Notes de l'auteur :
Bonjour & bienvenue,
Hermione / Lucius : duo improbable ? Comment les rapprocher, tout en respectant le caractère des personnages ?
Cette histoire prend place "post-Poudlard", en suivant le dénouement de la seconde guerre des sorciers, et débute 6-7 ans plus tard, pour explorer la possible relation complexe entre deux adultes opposés (rating M, absence de violences).
Hermione Granger vs. Lucius Malefoy ? Attention, ça va chauffer ! (tensions, slow burn et polémiques houleuses garanties...)
Je vous souhaite une bonne lecture !
Avertissements (soft) : très léger "consentement douteux" (utilisation d'un philtre d'amour)
(Sujets abordés : sexe, discrimination, deuil, léger trouble de SPT... sans non plus entrer dans "l'horreur sociale")
Et bien entendu, je ne possède pas l'univers, et les propos tenus sont ceux des personnages fictifs.
- DOUBLE JEU -
"Il est impossible de fabriquer ou d'imiter l'amour."
— Horace Slughorn
xxx
Chapitre 1 : Un dernier verre
Hermione transplana à l'angle de Derviche et Bang, à la limite du village de Pré-au-Lard, sous une pluie torrentielle. Pointant sa baguette au-dessus de sa tête pour se protéger à l'aide du sortilège du parapluie, elle remonta la grand-rue au pas de course pour emprunter une allée latérale qui la conduisit à l'entrée de La Tête de Sanglier. Une fois à l'intérieur du pub, elle retira sa cape puis jeta un charme sur ses vêtements et ses cheveux pour les sécher et se réchauffer. La jeune femme parcourut la salle du regard et fit un signe de la main à Abelforth debout derrière son bar, qui lui répondit d'un bref signe de tête, avant de repérer Harry, assis seul à une table près d'une fenêtre, deux Bièraubeurres déjà servies devant lui. Son ami lui fit signe en lui souriant alors qu'elle le rejoignait.
— Ginny sera contente d'apprendre que j'ai réussi à t'extraire de ton bureau ! plaisanta le sorcier pour la saluer.
Hermione sourit.
— Oui, merci ! J'en avais vraiment besoin après la semaine que je viens de passer… En parlant de Ginny, comment va-t-elle ?
— Très bien ! Les nausées ont cessé… On a un rendez-vous de routine à Ste Mangouste mercredi prochain, Harry semblait radieux. Elle s'excuse de ne pas avoir pu venir ce soir, elle avait un entraînement de Quidditch avec les Harpies. James est chez Molly et Arthur.
Tandis que les deux amis trinquaient, Hermione se fit la remarque qu'il était reposant d'avoir eu l'idée de se retrouver loin du bruit et de la foule des Trois Balais. La guerre était terminée depuis près de sept ans… La vie avait repris son cours tant bien que mal, avec son lot de joies, d'espoirs, de peines et de déceptions.
Prenant une gorgée de sa Bièraubeurre, Hermione observa les quelques autres clients présents. Lorsque son regard se posa avec mécontentement sur l'une des dernières personnes que la sorcière aurait souhaité voir ce soir. Harry suivit son regard et tomba sur nul autre que Lucius Malefoy, assis à l'autre bout de la salle, dans un coin sombre et discret près du comptoir. L'ancien Mangemort semblait en grande discussion avec un sorcier qui leur tournait le dos et dont les deux Gryffondor ne pouvaient discerner le visage. Se sentant sans doute observé, Malefoy leva soudainement les yeux sur eux et leurs regards se croisèrent. Le sorcier se figea alors, interrompant brusquement sa conversation, le visage fermé et le regard durci.
Était-il irrité d'être surpris ici en compagnie de cet autre sorcier ? se demanda Hermione.
Puis Mr Malefoy finit par les ignorer, reportant son attention sur son interlocuteur pour reprendre leur échange.
Hermione s'assombrit et revint à sa Bièraubeurre. Lucius Malefoy était l'un des rares Mangemorts ayant réussi à échapper à la prison d'Azkaban ; notamment pour n'avoir pas pris part à l'offensive finale de Voldemort sur Poudlard. S'étant repenti, le riche sorcier avait pu revenir à sa vie d'avant comme si de rien n'était. Les Malefoy n'étaient que l'un des nombreux exemples de l'indulgence de la communauté magique à l'égard de l'ancienneté et de la richesse allant de pair avec le nom des grandes familles de Sang-Pur ; ainsi que de la corruption qui régnait encore malheureusement au ministère. Comme si nulle leçon n'avait été tirée des erreurs du passé.
— Et sinon, quoi de neuf à ton travail ? tenta Harry pour la distraire.
Mais l'ancien héros de guerre se rendit aussitôt compte que ce n'était pas le bon sujet à aborder.
— Oh ! Ne m'en parle pas, se lamenta Hermione. J'ai une tonne de paperasse à remplir pour encadrer et autoriser l'utilisation de fées comme décoration au bal de Noël du ministère… Et devine qui est encore le généreux et principal donateur de la vente de charité cette année ?
La sorcière fusilla Lucius Malefoy du regard comme si ses yeux pouvaient jeter un Inflamarae. Hermione pourrait pardonner au Sang-Pur de se racheter une réputation - voire une conscience - à coup de pots-de-vin, si seulement il ne participait pas par là même à la propagande de conservation des préjugés des sorciers sur les mérites de la pureté du sang, ou de la suprématie sorcière… Dans cette société en reconstruction, un ancien criminel pouvait asseoir en toute impunité son influence politique, tandis qu'une ancienne héroïne de guerre née-Moldue ne parvenait pas à faire passer le moindre projet de loi, ni à obtenir une promotion.
— Ces créatures sont encore plus hermétiques au droit du travail que les elfes de maison, poursuivit la jeune femme. Leur indécrassable vanité les rend encore plus dociles et serviles…
Hermione avait choisi de se lancer dans le droit après avoir obtenu la note Optimal à tous ses ASPIC à la fin de sa septième année à Poudlard - qu'ils avaient tous redoublée après la guerre. La sorcière travaillait actuellement comme juriste au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Mais depuis plusieurs années, elle cherchait à entrer au Département de la justice magique, jusqu'ici sans succès.
— Et les résultats de ton dernier rapport sur les inégalités de représentativité des différentes communautés que tu devais présenter à Kingsley ?
Hermione fit la moue en tapotant sa Bièraubeurre du bout des doigts.
— Kingsley n'a aucunement le temps de me recevoir en ce moment, avec les élections qui approchent…
— Ah ? s'étonna Harry. Il s'inquiète de ne pas être réélu ministre de la Magie ? Qui se présente contre lui ?
— Rien de certain, dit-elle, mais Edna Shafiq semble être la favorite de l'opposition… Et de ton côté ? Gawain Robards t'a assigné une nouvelle mission depuis la double arrestation de Avery et Travers ?
Harry était devenu Auror et s'était principalement occupé de retrouver et de capturer vivants les derniers Mangemorts en fuite. Après leur procès, les accusés étaient généralement envoyés à Azkaban plus ou moins à perpétuité.
— Ce n'est pas simple en ce moment au bureau, répondit-il en prenant une gorgée de sa Bièraubeurre, on est débordés et en sous-effectif. Tu savais que Neville avait démissionné cet été ? Il reprend le poste de professeur de botanique à Poudlard cette année, ça lui permettra d'être plus près d'Hannah.
— Ah ? Le professeur Chourave part à la retraite ?
Harry acquiesça.
— Et tu as reçu la nouvelle ? Luna attend des jumeaux !
Ils parlèrent ainsi longtemps de tout et de rien. Ils rirent. Cela fit un bien fou à Hermione. Elle avait besoin de se changer les idées. Surtout à cette période de l'année…
Finalement, Harry aborda délicatement le sujet.
— Les Weasley organisent un repas de famille le week-end prochain. Tu penses pouvoir venir ?
Hermione regarda par la fenêtre. La grisaille qui perçait un peu plus tôt à travers la saleté incrustée avait rapidement été remplacée par une nuit noire et la faible lueur orangée d'une lanterne. La brunette acquiesça.
— Bien sûr.
Le duo commanda une deuxième Bièraubeurre, puis Harry s'excusa en jetant un coup d'œil à sa montre, précisant qu'il devait rentrer et proposa de la raccompagner.
— Non, merci, répondit Hermione. Je vais rester encore un peu…
Harry hésita, semblant être sur le point de lui demander si elle était sûre, mais n'insista finalement pas. Il comprenait. Le sorcier l'embrassa sur la joue et sortit.
Hermione avait besoin de quelque chose de plus fort, pensa-t-elle. Après tout, c'était vendredi soir…
La brunette alla directement commander au comptoir. Abelforth lui apporta son verre, échangeant trois mots au passage, puis s'éloigna. Une minute plus tard, elle était de retour sur sa banquette. L'auberge avait commencé à se vider doucement. Il ne restait plus qu'une vieille sorcière qui fixait son verre de xérès comme si elle pouvait y lire son avenir, un sorcier échevelé qui marmonnait et semblait parler tout seul, et deux hommes encapuchonnés qui buvaient sans échanger le moindre mot. Du coin de l'œil, Hermione remarqua que Lucius Malefoy était toujours présent et finissait son verre seul. Il fit signe au barman - un employé qu'elle ne connaissait pas - de lui resservir la même chose. Abelforth avait dû se retirer dans l'arrière-salle. Hermione mit un point d'honneur à chasser l'ancien Mangemort de son esprit et détourna le regard. Les yeux perdus dans les gouttes de pluie qui coulaient le long des carreaux, la jeune sorcière fit lentement tourner le liquide ambré au fond de son verre. Hermione n'était pas une grande amatrice de whisky Pur Feu, mais une fois de temps en temps ne faisait pas de mal. Portant l'alcool à ses lèvres, elle inspira son parfum légèrement tourbé et de fût de chêne, qui lui rappela agréablement les odeurs d'herbe fraîchement coupée et de parchemin neuf qu'elle appréciait tant...
xxx
Hermione battit des paupières, s'éveillant doucement à la lumière du jour qui perçait à travers la fenêtre. Elle commença à s'étirer, avant de se redresser en sursaut.
Où était-elle ?
Ce n'était pas sa chambre. Se retournant sur la silhouette allongée à ses côtés, Hermione retint un cri d'horreur et bondit hors du lit comme s'il l'avait brûlée, emportant avec elle l'un des draps immaculés. Se couvrant la bouche d'une main tremblante, la sorcière sentit son visage s'enflammer tandis qu'elle fixait, stupéfaite, celui encore endormi de l'homme avec qui elle semblait avoir partagé la nuit.
Qu'est-ce que Lucius Malefoy foutait ici ?
Se rendant compte qu'elle était nue, elle resserra le drap autour d'elle. Puis se rendant compte de la nudité apparente du sorcier - à moitié couvert du drap restant - la jeune femme se détourna en étouffant une exclamation mortifiée.
Qu'est-ce qu'elle avait fichu ? Ce n'était pas possible… Comment ?!
Mais plus la Gryffondor essayait de se concentrer et moins elle parvenait à rassembler ses souvenirs. Elle devait sortir d'ici. Elle s'accroupit et, d'une voix étranglée à peine perceptible, murmura, paniquée : "Accio baguette !"
Hermione parvint fort heureusement à rassembler le plus rapidement et silencieusement possible ses vêtements éparpillés un peu partout dans la chambre, parmi ceux de Malefoy. Elle se rhabilla en hâte et sortit de la chambre sur la pointe des pieds, ses chaussures à la main, priant pour que ni la porte ni le plancher ne grince.
C'était ridicule… La jeune femme avait l'impression d'être une adolescente craignant d'être prise en faute par ses parents.
Une fois dans le couloir, la sorcière reconnut qu'elle était à l'étage du Chaudron Baveur. Quelle heure était-il ? Elle ne portait pas sa montre. Hermione descendit prestement les escaliers en reboutonnant jean et chemisier. Elle s'assit sur les dernières marches le temps de se chausser avant de bondir hors de l'établissement, fort heureusement vide. Elle enfila son manteau avant de tourner à la première rue pour transplaner jusqu'à la sécurité de son appartement.
xxx
Hermione était livide. Les pensées se bousculaient à une telle vitesse dans sa tête qu'elle sentait pointer le mal de crâne. Pénétrant tremblante dans sa cuisine, elle essaya de se calmer en portant un verre d'eau à ses lèvres. Une succession de flashbacks d'une dérangeante intimité se rappelèrent à elle, lui retournant l'estomac. Elle en aurait vomi dans son évier. Elle avait couché avec Lucius Malefoy. Et pas qu'une fois… Elle jura à voix haute.
Comment cela avait-il pu arriver ?
La sorcière se souvenait l'avoir embrassé, caressé, déshabillé… volontairement ! Et lui aussi ! Avait-elle été ensorcelée ? droguée ? Et lui ? Elle jeta un coup d'œil à son horloge. Sept heures du matin. Cette nuit lui avait paru durer une éternité…
Oh, Merlin… Ce devait être un cauchemar… Les choses qu'elle se souvenait avoir faites avec lui… dont certaines qu'elle n'avait encore jamais… avec personne… encore, et encore ! C'était forcément l'œuvre de la magie… ou de la magie noire !
Se rendant compte avec horreur qu'elle pouvait sentir son odeur sur elle, Hermione se précipita dans sa salle de bain. Elle se déshabilla et jeta ses vêtements dans son panier de linge sale en se demandant si elle ne devrait pas les brûler. Dans le miroir, son reflet lui rendit son regard cerné avec dégoût. Elle était couverte de marques… de suçons, de morsures et de griffures… sur son cou, ses épaules, ses seins, son ventre, ses cuisses... Lui en avait-elle laissées, elle aussi ? Sentant son corps endolori et la nausée revenir, elle se jeta sous le jet bouillant de sa douche comme si elle cherchait à se noyer. Elle ferma un instant les yeux quand l'eau tomba en cascade sur ses épaules. Mais ce fut pire. La jeune femme se souvenait de la sensation de la langue du sorcier insinuée dans sa bouche, de la robustesse de ses mains sur son corps, de la chaleur de sa peau contre la sienne… Lucius Malefoy n'était pas censé émettre de la chaleur ! Il s'agissait d'une saleté d'aristocrate froid et sans cœur, un vil serpent, un… Oh la la ! se mortifia Hermione… Elle l'avait satisfait avec sa bouche !… Elle l'avait laissé la sodomiser… Et elle avait aimé ça ! Elle n'avait jamais connu pareils orgasmes de toute sa vie… d'affilée !
Attrapant rageusement son savon, Hermione se frotta avec son gant exfoliant jusqu'à ce que sa peau soit rougie, se shampouina puis resta sous l'eau jusqu'à ce qu'elle sorte glacée. Lorsqu'elle se brossa vigoureusement les dents, la jeune femme sentit encore le goût du sorcier dans sa bouche. L'idée la dérangea plus que tout… savoir que Lucius Malefoy avait un goût.
Quand elle sortit, fraîchement habillée de neuf, Hermione décida qu'avant de prendre toute décision quant à la marche à suivre, elle avait besoin d'un bon café. De plus, elle mourrait de faim. Mordant dans un toast, la sorcière se retourna au son d'un toc toc à la fenêtre. Une chouette hulotte venait lui apporter son exemplaire de La Gazette du sorcier. Hermione fit entrer l'oiseau, le paya et lui tendit un morceau de son toast qu'il accepta avec reconnaissance avant de s'envoler. Étalant le journal devant elle en portant sa tasse à ses lèvres, la brunette faillit en recracher le contenu en lisant l'en-tête. Dimanche ?! Combien d'heures avait-elle passées dans cette chambre ?
Et pour couronner le tout, en première page s'étalait une photo en noir et blanc animée d'elle et de Malefoy, étroitement enlacés, s'embrassant à pleine bouche dans une ruelle comme si leurs satanées vies en dépendaient, sous le gros titre scandaleux "L'aventure secrète de Lucius Malefoy et Hermione Granger".
xxx
Hermione fixait la photographie de ses yeux incrédules. La page tremblait, froissée dans sa main aux jointures blanchies.
Elle était foutue. Faites qu'elle meurt, maintenant. Ou qu'elle se réveille.
Soudain, le Patronus de Harry apparut dans son salon, la faisant sursauter.
"Hermione, la voix de Harry s'éleva du cerf argenté, ne bouge pas, ne fais rien. Ginny arrive. Je m'occupe de tout et je vous rejoins !"
Puis il disparut en fumée. Quelques secondes plus tard, un feu vert illumina sa cheminée et Ginny en sortit.
— Hermione ! la rouquine se précipita sur elle. C'est quoi cette histoire ? Que s'est-il passé ? Tu vas bien ?
La sorcière, blême, l'accueillit avec des yeux ronds.
— Je n'en ai pas la moindre idée, Ginny… Je… Attends…
Hermione contourna son amie et brandit sa baguette en direction de son foyer pour le couper momentanément du réseau des cheminées. Puis elle vérifia les charmes de protection antitransplanage de son appartement. Elle ne voulait pas risquer des venues impromptues…
— Tu veux dire que tu ne te souviens de rien ? reprit Ginny.
— Non… enfin, si ! Mais je ne sais pas comment cela a pu arriver… C'est comme si ce n'était pas moi qui…
Le crac d'un transplanage résonna derrière la porte d'entrée et l'on sonna.
— Hermione ? C'est moi, leur parvint la voix étouffée de Harry.
La sorcière alla lui ouvrir et le jeune homme se précipita à l'intérieur.
— Hermione, il faut absolument que tu me dises tout ce dont tu te souviens.
— Comme j'étais en train de l'expliquer à Ginny, Harry : à un instant je bois un verre à la Tête de Sanglier… et tout à coup, je me réveille vingt-quatre heures plus tard dans le même lit que Lucius Malefoy !
Harry lui posa rapidement quelques questions personnelles les concernant, puis prit une minute pour vérifier avec sa baguette qu'elle n'avait aucune trace évidente d'une magie noire récente sur elle. La brunette savait qu'il vérifiait son identité, et si elle avait été soumise au sortilège de l'Imperium.
— Hermione, dit-il finalement, je suis ici parce qu'un collègue du Service des usages abusifs de la magie m'a prévenu que Lucius Malefoy venait de déposer une plainte pour usage illégal d'un philtre d'amour à l'encontre de sa personne.
— Il a QUOI ? Il n'ose pas m'accuser, quand même ?
— C'est pour ça que je suis ici. J'ai convaincu la Brigade de police magique de me laisser me charger de l'affaire. Je crois qu'au vu des circonstances, Malefoy craint surtout que tu l'accuses lui. Et le ministère préfère éviter un scandale.
— Alors, ça serait cela la cause ? demanda Hermione. Un philtre d'amour ? Mais… qui ? Et pourquoi ?
Harry se contenta de hausser les épaules.
— Le problème, intervint Ginny, c'est qu'il est impossible de détecter un philtre d'amour une fois que les effets se sont estompés.
Hermione soupira.
— Je vais faire du thé.
Hermione passa la prochaine demi-heure à essayer de se rappeler un maximum de détails de la soirée de vendredi, après le départ de Harry, et ce dernier nota tous les témoins potentiels. Il la rassura qu'il s'occupait personnellement de régler l'affaire, et qu'il retrouverait le ou les coupables.
Ensuite, les trois amis discutèrent de la meilleure démarche à adopter, notamment vis-à-vis de la presse. Ginny suggéra que le mieux serait de les ignorer et de laisser couler, espérant qu'ils finiraient comme toujours par se lasser du sujet s'il n'y avait pas de suite. Ils mangèrent un bout ensemble et Harry et Ginny essayèrent d'apaiser leur amie une dernière fois - lui conseillant tout de même de prendre un rendez-vous à Ste Mangouste pour effectuer un bilan de santé complet - avant de retourner chez eux via sa cheminée.
Hermione chercha à relativiser sa situation. Au moins semblait-elle avoir usé d'un charme de contraception dans un moment de lucidité. La jeune femme n'avait rien à se reprocher. Elle avait été victime d'une odieuse manipulation. Dans le meilleur des cas, Malefoy et elle étaient deux adultes consentants, et sa vie privée ne regardait personne d'autre à part elle… même si l'un d'entre eux était un homme marié. Au pire, quelqu'un cherchait à lui nuire, et elle passerait publiquement pour une séductrice et une briseuse de ménage. Hermione eut un léger sourire en repensant que Ron avait autrefois utilisé le terme de "gourgandine". Cela pourrait être pire, elle aurait pu être en couple…
La jeune femme décida de se changer les idées. Cela ne servirait à rien de se morfondre. Hermione passa sa journée à faire un peu de rangement et de ménage, puis se lova confortablement dans son fauteuil favori avec un bon livre. Après quoi, elle prépara sa journée de travail du lendemain avant de prendre un repas léger et de se coucher tôt. Elle irait au bureau la tête haute. Ce n'était clairement pas le pire qu'elle avait dû affronter. La jeune femme n'aurait qu'à éviter davantage qu'à son habitude de croiser un certain sorcier. De toute façon, elle misait sur le fait que Malefoy ne rechercherait pas non plus le plaisir de sa compagnie. Une maigre consolation, mais l'idée que la situation abîmait probablement tout autant l'ego ségrégationniste de l'ancien Mangemort apporta à la sorcière une pointe mesquine de satisfaction. Elle espérait seulement que le sorcier aurait la décence de garder son fiel pour lui… et de ne pas chercher à se venger.
xxx
Notes de l'auteur :
Merci pour votre lecture !
N'hésitez pas à partager vos premières impressions, j'essayerais d'y répondre au mieux.
Cette histoire est déjà bien avancée (et durera sûrement une dizaine de chapitres en tout), donc avec des sorties régulières de prévues.
A très bientôt !
- LL.
