Ce texte est écrit dans le cadre du calendrier de l'avent organisé par Almayen, qui consiste à offrir tous les jours un OS à quelqu'un. Il est donc pour Angie, j'espère qu'il te plaira sincèrement ! ENJOY !


Adrien sursauta violemment quand l'alarme anti-intrusion du manoir Agreste résonna. Il bondit de son lit sur lequel il lisait un magazine et se précipita dans le couloir pendant que des rideaux de fer tombaient sur chaque fenêtre pour les condamner. Il arriva dans le hall d'entrée en même temps que Nathalie et Gabriel qui sortaient du bureau de ce dernier.

- Père, qu'est-ce qui se passe ? demanda Adrien.

- Quelqu'un s'est introduit chez nous. Retrouvez-le ! ordonna-t-il au garde du corps d'Adrien qui partit aussitôt en exploration dans les étages.

Gabriel avait l'air inquiet et Adrien tenta :

- Est-ce que ça pourrait être une fausse alerte ? Un chat errant qui aurait eu froid et aurait trouvé un passage pour se mettre à l'abri ?

- Un chat qui aurait de lui-même ouvert une fenêtre ? coupa sèchement Gabriel. Retourne dans ta chambre immédiatement Adrien, tu es en danger tant que cet inconnu n'a pas été neutralisé.

- Mais si c'est vous qu'il trouve…

- Nous nous en sortirons, affirma Gabriel.

Adrien repartit vers les étages mais ne franchit pas la porte de sa chambre. Si vraiment un intrus les traquait dans le manoir, c'était là qu'il viendrait le chercher en premier. Dès qu'il fut assuré que ni son père ni Nathalie ne pouvaient plus le voir, il murmura :

- Plagg, transforme-moi !

Sous sa forme de Chat Noir, son ouïe était légèrement développée et ses mouvements plus fluides, plus discrets. Il n'y avait pas que l'inquiétude et le danger qui le motivaient à trouver cet intrus le plus rapidement possible. Aujourd'hui, ils étaient le 24 décembre et il devait manger avec son père et Nathalie pour un repas de fêtes. Il y avait beaucoup de repas que Gabriel n'honorait pas, mais jamais celui de Noël. Ce soir, ils seraient ensemble, sans autre préoccupation que celui de passer un bon moment, et Adrien ne supportait pas l'idée de devoir annuler ce projet pour finalement passer la soirée enfermé dans sa chambre. Intrus ou pas, il devait en avoir le cœur net et, si besoin, l'intercepter avant l'heure de leur repas.

Se forçant à repousser l'angoisse de passer ce Noël seul, il inspira lentement et réfléchit. Son père devait surveiller toutes les caméras du manoir Agreste et, s'il le voyait dessus, il penserait que c'était lui, l'intrus. Il devrait se trouver un poste d'observation, dans les angles morts des caméras, mais en surveillant lui-même toute la maison. Il monta discrètement dans les étages, longeant les murs pour passer en-dessous des caméras, et parvint à un balcon d'où il pouvait voir le hall d'entrée et les couloirs des deux premiers niveaux. Le Gorille passait de pièce en pièce en grognant sans rien trouver, chaque chambre était surveillée par son père sur ses écrans et, si son garde du corps cherchait toujours à l'aveuglette, c'est qu'il n'y avait encore rien repéré. Il ne pourrait pas être plus utile qu'ici, à guetter les mouvements dans les couloirs. Ce n'était qu'une question de minutes avant qu'ils ne trouvent l'intrus, il devait s'en persuader.

Deux heures s'étaient écoulées et rien n'avait changé. Chat Noir commençait à avoir des crampes à force de maintenir sa position cachée de tous, le Gorille semblait désespéré dans ses allées et venues entre les pièces. Et lui-même semblait se résoudre à cette éventualité : Leur repas de Noël allait tomber à l'eau. Il envisagea l'idée de bouger pour se joindre au Gorille dans la fouille des pièces mais se ravisa : Il avait suffisamment joué à cache-cache enfant avec Chloé pour savoir que profiter des mouvements de celui qui cherche pour se déplacer est le meilleur moyen de n'être jamais trouvé. Ses oreilles s'aplatissaient de tristesse. Il lui fallait une idée, une idée de génie, et il n'était pas doué pour ça. Mais quelqu'un d'autre l'était… Il n'hésita qu'une seconde avant d'ouvrir son bâton métallique sur sa fonction téléphone et de pianoter un numéro.

- Chaton ? Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dis pas qu'il y a une attaque akuma, pas l'après-midi de Noël ?

- Non ! Mais je vais quand même avoir besoin de toi pour sauver Noël, ma Lady…

Chat Noir déploya des trésors d'imagination pour lui décrire sa situation en restant anonyme : Un intrus, infiltré dans leur maison, et ses parents qui refuseraient de fêter Noël tant qu'il ne serait pas débusqué. Ladybug l'écouta d'abord en silence puis récapitula avec lui leurs axes de recherche : Oui, il avait raison de ne pas vouloir bouger. Oui, ils avaient fouillé toutes les pièces. Oui, l'intrus restait malgré tout introuvable. Elle redevint silencieuse, semblant chercher avec lui une autre solution, avant de demander :

- Et toi, tu en penses quoi, de cet intrus ? Il y a une chance pour que ce soit une fausse alerte ?

- Un akumatisé n'est jamais aussi discret, et s'il l'avait voulu, il nous aurait déjà tous neutralisés. Si ce n'est pas une bestiole passée par je ne sais où, alors c'est au pire un SDF qui a voulu se mettre au chaud et s'est trouvé un coin d'où il est indélogeable. Il n'y a pas de danger pour nous, j'en suis sûr.

- Dans ce cas, tu l'auras ton Noël, mon chaton. Tu as un moyen d'ouvrir une fenêtre malgré tout ?

- Oui il y a un code manuel qui permet d'ouvrir individuellement un volet, au cas où…

- Alors sors, ramasse le premier chat errant que tu croises et ramène-le. Puis fais croire à ton père que c'était lui qui a déclenché la sécurité. Il arrêtera les recherches et vous fêterez votre Noël ensemble.

Chat Noir resta silencieux quelques secondes.

- Je t'ai déjà dit que tu étais géniale ?

- Des tas de fois. Bon courage et Joyeux Noël mon chaton.

- A toi aussi ma Lady.

Mettant son plan à exécution, il n'eut besoin que d'un quart d'heure pour revenir, se détransformer et alerter son père à grands cris. Celui-ci eut une moue de dégoût en voyant le chat sale et amaigri qu'Adrien tenait dans ses bras :

- J'avais oublié que j'avais ouvert la fenêtre de la salle de jeux ce matin pour aérer, il a dû passer par là ! Il n'y a plus de danger !

Gabriel paraissait moyennement convaincu et Adrien supplia Nathalie du regard qui finit par céder :

- Monsieur, nous avons fouillé toutes les pièces et surveillé toutes les caméras. Il est impossible que quelqu'un nous ait échappé.

Gabriel finit par approuver.

- Nathalie, annulez le système de sécurité. Et toi Adrien va t'habiller pour le repas de ce soir, je te retrouverai dans une demi-heure.

Fou de joie et adressant en pensées un millier de remerciements à Ladybug, Adrien retourna dans sa chambre. Il referma la porte derrière lui et pila net. Son lit était occupé par un jeune homme. Par une copie conforme de lui-même.

- Félix ? s'exclama-t-il. Je… C'est toi qui a déclenché la sécurité ?

- Je ne savais pas que vous viviez dans une telle forteresse… nota Félix d'un air mi-sarcastique mi-peiné. Pendant que vous vous précipitiez dans le hall en demandant ce qui se passait, j'ai juste eu le temps de me cacher puis de me faufiler ici. Ton garde du corps est bien venu fouiller plusieurs fois mais il n'a vu… Que toi. Enfin, que moi.

Adrien acquiesça lentement, comprenant comment, avec un tee-shirt et des cheveux plus ébouriffés qu'à l'ordinaire, il avait pu le tromper.

- Mais… Enfin, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es pas censé être à Londres ?

Le regard de Félix se teinta de tristesse :

- Ma mère a dû partir en voyage d'affaires. Je crois que c'était un prétexte parce qu'elle ne supporte pas les repas de famille depuis que mon père n'est plus là mais… Enfin, je me retrouvais encore plus seul et…

- Et tu ne voulais pas fêter Noël seul dans ta chambre, compléta Adrien.

Félix croisa son regard, légèrement surpris qu'il l'ait aussi bien cerné. Adrien fit volte-face vers la porte de sa chambre.

- Où tu vas ? s'inquiéta Félix. Tu ne vas pas me dénoncer à ton père ?

- Je vais lui dire que tu m'as appelé parce que tu es de passage à Paris et que je t'ai invité. Toi, habille-toi. On mange dans une demi-heure.


En espérant que ça vous ait plu, et tout spécialement à toi Akame !