Je ne possède aucun des personnages des livres

Pour les elfes, la forêt est un être vivant à part entière, mais parfois, en son sein, elle peut aussi renfermer des pièges mortels, Elladan et son jeune frère de cœur, Estel, vont en faire la douloureuse expérience.

Ce texte est un cadeau de Noël pour Emi, j'espère qu'il te plaira !

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


PIEGE AU COEUR DE LA FORÊT

Chapitre 1

Le soleil se levait à peine sur la vallée d'Imladris lorsque Estel quitta la demeure d'Elrond, son arc sur l'épaule et son épée à la ceinture. À dix-sept ans, le jeune homme avait hâte de prouver sa valeur en tant que chasseur et guerrier. Bien qu'élevé parmi les Elfes, il ressentait de plus en plus le poids de son héritage humain, un sentiment d'impatience qui le poussait à agir, à se dépasser. Elrohir, l'un des fils jumeaux d'Elrond, l'avait regardé partir avec un sourire amusé.

- Ne va pas trop loin, petit frère, avait-il lancé. Elladan est déjà parti en patrouille hier, et je n'ai pas envie de devoir vous chercher tous les deux.

Estel avait ri, promettant d'être prudent, mais déjà son esprit vagabondait vers les aventures qui l'attendaient. Il ne savait pas encore à quel point cette journée allait changer sa vie.

Après plusieurs heures de marche, Estel atteignit les contreforts des Monts Brumeux. L'air était frais, chargé de l'odeur des pins et de la terre humide. Il suivait la piste d'un cerf lorsqu'un bruit attira son attention. Des cris rauques, le cliquetis d'armes... et un cri de douleur qu'il ne connaissait que trop bien. Le cœur battant, Estel se faufila entre les arbres, s'approchant de la source du tumulte. Ce qu'il vit lui glaça le sang. Elladan, son frère adoptif, était acculé contre un rocher, entouré par une douzaine d'orcs. Son bras gauche pendait, inutile, et du sang coulait d'une blessure à sa tête. Malgré cela, l'Elfe continuait à se battre, sa lame dansant dans l'air, maintenant ses ennemis à distance.

Devant cette scène, Estel n'hésita qu'une fraction de seconde. Oubliant toute prudence, il banda son arc et décocha une flèche qui alla se ficher dans le crâne de l'orc le plus proche d'Elladan. Puis une autre, et encore une autre. Trois orcs tombèrent avant que les autres ne réalisent qu'ils étaient attaqués par derrière.

- Estel ! Cria Elladan, un mélange de soulagement et d'inquiétude dans la voix. Fuis !

Cependant, le jeune homme ne l'écouta pas. Il avait dégainé son épée pour lui venir en aide et il se jeta dans la mêlée, déterminé à sauver son frère ou à mourir en essayant. Son arme traça des arcs mortels dans l'air, s'abattant sur les orcs avec une fureur qu'il ne se connaissait pas.

Pendant un moment, Estel crut qu'ils allaient l'emporter. Dos à dos avec Elladan, ils repoussaient les assauts des orcs, leurs lames chantant à l'unisson, mais la fatigue et les blessures d'Elladan commençaient à se faire sentir. Autour d'eux les orcs semblaient se multiplier. Soudain, un cri de douleur échappa à Estel lorsqu'une lame orc entailla profondément sa cuisse. Il trébucha et ce fut suffisant pour donner un angle d'attaque à leurs adversaires. En un instant, les orcs furent sur eux, les désarmant et les plaquant au sol.

- Non ! Hurla Elladan, se débattant malgré ses blessures. Laissez-le !

Autour d'eux, les orcs ricanaient, savourant leur victoire. Ils ligotèrent solidement leurs prisonniers et les traînèrent sans ménagement à travers la forêt.

Le voyage fut un cauchemar. Estel, malgré sa propre douleur, ne cessait de jeter des regards inquiets vers Elladan. L'Elfe était pâle, trop pâle et sa respiration était laborieuse. La blessure à sa tête saignait toujours et son bras gauche formait un angle inquiétant.

Lorsque les orcs s'arrêtèrent enfin pour établir leur camp, la nuit était tombée. Ils jetèrent leurs prisonniers au sol, près d'un grand rocher et commencèrent à préparer ce qui ressemblait à une célébration macabre. Dès que les orcs leur tournèrent le dos, Estel se traîna vers Elladan.

- Comment vas-tu ? Murmura-t-il, scrutant le visage de son frère avec inquiétude.

Elladan tenta un faible sourire.

- J'ai connu des jours meilleurs, dit-il doucement. Tu n'aurais pas dû venir, Estel. Maintenant, nous sommes tous les deux en danger.

Estel secoua la tête.

- Je ne pouvais pas t'abandonner, dit-il fermement.

Puis, il ajouta, baissant la voix encore plus :

- Nous devons trouver un moyen de nous échapper.

Sans attendre de réponse, Estel commença à examiner les blessures d'Elladan du mieux qu'il pouvait avec ses mains liées. La coupure à la tête était profonde, mais ce qui l'inquiétait le plus était le bras.

- Je crois qu'il est cassé, murmura-t-il. Si seulement j'avais de quoi à te faire une attelle...

Cependant, les orcs ne leur laissèrent pas le temps de s'organiser. L'un d'eux, plus grand et plus laid que les autres, s'approcha d'eux en titubant, une coupe grossière à la main. L'odeur âcre de l'alcool emplissait l'air.

- Alors, les rats, gronda-t-il en langue commune, on s'amuse bien ?

Il éclata d'un rire guttural qui fit frissonner Estel. L'orc s'accroupit devant eux, son regard allant d'Elladan à Estel.

- Un Elfe et un humain, dit-il, comme s'il savourait ces mots. Quelle prise intéressante. Je me demande ce que vous faisiez ensemble...

Estel garda le silence, défiant l'orc du regard. Celui-ci sourit, révélant des dents jaunâtres et pointues.

- Pas très bavard, hein ? On va arranger ça.

D'un geste brusque, l'orc saisit Estel par les cheveux et le tira loin d'Elladan.

- Non ! Cria l'Elfe, tentant de se redresser malgré ses liens et ses blessures. Laissez-le tranquille !

L'orc répondit par un ricanement.

- Oh, comme c'est touchant. Ne t'inquiète pas, l'oreille pointue. Tu auras ton tour.

Elladan hurla une nouvelle fois, mais rien n'y fit. Ce qui suivit fut un cauchemar de douleur et d'humiliation pour Estel. Les orcs, ivres et excités par leur victoire, se relayèrent pour le frapper et le tourmenter. Ils lui posaient des questions sur Fondcombe, sur les défenses des Elfes, mais le jeune homme serra les dents, refusant de dire un mot. Elladan, impuissant, ne pouvait que regarder, le cœur brisé, alors que son jeune frère subissait torture après torture.

- Estel, murmurait-il, des larmes coulant sur ses joues. Je suis tellement désolé.

Le temps s'étira, interminable. Estel, à demi-conscient, fut finalement jeté à côté d'Elladan. Son visage était tuméfié, du sang coulait de sa bouche et de son nez, et des brûlures marquaient ses bras là où les orcs avaient pressé leurs tisons ardents contre sa peau.

- Estel, souffla Elladan, se rapprochant autant qu'il le pouvait. Estel, réponds-moi, je t'en prie.

Le jeune homme ouvrit péniblement les yeux.

- El'd…, murmura-t-il. Tu... tu vas bien ?

L'Elfe laissa échapper un rire étranglé, mêlé de sanglots.

- C'est à moi de te demander ça, petit frère, je suis tellement désolé. Tout est de ma faute."

Estel secoua faiblement la tête.

- Non, dit-il. J'ai... j'ai choisi de venir. Ne t'en veux pas.

Elladan frémit et les deux restèrent ainsi, serrés l'un contre l'autre, puisant du réconfort dans la présence de l'autre. Autour d'eux, les orcs continuaient leur beuverie, inconscients du lien indestructible qui unissait leurs prisonniers.

- On va s'en sortir, murmura Estel, bien qu'il ne sache pas vraiment comment. On va rentrer à la maison.

Elladan ne répondit pas, mais serra un peu plus fort la main d'Estel. Ensemble, ils regardèrent les étoiles à travers les branches des arbres, s'accrochant à l'espoir qu'un jour, ils reverraient les halls d'Imladris. La nuit était encore longue, et le danger omniprésent, mais tant qu'ils étaient ensemble, une lueur d'espoir subsistait. Car tel était le pouvoir de l'amour fraternel, capable de briller même dans les ténèbres les plus profondes.