The Mirror Of Erised
Avant ProposBonjour et bienvenue pour cette nouvelle histoire !
Cette histoire est une fanfiction Harry Potter débutant dans les années 70, pendant les années scolaires des Maraudeurs.
Les Triggers Warning de cette histoire se trouvent dans la description, si je viens à en ajouter, je le mentionnerais, dans la description ET dans le chapitre concerné au moment de l'ajout. Cette fanfiction est plutôt sombre et loin de la bonne humeur en général, en aucun cas les romances et les relations entre les personnages sont toutes idéales, n'oubliez pas qu'il s'agit d'une histoire romancée et donc d'un reflet très peu fiable de relations souhaitables dans la réalité !
L'histoire débute à la quatrième année des Maraudeurs à Poudlard et retrace une possible histoire alternative des Maraudeurs jusqu'à notre trio d'or favoris en passant par une romance comprenant le personnage de Tom Jedusor. Comme beaucoup de Potterhead, je pense, je prône le Wolfstar, donc il y en a dans cette histoire (plus d'autres couples du fandom que vous aimez déjà sûrement parce que je suis extrêmement influençable.), cela me permet donc de rappeler que les commentaires homophobes, transphobes, racistes, misogynes, pour n'en citer que quelques uns, seront bloqués et signalés. Aussi, j'accepte bien sûr les critiques (à propos de mon histoire évidemment) mais je demande à ce qu'elles soient bienveillantes, positives ou négatives, constructives ou non à la limite ce n'est pas grave mais soyez bienveillants par pitié, n'oubliez pas qu'il y a des humains derrière les écrans.
D'autre part, j'ai plusieurs chapitres d'écrits et prêts à être postés pour avoir un minimum d'avance, ils font environ 2500 mots chacun. Mais je vais prendre mon temps et ne pas les poster tous d'un coup pour avoir le temps d'avancer sur les suivants et être assez régulière mais je ne vous promets rien. N'hésitez pas à voter et à commenter, je n'aime pas réclamer ce genre de choses mais cela aide vraiment pour le référencement, cela me permet d'identifier qui sont mes lecteurs et lectrices et, sans mentir, cela fait toujours très plaisir de recevoir vos notifications et vos avis !
N'hésitez pas à utiliser la playlist que j'ai mis dans le chapitre suivant (j'ai mis le lien spotify, je vous invite à l'utiliser parce qu'elle risque de gagner en épaisseur ! ) et si j'ai des musiques spécifiques à conseiller pour des chapitres précis je vous le mentionnerais !
Voilà je crois que j'ai tout dit, je vous souhaite bonne chance !
Kiss 3
Horrora.
PlaylistWay down we go - KALEO
Family Line - Conan Gray
Hallo Spaceboy - David Bowie
All About Us - t.A.T.u
All things she said - t.A.T.u
Californication - Red Hot Chili Peppers
Love and War - Fleurie
Black Sea - Natasha Blume
How Villains Are Made - Madalen Duke
Space Odity - David Bowie
Bad Dream - Ruelle
Doin'Time - Lana Del Rey
Don't Stop Me Now - Queen
GRRRLS - AViVA
Afraid - The Neighbourhood
The Show Must Go On - Queen
Paint it Black - Ciara
Runaway - Aurora
Experience - Ludovico Einaudi
I'm Still Standing - Elton John
Beautiful Crime - Tamer
Fake - The Tech Thieves
We Cut The NIght - AaRON
Castle of Glass -Linkin Park
Silver Eyes - The Neighbourhood
O Chlidren - Nick Cave & The Bad Seeds
505 - Arctic Monkey
Explode! - Mother Mother
The water is fine - Crimson edition - Chloe Ament
X - Coldplay
Heavydirtysoul - Tewenty One Pilots
We Are Young - Fun., Janelle Monae
Rebel Yell - Billy idol
Home - Dotan
Teen Idle - Marina
Mr Loverman - Ricky Montgomery
Mr Sandman - SYML
"Heroes" - David Bowie
. .
Et bien d'autres…
https/open./playlist/4FC77cW8M1rV7bL6o2lV10?si=81f79464899c4b80
The Mirror of Erised (par Am)
Partie 1"𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐞𝐯𝐞𝐫𝐲𝐭𝐡𝐢𝐧𝐠 𝐠𝐨𝐞𝐬 𝐰𝐫𝐨𝐧𝐠, 𝐥𝐨𝐨𝐤 𝐚𝐭 𝐲𝐨𝐮𝐫𝐬𝐞𝐥𝐟 𝐢𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐦𝐢𝐫𝐫𝐨𝐫."
Mais quand les miroirs se jouent de nous...
... comment faire...
... la différence...
.. entre mensonges et réalité ?
ꕥ
Calista Black...
"𝑰 𝒏𝒆𝒗𝒆𝒓 𝒎𝒆𝒂𝒏𝒕 𝒕𝒐 𝒄𝒂𝒍𝒍 𝒚𝒐𝒖 𝒐𝒖𝒕
𝑰'𝒗𝒆 𝒂𝒍𝒘𝒂𝒚𝒔 𝒔𝒆𝒆𝒏 𝒃𝒆𝒉𝒊𝒏𝒅 𝒚𝒐𝒖𝒓 𝒔𝒎𝒐𝒌𝒆 𝒂𝒏𝒅 𝒎𝒊𝒓𝒓𝒐𝒓𝒔
𝑶𝒉 𝒔𝒘𝒆𝒆𝒕𝒉𝒆𝒂𝒓𝒕, 𝒑𝒍𝒆𝒂𝒔𝒆 𝒅𝒐𝒏'𝒕 𝒚𝒆𝒍𝒍 𝒂𝒕 𝒎𝒆
𝑰𝒕 𝒓𝒆𝒂𝒍𝒍𝒚 𝒊𝒔𝒏'𝒕 𝒉𝒂𝒓𝒅 𝒕𝒐 𝒔𝒆𝒆
𝑻𝒉𝒆 𝒕𝒓𝒖𝒕𝒉 𝒕𝒉𝒂𝒕'𝒔 𝒓𝒐𝒕𝒕𝒊𝒏𝒈 𝒖𝒏𝒅𝒆𝒓𝒏𝒆𝒂𝒕𝒉"
- Smoke and Mirrors by Jane
...
... Tom Jedusor...
(fanart by irinakulish_fanart)
"𝑨𝒍𝒍 𝒐𝒇 𝒎𝒚 𝒎𝒆𝒎𝒐𝒓𝒊𝒆𝒔 𝒌𝒆𝒆𝒑 𝒚𝒐𝒖 𝒏𝒆𝒂𝒓.
𝑰𝒏 𝒔𝒊𝒍𝒆𝒏𝒕 𝒎𝒐𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒊𝒎𝒂𝒈𝒊𝒏𝒆 𝒚𝒐𝒖 𝒉𝒆𝒓𝒆.
𝑨𝒍𝒍 𝒐𝒇 𝒎𝒚 𝒎𝒆𝒎𝒐𝒓𝒊𝒆𝒔 𝒌𝒆𝒆𝒑 𝒚𝒐𝒖 𝒏𝒆𝒂𝒓.
𝒀𝒐𝒖𝒓 𝒔𝒊𝒍𝒆𝒏𝒕 𝒘𝒉𝒊𝒔𝒑𝒆𝒓𝒔, 𝒔𝒊𝒍𝒆𝒏𝒕 𝒕𝒆𝒂𝒓𝒔."
- Memories by Within Temptation
...
... Regulus Black...
(art by greenlights33)
"𝑺𝒄𝒂𝒕𝒕𝒆𝒓𝒆𝒅 𝒂𝒄𝒓𝒐𝒔𝒔 𝒎𝒚 𝒇𝒂𝒎𝒊𝒍𝒚 𝒍𝒊𝒏𝒆
𝑮𝒐𝒅, 𝑰 𝒉𝒂𝒗𝒆 𝒎𝒚 𝒇𝒂𝒕𝒉𝒆𝒓'𝒔 𝒆𝒚𝒆𝒔
𝑩𝒖𝒕 𝒎𝒚 𝒔𝒊𝒔𝒕𝒆𝒓'𝒔 𝒘𝒉𝒆𝒏 𝑰 𝒄𝒓𝒚
𝑰 𝒄𝒂𝒏 𝒓𝒖𝒏, 𝒃𝒖𝒕 𝑰 𝒄𝒂𝒏'𝒕 𝒉𝒊𝒅𝒆
𝑭𝒓𝒐𝒎 𝒎𝒚 𝒇𝒂𝒎𝒊𝒍𝒚 𝒍𝒊𝒏𝒆"
- Family Line by Conan Gray
...
... Sirius Black
( fanart by t. )
"𝑰 𝒕𝒓𝒊𝒆𝒅 𝒕𝒐 𝒍𝒂𝒖𝒈𝒉 𝒂𝒃𝒐𝒖𝒕 𝒊𝒕
𝑪𝒐𝒗𝒆𝒓 𝒊𝒕 𝒂𝒍𝒍 𝒖𝒑 𝒘𝒊𝒕𝒉 𝒍𝒊𝒆𝒔
𝑰 𝒕𝒓𝒊𝒆𝒅 𝒕𝒐 𝒍𝒂𝒖𝒈𝒉 𝒂𝒃𝒐𝒖𝒕 𝒊𝒕
𝑯𝒊𝒅𝒊𝒏𝒈 𝒕𝒉𝒆 𝒕𝒆𝒂𝒓𝒔 𝒊𝒏 𝒎𝒚 𝒆𝒚𝒆𝒔
'𝑪𝒂𝒖𝒔𝒆 𝒃𝒐𝒚𝒔 𝒅𝒐𝒏'𝒕 𝒄𝒓𝒚"
- Boys Don't Cry by The Cure
𝟏𝖊𝖗 𝕾𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
— Sirius dépêche toi, grogna la voix ensommeillée de Calista. Maman va encore faire la tronche.
— Elle fait tout le temps la tronche imbécile, répliqua son cher jumeau en sortant de son lit.
Appuyée contre l'encadrement de la porte, Calista fixa son frère se lever en baillant. Il n'avait pas tort. Sirius et Calista représentaient pour Walburga la honte suprême de la famille et pour cause ; ni l'un ni l'autre n'était à Serpentard. Sirius avait préféré l'air téméraire et impulsif des Gryffondors quant à Calista, elle préférait la quiétude de la salle commune des Serdaigles. C'était Regulus le chouchou de maman. Le fils parfait. Et pour cause ; il avait été réparti à Serpentard l'année précédente.
Lorsque Sirius eut enfilé sa robe de chambre, ils descendirent tous les deux dans la petite cuisine du 12 Square Grimmaud.
— T'es tombé du lit Sirius ? Ricana la voix de Regulus. T'as une sale tête.
— La ferme Reggie, répliqua Calista en se laissant tomber sur sa chaise.
— Maman a menacé de vous réveiller à coups de doloris tout à l'heure, vous l'avez vraiment mise en rogne, pouffa le cadet.
— Ce n'est pas drôle crétin , cracha Sirius.
Non, ce n'était pas drôle. Mais Calista n'en dit rien. Sirius était infernal avec Régulus depuis sa répartition et elle n'aimait pas cela, mais son jumeau avait raison, lorsqu'elle parlait de doloris, Walburga Black était toujours sérieuse, il n'y avait que Régulus pour croire le contraire.
Elle attrapa un couteau et le pot de marmelade qui traînait sur la table alors que ses frères se dévisageaient en chien de faïence.
— Kreatur ! Appela-t-elle. Peux-tu m'apporter un morceau de pain ?
— Bien sûr, petite maîtresse , croassa l'elfe en apparaissant dans un "pop" sonore.
Lorsqu'elle eut fini son assiette, elle remonta aussitôt dans sa chambre sans attendre Sirius. Elle était intolérante à cette atmosphère électrique qui régnait entre ses deux imbéciles de frères.
— Qu'est-ce qui peut bien te tracasser, Calista, fit une voix douce dans la pénombre de sa chambre. Tu as l'air distrait.
— Tout. Cette famille, Poudlard, ma vie, tout, Nigellus. Je suis une adolescente, Nigellus ! S'écria la jeune fille à bout d'entendre ce tableau s'inquiéter de son état alors que sa présence même lui empêchait toute forme d'intimité.
Folle de colère et de frustration, elle attrapa son uniforme et se précipita dans sa salle de bains.
Enfin seule, songea-t-elle.
Le silence régnant et l'absence d'yeux la suivant absolument partout où elle allait lui permettait de relâcher la pression, de lâcher les vannes sur le flue d'émotions qu'elle retenait à tout instant. Et chaque fois qu'elle mettait un pied hors de cette pièce, elle avait la terrible sensation d'être une élève de première année qui fait sa première incursion dans la réserve de la bibliothèque de Poudlard pétrifié par la peur, tous les sens en alerte et un contrôle total sur chaque mouvement. Quelques larmes coulèrent le long de ses joues, elle les essuya d'un geste rageur.
Elle retira son pyjama à l'effigie d'un chanteur moldu, David Bowie. Sirius avait le même, c'était Remus qui les leur avait offert pour leur anniversaire l'année précédente. Si sa mère la voyait avec elle enragerait. Pas seulement parce que c'était moldu, mais aussi parce que le bas était un pantalon et que toute dame digne de ce nom refuse le pantalon - franchement à quelle époque pouvait bien vivre cette mégère ?
C'était précisément pour cette raison que Calista adorait son pyjama.
Une fois sortie de sa douche, elle s'observa longuement dans le miroir. Elle était le sosie de Sirius. Les mêmes yeux bleus-gris, les mêmes cheveux de jais, la même forme de visage, partout, elle n'était vue que comme cela d'ailleurs. La jumelle de Sirius. Poudlard ne faisait pas exception. En apprenant que Sirius avait pour objectif de ne pas finir à Serpentard mais plutôt Gryffondore elle avait voulu montrer sa différence.
Une fois prête elle arrangea ses cheveux avec des épingles et termina sa valise à la va-vite.
— T'es prête Calie? Demanda Sirius, dans l'encadrement de la porte.
— Ouais. On y va ? Fit sa jumelle en tirant hors de la pièce son énorme valise, elle avait beaucoup d'admiration pour son frère, mais parfois il lui arrivait de le haïr.
— En route, mauvaise troupe ! Hé, commença-t-il en se penchant vers son oreille. Tu crois qu'on pourrait essayer de laisser le petit serpent ici ?
— C'est notre frère, abruti. On ne va pas l'abandonner avec cette marâtre de Walburga ! Chuchota-t-elle précipitamment.
— Tu parles, il adore jouer les cockers. Ricana le noiraud.
Ils échangèrent un sourire complice.
— SIRIUS ! CALISTA ! ICI, TOUT DE SUITE !
— Je crois entendre la douce voix de maman, sourit Sirius.
— Elle ferait une délicieuse cantatrice, tu ne trouves pas ?, Commenta malicieusement sa sœur avant de dévaler les escaliers sans accorder un regard aux têtes d'elfes décapités qui formaient "une élégante décoration" de l'avis de Walburga.
Une fois arrivés sur la voie 9, Walburga serra ses bras graciles autour de son cadet tandis que Sirius haussait les yeux au ciel avant de rejoindre ses amis le plus vite possible.
— Au revoir, Mère, soupira Calista, sachant pertinemment qu'elle ne devait pas s'attendre aux mêmes effusions d'affection que son petit frère.
— Au revoir, Calista. Surveille ton frère, qu'il ne nous fasse pas trop honte. Toi, au moins, tu es récupérable.
— Oui, Mère.
Calista avait envie de pleurer. Elle était de nature sensible et l'éducation Black n'avait jamais réussis à venir à bout de cet horripilant défaut. La honte que ses parents éprouvait pour elle et son frère, cette haine qu'elle voyait parfois dans leurs yeux pour ce qu'ils devenaient lui était insupportable, elle ne s'y habituerait jamais. Peut-être parce qu'au fond d'elle-même elle espérait qu'un jour leur regard change.
La boule au ventre, elle grimpa dans le train d'un rouge flamboyant et rejoignit ses amies.
— Narcissa, Andromeda, Lily, je vous souhaite le bonjour ! Déclama Calista avec un cynisme apparent.
— Oula. Fit Lily en refermant son livre. L'été a été mauvais ?
— Comme d'habitude, répondit la noiraude en s'attirant les regards compatissants de ses cousines. Pas plus désagréable que d'habitude mais Régulus est infect et Sirius lui mène la vie dure. Comme si pouvait améliorer quoi que ce soit. Et vous c'était comment ?
— Le manoir s'est retrouvé envahit par les amis de Bella touuuut l'été. Avery s'est mis en tête que mon dégoût était en fait une manière de lui signifier qu'il me plaisait. Raconta Andy.
— Moi ça a été, ils ne sont pas si terribles, sourit doucement Narcissa. Et toi Lily ? Comment va Severus ?
— Il va bien, déclara la dénommée Lily, abandonnant l'idée de lire le manuel qu'elle venait tout juste d'ouvrir sur ses genoux. Pétunia a été insupportable comme toujours mais elle a été contente de son cadeau d'anniversaire. Des chocogrenouilles.
Calista hocha la tête et se laissa aller contre son siège. Elles formaient un groupe étrange toute les quatre. Il n'y avait pas plus opposées. Cissy était la chouchoute de ses parents, une sorte de Régulus au féminin. Elle était calme, discrète, mais pouvait se montrer extrêmement flippante dès lors qu'il s'agisse d'imaginer une vengeance ou une blague de mauvais goût. Andy, elle, était son contraire. Un équivalent de Sirius mais en plus maligne. Elle avait prévu de se faire percer le nez cette année et - peut-être, avait-elle dit - de faire tatouer un dragon sur sa fesse gauche. Elle était parvenue à élever l'esprit de contradiction au rang d'art. Impressionnant. Lily quant à elle était unique en son genre. Une née-moldue. Calista n'en avait jamais rencontré jusqu'à elle et elle estimait que les enseignements Black à ce sujet étaient bien moins de la réalité. Lily n'avait jamais cherché à imposer la culture moldue a son entourage, au contraire, elle s'imprégnait de celle des sorciers pour former un joyeux mélange. De plus, elle n'avait rien d'une sorcière dite inférieure. Lily était la meilleure élève de leur année en sortilège et en métamorphose ! Les enfants de sang-pur en avaient entendu parler lorsqu'elle s'était hissée en haut du classement... Mais son amie n'était pas que ça, c'était aussi une oreille attentive à laquelle personne n'hésitait à se confier, c'était un tempérament de feu qui donnait des râteaux monumentaux à ce pauvre James.
— Narcissa. Qu'est-ce que tu fiches avec cette saleté de sang-de-bourbe ? Cracha une voix qui fit sursauter Calista.
— Si ça ne te plaît pas Malefoy, tu peux aussi dégager, répliqua Andy.
— Pourquoi ferais-je une chose pareille, Andromeda ? Demanda Lucius en étirant un sourire railleur.
Le blond peroxydé se laissa tombé à côté de Calista et entoura ses épaule d'un bras tandis que Narcissa virait pivoine entre Lily et Andy.
— Qu'est-ce que tu fiches ici, Lucius ? Demanda Calista en s'extirpant des bras de ce dernier. Je veux dire, à part nous emmerder parce que tu n'as pas d'autres amis que Cissy ?
— Tu es bien méchante, Calicali... Soupira le blondinet. Et curieuse aussi. Cela te tuera un jour !
— Depuis quand t'es aussi doué en divination, Malefoy ? Questionna pensivement Lily, déjà de retour dans son bouquin.
— Ne m'adresse pas la parole. Espèce de sale sang-de-bourbe !
La rouquine haussa les épaules sans répondre et Calista se demanda comment elle faisait pour rester si calme. À sa place, elle lui aurait déjà mis son poing dans la figure à monsieur je-vaut-mieux-que-vous-tous et elle lui aurait collé quelques malédictions au cul, histoire qu'il regrette un peu.
— Sur ce... Fit Lucius en balayant leur compartiment d'un sourire charmant - en s'attardant sur Narcissa et évitant soigneusement Lily. Je vous souhaite bon voyage !
Andromeda lui adressa un geste grossier de la main alors qu'il s'en allait.
— Andy, soit gentille, tempéra Cissy. Il ne t'a rien fait.
— Bien sûr que si. Répondit sa sœur en croisant les bra et en relevant le nez en l'air.
— Quoi donc ?
— Il est apparu dans mon champ de vision avec sa face de cocker peroxydé.
— Elle marque un point, admit Calista.
— Vous êtes déprimantes et... Vous ne comprenez rien ! Ce n'est même pas un vrai argument ! En plus... Murmura la blonde, il ne ressemble pas du tout à un cocker.
— Narcissa est amoureuseuuuh ! Rigola Lily.
— Ce n'est pas vrai ! Répliqua Cissy.
Mais malgré son déni, très vite, les rires remplirent le compartiment. On en oubliait presque la raison pour laquelle aucune d'entre elles, mise à part Narcissa ne pouvait encadrer Lucius. Ce dernier croyait fermement à la théorie du sang pur, tout comme ses parents et tout comme les famille Black. Ce non-dit qui flottait entre elles serait un jour la rupture de leur amitié, si douce, si naïve, loin de la réalité qui veillait hors des murs du château.
Poudlard, enfin. Calista sourit en voyant Pré-au-lard apparaître et au loin, on pouvait même distinguer la tour de Serdaigle entre les arbres et les hautes montagnes dans lesquelles se blottissaient le château.
Elle s'apprêtait à se lever lorsque la porte du compartiment s'ouvrit brusquement.
— Tout se passe bien ici ? Demanda une voix traînante.
— Oui, Bartémius. Sourit gentiment Narcissa.
Cette fille avait tout l'air d'un ange. Si seulement ce n'était pas une Black, Calista aurait pu s'y méprendre.
— Dans ce cas, je vous laisse, Déclara le septième année de Serpentard.
Dès lors qu'il eut refermé la porte, Calista se précipita à sa suite en marmonnant qu'elle allait acheter des bonbons.
— C'est ça, ricana, Andy. Et ne te sens surtout pas obligée de nous ramener un morceau de Croupton !
Calista lui tira la langue mentalement et suivit Barty jusque dans son compartiment réservé aux préfets.
— Tu es préfet-en-chef, remarqua Calista en s'asseyant sur ses genoux.
— Eh oui, soupira le jeune homme. Il faut croire que je suis un exemple pour vous pauvres petits insectes qui ne peuvent qu'imaginer ce que c'est que de vivre au sommet... !
— Ô grand dieu dont même Merlin n'arrive à la cheville ! Se moqua Calista.
Un sourire s'étira sur les lèvres fines de Barty et ils se dévisagèrent longuement. Il était beau. Pas d'une beauté banale comme on en voit dans le sorcier hebdo, non, ça, c'était différent. Calista retraça du bout des doigts sa mâchoire fine et anguleuse, caressa ses joues et ses paupières alors qu'il fermait doucement les yeux comme pour profiter de ce doux instant.
Lorsqu'il les rouvrit pour planter son regard sombre dans les orbes pâles de Calista, son air s'était endurci.
— Lorsqu'il a vu l'insigne, commença-t-il avec hésitation. Mon père a déclaré qu'ainsi j'aurais plus de pouvoir pour "éradiquer la menace de tu-sais-qui à Poudlard".
— Il veut que tu te fasses tuer dans ton lit ou quoi ? S'indigna ma jeune fille. Tu aurais dû m'envoyer une lettre, je serais venue lui dire ce que j'en pense de son éradication à la noix.
— Merci.
— Si Dumbledore ne peut rien y faire, je ne vois pas ce que toi, tu pourrais faire. Sans vouloir t'offenser.
— Non, tu as raison, mais peut-être qu'en tant qu'élève, je pourrais avoir un angle d'attaque différent.
— Peut-être, admit Calista.
Barty soupira et enroula un bras autour des hanches de Calista.
— Qu'est-ce que je ferais sans toi franchement ? Dans ce monde de tarés. Souffla-t-il. Tu m'as manqué. Beaucoup.
— Ça fait quoi ? Trois semaines qu'on s'est pas vus ? Ris la jeune fille.
— C'est beaucoup trop, répondit Barty avec sérieux. Tu es trop... Toi.
Calista sourit tendrement à son petit-ami avant de poser ses lèvres sur les siennes avec douceur. Elle entoura sa nuque de ses bras et se colla au plus près de lui alors que Barty intensifiant le baiser jusqu'à lui déclencher des décharges électriques dans tout le ventre.
— Lâche tout de suite ma sœur, espèce de sale vipère !
Surprise, Calista se détacha de Barty et se laissa tomber à côté de lui, les joues rouges.
— Sirius ! Ce n'est pas le moment, imbécile de jumeau !
2 Le trou des Serpents𝟏𝖊𝖗 𝕾𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Ce type est en train de tripoter ma sœur et en plus, c'est un Serpentard.
— Qu'est-ce que tu veux, Black ? Asséna Croupton avec hargne. Récurer les chiottes du troisième tout le trimestre ?
— Garde tes menaces pour quelqu'un d'autre Croupy, ça ne marche pas avec moi, répliqua Sirius.
— Calmez-vous ! S'exclama Calista. Sirius, tu m'expliques ce que tu fiches ici avec tes petits copains ?
Sirius n'eut nul besoin de se retourner pour savoir que ses amis l'avaient suivi.
— Je te cherchais. James voulait voir Lily ! Et je te retrouve accrochée au bras de ce sale...
— Hé ! Euh... Oui ! Où est ma rouquine préférée ? Retentis la voix du dénommé James.
— Bande de menteurs, fit Calista en haussant les yeux au ciel. Sirius. Il faudra bien que tu finisses par t'y faire ! Par Merlin, ça ne date pas d'hier. Barty et moi sortons ensemble depuis juin dernier !
— C'est un Serpentard. Cracha Sirius en referment la porte du compartiment.
Il inspira une seconde avant de se retourner vers ses amis. La vérité, c'était qu'il s'en fichait. Barty n'avait pas l'air d'un mauvais gars - hormis le fait qu'il était à Serpentard - et Calista était une grande fille. Mais lui, il se sentait de plus en plus seul dans la maison des horreurs. Regulus était si différent de lui que leur relation semblait avoir oublié le sens du mot frère et Calista, sa chère jumelle avec qui il partageait tout l'avait abandonné durant la moitié des vacances pour sortir avec son petit-ami. Ces jours avaient été les pires de son existence. Lorsqu'elle n'était pas là, Walburga lui faisait vivre un enfer.
— Ça va, Sirius ? Demanda doucement Remus.
— Pourquoi ça n'irait pas, s'amusa Sirius, arguant un sourire radieux.
— J'sais pas, à tout hasard parce que tu fixes la porte de ce compartiment comme un dément depuis dix minute, railla James.
— Je n'aime juste pas ce type. Répliqua Sirius.
— Comme tout le monde ici, le rassura Prongs. Et si on allait voir Evans maintenant ?
James avait un grand sourire aux lèvres, Peter faisait fleurir le même sur son visage rond tandis que Remus les observait d'un air doux. Sirius, lui, feignit son entrain. Qu'est ce que James pouvait bien trouver à cette fille, sérieusement ? Elle ne lui avait pas déjà dit non au moins un milliard de fois ? Cet abruti retournait systématiquement à la charge.
Lorsqu'ils pénétrèrent dans le compartiment des filles, Sirius salua discrètement Andromeda. La seule des Serpentard qu'il pouvait tolérer, et encore.
— Je vais voir Alice et Marlène. Annonça Lily en apercevant James s'asseoir devant elle.
— Elle a l'air de beaucoup t'apprécier, se moqua Rémus alors que la rouquine les quittait, son livre greffé à la main. Merlin, ne me regardez pas comme ça !
— Moony vient de faire de l'ironie ! Aboya Sirius.
— Ce n'est pas si exceptionnel, fit le loup-garou les joues rosies.
Sirius sourit en posant sa tête contre la vitre.
— Vous comptez rester, ici ? Demanda Andromeda.
— Oui ! Lança James. Elle finira bien par revenir chercher ses affaires.
— Pathétique. Commenta Narcissa et, pour une fois, Sirius était d'accord avec elle. Je vais voir Bella. Tu viens, Andy?
— Plutôt crever. Mais je veux bien aller faire un tour.
Elles quittèrent toutes deux la petite pièce, la tête haute et l'air méprisant.
— Vous les avez faites fuir ! S'exclama Peter.
— Et alors ? Grinça Sirius. Tant mieux.
— Ton été était pourri à ce point ? Demanda James. Tu sais que mes parents seraient très heureux de...
— T'en fais pas Prongs, répliqua Sirius avec un sourire.
Il était gêné. Son meilleur ami avait remarqué sa mauvaise humeur et l'avait très vite liée à la maison des horreurs. Il s'était pourtant promis de laisser cette douleur et ce marasme a sa mère, de ne lui laisser aucun terrain. Il ne voulait pas avoir la sensation qu'elle avait de l'emprise sur lui. Or, elle en avait. C'était sa mère après tout. L'été avait été dur et rester confiné à la maison sans voir aucun ami, car ils n'étaient pas "assez bien" pour maman avait été une réelle torture.
— Je vais faire un tour, déclara Sirius.
— Je viens avec toi, soupira Remus.
— On se retrouve à notre compartiment, fit James avec un clin d'œil. Viens Peter. »
Sirius sortit du compartiment, très vite suivit de son ami le loup et marcha à travers les wagons. James semblait avoir abandonné l'idée de revoir Evans de si tôt, faut croire qu'elle était plus têtue que lui ce qui était en soit un joli record.
— Qu'est-ce qui ne va pas Padfoot ?
— Rien. C'est juste ce type...
— Stop. Non, ça, ça ne prend pas avec moi. Dis-moi vraiment ce qui cloche !
Tandis qu'il réfléchissait à sa réponse, Sirius s'appuya contre la fenêtre pour laisser passer quatre premières années tous excités à l'idée d'apercevoir Poulard pour la première fois.
— J'ai juste l'impression qu'elle me laisse tomber, bougonna le noiraud entre ses lèvres.
— Elle ? Calista ? Ou une nouvelle petite-amie ?
— Calista.
— C'est ta sœur jumelle, au moins aussi mal aimée que toi, expliqua Remus en riant. Elle ne te laissera pas tomber.
— Ça, c'est toi qui le dis. Elle est toujours fourrée avec Croupy.
— Et toi, tu es bien toujours fourré avec une nouvelle copine tous les quatre matins. Elle ne t'emmerde pas pour autant. C'est une grande fille, elle peut se débrouiller sans toi, elle a une vie sans toi. Faudra bien t'y faire.
— Ce n'est pas pareil, persévéra Sirius.
Remus leva les yeux au ciel et soupira en signe d'abandon.
— Ne me regarde pas comme ça Moony.
— Je te regarde comme je veux, répliqua ce dernier. Et là, tu me tapes sur les nerfs. Enfin, Pady, ça se voit gros comme une maison que tu ne vas pas bien. Tu gardes tout ça pour toi, ta fierté vaut réellement plus que ta santé ? Je veux dire, on est tous inquiets pour toi. Même Peter a remarqué !
— J'aime quand tu m'appelles "Pady"... Fit Sirius avec un sourire charmeur, histoire de détendre l'atmosphère.
— Tu n'écoutes vraiment rien de ce qu'on te dit ?!
D'habitude, cela marchait. Un petit sourire en coin et Remus rougissait de cette manière si mignonne qu'il avait de faire et puis tout était oublié. Mais cette fois, son ami avait l'air vraiment en colère. Sirius le dévisagea avec surprise.
— Pardon, Moony.
Remus esquissa un léger sourire et attrapa le bras de Sirius.
— Allons plus loin.
À l'arrière du train, une fois sorti à l'extérieur, l'air était frais. Sirius s'appuya contre la rambarde de sécurité et inspira longuement en laissant le vent effleurer sa peau et ses cheveux noirs.
Le cœur de Remus manqua un battement lorsque le noiraud se retourna vers lui, les joues rougies par le froid et un immense et sincère sourire au lèvres.
— Je me sens vivant ! Avoua Sirius.
Remus se contenta de lui sourire avec douceur. Parfois, il se sentait jaloux et délaissé en voyant la relation privilégiée qu'entretenaient James et Sirius et ses moments passés avec le noiraud lui étaient très précieux.
— Tu crois que Calista va aller dans les gradins des Serpentard pour nos matchs maintenant ? Demanda Sirius.
— Ne me dis pas que c'est ce qui t'inquiète ? Se moqua Rémus. Franchement entre toi, James, ton frère et Barty elle va devoir faire une fois sur deux pour qu'aucun de vos petits egos ne soient blessés... Ce n'est pas censé être une garde partagée tout ça.
— Leur équipe est nulle de toute façon, elle restera avec nous, rit Sirius.
— Ce doit être cela. En-tout-cas moi, je lui conseillerais de rester bien à l'abri dans les gradins des Serdaigles.
Sirius et Remus retournaient à leur compartiment lorsque le noiraud fut bousculé.
— Tu ne veux pas regarder où tu marches Mille-feuille ? S'indigna Sirius, écorchant volontairement le nom de Lucius.
— Respecte tes aînés Black, lança Lucius en bombant le torse, mettant ainsi en évidence son insigne de préfet, lors de leur cinquième année Slughorn avait jugé bon de nommer deux préfets masculins.
— Tu n'as pas été nommé préfet-en-chef. Remarqua Sirius avec un sourire moqueur.
— Ça ne m'empêchera pas de te condamner à récurer les chiottes pendant trois mois, Black.
— C'est quoi votre problème avec les toilettes à vous tous là, bougonna le noiraud.
— Elles sont extrêmement sales, voilà ce qu'il y a. À cause de vous autres, porcs de chez Gryffondor. Oh, ça rime. Quel poète je fais !
— Oui, très bien Malloy. Le coupa l'allergique au nom des Malefoy. Qu'est-ce que tu fiches ici ? Ce n'est pas ton wagon. Les serpents restent groupés dans leur trou, non ?
— Tant de questions, mon cher ami, fit Lucius en posant une main sur l'épaule de son interlocuteur qui du lutter pour ne pas lui mettre la sienne dans la figure. S'il y a bien une chose sur laquelle vous vous ressemblez toi et ton frère adoré, c'est cette curiosité. C'est dangereux, tu sais.
— On n'est pas amis, Malefoy. Cracha Sirius. Et je ne ressemble en rien à mon frère.
— Oh, et bien posons lui la question, j'étais justement en train de demander à ton petit frère pourquoi il n'était pas dans son trou avec les autres serpents.
Lucius s'écarta pour laisser apparaître un Serpentard de deuxième année portant un uniforme parfaitement ajusté. L'élève faisait deux têtes de moins que Sirius. Il portait à son doigt une chevalière à l'effigie de la maison Serpentard et de courtes mèches de cheveux noirs lui retombaient devant ses yeux d'un bleu si pâle qu'ils paraissaient blancs.
— Pour une fois, je suis d'accord avec mon frère. Déclara calmement Regulus en plantant son regard dans celui de Sirius. Je ne joue pas à me prétendre meilleur que je ne suis.
— Tais-toi. Fit son frère.
— Sirius, ce n'est pas le moment calme toi. Viens, on s'en va. Souffla Remus.
— Non. Fit son ami en défiant son frère de regard. Il veut jouer, on va jouer.
— Voilà qui va être intéressant, déclara Lucius en se frottant les mains.
— Toi, tu la boucles, Malefoy, asséna Remus, s'attirant un regard noir de ce dernier.
— Tu sais Regulus, je pense que je pourrais à nouveau te considérer comme un frère, si seulement tu arrêtais de suivre Walburga avec tes yeux de gamin admiratif et que tu commençais à te servir de ton cerveau. Et si tu prenais tes propres décisions, ce ne serait pas mal, si ?
— Moi, au moins, je ne tourne pas le dos à ma famille pour... James Potter, répliqua le petit Serpentard avec mépris.
— Regarde avec qui tu traines avant de me juger, fit Sirius en détaillant Lucius d'un air dédaigneux.
— Je suis extraordinaire, Répliqua ce dernier avec vanité en ramenant en arrière sa longue chevelure dorée.
— Ça reste à prouver, soupira Remus. T'as fini Sirius ?
Les deux maraudeurs s'en allèrent non sans un dernier regard méprisant à l'égard des Serpents.
Hello !
C'est tout pour ce second chapitre !
J'espère qu'il vous plaît.
Je tiens à préciser que j'ai fais un peu ce qui m'arrangerais en ce qui concerne l'âge des personnages, ça ne correspond pas toujours ( voire rarement ) à l'histoire originale, voilà les dates pour ceux que ça intéresse :
Dans ma ff, en 1973 :
Narcissa : 14 ans, née en 1959
Sirius : 14 ans, né en 1959 ( pareil pour tous les maraudeurs, Lily, Alice, Marlène, Dorcas, Emmeline et Frank)
Calista : 14 ans, née en 1959
Andromeda : 16 ans, née en 1957
Bellatrix : 17 ans, née en 1955
Barty Jr : 17 ans, né en 1955
Pandora : 14 ans, née en 1959
Lucius : 17 ans, né en 1955
Regulus : 12 ans, né en 1961
Molly Prewett : 17 ans, née en 1955
Fabian et Gideon Prewett : 14 ans nés en 1959
Dans l'histoire originale, en 1973 :
Narcissa : 17 ans, née en 1955
Sirius : 14 ans, né en 1959 (ou 1960) ( pareil pour les maraudeurs et la plupart des autres même si pour certains la date n'est pas mentionnée)
Calista : existe pas, donc bon..
Andromeda : née entre 1951 et 1955 ( ~ 22/19 ans)
Bellatrix : 22 ans, née en 1951
Barty Jr : 11 ans, né en 1962
Pandora : pas d'indication
Lucius : né entre 1953 et 1954 ( ~ 20/19 ans)
Regulus : 12 ans, né en 1961
Molly Prewett : 23 ans, née entre 1949 et 1950
Fabian et Gideon Prewett : Aucune information sur leur date de naissance.
J'espère que cela vous auras été utile ! ( j'avoue que j'ai adoré le faire, j'aime beaucoup trop les dates c'est pas normal)
3 Mon nom est roi𝟏𝖊𝖗 𝕾𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Mon frère me hait.
Regulus avait cette pensée qui l'obsédait depuis sa répartition, l'an dernier. Le jeune Serpentard s'en sentait triste et seul. Même sa sœur aînée ne le regardait plus pareil depuis qu'il avait revêtu l'uniforme vert et argent. En allant à Serpentard il pensait bien faire, suivre la tradition familiale et rendre heureux et fiers ses parents mais vraisemblablement c'en était trop pour les jumeaux.
— C'est bon ça t'as plu, Malefoy ? Demanda le deuxième année à son préfet sur un ton de reproche.
— Beaucoup, admit-il. Toi et moi on va faire de grandes choses Black tu verras.
Regulus leva les yeux au ciel et suivit Lucius à contre-cœur jusqu'au wagon sans compartimens où la plupart des Serpentard s'étaient rassemblés. Il se laissa tomber à côté de Rogue, un quatrième année, comme son frère alors que Lucius prenait la parole.
— On arrive, annonça-t-il. Les deuxièmes années vous restez avec les préfets. Ce serait dommage que vous vous perdiez en cherchant les calèches. En ce qui concerne l'équipe de Quidditch, Avery en est de nouveau, et pour une dernière fois cette année, le capitaine. Les sélections auront lieu dans deux semaines.
— Black. Lança Avery qui venait de s'assoir à côté d'Andromeda. Je veux t'y voir. Je t'ai remarqué l'année dernière en cours de vol. Tu ferais un super attrapeur.
Le cadet des Black sursauta. Tout autour de lui surgissaient des regard empreints de jalousie. Nombre d'entre eux étaient des camarades de classe. Tout les élèves de deuxième année aspirants joueurs de Quidditch espèrent entrer dans l'équipe en deuxième année pour avoir plus de chances de devenir capitaine et rentrer par la suite dans une grand club reconnu.
Avery se fiche de comment je joue, il attire la jalousie sur moi pour qu'ils se donnent à fond pendant les essais. Et parce que c'est un énorme sadique qui aimerait me voir me réveiller avec un tas de serpents dans mes draps.
Regulus pâlit affreusement à cette pensée. Avery aurait peut-être eu plus de scrupule si Sirius montrait de l'affection pour son frère mais aujourd'hui, Regulus était seul. Il n'avait personne, à part peut-être ses cousines pour le soutenir à Poudlard. Mais elles avaient déjà leurs propres amis et problèmes à régler pour en plus s'occuper de ce pleurnichard de Regulus. Il soupira et sorti du train d'un pas traînant
Une fois le banquet de bienvenue terminé, Regulus prit tout son temps pour sortir et peut-être profiter d'un peu de silence dans l'effervescence de la rentrée scolaire.
Alors qu'il flânait dans les couloirs, une voix lui parvint. Celle de son frère.
— Tu ne comprends pas Calista ! Tu ne comprends rien ! Chuchota frénétiquement Sirius. Être à Serpentard, c'est la première sélection pour devenir un mangemort !
— Dis ça à Andy ! Répliqua sa sœur.
— C'est différent. Elle, elle s'oppose clairement aux idées du sans-nez. Regulus lui il croit.
— Tu racontes des âneries et puis même si c'était le cas ? En tant que frère aîné tu devrais essayer de l'aider à s'en sortir.
— Pour que Walburga laisse son chiot et ait une nouvelle raison de me lancer quelques doloris de plus ? Non merci. Il se débrouille. Moi, j'ai su voir que Voldy c'était des conneries, toi aussi et même Andy !
— Tu ne veux vraiment pas comprendre ? Mets toi à sa place trente secondes ! Tu crois qu'en te voyant il a envie de devenir comme toi ? Entre Malefoy et toi, qui crois -tu qu'il considère comme un bon exemple ? Tu tortures ce pauvre Severus, tu fais le pitre comme si rien n'avait d'importance et tu renies ton propre frère, et pour quoi ? Un serpent brodé sur une cape ! Plus absurde tu meurs !
— Tu n'es qu'une idiote, Calista. La seule chose qu'on puisse faire pour Regulus, c'est de le fuir comme la peste. Tu t'es regardée ? Tu passes ton temps à dire qu'il n'est pas si mauvais mais tu m'ignores, tu n'es pas meilleure que moi. Mais s'il est si merveilleux, toi aussi tu devrais te faire tatouer un Serpent sur le bras ! Hurla Sirius.
— T'es un grand malade, murmura Calista, le souffle court, et Regulus sentit qu'elle pleurait. Regulus est ton frère et je suis ta sœur. Tu n'as pas le droit de nous abandonner... Mais si c'est vraiment ce que tu souhaites, alors ne te gêne plus pour m'adresser la parole. Plus jamais.
Regulus entendit les pas de sa sœur s'éloigner vers la salle commune des Serdaigles tandis qu'il écoutait attentivement caché dans une alcôve.
Sur son visage pâle et ses joues anguleuses, Regulus sentit des larmes couler sur son visage. Il se sentait tomber dans un puis sans fond, sans issue. Son frère le haïssait et lui il l'admirait, malgré tout et il aurait voulu qu'il l'aime, au moins un peu, pas forcément tous les jours, mais qu'il soit son frère.
Et Calista... Elle n'était pas meilleure, son frère avait raison sur ce point. Elle le défendait, certes, mais aucun signe, aucun geste ne montrait jamais qu'elle avait une quelconque affection pour lui. Son indifférence était presque pire que la haine de son frère. Ils avaient grandis à trois mais les jumeaux c'était Sirius et Calista. Admirés de tous, toujours fourrée dans les ennuis, ils avaient pris leur destin en main et lui... Lui il était terriblement seul.
Regulus se laissa glisser sur le sol et ramena ses genoux vers lui et pleura, pleura tant qu'il le pouvait.
— Le couvre feu est déjà passé ! J'espère que vous n'espérez pas obtenir une retenue dès le premier jour ?
Regulus sursauta, se leva d'un bond et essuya ses larmes.
— Je suis désolé Professeure McGonagall, dit-il en nouant ses mains dans son dos, ça ne se reproduira pas.
— Bien. Fit elle en pinçant les lèvres. Bonne nuit, Mr. Black.
— Bonne nuit, professeure.
Regulus s'éloigna le plus vite possible, couvert de honte de s'être fait surprendre et remarqué si vite dans l'année.
Si ma mère l'apprend je suis fichu.
Chère Mère,
J'ai été pris dans l'équipe de Serpentard de Quidditch en tant qu'attrapeur !
En apprenant que j'étais pris, Lucius Malefoy m'a assuré que je deviendrais certainement le prince des Serpentards lorsqu'il quittera Poudlard. Mais je crois que je vais plutôt en devenir le roi, c'est ce que dit mon nom!
Sirius et Calista vont bien, étrangement ils n'ont commis aucun impair pour l'instant.
Tout va bien à la maison?
Votre fils,
Regulus.
Regulus hésita. Voilà une bonne heure au moins qu'il tentait d'écrire la lettre parfaite. Devait-il en dire plus? Ou moins? Avec un peu de chance, sa mère ne la lirait même pas. Ses frères et sœurs avaient tort de penser que Walburga l'aimait tant que cela. Elle le trouvait simplement plus correcte que les deux plus grandes hontes de sa vie. Elle le favorisait devant eux, mais dès lors qu'ils n'étaient pas présents il n'avait droit qu'à une indifférence glaçante. Regulus avait passé son enfance à chercher son affection, la véritable, complétement désintéressée. Mais elle avait jeté ses dessins d'enfant au feu, comme pour les autres.
Il soupira. Aucune lettre ne serait jamais assez bien pour Walburga. Il glissa sa missive dans une enveloppe et la tendit à sont hibou grand-duc et l'observa s'envoler hors de la volière. Cachant son nez dans son écharpe verte et argent, le jeune Serpentard observa pendant un long moment le paysage. L'automne arrivait à toute vitesse, déjà les feuilles des arbres se mettaient à roussirent et le froid imprégnait chacune des pierres qui constituait le château millénaire.
Voilà une chose que Regulus appréciait particulièrement à Poudlard, se sentir seul au monde en détaillant le cadre incroyable dans lequel l'école avait été bâtie et profiter de l'air frais qui lui donnait l'impression de sortir la tête hors de l'eau, enfin. Il resta un long moment à observer un énorme oiseau faire des tours autour de la forêt interdite. Plus il passait de temps ici, plus il se sentait apaisé, plus la boule qui serrait la poitrine se dénouait. La solitude, la vraie était ce qu'il possédait de plus cher. Lorsqu'il était seul, non seulement l'angoisse disparaissait mais il avait enfin la sensation d'exister, d'être un être à part entière. D'être quelqu'un.
En entendant des pas grimper l'escalier de la volière, le rêve de Regulus vola en éclat et il se détourna rapidement pour se précipiter vers la sortie, se trouvant nez à nez avec James Potter.
— Salut mini-Black, le salua l'attrapeur rouge et or.
— Salut, marmonna Regulus.
— On va se battre cette année, il paraît que t'es doué.
Le Serpentard haussa un sourcil sans comprendre.
— Quoi qu'ait dit mon frère, je ne vais pas me battre contre toi, Potter.
— Mais non, mini-Black. Je parlais de ta nomination en tant qu'attrapeur. Je voulais te féliciter.
— Merci, s'entendit prononcer Regulus, surpris par l'initiative du meilleur ami de son frère.
— Remercie moi quand je t'aurais mis au tapis, fit James en lui lançant un clin d'œil.
Regulus descendit les escaliers en se remémorant en boucle cet échange irréel. James Potter venait de le féliciter, lui, un Serpentard et le petit frère emmerdant de son meilleur ami, l'incroyable Sirius Black.
Étrangement, cela le fit sourire. C'était comme s'il marquait un point dans cette guerre qu'il menait contre son frère. Comme si ces simples mots échangés représentaient un changement de camp total pour James Potter, aka le mec le plus populaire de tout Poudlard.
Ce dernier avait toutes les filles à ses pieds, à part Lily Evans bien entendu.
— Ah tu es enfin là! S'exclama une voix féminine que Regulus rentrait dans la salle commune des Serpents.
— Oui, Linda, je suis là, soupira-t-il.
— Tu voudrais m'aider pour le devoir de potion? Je ne comprends absolument rien au charabia du vieux Slug sur les effets de la pierre de lune.
— On va à la bibliothèque. Annonça le garçon.
La jeune fille acquiesça avec plaisir en attrapant encre, plumes, parchemins et manuel. Linda Parkinson était petite sœur de Marcus Parkinson, batteur de l'équipe de Quidditch mais elle était aussi et avant tout sa meilleure amie. Elle était géniale et c'était bien sa seule amie dans ce monde de fous. Son seul défaut était d'être toujours bien trop heureuse et enjouée.
Ils s'installèrent tous deux sur une table à l'écart et Regulus partit à la recherche de tous les livres traitant de près ou de loin de la pierre de lune. Voilà son second endroit préféré à Poudlard après ses multiples tours, la bibliothèque et sa quiétude. L'odeur de vieux grimoire qui y flottait, le silence soigneusement gardé à grands efforts de "chhhhhh" prononcés par Mrs Pince et élèves terriblement soucieux de leurs résultats scolaires.
Lorsque Regulus posa sa pile d'ouvrages sur la table, Linda ouvrit de grands yeux horrifiés.
— On va vraiment lire tout ça, bégaya-t-elle.
— Mais oui, s'amusa Regulus un léger sourire flottant sur ses lèvres.
— Je t'ai fait sourire ! S'exclama Linda s'attirant aussitôt le fameux "chhhhh".
— Je ne souris pas, répliqua le garçon en souriant un peu plus. Je me moque de toi.
— Ce n'est pas gentil, affirma la jeune fille en croisant les bras.
— Je ne suis pas gentil, tu devrais le savoir depuis le temps.
Linda leva les yeux au ciel avant d'attraper un livre au sommet de la pile en soupirant. Regulus fit rapidement de même en prenant des notes sur un morceau de parchemin taché d'encre de part en part.
Deux heures et deux devoirs rédigés plus tard, les deux Serpentards s'éloignèrent de la bibliothèque de Poudlard en plein conciliabule. Linda affirmait à base de furieux chuchotements que Mrs Pince était sûrement au moins à moitié harpie.
Passer du temps avec Linda lui remonta le moral. Depuis la rentrée, le garçon s'était enfoncé dans son marasme avec l'impression qu'il n'en ressortirait jamais mais les moments avec Linda lui donnaient l'impression d'avoir une vie normale, comme n'importe quel ado de son âge. ils discutaient de choses futiles, échangeaient des potins, critiquaient chaque personne qui passait dans leur champ de vision et oubliaient le monde extérieur. D'un seul coup, Voldemort, Dumbledore, Walburga, Malefoy, et son frère n'existaient plus.
— Tu as vu la nouvelle coupe de Mary ?
— La couleur est immonde, commenta Regulus. Ses extensions bleues ne vont pas du tout avec son uniforme rouge et or.
— Je suis bien d'accord. Au moins c'est bien fait, tempéra Linda.
— On ne peut pas lui retirer ça. Sourit le garçon. Mais après les gens font ce qu'ils veulent.
— Oui bien sûr. On ne juge pas, nous.
Ils échangèrent un sourire complice en rejoignant la salle de métamorphose pour leur premier cours de la journée. Lorsqu'ils en sortirent après deux longues heures à écouter McGonagall déblatérer sur la métamorphose théorique, Regulus et Linda tiraient une tête de six pieds de long.
— Soixante quinze centimètres. J'ai bien dis soixante quinze centimètres. Maugréa Regulus.
— Tout va bien Reggie. Elle veut juste notre mort, ironisa Linda.
— Sur la métamorphose appliquée au quatorzième siècle. Poursuivit le garçon.
— Un titre plus repoussant, tu meurs.
— On va mourir.
— Oui.
Linda soupira. Elle était incapable de se concentrer plus de cinq minutes d'affilées. Le devoir de potions sur les pierres de lune en potion de quarante centimètre avait déjà était compliqué tant elle se laissait distraire par un rien. Soixante quinze centimètres sur un sujet qu'elle jugeait inintéressant allait être un véritable exploit si elle parvenait à se rendre jusqu'au bout de son écriture.
C'est la fin de ce chapitre!
Je crois d'ailleurs que c'est le moment de vous présenter une autre de mes passions quand j'écris, peut-être plus grande encore que les dates: les noms des personnages, leur étymologie et leur signification...
Je vous mets une rapide liste des signification des noms des personnages principaux (sachant que l'étymologie des noms des personnages de Harry Potter sont déjà truffés de pépites vachement intéressantes) :
Sirius : C'est l'étoile principale de la constellation du grand chien. Avec son nom de famille ça fait littéralement le grand chien noir ! (Quel hasard...) Son nom vient du grec "serios" qui signifie "brûlant" et internet dit parfois n'importe quoi parce que j'étais pas sûre de moi alors je vais voir et je trouve un site qui dit que Sirius signifie sirène. Excusez moi mais Sirius c'est pas une sirène mdrr... bref faut faire gaffe !
Calista : C'est une divinité grecque symbolisant la perfection. Ce nom signifie "La plus belle" (ça correspond plutôt bien à l'égo des Black...)
Regulus : Ça signifie "le petit roi" (bah alors reggie?), c'est un diminutif de "rex" le latin de roi. ( d'ailleurs en faisant mes recherches parce que je vérifie toujours avant de raconter des bêtises, je suis tombée sur l'histoire Marcus Antilius Regulus si ça vous intéresse c'est franchement intéressant, voilà!)
Lucius : Son prénom vint de "lux" la lumière en latin. (Wow il brille, normal il utilise l'oréal pour ses cheveux ! )
Lily : fait référence à la fleur de Lys qui signifie la pureté
James : C'est un nom d'origine hébraïque "ya'agob" qui signifie "celui qui lutte avec Dieu" (j'avoue que je ne savais pas du tout donc aucune idée de si c'est vrai ou pas mais j'ai croisé plusieurs sites internets qui racontaient plus ou moins la même chose...)
Remus : Remus est le frère de Romulus tué par ce dernier à la fondation de Rome, ils ont tous deux étaient élevés par une louve. Référence à la condition de loup-garou de Remus, non?
J'en ferais peut-être d'autres une autre fois mais en gros voilà les principaux !
𝟏𝟏 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Allongé sur son lit, Sirius ressasse encore et encore les mots que sa sœur lui a craché au visage. Jamais auparavant elle ne s'était mise autant en colère contre lui. Et jamais il n'avait été aussi blessant, au point de la faire pleurer... Était-il un ignoble grand frère à ce point? Malefoy pouvait-il réellement sembler meilleur que lui? Cette pensée l'obsédait et le terrifiait. Il ne voulait pas être la personne que lui avait décrite sa sœur, jamais, dans aucun monde il n'avait souhaité cela. Il souhaitait être le gentil, celui qui s'écartait des valeurs familiales terriblement étriquées, pas le méchant frère qui brisait en mille morceau tout ce que ses frères et sœurs avaient pu bâtir.
Il se retourna pour hurler dans son oreiller.
— Padfoot, ça te dirait de venir acheter des bières au beurre aux trois balais avec moi? demanda James qui venait d'entrer dans le dortoir.
— Allez-y sans moi, bougonna Sirius.
— T'as de la fièvre? s'inquiéta son meilleur ami. Tu viens vraiment de refuser un escapade totalement contre le règlement à pré-au-lard?!
— Ouais.
— Sérieusement, qu'est-ce qu'il se passe? T'es tout bizarre depuis la rentrée...
Sirius se releva brusquement sur son lit et se tourna vers James.
— Je suis un si mauvais frère que ça? Demanda-t-il.
— C'était ça? S'étonna Prongs. Je croyais que tu le savais. Tu crains. Enfin, pas pour moi, tu restes le meilleur frère que je puisse avoir. Mais avec Regulus et Calista, t'es ignoble.
— Merci pour ton honnêteté..., marmonna Sirius en se laissant retomber sur son oreiller.
— De rien mon pote, je suis là pour ça.
Sirius se sentait affreusement mal. Il aimait Calista et il aimait Regulus. Même s'il détestait l'idée que celui-ci préfère passer du temps avec Bellatrix ou Malefoy que lui et qu'il croit à ces inepties sur le sang-pur. Il avait simplement tenté de lui faire comprendre que ce n'était pas normal et il méprisait le fait qu'il suive les instructions de maman à la lettre. Mais en aucun cas il avait voulu lui faire tant de mal. Sirius n'avait plus parlé à sa sœur jumelle depuis la rentrée et malgré la présence de ses meilleurs amis, il s'en sentait terriblement seul. Il était le genre de personne à avoir besoin de l'attention des autres, il haïssait la solitude. Il aimait la lumière et le centre de la scène.
— Sirius, fait pas cette tête, se désespéra James. Si ça peut te rassurer, je pense que tu peux largement te rattraper. Tu pourrais leur parler, par exemple?
— Peut-être, répondit Padfoot, dubitatif.
— Allez viens! Lança son meilleur ami en claquant son tibia. En route pour faire la fête !
— La fête ? Demanda la voix de Remus. Quelle fête, jeune Potter?
— Oh non voilà le futur préfet, Sirius ! S'exclama James. Fuyons ! Je crains que notre charme intersidéral soit interdit par le règlement !
— C'est surtout ta connerie qui devrait être punie par la lois, James ! Pouffa Sirius.
— Il a rit ! S'exclama Remus. Victoire camarade !
— Victoire ! S'écrièrent en cœur les deux garçons en faisant claquer leurs mains sous le regard ébahit de Sirius.
— J'ai deux questions, annonça Sirius lorsqu'ils furent calmés. C'est quoi cette histoire de fête ? Et, on y va ou on fait notre devoir de métamorphose?
— Plutôt crever, fit James en mimant de vomir. On y va! On fait une fête vendredi soir, pour le premier match de Quidditch de la saison. Comme ça même si on perd, on aura fait la fête, tu vois? Et si on gagne, et mon gagnera, on aura fait deux fois plus la fête !
—Malin ! Commenta Sirius, son sourire de retour. Ça fait une fête pour le moral, deux fêtes pour la victoire !
— N'oubliez pas que vous ne pourriez pas faire cela si le préfet n'était pas votre meilleur ami ! notifia Remus. Et puis, il faudra bien le faire un jour, votre devoir!
James et Sirius remercièrent chaleureusement Remus d'avoir accepté de mettre son rôle de préfet de côté le temps d'une ou deux fêtes tandis que ce dernier haussait les yeux au ciel en riant.
Une fois dans leur salle commune, ils tombèrent sur Peter en pleine discussion avec Marlène McKinnon.
— Salut les gars ! Sourit le blondinet en les voyant approcher.
Peter était le plus timide d'entre eux, le moins exubérant. Mais c'était aussi un garçon foncièrement gentil qui leur faisait une confiance presque totale. Cette confiance était réciproque. Sirius eu un léger sourire en coin en le voyant avec Marlène, il n'oublierait pas de le charrier à propos de cela.
— On va aller voir si on trouve de bons livres pour notre devoir, tu viens ? Demanda James en adressant un clin d'œil complice à Peter.
—Oui, bien sûr ! S'exclama le garçon en se levant précipitamment. À plus Marlène !
— Au revoir Peter », sourit doucement la jeune fille.
Sirius donna une frappe dans le dos de Peter et il passèrent le tableau de la grosse dame en direction de la statue de la sorcière borgne.
— Alors, Wormtail ? On a des vues sur McKinnon ? Questionna gaiement James.
— Pas du tout, répliqua Peter don le teint démentait ses propos.
—Tu sais si tu veux sortir avec elle, James a des super conseils de drague ! Railla Sirius. il ne se prend jamais de râteaux.
—Ça c'est un sacré coup bas, Casanova, s'insurgea James. Hein, monsieur-je-ne-garde-pas-une-copine-plus-d'une-semaine-sinon-elle-devient-trop-collante !
— Je crois que je demanderais plutôt à Remus. Annonça le blondinet.
— Remus ?! S'exclamèrent James et Sirius en cœur.
— Je sens que je devrais être vexé si je ne partageais pas votre étonnement, soupira Remus. Pourquoi moi Peter ?
— Tu es gentil, tu es à l'écoute des autres et tu comprends les sentiments des autres. Sans offense pour vous les gars, fit-il en se tournant vers ses deux abrutis d'amis. Mais vous n'êtes pas vraiment des modèles en termes de sentiments et de relations amoureuses.
Remus sourit d'un air fier tandis que Sirius et James s'indignaient du traitement qu'ils recevaient. Peter quant à lui souriait d'un air timide, les joues rougies de s'être autant livré devant ses amis. Souvent, il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour que ces trois là, des sorciers aux avenirs si grands le prennent sous son aile, lui un sorcier terriblement moyen voir très mauvais.
Debout devant le heurtoir en forme de corbeau, Sirius ne s'était jamais senti aussi stressé de toute sa vie. Et pourtant il commençait par la plus simple, Calista. Seulement parfois la jeune fille pouvait se montrer terrifiante et puis surtout, il avait honte de son comportement et il ne savait comment trouver les mots justes pour le lui faire entendre, pour se faire pardonner.
Il avait d'abord tenté d'écrire. Mais au vu de la pile de parchemins froissés qui s'accumulaient dans la cheminée, il avait abandonné. Ensuite, il avait tenté de l'accoster dans les couloir mais madame jouait les inaccessibles.
Alors il avait tenté d'en discuter à nouveau avec James. Il n'avait eu d'autres indication qu'un "Fonce !" exagéré pour l'encourager. Son meilleur ami était de toute manière bien trop absorbé par la préparation de sa fête. Il avait finalement décidé d'en parler à Remus. Ils étaient montés en haut de la tour d'astronomie et avaient discutés pendant des heures, de leurs familles respectives, de tout et de rien.
Remus avait su avoir les bons mots pour lui donner le courage de se rendre devant la salle commune des Serdaigles.
— Tu veux voir Calista ?, demanda une voix aiguë.
Sirius sursauta et se retrouva nez à nez avec Pandora, une fille assez étrange en son genre mais surtout une camarade de dortoir de sa sœur.
— Oui c'est cela, acquiesça le Gryffondor.
Pandora sourit et frappa le heurtoir qui sembla s'éveiller sous le coup. Le corbeau déploya ses ailes et ouvrit lentement ses yeux.
— Comment retrouver ce que l'on a perdu ? Croassa l'oiseau.
— En retournant là ou on l'a laissé. Répondit Pandora sur le ton de l'évidence.
C'est sûr que c'est tellement simple comme ça, tu parles d'une énigme... Pensa Sirius.
La porte s'ouvrit devant eux dans un grincement tandis que le corbeau refermait ses ailes.
La salle commune des Serdaigles était magnifique. Sur son plafond circulaire s'étendait une immense tapisserie représentant les constellations, une aubaine pour les devoirs d'astronomie ! Ses murs, eux, étaient couverts d'étagères débordantes d'ouvrages et d'instruments argentés au formes étranges, ainsi que de planisphères représentant le monde vu pas les sorciers et de tableaux d'anciens élèves de la maison Serdaigle devenus célèbres. Certainement présent dans le but de nourrir l'ambition qui faisait si souvent défauts aux Serdaigles. Calista n'était certainement pas de ceux-là.
— Je vais la chercher, prononça Pandora avec douceur avant de disparaitre derrière l'une des bibliothèques.
— Un passage secret de plus repéré, un, chantonna Sirius en s'imaginant déjà confier sa découverte à Prongs.
Seul, le garçon s'aventura dans la pièce. À sa gauche, l'immense cercle central s'ouvrait sur des colonnes qui tendaient vers une autre pièce circulaire mais plus petite. Là, se trouvait d'immenses fenêtre constituées de milles morceaux de verre, de gigantesques fauteuils qui avaient l'air plus que confortables et, surtout, la statue de Rowena Serdaigle, fondatrice de la maison éponyme.
— Qu'est ce que tu fais là ?
Sirius sursauta. Elle était là. Sa sœur chérie, un air calme gravé sur le visage. Mais en faisant plus attention, il la remarqua, cette rage rage sous-jacente qui s'agitait, tourbillonnante dans ses prunelles couleur du ciel.
— Est ce que je peux te parler ? Demanda prudemment le garçon.
— Vient. Déclara Calista pour seule réponse.
Sirius ne se dit pas prier pour obéir.
« Hagrid ! J'ai besoin d'un médiateur ! Hurla Calista en frappant à la porte du demi-géant.
— Tu vas vraiment-... » Se stoppa brusquement Sirius sous le regard noir de sa sœur.
Soudain, la porte de la cabane au toit de chaume s'ouvrit sur Rubeus Hagrid, gardien des clé et des lieux à Poudlard. L'homme avait d'hirsutes cheveux noirs et de petits yeux sombres semble les à des scarabées, brillants de malice.
« Holà ! Je ne suis pas sourd ! Pas la peine de hurler comme cela !
— Je lui répète tout le temps, argua Sirius.
— Toi, c'est pas le moment ! Répliqua sa jumelle. Désolée Hargid.
— Y a pas de mal, fit celui-ci en balayant l'incident d'un geste de la main. Entrez ! »
Les jumeaux suivirent le demi géant à un l'intérieur et s'assirent sur la table qui trônait au centre de l'unique pièce qui constituait la cabane. Dans un silence presque religieux, Hagrid leur servir une tasse de thé.
« Bon, fit-il en s'asseyant sur sa propre chaise. Racontez moi ce qui se passe.
— Il se passe que-
— Il se passe que je me comporte comme un imbécile, coupa Sirius.
— Oui, approuva Calista. J'aurais même dis un énorme abruti.
À tour de rôle ils se chargèrent d'expliquer la situation demi-géant qui semblait tenter de disparaître derrière sa tasse de thé ridiculement petite.
— Alors, si je comprends bien, vous êtes d'accord ? Commença Hagrid.
Les jumeaux hochèrent vivement la tête.
— Donc je me demande, si vous le permettez, pourquoi est-ce que vous vous disputez tant ?
— J'étais venu là pour m'excuser, annonça Sirius de but en blanc.
Sirius vit Calista ouvrir de grands yeux globuleux de surprise.
— Attends, bégaya-t-elle, tu n'es pas venu pour m'embobiner ou me faire passer pour la grande méchante, l'égale de notre mère, mais véritablement de t'excuser ?
Ce fut au tour de Sirius d'être surpris et d'ouvrir de grands yeux.
— Je ne ferais jamais une chose pareille ! S'exclama-t-il. Je ne dirais jamais que tu es comme notre mère !
Perdu, le garçon chercha du soutient dans les orbes sombres d'Hagrid mais son regard était sans équivoque.
— Suis-je si horrible que cela ? Se lamenta-t-il en plaquant ses mains contre son visage.
— Je ne dirais pas ça, je dirais que tu es un imbécile », répliqua sa jumelle.
Mais son frère ne l'écoutait plus. Il passait en revu le moindre de ses échanges en compagnie de ses frères et sœurs. S'était-il vraiment comporté de si terribles manière ?
— Il- Il faut que j'aille voir Regulus ! Bégaya-t-il en se relevant brusquement.
— Je suis bien d'accord. Ce n'est pas auprès de moi qu'il faut t'excuser, c'est surtout lui qui paie de ton mauvais comportement.
— Peut être mais avant il faut que tu te calmes Sirius, grogna Rubeus. Assieds-toi. »
Le garçon obtempéra en se laissant tomber sur sa chaise.
« Il ne voudra jamais m'écouter, déclara Sirius après une longue réflexion. Il est trop occupé à jouer le futur serviteur préféré du sans-nez.
— Tu recommences, grinça sa sœur entre ses dents.
— Tu ne peux pas le nier ! Répliqua celui-ci. J'ai merdé il y a trop longtemps pour que de simples excuses suffisent.
— Rien ne coûte d'essayer. Fit Rubeus en haussant les épaules. Et puis, si ce que tu dis est vrai, chaque seconde qui passe, ton frère s'enfonce un peu plus alors tu devrais te dépêcher avant qu'il ne soit trop tard.
— Je suis d'accord avec Hagrid. Regulus a besoin de son grand frère avant qu'il ne sombre totalement dans la magie noire. Tu n'as pas le droit de l'abandonner !
— J'irais, soupira Sirius. Je te le promets, Calista, j'irais le voir.
Sa sœur jumelle lui offrit un sourire fier qui lui donna plus de courage. Courage qui manquait cruellement aux Gryffondors lorsqu'il était question de sentiments.
— Calista ? Demanda timidement Sirius.
— Qu'est ce qu'il y a ?
— Je voulais m'excuser pour t'avoir traitée de mangemort et.. tout ce que j'ai pu te dire, je n'ai aucune excuse. Je ne voulais pas te blesser, je ne voulais pas te faire pleurer...
— C'est pas grave, Siri, t'étais en colère, c'est oublié.
Sirius n'osa rien ajouter avant la fin de sa tasse de thé. Il se contenta d'écouter Calista et Hagrid discuter de la santé des botrucs adoptifs de sa sœur que le demi-géant qualifiait "d'ennuyeux à mourir".
— Au fait, Calista ?
— Hum ?
— Ça te dirait de venir à notre fête d'avant match, dans la salle des Gryffondors, vendredi soir ?
— J'y réfléchirais. Répondit Calista.
Sirius sourit, soulagé, et se promit d'accompagner ses amis à Pré-au-lard la prochaine fois.
5Big Brother is watching you𝟏𝟒 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Le soir de la rentrée, Calista avait craqué. Le conflit entre ses frères l'agaçait prodigieusement et nuisait à sa santé mentale au point qu'elle n'en dormait plus la nuit.
Regulus s'enfonçait dans les idéaux tordus de leurs parents et Sirius repoussait toujours plus violemment son frère dans leurs bras, sans même en avoir conscience.
Étant plus proche de son jumeau, elle avait tenté de s'ouvrir à lui mais celui-ci s'était énervé et lui avait hurlé qu'elle n'y comprenait rien, que leur frère était déjà perdu, que c'était un mangemort et que la seule chose de bonne qu'on pouvait lui offrir c'était de le fuir comme la peste.
Elle ne s'était jamais sentie aussi seule de sa vie. Son frère, c'était tout, tellement tout qu'il lui était si difficile de s'émanciper de sa présence et de son opinion. Un jour elle y parviendrait. Calista se l'était juré.
Sirius lui avait fait tellement de mal.
Mais elle avait vu le regret dans ses yeux lorsqu'ils avaient discuté. Alors elle lui avait pardonné, mais elle n'oublierait pas. Jamais.
— Cette robe t'embellit, commenta Pandora, sa colocataire.
— Merci, tu es prête ? Il n'est pas question que je me rende à cette fête sans toi !
— Oui, mais je te préviens, je ne resterai pas très longtemps, je dois aller au club d'astronomie à vingt-deux heures.
Calista acquiesça et se détourna de son miroir pour observer son amie.
Pandora était une fille de taille moyenne possédant d'extraordinaires cheveux d'un blond presque blanc et ses yeux d'un bleu translucide lui donnaient un regard hypnotique et dérangeant, on s'y perdrait. Pour ce soir, elle portait une longue robe d'une couleur similaire à celle de ses yeux. Celle-ci moulait son ventre rond et ses longues manches qui pendaient sous ses poignets donnaient à Pandora un air de princesse médiévale.
— Tu es absolument magnifique ! s'extasia Calista.
— Mais je ne suis pas parfaite, répliqua son amie en lui lançant un clin d'œil.
— Personne ne l'est, c'est ce qui fait notre beauté.
Calista attrapa un collier sur sa coiffeuse et se retourna vers son miroir. Elle avait choisi une robe rouge, la plus simple qu'elle possédait. Ce soir, elle avait privilégié le confort à son exubérance habituelle. Après tout, c'était une soirée étudiante, pas un bal. Les sorciers avaient tendance à confondre cela, elle s'en était rendue compte en rencontrant Lily. Elle attacha son collier muni d'une petite pierre rouge et soupira. Elle était prête.
Pandora et Calista arrivèrent au septième étage et retrouvèrent Lily devant le tableau de la Grosse Dame. Lily avait choisi une jolie et courte robe marron sans manches qui mettait en valeur ses cheveux auburns. Très jolie, élégante et tout à fait son style.
— Wow ! Les filles ! s'exclama la Griffonne. Vous êtes splendides !
— Merlin, puis-je te demander pourquoi tu ne t'extasie pas ainsi devant ma beauté chaque jour mais seulement lorsque je porte une jolie robe, s'exclama Calista en croisant ses bras sur sa poitrine.
— Il faut utiliser le verbe "embellir", souffla Pandora.
— Es-tu toujours aussi dramatique ? Demanda une voix féminine depuis l'autre bout du couloir.
— Andy ! Je ne savais pas que tu venais ce soir ! S'étonna Lily.
— Sirius m'a invité. S'expliqua la Serpentard.
Les quatre jeunes filles discutèrent un moment devant le passage secret, des filles de Poufsouffle, amies de Lily, devaient se rendre à la fête des Maraudeurs.
Tout était bien et dans le meilleur des mondes. Calista se trouvait libérée au moins pour quelques moins de l'emprise familiale, elle s'était réconciliée avec son frère jumeau, les cours recommençaient en douceur - même si tous leurs professeurs se plaisaient à leur répéter que cette année était la plus importante de leur scolarité -, elle passait les inter-cours en compagnie de Barty, plus affectueux que jamais, et ses soirées avec ses supers copines. Voilà encore une chose que Calista adorait chez Lily, elle avait le pouvoir de considérer n'importe qui comme son ami, peu importait sa maison ou son sang.
Calista ne s'était jamais sentie si heureuse, si normale, si complète que durant cette dernière semaine.
— Aller, dépêche toi petite-terreur numéro trois. Gronda la voix de Bartemius Jr qui approchait.
Quand on parle du loup, celui-ci surgit aussitôt. Pensa Calista. Voldy doit être une espèce de loup-garou alors.
Lily et les filles se tournèrent vers elle avec un regard plein de sous-entendus. Comme si c'était marqué sur son front qu'elle se trouvait rendue complètement accro à ce type. Non mais vraiment, n'importe quoi.
—Je t'ai dit que je ne voulais pas venir, maugréa la voix du fils cadet des Black.
– C'est mon frère que tu appelles "petite-terreur numéro trois" ? S'écria Calista le sourire aux lèvres.
— Évidemment, bien sûr, petite-terreur numéro un !
— Je vais te tuer.
— Pardon mon trésor, ma mie.
— Ok. Je n'ai rien dit. Je vais te démembrer et accrocher tes oreilles en guise de trophée dans mon salon.
— Pas que votre parade nuptiale gore me dérange mais, bordel, vous êtes pas tous seuls, les coupa Régulus.
— Laisse Reggie, répliqua Andromeda. C'est marrant.
Pandora se mit à glousser nerveusement très vite suivie de Lily et Andy. Calista croisa les bras feignant d'être vexée.
— D'ailleurs, reprit Lily, une fois son fou rire calmé. Qu'est-ce que tu fais ici, Regulus ? J'ignorais que Sirius t'avais invité ? Ça va mieux entre vous ?
Calista grimaça. Lily avait emprunté sa voix la plus douce. Son empathie et sa surprise étaient sincères, très certainement, mais elle prenait tant de pincettes avec Reggie que c'en devenait risible. Ce n'était pas un enfant de huit piges, non plus. Mais Lily ne connaissait pas vraiment Reggie, à vrai dire elle ne l'appréciait pas vraiment. Pourtant, on dirait bien que le cœur de Lily n'avait pas vraiment de limites.
« Il ne m'a pas invité, Evans. Répliqua Regulus avec mépris.
— En fait, si. Coupa Barty alors que Lily allait répliquer.
— Comment ça, c'est quoi l'embrouille? l'interrogea Andromeda en croisant les bras.
— Sirius est venu me voir il y a quelques jours. Il avait l'air bizarre. Il regardait partout autour de lui en se frottant les mains nerveusement. Comme s' il avait peur que sa propre ombre le dévore. Ou qu'on raconte partout qu'il sympathise avec l'ennemi, je ne sais pas. Le fait qu'il est venu, tout transpirant d'angoisse et m'a demandé de le suivre à l'écart dans une salle de classe vide et terriblement poussiéreuse.
— Bon, t'accouche Beedle ! Asséna Calista.
— Oui, j'arrive, j'arrive, un peu de patience. Donc il vient et il me dit : "Puisque tu sors avec ma sœur, ce serait sympa que tu viennes à notre soirée d'avant match." - je n'ai toujours pas compris le concept de se mettre la tête à l'envers à la veille d'un évènement aussi important, mais enfin bon - et puis il continue après quelques minutes à se regarder dans le blanc des yeux. J'ai cru à un piège ou une blague. C'était quand même plus probable qu'un Sirius Black qui veut faire la paix. Enfin bref, il me serre la main !
— Ok, et donc? Ça n'explique pas ce que fait Black, ici? Répliqua Lily.
— Si tu veux que je dégage t'as qu'à le dire, Evans !
— J'y viens, j'y viens. Vous êtes d'une impatience ! soupira-t-il en ignorant Regulus. Sirius m'a demandé si je pouvais tenter de convaincre Régulus à venir aussi.
— J'allais quand même pas refuser l'opportunité de voir mon grand-frère, si parfait, se mettre la tête à l'envers, une cravate rouge et or autour du crâne, railla ce dernier.
-— Sirius tu es un imbécile, marmonna Calista.
— Sirius fait un pas vers toi, c'est pas souvent que cet abruti fait un truc pareil. Tu pourrais être plus sympa et indulgent ! Déclara Lily.
— De quoi je me mêle, Evans ? Tu ne sais absolument rien de nos histoires de famille. Répliqua sèchement Régulus.
— Pour une fois je suis d'accord avec toi, Reggie, fit Andromeda. Enfin, Lily ! Qu'est ce qui te prend ? Tu n'apprécie même pas Sirius.
— Pourriez-vous arrêter de vous aboyer dessus ? Demanda tranquillement Pandora. C'est épuisant.
Lorsque Jenna Macmillan et Jodie Abbot arrivèrent, et après que les joutes verbales, murmurées furieusement, entre Lily et Regulus eurent cessé, ils entrèrent finalement dans la salle commune des Gryffondor.
Calista avait beau être venue de nombreuses fois dans cette pièce, elle ne pouvait s'empêcher de s'y sentir étrangère. Les tapisseries rouges lui faisaient mal à la tête.
— Ne serait-ce pas les douces voix de mes demoiselles préférées que j'entends? lança la voix de James Potter.
Cet imbécile de harceleur de jeune fille rousse colérique s'avançait vers eux, un verre d'alcool déjà à la main et un immense sourire idiot sur son visage.
— Et nous on est quoi? Répliqua Barty. Des voisins de palier ?
— Vous avez le droit d'être là, c'est déjà pas mal pour des Serpentards. fit James en le dévisageant de haut en bas.
— Tu es une Drama Queen Potter, tu dis cela seulement parce que je t'ai piqué ta copine !
Calista sentit le rouge lui monter au joues et elle s'éloigna en marmonnant quelque chose à propos du bar.
Ce que disait Bartemius était en partie vrai. Elle était bien sortie avec James Potter avant lui. Ça n'avait pas duré bien longtemps et leur séparation n'avait rien eu à voir avec Barty. C'était juste... Ils étaient des enfants, de jeunes ados ! Ils sortaient ensemble pour le fun et puis, pour James, ça avait juste été une technique de plus pour se rapprocher de Lily et espérer la rendre jalouse. Le truc parfait pour ruiner ses chances.
Ce soir-là c'était Frank qui tenait le bar. Si à Serdaigle on se battait pour la place de barmaid, à Gryffondor c'était le ban.
— Qu'est-ce que tu as fait pour qu'ils te mettent là ? S'amusa Calista alors que Frank lui servait une chope de bière au beurre.
— J'ai fait perdre 15 points à Gryffondor le premier jour en faisant voler au plafond un type de Poufsouffle en DCFM.
— Qu'est-ce qu'il avait fait pour subir un tel sort, sans mauvais jeu de mot?
— Il me regardait de travers. Et j'avais peur de ne pas maîtriser correctement le sort de Lévitation.
— Tu es incorrigible, pouffa Calista.
Le jeune homme haussa les épaules et Calista laissa sa place à un batteur de septième année de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, un certain McLaggen.
Très vite la soirée dégénéra. Calista du avouer, pourtant, qu'elle ne s'était jamais sentie ainsi ; comme faisant partie des grands.
Elle riait aux éclats les joues rouges tandis que les prédictions de Régulus s'avéraient. Sirius, debout sur une table, une cravate rouge nouée autour de la tête dansait en hurlant un tube du chanteur moldu David Bowie, Space Oddity
«Planet Earth is blue and there's nothing I can do. Though I'm past one hundred thousand miles I'm feeling very still and I think my spaceship knows which way to go tell my man I love him very much, he knows !»
Il se pencha vers quelqu'un, Calista ne ou voir de qui il s'agissait mais elle se promit de le chambrer jusqu'à le savoir. Tandis que la musique poursuivait sa route, Sirius répéta.
« He knows... »
Calista pouffa et se précipita sur un immense canapé rouge pour se laisser tomber à côté de son petit frère. Mais ce fut son verre qu'elle lâcha en premier. La bière-au-beurre qui n'était certainement pas sa première de la soirée se déversa sur sa robe. Elle rit une nouvelle fois et posa son verre sur la petite table basse en face d'elle.
—Tu es explosée ma parole. Se lamenta son frère.
— Oui, gloussa Calista.
— L'alcool révèle ta vraie nature ma sœur. Tu es un dindon, rends toi à l'évidence, il est trop tard pour toi ! Pour ma part je te conseille de ne jamais devenir un animagus, malgré ton admiration pour la vieille chouette.
— Pff tu racontes n'impote, n'amporte, c'est quoi le mot déjà ?
— Je devrais prendre des photos, Maman serait ravie de voir dans quel état vous vous mettez.
— Ne la mêle pas à ça. Baragouina Calista en faisant la moue.
Elle avala ce qui restait de sa bière et se releva. Une fois, deux fois. Lorsqu'elle cessa de retomber systématiquement, Calista leva les bras en l'air en signe de victoire. Régulus soupira l'air désespéré.
Calista s'éloigna de son frère et rejoignit Barty, peu à peu, les choses dégénèrent. Le jour suivant, Calista ne se souviendrait plus que des lumières aveuglantes de la salle commune de Gryffondor, de ses oreilles sifflantes et du parfum de folie qui flottait dans l'air ce soir-là. Mais pour l'instant, elle ne faisait qu'un avec l'euphorie ambiante et le chaos régnant en ces lieux. La fête battait son plein et personne ne venait la stopper. Les heures passèrent, délestées de toute contrariété et ce, jusqu'à ce que Lily attrape son bras.
— Viens. J'ai soif, avait dit la rousse en l'entraînant hors de la salle.
Les apercevant, les autres filles ne perdirent pas de temps à les suivre. Très vite, et sans en connaître la raison, la moitié des personnes présentes à la fête se retrouvèrent dans les couloirs. Calista se souviendrait de la pâleur des faisceaux lumineux des baguettes, de rires résonnant contre la pierre épaisse, des grognements des tableaux dérangés et des bruits de métal se fracassant sur le sol, souvent accompagnés de nouveaux rires.
Les filles avaient disparu depuis un long moment lorsque Calista et d'autres élèves dont elle avait oublié le nom tournèrent à l'angle du troisième étage. À cet instant précis, les souvenirs de Calista seraient plus clairs que jamais. Le cri. Le cri le plus aiguë et le plus effrayant qu'elle n'eut jamais entendu résonna dans les couloir. Il provenait des toilettes des filles, elle s'y élança aussitôt. Le cri avait eu un effet dégrisant automatique sur elle.
Mais alors qu'elle approchait de la porte en bois, une main retint son bras.
— Calista. Regarde.
La jeune fille se tourna vers son petit frère.
— Qui a t'il Reggie? Je ne comprends pas.
— Suit mon regard, fit-il en pointant le mur à sa droite.
Calista plaqua sa main contre sa bouche, pâlit brusquement et recula de quelques pas.
— C'est du sang.
Le couloir fut envahi quelques instants plus tard par des élèves beaucoup moins enjoués que les instants précédents. Ils observaient le mur d'un air idiot, mêlé de choc et d'alcool.
— "Je vous observe.", qui a osé une blague aussi nulle? lança James Potter qui venait d'apparaître, suivi de près par ses compagnons de toujours.
Personne ne répondit mais cela sembla sortir les élèves de leur apathie, certains murmuraient furieusement en réfléchissant à qui aurait pu faire cela, d'autres partirent se coucher.
— C'est du sang Potter. Du vrai sang. Tu ne sens pas cette odeur ? Ce n'est pas de la peinture. Déclara Regulus, faisant déglutir son effrayée de grande sœur.
— Les toilettes ! Venez vite ! Il s'est passé quelque chose ! hurla la voix d'une Lily plus pâle que d'ordinaire, courant vers eux.
C'en fut trop pour Calista, du sang, du vrai sang. Elle avait une peur irrationnelle de tout ce qui ressemblait un tant soit peu à de l'hémoglobine. Elle tomba dans les pommes.
"JE VOUS OBSERVE."
Beedle est un auteur de contes controversés dans le monde d'Harry Potter, son vrai nom est Beedle le Barde.
Les contes de Beedle le Barde, JK Rowling
Harry Potter et les reliques de la mort, JK Rowling
" Et nous on est quoi? Des voisins de palier?" est une blague prononcée par les jumeaux Weasley après que leur mère ait fait l'erreur de dire que tout le monde dans la famille avait été préfet, or ils ne l'ont jamais été.
Harry Potter et l'Ordre du Phénix, JK Rowling
DCFM : abréviation de "Défense Contre les Forces du Mal".
6Première Disparition"'Cɑuse the nights don't lɑst
And we leɑve ɑlone
Will γou dɾive me bɑck?"
Brother - Gerard Way
𝟏𝟓 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
L'orage avait fini par éclater. Vers quatre heure du matin, la pluie avait commencé à troubler les eaux du lac noir, à six heure, le parc ressemblait à un tas de boue, à sept heure, la cime des arbres de la forêt interdite n'était plus visible.
À cinq heure et demi du matin, Regulus avait fui le château. Il avait couru le plus loin possible, comme si courir lui ferait oublier la terreur qui s'était abattue sur lui, sur Poudlard. Son costume était définitivement ruiné, il était couvert de terre et trempé. Il tomberait certainement malade mais pour l'instant sa seule préoccupation était de fuir l'angoisse qui l'avait saisie à la gorge. Elle l'étouffait de ses longs doigts mais la pluie qui dégoulinait de ses cheveux noirs sur son visage anguleux lui faisait presque oublier l'horrible sensation d'être en train de mourir. Courir le plus loin possible, désir irrationnel poussé par l'angoisse et l'euphorie offerte par l'atmosphère orageuse. le mélange de ces émotions formaient un joyeux cocktail dans son cœur meurtri.
Regulus avait discrètement demandé un verre à Frank, c'était l'un des seuls qui ne le regardait pas avec méfiance dans cette pièce, et puis il s'était installé dans un coin à l'écart. Il observait sa sœur et Bartémius avec un léger sourire. Au début il n'avait pas apprécié que l'un de ses seuls amis et sa sœur batifolent d'autant plus que ni l'un ni l'autre n'était réputé pour des ruptures douces. Mais cela avait commencé à durer et - en dépit du fait qu'ils passaient tout deux moins de temps avec lui, le laissant seul la plupart du temps - il s'était surpris à apprécier les voir ensemble.
Il laissa ses pensées voguer en les observant danser lorsque ce qu'il redoutait arriva. Un affreux Gryffondor s'imposa dans son champ de vision.
— Salut Black ! Lança-t-il.
Il n'en était visiblement pas à son premier verre, son visage était rougit par l'alcool et un gobelet plein trônait dans son poing. Regulus l'ignora et tourna la tête dans l'autre sens. Il savait par habitude que cela avait le dont de laver tout intérêt des gens pour sa personne.
— Tu crois que tu pourrais m'arranger un coup avec ta sœur ? Demanda le Gryffon.
Regulus sentit ses poings se serrer mais il ne répondit pas. Il avait treize ans, il était petit et frêle, le Gryffondor, quant à lui, faisait une trentaine de centimètre de plus que lui et semblait beaucoup plus âgé.
— Hé, je te parle le morveux ! Fit le garçon en claquant des doigts devant son pourrais me dire quel est son prix au moins !
Fier de lui, le garçon éclata de rire. Régulus se mis à rire aussi et l'autre sembla penser qu'il avait été drôle puisqu'il lui donne une claque dans l'épaule. L'alcool lui donnait des idées. Régulus riait, il riait dangereusement, froidement. Ce salopard allait regretter ce qu'il venait d'insinuer.
— Tu penses la mériter ? Toi ? Dont la richesse d'esprit frôle le fond de la fosse des Mariannes. Très drôle, vraiment excellent. Maintenant, si tu as fini tes petits commentaires dégoûtants, vas t'en. Tu nuits à ma tranquillité. Ma tranquillité m'est très chère.
— Je penserais que tu serais d'accord. Marmonna le Gryffon. Je veux dire, aux yeux de votre famille de trous du cul, ta sœur est une énorme déception. Faut dire que c'est une belle catin, elle s'est tapé au moins une fois tous les joueurs de toutes les équipes de Quidditch de Poudlard. Filles et garçons confondus, c'est dégoûtant. Sauf toi et ton frère. Mais je suis certain que tu aimerais bien y goûter toi, au petit cul de Calista. Après tout, dans votre famille, c'est ce que vous faites non? Vous taper vos frères et sœurs? Juste pour garder votre sang-pur. Sang-pur bien pourri hein. Vas y, va lui demander, je suis sûr qu'elle acceptera de monter dans ton lit.
Pour le Serpentard s'en fut trop, il sentit son sang bouillonner dans ses veines. il ne se souvint pas exactement du moment où son poing atterri dans la face de McLaggen, son nom lui revenait enfin. Ce mec était dérangé.
— Enfoiré ! Beugla le Gryffondor.
— Touche à un seul cheveux de ma sœur et tu verras de quoi sont fait les horribles monstres de la famille Black. Elle n'aurait même pas besoin de moi ou de mon frère. Elle te réduirait en bouillie, tu ne lui arrive pas à la cheville. Si ton machin est frustré à ce point, il me semble que t'as une main droite. Tu me dégoûte, cracha Regulus avant d'ajouter avec mépris : Et moi qui croyais que les Gryffondor était tous des preux chevaliers au grand cœur...
Un douleur lancinante frappa sa pommette, son visage fut recouvert d'alcool et du sang coula le long de sa joue. Ce connard de McLaggen l'avait frappé. Regulus tenta de se relever mais le bout de la chaussure dur Gryffon le cueillit au ventre. Les coup s'enchainèrent. Au moins, il ne se déchargeait pas sur sa sœur.
— Qu'est ce que tu fous, McLaggen ? Lança une voix grave alors que Regulus voyait flou.
— J'apprends la vie à ce mouchard ! Répliqua fièrement le jeune homme sans cesser ses coups.
— Mais t'as trop bu vieux ! C'est mon frère que tu tabasses là ! Fout lui la paix !
Les coups cessèrent.
— Me dit pas que tu le défend Sirius ? T'es le premier à avouer que ce n'est qu'une raclure de Serpent !
— Casse toi. Répliqua Sirius. Vas te coucher, je ne veux plus te revoir de la soirée.
Regulus ne bougea pas. Si le prédateur croit la proie achevée il s'en ira, pas vrai?
—Relève toi, marmonna une voix.
Regulus tourna son visage et se retrouva piégé dans le regard de son frère. Un regard bleu virant un gris, comme le sien.
— Aller, bouge toi, j'ai pas toute la nuit, s'agaça Sirius avec son habituelle brutalité.
Regulus prit la main de son frère qui passa son bras autour de ses épaules pour le déposer sur le divan proche de la cheminée.
— Merci, marmonna le jeune Serpentard.
— C'n'est rien. Ce type est une ordure. Qu'est-ce qu'il t'as dit ?
— Rien d'important.
— Si tu le dis, fit Sirius, il hésita une seconde et ajouta : S'il revient t'emmerder, dis le moi.
— Tu ne fais pas ça pour moi, tu fais ça parce que Calista te l'as demandé. Je ne suis pas un imbécile. Calista t'as demandé de m'aider. Alors non merci, je suis parfaitement capable de me défendre tout seul.
— Ça se voit, railla Sirius en pointant du doigt les ecchymoses sur le visage de son frère. Mais tu as raison, Calista m'a demandé d'être plus sympa avec toi, en fait on s'est pas mal disputés tous les deux. J'ai ouvert les yeux sur certains trucs sache le.
— Ça reste à prouver, répliqua Regulus avec une moue dubitative.
— Ouais. Bon, tu vas mieux? Je te laisse alors. À plus, petit frère.
Sur ces mots, Sirius retourna à la fête. Regulus observa un instant son grand frère s'éloigner. Qu'est-ce qui venait de se passer ? Le clin d'œil que lui lança James Potter le dissuada de continuer son observation du spécimen "Sirius".
— Je ne comprendrais jamais ces Gryffondors, marmonna-t-il dans sa barbe.
Regulus sortit sa baguette et l'agita de façon à dissimuler son visage tuméfié. Alors que son regard se fixait dans les flammes dansant avec grâce de l'âtre, un regain de haine l'anima. Ce sale type, s'il l'avait pu, si seulement il n'était pas si faible, si seulement il avait pu se relever... Il l'aurait tué. Insulter sa sœur et sa famille de cette façon. Lui arracher les couilles, voilà ce qu'il aurait dû faire. Salopard. Dans sa tête il se vit rendre coup sur coup jusqu'à ce que cette ordure cesse de respirer, mais il n'était pas assez fort, pas encore.
— Va au diable, McLaggen, cracha Regulus avec véhémence.
Il était vrai que Calista collectionnait les petits copains, et peut être les copines mais ça il ne voulait pas le savoir, depuis l'année précédente, mais c'était faux de dire qu'elle s'était faite toutes les équipes de Quidditch. Il n'y avait eu que James Potter et un poursuiveur de chez Serdaigle. Et même si c'était vrai ? Ça ne faisait pas d'elle une catin, juste une jeune femme libre. Sirius faisait pareil, pourquoi on ne l'insultant pas lui ? Les filles s'enchaînaient dans son lit sans jamais y rester trop longtemps.
Père et Mère s'étaient disputés un bon nombre de fois au sujet de Calista en apprenant les rumeurs et ils en avaient finalement déterminé qu'elle pouvait bien s'amuser pour l'instant mais un jour prochain il faudrait bien qu'elle se cherche un mari. Malgré cela, ils ne l'avaient pas bannie, d'autres l'auraient fait. Régulus n'osait pas imaginer la tête de Druella Black si elle apprenait à quel point ses précieuses filles s'amusaient.
Perdu dans ses pensées, Regulus n'entendit pas sa sœur s'assoir à ses côtés jusqu'à ce qu'il sente la bière-au-beurre s'imbiber dans ses vêtements.
Courir, toujours plus loin. Le vent et la pluie fouettaient son visage et cela lui faisait du bien, c'était comme jouer au Quidditch, il se sentait enfin libre.
— Les toilettes ! Venez vite ! Il s'est passé quelque chose ! Avait hurlé Lily Evans.
Ce cri tira la sonnette d'alarme pour Regulus. Au début, en voyant les traces de sang sur le mur il s'était dit : encore ces foutus Maraudeurs qui on voulu nous faire une vanne du plus mauvais goût. Ou encore : Ce n'est rien, juste un peu de sang de porc. Il venait à en douter.
Soutenant sa sœur - il avait oublié qu'elle était hématophobe -, Regulus avait suivit le mouvement jusque dans les toilettes des filles. Les fêtards avançaient à pas lents, entre la béatitude, la curiosité et la crainte, comme en transe.
McLaggen frappait. McLaggen frappait contre le miroir des toilettes des filles du troisième étages, celles où pleurniche Mimi Geignarde. Ou, plus vraisemblablement, il frappait à l'intérieur du miroir. McLaggen était enfermé dans le miroir.
— Il a été maudit ! Couina une fille de deuxième année. J'ai vu ça dans un livre, on maudit quelqu'un à rester pour l'éternité de l'autre côté du miroir et...
La fille continuait à déblatérer des tas de choses, certainement sous la panique et les regards curieux qu'on lui jetait, mais Regulus, lui, n'écoutait plus. Il a été maudit.
« Va au diable, McLaggen. »
Regulus se stoppa, à bout de souffle et posa ses main sur ses genoux. Là, il éclata. Des larmes coulèrent, encore et encore sur ses joues. Il déchargea tout.
Peut-être que Sirius a raison au final. Pensa-t-il. Peut-être bien que je suis un monstre finalement. À près tout sous le coup de l'émotion beaucoup de sorciers provoquent des accidents magiques, peut-être que moi je fais de la magie noir quand je suis énervé.
Regulus se laissa tomber les fesses dans la boue et enfouit son visage dans ses bras. Lorsqu'il entendit des pas approcher, il ne releva pas la tête, il savait.
Ça y est. Dumbledore vient me chercher. Il a appelé les aurors. C'en est fini pour moi, même tout l'or de mes parents ne pourra pas me sauver.
Ses sanglots redoublèrent d'intensité.
— Hé ! Black !
— De toute évidence tu n'es pas Dumbledore. Railla le Serpentard en tentant d'effacer ses larmes, en vain, au lieu de ça il étala de la boue sur son visage. Qu'est-ce que tu fiches ici, Potter ?
— De toute évidence tu ne va pas bien. Répliqua James Potter, sans sourire.
— Même si c'était vrai, en quoi ce serait tes oignons ?
— Tu es le petit frère de mon meilleur ami ?
— Oh pitié.
— Il ne voit que ta maison pour l'instant, ça lui passera.
— Parce que toi tu ne vois pas que cela ? Je sais ce que tu fais à Severus. Cracha Regulus.
— Vous êtes différents. Servillus est une personne, tu en es une autre. Lui il pu le mage noir, toi t'as simplement l'air paumé.
— Severus n'a que quatorze ans. Comment peux-tu penser qu'à quatorze ans notre destin est lié ?
Un lourd silence s'installa et le brouillard sembla s'épaissir autour d'eux. Regulus s'était relevé et pointait son menton en l'air, défiant de ses orbes clairs celles chocolats de son ennemi naturel. Potter.
Ce dernier fit un pas vers lui. Regulus songea à reculer mais n'en fit rien.
— Tu as de la boue sur le visage, déclara le Gryffondor. Et ton sortilège de camouflage est tombé. Tu devrais aller voir Pomfresh, ce n'est pas beau à voir.
Potter leva un mouchoir vers son visage.
— Je peux ? Demanda-t-il en arquant un sourcil.
— Pour qui tu te prends, Potter? Je n'ai pas besoin de ton aide.
Cela eut le dont de le faire reculer. James laissa tomber son bras contre lui, il fit mine de s'en aller mais se retourna une dernière fois.
— Je devrais peut-être aller raconter à Dumbledore que tu t'es battu avec McLaggen peu avant son accident.
— Depuis quand tu es une balance, Potter ?!
Mais le poursuiveur rouge et or s'éloignait déjà dans la brume. Regulus prit le chemin inverse. Il prendrait plus de temps à rejoindre le château, mais tant pis. Il n'était pas question qu'il croise à nouveau ce crétin de Potter.
L'angoisse remontait déjà dans ses veines, mais il n'était plus question de courir. Potter l'avait rattrapé une fois, il pouvait recommencer et Regulus avait un besoin urgent d'être seul. Il franchit les grandes portes en tentant d'être le plus discret possible.
De toute façon, s'ils veulent m'envoyer en prison grâce aux informations de Potter, ils penseront que je me suis enfuit. pas que je suis dans le château.
Ses vêtements pesaient lourds sur ses épaules fines et sa tête le brûlait déjà. À courir sous la pluie il avait attrapé un mal. Maman avait pourtant dit de ne pas sortir.
Le jeune homme déambulait dans la salle commune des Serpentard, à cette heure-ci peu peuplée, et lorsqu'il atteignit le tableau d'affichage qui annonçait le match Gryffondor contre Pouffsoufle, il remarqua que celui-ci avait été recouvert d'une bande indiquant "annulé". Pomfresh avait sûrement d'autres chats à fouetter que s'occuper de ses petits bobos, Regulus l'imaginait déjà, en compagnie des professeurs, penchée sur le miroir des toilettes des filles du troisième étage devant un McLaggen hurlant à pleins poumons dans le verre sans que personne ne puisse jamais l'entendre. Il secoua la tête et tenta d'effacer cette image de son esprit, et se surpris à prier pour qu'ils libèrent rapidement McLaggen de ce fichu miroir. Autrement, ils feraient appel à des aurors et des spécialistes et tout se passerait très vite... On scannerait l'empreinte magique du sort, comme dans tous ses polars, et on ferait de même avec celle de tous les élève. Là, serait le moment où on viendrait le nouer les menottes magiques sur les poignets et il pourrait dire à dieu à son avenir qui semblait beaucoup moins sombre la veille.
— Reggie ? Lança une voix ensommeillée. Qu'est-ce que tu fais déjà debout ?
— Salut Linda, lança-t-il le plus gaiement qu'il le put. Oh tu sais, je vais, je viens.
— Tu es couvert de terre... Et tu es trempé ! Fit-t-elle en attrapant son pull entre ses doigts.
Linda portait un joli pyjama vert avec un serpent brillant qui s'agitait sur sa poitrine. Elle fronça tellement ses deux sourcils noirs qu'ils faillirent s'embrasser et Regulus se prépara au pire.
— Mon dieu, mais qu'est-ce qui t'as pris ! Tu vas attraper la crève ! Vas prendre une douche bien chaude et on en reparle après ! Le fustigea-t-elle. Espèce d'inconscient chronique.
Regulus faillit rire pendait une seconde. Faillit.
— Désolé, marmonna-t-il, penaud.
Le regard noir et perçant, Linda le fixait, les poings sur les hanches. Regulus avait honte. Honte de se trouver dans cette situation devant son amie. Honte d'avoir ruiné le costume de soirée offert par sa Mère. Honte de son altercation avec Potter. Honte de ne pas avoir su maîtriser sa magie. Honte de ne pas être aussi doué que Sirius et Calista. Honte d'exister.
Il se dirigea à pas lents vers son dortoir, trainant ses chaines de la honte comme un prisonnier. Aurait-il du tout raconter à Linda ? Non. Bien sûr que non. Personne ne devait savoir.
Hé bien, hé bien, ce chapitre est terminé !
Il était plus conséquent que les précédents étant donné que l'histoire démarre vraiment maintenant, l'ambiance s'installe peu à peu...
J'espère qu'il vous a plus !
(Le prochain ne sera pas plus doux)
À bientôt 3
Horrora
𝟏𝟓 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Il a été maudit.
Cette pensée tournoyait dans son esprit comme un poisson mort dans son bocal tandis qu'il retirait un à un les strass qu'il avait collées sur son visage pour la fête. Après tout, que serait une soirée sans un maquillage de la plus haute qualité ?
Il a été maudit.
Sirius savait pourtant que dans un monde où des gens peuvent en transformer d'autres en crapauds baveux, il fallait faire attention à ce que l'on souhaite.
Neuf ans auparavant, dans le petit salon de Mes Black, Sirius, alors âgé d'un peu plus de quatre ans était arrivé en pleurant, les genoux en sang.
— Mamaaan ! J'ai mal ! Très très mal ! Avait-il sangloté en approchant.
Walburga s'était levée, avait posé son ouvrage sur le canapé et l'avait giflé. Violemment. Sèchement. Le garçon s'était écrasé sur le sol en hurlant de plus belle.
Elle ne l'aurait pas contemplé d'autre manière s'il n'avait été qu'une tâche de boue sur ses souliers immaculés.
— Tu t'entêtes donc à me décevoir, encore et encore ?
— M- maman..., Renifla Sirius.
— Ne m'appelle pas ainsi. Cracha Walburga. Je suis ta mère ! Ta mère ! Et tu m'appelleras mère ! Car c'est ainsi pour les gens de notre rang ! Traites moi encore comme une de ses sales roturières qui se font appelées par ce surnom dégoûtant et je te jure que tu me le paieras d'autre chose qu'une gifle.
L'enfant sur le sol se mit à sangloter et enfouis son visage dans ses bras.
— Cesse de pleurer ! Même Calista est plus forte que toi ! Même Regulus ne vient pas chouiner dans mes jupes ! Relève toi, par Merlin, regarde moi dans les yeux au lieu de te cacher. Faible ! Voilà ce que tu es.
Sirius releva un visage rougi de colère et noyé dans les larmes vers sa mère.
— T- tu es méchante ! Si je pouvais, je changerais de Maman ! Mieux, j'aimerais bien que tu sois morte ! Je voudrais que tu crèves !
Walburga blêmit, recula d'un pas et soudain, un étrange et terrifiant sourire s'éleva sur ses lèvres fines.
— Voilà qui est mieux, mon fils. Un peu plus d'énergie. Cependant...
Elle se pencha avec son sourire monstrueux collé sur le visage et ce fut au tour de Sirius de pâlir.
— Fais attention à ce que tu souhaites, tu ne sais pas ce qui pourrait arriver. Tu aimerais avoir mon cadavre sur la conscience, Sirius ? Tu en es certain ?
L'enfant ne bougea pas d'un iota. Il ignorait quoi répondre. Sa colère avait été balayée par la peur que lui procurait cette femme en robe sombre qu'il appelait Maman.
— Laisse-moi te donner une idée de ce que cela te ferait, mon fils.
Elle avait l'air presque douce lorsqu'elle posa sa main sur la joue de l'enfant. Mais Sirius, lui, n'en fut pas rassuré pour autant, ses mains s'agrippaient au tapis et son petit corps frêle tremblait de peur alors qu'il retenait tant bien que mal sa respiration. Et si son souffle devenait l'élément déclencheur de la rage de sa mère ?
Walburga sortit sa baguette et la posa sur la tempe de son fils.
Des larmes recommencèrent à jaillir de ses yeux bleus, en silence cette fois. Son corps tremblait d'effrois, sa bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit et ses yeux s'écarquillèrent alors que sa mère prononçait des mots étranges entre ses dents.
Le sortilège, d'une étrange couleur argenté, rayonna dans toute la pièce puis petit à petit le halo se referma sur la pointe de la baguette de Walburga, sur la tempe de Sirius.
Il cessa de trembler brusquement, son corps se cambra et ses yeux se révulsèrent.
Les mains de Sirius se crispèrent sur les rebords du lavabo. Il ne pourrait jamais effacer les images qui avaient traversé son esprit ce jour-là. Il s'était vu assassiner sa propre mère, encore et encore, de diverses manières. Walburga s'était réjouie de son air horrifié. Quelque chose s'était brisé en lui ce jour-là, quelque chose que personne ne pourrait jamais réparer.
Il n'en avait jamais parlé, ni à ses amis, ni à ses frères et sœurs. Mais il avait appris à contrôler ses souhaits. Il ne voulait en aucun cas finir comme la plupart des membres de sa famille : avec tout un tas de sang sur les mains.
Pourtant, hier soir, quand il avait vu ce type abattre ses poings encore et encore sur son petit frère, il avait souhaité le voir mort. Il s'était même vu le coincer au détour d'un couloir et le réduire en miettes, histoire qu'il ne répète jamais son geste. Il n'avait jamais ressenti autant de haine, pas même pour Snivellus. Il avait maudit McLaggen.
Les mains de Sirius se crispèrent sur le rebord du lavabo. Il inspira, expira. Mais le monstre qui jouait avec ses entrailles ne disparaissait pas.
— Putain. Qu'est-ce que j'ai fait ?
Sa vision se brouilla, son esprit était bien trop confus quant à tout ce qu'il devait enregistrer : la soirée, McLaggen, l'alcool et le miroir. Il tremblait et transpirait à grosses gouttes. Une grande partie de la soirée avait disparue de sa mémoire. Des flash de lumière, de rires, de musique, c'était tout se dont il se souvenait.
Et s'il avait effectué un rituel sans s'en rendre compte ? Et s'il avait vraiment maudit, pas seulement par les mots mais par un véritable sortilège McLaggen.
Soudain, on frappa violemment à la porte.
— Sirius putain répond moi !
— Mr. Lupin, voulez-vous bien vous calmer gronda la voix de Minerva. J'attendais plus de délicatesse de votre part.
— Sirius ! Ouvre cette porte ! » Asséna Remus, ignorant les ordres de son professeur.
Sirius se figea. Chacune des fibres de son corps se tendirent, son poil se hérissa. Que devait-il faire ? Il plaqua une main sur sa bouche ; il ne devait faire aucun bruit.
— Écoutez Mr Black, fit la professeure McGonagall, votre sœur est à l'infirmerie et votre frère a disparu. Un élève a été retrouvé enfermé dans un miroir après s'être manifestement disputé avec vous et votre frère et une menace a été peinte au sang sur les murs de l'école. Vos parents vont être convoqués pour discuter de tout cela. Nous ne vous accusons de rien et ce n'est pas notre travail. Nous cherchons simplement à comprendre, je ne pense sincèrement pas que ni vous ni votre frère soyez coupable de quoi que ce soit mais nous devons connaître la vérité. Et ce n'est certainement pas en restant enfermé ici que vous échapperez à des explications. Clair ?
– Vous me promettez qu'il s'agit de la vérité ? Tenta Sirius de l'autre côté du panneau de bois.
– Je vous le promets, Mr. Black.
Sirius retira le loquet et sortit de la salle de bain, les joues rouges, le regard honteux et les mains tremblantes d'angoisse. Il croisa le regard de Remus. Ses yeux, couleur chocolat, étaient empreint d'un tel soulagement que le cœur de Sirius s'en serra.
— Mr. Black, reprit Minerva McGonagall. J'aimerais que vous me suiviez dans le bureau du directeur.
Sans défaire son regard de celui de son ami, Sirius hocha la tête. Outre mesure, il n'avait pas vraiment le choix, le ton de l'enseignante était ferme et catégorique. Elle avait confiance en son innocence, mais il fallait encore qu'il le prouve et la seule manière était encore d'obéir.
Mais était-il véritablement innocent ? Cette idée le paralysait. Et s'il décevait McGonagall, elle qui avait confiance en lui ? Et s'il était envoyé à Azkaban ?
Dans la salle commune des Gryffondor, un silence pesant régnait anormalement sur les élèves affalés dans les canapés rouges. Les rayons du soleil qui cognaient les vitres avec force, la tempête désormais passée, couplés à la sensation que son corps était composé à quatre vingt dix pour cent de chamallow et que quelqu'un s'amusait joyeusement à donner des coups de marteau à son cerveau lui donnaient l'impression de flotter dans un rêve.
— Il mériterait qu'on le renvoie pour ce qu'il a fait à McLaggen, à l'évidence le choixpeau s'est trompé en envoyant un Black à Gryffondor, ils sont tous pourris dans cette famille. Je te parie que sa sœur n'en est pas non plus épargnée.
Sirius sursauta au murmure du Gryffondor et sentit la peur l'accabler. Et s'il avait raison ? Et si toutes ces années à tenter de mettre de la distance entre son nom de famille et lui étaient vaines ?
Une main joignit la sienne et Sirius sursauta une nouvelle fois. Il se sentait si vulnérable en cet instant, mais Remus était là et ce dernier lui sourit d'un air confiant. Un regain de courage envahit le noiraud et il remercia son ami du regard.
Sirius fut surpris de n'apercevoir dans la salle ni James, ni Peter ou même Marlène. Peut-être était-ce un mal pour un bien finalement. Il n'aurait pas supporté la déception dans leurs regards. Et s'ils l'avaient défendu, ç'aurait été pire. Il était coupable et bientôt ceux qui l'avaient accueillit comme un frère le saurait et le haïraient.
Ensemble, McGonagall à leur suite, ils traversèrent les couloirs de Poudlard.
— Tout ira bien, d'accord ? Promis Remus.
— Ne parlez que lorsqu'on vous le demande, fit McGonagall devant la porte du directeur, votre ami a raison, tout se passera bien.
Sirius hocha la tête et pénétra dans le bureau du directeur.
Ses parents étaient là. Walburga et Orion Black étaient là. Sirius fut tenté de prendre ses jambes à son cou. Au lieu de cela, il se cacha tant qu'il put dans l'ombre de sa directrice de maison. Ce fut en vain. Sa mère tomba sur lui comme une furie.
— Tu nous expliques ce qu'il se passe ici ? Qu'est-ce que tu as fait encore ? Par Merlin, on ne peut pas te laisser deux minutes sans que tu ne ruines cette famille, pas vrai ?
Sirius tenta de soutenir le regard de sa mère, il échoua.
— S'il vous plaît, Madame, pourrions nous d'abord laisser Sirius s'expliquer ? Déclara le professeur Dumbledore.
Le garçon chercha assistance dans le regard bleu du vieillard, mais il n'y trouva rien qu'un tourbillon de mystères et de nouvelles questions sans réponses. Les mains nouées sur son bureau, Dumbledore se pencha en avant et ses lunettes en demi-lune glissèrent le long de son nez aquilin.
— Allez-y mon garçon, nous vous écoutons.
– Je, hé bien, commença Sirius en ravalant sa salive, il sentait le regard brûlant de sa mère peser sur lui.
– As-tu donc perdu ta langue ? Railla Walburga s'attirant le regard colérique de Minerva.
– Laissez-le donc parler ! Siffla l'enseignante.
– Les Gryffondors sont si impulsifs, déplora Walburga. La jour où vous aurez des enfants ma petite dame, peut-être vous écouterais-je en ce qui concerne l'éducation de mes enfants. Mais je crains que ce jour n'arrive jamais.
Minerva McGonagall tremblait de rage, mais ne répondit rien. Sirius lui jeta un coup d'œil en biais, un sentiment de reconnaissance inconditionnelle l'envahit à l'idée que l'enseignante l'ait défendu.
— Ça suffit Wally, fit la voix lasse d'Orion Black. Nous sommes venus découvrir ce qu'il se passait avec nos enfants, pas nous disputer.
– Bien. Cracha la mère de Sirius à contre cœur. Raconte nous donc, Sirius.
– McLaggen a insulté notre famille. Expliqua Sirius, s'il voulait avoir ses parents de son côté pour cette fois, c'était la meilleure tactique à utiliser. Il a traité Calista de prostituée et notre famille de consanguins. Il a humilié Regulus. Naturellement, il s'est énervé et l'a frappé. Mais McLaggen est beaucoup plus âgé, beaucoup plus grand et fort et ce dernier s'est mis à tabasser mon frère. Alors je suis intervenu. Je les ai séparés et j'ai dis à McLaggen de quitter la fête. Je ne l'ai plus revu après et Regulus est resté avec nous jusqu'à la fin de la soirée. Calista aussi. Aucun d'entre nous n'a touché à un cheveu de cet imbécile après cela.
– Votre langage, Mr. Black, gronda Minerva McGonagall en claquant sa langue sur son palais.
– Bon, alors c'est réglé ! Lança Walburga. Nos enfants n'ont rien fait et ce Gryffondor a eu tout ce qu'il méritait.
Sirius s'autorisa enfin à respirer, un soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres et sa mâchoire devenue douloureuse se relâcha un instant. Il se sentit victorieux, du moins jusqu'à ce que la porte du bureau s'ouvre dans un fracas.
— Je crains que ce ne soit tout sauf réglé, Mrs Black, annonça la voix du directeur de la maison Serpentard.
Sirius écarquilla les yeux en voyant apparaître son frère dans son costume de la veille tâché de bout et son visage tuméfié.
— C'est moi, annonça Regulus. C'est moi qui ai maudit McLaggen. C'est à cause de moi qu'il se trouve dans le miroir.
Un silence de plomb suivit ses mots. La panique s'agita dans l'esprit de Sirius. Pourquoi Regulus s'accusait-il ainsi ? Alors que c'était lui, c'était Sirius qui avait maudit McLaggen. Pourquoi jouait-il au martyr ? Ce n'était pourtant pas son genre...
— Qu'est-ce que tu racontes, mon petit ? Couina Walburga, troublant la première le silence. T'es-tu pris un coup sur la tête ? Que fais-tu dans cette tenue ? Vous n'avez donc pas d'infirmerie dans cet établissement ?! On a manifestement lancé un sort de confusion sur mon fils ! Sans compter les coups qu'ils lui ont été infligés ! Le Ministère en entendra parler, Dumbledore !
– Je ne suis victime d'aucun sortilège, mère. Répliqua Regulus, son regard bleu planté dans celui de sa mère.
Sirius admira un instant le courage dont faisait preuve son frère. Cela faisait à peine quelques semaines qu'ils étaient rentrés et son regard sur son frère avait diamétralement changé.
— C'est moi ! S'écria Sirius en faisant un pas en avant. C'est moi ! Pas Regulus. C'est moi qui ai maudit McLaggen. Je jure que je ne l'ai pas fait exprès, mais je sais ce que ce n'est pas Regulus! Mon frère n'a rien à voir là-dedans.
Il cueillit le regard stupéfait de son frère et hocha la tête l'air de dire : Tout va bien. Tout ira bien. Je suis sûr de moi.
Tandis que les regards des adultes se posaient un à un sur lui, transformant son angoisse en véritable peur panique, il imagina ce que James dirait s'il se trouvait là : "C'est pas bientôt fini votre complexe du martyr, là ?!"
Et voilà ! Je vous avais prévenu qu'il ne serait pas gai celui-ci...
À votre avis, qui a donc bien pu maudire McLaggen ?
Le prochain chapitre sera d'un point de vu.. surprenant !
Bonne chance et à bientôt...
- Horrora 3 -
8 Ces choses qu'on finit par oublier𝟏𝟓 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
L'homme vêtu de noir dévisagea son visage blafard dans le miroir. Des larmes coulaient sur ses pommettes saillantes comme des poignards. Une, puis deux, et puis plus rien.
Que m'arrive-t-il ?
La question résonna dans son esprit sans trouver de réponse.
Il leva de longs doigts effilés devant ses yeux avec la sensation que ni ses mains ni son visage ne lui appartenaient réellement, comme si son âme s'était logé dans un corps qui n'aurait pas été le sien. Une sorte de Bernard l'Hermite, sans doute. Mais non. Cette main et ce visage lui appartenaient bien et si on les blessait, on le blessait. L'extrémité de ses doigts virent cueillir les perles salées coulant de ses yeux avec une délicatesse prudente. Il les contempla un instant.
— J'avais oublié la sensation de pleurer, murmura-t-il à lui même.
Un instant, il se sentit plus humain. Il eu la sensation fugace de faire parti d'un tout, d'un univers où il pouvait se perdre parmi ses congénères. Mais très vite, il se rappela. Il ne voulait pas se perdre, il ne voulait plus.
Plus jamais.
Une rage sans nom l'envahie. L'humanité qu'il avait volontairement laissée derrière lui le rattrapait doucement. Alors qu'il était sur point d'envoyer valser le décors, il remarqua sur ses doigts que ses larmes avaient changé de texture. Entre l'eau liquide et le sang de licorne mais pourtant aussi intangible qu'un gaz. Durant un moment, il se laissa hypnotiser par les vagues argentées qui faisait se mouvoir ses larmes.
L'homme avait toujours été très curieux, dès l'enfance, tout l'intéressait. Aussi, il céda et plongea dans ce qu'il avait reconnu être un souvenir. Il voulait savoir ce qui se trouvait dans cette mémoire.
La sensation de se noyer et de tomber se mêlèrent pour un mélange confus où son esprit se perdait dans ses méandres. Maladroitement, il atterrit, trente ans plus tôt, dans les rues surpeuplées de Londres. Il se vit lui, enfant, si petit, si faible. L'enfant malingre marchait loin derrière son groupe. Le soleil frappait avec violence les vitrines londoniennes tout le monde semblait heureux. La directrice, en apercevant le soleil par la fenêtre avait décidé qu'un peu d'air frais ne pourrait pas leur faire de mal. Alors ils étaient tous sortis, deux par deux. Encore faudrait-il être un nombre pair, encore faudrait-il que les enfants ne se montre pas si blessant à cet âge-là.
Il était seul, trainant le pas derrière ses camarades.
La lumière agressait ses yeux clairs et tout en cette ville semblait l'attaquer de toute part. Les passants qui le bousculaient sans le voir, les couleurs bien trop vives et le bruit. La voiture qui démarra en trombe fît sursauter ses frêles épaules, la musique provenant d'un pub lui provoqua une douloureuse migraine et le brouhaha des discussions diverses l'empêcha de se concentrer sur ses pas. Perdus dans la ville, ses yeux cherchèrent en vain son groupe parmi la foule. Rien. Personne, ni l'un de ses camarade ni un adulte n'avait donc remarqué son absence ? La panique l'envahit, il se recroquevilla sur le sol, les larmes aux yeux. Il se sentait si seul, si impuissant, ça lui était insupportable. Sous ses yeux défilèrent les pires scénarios, que devrait-il faire à présent ?
Il pleura. Pleura. Pleura si longtemps que lorsqu'il releva le nez, il faisait nuit.
Ses yeux le brûlaient, il avait faim, il était épuisé mais surtout, une étrange quiétude semblait s'être installée en lui à présent. L'évidence frappa son esprit : il devait rentrer à la maison. Il se leva, sécha ses larmes et inspira longuement l'air de la nuit et reprit sa route.
Soudain, tout devint flou et le noir de la nuit gagna le reste de son champ de vision. Le souvenir était terminé. L'homme rencontra son regard dans le miroir et soupira. Quel qu'ait été la raison de ce phénomène, il n'existait aucune raison de se laisser distraire par celui-ci.
Ce n'était plus qu'un souvenir.
Hey ! Voilà un court chapitre, pas comme les autres...
À bientôt pour la suite !
- Horrora 3 -
9Coma et cauchemars𝟏𝟔 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
La nuit enveloppait doucement le château de ses bras étoilés alors que Calista quittait l'infirmerie. Sa chemise de nuit d'une blancheur immaculée couvrant délicatement son corps effilé la faisait apparaître telle une fantôme à la lueur blafarde de la Lune. De la pleine Lune. Mrs. Pomfresh avait quitté l'infirmerie tôt dans la soirée et l'adolescente en avait profité pour quitter son lit.
Elle se savait pas vraiment réveillée, comme suspendue quelque part entre la conscience et l'inconscience. Ses jambes marchaient sans qu'elle n'en eut réellement donné l'ordre. Ses yeux fatigués voyaient flous alors qu'elle parcourrait les dédales de Poudlard, si bien qu'elle ignorait où elle allait. Alors même que son instinct en en était certain.
Lorsqu'elle franchit la porte de la salle des trophées elle semblait avoir regagné tout ses esprits. Elle fit le tour de la pièce, dévisageant les récompenses multiples avec un regard nouveau. Pourquoi diable ses pas l'avaient guidés ici ?
Soudain, des pleurs résonnèrent dans la pièce. Elle sursauta, fit volte face, et découvrit dans son dos un miroir qui, elle le jurerait, n'était pas présent lorsqu'elle était entrée. Un miroir, ou peut-être pas. Elle ne voyait pas son reflet à l'intérieur. Ce dernier ressemblait plus à un prolongement de la réalité, un passage vers une salle secrète. On pouvait s'attendre à tout dans une école comme Poudlard. Calista posa sa main sur le verre, hypnotisé par l'aura que l'étrange objet générait, elle ne se formalisa pas de la morsure du froid sur sa paume. Elle contempla longuement l'image du petit garçon recroquevillé sur lui-même qui sanglotait sur le sol.
— Pourquoi pleures-tu ? souffla-t-elle pour elle même.
Comme si l'enfant l'avait entendu il étira ses membres et planta son regard dans le sien. Il n'avait plus l'air si petit ainsi. Un première voir deuxième année, aurait-elle parié. Lorsque ce dernier révéla son visage à ses yeux, Calista fut soufflé par sa perfection.
C'est lui qu'on aurait dû appeler Calista, songea la jeune fille avec amusement.
Ses yeux clairs, sans nuances, se plantèrent dans les siens. Son regard était dur et soudain sa mâchoire s'étira comme s'il lui hurlait dessus. Calista n'entendit rien, pourtant la force du cris lui parvint et elle sentit son cœur se déchirer.
Ce cris sembla définitivement éveiller Calista. Son regard paniqué alla de sa main glacée à l'image du garçon. Garçon qui avait d'ores et déjà disparu. Elle recula brusquement et son dos rencontra une étagère couverte de récompenses qui s'écroula bruyamment sur le sol. L'enchantement de la balade nocturne avait disparu pour laisser place à la peur d'être découverte. Des trophées percutèrent ses jambes et ses côtes. Des bleus en plus, elle n'avait vraiment pas besoin de cela. Elle réprima la douleur et essuya les larmes qui perlaient.
— Élève hors des dortoirs ! Élève dans les couloirs !
Le cris nasillard de Peeves perçait à travers les murs. Calista poussa un gémissement apeuré et pris ses jambes à son cou. Mais l'esprit frappeur l'avait trouvée, et il ne la laisserait pas s'échapper.
— Vilains, fripons, petit patapon, qui donc ose chiper la place de Peeves ?
Gredins, polissons, petit patapon, qui donc ose mettre la pagaille à Poudlard ?
Calista accéléra, dévala les escaliers quatre à quatre, agrippa aux murs pour ne pas tomber, elle sentait son cœur pulser et ses membre fatiguer. Finalement, elle atteignit la porte de l'infirmerie. Elle s'y appuya de tout son poids pour l'ouvrir mais lorsqu'elle le fit, elle tomba nez à nez avec quelque chose qu'elle n'aurait jamais voulu voir.
— Re- Remus ? Couina-t-elle.
— Miss Black ! Gronda la voix de Mrs. Pomfresh. Que faites vous levée ! je vous croyais dans votre lit !
L'infirmière eut beau s'époumoner sur tous les manquements au règlement que Calista venait de commettre, cette dernière n'en écoutait pas un seul mot.
Tout ce sang. Toute cette souffrance. Et les yeux fatigués de Remus Lupin plantés dans les siens.
Ses cheveux châtains retombaient, trempés, sur ses yeux en amendes brûlants de milles émotions. Surprise, panique, tristesse, douleur. Sa chemise entrouverte laissait apercevoir d'immenses plaies, bien trop profondes pour être bénignes. Il avait du sang partout. Des centaines de questions traversèrent l'esprit de Calista, fusant comme des éclairs. Mais la seule chose qu'elle put dire fut :
— Que diable t'est-il arrivé ?
— Cela ne vous regarde pas Miss ! Explosa Mrs. Pomfresh, ses poings plantés sur ses hanches. Retournez vous coucher et mêlez vous de vos affaires.
— Je lui fais confiance. Souffla Remus. Et puis c'est une fille intelligente, elle en a déjà trop vu. "
Calista eut envie de pleurer. Remus n'avait pas détaché une seconde son regard du sien et elle était certaine de ne jamais l'avoir vu aussi solennel.
L'infirmière soupira et posa un main douce sur l'épaule du gryffondor.
— Très bien, je vais chercher ta pommade.
Sur ces mots elle se retira dans son bureau, sa robe blanche flottant dans son sillage.
Calista s'approcha du lit où était assis Remus et se laissa tomber à ses côtés.
— Tu l'as à la bonne, celle-là. Rit-elle.
Un silence pesant succéda ses mots.
— Calista... Ce que je vais te dire, je ne l'ai encore jamais dis à personne.
— Même pas les maraudeurs ?
Remus grimaça.
— Ils l'ont, pour ainsi dire, deviné. Je n'ai pas eu à le dire.
— Rem, coupa Calista. Tu peux me faire confiance, tu l'as dit toi même. Quelque soit ton secret je te jure de ne pas le révéler.
Remus eut un sourire.
— Je suis un loup-garou.
Son souffle était fait de plomb et ses mots en étaient les amas.
— Et moi je vois des garçons qui chialent dans des miroirs, répliqua la jeune fille du tac au tac.
— Ce n'est pas drôle, Calista ! s'énerva Remus.
— Je suis on ne peut plus sérieuse.
— Tout le monde est capable de voir McLaggen dans le miroir, Calista.
— McLaggen ? McLaggen est dans un miroir ?
— Bien sûr, tu ne t'en souviens pas ?
Calista fouilla dans sa mémoire et sentit la confusion l'envahir.
— Non.
— C'était à la soirée de vendredi.
Elle réfléchit quelques instants. Elle perçus des images, comme des flash d'une mémoire qui ne lui appartiendrait pas. Elle ferma les yeux et ses sourcils se froncèrent de douleur.
— Oh.. Ça me reviens... Dans les toilettes des filles... Oui, je me souviens ! Mais je ne parlais pas de McLaggen, Rem, ce que j'ai vu, c'était différent. Enfin, je crois.
— Ne parlons pas de cela ici, tu veux. Demain ?
– Demain. Calista inspira profondément et repris : Tu es un loup-garou. Ça pour une nouvelle, c'est une nouvelle.
— Tu me hais ?
— J'ai l'air de partir en courant ?
Ils échangèrent un sourire et Calista se mit à bailler.
— Va te coucher, tu as l'air d'un cadavre.
— Sympa.
Elle se leva en lui adressant un sourire mi-figue mi-raisin.
— Hé, Calista ! Appela Lupin.
— Oui ?
— Merci.
— Y a pas de quoi, moony. Maintenant je comprends.
Calista se blotti dans son lit froid et s'endormit et se laissa glisser dans un sommeil sans rêves alors que Pomfresh revenait. Toutes les bizarreries de sa vie, tous ses ennuis seraient encore là demain.
— Calista, par Merlin, qui t'as fait croire que tu avais le droit de dormir jusqu'à une heure aussi indécente ! Calista, réveille-toi !
— Mère ? Sursauta la jeune fille en repoussant brusquement les draps de l'infirmerie, ses yeux bleus grands ouverts.
Walburga, la nuque raide, se tenait droite et élégante au bord de son lit. Visiblement agacée, elle haussa un sourcil devant l'air stupide qu'arborait sa fille.
— Par Merlin, qui veux tu que ce soit d'autre ? Dépêche toi de te lever. Ces procédures m'embêtent bien mais ton père n'est pas là pour régler la situation. Il faut que les aurors te voient.
En langage Black "régler la situation" désignait généralement un généreux pot de vin au ministère.
— Comment ça, "voir les aurors" ? Je n'ai rien fait, je vous le jure, Mère !
— Tu serais bien la première, grommela Walburga avant de lui raconter les déboires de ses frères.
Calista pâlit au fur et à mesure du récit de sa mère. Tout ça n'avait aucun sens. Ses mains se crispèrent sur sa robe d'hôpital.
— Conneries ! S'écria-t-elle.
— CALISTA ! S'indigna sa mère.
— Ils n'ont rien fait ! Je le sais ! Ce ne sont que des imbéciles finis !
Walburga pinça ses lèvres, visiblement il faudrait corriger le comportement de sa fille et vite. Cette dernière était bien trop émotive pour représenter la famille Black. Seulement, pour l'instant ce qui importait n'était que le fait que parmi ses enfants, elle semblait être la seule à ne pas avoir perdu la tête.
Face aux aurors, Calista se sentit perdre pied. Leurs questions étaient bien trop incisives, le papier peint dans leur dos bien trop orange et leurs yeux semblaient repousser les siens comme des aimants. Phalanges blanchissant sur ses genoux, elle parvenait à contrôler le tremblement de ses jambes mais les mots lui manquaient, le souffle et la salive aussi. La pièce entière semblait s'être mise à tourner alors qu'on lui demandait combien de verres avait-elle but, comment avait-elle découvert le reflet de McLaggen, et même la tenue qu'elle portait ce soir-là. En somme, n'importe quoi et rien qui ne puisse prouver l'innocence de frères. Ces aurors-là cherchaient définitivement une raison de faire tomber ses frères.
— Ils n'ont rien fait ! S'exclama-t-elle brusquement.
— Calmez vous mademoiselle, gronda un aurore d'une cinquantaine d'années.
— Ils ont quitté la soirée après moi, McLaggen l'a quitté avant moi. Ils n'ont pas pu s'en prendre à lui. Et puis je pense que vous surestimez mes frères, comment deux sorciers de respectivement treize et quatorze ans auraient pu provoquer une chose pareille.
— Vous venez d'une vieille famille de sang purs, railla une femme dont il manquait un œil. On sait tous que l'éducation aux maléfices et aux sortilèges violents va beaucoup plus vite là-bas.
— Nous ne sommes pas nos parents. Répliqua Calista.
— Bon, cela suffira pour cette fois, Miss Black , vous pouvez y aller. Soupira le vieil homme en indiquant la porte du menton.
Calista ne se fit pas prier, après un dernier coup d'œil au calepin que la femme remplissait frénétiquement, elle se précipita à l'extérieur. Elle eut comme la sensation que la pince qui gardait prisonnière sa cage thoracique venait finalement de la relâcher. Elle serra les poings, juste pour s'assurer que tout cela n'était pas un cauchemars.
— Ça a été ? Demanda une voix inquiète.
Calista sursauta, Lily se trouvait en face d'elle, appuyée contre le mur. Cette fille avait tout d'un ange, pas étonnant que James ait un faible pour elle. Ses cheveux roux, ses yeux verts, ses joues pleines et ses courbes épaisses, Calista n'aurait pas été étonnée qu'elle soit une représentante du Dieu Soleil lui-même. Cela-dit, cela aurait fait beaucoup d'annonces traumatisantes en quelques jours.
— Calista ? Tout va bien ?
La jeune serpentard s'arracha à sa contemplation.
— Oui. Enfin ! Non ! C'est compliqué...
Lily se mit à rire.
— Tu l'as dit. Je vais être intérrogée. James est passé ce matin. C'est le bazar, tu sais.. Même si on sait tous qu'ils sont innocents, cette histoires donne le cafard et beaucoup de doutes...
— Je suppose, soupira Calista. Bon courage pour ton interrogatoire. Attends toi à ce qu'il te demande ta taille de bonnet et la profondeur de ton décolleté de vendredi, apparemment ça joue dans l'affaire...
Lily lui adressa un hochement de tête avant d'entrer dans la salle de classe désaffectée empruntée par les aurors. Calista s'autorisa un soupir de lassitude. Personne ne l'attendait et Walburga devait sans doutes être déjà rentrée chez elle. Si elle devait faire un topo de ces derniers jours : elle était dans le crottin jusqu'au cou et avait sérieusement besoin d'un cachet contre cette affreuse migraine qui grignotait le peu d'esprit sain qu'il lui restait.
10 Contre-enquête𝟏𝟖 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
— Tu ne trouves pas que Poudlard comptes beaucoup de classes désaffectée ? S'interrogea distraitement Sirius.
— Ça, c'est à cause de cracmols et du sang de moldus, ricana Regulus.
— Imbécile. Gronda son frère. Je ne sais même pas pourquoi je te parle.
Le fils aîné des Black croisa ses bras et se laissa glisser contre l'un des murs de l'ancienne salle de potions. Une gigantesque fatigue s'abattu sur ses épaules. Cela faisait des jours qu'ils se trouvaient dans cette salle et Sirius avait la sensation de devenir fou. Que s'était-il réellement passé cette nuit-là ? Était-ce lui le responsable, ou bien son frère ? Qui avait maudit McLaggen le premier ? Était-il devenu l'un de ces monstres qui constituent la famille des Black ? Qu'allait-il devenir désormais ? Qu'allaient ils devenir ? Autant de questions sans réponses.
Depuis des jours, les seules interactions humaines dont il bénéficiait étaient celles de son frère qui ne manquait jamais de cracher son venin. Quoi qu'ait pu en croire Calista, Regulus n'était pas le petit saint qu'elle s'imaginait. Alors qu'il ruminait, au beau milieu de la pièce, sur l'une des paillasses, deux sandwiches et deux verres de jus de citrouille apparurent.
Voilà, il est midi, pensa Sirius en voyant son seul repère temporel.
Il imaginait ses amis, des étages plus haut, dans la Grande Salle, mangeant en se demandant comment avaient-ils pu faire confiance à un monstre tel que lui. Il en avait mal au ventre.
— Tu sais que ce n'est pas en te laissant mourir de faim qu'on sortira de ce bourbier, fit remarquer Regulus en attrapant son sandwich.
Sirius répondit par un borborygme, recroquevillé contre un mur, la pièce sans fenêtre avait anéanti toute sa bonne humeur. À quoi bon manger s'ils finissaient tous les deux à Azkaban ? Si seulement ce petit enfoiré de McLaggen n'avait pas collé ses poings dans le visage de son frère...
Sirius soupirait inlassablement et alors que Regulus s'apprêtait à lancer une nouvelle remarque, des cliquetis se firent entendre dans la serrure. Les deux frères se lancèrent une œillade inquiète, leurs têtes dressées vers la porte comme celles des suricates. Lorsque le panneau de bois s'ouvrit, Sirius s'attendit à ce que la lumière s'engouffre dans ce cachot de malheur, mais rien. L'homme dans l'entrée devait avoir une ascendance parmi les géants ; sa carrure rendait l'encadrement de la porte presque trop étroit pour lui. Le pas lourd, l'homme s'avança vers Regulus dans la forêt de tables.
— Qui êtes-vous ? Lança Sirius, méfiant. Je ne vous ai jamais vu à Poudlard.
L'homme se stoppa dans sa marche et laissa glisser un regard inquisiteur vers Sirius qui sentit son courage lui échapper.
— Ah ! Tu es là toi ! grommela l'homme. Je ne t'avais pas vu, assis par terre.
L'homme se mit à sourire, mais les muscles de Sirius ne se relâchèrent pas pour autant. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, il fut aussitôt coupé pas l'inconnu qui leva la main dans sa direction.
— Je vais répondre à ta question mon garçon. Laisse-moi parler, d'accord ?
L'inconnu s'adressait à lui avec bienveillance. Il se dirigea jusqu'à la table du presseur et s'assit précautionneusement sur la chaise qui lui était destinée avant d'étendre ses jambes au maximum.
— Je m'appelle Dan Dawlish. Déclara l'inconnu en glissant un cigarette entre ses lèvres. Je suis celui qui se chargera de protéger vos intérêts durant cette affaire. Alors, dîtes moi, lequel de vous deux a vraiment maudit ce pauvre garçon ?
Dawlish se pencha vers eux par-dessus le bureau avec un sourire à faire froid dans le dos. Sirius sentit un frisson lui glisser le long de la colonne vertébrale.
— Eh bien ! Fit Dawlish après un long silence. J'ai cru comprendre que vous étiez plus bavards devant votre directeur lorsqu'il s'agissait de vous accuser à la place de l'autre... Je vois ! Vous l'avez fait tous les deux !
— Je pense que c'est moi ! S'exclama Sirius, paniqué.
Son petit frère avait beau être un abruti de première, si on ne lui laissait aucune chance, il deviendrait le mangemort parfait à coup sûr. Dawlish fronça les sourcils alors que Regulus poussa un hoquet de surprise.
— Commença, "tu penses" que c'est toi ? Demanda-t-il en allumant sa cigarette du bout de sa baguette.
— C'est-à-dire que... J'ai maudit McLaggen. Mais je l'ai maudit dans ma tête, je n'ai pas jeté de sort, du moins pas consciemment. Expliqua Sirius presque dans un murmure.
Devant le silence stupéfait de Dawlish, Sirius tenta de se justifier :
— Il frappait mon petit frère et... Mère m'a toujours dit de ne pas maudire les gens, que ça pouvait avoir des conséquences que l'on n'estime pas.
— Tais-toi, aboya Dawlish avant de se tourner vers Regulus. Et pour toi ? C'est pareil ?
Sirius planta son regard sur son petit frère, mais celui-ci ne le regardait pas, il se contenta de hocher la tête silencieusement. Ainsi, donc, ils avaient tous les deux maudit McLaggen ?
— Imbéciles, s'exclama Dawlish. Ça vous arrive de réfléchir cinq petites minutes avec vos cerveaux de moineaux demeurés ?!
— Je ne comprends pas, avoua Sirius.
— Si maudire quelqu'un dans sa tête provoquait le déclenchement d'une réelle malédiction sur la personne en question, je peux vous dire que je connaîtrais par cœur chaque recoin d'Azkaban.
— Vous voulez dire qu'on n'a rien fait ?, s'étonna Regulus.
— Bien sûr que non, les gamins, sourit Dawlish. Mais maintenant, il va falloir découvrir qui est le réel coupable si vous ne voulez pas finir au trou...
— Si on répète la même chose aux aurors, ils nous laisseront bien tranquilles, non ? S'inquiéta Sirius.
— Vous êtes vraiment naïfs, les mioches, la justice sorcière n'a rien ni de juste ni d'impartiale. Les aurors volontaires pour s'occuper de votre affaire ont, disons, quelques antécédents avec votre famille. Ils vous feront tomber sans aucune hésitation, peu leur importe que vous soyez coupables ou innocents. C'est pour cela que votre père m'a engagé, pour que vous ayez droit à une vraie défense et à une contre-enquête. J'ai un diplôme d'avocat dans le monde moldu.
— Vous êtes un sang-de-... Un né-moldu ? Demanda Regulus avec mépris.
— Sang-mélé. Bien que cela ne vous regarde en rien, jeune homme. Je vous préviens, je suis le seul à pouvoir vous sortir de la merde dans laquelle vous vous êtes mis, alors témoignez moi un minimum de respect, est-ce bien clair ?
Regulus eut la bonne idée de rougir et de ne pas répondre tandis que les poings de Sirius se serraient. Il avait honte de son frère.
— Merci de nous aider, sincèrement, Mr. Dawlish. Fit Sirius.
— Appelez moi Dan.
— Merci, Dan.
L'homme sourit et tira une taffe.
— Bon, maintenant concentrons nous sur les différentes pistes. Votre sœur, par exemple !
— Calista ? Sursauta Sirius.
— Oui. Elle était l'une des premières sur les lieux et elle a autant de raisons que vous d'en vouloir à McLaggen, sinon plus.
— N'êtes-vous pas censés défendre notre famille ? L'interrogea Sirius, méfiant.
— Votre père m'a demandé de défendre les intérêts de ses fils, pas de tout votre arbre généalogique. Fit Dan en haussant les épaules. Et puis les filles ne sont pas très importantes dans vos familles, qu'elles finissent à Azkaban ou qu'elles se marient cela revient au même. Je ne crois pas que vos parents nous tiennent vraiment rigueur d'accuser Calista à votre place. Ce serait le compromis idéal. Et puis vous remarquerez qu'elle ne s'est pas précipitée pour s'accuser à votre place, comme vous l'avez fait l'un pour l'autre.
— Ce n'est pas Calista. S'exclama Regulus avec véhémence. Et personne ne croira à cette idée saugrenue.
— Et pourquoi cela, jeune homme ? Demanda Dawlish d'un ton mielleux.
Sirius n'aimait certes pas l'idée d'accuser Calista, bien qu'il ait déjà pensé à la possibilité qu'elle puisse être la véritable coupable, il détestait bien plus que Regulus se permette de se montrer si désagréable avec leur seule chance de s'en sortir.
— Calista a peur du sang. Alors elle ne s'en serait jamais servie pour écrire un message menaçant sur le mur, expliqua Regulus.
— Son amie né-moldue, comment s'appelle-t-elle ? Celle qui a découvert le corps de McLaggen...
— Lily est innocente ! S'écria Sirius.
— Surprenant, s'amusa Dawlish. De voir à quelle vitesse on peut renier sa propre famille ; mais pas ses amis...
— Mon frère aime se revendiquer comme un "Black pas comme les autres". Railla Regulus. Malheureusement, avec un titre pareil, il rentre tous les autres dans la seconde case : les Black comme les autres.
— Je vois, ricana Dawlish. Vous êtes de sacré phénomènes quand même. C'est fou de voir à quel point il est facile de vous diviser, tous les trois. À partir de maintenant, les gosses, je veux vous voir vous entraider. Ne laissez personne vous faire oublier que vous êtes une famille ? D'accord ? Sinon les aurors se serviront de vos différents pour en faire tomber au moins un. Je vais vous donner un secret : parlez-vous, crevez l'abcès !
Ce Dawlish s'était bien moqué d'eux. À l'avenir, Sirius se méfierait de lui, mais il n'était pas sûr de savoir comment appliquer son conseil. Il ne savait pas comment parler avec ses frères et sœurs. Tout était plus simple lorsqu'ils étaient enfants, ils s'entendaient tous à merveille. Arrivé au rez de chaussé, Dawlish annonça aux deux frères qu'il s'installerait à Poudlard le temps de l'enquête jusqu'au jugement qui aurait lieu fin novembre. D'ici-là, ils devaient suivre leurs cours normalement et tenter d'en savoir plus sur les évènements de vendredi soir.
— Bon, j'y vais moi, soupira Regulus. Parle à tes amis, en croisant les doigts on peut espérer qu'il y en avait un de sobre vendredi soir.
— Mmh.. Oui.
Distrait, Sirius remonta les escaliers en direction de la salle commune des Gryffondors, la boule au ventre. Ses jambes parcouraient les dédales de Poudlard, tandis que son esprit tournait à mille à l'heure. Ses amis, voudraient-ils encore lui adresser la parole ? Le regarderaient-ils seulement ?
Alors qu'il approchait du septième étage, Sirius aperçu quelque chose qu'il aurait préféré ne jamais voir. À l'autre bout de couloir, se trouvait Calista, collée contre le mur et face à elle, Remus. Sirius ne voyait pas leurs visages, mais ils se trouvaient assez proches pour s'embrasser. Trop proches, du moins, pour n'être qu'en train de parler. Une colère sourde gronda en lui.
— Ça va, je ne vous dérange pas trop, s'exclama-t-il en approchant.
Il vit le dos de Remus se contracter sous sa chemise puis se relâcher brusquement. Le Gryffondor se retourna les joues brûlantes. Sirius eut un sourire, il était tombé juste. Ils étaient en train de se bécoter.
— Sirius ! Tu es sorti ! s'exclama Calista en se précipitant vers lui.
Elle se jeta dans ses bras, mais les yeux bleus de Sirius restaient plantés dans ceux ambrés de Remus. Il sentit sa respiration se couper. Son ami lui avait manqué. Tout à coup, il oublia sa colère de les avoir surpris. En cet instant, il aurait tout pardonné à Remus, simplement pour continuer à le voir le regarder ainsi, sans haine, mais avec joie.
— Il faut que tu nous racontes comment vous vous êtes attiré autant d'ennuis. Sourit Remus en se rapprochant d'eux.
— Oui, bien sûr, fit Sirius.
Calista le relâcha avec douceur et recula. Son regard évitait le sien.
— Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai cours dans vingt minutes. Lança-t-elle en s'en allant. Je dois passer à Serdaigle, je vous revois en sortilèges !
Remus et Sirius observèrent pendant quelques secondes la fille disparaître.
— Viens, invita Remus. Nous n'avons cours qu'à la prochaine heure et il faut absolument que nous repassions à Gryffondor. Tu es encore plus pâle que d'habitude.
Avec un sourire, Sirius suivit Remus à travers les couloirs de Poudlard.
— Tu sais, tu peux me le dire si tu as des vues sur ma sœur. Lança-t-il malicieusement.
— Quoi ?! Hoqueta Remus.
— N'agis pas comme si je ne vous avez pas vu tout à l'heure.
— On parlait, c'est tout ! Se défendit Remus.
— Vraiment ? D'assez près pour renifler vos haleines mutuelles alors...
— On ne voulait pas vraiment être écoutés si tu veux tout savoir.
— Vous vous racontiez quoi ? Demanda Sirius avec curiosité.
— Pas tes oignons.
— Allez !
— Non.
— Tu es amoureux de ma sœur en vrai, titilla Sirius. Tu peux me le dire. Je me sentirais vexé si tu ne le faisais pas.
— Ne me fais pas de chantage ! S'agaça Remus. Et non, je ne suis pas amoureux de ta sœur, elle n'est pas vraiment mon type.
— Aucune fille n'est vraiment ton type... marmonna Sirius déçu que son ami ne se confie pas à lui.
Remus se stoppa brusquement et Sirius manqua de justesse de lui rentrer dedans.
— Qu'est-ce que tu as dit ? Fit Remus.
— Que personne n'est vraiment ton type. Tu n'es jamais sorti avec personne. C'est tout. Tu sais, je m'en serais remis si un autre de mes meilleurs amis décidait de sortir avec ma sœur. Je serais plus inquiet pour ton cœur que pour elle.
— Je ne vais pas sortir avec Calista, Sirius. Répliqua Remus, mettant fin à la conversation.
Arrivé dans la salle commune des lions, Sirius oublia de quoi il pouvait bien avoir peur. James l'accueillit dans une grande accolade et l'invita à s'asseoir avec le reste des maraudeurs, Marlène, Lily, Frank et Alice. Ils l'observèrent en silence.
— Alors ? Raconte ! lança Marlène en portant à ses lèvres une bière au beurre de leur réserve.
Sirius inspira profondément avant de commencer son récit, il expliqua dans les grandes lignes le plan de Dawlish, sans préciser la tentative de ce dernier de séparer la fratrie des Black. Alors que les mots commençaient à lui manquer et sa tête à tourner, Marlène lui glissa sa bière au beurre sous l'œil jaloux de Peter. Sans doute que lui aussi, aurait voulu poser ses lèvres sur la même bouteille que Marlène.
— Il faut qu'on aille à la bibliothèque, lança James d'un ton grave quand Sirius se tut.
— Qui êtes vous et qu'avez vous fait à James Potter, ricana Lily. Tu as réussi un exploit Sirius.
— Je suis peut-être tout simplement plus studieux que tu ne le crois, rétorqua James et levant le nez en l'air, vexé.
Lily haussa les yeux au ciel avec un sourire amusé.
— En-tout-cas, tu peux compter sur nous, frangin, ajouta James en passant un bras autour de ses épaules.
Tous ses amis acquiescèrent aux mots de James. Remus lui sourit doucement et Marlène ébouriffa ses cheveux. Un immense sourire fleurit sur ses lèvres ; ses amis ne le haïssaient pas le moins du monde, ses amis le croyaient.
Voilà le dixième chapitre de cette fanfiction !
J'espère qu'il vous a plus et que vous êtes prêts pour les rebondissements à venir...
Horrora 3
𝟏𝟖 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Tentant de se faire le plus discret possible, Regulus se glissa dans le rang pour le cours de métamorphose. Il se plaça aux côtés de Linda en priant pour qu'elle ne le couvre pas d'un regard dégoûté. Fort heureusement, la réaction de la jeune fille fut tout autre. Elle agrippa à son bras et lui chuchota quelques mots.
— Il faut absolument qu'on parle de ce qu'il s'est passé...
Regulus se pencha vers son oreille pour lui répondre lorsque McGonagall ouvrit la porte de la salle de classe. Ils entrèrent sous les chuchotements de ses camarades, curieux de savoir ce que le petit serpent avait bien pu faire ce fameux vendredi soir alors qu'il fricotait avec l'ennemi : les Gryffondors.
Assis en classe, Regulus observa Linda à la dérobée. L'air concentré, les sourcils si froncés qu'ils semblaient se rejoindre, elle jouait nerveusement avec sa plume. Le garçon mentirait s'il disait qu'elle ne lui avait pas manqué et désormais, il craignait que leur amitié pleine de fraîcheur ne prenne un tournant plus ténébreux.
— Ne me regarde pas comme ça, siffla Linda entre ses dents.
— Miss Parkinson, Mr. Black ! Pourrais-je avoir un peu de silence s'il vous plaît ? S'indigna professeure McGonagall. Ou bien dois-je vous convier quelques heures dans mon bureau pour être certaine que vous appreniez le sens de ce mot ?
Regulus sursauta alors que le reste de la classe se tournait vers eux. Certains se mirent à murmurer des choses comme "C'est lui qui a maudit le type de Gryffondor ?", "Pourquoi n'est-il pas déjà à Azkaban ?" Ou encore "Ce sale Gryffondor n'a eut que ce qu'il méritait !". Le dernier fils des Black déglutit avec difficulté et face à tous ces regards qui ne semblaient vouloir qu'une chose : Sonder son âme. Il ne trouva refuge que dans les yeux noisette de McGonagall. Il eut ainsi tout le loisir de contempler un spectacle qui ne devait pas être si rare dans la salle commune des Gryffondors ; ses sourcils se froncèrent jusqu'à former sur son visage de profondes rides et ses yeux se plissèrent jusqu'à ne laisser que deux fentes sombres.
— Hé bien ! Mr. Black, je vois que vous êtes devenu le nouveau sujet de discussion à Poudlard !
C'était à peine si elle ne riait pas. Regulus songea qu'il commençait à l'apprécier.
— Je le crains, professeure, répondit-il avec un demi-sourire.
— Quoi qu'il en soit, reprenons, répliqua McGonagall en se retournant vers le tableau noir.
Sortis du cours de métamorphose, leur unique cours de l'après-midi, Linda entraîna son ami dans le silence le plus complet vers leur salle commune. À cette heure-ci, elle était pratiquement vide, Regulus remarqua Rita Skeeter et sa cousine, Bellatrix, en train de gratter du parchemin dans un coin.
Linda se laissa tomber dans un fauteuil et lui indiqua le canapé en cuir noir face à elle.
— Alors ? Raconte-moi, c'était comment de casser du Gryffondor ?
— Qu'est-ce que tu racontes, Linda ? S'inquiéta Regulus, pâlissant à vue d'œil.
— Je te demande comment c'était de casser du Gryffondor ?! S'exclama Linda.
Regulus se raidit, pris au piège. Il ne savait que dire. L'expression sur le visage de sa meilleure amie était impénétrable, il avait la sensation de ne plus la reconnaître. L'impression qu'au prochain mot qui sortirait de sa propre bouche, tout serait brisé et qu'au fond, ça l'était déjà.
— Miss Parkinson a le nez creux à ce que je vois ! Lança Rita en glissant ses longs doigts manucurés sur l'épaule de Linda.
Regulus sursauta ; il ne l'avait pas vu s'approcher.
— Je suis fière de toi, énonça solennellement Bellatrix. Tu leur as montré ce que c'était que de faire partie de la Noble Famille des Black.
Tant d'idées se bousculaient dans le même temps dans la tête du garçon. Ils ne comprenaient pas. Une immense confusion l'envahit alors que son regard voguait des mers agitées de méfiance de Linda, à celles brillantes d'envie de Rita, jusqu'à celles flambantes de fierté de Bella.
— Je... Je n'ai pas "cassé de Gryffondor", articula-t-il.
— À nous, tu peux tout dire, mon sucre d'orge, susurra Rita. On sait que tu as collé tes délicats petits poings dans le visage de McLaggen.
— Je l'ai frappé parce qu'il a insulté notre famille ! S'insurgea Regulus en jetant un œil vers sa cousine. Mais je jure que je n'ai jeté aucune malédiction visant à le coincer dans ce fichu miroir !
— Ces saletés de Gryffondors, ils n'ont aucune honte à trahir leur propre sang, maugréa Bellatrix.
Regulus haussa les épaules. Il ne savait que penser. Les Gryffondors manquaient de classe, pour la plupart, il étaient bruyants et salissants, mais de là à tout rapporter au sang, Regulus ne s'y risquerait pas.
— Alors si ce n'est pas toi, tu as été en contact avec ceux qui se chargent de l'enquête, tu dois bien savoir quelque chose, non ?
Rita l'observait en papillonnant des yeux.
— Non, je ne sais rien... Mais nous devons nous-même nous charger de la contre-enquête pour prouver notre innocence, d'après notre "avocat".
— Un avocat, répéta Bellatrix en reniflant avec mépris. Encore un truc de ces moldus dégoûtants.
— Parfait ! Déclara Rita en ignorant son amie. Je vais vous aider ! Par où on commence ?
— Hé bien, je ne sais pas, il faut que je me mette d'accord avec mon frère d'abord...
— Ça voudrait dire travailler avec ces Gryffondors qui lui collent aux basques ? Demanda Bellatrix. Non, Rita, il n'en est pas question !
— Tu remarqueras que j'ai dis "je" pas "nous". Je me fiche bien que tu veuilles ou non. Répliqua Rita. Je veux être aux premières loges lorsque l'on découvrira le coupable. Ça ferait un super bouquin, tu ne crois pas ? Ce pourrait être mon premier grand succès littéraire !
— C'est bon, c'est bon, j'accepte, ronchonna Bellatrix.
Regulus observait, stoïque, le jeu auquel se prêtaient les deux jeunes femmes. Il était fasciné de la facilité avec laquelle Rita parvenait à faire plier sa cousine. Leurs regards s'affrontaient. Rita les bras croisés observait Bellatrix des ses yeux bleus par dessus ses lunettes rectangulaires, ses douces mèches blondes se mêlaient aux fils de ses dernières, l'air victorieuse. Bellatrix, quant à elle, serrait les poings et ses yeux noirs lançaient des éclairs.
— On se retrouve après le dîner à la bibliothèque, Regulus ! Lança Rita en entraînant sa camarade hors de la salle commune.
Lorsque la porte se referma sur les boucles noires de Bellatrix, Regulus s'autorisa un rire amusé. Linda toussota, ramenant le garçon à la réalité.
— Je suis désolé, Linda, soupira Regulus après un long silence.
— C'est moi qui le suis ! S'exclama la jeune fille. J'ai cru tout ce qu'ils disaient tous. Tu sais les Serpentards ne te croiront pas, quoi que tu dises... L'innocence chez eux ça n'existe pas. C'est comme ça. La version où tu as condamné ce Gryffondor à errer dans ce miroir leur va parfaitement. Elle fait de toi le parfait petit prince des Serpentards. Je suis une Parkinson, pourtant, j'ai eu la chance d'avoir une mère qui m'enseigne ce qu'est la tolérance contrairement à beaucoup. Mon frère, par exemple, croit dur comme fer à la théorie du sang-pur, tout comme mon père et son père avant lui... Je veux croire que tu es comme moi, que tu as assez de recul pour ne pas tomber dans leur folie. Mais quand j'ai entendu cette histoire... Je me suis dit que tu n'étais pas si différent des autres et qu'à la fin... Un Black reste un Black. Alors je suis désolée.
S'il l'avait pu, Regulus aurait pleuré, il se serait jeté dans les bras de son amie, il l'aurait remercié mille fois. Mais au lieu de cela, il sourit.
— Tu viens ? Il faut qu'on aille voir ma sœur. Plus nombreux, on sera, plus vite toute cette enquête sera réglée et plus vite, on pourra passer à autre chose !
Linda répondit à son sourire et sauta sur ses deux pieds. Regulus avait retrouvé sa meilleure amie. Comme quoi, rien n'était brisé au sens où il l'entendait. Il en était persuadé, il aurait fait un très mauvais devin.
Le temps que les quatrièmes années terminent les cours, Linda et Reggie en profitèrent pour déambuler dans les couloirs à leur guise. Souffrant les regards bavards des autres élèves, ils finirent par trouver refuge dans les corridors les plus reculés du château.
— Parfois, j'ai peur, avoua Linda troublant la quiétude des lieux.
— Peur de quoi ? s'inquiéta Regulus.
Il se stoppa brusquement. Et si elle avait changé d'avis à son sujet ? La jeune fille fit quelques pas et s'arrêta face à l'une des fenêtres du sixième étage. Les bras chaleureux du soleil s'étiraient à travers la vitre pour caresser le visage de Linda. Elle ferma les yeux un instant pour en profiter et se tourna vers son ami.
— J'ai peur que cette idéologie du sang-pur, toutes ces choses qu'on entend à propos de Tu-sais-qui ne finissent par tous nous bouffer.
Parfois, Regulus se disait que Linda aurait fait un bon devin.
— J'ai peur qu'un jour, je n'aie plus de frère. J'ai peur qu'un jour l'un des Doloris de mon père n'achève ma mère. J'ai peur que sa baguette se tourne vers moi. J'ai peur de voir mes amis s'entretuer. J'ai peur que Tu-sais-qui ne détruise tout ce que nous avons. Mais je me dis que toi et ton frère, et peut-être même votre sœur, pourriez changer la donne. Bon sang, si cette affaire a du bon, ce sera d'avoir permis à des Gryffondors tels que James Potter de collaborer avec des Serpentards tels que Bellatrix Black. Je m'avance peut-être d'un peu trop, après tout ce n'est pas encore fait... Mais j'y vois un espoir.
Elle souriait. Comme une enfant qui voit l'océan pour la première fois, elle souriait. Regulus et elle évitaient d'ordinaire de parler de ce genre de sujets, mais il était content qu'elle l'ait fait. Peut-être que cette affaire avait brisé leur ancienne amitié, mais en quelques heures elle l'avait reconstruite plus forte que jamais. Regulus sourit.
— Je te promets que je ferais tout pour que tes espoirs deviennent réalité, Linda.
Ensemble, ils rejoignirent l'aile ouest du septième étage, autrement dit, la porte de la salle commune des Serdaigles. Patiemment, ils attendirent que Calista montre le bout de son nez. Bras dessus, bras dessous avec Pandora, elle apparut finalement à l'autre bout du couloir et sourit en les apercevant.
— Alors ? dit-elle alors qu'elles arrivaient à leur hauteur. J'ai croisé James, il m'a dit qu'on se retrouvait à la bibliothèque ce soir !
— James Potter veut aller à la bibliothèque ? S'étonna Regulus avec mépris.
— Qui l'eut cru ! rit Calista.
— Tu ne vas pas le croire, mais Rita Skeeter et James Potter doivent être connectés puisqu'elle a proposé la même chose ! S'exclama Linda.
— Rita vient aussi ? S'étonna Calista en fronçant les sourcils.
— Elle et Bellatrix, soupira Regulus. Je n'étais pas en position de refuser.
— Je vois... Ça va être charmant !
— Tu n'es pas blessé ? S'inquiéta Pandora, sortant du silence pour la première fois.
— Non, rassura Regulus.
— Ils ne t'ont pas torturé ?
— Bien sûr que non ! Ce ne sont pas des monstres ! Rit Regulus de bon cœur.
Il ne vit pas ni sa meilleure amie, ni sa sœur grimacer. Regulus avait toujours pris à la légère le sortilège Doloris. Après tout, ses effets à court terme étaient invisibles, aucune blessure physique n'était à déplorer. Bien qu'il s'estimait bien heureux que sa mère ne l'ait jamais employé sur lui. Il avait entendu tant d'histoires confiées dans le secret des nuits des dortoirs de Serpentards sur ce sortilège que son usage lui semblait banal. Pour lui, le sortilège Doloris était un mythe bien moins terrifiant que les tortures corporelles que les moldus s'entêtaient à infliger à leurs congénères.
Après un long silence embarrassant, ils se décidèrent à descendre dîner. Pandora Rosier et Calista prirent d'abord le temps d'aller poser leurs affaires dans leur salle commune et les deux Serpentards prirent de l'avance.
Ils étaient vingt au total. Vingt élèves à se masser devant la bibliothèque. Réunis en petits groupes, ils n'échangeaient pas entre eux. Les maraudeurs, ainsi que Frank Londubat, Alice Fortescue, Marlène McKinnon, Mary Mcdonald et Andromeda Black d'un côté du couloir, Bellatrix Black, Rita Skeeter, Dorcas Meadowes, Calista Black, Pandora Rosier, Barty Jr Crouch et Evan Rosier de l'autre. Linda, Regulus et Narcissa arrivèrent les derniers ; la tarte à la mélasse avait été particulièrement délicieuse ce soir-là.
— Ce n'est pas trop tôt ! Râla Sirius. Allons y !
— Hé ! Gros malin ! Lança Bellatrix. C'est bien joli d'aller se balader au milieu des étagères, je sais que tu as très envie de découvrir cette pièce de Poudlard, mais tu sais ce qu'on cherche au moins ?
— En fait, fit Calista, coupant court à la répliqua que Sirius s'apprêtait à lancer. On en a discuté avec Barty et peut-être que commencer par éplucher les livres de maléfices, les vieilles histoires de malédictions étranges et tous les sortilèges qui concerne les miroirs pourrait être intéressant.
Bellatrix hocha la tête et Rita nota frénétiquement ce que venait d'énoncer Calista. Regulus se sentit soudain stupide. Il n'avait pas réfléchi une seule seconde à ce qu'ils pourraient chercher, ni même par quel bout prendre cette enquête stupide. Le petit Serpentard suivit les autres à l'intérieur avec pour objectif de trouver tous les livres de contes sorciers mentionnant des miroirs. Après tout, il avait toujours aimé les histoires. En entrant, il jura que Mrs. Pince était sur le point de faire une syncope. Tant d'élèves et le double de mains si peu précautionneuses triturant ses précieux ouvrages. Regulus sourit, Linda avait peut-être raison quand elle parlait d'espoir. Pour la première fois depuis des jours, il se sentit bien. Il n'était pas seul, ils étaient tout un groupe, soudés par une seule motivation ; laver le nom des Black. Mais quand cet objectif serait atteint ? Que restera-t-il ? Regulus se dit qu'il pourrait tout aussi bien se poser ces questions plus tard et apprécier le fait que ces gens, pour certains, il ne connaissait d'eux que leur nom, soient là pour mener l'enquête. Ils étaient les enquêteurs de Poudlard, luttant contre les injustices et les malédictions. Ça sonnait si bien dans sa tête, si Gryffondor.
Et voilà, notre petit groupe est constitué... parviendront-ils à s'entendre ? À apprendre à se connaître ? À minima, parviendront-ils à résoudre tous les mystères que cachent cette affaire ?
La suite... Dans le prochain épisode !
À Bientôt 3
- Horrora
12 Le Voyant des amours𝟐𝟔 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Voilà une semaine que les frères Black étaient sorti de leur maudit cachot, une semaine que les enquêteurs de Poudlard se réunissaient par petits groupes dans la bibliothèque pour y voir plus clair. Une semaine où ils n'avaient pas avancé d'un pas. Une semaine et malgré cela, Sirius demeurait optimiste. Remus, cependant, perdait patience.
— Moony.. lança distraitement Sirius. Ton livre est à l'envers.
Remus poussa un bruyant soupir qui coûta un chuuuuuut à la bibliothécaire. Il referma le livre de droit qu'il tenait entre les mains d'un coup sec. Sirius Croisa, ses bras sur son livre et se pencha vers lui le regards amusé tandis que son ami se laissait retomber nonchalamment sur sa chaise.
— Je n'arrive pas à réfléchir correctement, s'agaça Remus.
— Pourquoi donc ?
— Ce n'est pas juste ! Ils n'ont pas le droit de vous envoyer à Azkaban !
— Si tu tenais ton livre à l'endroit, peut-être qu'on aurait une chance que cela n'arrive jamais, fit remarquer Sirius.
— Les petites notes étaient écrites à l'envers.., marmonna Remus, ce n'est pas de ma faute si les sorciers ont des manies plus qu'étranges...
Sirius sourit doucement. Remus était un garçon plutôt gentil et calme à l'ordinaire, mais Sirius le connaissait assez pour savoir que ses colères et ses frustrations étaient l'occasion d'observer la révélation du vrai Remus. De Moony. Et le spectacle était à proprement parler, magnifique. Sirius se demandait souvent pourquoi Remus ne sortait avec aucune fille. Il ne manquait pas de charme, il devait bien l'avouer. Ses boucles d'un élégant blond foncé qui brillait sous les rayons du lui soleil donnaient l'impression qu'y plonger ses doigts reviendrait à les perdre dans un terrent de douceur. Et ses yeux, par le string de Morgane, ses yeux couleur de miel avaient le pouvoir de réchauffer les cœurs, de les soigner, et d'en garder l'empreinte. Sirius n'en avait aucun doute, Remus gardait dans ses yeux les portes du paradis. Plongé dans ses contemplations, le rire de cochon de Marlène qui traversa la pièce le fit sursauter. Remus étouffa un éclat de rire devant la mini crise cardiaque que venait de subir Sirius.
Sirius laissa son regard dériver sur la table où Peter et Marlène travaillaient. Enfin travaillaient... Marlène semblait en proie à un fou rire et Peter souriait doucement.
— Tu crois que..., commença Sirius en se tournant vers Remus. Tu crois que Peter a une chance avec Marlène ? Comme ça, je n'aurais pas cru, mais ils ont l'air de passer beaucoup de temps ensemble.
Remus ouvrit deux grands yeux ronds puis éclata de rire.
— Merlin, que tu es drôle, heureusement que tu n'étais pas aussi aveugle pour découvrir que j'étais en fait... Moony.
Sirius fronça les sourcils. C'était vrai qu'il avait été clairvoyant pour deviner que Remus était un loup-garou. Mais ce n'était pas si difficile, les sautes d'humeur brutales à l'approche de la pleine Lune, son absence durant cette dernière et les cicatrices sur son visage en disaient long. Le premier "Il faut qu'on aille à la bibliothèque" sérieux de James avait été dit le jour où Remus avait enfin accepté de partager la chose avec l'ensemble de ses amis. Depuis, ils faisaient des recherches pour devenir animagus, illégalement.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Répliqua Sirius.
— Peter n'est pas vraiment le type de Marlène..., confia Remus à voix basse.
— Comment ça ?
— Oh Sirius... Marlène préfère les filles, c'est évident...
Sirius piqua un fard.
— Les filles ? Bredouilla-t-il. Mais comment ça ?
— Rassure-moi, Sirius, tu sais ce que c'est qu'une fille ? S'amusa Remus.
— Oui, mais...
— Hé bien, Marlène aime les filles. Et quand j'entends "fille", j'entends Mary.
— Attends... Mary aussi ?
— Ça, je n'en sais rien, elle ne me l'a pas dit. Elle est peut-être bisexuelle..., songea Remus. En-tout-cas, il y a quelque chose entre elles, c'est certain.
— Bisexuelle ? C'est quoi ça ?
— Ça, mon cher monsieur, ce sont les personnes qui aiment, les garçons, les filles et en bref tout être humain.
— Mary veut épouser tous les humains ?
— Non, rit Remus. Déjà, je ne sais pas si Mary est bi, mais une chose est sûre, être bisexuel ne veut pas dire vouloir sauter sur tout ce qui bouge, mais simplement tomber amoureux, ou être attiré, par des personnes, sans distinction de genre. Tu vois ?
— Je crois, acquiesça Sirius. Je n'y connais rien à ces trucs-là... Je savais que les homosexuels existaient, mais...
— Mais tu as grandi dans la Noble Maison des Black, je sais Sirius, ne t'en fais pas.
Sirius eut un sourire rassuré. Il avait toujours peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas. Grandir dans la même maison que Walburga Black n'avait pas aidé à l'ouverture de son esprit. Mais la compagnie de James lui avait permis de s'émanciper de cet environnement qui ne lui correspondait pas et celle de Remus le faisait toujours sentir à l'aise, à sa place, et même compris parmi les maraudeurs. Peter, lui, avait ce regard qui lui permettait d'être vu comme un vrai Gryffondor, jugé pour sa propre valeur et non pour son nom de famille.
Plus tard dans la soirée, Sirius se glissa sur la chaise à côté de Remus.
— Dis ? Tu peux me dire ce qu'il se passe avec ma sœur. Je l'ai à peine vue depuis qu'elle est tombée dans les pommes...
— Elle va bien, Sirius.
— Mais... !
— Sirius, sérieusement, fais-moi confiance. Calista va très bien. Elle a simplement peur du sang, tu le savais, non ?
— Je l'ignorais..., soupira Sirius.
— Ton frère le savait lui, c'est lui qui en a parlé à l'infirmière...
— C'est quoi votre problème à tous me jeter à la figure que je suis un mauvais frère, en ce moment ?! Je fais ce que je peux, d'accord ?! J'essaie de faire attention à eux !
Remus se laissa aller contre le dossier de sa chaise avec un soupir. Ses yeux se fermèrent un instant et ses cils brillèrent dans les rayons du soleil couchant. Colère desserra son étreinte sur Sirius à cette vue.
— Je sais que tu fais de ton mieux, Sirius. Ce n'est pas la question... C'est simplement que ta prévenance à tendance à se limiter à vouloir tout savoir, tout contrôler et tout interdire en pensant protéger.
— Tu décris ma mère ou moi là ? Grinça Sirius en s'empourprant. Excuse-moi, mais je ne suis pas né avec le manuel "comment être le parfait frère".
— Personne ne naît avec ! Écoute, je ne veux pas me fâcher avec toi... Sache simplement que Calista a besoin d'un frère, pas d'un père.
Sirius croisa les bras, mais ne dit rien. Remus avait toujours été la voix de la raison dans leur petit groupe, peut-être devrait-il prendre en compte ce qu'il venait de dire.
Remus se plongeait à nouveau dans son ouvrage sur le droit magique lorsque James parut, Lily et Mary sur ses talons.
— On a trouvé quelque chose !
— Lily a trouvé quelque chose, corrigea Mary.
— Oui, Evans a trouvé quelque chose, quel génie, cette fille pas vrai, fit James en adressant un clin d'œil complice à ses amis.
— Montrez-nous, réclama Remus en levant un sourcil intéressé.
Lily s'approcha et laissa tomber un épais livre sur la table dans un bruit sourd. Elle l'ouvrit et feuilleta quelques pages.
— Le livre retrace une vieille affaire de malédiction..., expliqua la rouquine, pensivement.
— Une malédiction avec des miroirs ?! S'exclama Sirius, ravi.
— Pas vraiment, mais ça n'a pas vraiment d'importance. C'est la défense du sorcier qui nous intéresse.
— Alors ? Il s'en est sorti, s'enquit Remus.
— C'est le souci... Non.
— Alors pourquoi tu nous montres ça ! Tu veux nous déprimer ? S'agaça Sirius.
— Réfléchis, triple andouille, répliqua Mary. Maintenant, on sait ce qui ne marche pas, à défaut de savoir ce qui fonctionne.
Sirius s'empourpra et Remus tira le livre vers lui.
— Super, fit ce dernier. Il faudrait écrire un compte-rendu de ce qu'on a appris avec ça. Constituer un dossier qu'on fournira à Dawlish.
— Bonne idée ! Lança James. On s'y met Evans ?
— Je peux me débrouiller avec Mary, Potter.
— Moi, je vais rejoindre Marlène, désolée Lily..., s'excusa Mary. On était censées se voir ce soir, tu comprends ?
— Oui, oui, pas de problème, répondit la rouquine, manifestement déçue.
Mary lui adressa un clin d'œil l'air de dire "t'es la meilleure" et se mis en marche vers Marlène qui l'accueillit avec un grand sourire. Remus laissa couler un sourire vers Sirius qui lui rendit bien alors que les deux jeunes filles s'éloignaient bras dessus, bras dessous.
— Bon, Potter, tu viens ou tu campes ici ? Soupira Lily.
— Je te suis, Evans !
Remus et Sirius échangèrent un haussement de sourcils tandis que leurs amis s'éloignaient.
— Alors, voyant des amours, révélateur des cœurs, tu penses que James a une chance avec Lily ? Parce que moi, il commence à me fatiguer à ne parler que d'elle "Lily par-ci" Lily par-là" c'est exténuant.
Un immense sourire fleurit sur les lèvres de Remus.
— Ça, je te l'avoue, je n'en suis pas très sûr. S'il a certainement une chance, cette dernière est très mince, si tu veux mon avis.
— Alors on va encore continuer à entendre parler d'elle quelque temps...
Le soleil, ainsi que le couvre-feu, tombèrent avant qu'ils ne puissent être plus productifs. Et les jours suivants ne furent pas mieux. Ça en devenait vraiment décourageant. Ils n'avançaient pas d'un iota et déjà, leur petit groupe en venait à s'effriter. Dorcas Meadowes, par exemple avait cessé de les aider, prétextant ne pas avoir envie de voir son nom associé à celui de deux condamnés. Lily et Calista avaient bien essayé de rallier Jodie Abbot et Jenna Macmillan à leur cause, mais les deux filles de Poufsouffles étaient terrifiées par cette histoire de miroir. Honnêtement, même s'il se sentait trahi, Sirius les comprenait. Quoi qu'ai causé la malédiction de McLaggen, c'était terrifiant. Barty et Evan furent les suivants à quitter la partie. Étant en septième année, ils préféraient se concentrer sur leur travail scolaire afin d'éviter de rater leurs ASPICs. Étrangement, Bellatrix avait tenu bon. Sirius ne comprenait pas ce qu'elle faisait là, son attachement au nom des Black n'était pas suffisant pour justifier cette ténacité. Après tout, elle avait été la première à lui hurler dessus le jour de sa rentrée à Poudlard en première année qu'il avait déshonoré la famille des Black en étant réparti à Gryffondor. Ce jour-là, elle n'avait eu cure de protéger son cousin, même pour l'honneur des Black, elle avait, au contraire, lancé l'attaque.
Au mardi suivant, Sirius se sentait nerveux, il voulait absolument parler à Calista. Après tout, elle était sa jumelle et il sentait que quelque chose n'allait pas. Il était peut-être un mauvais frère et certainement qu'il était aveugle en ce qui concernait les sentiments amoureux, mais reconnaître quand sa jumelle allait mal, ça, il le savait toujours. Pour lui parler, le cours d'histoire de la magie tombait à point nommé, c'était le seul que les Gryffondors partageaient avec les Serdaigles.
Sirius tenta vainement de se trouver une place au premier rang ; en bons Serdaigles les bleus et bronzes en occupaient toutes les places, et la seule disponible à côté de Calista avec. James, le voyant errer lamentablement entre les rangs l'attira à ses côtés et le fit asseoir au troisième rang.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Padfoot ? Chuchota son meilleur ami.
— je voulais profiter du cours de Binns pour parler à Calista, soupira-t-il.
Le professeur-fantôme entra dans la pièce et James baissa la voix.
— Écoute, Pads, j'ai entendu votre conversation avec Remus l'autre jour... Vraiment, il a raison, laisse tomber.
— Tu m'écouterais si je te disais de laisser tomber avec Lily, rétorqua Sirius.
— T'es dégueu mec, on ne compare pas une magnifique histoire d'amour en perspective à une relation conflictuelle entre des frères et sœurs. Tu m'étonnes que les gens fassent des amalgames sur les relations qu'entretiennent les Black entre eux, déjà que vos parents sont littéralement cousins...
Sirius donna un coup de coude dans les côtes de son meilleur ami.
— Ouch.
— Ce n'était même pas fort, se moqua Sirius. Drama queen.
— Comment oses-tu t'en prendre à ce temple qu'est mon corps ?!
— Tu l'as cherché.
— Je ne suis pas sûr de celle-là, marmonna James qui se reprit sous le regard noir de son frère de cœur. Bon ok, je suis désolé. Mais je t'assure, laisse Calista tranquille. Elle est dans notre camp, tu devrais voir comme elle se démène pour vous aider... Mais tout ça l'a secouée. Je crois qu'elle est encore en état de choc après ce qu'elle a vu.
Sirius haussa les épaules. Il ressentit une vague de jalousie l'envahir en apprenant que Calista travaillait avec James, mais qu'elle l'ignorait ostensiblement. Cela le rendait dingue. Elle était sa sœur jumelle, celle avec qui il endurait les cruautés de leur mère et les silences de leur père.
Cuthbert Binns n'était vraiment pas passionnant, il fallait bien le dire. Sirius s'attelait à réussir en classe, malgré toutes ses bêtises, il tenait à obtenir les meilleures notes possibles et ainsi pouvoir quitter le plus vite possible la maison des Black une fois ses études à Poudlard terminées. Mais ne pas s'endormir en cours d'histoire de la magie était une épreuve particulièrement difficile. Se sentant céder à l'ennui, il nota l'entête du cours sur un parchemin, se promettant de faire des recherches à la bibliothèque plus tard. Il laissa son regard dériver vers sa sœur. Elle buvait littéralement chaque mot que débitait le fantôme de son ton monotone et soporifique. Sa plume parcourait son parchemin dans des mouvements qui ne pouvait former ni des phrases, ni des lettres et ses yeux suivaient les allers-retours du professeur sur son estrade. Sirius se demandait toujours comment sa sœur parvenait à toujours réussir dans cette matière, même les Serdaigles les plus tenaces avaient pris l'habitude de ne jamais recevoir plus que des A, et ce, exceptionnellement. Le jour où Lily et Remus, sur un devoir commun, avaient reçus un E, la salle commune des Gryffondors en avait entendu parler pendant des semaines. Sirius et Peter, avaient eux, obtenus un P, qu'ils s'accordaient à qualifier de victoire. James, en binôme avec sa petite amie de l'époque, la dénommée Calista, avait paradé comme un paon avec sa copie parée d'un magnifique O.
À côté de sa sœur, se trouvait son amie de toujours ; Pandora Rosier. Cette fille était d'une curiosité presque dérangeante. L'an dernier, alors que les Gryffondors et les Serdaigles partageaient le cours de Défense contre les forces du mal, il l'avait entendu poser tout un tas de questions à faire pâlir Vous-savez-qui de peur. Elle aurait eu tout aussi bien sa place à Serpentard, à l'instar de son frère aîné. Mais non, elle s'était retrouvée dans la maison du corbeau, accrochée au bras de Calista. Au second rang, juste derrière Pandora, se trouvait Xenophilius Lovegood. Sirius n'avait pas besoin du don de Remus pour voir qu'il bavait sur Pandora. Il passait des heures à l'observer en soupirant comme une gamine devant une célébrité. C'en était dégoûtant.
—... Et j'en veux cinquante centimètres ! Termina le professeur Binns.
Sirius sursauta. Il vit James fourrer son carnet dans son sac et le balancer sur son épaule, prêt à partir.
— Merde, Prongs, c'est quoi le devoir ? Je n'ai pas entendu !
— T'inquiètes, on le fera ensemble, rassura James. Dépêche-toi, j'ai faim. Il y a de la tarte à la mélasse à midi.
Sirius adressa un sourire reconnaissant à son ami en rangeant ses affaires. Les deux autres maraudeurs se rapprochèrent bien vite de leur table alors qu'il finissait de se lever.
— Partez devant, je vous rejoins, il faut que je passe aux toilettes, déclara Sirius.
Ses amis acquiescèrent et quittèrent la pièce. Le fantôme était déjà parti depuis plusieurs minutes, et même les Serdaigles les plus sérieux semblaient avoir été magnétiquement attirés par la fameuse tarte à la mélasse dans la grande salle. Dans la salle de classe, ne restaient plus que lui et Calista qui rangeait, les membres mous, ses affaires.
— Calista !
— Oh ! Sirius ! Tu m'as fait peur ! sourit sa sœur. Je ne savais pas que tu étais encore là.
Soudain, il sembla à Sirius que les bras de sa sœur s'étaient mis à fonctionner dix fois plus vite.
— Calista, pourquoi tu m'évites ?
— Je ne t'évite pas, rit nerveusement sa sœur en cherchant un objet invisible dans son sac.
— Dis-moi au moins ce qu'il se passe.
— Il ne se passe rien.
— Depuis ce qu'il s'est passé avec McLaggen, tu es bizarre.
— Oui, tout le monde est un peu bizarre depuis ça, Sirius.
— Calista...
Pour la première fois, elle tourna le regard vers lui et ce n'était pas une bonne nouvelle.
— C'est fou ça, que tu ne saches pas entendre un simple "non". Si je te dis "il ne se passe rien ", c'est soit, petit a, qu'il ne se passe effectivement rien, soit, petit b, que je n'ai pas envie de t'en parler, ou bien, petit c, que ça ne te concerne en rien.
— Si tu le prends comme ça..., grinça Sirius, cela ne sert à rien qu'on discute. Bon appétit, Chère Sœur.
Le garçon attrapa son sac et quitta rageusement la pièce. Il descendit les escaliers quatre à quatre. Il devait l'avouer, ses amis avaient eu raison. Mais cela lui brisait le cœur de voir sa sœur l'éviter alors qu'il y avait manifestement quelque chose qui n'allait pas. Il aurait voulu avoir l'image d'un confident pour elle, mais ce n'était pas le cas. Il rejoignit ses amis à la table des Gryffondors en se composant son meilleur sourire.
— Hé, bah, ça a l'air d'aller mieux, toi ! lança Peter. Tu tirais une de ces tronches en histoire de la magie !
— Oui, c'est vrai, c'est suspect ça ! Fit Remus en lui adressant un clin d'œil.
— Tu fabriquais quoi aux toilettes ? le bouscula James.
Le rouge monta aux joues de Sirius.
— Rien de ce que vous croyez. Calmez-vous les gars.
Les maraudeurs éclatèrent de rire, mais le sourire de Sirius, lui, s'était gelé lorsque Calista était entrée et que Barty avait quitté son éternel compère, Evan, pour se précipiter vers elle et lui prendre son sac. Elle avait l'air si fatiguée. Sirius se demanda si elle n'allait pas fondre en larmes dans les bras de ce Serpentard.
— Dis, Remus-Voyant-des-amours, tu crois que ces deux-là vont durer ?
Les regards des maraudeurs suivirent celui de Sirius.
— Ils forment un couple étonnant, qui me met particulièrement, mal à l'aise. Si leur couple dur, ce sera pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le pire.
— Je le savais ! Bartémius est un Serpentard, il ne peut pas être bon de toute manière !
— Sirius..., soupira Remus. Je ne crois pas que Bartémius soit le souci, je pense qu'ils ne sont pas faits pour être ensemble. C'est tout.
Sirius haussa les épaules en croquant dans une pomme de terre et les maraudeurs échangèrent des regards dépités. Calista et Sirius étaient jumeaux, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le pire.
Cuthbert Binns est un professeur-fantôme, le seul à Poudlard. En effet on raconte qu'il est mort un jour dans son sommeil dans la salle des professeurs à Poudlard et qu'il a continué à enseigné jusque là sans prendre conscience de sa condition. Le poste de professeur d'histoire de la magie est ainsi monopolisé depuis des dizaines d'années et le sera encore sans doutes longtemps...
Les notation à Poudlard diffère de la notation traditionnelle :
Les notes de réussites:
O : Optimal (meilleure note)
E : Effort Exceptionnel
A : Acceptable
Les notes d'échec :
P : Piètre
D : Désolant
T : Troll
Et voilà ! C'est la fin de ce chapitre !
Il est un peu plus long qu'habituellement, j'espère ce que cela vous fait plaisir...
Cependant, je dois vous avertir en ce qui concerne la suite de l'intrigue... Pour tout ceux qui ont des certitudes face à tous les éléments jetés dans ce chapitre... Permettez vous le doute, les amis ! Vous n'êtes pas au bout de vos peines !
N'hésitez pas à voter si vous avez aimé ce chapitre et à le commenter pour me dire ce que vous en avez pensé !
On se retrouve pour la suite bientôt...
13 La RéserveLet Me Follow - Son Lux
Pulling a Thread - The Chamber Orchestra Of London
We Are Young - fun., Janelle Monàé
𝟓 𝖔𝖈𝖙𝖔𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Calista se laissa aller entre les bras du Serpentard. En cet instant plus que les autres, elle savait pourquoi elle l'aimait ; Barty était constant, toujours là lorsqu'elle avait besoin de lui sans qu'elle n'ait à parler. Elle n'aimait pas parler. Surtout pas du garçon dans le miroir.
— Viens, il faut que tu manges, murmura ce dernier.
Elle hocha la tête contre son épaule et se laissa entraîner à la table des Serpentard. Lucius laissa traîner un regard d'argent narquois en sa direction.
— Alors, Black, on a peur d'un peu de sang ? Ricana-t-il.
— Fous-lui la paix cinq minutes, répliqua Evan Rosier. Tiens, prends mon pudding, Calista, je n'en veux plus.
— Merci, souffla la jeune fille en attrapant l'assiette du frère aîné de Pandora.
Chaque bouchée était difficile. Étirer ses lèvres sèches lui était si douloureux. La nourriture lui semblait si étrangère. Trop colorée, trop sucrée pour son corps plongé dans un tonneau de plomb et son visage peint en noir et blanc.
Elle se dégagea des bras de Barty.
— Je vais y aller, Barty, j'ai des devoirs.
Il lui offrit un gigantesque sourire et acquiesça, se détournant d'elle à la moindre occasion pour se replonger dans sa conversation avec Evan. Calista soupira. Elle marchait, ses jambes lui étaient douloureuses elles aussi. Aucun de ses gestes ne lui paraissait naturel. Si elle avait pu se laisser tomber, là, au milieu de la grande salle, couper toutes les ficelles qui tenaient son corps de pantin debout. Elle l'aurait fait sans hésiter. Une fois hors de la grande salle, elle se mit à courir. Elle ne voulait pas qu'on la suivre. Elle grimpa les étages quatre à quatre et ne s'arrêta que lorsqu'elle fut face aux toilettes du troisième étage. Personne n'y venait jamais. La présence du fantôme de Mimi Geignarde incommodait la plupart des élèves. Elle entra à petits pas au son des gouttes d'eau s'écoulant d'une énième fuite. Elle s'avança vers les lavabos et leva le regard vers le miroir qui lui faisait face.
Il était là. Le garçon et ses yeux froids. Il l'observait de l'autre côté de la vitre. Il n'avait pas l'air bloqué, comme McLaggen, il semblait simplement évoluer dans une réalité parallèle à la sienne. Ses yeux clairs étaient empreints de la même curiosité qu'elle nourrissait à son égard. Depuis la nuit à l'infirmerie, elle ne cessait de voir ce visage apparaître dans les miroirs qui l'entouraient. Ainsi, chaque fois qu'elle se lavait, elle couvrait d'une serviette son miroir, elle avait renoncé à se maquiller, à observer son reflet. Elle n'en était pas mécontente pour autant. Non. Elle était subjuguée par cette étrange apparition. Elle passait des nuits face au miroir de sa table de chevet. Et elle rejoignait les toilettes du troisième étage chaque fois qu'elle en avait l'occasion, juste pour le regarder. Elle n'avait parlé de ce mystère à personne, mis à part Remus.
Hypnotisée, sa main se posa sur la vitre humide.
— Qui es-tu ? souffla-t-elle pour elle-même.
Elle savait qu'il ne répondrait pas. Depuis la première nuit, elle n'avait plus entendu sa voix. Elle se demandait si lui pouvait encore l'entendre. Et s'il l'avait entendue, il n'en montrait rien.
— Hiiiiii ! Un fantôme ! S'écria une voix derrière elle.
Mimi. Calista sursauta et se retourna vers le fantôme des toilettes des filles.
— Tu peux le voir ? Bégaya Calista.
Personne, à sa connaissance, d'autre qu'elle n'avait pu le voir. Deux jours plutôt, lorsque Pandora s'était trouvée déterminée à lui coiffer les cheveux, elle avait passé une demi-heure à fixer le garçon face au miroir sans même que la blonde ne remarque quoi que ce soit. Mais peut-être que les règles étaient différentes pour les fantômes.
— Bien sûr que je peux le voir, se vexa Mimi en croisant des bras argentés.
— Tu as parlé de fantôme, tu le reconnais ?
— Si je le reconnais ? Bien sûr que je le reconnais, c'est celui qui m'a volé ma Wally !
Calista pâlit brusquement.
— Wally comme ?
— Walburga Black.
— Merde, siffla Calista. Et tu sais comment il s'appelle lui ?
— Hmpf. Il s'agit du merveilleux et talentueux Tom Jedusor, théâtralisa Mimi en levant les yeux au ciel.
— Tom Jedusor..., répéta-t-elle plus lentement.
— C'est ce que je viens de dire, cocotte.
Calista ne s'en formalisa pas, plongée dans ses pensées.
— Ma mère ! S'écria Calista. Je veux dire... Walburga ! Que sais-tu d'elle ?
Mimi plissa les yeux et plongea sur elle.
— Tu es la fille de Wally ? Demanda-t-elle, suspicieuse.
Calista se raidit et acquiesça vivement de la tête. Mimi eut un léger sourire, recula, lui tourna le dos pendant ce qui sembla être une éternité puis lança un gigantesque sourire empreint de malice à Calista.
— C'est d'accord ! Je veux bien te raconter !
Calista soupira de soulagement. Peu lui importait le garçon dans le miroir si seulement elle pouvait en savoir plus sur la jeunesse de sa mère, si dure et si froide qu'elle semblait toujours avoir eu les cheveux gris.
— Wally était ma meilleure amie, soupira Mimi.
Calista était incapable de dire si la tristesse marquant le visage du fantôme était surjouée ou non mais elle avait du mal à imaginer sa mère amie avec une pleurnicharde de Serdaigle.
— Elle était choixpeauflou Serdaigle-Serpentard, tu comprends ? Elle avait failli jeter l'opprobre sur sa famille, mais avait bien terminé à Serpentard. Mais tout le monde avait été témoin ; le choixpeau avait mis plus de cinq minutes à se décider. Elle ne parvenait pas à s'intégrer chez les Serpentard alors nous sommes devenues amies. Nous étions les meilleures amies du monde... Jusqu'en quatrième année du moins. L'été suivant nous avons cessé de nous voir. Elle ne répondait à aucune de mes lettres. Et lorsqu'elle fut rentrée, elle était devenue une véritable Serpentard. Elle suivait ce... Tom partout où il allait et ne jurait que part lui.
Calista resta muette le temps d'intégrer le flot d'informations. Ses parents ne parlaient jamais de leur jeunesse. Ils parlaient d'honneur, de famille, de lignée, jamais de leur propre histoire, jamais d'eux-mêmes. Apprendre que sa mère n'était pas la parfait Black qu'elle affirmait être était d'une délicieuse satisfaction. Mieux, c'était une arme qu'elle pourrait conserver autant de temps qu'elle le souhaiterait contre elle.
— Dis, Mimi, quand est ce que tu es morte ?
— En sixième année, répondit le fantôme pensivement, mais j'ignore quelle réaction a bien pu avoir Wally. J'ai mis du temps à... Revenir. Elle avait déjà quitté Poudlard lorsque je suis apparue ici. Et quelle que soit la cause de ma mort, je ne crois pas qu'elle ait eu quoi que ce soit à voir avec ça. Avant, elle me défendait toujours lorsqu'on m'insultait. Wally n'était pas mauvaise, elle avait la mauvaise famille.
— Je connais ça, marmonna Calista.
— Comment est-elle aujourd'hui ? Demanda Mimi avec un grelot dans la voix.
— Je ne voudrais pas te briser le cœur, Mimi, mais elle n'est pas terrible...
— Elle ne peut pas être plus terrible que moi ! pleurnicha-t-elle.
Chassez le naturel, il revient au galop, pensa la fille de Walburga.
— Ma mère a honte de moi parce que je suis à Serdaigle, avoua la jeune fille.
— Quelle idiote ! s'exclama Mimi. Par Merlin, qu'est-il arrivé à ma petite Wally !
— Tu l'aimais beaucoup ?
Mimi acquiesça, les yeux plein de larmes, elle poussa un cri déchirant plongea dans la cuvette de la cabine la plus proche. Un splash bruyant résonna dans les toilettes et Calista sentit son cœur se briser. Elle aurait aimé connaître cette version de sa mère. Cette version aimante, prenant la défense de son amie harcelée. Elle tenta d'imaginer la froide et cruelle Walburga Black aux côtés de Mimi, mais cela semblait plus risible qu'autre chose. Elle laissa tomber et se retourna vers le miroir. Le garçon était toujours là. Il lisait un livre, il ne la regardait pas. Et cette fois, une peur incontrôlable l'envahit.
— Qu'as tu fait de ma mère, Tom ? Que t'es-t-il arrivé à toi ? murmura-t-elle.
Il leva un œil vers elle et fronça ses sourcils noirs. Tom se leva brusquement et fit tomber son côté du miroir sur le meuble où il était posé. Le miroir des toilettes des filles du troisième étage arborait désormais une parfaite couleur noire. Calista fondit en larmes. Elle ne savait si cela était dû aux nombreuses heures sans sommeil, au trop-plein d'émotions de ces dernières semaines, ou bien au fait qu'elle se soit trop attachée à la présence familière du garçon dans le miroir dans son quotidien. C'était peut-être bien les trois à la fois. Son corps mut de spasmes produisait des sanglots bien trop bruyants à son goût. Les cris de sa gorge grelottante résonnaient contre les parois carrelées de la pièce. Ses genoux tremblants ne purent bientôt plus soutenir son corps débordant de son désespoir. Elle se laissa glisser sur le sol trempé des toilettes. Pleurer, si ce n'était pas si douloureux, était presque confortable. Elle aurait voulu rester là, seule, que personne ne vienne jamais troubler son malheur. Elle se sentit si pathétique de souhaiter quelques instants connaître le même destin que Mimi Geignarde ? Mourir, noyée dans ses larmes. Héroïne de la tragédie la plus pitoyable jamais écrite.
Le temps passa, les larmes se tarirent et finalement, les mains crispées se relâchèrent. Il fallut plus de temps à la mâchoire pour suivre. Elle prit de longues respirations et se releva lentement. D'un petit coup d'œil vers le miroir, elle nota que celui-ci était toujours aussi noir que ses cheveux. Elle mordit sa lèvre inférieure pour ne pas se remettre à pleurer. Par Merlin, elle n'était plus une enfant !
Calista sortit des toilettes en hâtant le pas. Ses pensées furent si confuses qu'elle ne fit pas attention à ce qui venait dans sa direction. James Potter la retint de justesse.
— Tu es tombée dans le trou ma parole, tu es trempée ! railla James.
— Très fin, vraiment chapeau, maugréa Calista.
James fronça ses sourcils si fort qu'ils manquèrent de se joindre.
—Tu fais la gueule.
— Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, soupira la jeune fille. Je t'en prie, j'ai déjà assez de deux frères.
— Je ne viens pas pour t'emmerder, sourit James avec un clin d'œil.
— J'ai du mal à le croire...
— Je te cherchais pour une affaire très sérieuse figure toi.
— Pourquoi est-ce que ton petit sourire m'indique tout le contraire ?
— Parce qu'une petite aventure ne fait jamais peur à un Gryffondor.
James attrapa son amie par les épaules et l'entraîna dans un couloir à l'écart. Il portait sur son visage l'air des jeunes enfants sur le point de faire une bêtise pouvant leur coûter la vie. Cependant, James n'en était plus à cette étape de la vie où l'on a aucune conscience du danger et où l'on veut tout tester. Il était un grand enfant de quatorze ans pouponné par ses parents – c'est ce qui arrive aux fils unique miraculés, nés sur le tard – et n'ayant aucun but pour ses études hormis celui de briser chacun des articles du règlement de Poudlard.
James avait toujours eu l'habitude de l'emmener dans les endroits les plus exiguës et isolés de tout Poudlard. Il semblait qu'il eût toujours vécu ici tant il évoluait dans le château avec aisance.
Lorsque James consenti finalement à se stopper, Calista le questionna :
— Bon, c'est quoi ta grande affaire ?
— C'est une affaire pour les filles amusantes, je te préviens.
— Accouche.
— Tous ces rabat-joie... "Fais pas ça, James, Fais pas ci James" insupportable pour mon petit cœur fragile...
— Viens en au fait, James.
Calista était nerveuse, plus que d'habitude. Sa jambe tremblait, comme si elle tentait de se détacher de son corps pour aller sautiller plus loin. Elle ne désirait qu'une chose ; rejoindre son dortoir et voir si son miroir lui aussi était plongé dans les ténèbres.
— On ne trouvera rien qui puisse innocenter tes frères dans les livres de la bibliothèque.
Calista se figea. Elle n'était pas surprise par la révélation, pas même par le ton surprenamment sérieux de James, mais bien parce qu'il avait eu la force de prononcer des mots que tous redoutaient. Personne n'avait voulu se résoudre à l'évidence. Rien de ce qu'ils ne pourraient trouver n'aiderait jamais les garçons. S'il y avait eu des précédents permettant une jurisprudence, Dawlish devrait déjà les avoir trouvés.
— On ne trouvera rien dans la bibliothèque ouverte à tous les élèves, précisa James en baissant la voix.
— Non ! S'exclama Calista. C'est hors de question ! Dawlish a dit que nous devions rester dans la légalité.
En effet, l'homme ayant découvert l'élan de solidarité greffant nombre d'élèves à la bibliothèque les avait convoqués dans le petit bureau confié par le directeur en groupes restreints pour leur faire la morale sur la façon dont il fallait mener cette enquête. Et Calista avait bien retenu la leçon.
— C'est ce qu'ils disent tous, soupira James. Même Sirius, tu te rends compte ?
— C'est sa vie qui est en jeu, James ! Pourquoi Lily ne va pas mendier une autorisation auprès de Slug, ce type l'adore.
— Déjà essayé, il a refusé.
— Merde !
— Tu sais aussi bien que moi qu'on a pas le choix. J'aime Sirius comme un frère et quant à Régulus... Il ne mérite pas ça.
— On prend la cape. Et si votre carte bizarre pouvait être achevée, ce serait pas mal aussi.
— Comment tu sais pour la carte ?
— Peu importe. Elle est prête ou pas ?
— Non, rougit James. En ce moment, elle hurle le nom des gens qu'elle voit arriver à moins de dix mètres de son porteur... Pas très pratique.
— Je veux bien l'admettre.
— On prend la cape, ça suffira. Comme au bon vieux temps.
Ils échangèrent un sourire. Du temps où ils prétendaient de sortir ensemble, ils se couvraient régulièrement de la cape pour aller parcourir Poudlard, explorer tout un tas d'endroits secrets et se parler à cœur ouvert. Si James était un idiot, c'était aussi son meilleur ami. Le seul de la gente masculine.
— Ce soir devant ta porte, cinq minutes avant le couvre-feu, indiqua James avant de fuir vers son premier cours de l'après-midi.
Le soir arriva vite. Calista fut tentée de sécher les cours pour aller vérifier son miroir, mais elle préféra rester discrète au vu de ses intentions nocturnes. Tentant d'oublier sa nervosité, elle s'investit deux fois plus dans ses cours qu'à l'ordinaire. Elle décida cependant de sauter le dîner et grimpa jusqu'à la tour de Serdaigle. Elle découvrit le petit miroir orné de moulures dorées caché sous son oreiller. Un immense soulagement l'envahie lorsqu'elle le vit. Il la regardait. Non. Il la sondait. Comme s'il cherchait autant à percer son mystère qu'elle cherchait à percer le sien. Calista esquissa un sourire.
J'ai une information que tu n'as pas, Tom. Je sais qui tu es. Je sais où tu es. Dans le passé...
Brusquement la satisfaction disparue. Bizarrement savoir que le garçon tel qu'elle le voyait n'existait plus lui brisait le cœur. Cela ouvrait tellement de questions, mais lui brisait le cœur.
Alors que les filles entraient dans le dortoir à leur tour, Calista se glissa dans la salle de bains, masqua le miroir de l'une de ses serviettes et se glissa sous la douche. Une fois cette dernière achevée, elle fonça dans son lit à baldaquins et en rabattu les lourdes tentures bleues. Elle attendit de longues heures que chacune de ses camarades soit allée de coucher et que leurs souffles apaisés emplissent la pièce et puis, elle se releva lentement en position assise sur son lit parfaitement fait. Ses yeux contemplèrent avec détermination la nuit. Elle glissa machinalement ses pieds dans ses chaussons et quitta le dortoir à pas de loup. Pas un chat ne rôdait dans la salle commune, seule la Lune laissait entrer ses bras par les carreaux pour caresser avec douceur le visage pâle de Calista. La jeune fille mentirait si elle disait qu'elle n'avait pas peur. Elle était ainsi ; terrifiée, sensible, frileuse. Mais elle n'était pas couarde et il s'agissait de ses frères. Pour eux, elle était prête à affronter n'importe quel grand frisson. Ses pas se firent plus pressés, elle poussa la porte lourde et grinçante de la tour de Serdaigle et retrouva la tête de James flottant seule dans le couloir.
— J'ai bien failli t'attendre, chuchota furieusement James.
— Trelawney met toujours dix ans à s'endormir, s'excusa la jeune fille.
— J'ai cru que tu t'étais dégonflée !
— Moi ? Jamais ! répliqua-t-elle avec fierté.
— On y va ? Demanda le griffon en tendant un pan de sa cape d'invisibilité vers elle.
Pour toute réponse, elle hocha la tête et se glissa à ses côtés.
— Lumos ! lança Calista, afin de leur éclairer la route.
Leur route jusqu'à la Réserve fut semée d'embûches. Tout d'abord, James ne daignait pas lui laisser le minimum vital de place sous sa cape, ensuite, ils tombèrent deux fois nez à nez avec Miss Teigne. Cette créature issue du trou du cul de Satan semblait posséder une super vue lui permettant de les repérer sous la cape. En découla des courses effrénées dans les dédales de Poudlard. Finalement, ils parvinrent à destination. James ouvrit la porte d'un coup de baguette et ils y étaient. La Réserve. Et ses immenses allées jonchées de livres interdits. Seuls quelque rares élus parmi les élèves avaient un jour l'occasion d'y poser les pieds.
James retira la cape et s'élança dans les rangées.
— Tu viens Black, ou tu vas rester là ? Je sais bien que vous les Serdaigle, vous vénérez les livres, mais à ce point-là, c'est flippant.
Il souriait. Béat. Calista mentirait si elle niait adorer ce Potter. Elle comprenait pourquoi Sirius l'aimait autant. Mais elle comprenait aussi pourquoi il en agaçait tant d'autres.
— Espèce de sale petit veracrasse, je t'interdis de dire du mal de ma maison ! Siffla Calista, non sans un sourire.
— Ouh ! J'ai peur ! Rit James en reculant.
— Tu vas voir toi !
Elle se mit à courir après lui. C'était dangereux, on risquait de les entendre. Pour autant, elle n'écouta pas la voix de la raison. Ils allèrent jusqu'au fin fond de la réserve. La pièce annexe à la bibliothèque faisait en fait le double de cette dernière. Là, elle rattrapa James. Avec un rire étouffé, elle lui agrippa le bras, mais au lieu de se laisser attraper le garçon l'attira vers lui et ils tombèrent à la renverse contre une bibliothèque, entraînant ainsi dans leur chute moult livres anciens, précieux, et peut-être bien dangereux.
Les deux adolescents restèrent un instant silencieux avant d'éclater de rire.
— Je crois qu'on a fait une bêtise, rit James.
— Non, tu crois ?
— On n'a qu'à commencer par ces livres ? fit le garçon en se relevant, en les rangeant, on aura le temps de les examiner et d'en faucher quelques-uns.
— Bonne idée, acquiesça Calista.
La jeune fille commença par un petit à la couverture marron sur laquelle aucune indication n'était inscrite. Elle se glissa sur le sol poussiéreux et l'ouvrit. Du latin. Elle l'avait appris étant plus jeune, la famille Black avait requis les talents d'un tuteur pour inculquer à leurs enfants ce qui était essentiel à leurs yeux, c'est-à-dire, le latin, le grec ancien, la généalogie sorcière et le droit sorcier. De ce qu'elle comprit des premières pages, le livre expliquait comment transformer des ingrédients de potions communs en poisons aux effets extraordinaires. Elle le posa à côté d'elle et en attrapa un autre. La sorcière et les sept moldus, un comte graphique gore. Calista pria mentalement pour qu'aucun enfant n'ait jamais eu ce livre entre les mains. Elle manqua de vomir en tournant les pages. Elle finit par le fermer d'un coup sec et le jeta avec dégoût sur le livre précédent. Les cinq essais suivant ne furent pas plus concluants. Elle laissa tomber Histoire du massacre des géants mâcheurs avec un soupir las.
— Tu as quelque chose toi ? Lança-t-elle à son ami.
Il balança la tête en signe de dénégation. Sa pile s'agrandissait autant que la sienne.
— Je n'ai rien. Enfin, j'ai ce livre avec un miroir en couverture, mais il refuse de s'ouvrir. Peut-être que nous devrions l'emmener ?
— Fais voir.
Elle tendit le bras vers lui et elle attrapa délicatement le livre. L'ouvrage était si lourd qu'il semblait être fait de plomb et il était di épais que les tendons de ses pouces en devenaient douloureux.
En effet, la couverture arborait un immense miroir. Un miroir orné de moulures dorées. Calista sentit son pouls s'accélérer. Ce livre contenait peut-être toutes les réponses à ses questions. Mais il n'aiderait pas à innocenter ses frères. Ce livre lui appartenait. Elle pouvait le ressentir dans ses tripes. Soudain, un bruit sourd leur parvint de l'entrée de la Réserve.
— Pas la peine de vous cacher, je sais que vous êtes là, ricana la voix du Concierge.
Calista croisa les yeux bruns de James. Rusard !
— Nox ! Murmura la jeune fille.
Calista se dépêcha de fourrer les livres dans les étagères tandis que James rabattait la cape sur eux. Le vieux grimoire au miroir serré entre ses bras, la Serdaigle était fin prête à sortir d'ici. Ils n'auraient pas beaucoup de temps pour s'extirper de la pièce. Rusard fouillerait les rangées de livres et ensuite, il monterait la garde devant la Réserve pendant quelques heures.
Retenant leur respiration, le cœur palpitant, ils évitèrent le concierge du mieux qu'ils le pouvaient. Arrivés devant la porte, James ferma les yeux et poussa la porte d'un coup sec. Cette dernière poussa un grincement plaintif et au bruit sinistre succéda les pas pressés du concierge. Aussitôt, les deux adolescents se mirent à courir et Calista jura que quiconque s'était organisé une promenade nocturne dans le château ce soir-là aurait aperçu leurs pieds dépassant de la cape.
Ils ne stoppèrent leur course qu'au septième étage, là James retira la cape.
— Hé bien, ce ne fut pas de tout repos, chuchota-t-il avec un immense sourire.
— Je tremble de peur, rit nerveusement Calista.
— Moi aussi, avoua James, mais c'est ce qui est le plus plaisant ; vaincre sa peur, sentir l'adrénaline parcourir ses veines. Tu n'es pas aussi froussarde que tu penses l'être. Regarde, tu es la seule à m'avoir suivie dans ma témérité. Et comme le dirait si bien Evans : c'était complètement inconscient !
Calista sourit avec reconnaissance. Pour toute réponse, il lui souhaita une bonne nuit. La jeune fille répondit à l'énigme du corbeau sur le heurtoir de la porte et pénétra dans la salle commune, son livre bien serré contre elle.
14 Deuxième disparition𝟔 𝖔𝖈𝖙𝖔𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Le dernier des fils de la famille Black avait toujours aimé le réconfort qu'apportait la volière. Et pour cause, personne ne s'y rendait jamais - excepté peut-être quelque attrapeur de Gryffondor particulièrement agaçant. La plupart des gens étaient rapidement incommodés par l'amoncellement de fientes et se contentaient de croiser leur hibou le matin, au petit déjeuner. Mais l'odeur, on s'y habitue. La constante sollicitation sociale cependant, il avait du mal. Le vent, s'engouffrant par les fenêtres sans carreaux, le revigorait. Son corps tout entier semblait gonflé, vivant, comme il ne l'avait jamais senti auparavant. Il sentait ses émotions plus fortes, plus vraies. Ses sentiments, d'ordinaires anesthésiés se décuplaient. La garçon n'alla pas jusqu'à s'asseoir à même le sol, s'il tâchait son costume il le regretterait amèrement. Au lieu de cela, il s'appuya dans l'encadrement de l'une des fenêtres. L'embouchure donnait vue sur la forêt interdite. Le garçon aimait contempler cette forêt renfermant précieusement ses secrets entres ses branches épaisses et ses larges feuillages.
Pendant un instant il songea à la dernière fois qu'il était venu, lorsqu'il avait croisé James Potter et sa foutue gentillesse. Sa façon de se comporter était-elle un piège ? Ou bien était-il sincère ? Regulus en doutait. Il chassa ces pensées de son esprit. Songer trop longtemps à James Potter risquait de lui pourrir sa cervelle. N'était-ce pas ce qui était arrivé à son frère aîné ?
Le dernier fils des Black s'efforça de ne songer à rien. Le temps passait, les convocations avec Dawlish s'accumulaient, les feuilles des arbres brunissaient et au même rythme il lui semblait que son corps tout entier s'enfonçait dans la bouse de dragon. Il était terrifié. La nuit, il lui arrivait de se réveiller, tremblant, après avoir rêvé du poing de McLaggen s'abattant inlassablement sur la paroi de verre en hurlant que la faute incombait un jeune garçon. Chaque fois que la face tremblante et rougie de rage de McLaggen lui revenait à l'esprit il se trouvait pris d'un violent frisson et ses ongles s'enfonçaient dans ses paumes comme pour tenter de l'arracher à ces dangereuses divagations.
Un violent frisson le traversa. Songer à rien lui était impossible. Tentant de contrôler le flot d'images dérangeantes qui lui venaient à l'esprit, il inspira longuement l'air frais de l'automne approchant. Il ferma les yeux et concentra son esprit sur ce que son nez percevait. Le vent apportait avec lui l'odeur du sous bois et celle de la roseraie de Mr. Chamomile, le professeur de Botanique. Regulus en adorait secrètement les parfums.
Soudain, une vive douleur lui traversa le mollet droit. Regulus sursauta et fit fasse à son agresseur. On lui picorait la jambe ! Aussitôt, il reconnut la chouette hulotte de sa sœur. Le garçon fronça les sourcils ; il était rare de recevoir du courrier en pleine journée à Poudlard. Il leva son bras gauche pour que la petite chouette vienne s'y percher, ce qu'elle fit sans une hésitation. Regulus détacha délicatement la lettre qui lui avait été confiée et la fourra dans sa poche dont il ressortit quelques graines.
— Tiens, Athéna, tu as fait du bon travail, félicita-t-il la petite chouette en la gratifiant d'une légère caresse.
L'animal ferma brièvement les yeux de contentement. Regulus sourit et retourna à sa contemplation. Il attendit quelques minutes pour entendre les battements d'ailes d'Athéna pour sortir l'enveloppe de sa poche.
Cher Regulus,
Viens me retrouver pendant le dîner, derrière le château, à la lisière de la forêt interdite. Je dois te parler d'urgence.
Ta sœur bien aimée,
Calista Black.
Regulus fronça les sourcils. Quoique sa sœur ait voulu lui dire, cela n'augurait rien de bon. Il jeta un dernier coup d'œil à travers les meurtrières de la volière et descendit les marches quatre à quatre ; son premier cours de la journée allait débuter.
Sa journée fut plongée dans un brouillard dont il peinait à se sortir. Ces derniers temps d'ailleurs, il avait du mal à se concentrer en cours... Cette histoire de malédiction et de procès lui faisait tout remettre en question. Et maintenant sa sœur se mettait à faire des mystères. Après avoir perdu dix points pour Serpentard en Sortilège - Le professeur lui avait répété trois fois la même question et il n'avait sut que sursauter et répondre "Hein ?!" - et manqué de faire exploser sa mixture en cours de potion - Linda, aussi exceptionnel que cela puisse paraître, l'avait sauvé sur ce coup - il avait finalement traversé le hall bondé d'élèves pour se rendre dans le parc.
À mesure que septembre s'écoulait, les jours s'accourcissaient et Regulus ne pus que le constater lorsqu'il se senti mourir de froid sous le soleil couchant. Il s'approcha discrètement du bosquet d'arbres décoratif, dont les feuilles jaunissaient à vue d'œil, le plus proche de la lisière de la forêt interdite. Là, il trouva Calista. Elle avait l'air plus éveillée que jamais malgré ses épaisses cernes.
— Salut, qu'est-ce qu'il y a de si grave pour me faire venir dans un endroit pareil ? Questionna Regulus.
— Chut ! Fit Calista. On attend Sirius.
Les yeux pâles de la jeune fille s'agitaient partout autour d'elle, comme si elle s'inquiétait qu'on puisse l'apercevoir ici. Était-elle devenue folle ? Elle ne serait pas la première dans leur famille.
Elle eut l'air d'un suricate à l'affût lorsque les pas de Sirius approchèrent.
— Tu vas m'expliquer pourquoi tu fais tous ces mystères, Cali ? J'avais des choses de prévues moi ce soir ! Lança Sirius.
Regulus leva les yeux au ciel. Quoi que ce frère eu prévu il pouvait parier qu'il s'agissait de la chose la plus puérile possible.
— Dites moi les garçons, vous vous souvenez bien de vos cours de généalogie ?
Regulus hocha brièvement la tête et Sirius afficha une moue pleine de dégoût.
— J'ai découvert quelque chose dans la bibliothèque, expliqua Sheliak. Un livre qui pourrait bien nous permettre de désigner le coupable. Simplement, si cela prouve votre culpabilité j'aimerais autant brûler ce livre avant quelqu'un d'autre ne le découvre.
— Viens en au fait, intima Sirius.
Calista révéla enfin sa main droite qu'elle cachait dans son sac à bandoulière. Elle tenait un épais grimoire duquel elle marquait une page avec son pouce. Elle ouvrit l'ouvrage à la dite page et se mis à lire.
Dame Rowena avait toujours aimé la compétitivité et lorsqu'il s'agissait d'entrer en concurrence avec le Seigneur Salazar elle ne manquait aucune occasion de faire briller sa formidable intelligence. Alors, quand on vint lui rapporter que le Seigneur Salazar préparait quelque chose sous le château - elle refusa de me confier quoi exactement -, elle se mis en tête d'attenter un projet similaire. Dame Rowena avait un attrait pour les mystères, les énigmes et les métaphores... Et rien qu'au nombre de miroirs dans son atelier on pouvait deviner sa passion pour ces objets. Ainsi, elle décida d'enchanter chacun des miroirs du château. Poudlard, me déclara-t-elle dans le plus grand secret, deviendra un sanctuaire pour mes héritiers. Alors que je me penchais sur ces papiers, je finis par comprendre ce qu'elle avait fait à ces miroirs. Les ennemis de Serdaigle n'auraient qu'à bien se tenir s'ils ne voulaient pas finir par passer de l'autre côté du miroir.
Regulus avait la nausée. Il croisa le regard de sa sœur. Il comprenait maintenant l'agitation de sa sœur aînée.
— Nous ne sommes pas les héritiers de Serdaigle, se contenta d'affirmer Sirius, brisant ainsi un long silence gênant.
— Et si nous l'étions répliqua Calista. Une famille descend bien de quelque part dans l'histoire des sorciers. Et si nous descendions de Serpentard nous le saurions à coup sûr ! Mais Serdaigle...
— Je ne sais pas Calista, c'est beaucoup tout ça...
Regulus ferma les yeux. Les fils de pensées s'enroulaient, s'enlaçaient les unes dans les autres comme une épaisse et confuse pelote de laine.
— Nous devrions demander à Mère, conclut le cadet.
Ses aînés affichèrent une mine sombre mais ne bronchèrent pas. Ils étaient également arrivés à cette terrible conclusion : Walburga était leur meilleure chance de se sortir de ce pétrin.
— Il y a autre chose dans ce livre ? Demanda soudain Sirius.
— Non. Coupa sèchement Calista. Le reste est inintéressant.
— Je ne dirais pas ça d'une biographie de Rowena Serdaigle. Même moi, je sais reconnaître la valeur d'un tel ouvrage.
— Je te dis qu'il n'y a rien d'autre à voir. En plus tout est écrit en runes, tu ne pourrais pas le déchiffrer.
— Je pourrais le proposer à Lily, suggéra son jumeau.
— Je t'ai dit non, Sirius !
Regulus et Sirius observèrent leur sœur, confus. La panique envahissait le visage de la jeune fille comme si l'idée même de prêter ce livre lui faisait horreur. Regulus fronça les sourcils, quelque chose clochait chez sa sœur et cela n'augurait rien de bon. Seulement, elle ne semblait pas prête à leur livrer la moindre information.
— C'est bon, Siri, faisons confiance à notre sœur, lança Regulus d'un ton traînant.
Voilà longtemps qu'une telle chose n'était pas arrivée ; les deux frères Black unis dans une même conversation face à un adversaire commun.
— J'ai envoyé Athéna depuis la forêt interdite pour avertir les parents qu'on devait les voir de toute urgence. J'ai proposé la date de notre prochaine sortie à Pré-au-Lard – oui, Sirius, j'ai codé la lettre –, je leur ai demandé si on pouvait se voir du côté de la cabane hurlante, il n'y a jamais personne là-bas, expliqua rapidement Calista.
Regulus hocha lentement la tête. Il se demanda brièvement quelle tête ferait Walburga en recevant une telle lettre.
Sirius eu un petit rire sceptique mais il n'en dit pas plus. Peut-être avait-il noté lui aussi que Calista n'était pas dans son état normal.
Dans la salle commune des Serpentard, Regulus ressassait. Il tournait et retournait les mots de sa sœur comme des pancakes – ces derniers devait avoir le goût amer de la peur. Ses fesses enfouies dans le cuir du canapé le plus proche de la cheminée, ses jambes fines ramenées contre sa poitrine, il se servait de son manuel de potions, calé sur ses cuisses pour écrire sur son parchemin, à l'encre invisible, quelques notes sur les révélations du jour.
Miroir.
Invention de Rowena Serdaigle.
Lien avec Salazar Serpentard ?
Malédiction.
Sang-pur.
Sirius à Gryffondor.
Calista à Serdaigle.
Regulus à Serpentard.
Apprenti de Rowena.
Grimoire.
Victimes : 1, McLaggen.
Il s'apprêtait à écrire quelque chose sur les inscriptions sanguinolentes lorsque des mains masquèrent ses yeux.
— Devine qui c'est ! Lança une voix amicale.
— Mmh.. Je ne sais pas... À tout hasard... Linda ?
Les mains libérèrent ses yeux et deux lèvres vinrent s'écraser sur sa joue. La jeune fille se laissa tomber à ses côtés sur le canapé et Regulus tenta de répondre à son sourire enjoué. Pour toute réponse elle grimaça.
— Ne fait pas ça, grogna-t-elle. Sourire pour me faire plaisir. Ça ne te va pas bien.
Regulus leva les yeux au ciel et reporta son regard sur ses notes.
— Tu sèches sur le devoir de Sluggy ? S'inquiéta-t-elle.
— oui, un peu, mentit-il.
Elle fronça les sourcils, comme si elle savait qu'il mentait.
— Dans tous les cas, ce n'est pas une raison pour sécher le dîner.
— Qu'est-ce qui te rend si enthousiaste, détourna Regulus.
— J'ai bousculé Flitwick par inadvertance tout à l'heure, et lorsque je l'aidais à ramasser ses papiers j'ai peut-être par inadvertance aperçu le sujet du devoir de demain.
Le devoir !
— Par inadvertance, hein ? Ricana Regulus avec un demi sourire.
C'était dans ce genre de moment qu'il réalisait à quel point cette fille avait sa place à Serpentard, pas seulement par son nom de famille mais également par sa ruse.
— On peut réviser ensemble, si ça te dit. Mais pas ici, dès que le dîner sera achevé, des tas de gourmands aux oreilles indiscrètes débarqueront ici. Une chance pour toi que je mange vite !
— Une chance ! Railla Regulus. Je vais chercher mes affaires, on va se trouver une salle.
Alors que Regulus se prenait le choux avec la prononciation du sortilège de chatoullis, Linda semblait distraite.
— Rictusempra ! Essaya encore Regulus.
Mais Linda ne bougeait pas d'un poil. Livrée à ses pensées elle regardait tout ailleurs que ses notes.
Regulus soupira et se laissa tomber sur une chaise en face d'elle.
— Tu vas me dire à quoi tu penses à la fin ?
Linda sursauta.
— C'est juste que... Non oublie...
— Parle, Linda.
— J'ai une théorie, en ce qui concerne cette histoire avec McLaggen.
Regulus se figea. Il ne devait surtout rien révéler de ce qu'il avait appris ce soir.
— McLaggen ne s'en est pas pris qu'à toi et ton frère ce soir-là, si j'ai bien compris.
— Qu'est-ce que tu sous entends ? S'inquiéta le garçon.
— Il a insulté ta sœur. Elle était là. Elle a pu entendre. Et elle était l'une des premières présente sur les lieux.
Le dernier des fils Black réagit avec un temps de retard tant la suggestion de Linda lui paraissait lunaire.
— Ma sœur a peur du sang. Elle s'est évanouie.
— La belle affaire ! Répliqua Linda. Tu sais ce qui peut également provoquer un évanouissement ? L'usage d'un sortilège particulièrement puissant !
— Tu te rends compte de ce que tu dis ? S'agaça Regulus.
— Ce n'est pas agréable à entendre, je le comprends aisément. Ce n'est pas plus simple à suggérer. Mais il faudra un jour que tu réalises que tous les enfants de sang pur de sont pas comme nous. Certains deviennent exactement comme nos parents, prêts à tout pour garder leur honneur sauf.
— Qu'est-ce que tu sais de la façon dont je suis, Linda ? Que sais tu de moi et de ce que je serais prêt à faire pour mon honneur ou celui de ma famille ?
Une colère sourde pulsait contre ses tympans. Il ne s'était pas senti aussi enragé depuis la soirée de Gryffondor. Sa mâchoire se crispa et ses poings se serrèrent alors que les yeux de Linda s'écarquillaient sous la surprise.
— C'était une simple suggestion ! Se défendit son amie. Je dis juste qu'on devrait se méfier de Calista ! Pas forcément l'envoyer en pâture au magenmagot immédiatement !
À cet instant, Regulus réalisa qu'il ferait tout pour garder sa sœur en sécurité, Linda continuait à parler mais il ne l'écoutait plus. Même avec la possibilité que l'un d'entre eux trous soit coupable, ce soir, à l'orée de la forêt interdite ils avaient pris la décision implicite de se serrer les coudes. Le petit dernier n'était pas prêt à briser la confiance de ses aînés. Une immense panique envahit ses veines ; Linda ne devait jamais répandre ses hypothèses, jamais. Il en allait de l'avenir de sa sœur.
— Regulus, tu es là ? Je te cherchais ? Lança une voix chantante.
La porte de la salle de classe abandonné s'ouvrit et aussitôt, il sentit le monstre d'angoisse et de rage s'apaiser au fond de lui. James. Et sur ses talons, Calista.
Linda était livide, figée dans son mouvement. Regulus tenta de se composer un air neutre.
— Qu'est-ce que tu veux, Potter ? Lança-t-il le menton en avant.
— On voulait te demander d'aller voir Dawlish tous ensemble, mais c'est inutile, tu as du travail, répondit Calista sans laisser James répondre.
Regulus acquiesça et pria pour qu'ils aient autre chose à lui dire. L'idée même qu'ils quittent la pièce lui faisait horreur.
— À plus, Reggie ! Lança James en refermant la porte derrière lui.
Le Serpentard eut envie de pleurer.
— T- Tu crois qu'elle m'a entendue ? Bégaya Linda.
— Je sais pas, et si c'est le cas tu ne peux t'en prendre qu'à toi même.
— Tu ne comprends pas ! Si elle m'a entendue je vais finir derrière un miroir, comme McLaggen !
— Ne commence pas, gronda Regulus.
Les yeux froids de Regulus heurtèrent le regard humide de Linda. Il attrapa ses affaires, les fourra dans son sac et pris la porte.
Le pas rempli de fureur, il s'étonna de ne pas voir le sol se fissurer sous ses pieds.
— Regulus, réveille toi ! S'écria une voix.
Une demie-heure avant son réveil, Andy avait décidé de s'introduire dans son dortoir pour l'attirer loin de ses rêves.
— Qu'est-ce que tu fous là ? Ronchonna Regulus.
— C'est à propos de Linda. Viens, il faut que tu te lèves.
L'esprit encore embrumé, il sentit son cœur s'emballer. Qu'était-il arrivé ? Il tenta de sortir de ses draps mais la seule chose dont il fut capable fut de s'emmêler dedans.
— Détends toi, je vais t'aider, fit Andromeda.
Elle lui retira ses draps tandis qu'il ajustait son pyjama. Sa cousine attrapa sa main et l'entraîna dans la salle commune. Une fois n'est pas coutume à cette heure-ci, elle était bondée. Des murmures parcouraient la pièce et on s'écarta sur le chemin du garçon. Des regards de peur mêlés de haine et parfois même - à sa grande horreur - d'administration le suivaient. La main d'Andromeda alors qu'il s'avançait vers le grand miroir de la salle commune de Serpentard.
Des larmes silencieuses coulaient sur le visage de Linda alors que la paume de ses mains s'écrasait sur la vitre.
Une frisson parcourut l'échine du garçon.
Que dire ? Que faire ? L'angoisse lui tordait le ventre. Vomir. Respirer. Courir loin d'ici sans jamais revenir. Voilà tout ce qu'il désirait.
— REGULUS ARCTURUS BLACK VOUS ÊTES EN ÉTAT D'ARRESTATION POUR LA MALÉDICTION DE LINDA PARKINSON ! Tonna la voix d'un auror qui entrait en trombe dans la pièce, suivit de près par Dawlish, Slughorn et Dumbledore.
Regulus se figea. Il tenta de chercher du réconfort dans le regard de Dawlish mais celui-ci conservait un air parfaitement impassible. Il appréhendait tant les prochaines secondes qu'il ne vit pas Marcus Parkinson foncer sur lui. Le coup de poing qu'il lui envoya en plein visage, lui, Regulus le repéra à la douleur foudroyante.
15 A Very Strange Letter (L'Avery étant regrets)𝟕 𝖔𝖈𝖙𝖔𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Le pouvoir. Qu'y avait-il de plus galvanisant au monde que le pouvoir ? Qu'y avait-il de plus satisfaisant que de voir les grands de se monde se presser pour lui baiser les pieds ? Celui qu'on surnommait Lord Voldemort ne voyait pas plus grand plaisir que celui-ci. Le mieux étant lorsqu'ils étaient intelligents, lorsqu'ils voyaient en lui son véritable potentiel et le craignaient autant qu'ils l'adoraient pour cela.
Jonathan Avery faisait partie de ces hommes intelligents. Dès lors que Tom-Jedusor-l'inconnnu-au-bataillon de Serpentard avait commencé à faire ses preuves, il avait décidé de lui serrer la main et de devenir son allié à Poudlard. Par ses compétences extraordinaires en magie, le jeune homme avait su gagner le respect de ses pairs à Poudlard. Les fils des plus grandes maisons de Sorciers s'étaient laissés entraîner dans ses rêves de puissance et ses ambitions délirantes pour redorer le blason de leurs familles. Ils avaient misé gros sur lui, et désormais si le puissant Lord Voldemort perdait, ils étaient certains d'être entraîné dans sa chute.
Alors que ceux qui se faisaient appeler désormais Mangemorts débattaient sur la réponse à apporter vis-à-vis d'un projet moldu qui était d'urbaniser une zone que les sorciers occupaient pour leurs entraînements de Quidditch, le Lord fit son entrée.
Ses yeux rouges balayèrent la pièce devenue silencieuse.
— Mon Seigneur, s'inclina Avery.
Les autres suivirent le murmure. Voldemort hocha la tête. D'un pas souple, il se dirigea vers la grande table qu'ils utilisaient pour leurs réunions. Ses fidèles serviteurs se placèrent derrière leur chaise puis s'assirent une fois que leur Seigneur l'ait fait.
— Rockwood, commence, ordonna le mage noir.
Alors que le mangemort résumait l'avancé des projets en cours, Voldemort laissa son regard s'égarer dans la pièce le vieux manoir décrépit où ils logeaient - une propriété secondaire d'Abraxas Malefoy - offrait une salubrité assez charmante dans le sens où les fenêtres obscurcies par la poussière et les toiles d'araignée offraient une intimité à l'endroit tout à fait adéquat.
— En bref, les aurores continuent de nous coller aux basques, mais ils n'ont rien de concret sur nous et tant que Malefoy fera bien son job, on aura la paix, termina le mangemort.
Voldemort hocha la tête lentement et se tourna vers Avery.
— Je crois que tu avais de bonnes nouvelles a nous apprendre, Avery, siffla la voix de Vous-Savez-Qui.
— En effet, mon Seigneur, acquiesça le mangemort. À la prochaine sortie à Pré-au-Lard des élèves de Poudlard, nous devrions pouvoir rencontrer quelques septièmes années qui aspirent à entrer dans nos rangs et...
Avery se coupa brusquement. Son maître faisait une tête étrange. Voilà bien des années qu'il ne l'avait pas vu arborer la moindre émotion, la moindre trace de sensibilité. Pendant un instant, il crut revoir son ami d'antan. Mais non, il s'agissait seulement de Voldemort glissant ses doigts blanchâtres dans ses boucles noirs, une grimace de douleur le défigurant.
— Mon Seigneur, tout va bien ? S'enquit Avery avec prudence.
Mais Voldemort ne l'entendait pas.
Une voix ne cessait de résonner dans son esprit.
Que t'est-il arrivé, Tom ?
Une voix féminine répétait cela dans une longue litanie lancinante qui lui déchirait la tête, un morceau pour chaque point cardinal. Lorsque la voix finit par s'arrêter, Voldemort voulut rouvrir les yeux, mais une image s'imposa dans son esprit, une jeune fille aux cheveux noirs et aux immenses yeux clairs le fixait, l'air impénétrable. Elle fit quelques pas vers lui, ouvrit la bouche et prononça :
Qui es-tu et que t'est-il arrivé, Tom ?
Un écho se répandit dans son esprit comme dans une cloche. La voix de cette fille ricochait sur les parois de sa boîte crânienne. Voldemort tenta l'occulmencie, mais cela ne fonctionnait guère, finalement, le visage de la fille finit par se dissiper seul.
— Maître ! S'exclama Jonathan Avery en proie à la panique.
— .bien. répliqua le dit maître.
Mais lorsqu'Avery croisa un instant le regard du Seigneur des Ténèbres, il vit une chose qu'il ne s'attendait plus à voir depuis longtemps. Durant une seconde, tout au plus, les yeux de son maître avaient repris leur forme d'antan : pupilles rondes et iris d'un bleu si pâle qu'il semblaient gris. L'homme décida de garder ce détail pour lui-même à la seconde où les yeux rouges du serpent firent à nouveau leur apparition.
— Reprends là où tu en étais Avery, ordonna Voldemort.
— Nos enfants, qui sont en septième année, souhaitent vous rencontrer. Leur prochaine sortie à Pré-au-Lard est ce week-end. Une rencontre à cette occasion pourrait être appropriée.
— Et pourquoi pas organiser une soirée dansante dans le bureau de Dumbledore, siffla Voldemort.
— En fait, il se trouve qu'une nouvelle boutique vient d'ouvrir, quelque peu excentrée, pas suffisamment pour paraître suspecte, mais assez pour ne pas risquer d'être aperçu par le premier venu. Le propriétaire est un allié à la cause, s'expliqua Avery.
Voldemort hocha lentement la tête.
— Admettons. Qu'avez-vous d'autre ?
— Hé bien, il se trouve que je…
Avery fut coupé par l'arrivée par poudre cheminette d'Orion Black. Cet homme à la barbe fournie et aux cheveux grisonnants s'était toujours permis bien trop de choses aux yeux d'Avery. Peut-être cette fois paierait-il le prix de son insolence ? Être en retard aux réunions du maître se soldait généralement en doloris généreux.
— Excusez mon retard, Maître, s'inclina Black en retirant son chapeau haut de forme. Mon fils cadet a eu quelques ennuis à Poudlard, rien de bien grave, il est tiré d'affaire, mais l'histoire devrait vous intéresser.
— Assieds-toi, Orion, susurra Voldemort en indiquant une place à sa gauche.
Le Lord de la famille Black ne se fit pas prier.
— Raconte-moi donc ta mésaventure, réclama Voldemort. Cela nous expliquera donc pourquoi tu ne daignes pas répondre à ton maître lorsqu'il t'appelle ou pourquoi Parkinson semble à ce point mettre un point d'honneur à désobéir.
— C'est à propos de l'affaire dont je vous ai parlé il y a quelques semaines, Maître…
Voldemort hocha la tête une nouvelle fois.
— J'ai reçu une lettre de ma fille me demandant de me rendre à Pré-au-Lard. Mon épouse s'en chargera. Mais j'ai pensé que les informations qu'elle avait à transmettre, vous intéresserez.
— Nous irons donc à Pré-au-Lard ce week-end, adjugea le Seigneur des Ténèbres.
Avery jura que ses yeux étaient devenus d'un rouge plus vif lorsqu'il avait prononcé ces mots, pourtant le visage de son maître demeurait impassible.
La réunion se termina sans qu'aucun autre événement majeur ne vienne la ponctuer. Les mangemort disparurent un à un à la manière dont ils étaient apparus. Rien qui ne requiert l'attention du Seigneur des Ténèbres. Seul, resta Orion Black face à son maître. Ce grand homme charismatique à la barbe parfaitement taillée – aussi bien que son costume haut de gamme – promit à un excellent avenir de par le sang coulant dans ses veines en était venu à lécher les semelles crasseuses d'un homme de deux ans son cadet ayant des origines pour le moins douteuses et si ce fait seul n'était pas suffisamment étrange, il fallait ajouter à cela qu'il le faisait par pure dévotion. Comment cela était-il arrivé ? Une excellente question à laquelle on se gardera de répondre pour l'instant. Voilà plutôt, Orion qui tirait de l'une de ses poches un morceau de parchemin.
— Tenez, Maître, offrit Orion en avançant de quelques pas prudents.
Le Seigneur des ténèbres attrapa de ses longs doigts blanchâtres le morceau de papier et s'attela à le déplier.
Chers Parents,
Il se passe des choses à Poudlard, des choses étranges. Je sais que Dawlish nous a demandé de rester dans la légalité, mais voilà même avec l'aide des Gryffondors et des Serpentards réunis, nous ne sommes parvenus à rien.
Lors d'un procès, juste et équitable, tout porte à croire que Regulus et Sirius serait condamnés pour la malédiction de McLaggen. Je sais cependant que vous avez les moyens de les sortir de cette situation inconfortable et je suppose que vous prenez cet événement comme une opportunité pour ramener Sirius dans vos bonnes grâces.
Malgré mes déductions, je me suis dit que je devais jouer le jeu, n'est-ce pas ? De la même manière, si j'ai eu tort, il vaut mieux que je joue le jeu. De plus, trouver le véritable coupable permettrait de gommer l'opprobre jeté sur notre famille.
Alors, je me suis rendue dans la réserve, sans en demander l'autorisation, et j'ai découvert une chose assez étrange sur une forme de magie très rare. J'ai des questions importantes à vous poser.
Si ce que j'ai lu est vrai, mes frères, vos fils, pourraient être les véritables coupables de la malédiction qui s'abat sur Poudlard. J'espère vous voir à Pré-au-lard, près de la cabane hurlante le week-end prochain.
Affectueusement,
Votre fille, Calista Black.
Les yeux rouges terminèrent leur lecture.
— Très intéressant, vraiment très intéressant commenta le mage noir en faisant les cent pas. Il se triturait le menton, relisait quelques lignes, étirait un sourire macabre, cela sous l'œil inquiet du patriarche Black.
— Ta fille, Orion, a l'air d'une jeune fille tout à fait intelligente. Il faudra cependant lui expliquer ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas confier dans une lettre. Si cette lettre tombait entre de mauvaises mains…
Lord Voldemort eut un rire sinistre. L'écho se répercuta longtemps contre les murs. Orion observait son maître, la gorge nouée.
— Rapporte-moi tout ce qu'elle confiera à Walburga, ordonna le maître.
Orion acquiesça et se précipita piètrement vers la cheminée par laquelle il était entré.
— Maître, il y a quelque chose que ma fille ne dit pas dans cette lettre ! Lança-t-il dans un élan de… Dévotion ? Courage ? Bêtise ?
Les sourcils du maître se froncèrent, mais ses yeux brillèrent d'avidité.
— Qu'a-t-elle donc omis, Orion ?
— Il y a eu un deuxième cas. Une seconde élève est s'est retrouvée bloquée de l'autre côté du miroir. C'est la fille de Parkinson, c'est pour cela qu'il est absent. Linda Parkinson est une amie de mon fils cadet et ils se sont disputés hier, il a donc été arrêté ce matin. Quel scandale ! J'ai rapidement rappelé au Ministre ce que le nom de Black signifiait dans ce pays. Mis à part cela, le phénomène devient inquiétant. On ne sait pas comment faire sortir les élèves de ces miroirs... Ça et les inscriptions ensanglantées... On se croirait de retour à l'ouverture de la Chambre des Secrets, vous ne trouvez pas ? Cette sombre affaire avait bien failli faire fermer l'école ! Heureusement que vous étiez là ! Bien sûr, je ne serais pas mécontent si cette malédiction pouvait elle aussi ne toucher que les sang-de-bourbe, mais il ne semble pas que ce soit le cas…
— Quel dommage en effet, commenta Voldemort.
Les pensées du mage noir fusaient dans son esprit et le remarquant distrait, Orion se demanda s'il n'allait pas finir par voir de la fumée sortir de ses oreilles. Aussitôt, cette pensée venue, aussitôt le mangemort la supprima. Si le Seigneur des ténèbres notait ce à quoi, il avait songé, il était cuit. Depuis qu'il était arrivé, Orion redoutait le doloris qui finirait par tomber.
Orion attendit. Le dos raide, le corps prêt, la mâchoire contractée, il attendit. Mais rien ne vint. Au lieu de cela, Voldemort leva les yeux vers lui.
— Désormais, je veux que tu me fournisses les moindres détails de cette affaire. À moi et à moi seul. Me suis-je bien fait comprendre ?
Orion hocha vivement la tête.
— Tu peux disposer, annonça le mage noir.
— Merci, Maître.
Lord Voldemort ne s'était pas senti aussi confus depuis très longtemps. Cette histoire de malédiction à Poudlard l'intriguait. Tout comme l'avait dit Orion cela lui rappelait un peu trop bien ses propres actions lors de l'ouverture de la chambre des secrets. Personne n'en avait rien su, à part peut-être Abraxas et Jonathan, ses plus proches compagnons. Qu'arrivait-il à Poudlard ? Était-ce un piège ? Un concurrent ? Il se devait de percer le mystère avant que ce vieil imbécile de Dumbledore ne le fasse. Et puis il y avait ces flashes… Ces souvenirs enfouis qui remontaient, le visage de cette fille qui le hantait et, dans le même temps, des émotions indésirables qui l'envahissaient. Depuis longtemps, son existence s'était basée sur cette rage avec laquelle il semblait né et cette soif de pouvoir qui ne se tarissait pas. Mais il avait depuis longtemps laissé de côté la honte, l'affection – ou quelques noms que cela puisse porter –, et cette sensation de n'être rien au milieu des grands. Les avaient-ils même ressenties ? Non, sûrement pas. Il avait tenté de remédier à ces visions. Potions, sortilèges, sceaux, et autres malédictions… Rien n'y faisait, le murmure de cette fille le hantait jour et nuit.
Qui es-tu et que t'est-il arrivé, Tom ?
Bon sang, s'il avait pu la tuer celle-là aussi.
Il en demeurait troublé.
Ce fut sûrement pour cette raison qu'il remonta sa manche gauche pour appuyer de sa baguette en bois d'if sur la marque ignoble qu'il portait, gravée sur sa peau d'ivoire.
Presque aussitôt, Abraxas Malefoy apparu dans la salle de réunion déserte.
— Maître, s'inclina l'homme à la chevelure blonde immaculée.
— Abraxas, te souviens-tu de ce miroir que je t'ai confié, il y a bien longtemps ? L'interrogea le Seigneur des Ténèbres.
— Bien sûr, Maître.
— Ramène-le-moi.
Sans plus de cérémonie, Abraxas Malefoy disparu.
16 Dum spiro spero"Mᴀʏʙᴇ ᴡᴇ ᴄᴏᴜʟᴅ ғɪɴᴅ ɴᴇᴡ ᴡᴀʏs ᴛᴏ ғᴀʟʟ ᴀᴘᴀʀᴛ
Bᴜᴛ ᴏᴜʀ ғʀɪᴇɴᴅs ᴀʀᴇ ʙᴀᴄᴋ
Sᴏ ʟᴇᴛ's ʀᴀɪsᴇ ᴀ ᴄᴜᴘ"
We Are Young - Fun., Janelle Monaé
Tw : anxiété, TCA, homophobie
𝟕 𝖔𝖈𝖙𝖔𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
Une fois n'est pas coutume, le silence régnait dans le dortoir que les maraudeurs partageait avec Frank Londubat. Le vent vrombissait contre les fenêtres du septième étage et le bois craquait sous les flammes dans l'âtre de la cheminée. Les adolescents, eux, demeuraient silencieux. Peut-être percevait-on aussi le le bruit de la douche dans laquelle Sirius Black s'était enfermé dix minutes plus tôt.
— Vous croyez que c'est vrai ? Couina Peter.
Le silence brisé, James, Remus et Frank levèrent leurs mines sombres vers le plus petit d'entre eux.
— Quoi donc ? L'interrogea James avec ennui.
Pour une fois, ce dernier préférait que le silence reste maître de la pièce, tissant une épaisse et confortable couverture pour tous les non-dits qui courraient entre leurs lits.
— Que Regulus a maudit Linda Parkinson ?
— Non, souffla Remus.
Le jeune loup-garou, assit en tailleur au pied de son lit, fixait le sol, il suppliait les lames de parquet de rendre vérité son murmure, son souhait. Ce ne pouvait pas être vrai, Regulus ne pouvait pas avoir fait ça. Non. Non.
— Ils se disputaient hier soir, commença James, la voix éraillée par sa gorge tordue par l'angoisse. Mais ce n'est qu'un garçon, un garçon de deuxième année. Il n'a pas les talents magiques suffisants pour provoquer un tel incident. Et puis Linda est sa meilleure amie... Je veux dire... Je me suis pris le bec mille fois avec Sirius, ce n'est pas pour ça que l'un de nous va s'amuser à maudire l'autre.
— Ce qui est inquiétant, répliqua Frank, c'est que tout l'accuse malgré cela. Pourquoi voudrait-on s'en prendre à ce pauvre Regulus Black ? Cette affaire pourrait l'envoyer tout droit à Azkaban !
Le silence retomba. Les yeux de Peter alternaient entre chacun de ses amis, en quête d'une déduction supplémentaire, d'un espoir nouveau. Il ne supportait pas de voir ses amis aussi démunis.
— Il n'ira pas à Azkaban, affirma la voix de celui qui sortait de la salle de bains.
Sirius glissa une main dans ses boucles noires, se fraya un chemin dans la pièce – il fallait dire qu'ils n'avaient pas le sens du rangement dans le sang –, et se laissa tomber à côté de Remus.
— Mon père a rappelé à la Ministre, cette chère Eugenia Jenkins, son talent pour les généreuses donations, expliqua Sirius avec dégoût. Mon frère ne devrait plus avoir de problèmes, mais Dawlish reste ici pour enquêter pour le compte du ministère, officiellement.
Sirius avait passé la journée entouré d'aurors, interrogé, encore et encore... Il avait répété inlassablement qu'il ne savait rien, que son frère était incapable de faire une chose pareille à son amie, qu'il n'avait aucune idée du sortilège utilisé pour coincer ces enfants dans les miroirs. Il était épuisé et à bout de nerfs et si on lui posait une question de plus il était certain de fronder en larmes. Comme s'ils l'avaient senti, ses amis se turent, attendant patiemment qu'il se mette à parler. Il ne semblait cependant pas en avoir l'intention.
— Ça fait un tas d'histoires, les Parkinson et les McLaggen font la une de la Gazette du Sorcier, reprit Frank, je me demande où tout ça va nous mener.
— Et s'il y en a d'autres ? Si d'autres personnes finissent coincées ? Que va-t-il advenir de Poudlard ? S'inquiéta Peter.
— Ne t'en fait pas, Peter, intervint James, l'air un peu plus sûr de lui qu'il ne l'était. On va débusquer le connard qui a fait ça et le livrer bien emballé au ministère !
Un sourire effleura les lèvres de ses compagnons. Sauf peut-être celles de Sirius dont la tête s'enfonçait entre ses épaules. Ces dernières se mirent à tressauter, Remus étira un bras et attira Sirius contre lui. L'aîné des Black s'accrocha à son ami et cacha son visage baigné de larmes contre lui.
Il n'y arrivait tout simplement plus. Toutes ces histoires, ces malédictions, ces suspicions, c'était juste trop. Il ne supportait pas voir son petit frère ainsi inculpé. Il avait vu la terreur dans ses yeux, Regulus n'avait rien fait. Sirius ne réalisait que maintenant la bêtise de se croire déjà en guerre, eux les preux Gryffondors contre les méchants Serpentards, immédiatement catégorisés en futurs mangemorts. Cela n'avait pas de sens, pas plus que d'accuser Regulus de lancer de puissantes malédictions du haut de ses douze ans, ou que les histoires d'héritiers de Serdaigle de Calista. Sirius avait fantasmé ce combat, sûrement pour se persuader qu'il n'avait rien avoir avec le reste de sa famille et dès lors que la chose était devenue tangible il s'était senti basculer en plein cauchemars.
— On est là, Sirius, chuchota Remus, son souffle se perdant dans les mèches humides de Sirius. Je suis là.
Le noiraud frissonna. Sûrement était-il en train de prendre froid. Il se pressa un peu plus contre le torse de Remus, un peu de chaleur humaine ne lui ferait pas de mal.
— Oui Pads, repris James, on est tous là !
Sur ces mots, James se joignit au câlin, Peter ne tarda pas à faire de même ainsi qu'un Frank légèrement mal à l'aise. Écrasé sous les bras de ses amis, Sirius se sentit un peu moins seul. Il se laissa aller contre Remus, il serrait ses bras autour du garçon si fort qu'il pouvait sentir ses côtes et son cœur battre contre lui. Se sentant fiévreux, le garçon décida de se libérer de l'étreinte de ses camarades.
— Merci, les gars, marmonna-t-il.
Il sécha ses larmes et se glissa rapidement sous ses draps.
Interloqués, les sourcils de ses quatre amis se froncèrent en chœur.
— On a dit quelque chose qu'il ne fallait pas, mon pote ? Lança James, inquiet.
— Non... Je suis juste crevé, expliqua Sirius. Bonne nuit.
Bon sang mais que lui arrivait-il.
Sirius n'avait pas pris le temps de fermer les rideaux de son lit à baldaquins et laissait se regard se perdre sur les tentures rouges du lit voisin. Le lit de Remus.
Remus et lui avaient toujours été proches. Différemment de la manière dont il l'était avec James qui était pour lui un véritable frère, mais proches quand même. En première année, Remus avait été l'étrange mystère qu'il s'était appliqué à percer. Une sévère obsession dont il arrivait encore à James de se moquer. Et après... Remus avait été le seul avec qui il pouvait vraiment parler de ses parents. Il en parlait avec James bien sûr, mais ce dernier avait grandi choyé par ses parents, il pouvait compatir, s'étrangler d'indignation mais ce n'était pas ce dont il avait besoin. Et Calista... Calista savait, placer des mots dessus devant elle ne menait à rien parce qu'elle savait et qu'elle n'aimait pas en parler. Remus lui par contre, comprenait. Il pouvait en parler pendant des heures, et Remus écoutait, il hochait la tête en silence et lorsque son tour venait il parlait parfois de ses propres parents. Le loup-garou n'était jamais très loquace sur le sujet mais il arrivait à Sirius de ressentir cette envie de prendre le garçon dans ses bras et de la garder ainsi caché de ce monde cruel pour toujours. Cette année, il découvrait un nouveau Remus, prêt à s'amuser, à rire, et beaucoup moins tatillon sur les règles. Pendant l'été, Remus avait changé. Quelque chose dans son visage ou dans sa façon de se tenir. Quelque chose d'extrêmement attirant.
Non. Sirius effaça cette pensée de son esprit. Si jamais Remus se rendait compte de la raison pour laquelle il s'était précipité si rapidement sous ses draps... Il le haïrait pour sûr. Sirius en était pétrifié. Pourquoi rien n'était jamais simple avec lui ? Pourquoi n'avait-il pas pu naître parmis les Potter au lieu d'une famille raciste au possible ? Pourquoi ne pouvait-il pas simplement tomber amoureux d'une jolie fille comme James le faisait si bien ?
Pourquoi fallait-il qu'il ne parvienne plus à respirer lorsque Remus le touchait ? Pourquoi fallait-il qu'il agisse comme un idiot lorsque celui-ci se trouvait dans la pièce ? Pourquoi fallait-il que l'idée de voir le loup-garou embrasser une fille le rende malade ? Pourquoi fallait-il qu'il n'y ait que Remus et jamais que lui ?
Sirius eut envie de pleurer, de s'arracher à sa propre peau. Il était en train de tout ruiner. Lorsque ses amis se rendraient compte de son étrange attirance, ils hurleront chez McGonagall ne plus vouloir dormir à côté d'un dégénéré. Il allait tout perdre. Putain il avait eu la chance de trouver des amis pouvant l'aider à s'émanciper de sa famille de tarés et voilà qu'il allait tout foutre en l'air. Pourquoi ne pouvait-il pas être normal ?
Et si ses parents venaient à l'apprendre ? Il ne pouvait qu'imaginer leurs expressions dégoutées ainsi que celles de Calista et de Regulus. Il n'osait pas concevoir le nombre de doloris qui pleuvraient sur lui? Peut-être le tueraient-ils ? Ou l'enverraient-ils aux détraqueurs ? Tout pour effacer la honte qu'il représentait pour la très noble famille des Black.
Et peut-être qu'ils auraient raison.
Un tel sentiment, une telle attirance, un tel désir, si démesuré, si étrange, si dévorant, se devait d'être réfréné.
Les larmes dévalèrent le visage de Sirius, trainèrent sur l'arrête de son nez, glissèrent sur ses lièvres fines et firent goûter leur goût salé et amer à leur détenteur. L'aîné des Black étouffa ses sanglots dans son oreiller.
Dormant paisiblement, aucun de ses amis ne remarqua l'état d'âme qui traversait Sirius Black. L'angoisse et les nombres exorbitant d'émotions fortes ressenties dans la journée finirant par avoir raison de lui. Et , alors que son souffle commençait à s'apaiser quelques bribes de conversation lui revinrent en tête.
— Tu crois que..., commença Sirius en se tournant vers Remus. Tu crois que Peter a une chance avec Marlène ? Comme ça, je n'aurais pas cru, mais ils ont l'air de passer beaucoup de temps ensemble.
— Merlin, que tu es drôle, heureusement que tu n'étais pas aussi aveugle pour découvrir que j'étais en fait... Moony.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Répliqua Sirius.
— Peter n'est pas vraiment le type de Marlène..., confia Remus à voix basse.
— Comment ça ?
— Oh Sirius... Marlène préfère les filles, c'est évident...
Si Sirius s'en était souvenu avant, peut-être n'aurait-il pas laisser Angoisse prendre possession de lui. Mais l'angoisse n'a rien de rationnel. Non. Tel l'épouvantard de votre placard, elle s'empare de vos pires craintes et les anime de ses doigts de marionnettiste dans votre esprit.
Lorsque Sirius s'éveilla le lendemain, il eut la sensation que sa tête se trouvait entre le marteau et l'enclume. Ça et ses paupières qui semblaient avoir été lestées au plomb ne l'aidèrent pas à se motiver pour affronter cette nouvelle journée. Pourtant il le fallait. Son père le lui avait ordonné.
« Agit comme si tout était normal, comme si tout cela n'était qu'un incident mineur et rien qui ne puisse entacher la dignité de notre famille. Honneur et dignité. N'oublie pas que tu es l'avenir de cette famille. Agit en conséquences. »
Il l'aurait bien envoyé se faire voir si Regulus ne s'était pas trouvé dans la balance.
Chacun de ses pas étaient douloureux et le nœud dans sa gorge épaississait à mesure qu'il avançait. Dans la salle commune on murmurait sur son passage, on le traitait de mangemort, on le fuyait... C'était le cas depuis des semaines déjà. Une fois l'enquête ouverte, les rumeurs n'avaient fait que s'accélérer. Il n'en pouvait plus. Si ses amis n'avait pas été là, il aurait presque regretté les doloris de Walburga. La façon étrange que sa mère avait de démontrer de l'affection paraissait être une perspective agréable à côté du constant enfer que ses camarades lui faisaient vivre. Le foi que ses amis plaçaient en lui, en le croyant innocent coûte que coûte, lui permettait de tenir. Mais cela ne l'empêchait pas de faire exploser son chaudron trois fois durant le même cours dont deux fois qui n'étaient pas de son fait. Slughorn le condamna avec dépit à deux heures de retenue pour reproduire sous son étroite surveillance ladite potion, cela sous l'œil moqueur de Severus Rogue qui prenait manifestement son pied à le voir être humilié par ses camarades de Gryffondor. Au vu des mines goguenardes de Fabian et Gideon Prewett, il n'y avait aucun doute sur l'identité des coupables de son échec.
Lorsque la fin de l'heure sonna, et avec elle l'heure du repas, Sirius attrapa son sac et disparu. Il ne voulait pas faire payer à ses amis sa mauvaise humeur. Il savait pertinemment qu'ils subissaient eux-aussi les conséquences de leur soutient.
Grimpant les marches quatre à quatre, il s'élança en direction de la tour d'astronomie. Respirer aurait dû lui faire du bien. C'est ce que disait constamment Calista.
« Respire et la douleur se calmera. »
Cela fonctionnait mieux lorsqu'il s'agissait des douleurs infligées par les sortilèges de leur mère que pour l'abominable souffrance qui lui étreignait les tripes. Lui qui croyait que les Gryffondors l'avaient tous accepté, qu'ils l'avaient tous vu tel qu'il était et non par le prisme de son nom de famille, lui qui avait toujours cru que le mal était incarné par son petit frère, le parfait héritier de la parfaite famille de sang-pur... Tout avait été balayé en si peu de temps. Toutes ses certitudes, tout ce en quoi il avait jamais cru... Badaboum, écroulé comme un château de cartes.
Appuyé contre le garde corps de la tour, Sirius tentait de respirer, mais aucune bouffée d'air n'était suffisante pour défaire le nœud de sa gorge ou pour effacer le poids qui lui écrasait la cage thoracique. Aucune bouffée d'air n'était suffisante pour stopper le fil de ses pensée - cela dit, le fil en question devait ressembler à une pelote avec lequel un chat particulièrement enragé avait joué -, et aucune d'entre elles ne parvenait à se raccrocher au réel, toutes s'enfonçaient dans le puits sombre dans lequel il avait la sensation d'être en chute libre.
Ses mains parcourraient nerveusement son visage, s'accrochaient à nouveau au garde corps, puis le lachaient, il faisait quelques pas, les larmes ne coulaient plus il n'yavait plus que ces pensées qui l'obsédaient. Cette voix qui répétait : je suis un monstre, je suis dégoûtant, Je mérite ce qu'il m'arrive, Je devrais épargner à mes amis ma présence, ce serait mieux ainsi, je ne les mérite pas, ils ont simplement pitié de moi, Ma famille me déteste, Je n'aurais jamais dû être à Gryffondor, Si je n'étais pas là il n'y aurait pas de problèmes, En fin de compte c'est peut-être ma faute si McLaggen et Parkinson sont derrière des miroirs, Et...
— Sirius ?
Un voix l'aspira hors de ses pensées.
Le visage pâle, ses yeux gris écarquillés, les mains tremblantes, Sirius se tourna vers son ami.
— Peter ? Demanda-t-il de sa voix rocailleuse. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Eh bien comme tu n'es pas venu déjeuner je t'ai pris quelque chose, s'expliqua Queudver.
Le petit garçon blond révéla ce qu'il tenait caché derrière son dos enroulé dans une serviette. Une part de tarte à la mélasse et un morceau de pain avec de la charcuterie à l'intérieur.
— Je me suis dit que tu aurais faim alors je t'ai monté ça...
Il parlait comme s'il avait fait une bêtise. Sirius eut envie de fondre en larmes et de le serrer dans ses bras.
— Merci, Queudver, murmura-t-il, tu t'assoies une minute avec moi ?
Leurs pieds pendaient dans le vide, tandis que Sirius fourraient le pain dans sa bouche.
Étonnement il n'eut aucune difficulté à avaler. Il avait pourtant pensé, en voyant toute cette nourriture, que cela ne passerait pas par sa trachée, qu'il vomirait tout aussitôt. La part de tarte suivit de près le pain et à l'instant où il eu fini d'engloutir cela il regretta de ne pas s'être présenté au déjeuner. Il aurait pu avaler tout ce qu'il se trouvait sûr les quatre grande tables sans être certain d'étancher sa faim. Le trou qu'il sentait d'être formé dans son ventre ne semblait pas avoir de fin.
— Ça va mieux, s'inquiéta Peter.
— Oui, merci beaucoup !
— Je ne sais pas si je devrais te dire ça... Mais les autres s'inquiètent beaucoup pour toi. Même Calista est venue demander de tes nouvelles au repas. Regulus ne s'est pas montré non plus, James a essayé d'en savoir plus mais ta cousine, Bellatrix, l'a dissuadé de poser plus de question. Elle l'a traité de, je cite : sale petit fouineur traître à son sang qui aimerait trouver une utilité aux deux derniers neurones qui se battent en duel sous sa caboche de poux amputé.
— Bellatrix est très créative, commenta distraitement Sirius.
— Ce que je veux dire, Sirius, c'est que tu peux nous parler. Tu sais, pour nous tout va bien, mis à part cette affaire de miroirs qui nous plombe tous un peu... On va bien mais je peux imaginer que pour toi c'est le monde qui te tombe sur la tête. Nous n'avons pas tous la même perceptions des évènements et même si tu crois que ta vie est en train de s'écrouler, en vérité ce n'est pas le cas. Certains te trouveront stupides si tu parles de ce que tu ressens parce que cela peut leur paraître démesuré. Mais pas nous. Tu as le droit de te sentir comme si c'était la fin du monde. Mais s'il te plaît... Ne te jette pas de cette tour et parle nous.
Sirius senti le rouge lui monter aux joues.
— Je n'allais pas...
— Quand on a dit à Calista que tu nous avais quitté après le cours de potions, elle est devenue blême. Elle a dit qu'on devrait aller chercher du côté de la tour d'astronomie. J'ai cru que Remus allait faire une syncope. Je me suis proposé pour te monter quelque chose à manger. Les autres doivent être en bas, pour faire quelque chose au cas où tu déciderais de sauter.
Sirius n'avait pas réalisé à quel point son attitude avait pu inquiéter ses amis. Il n'allait pas bien c'était certain, mais jamais il n'aurait fait une chose pareille. Il avait souhaiter cesser d'exister, certes mais entre ça et se suicider... Les paramètres pris en compte n'étaient pas les mêmes. En cessant d'exister, ses amis ne pourraient pas être tristes puisque son existence même était supprimée. Non, leurs vies seraient paisibles, sans la sienne pour les perturber. À lheure qu'il est, ils se promèneraient tous sur les barges du lac noir au lieu d'attendre au pied de la tour d'astronomie de voir si leur ami allait s'en jeter ou non.
— Je sais ce que tu es en train de faire. Ne culpabilises pas. On est simplement tous plus ou moins passés par là. On a tous traversé des moments difficiles, même moi ou James. On a besoin des uns des autres. Les amis sont là pour ça, ils sont là pour rire et pour pleurer. D'accord ?
Sirius hocha lentement la tête. Il se sentait un peu stupide. Stupide d'avoir fait autant paniqué ses amis. Stupide d'avoir pensé que ses amis ne saisissaient pas l'horreur de ce qu'il vivait. Stupide de voir Peter viser aussi juste.
— Regardez ! Il est là-haut je le vois ! Lança la voix de James.
Le regard de Sirius se perdit sur les points minuscules que représentaient ses amis au pied de la tour.
— On dirait des fourmis vu d'ici tu ne trouves pas ? S'amusa Peter.
Sirius pouffa et fit un signe de la main à ses amis qui l'attendaient en bas de la tour.
— Youhou les amis ! Désolé de vous avoir inquiété ! Vous montez ?
— Sirius je te jure que si tu me forces à grimper là-haut, je t'éviscère ! hurla la voix aimable de sa chère sœur.
— On vous rejoins ! S'écria Peter. Par les escaliers !
— Merci de préciser ! Hurla Remus. On était inquiets !
Le ton teinté de colère de son meilleur ami eu l'effet d'un coup de tonnerre sur Sirius. Merde. Merde. Merde.
— Il m'en veut tu crois, sinquiéta-t-il.
— Assurément, répondit Peter.
— Fais chier.
— Il a eu peur. Il tient beaucoup à toi, tu sais. Il est très protecteur à ton sujet.
Sirius s'efforça de ne pas mal interpréter ces paroles.
La première chose que Sirius vit une fois arrivé en bas fut la chevelure noire de sa sœur qui le serrait avec une force qu'il ne lui connaissait pas contre elle.
— Je te jure, murmura-t-elle dans son oreille, que si tu me fais un truc comme ça à nouveau, je te tue.
— Je te promets que je n'avais rien l'intention de faire, j'avais juste besoin d'air.
— Prends l'air "pas tout seul" la prochaine fois.
Sirius renonça à répondre et serra sa sœur contre lui. Elle le relâcha doucement et lui lança un regard chargé de menaces.
la seconde chose que Sirius vit fut le sourire de Remus.
— J'ai hésité à te gifler, je t'avoue, ou à te coller mon poing dans la figure. Mais je me suis dit que ce n'était pas le moment, s'expliqua Remus.
— Content que tu aies renoncé à cette option, je suppose, répliqua Sirius.
Après des retrouvailles gênées, le groupe d'amis – composé des maraudeurs et de Calista et ses deux fidèles amies : Lily et Pandora –, décida de ne pas s'étaler sur la question et de prendre la direction du lac noir.
James se glissa à sa hauteur alors qu'ils traversaient le parc.
— Le dernier qui arrive au saule pleureur entre les deux rochers sur le berge paye sa tournée samedi à Pré-au-Lard.
L'éclat malicieux qui brillait dans les yeux chocolats de James contamina ceux de Sirius. Aussi, les deux garçons se mirent à courir jusqu'au saule, rapidement suivis par la petite bande. Sirius toucha le tronc de l'arbre en second. Malgré sa défaite et le souffle anarchique hérité de sa course, un rire traversa ses lèvres. Un rire franc et vrai.
Le groupe s'installa sous le saule. En cette saison, ils risquaient d'être bientôt tous couverts de feuilles et de se retrouver avec le derrière humide et tâché de terre. Mais ça n'avait pas beaucoup d'importance. Aujourd'hui était un jour particulièrement lumineux d'automne et Sirius s'offrit quelques instant où il ferma les yeux et profita de l'accueil chaleureux des rayons chatoyants du soleil. Tout n'allait pas brusquement mieux et tous ses ennuis n'avaient pas disparu. Pourtant, il parvenait à respirer correctement. L'angoisse n'avait pas disparu, mais elle s'était apaisée. Pour la première fois depuis la veille, Sirius eut un peu d'espoir. Il croisa le regard cerné de sa sœur et il sut qu'elle songeait à la même chose.
