transformant son excursion tranquille en une épreuve pour trouver refuge avant d'être complètement enseveli par la neige.

Lorsque Buck poussa la porte de la petite auberge du village, il se retrouva face à une file de voyageurs tout aussi désespérés de se mettre à l'abri, que lui. La chaleur et l'odeur de bois brûlé l'accueillirent, mais cela ne fit rien pour apaiser son humeur déjà exaspérée. Tout ce qu'il voulait, c'était une chambre où il pourrait enfin se reposer et échapper au froid mordant.

Quand se fut son tour, l'hôtesse lui sourit, l'air compatissant.

– Je suis désolée, monsieur… il ne reste qu'une seule chambre de libre.

Buck allait protester que ça tombait bien parce qu'il était là, quand il remarqua un autre homme, lui aussi emmitouflé dans des vêtements de neige, qui s'approchait du comptoir, visiblement dans la même situation.

Il dégageait une aura de calme et d'assurance, avec son regard intense et ses traits carrés. S'il n'avait pas eu un léger sourire sur les lèvres, Buck aurait presque pu le trouver… intimidant.

L'hôtesse se tourna vers eux, avec un air désolé.

– Messieurs, je crains que vous ne deviez partager cette chambre si vous souhaitez rester au chaud cette nuit.

Buck sentit son irritation monter d'un cran.

Dormir avec un inconnu n'était pas vraiment dans ses plans pour cette escapade en solitaire. Et surtout pas avec cet homme à l'air parfait qui, d'emblée, lui inspirait une méfiance sans qu'il puisse vraiment dire pourquoi.

Jalousie, le taquina la voix de conscience, cette foutu rabat-joie qui avait rarement tort.

– Si ça vous convient, dit l'autre homme, sa voix grave mais polie. Ça ne me dérange pas de partager.

Buck haussa les épaules, le regard détourné pour éviter de montrer son mécontentement.

Il ne voulait pas paraître ingrat, après tout, il n'y avait pas d'autres options, mais ce type, avec son sourire calme et son air trop accommodant, le rendait inexplicablement nerveux. Il était trop beau, trop poli, trop parfait… trop tout. Et Buck n'avait pas envie de passer la nuit à cohabiter avec quelqu'un qui ressemblait à un modèle de perfection.

Ils suivirent l'hôtesse jusqu'à une petite chambre douillette, au charme rustique.

Une cheminée crépitait doucement dans un coin, et les murs en bois étaient décorés de guirlandes lumineuses, plongeant la pièce dans une atmosphère chaleureuse. Mais Buck ne voyait rien de cette ambiance féerique, il voyait seulement la présence envahissante de son colocataire de fortune.

Le jeune homme posa ses affaires avec calme, observant la pièce avec une lueur d'appréciation dans le regard. Ce détail agaça encore davantage Buck, qui fit claquer son sac, contenant son matériel de photo, sur le lit avec une mauvaise humeur non dissimulée. Il lui jeta un regard interrogateur, mais ne fit aucun commentaire, ce qui l'irrita encore plus.

– Ça ne te dérange vraiment pas de devoir partager une chambre avec un inconnu ? lâcha Buck en posant son regard perçant sur lui, une pointe de défi dans la voix.

Il haussa les épaules, visiblement peu affecté par son ton.

– Non, pas vraiment. J'y suis habitué, j'ai été militaire. Et puis, on n'a pas beaucoup de choix, et ce n'est qu'une nuit.

Buck grogna en s'asseyant sur le bord du lit, cherchant un moyen de dissimuler son agacement sans succès.

Évidemment le gars devait être militaire en plus. Comme s'il n'avait pas déjà assez de mal à tourner la page de sa relation avec son ex.

Quelle relation?

Il était marié putain, depuis dix ans et il avait juste joué avec lui pendant deux longues années. Buck savait qu'il ne s'en remettrait pas facilement. Il avait décrété qu'il ne tomberait plus jamais amoureux et surtout pas d'un mec.

Il s'était brulé les ailes une fois et ça lui suffisait.

Ce Noël, il voulait le passer seul, loin des regards de pitié de sa famille de cœur et ceux de déception venant de ses parents. Il avait laissé son téléphone à son loft et avait seulement pris son portefeuille et son appareil photo.

Il n'avait pas demandé à être coincé avec quelqu'un, encore moins avec un homme aussi sûr de lui. Tout en lui semblait calculé, parfaitement ajusté, de son sourire mesuré à sa manière posée de parler.

Le jeune homme le regarda en souriant doucement.

– Je suis Eddie, lâcha-t-il comme si ce qu'il avait écrit sur la fiche de l'hôtel n'était pas assez éloquent.

Pas que Buck ait vraiment regardé mais il avait vu par inadvertance, par-dessus son épaule pendant qu'il écrivait.

– Tu es Evan, c'est ça?

Apparemment, il n'était pas le seul.

– Buck, rectifia-t-il. Je préfère Buck.

– Et bien, Buck, ravi de faire ta connaissance. Je ne sais pas ce que tu en penses mais on peut essayer de faire de cette nuit quelque chose d'agréable, non ? Après tout, on est dans un village magnifique et…

Buck soupira bruyamment, coupant Eddie dans son élan.

– Magnifique, c'est ça.

Eddie fronça légèrement les sourcils, visiblement surpris par sa réaction. Mais plutôt que de se laisser déstabiliser, il se contenta de sourire d'un air conciliant, ce qui lui fit lever les yeux au ciel.

– Écoute, je comprends que ça puisse être gênant, reprit Eddie d'un ton toujours aussi calme. Mais on n'a pas le choix ok? Si tu préfères, je peux te laisser le lit. Je ne suis pas là pour te déranger.

Cette générosité fit grimacer Buck, qui secoua la tête, agacé.

– Non, c'est bon. Garde le lit, Monsieur Parfait. Je ne suis pas une princesse, je peux survivre sur un canapé.

Eddie le dévisagea, l'air légèrement perplexe, comme s'il ne comprenait pas ce qui motivait cette hostilité. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais sembla se raviser, sans doute pour ne pas envenimer la situation. Néanmoins, il l'entendit marmonner, certainement pour lui-même mais Buck avait l'ouïe fine.

– Parfait, hein ? Si tu savais...

Il alla s'installer sur le lit, s'appuyant contre le mur en silence, respectant visiblement son espace, sans chercher à le contrarier davantage.

La soirée se déroula dans une ambiance lourde.

Eddie essayait parfois de relancer la conversation, posant des questions légères sur ce qu'il faisait dans ce village ou d'où il venait, mais chaque tentative était accueillie par des réponses froides et laconiques.

Buck se contentait de soupirer ou de répondre brièvement, sans cacher son mécontentement.

Au bout d'un moment, Eddie cessa de poser des questions, probablement résigné à l'idée qu'il n'était pas d'humeur. Mais même ce silence attentif, respectueux, semblait l'énerver. Eddie était si… parfait. Il ne s'énervait pas, ne réagissait pas aux provocations. Buck avait presque l'impression qu'il jouait un rôle, qu'il cachait quelque chose derrière ce masque de bienveillance.

Quand Eddie proposa de se faire un thé pour réchauffer l'atmosphère, Buck secoua la tête, s'enfonçant dans sa mauvaise humeur.

– Bien sûr, du thé, pourquoi pas du chocolat chaud? C'est quoi, la prochaine étape ? Tu me proposes de lire un conte de Noël ?

Eddie leva les yeux, cette fois visiblement piqué par son ton.

– Je ne comprends pas trop pourquoi tu es si tendu, Buck. Je ne cherche pas à t'embêter. Si ça te pose tant de problèmes d'être ici avec moi, tu peux toujours demander à dormir dans le hall.

Buck se raidit, pris de court par le ton légèrement sarcastique d'Eddie.

Pour la première fois, il décela une faille dans le calme inébranlable de l'autre homme, et cela le déstabilisa un peu plus. Il sentit son cœur accélérer, bien malgré lui. Derrière ce visage parfait, il y avait peut-être un caractère plus nuancé, plus profond… mais il n'était pas prêt à l'admettre.

– Crois-moi, si je pouvais éviter ça, je le ferais, répliqua-t-il, presque à contrecœur.

Eddie soupira, secouant la tête.

– Très bien, Buck. Mais pour une nuit, essayons d'arrêter de nous sauter à la gorge. On pourrait se supporter, non ? C'est Noël, après tout.

Buck fronça les sourcils.

Ce rappel à l'esprit de Noël, de la gentillesse et du partage, le piqua d'une manière qu'il ne pouvait pas expliquer. Il se contenta d'ignorer Eddie, fixant les flammes dans la cheminée comme s'il n'avait rien entendu.

La nuit s'étira dans un silence pesant, entrecoupé seulement par le crépitement du feu. Buck s'efforça de rester froid et distant, mais il ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs à Eddie, essayant de comprendre ce qui le dérangeait tant chez cet homme.

Peut-être était-ce cette façon qu'il avait de paraître inébranlable, de supporter ses piques sans jamais faillir. Peut-être était-ce sa gentillesse, trop franche, trop… intimidante.

Finalement, Buck s'installa sur le canapé, tirant la couverture jusqu'à ses épaules, les yeux fixés sur les flammes dansantes. Pourtant, malgré la chaleur de la pièce, il ne pouvait chasser ce frisson étrange qui lui parcourait l'échine.

Il jeta un dernier coup d'œil à Eddie, qui lisait un livre tranquillement sur le lit, ses traits éclairés par la lumière vacillante du feu.

Pourquoi est-ce qu'il te dérange autant?

La question tourna dans son esprit alors qu'il fermait les yeux. Mais ce n'était pas le genre de question à trouver une réponse dans la nuit silencieuse… surtout pas quand cet inconnu occupait déjà trop de place dans ses pensées.