Résumé du dernier chapitre : Le monde en ruines entre dans une nouvelle phase. Alors que Grimmjow Jaggerjack et Kyogi s'attèlent au recrutement de nouvelles troupes, les Shinigamis s'organisent pour essayer d'enrayer la mécanique d'un affrontement inéluctable …

BLEACH — THE DARK AGES

CHAPTER 2 : FOR THE EMPIRE'S SAKE

Enfers — Palais du Diable.

Au plus profond du monde souterrain, les choses n'avaient pas énormément souffert du remembrement général. Épargnée des souffrances multiples, les habitants et surtout soldats d'une armée devenue plus puissante que jamais, vivaient selon le bon vouloir de Sa Majesté. Pour certains individus, cette situation ne différait guère de celle qu'ils avaient connue. Hormis le fait que dorénavant, de nouvelles têtes se montraient, dans le costume d'âmes au service de l'Empereur d'un monde en construction.

L'organisation spatiale de l'édifice géant suivait un schéma simple : plus l'on descendait, plus les résidents étaient gradés. Pour autant, le nombre de chambre dépassait celui des subordonnés du Diable, contribuant à créer une atmosphère silencieuse assez lourde, pour les non-habitués. Profondément, les trois plus fidèles soldats de cette armée, ne souffraient aucunement de ce problème. Dans la chambre des Cavaliers, le regard sombre et froid de Lyrène se fixait sur le plafond. De ses iris, aucune pensée ne pouvait être tirée : la Cavalière du Destin savait bien masquer ses moindres préoccupations, même auprès de ses proches camarades. Allongée sur le lit, et à moitié enveloppée par la couverture, la jeune femme laissait ses doigts se balader lentement sur la chevelure blanche d'Heisei, endormie et collée à elle, sa tête posée légèrement au-dessus de sa poitrine. Les âmes damnées ne pouvaient pas dormir, mais les Cavaliers du Diable ne subissaient pas ce supplice : leur statut privilégié aux yeux du sombre monarque leur offrait une vie moins terne que les pauvres âmes retirées d'un monde de souffrance.

Aujourd'hui pourtant, les événements se mêlaient, pour former un avenir flou. Les yeux améthyste de Lyrène ne pouvaient plus rien y voir, aucune trace d'un futur clair. L'Enfer aussi, connaissait un retour vers l'arrière, vers un monde où l'horizon assombri ne lui offrait pas la moindre garantie. Cette sensation d'inconnue, la Cavalière aux longs cheveux noirs l'avait laissée dans un côté oublié de son esprit. Pourtant, il fallait bien se rendre à l'évidence désormais : la création du Nouveau Monde, et la guerre menée contre les forces de la déesse de la Destruction, forçaient à emprunter une voie sinueuse.

Doucement, Lyrène se défait de l'étreinte affectueuse de sa camarade, toujours paisiblement endormie sur le lit, et absolument pas réveillée par les mouvements de sa partenaire. Redressée au pied du lit, celle-ci osa porter son regard au miroir se trouvant juste en face d'elle, la forçant à affronter ses propres doutes. La porte ne tarda néanmoins pas à s'ouvrir, laissant apparaître l'ombre du dernier colocataire de la chambre, à savoir le Cavalier de la Guerre, Haikyaku. Ce dernier lança un petit sourire à la première femme qu'il croisa de son regard aussi terne que jovial, que Lyrène ne lui rendit absolument pas.

« — Oh, Lyrène, finit-il par déplorer, en s'asseyant de l'autre côté de la pièce, sur une chaise à côté de son propre lit. Pourquoi tu me lances un air aussi désapprobateur ?

— Je ne vois pas de quoi tu parles, murmura son interlocutrice, sans se retourner.

— Allons très chère, inutile de te montrer si froide quand tu es à moitié dévêtue devant moi.

— Peu importe, ça n'est plus le cas maintenant, répondit l'intéressée, en enfilant son long manteau à fourrure noire, sur la chaise de bois, située à quelques mètres.

— La chemise te va très bien, ça te donne un charme ténébreux, déboutonnée, c'est encore mieux.

— Tu deviens de plus en plus ridicule, Haikyaku, finit par déclarer la femme au teint pâle. Comment s'est déroulée la reconnaissance, plutôt ?

— Nous avons une armée maintenant, à qui nous pouvons déléguer des tâches. Et je trouve que ça n'est vraiment pas plus mal.

— Ça ne répond pas à la question.

— On a quelques recrues ici et là. Mais juste de la chair à canon. Même si je ne partage pas ta haine viscérale de l'être humain, nous n'avons pas énormément de bonnes trouvailles. Quant à cette chère Légion Noire, elle ne fait qu'envoyer des fantassins pour endiguer certains de nos mouvements. Ils ont vite fait de repartir dans leur monde. Rien de très sérieux en somme.

— Ça ne durera pas.

— Ouais, ça fait déjà plusieurs mois qu'ils ont bâti un empire là-haut. Ils pourront bientôt déployer une grande force pour s'abattre sur cette pauvre Terre infertile.

— Il est temps de préparer sérieusement les troupes, articula lentement Lyrène, en enfilant ses dernières affaires.

— Fais ce que tu veux, moi je suis un peu fatigué de cette journée. »

Bras croisés, le brun regarda son amie sortir de la pièce, sans dire un mot. Taciturne, distante et silencieuse, cette dernière ne changeait pas au fil des multiples siècles qui se sont écoulés. L'inverse lui paraîtrait d'ailleurs assez étrange. En y réfléchissant, le trio avait vécu tellement longtemps, qu'un simple changement parmi ses membres serait probablement très mal vécu par les autres … Cette perspective, inenvisageable il y a encore peu, revenait sur le devant de la scène avec l'approche de la Grande Guerre. Et à en juger par le regard de celle qui venait de quitter la pièce, Haikyaku devinait aisément qu'elle aussi ressentait la vague du changement. Seule Heisei conservait finalement cette vision totalement déconnectée de la réalité, perchée dans son monde, dans sa bulle, au point de se permettre cette sieste.

Mais tout compte fait, il s'agissait aussi ici d'une des constantes de sa personnalité, et changer ce point ne plairait pas réellement au Cavalier, qui s'allongea également sur son lit, pour fermer ses paupières. Les prochains jours s'annonçaient de plus en plus rudes.

À l'intérieur du palais, les préoccupations des Cavaliers ne détenaient pas sur toutes les autres personnes. Au-dessus, de quelques étages, un groupe d'individus vivait mal la situation, mais pour des raisons diamétralement opposées : Abarai Renji, Ichigo Kurosaki et Sado Yasutora. Tous les trois installés dans ce qui devait être un petit salon, conservaient un mutisme à faire pâlir un mort. Cette atmosphère lourde pesait depuis des mois déjà. Personne ne trouvait les mots pour permettre à tous de partir réellement de l'avant. Était-ce réellement étonnant ? Aucun d'eux n'avait l'impression d'être à sa place ici. La méthode employée par le Diable pouvait d'ailleurs être questionnable à ce niveau-là : l'efficacité des troupes pouvait-elle être à son maximum dans une telle configuration ? Personne ne conteste pourtant cette décision parmi l'assemblée du souverain obscur.

« — J'ai vu le Cavalier Haikyaku tout à l'heure, débuta lentement Chad, en rompant les chaînes du silence. Il est probable qu'un certain nombre d'entre nous irons dans le monde d'en-haut.

— Pourquoi ? rétorqua simplement Ichigo Kurosaki, assis dans son sofa, le regard légèrement vide.

— Il ne m'a pas donné de détails. Je crois que ce sera moi et Abarai-kun.

— Tant mieux, j'en avais marre de ce trou à rats, siffla l'ancien Lieutenant de la Sixième Division. »

Souvent, le Shinigami cherchait à lancer une once d'optimisme, de bonne humeur, de par ses paroles, de par son ton. Mais jamais ses deux amis ne parurent réceptifs à ses bonnes intentions. Comment pouvait-il leur en vouloir ? Renji serra nerveusement les dents, en secouant la tête, pour chercher à dissiper chaque trace de doute dans son esprit. Mais quoi qu'il fasse, la vérité s'abattait face à lui : ils étaient piégés. Et en plusieurs mois, ils n'avaient pas réussi à caresser l'espoir d'une fuite. Ici, le Diable voyait tout, entendait les pensées les plus profondes avant même qu'elles ne soient formulées sous l'aspect de mots. Soudainement, la porte s'ouvrit, laissant apparaître un énergumène dont tous se seraient bien passés.

« — Salut tout le monde ! Ça roule ou quoi ? Oh ? Encore en train de déprimer ? Dîtes-donc les mecs, vous n'arrivez décidément pas à saisir la beauté du monde qui nous entoure !

— Lâche-nous un peu la grappe, tu veux ? martela Ichigo, en fermant les paupières.

— Ah, je vois. Les souvenirs douloureux remontent à la surface et t'empêchent d'exprimer toute ta joie actuellement emprisonnée dans cette grande faiblesse que l'on nomme « cœur » … mais ne t'en fais pas, moi, Bonsai l'élégant, je vais libérer les sentiments dissimulés en toi ! En espérant qu'ils ne soient pas trop dirigés envers moi ! Haha ! Haha … Haha … alors, vous ne riez pas avec moi ? Allez, un petit peu ? Chad-kun, tu peux bien le faire, non ?

— Mmphf.

— Beau sens de la répartie, je dois bien l'admettre. Merci pour ce message étonnamment profond.

— Arrête de faire chier, on a compris, souffla finalement Renji Abarai, en se levant. Pourquoi t'es venu ?

— Messages de Lyrène-sama ! Vous êtes conviés à la grande salle d'audience, et moi aussi ! Je vous propose donc d'y aller ensemble, vu que nous sommes amis. »

À bien y réfléchir, aucun du trio d'amis originel n'avait réellement une mauvaise opinion de ce bougre. Certes, Bonsai ennuyait profondément de par son attitude totalement calquée sur celui de son supérieur hiérarchique, Kyogi, et ils ont dû l'affronter il y a plusieurs mois dans une lutte violente, mais hormis le fait d'appartenir à un camp ennemi au départ, l'âme damnée ne leur avait pas causé de grands ennuis. Malgré tout, ni Ichigo, ni Renji, ni Sado, n'eurent jamais l'intention de devenir ami avec celui qu'ils considéraient grossièrement comme un arriéré.

Les informations données par Bonsai obligeaient néanmoins le trio à quitter cette place silencieuse, pour plonger de nouveau dans un monde d'horreur et de sang. D'un hochement positif de la tête, Ichigo fit rapidement signe à ses camarades qu'il allait obtempérer : pouvait-il seulement en être autrement, de toute manière ?


Dimension Royale — Périphérie de l'ancien Palais Royal.

La notion même de Paradis perdait doucement son sens. Ce monde, érigé par l'ancien Roi de la Soul Society, pouvait-il encore exister de la même façon après la chute de ce dernier ? Les premiers éléments de réponses suivirent rapidement, quelques temps après l'effondrement du monde des humains. Flottant désormais dans les cieux du Royaume céleste, un ensemble de Palais, se superposant aux anciens de la Division Zéro, et en ajoutant bien d'autres. Une véritable ville parmi les nuages s'était érigée, surplombant de toute sa majesté un monde qui avait retrouvé certaines couleurs après les violentes batailles remontant à plusieurs mois auparavant.

« — Vous tous disposez des bases d'un reiatsu assez élevé. La question est de savoir si vous allez mettre ces bases à votre service ou non. »

Le prosélytisme afin de rallier les personnes à une cause n'avait pas été privatisé par les armées de l'Enfer. Se tenant sur une estrade légèrement surélevée au milieu de villageois rassemblés en masse, se tenait l'une des plus puissantes personnes de la Légion Noire des troupes de Sakae : la Valkyrie Sigrûn. Vêtue comme à son habitude d'un long manteau à la teinte grise, dévoilant à peine des vêtements noirs et sobres, que ce soit le haut ou le bas. Un petit peu plus loin, assise sur un banc, le visage assez ennuyé, une autre Valkyrie prenait son mal en patience : Brynhild, à la mi-longue chevelure cyan.

« — Ce que c'est ennuyeux, marmonna-t-elle, en secouant vivement sa tête. Tu ne trouves pas, Kanyô-kun ?

— Je ne trouve pas, le contact avec la population est important, Brynhild-sama.

— Moui, n'es-tu pas venu pour Sigrûn plutôt ?

— J'aime accompagner Nee-san de temps à autres, répondit-il, d'un ton neutre. C'est pour elle que je me suis engagé.

— C'est très mignon de ta part, mais tu devrais plutôt songer à prendre du repos tranquillement en haut, pendant que tu le peux encore, soupira lentement la Valkyrie, en fermant les paupières. »

À côté d'elle, se tenait un jeune homme, moins âgée qu'elle-même et donc moins que la Valkyrie Sigrûn. Les traits de son visage fins lui donnaient environ vingt ans à l'échelle humaine. La chevelure de la même teinte que sa grande-sœur, brun mi-longue, jusqu'à la nuque, tout comme son regard noisette. Son accoutrement ne différait guère des autres membres de la Légion Noire : un long tissu noir recouvrant une bonne partie de son corps, allant de pair avec la robe noire de celle qui se trouvait à ses côtés.

Un petit peu plus loin, Sigrûn s'occupait toujours de la communication. Le peuple envoyé au Paradis jadis devait choisir sa destinée, il en avait le luxe.

« — Sachez que dans les semaines et mois à venir, la situation ici pourrait de nouveau devenir chaotique, articula-t-elle, en plantant son regard sur chaque personne dans les alentours. Ce sera à vous de savoir si vous choisissez de combattre ou non pour la survie de ce monde, pour votre survie. Nous ne vous forçons à rien du tout. »

Quelques regards entendus traversent la population. L'hésitation grande d'un nouveau mode de vie totalement inédit rendait réticent, il n'y avait pas de surprise à constater que la décision ne pouvait être immédiate. Le chef du village, un vieil homme à la réputation sage, hocha positivement la tête devant la subordonnée de Sakae.

« — Nous sommes désolés, Sigrûn-sama. Il nous sera difficile de vous donner une réponse immédiate. Pouvons-nous avoir un peu de temps pour y réfléchir ?

— C'est entendu, rétorqua calmement cette dernière. Dans les jours à venir, d'autres émissaires de la Légion Noire passeront, ne tardez pas trop pour donner votre réponse. »

C'est sur ces derniers mots que la Valkyrie retourna auprès de ses compagnons, laissant le débat croître au sein de la petite communauté. Brynhild l'accueillie d'un air plutôt perplexe, se levant finalement de sa place. Kanyô, quant à lui, se contenta de quelques pas en direction de son aînée, en conservant un silence religieux.

« — N'es-tu pas un peu trop complaisante avec eux, ma chère Sigrûn ? demanda la Valkyrie de Glace, en haussant les épaules.

— Ces individus méritent d'avoir le choix. Une armée enrôlée de force ne fait pas souvent de bonnes choses.

— Le Diable n'est sûrement pas d'accord avec toi …

— Peu importe, depuis quand son point de vue est-il important ?

— Je n'ai pas dit que c'était le cas, sourit faiblement son interlocutrice. Puisque tu veux être gentille avec eux, libre à toi. Mais même au sein de la Légion Noire, je crois bien que tous ne seront pas d'accords …

— Tu veux parler des Généraux de l'Ombre ?

— Un seul en particulier, martela Brynhild, en tournant les talons. Tu sais bien qu'Höder est plutôt adepte de « la fin justifie les moyens » … et j'espère que tu ne te prendras pas trop la tête avec lui. Cela pourrait donner de bien mauvais résultats, n'est-ce pas ?

— Cela ne m'inquiète pas. J'agirai en conformité avec mes valeurs. »

L'unité d'une armée faisait aussi partie des points les plus importants pour mener à la victoire. Il n'y avait aucun doute sur le fait que celle du Diable était particulièrement disparate. Mais quid de la Légion Noire ? Les relations entre les Valkyries et les Généraux de l'Ombre n'ont pas toujours été au beau fixe. Les épreuves qui allaient suivre ne tarderaient pas à passer ce lien au révélateur. Pour l'heure, les choses devaient progressivement se mettre en place. L'empire de la déesse s'élevait de manière plus organisée que jamais, et venait en même temps la plus grande partie du travail : réussir à le préserver.

Dimension Royale — Ailleurs …

Une odeur de sang particulièrement nauséabonde montait dans l'atmosphère, offrant un antagonisme certain entre l'idée même du Paradis, et ce que l'on trouvait dans les faits. Des corps broyés s'entassaient sauvagement les uns sur les autres, que ce soit ceux d'hommes, d'enfants, de vieillards … la mort ne faisait ici aucune distinction, chacun de ces cadavres se baignant dans leur propre sang.

« — Je vais répéter ma question, dorénavant. »

Non loin de cette montagne lugubre, une grande ombre en surplombait une autre. Une cape noire flottant au gré d'un vent sombre, et quelques morceaux de cuirasse protégeant le corps, un homme à la chevelure blanche se tenait droit, une lame complètement ensanglantée bien tenue dans sa main droite. Face à lui, une jeune femme à la chevelure verte, à peine vêtue d'un tissu marron artisanal, typique des villages, qui tremblait de tout son corps, agenouillée.

« — Vas-tu te joindre à la Légion Noire ?

— V-Vous … vous … avez tué … tout … tout le monde …

— Effectivement, souffla l'homme, qui ne cillait pas d'un centimètre.

— C-Comment … pourrais-je … comment pourrais-je vous rejoindre ?!

— Parmi tous les villageois de cet endroit, tu disposes du plus haut niveau de reiatsu.

— VOUS ÊTES UN MONSTRE ! s'époumona-t-elle, versant une grande dose de larmes, mêlant désespoir à colère.

— Peut-être bien, lui rétorqua calmement son interlocuteur, en soulevant son sabre, le pointant directement sous sa gorge. Je devine que la réponse est négative. »

Le sabre trancha de nouveau assez rapidement, découpant avec précision la chair humide du cou de la cible. La tête, au visage marqué par l'effroi, ne tarda pas à tomber sur le sol, au milieu d'une multitude d'autres parties, jadis humaines.

Un masque de calme demeurait solidement ancré au visage du tueur, dont les actes ne déstabilisaient visiblement aucunement sa conscience.

Quelques bruits de pas ne tardèrent pas à attirer son attention, l'ombre responsable apparaissant au bout de quelques secondes dans le champ de vision de l'intéressé.

« — Eh bien donc, Général Höder … je ne me souviens pas qu'une telle effusion de sang avait été ordonnée par notre déesse.

— Es-tu en train de m'épier, Valkyrie Kahra ? »

La façon de prononcer ce nom dénotait d'un certain cynisme. Des plus hauts gradés de la Légion Noire, Kahra et Höder étaient probablement ceux qui avaient la plus mauvaise entente. Tout dans cet échange transpirait la haine, du simple regard, à la parole la plus banale. La dernière arrivante à la longue chevelure rose ferma lentement les paupières.

« — Je ne vois pas pourquoi je m'amuserai à t'épier, déclara-t-elle doucement. Figure-toi que je répands également notre ''parole'' auprès du peuple. Sans avoir besoin d'utiliser mon épée.

— Ceux qui ne rejoignent pas l'armée deviennent des pions potentiels de nos ennemis. Ce n'est pas difficile de le comprendre.

— Je n'ai toujours pas souvenir du moindre ordre d'élimination.

— T'en offusques-tu ? souffla Höder, en déposant un regard particulièrement inquisiteur. Toi, vraiment ? Je n'ai pas le souvenir que faire couler du sang t'ait déjà posé le moindre problème.

— J'agis toujours selon les ordres de Sakae-sama.

— Elle a été bien charitable de laisser une femme de ton genre au sein de notre armée. »

Le vent se leva de nouveau, sur les deux supposés équipiers, qui se toisaient mutuellement du regard. Un conflit interne ne générerait rien de bon à l'échelle du futur empire géant de la déesse, et chacun des deux impliqués pouvait facilement en avoir conscience. Si cela ne tenait qu'à eux, lever l'épée, ne serait-ce que quelques secondes l'un contre l'autre, ne poserait pas le moindre problème. Cependant, le vent pouvait également être porteur d'un message de raison, représenté par l'arrivée d'un tiers.

« — Puis-je savoir ce que vous êtes en train de faire ? »

Un autre Général de l'Ombre : Gunther. Habillé de manière identique à son homologue Höder témoignait bien de son rang dans la hiérarchie de la Légion Noire. Les deux interpellés tournèrent doucement leurs visages dans sa direction. La querelle touchait ici —temporairement— à sa fin.

« — Rien de très intéressant, murmura Kahra, en plissant son regard. Je suppose que le Général Höder va s'occuper de nettoyer tout cela, n'est-ce pas ?

— Tu n'as pas besoin de me le dire, affirma ce dernier, en tournant les talons.

— Höder, la déesse Sakae requiert la présence des Généraux de l'Ombre, affirma le nouvel arrivant, d'un air monotone. L'ordre est immédiat.

— Je vois. J'arrive donc. »

À une allure très vive, le Général souleva son épée, la lame de cette dernière effleurant le cou de la Valkyrie au « haori » blanc. Cette dernière venait de faire un pas dans la direction des deux comparses, et se statufia immédiatement, sans pour autant être prise d'une quelconque panique. Son regard se plissa à cet effet, étant lui-même assez significatif pour que Kahra n'ait pas à prononcer le moindre mot.

« — Je n'ai pas souvenir que tu aies été conviée à cette réunion, martela Höder, d'un air particulièrement cynique. Puisque tu n'avais rien d'autre à faire que venir te mêler d'affaires qui ne te concernent pas, j'imagine que tu as du temps libre. Alors occupe-toi plutôt de nettoyer cet endroit.

— … Entend, rétorqua doucement la Valkyrie aux cheveux roses, en poussant la lame dangereuse plus loin. Je vais m'occuper de réparer tes actes dénués d'intelligence. »

Sans lui porter davantage d'importance, le Général se détourna, et quitta les lieux particulièrement vite, en compagnie de son camarade, laissant seule la jeune femme au tempérament changeant. Un petit sourire nerveux s'empara d'ailleurs de son visage, qu'elle tourna en direction de tous les cadavres juchés dans les ruelles d'un village ayant désormais le statut de No Man's Land.

« — Moque-toi donc de moi, Général … »

Lentement, la Valkyrie dégaina son sabre, duquel une vague de chaleur commença à jaillir, pour prendre la forme de flammes ardentes, consumant tous les environs : corps, et même le village, brûlèrent sous un feu d'une température insoutenable.

« — … Dans un avenir proche, tu seras à la place de tous ces cadavres … »


Nouveau Monde — Grand Désert du Sud.

Apparu lors de la convergence des mondes, le « Grand Désert du Sud », comme il fut appelé à posteriori, résultait surtout de la fusion du monde des humains avec le Hueco Mundo. Au milieu d'une étendue de sable particulièrement vaste, quelques ruines de la civilisation humaine subsistaient, par le biais d'anciens buildings tombés, étalés sur le sol. Ce triste spectacle s'accompagnait surtout d'un vide, d'un silence à faire pâlir. Ici non plus, le soleil n'existait pas : une fraîcheur morbide dominait désormais le monde entier, exception faite des points les plus proches de grandes ouvertures béantes, menant directement vers l'Enfer. C'est vers ces secteurs, que certains fragments, convoités par la Brigade d'Expédition, dans le but de créer un camouflage plus efficace, se trouvaient. Un gouffre, à la couleur sombre, ne paraissant même pas avoir de fond, donnait une allure encore plus lugubre au désert.

Furtivement, des ombres avançaient, aussi discrètement que possible. Depuis quelques secondes seulement, cette vue terrifiante d'un monde devenu si sombre, s'offrait à eux.

« — J'aime pas cet endroit, ça me fait chier, siffla soudainement l'une des deux ombres.

— Moi non plus, ça me rappelle des souvenirs que j'préférerai oublier, marmonna l'autre.

— Fais pas ta femmelette, Shinji ! grogna son interlocutrice.

— Ah oui, c'est vrai que pour toi, c'est sûrement un concept très éloigné, ça … soupira l'ancien Capitaine de la Cinquième Division. »

Se retenant de proférer de larges jurons à haute voix, Hiyori Sarugaki afficha pourtant clairement un signe particulièrement distinct de son mécontentement. Habillée et même encapuchonnée de la tenue classique des membres de la Brigade d'Expédition, l'ancienne Lieutenante de Kirio Hikifune ne se plaisait d'ailleurs pas du tout dans cet accoutrement, bien au contraire. Toutefois, son vieil ami de toujours —même si les deux avaient visiblement du mal à ne reconnaître que cela— ne lui porta pas le moindre intérêt, trop concentré à porter son regard sur des alentours devenus particulièrement macabres.

« — N'oublie pas, Hiyori … articula-t-il, plus lentement. Plus on s'approche du gouffre …

— … Plus on devient repérable par ces monstres, ça va j'suis pas complètement conne.

— Tu fais bien de dire « pas complètement »

— Tu veux crever ou quoi ?!

— Bah, tu vois, tu t'énerves déjà, soupira le blond. On risque de se faire repérer à ce rythme-là.

— Me cherche pas de problème alors, ducon !

— Arrête de crier … »

Croisant les bras, Hiyori détourna littéralement la tête. La mission ne devait pas être bien compliquée : trouver des cailloux et les mettre dans des sacs isolants le reiatsu. Mais pourquoi avoir désigné Shinji comme partenaire ? Avec cet idiot, elle ne pouvait absolument pas effectuer une mission correcte, tant le niveau d'imbécilité du Vizard frôlait les limites du possible … ! Mettant rapidement ces pensées de côté, la petite blonde porta également son regard un petit peu plus loin, histoire de trouver les fragments et ainsi pouvoir rentrer rapidement dans les bases de la Brigade.

Mais l'un comme l'autre ne tardèrent pas à s'alerter mutuellement du regard. Parce que l'atmosphère, l'air lui-même, tremblait actuellement. Quelque chose approchait, et forçait au mutisme les deux Shinigamis, qui se tapirent immédiatement près de grandes dunes. L'énergie maléfique provenait de plus loin : remplie d'ondes négatives, elle n'annonçait vraiment rien de bon. Doucement, Hirako Shinji souleva doucement et discrètement sa tête au-dessus du sable, pour percevoir l'origine de cette nouvelle force. Pourquoi n'avait-il rien senti, tout à l'heure … ? Pourquoi avait-il le sentiment que tout cela avait été orchestré par une main de maître … ?

« — Shinji, qu'est-ce que tu vois alors ?! marmonna Hiyori, à quelques mètres derrière.

— J'vois rien, là … ça me dit rien qui aille, Hiyori. Vaut mieux qu'on se casse d'ici au plus vite.

— Pourquoi partir maintenant ? »

Les deux Vizards se tournèrent immédiatement, une vague de surprise se lisant sur leur visage. La voix entendue, provenait juste de leur dos … ! Et bien pire que cela, elle leur paraissait plutôt familière. Un petit peu trop, même. Les deux individus sautèrent légèrement sur le côté, se séparant au passage.

« — C'est pas sérieux … Balbutia la fillette au tempérament si exécrable.

'Pourtant, l'énergie ne provenait pas d'ici', c'est le genre de questions que vous vous posez ? Ne faîtes donc pas cet air surpris. Vous saviez pourtant que Kyôka Suigetsu a le pouvoir d'hypnose absolue, n'est-ce pas ? »

Un sourire totalement cynique et hautain. Ce visage qu'ils n'avaient jamais oublié depuis tant d'années, et encore moins après les récents évènements … comme beaucoup l'avaient imaginé, Aizen Sôsuke avait tourné —une fois de plus— le dos aux Shinigamis. Mais pour l'heure, ce qui donnait cette expression de terreur ne concernait pas uniquement le visage du brun à la mèche rebelle. Mais la grande ombre présente dans son dos, aussi, semblait familière aux yeux des anciens gradés du Gotei 13.

« — Oh, c'est vrai, voir une autre personne me fait perdre le sens des convenances. Il est intéressant de noter que votre surprise concerne davantage la personne qui se tient derrière moi. Pourtant, il me semble vous connaissez déjà le Capitaine Komamura, n'est-ce pas ? »

NEXT CHAPTER : DEATHS CAN LIE

Les coulisses du Chapitre — « La Soul Society organise une traque pour expulser les vendeurs à la sauvette. »

Yamamoto Genryûsai : Écoutez-moi, bande d'avortons !

Ichigo Kurosaki : Hein ? Mais t'es mort, pars !

Ichigo Kurosaki finit carbonisé.

Yamamoto Genryûsai : JUSTEMENT ! Espèce d'idiot écervelé. Puisque je suis mort, il va falloir que je frappe un grand coup pour signer mon retour !

Ichigo Kurosaki (cadavre) :

Yamamoto Genryûsai : Comment ?! Tu ne réponds pas ?! Pour la peine, je déclare que la Soul Society va traquer les vendeurs à la sauvette !

Renji Abarai : Est-ce que je suis un vendeur à la sauvette ?

Yamamoto Genryûsai : Comment ?! Tu veux mourir ?!

Renji Abarai : Non mais je voulais savoir … est-ce que je suis un vendeur à la sauvette ?

Yamamoto Genryûsai : Idiot ! Comment le saurais-je ?! Mais tu vas être expulsé pour la peine !

Yamamoto Genryûsai plante son Zanpakutô dans le cœur de Renji.

Renji Abarai : Je … croyais … que … j'allais … être … expulsé

Yamamoto Genryusai : En effet. Ta vie a été expulsée de ton corps. Et ce n'est que le début. Car le prochain chapitre se nomme Deaths can Lie.

Shinji Hirako : Ouh … au fait justement, pourquoi notre chapitre a changé de nom soudainement ? C'était pas Hope's Seeker ?

Yamamoto Genryûsai : Silence ! Toi aussi tu es un vendeur à la sauvette ?!

Yamamoto transperce Hirako dans le cœur.

Ailleurs …

Toshirô Hitsugaya : Les ventes à la sauvette sont des ventes sans autorisation sur le domaine public. Voilà. Donc actuellement, comme je suis sur un tapis à vendre mes jeux sans autorisation, je fais de la vente à la sauvette.

Rangiku Matsumoto : Pourquoi vous dîtes ça, Capitaine ?

Toshirô Hitsugaya : Imbécile, je suis le script !

Soudainement, la tête de Genryûsai sort du tapis, terrifiant immédiatement Matsumoto.

Hitsugaya Toshirô (blasé) : Oh non, j'ai été retrouvé. Que va-t-il m'arriver ? Sachant que c'est le Commandant en personne qui m'a obligé à faire ça …

Yamamoto Genryûsai : Tous les fauteurs de trouble vont périr !

Hitsugaya Toshirô (pensées) : On dirait qu'il a changé d'avis, tiens.

Toshirô croise les bras.

Yamamoto Genryûsai (arque un sourcil) : N'as-tu pas peur, gamin ?!

Hitsugaya Toshirô : De quoi, mourir ? On revient tout le temps de toute façon.

Yamamoto Genryûsai : GRAAAA !

Rangiku Matsumoto (voix froide) : Ça suffit.

Yamamoto tue Hitsugaya et Matsumoto. Il renifle ensuite l'air, à la recherche de vendeurs … Et plus loin …

Ulquiorra Schiffer : Je vends des porte-clefs Orihime X Ulquiorra. Venez nombreux.

Orihime Inoue (rougit) : Heuuuu … Ulquiorra-kun …

Ulquiorra Schiffer : Quoi ? Laisse-moi tranquille.

Yamamoto Genryûsai : HYAAAA !

Les flammes terribles de Ryûjin Jakka fusent vers Orihime Inoue. Soudainement, pour Ulquiorra, le monde tourne au ralenti.

Ulquiorra Schiffer (remballe toutes ses marchandises) : NOOON.

Inoue est frôlée par les flammes et Ulquiorra est carbonisé.

Yamamoto Genryûsai : Toi !

Inoue Orihime : Pitié non je n'étais pas avec lui, j'ai même essayé de l'arrêter !

Yamamoto Genryûsai : Comment ?! M'en fous ! Je dois te tuer !

? : STOP !

Yamamoto se retourne pour apercevoir … Ishida Uryû !

Ishida Uryû : Quincy !

Yamamoto Genryûsai : ZANKA NO TACHI !

Ishida Uryû et Inoue Orihime meurent.

Yamamoto Genryûsai : J'espère que je suis drôle ! Hahaha !

Aizen Sôsuke (assis, bras croisés) : À votre place, je ne compterai pas trop là-dessus.

Yamamoto Genryûsai : Quoi ?!

Aizen Sôsuke : J'ai vendu plein de choses pendant que vous étiez occupés à tuer des innocents. De la drogue entre autres, des photos de moi surtout. Tout le monde a voulu avoir un poster Aizen dans sa chambre. Pas un poster Capitaine-Commandant.

Yamamoto Genryûsai : Qu'est-ce que tu racontes ?! Je suis bien plus badass que toi !

Aizen Sôsuke : Ah bon ? Si nous faisions un concours de popularité ?

Yamamoto Genryûsai : Ce n'est PAS le moment !

Aizen Sôsuke : Car vous êtes terrifié à cette idée. Que moi, le beau, intelligent et modeste Aizen Sôsuke, soit plus populaire que vous. Savez-vous pourquoi ? Car je suis jeune. Et surtout vivant.

Yamamoto Genryûsai : TRÈS BIEN ! Vendons nos posters et photos de nous ici à la sauvette pour voir qui est le plus populaire !

Gains d'Aizen : 70. 000. 000 de yens.

Gains de Yamamoto : 1. 000. 000 yens.

Yamamoto Genryûsai (pleure) : POURQUOI ?! POURQUOI EN EST-IL AINSI ?!

Aizen Sôsuke : Car je suis soixante-dix fois plus populaire que vous, Capitaine-Commandant.

Yamamoto Genryûsai : Tu es un vendeur à la sauvette ! Tu vas mourir !

Aizen Sôsuke : D'abord vous devez vous suicider. Car vous êtes aussi un vendeur à la sauvette, me tromperais-je ?

Yamamoto Genryûsai : GRRAAAAA !

Yamamoto Genryûsai est foudroyé soudainement !

Sasakibe Chôjiro : Désolé, Commandant. Mais … j'ai dû vous tuer, conformément à vos préceptes …

Yamamoto Genryûsai : T'as cru que tu m'avais tué ou je rêve ?

Sasakibe Chôjiro :