Résumé du dernier chapitre : Zaraki Kenpachi est entré en contact avec son Zanpakutô, dans le but de le défier et enfin lui montrer qu'il est capable de maîtriser le Bankai.
Pendant ce temps, Ichigo Kurosaki pose de sérieux problèmes à Ganjû, l'écart de pouvoir entre eux ne pouvant être comblé. Le rouquin explique d'ailleurs que la situation est désespérée, qu'il est pris au piège et lance un Getsuga Tenshô à Ganjû, sauvé in-extremis par Isshin Kurosaki et Yoruichi Shihôin.
Dans une des bases de la Brigade d'Expédition, Kiseki Kaneko explique une partie de son plan à Taikai Meirô, concernant Ketsurui Ryûketsu, qui vient justement d'arriver sur une île étrange et brumeuse, où elle est attaquée par un Hollow gigantesque, et sauvée de justesse par un membre de la Légion Noire …
BLEACH — THE DARK AGES
TOME II : THE PRICE OF WAR
« Les champs de bataille sont remplis de héros.
Les champs de bataille sont remplis de criminels.
Bien peu de monde parviennent à s'en rendre compte,
Mais ce sont les mêmes personnes. » GUNTHER
CHAPTER 11 : EVOLUTION
Bleach OST — A05a
Fluctuante, la situation échappait à son contrôle. Ketsurui Ryûketsu imaginait mal tomber nez-à-nez avec un membre appartenant à la Légion Noire, dès son premier pas posé sur l'île —même si en l'occurrence, il s'agissait davantage d'un vol plané que d'un pas à proprement parler— et cela lui posait directement un gros problème.
Cette femme paraissait sûre d'elle, à quelques mètres plus loin. Son arc argenté venait de lui permettre un bel assaut, ayant parfaitement atteint sa cible : les yeux crevés du Hollow ne lui permettaient plus de voir. De plus, la douleur affligeante qu'il semblait subir lui forçait à laisser de nombreuses ouvertures : contemplant cette bête l'espace de quelques instants, l'inconnue aux longs cheveux bruns leva une seconde fois son arme : à la seconde suivante, une salve de flèches la quitta, se fichant partout sur le visage du monstre. Celui-ci s'écroula lourdement dans l'eau, ne donnant guère plus l'impression de représenter une menace.
Ketsurui, elle, se redressa, pour porter un regard distant vers cette femme. Une légionnaire probablement extrêmement dangereuse, et ennemie déclarée qui plus est. Cette légionnaire la dépassait en taille, le corps bien formé. À la bouche … une sucette ? Il semblait bien que c'était le cas. L'âme damnée se surprit à se perdre pendant un certain temps sur les pupilles pourpre surnaturelles de cette femme … qui lui rappelait un bien douloureux et lointain souvenir. L'air sombre des environs contribuait à alourdir l'atmosphère entre les deux individus, qui s'observaient mutuellement en chien de faïence … jusqu'à ce que la bête ne se lève de nouveau, poussant un grognement horrible aux tympans.
« — Tss, ce monstre est vraiment résistant. Spitze Säure. »
Sous les yeux calmes de l'âme damnée, l'arc commença à briller d'une lumière assez claire … pour prendre la forme d'une arbalète, toujours de la même couleur, assez petite pour pouvoir être tenue d'une seule main. Un seul carreau à l'intérieur. Le fonctionnement des pouvoirs de ces individus dépassait encore l'entendement de Ketsurui, qui ne comprenait absolument pas ce mécanisme. Cela étant dit, il ne fallut qu'une brève seconde, avant que le projectile ne parte et ne se plante dans le ventre de la créature … avant que cette dernière ne commence à fondre, littéralement. De l'acide … ?
La jeune femme à la chevelure pourpre conserva un mutisme important, devant cette démonstration de pouvoir. En bien peu de temps, le Hollow s'écroula sur le sol, incapable de se mouvoir. Cette action réalisée, l'inconnue reporta son regard sur elle. L'arbalète se leva de nouveau, pointant cette fois-ci l'âme damnée.
« — Ketsurui Ryûketsu, je présume, articula-t-elle, en adressant un regard menaçant. Si tu ne veux pas mourir immédiatement, suis-moi. »
Un membre —présumé certes— de la Légion Noire, qui lui demandait de l'accompagner ? Les choses ne tournaient vraiment pas rond en ce moment, et les secondes d'indécision de l'âme damnée traduisaient directement son anxiété. Un mouvement impatient du doigt de cette femme sur la gâchette de son arme força néanmoins une prise de décision relativement rapide. Lentement, Ketsurui Ryûketsu hocha la tête.
Il ne fallait pas faire preuve de stupidité. Tenter de prendre la fuite dans un secteur peut-être rempli des soldats de la Légion Noire conduirait inévitablement à une mort certaine. Problème : on ne pouvait pas dire qu'actuellement, la jeune femme orpheline ne s'embourbait pas dans des ennuis particulièrement compromettants. Quelque chose clochait également avec la personne qui la menaçait actuellement.
« — Avance, lança-t-elle, sans la moindre douceur. Tes conneries vont en attirer d'autres. »
La situation devenait de plus en plus obscure à ses yeux. Sentir néanmoins l'arme de cette étrangère se poser dans son dos incitait Ketsurui à continuer son chemin. Elle en apprendrait davantage sur la situation en poursuivant. Plus tard, elle chercherait à se libérer de cette emprise, comme bien souvent dans sa vie. Mais pour l'heure, il valait mieux obtempérer.
Les minutes commencèrent ainsi à défiler. Le paysage, lui, en revanche, ne changeait guère. Partout où les deux individus marchaient, la mort marquait spatialement sa présence. Aucun végétal ne florissait en ces lieux, aucun animal autre que les sinistres charognards, comme ces corbeaux au plumage aussi sombre que leur environnement, aux croassements lugubres. Des habitations humaines également, vides désormais. À tout cela, s'ajoutait cette brume blanche, plus ou moins dense selon les secteurs, contribuant à une touche finale d'un No Man's Land, tout sauf chaleureux. C'est justement vers un village particulièrement terne que cette femme mena Ketsurui.
« — Allons dans la première maison, là-bas, murmura-t-elle, d'une voix désagréable.
— Qu'est-ce cela veut dire ? articula finalement l'âme damnée, en lançant un regard en coin à sa ravisseuse.
— Tu le sauras bientôt. »
Au loin, le vol noir des corbeaux accompagnait un vent frais et continuellement nocturne. La porte crissa doucement, jusqu'à ce que les deux femmes ne pénètrent à l'intérieur. Un intérieur bien sobre, témoignant de la modestie de ses anciens habitants. Trois pièces, tout au plus, quelques meubles de bois, un hamac sur lequel dormir, pas de vitre pour les fenêtres …
Ketsurui se retourna vers celle qui l'avait forcée à venir ici. Plus le temps passait, et plus elle constatait un fait : si cette femme faisait partie de la Légion Noire … alors elle était isolée. Complètement. Cette simple pensée lui donnait un soupçon d'envie d'utiliser ses deux armes, encore installées dans leurs emplacements respectifs, pour retourner la situation à son avantage. D'autant plus … qu'au vu de la façon dont cette personne marchait, il y avait fort à parier qu'elle ne disposait pas de sa pleine santé …
Pointant toujours son arbalète vers elle, la présumée Légionnaire enleva doucement, avec méfiance, son manteau noir, qu'elle déposa sur un fauteuil en bien piètre état, dévoilant ainsi un tissu bordeaux relativement épais, sous lequel un vêtement noir plus léger se faisait visible au niveau du cou.
Bleach OST — Shadow Close In
« — Je suis Karen Rosendar, déclara finalement l'intéressée, pointant toujours son arme menaçante sur son ennemie potentielle. »
La susnommée portait deux gants en cuir assez longs, avec lequel elle maniait tranquillement ses armes. Parce qu'hormis cette arbalète, qui avait aussi la forme d'un arc plus tôt, Ketsurui vit distinctement un sabre posé dans son fourreau, contre le fauteuil. Hormis ces détails physiques, un point important attira fortement l'attention de l'âme damnée : une blessure. À la côte, précisément. Le sang ne coulait plus, mais elle parvenait à distinguer un léger bandage rougeâtre sous son pull, de même que la cheville de cette femme paraissait quelque peu fragilisée. Après tout ce chemin … attendre n'était plus vraiment une option.
« — Où veux-tu en venir ? marmonna la sœur aînée des Ryûketsu. Puisque tu connais mon identité, tu ne dois sûrement pas me considérer comme une alliée.
— J'appartenais à la Légion Noire, pas plus tard qu'hier encore, siffla son interlocutrice, en pointant plus distinctement son arbalète, comme pour dissuader toute tentative de riposte intempestive. J'ai mené une expédition ici, pour en savoir plus sur le phénomène qui frappait ces îles.
— Je ne vois pas pourquoi je serais intéressée par tes propos, affirma sans détour Ketsurui, en posant la main sur son Meikaitana, au niveau de la hanche. Même si je ne me considère pas proche des Shinigamis, tu fais partie de mes ennemis.
— Ne commence pas à croire que tu es mon alliée, railla Karen, en jetant ce qui restait de sa sucette dans une corbeille. Si l'on en croit en revanche tout ce qui se dit autour de toi, et au vu de ton arrivée peu glorieuse ici, tu n'es pas du côté de l'Enfer. Et comme tu as pu le constater, je suis la dernière rescapée du groupe envoyé ici …
— Je ne vois pas où tu veux en venir.
— Ce n'est pas compliqué à comprendre, pourtant. Tu es plus stupide que tu en as l'air, martela la femme au regard pourpre. Je te fais une offre simple. Aide-moi, et je t'aiderais. Nous voulons la même chose, je me trompe ?
— Tu dois être vraiment désespérée pour demander de l'aide à quelqu'un comme moi. Mais je ne vois aucun intérêt à collaborer avec toi. Je travaille seule, peu importe l'éventuel partenaire.
— Tu te rendras rapidement compte que c'est impossible, souffla son interlocutrice, en lui rendant le même regard peu complaisant. Que ça te plaise ou non, tu ne trouveras rien ici, seule. Tu te feras dépecée bien avant. Les Hollows qui sévissent ici sont d'une toute autre nature que ceux du continent. Mon régiment et moi-même l'avons appris à nos dépens.
— C'est tout ce que tu as à dire ? finit par déclarer l'âme damnée, en fermant les paupières. Je m'en vais. De toute évidence, tu as nettement plus besoin d'aide que l'inverse. Je ne tenterai rien contre toi, pour payer la dette que je te dois. Rien de plus. »
Lentement, Karen s'assied en face de l'ancienne subordonnée de Meikyû, en poussant un léger soupir. Grimaçant brièvement de douleur, elle finit par abaisser son arbalète, qui retrouva rapidement une forme classique d'arc, pour la déposer sur le côté.
« — Tu as peut-être raison. Je suis sûrement désespérée de faire appel à une inconnue comme toi, supposée être dans un camp ennemi. Alors tire-toi. Je me suis soignée, j'ai ce qu'il faut. Mais garde bien en tête que tu ne survivras pas longtemps toute seule ici. Les Hollows dévorent tout.
— Ce n'est pas nouveau.
— Peut-être bien. Qu'ils se dévorent entre eux n'est pas nouveau non plus. Mais le résultat des métamorphoses l'est clairement. J'aurais essayé de trouver un coéquipier, tant pis. Dégage. »
Une légère amertume dans ce ton, facilement repérable à la dureté du terme employé. Ketsurui arqua légèrement un sourcil. Les mots de cette légionnaire sonnaient tout de même assez inquiétants. Au vu du pouvoir qu'elle avait esquissé précédemment, les membres de cette expédition ne devaient sûrement pas être incompétents.
Mais clairement, une coopération avec cette femme était inenvisageable. L'objectif de l'âme damnée était de refermer les gouffres de l'Enfer, en utilisant pour base, son propre sang. Il apparaissait évident que la Légion Noire n'avait pas encore les moyens de parvenir à un tel résultat dans leurs entreprises contre les armées du Diable.
Or, si un membre de cette organisation assistait à la manœuvre qu'elle comptait employer pour refermer le gouffre, il n'y avait pas le moindre doute sur son avenir : Ketsurui deviendrait automatiquement une cible de choix pour les sombres armées célestes … Pour l'heure, Karen n'avait sûrement pas la moindre idée de ce qu'elle tramait ici. Tout du moins, elle ne devait s'en douter que d'une partie : le mystérieux phénomène qui rendait cet archipel dangereux était bien une question à laquelle il fallait apporter une réponse.
Ketsurui tourna les talons doucement, en approchant du seuil de la porte. Visiblement, cette légionnaire était sincère : elle ne cherchait pas à la stopper. Avant de quitter cet habitat précaire, la jeune femme aux yeux noirs se stoppa néanmoins.
« — Pourquoi ne retournes-tu pas dans ton monde, si celui-ci est si dangereux ? demanda-t-elle, d'une voix posée.
— Tu n'as pas encore conscience de l'endroit dans lequel tu viens de mettre les pieds, articula son interlocutrice, en baissant légèrement la tête. Tu n'es plus dans le 'Nouveau Monde', ici. Tu es en isolation. »
Tréfonds de l'Enfer — Palais du Diable.
Douleur … Horreur … Souffrance …
Penser pouvoir mettre tout cela dans un coin de son esprit, et les voir rejaillir si brutalement avait été une épreuve particulièrement difficile à vivre. Ressentant l'eau chaude couler sur sa peau endolorie, Nelliel Tu Oderschvank espérait probablement trop. Le pouvoir écrasant de Lyrène faisait encore trembloter son âme et son corps. Comment se soustraire de cette influence ? Comment encore avoir l'espoir que les choses s'arrangeront ? Durant ces longs mois de souffrance, la jeune femme s'était résignée, pour le bien de ses nouveaux camarades —surtout celui de Kurosaki Ichigo— … mais malgré tout, un cœur ne pouvait être si facilement verrouillé.
Elle ne savait pas depuis combien de temps est-ce qu'elle se trouvait dans cette baignoire, et en ressentait même l'envie de rester dedans, un moment encore. Cette sensation de fuir le monde extérieur, la cruauté de cet Enfer, la poussait à se recroqueviller ici. Mais même dans ses pensées les plus secrètes, le souverain absolu de ce monde pourrait la débusquer. Rester cloîtrée ici trop longtemps ne lui apporterait pas beaucoup de choses positives. Décidant au bout d'un bain interminable de quitter la pièce, l'Arrancar prit rapidement une serviette pour se sécher, l'enfilant autour d'elle, avant de sortir … et de sursauter, devant une ombre qui se tenait juste face à elle. Vêtu d'une veste blanche aux manches retroussées, l'intérieur étant visiblement de couleur noir, tout comme son bas …
« — G-Grimmjow ?! »
Instinctivement, l'ancienne Tercera chercha à mettre une gifle à son camarade, devant la proximité qu'ils entretenaient à ce moment-là, surtout au vu de la tenue dans laquelle elle se trouvait. Le Sexta Espada arqua un sourcil avant de reculer de quelques centimètres pour éviter la claque de sa congénère rougissante au vu de la situation.
« — Sors de ma chambre ! S'exclama-t-elle, prise d'un élan de panique candide. »
… Avant de s'enfermer de nouveau dans la salle de bain, devant le regard inexpressif de Grimmjow, qui ferma lentement les paupières, en secouant légèrement la tête.
Une fois décemment rhabillée d'un tissu blanc typique de ce que les Arrancars portaient, Nelliel refit son apparition, toujours quelque peu gênée par la situation précédente. Dans cette chambre sobre, Grimmjow s'était installé sans la moindre appréhension sur le lit de la Tercera, arrachant un soupçon d'agacement chez cette dernière.
« — T-Tu pourrais frapper avant d'entrer, réprimanda-t-elle, en détournant légèrement la tête.
— Pff, commence pas à faire ta prude timide, lâcha le bleuté en haussant négligemment les épaules.
— Quand … est-ce que tu es revenu ?
— Pas plus tard qu'il y a une heure, marmonna-t-il, en se redressant finalement, les mains dans les poches. Et j'ai déjà entendu des histoires sur toi.
— C'est … une erreur, articula doucement Nelliel, n'osant guère croiser le regard de son interlocuteur. »
Si elle le faisait, Grimmjow y verrait toute sa faiblesse actuelle et passée, se mêler dans un affreux bal d'indignité. Soupirant et cherchant à retrouver sa respiration, la « grande sœur » des défunts Pesche et Dondochakka, finit par tourner son visage vers l'homme rebelle qui s'approchait d'elle.
« — Arrête tes conneries, déclara l'Arrancar, en plissant son regard. T'auras pas toujours de la chance. Tes blessures ?
— Superficielles. Lyrène a juste essayé de m'intimider, déplora la jeune femme, en baissant les yeux.
— Mouais, marmonna son interlocuteur. T'es débile ou quoi ? Je t'ai dit que si tu voulais pas clamser comme une conne, faut obéir aux ordres d'ici, rien de plus.
— Je ne pouvais pas …
— Parce que t'es trop faible. Endurcis-toi un peu, bordel. Tu vas crever et au bout du compte, tes vieilles actions n'auront servies à rien du tout.
— Je sais … j'ai compris. »
Grimmjow avait toujours du mal pour entretenir des relations que l'on qualifierait de « normales » avec les autres personnes de son entourage. En revanche, il n'avait jamais eu la langue dans sa poche, et disait les choses de façon crue.
D'un certain côté, cet aspect de lui avait probablement servi à sauver littéralement, Nelliel de la déconfiture totale, durant ces six derniers mois. Parce que ses camarades, Ichigo Kurosaki en tête, semblaient également plonger dans les bas-fonds de leurs âmes. Seul l'Arrancar rebelle avait réussi à rester lui-même, si l'on ne comptait bien sûr pas Aizen Sôsuke, qui flottait littéralement dans sa propre bulle.
« — Comment s'est passée ta mission ? demanda finalement l'ancienne Tercera, pour changer de sujet.
— Rien d'spécial, déclara Grimmjow, en se redressant. Des nouvelles recrues faibles, qui mourront dans quelques semaines au mieux.
— Grimmjow …
— Ça va, commence pas à prendre la tête. Remets-toi de tes blessures 'superficielles' et amène-toi, ça commence de plus en plus à bouger. Des gars de la Légion Noire descendent de plus en plus, et ça parle déjà d'envahir la Dimension Royale dans peu de temps.
— Comment ?
— Apparemment Kurosaki est utilisé comme un outil dedans, rien d'étonnant. »
Rien d'étonnant, oui … Nelliel se sentit légèrement plus tendue, à ces mots. Ils ne traduisaient pourtant qu'une réalité dont tout le monde avait bien conscience. Mais après tant de mois à s'y préparer, elle venait pourtant toujours de manière si inattendue …
Nouveau Monde — Ancienne Europe de l'Ouest.
Isshin Kurosaki et Yoruichi Shihôin. Deux figures importantes dans la vie de Kurosaki Ichigo, il n'y avait pas la moindre hésitation là-dessus. Entre son père et cette figure tutélaire, Ichigo ne pouvait pas renier son passé. Il ne voulait d'ailleurs absolument pas le faire. Mais il s'y résignait : résister à l'influence du Diable s'avérerait tout bonnement inutile. À partir de là …
Les deux Shinigamis portaient des tenues assez étranges aux yeux du rouquin. Du moins, inhabituelles pour eux : ces longs voiles blancs dissimulaient assez bien leur énergie, à tel point que l'ancien étudiant n'avait même pas pu ressentir leur arrivée, tout comme Sado et Renji, quelques mètres plus loin.
« — Bon travail, Ganjû, affirma Yoruichi, en se retournant légèrement vers l'interpellé, blessé et sonné. On s'occupe du reste, va te réfugier avec ceux que tu as aidés.
— … Ouais, compris, murmura l'intéressé.
— T'auras besoin de soins plus tard, y'en a qui savent le faire parmi les villageois ?
— Oui, il y en a …
— Alors tire-toi, marmonna son interlocutrice en reportant finalement son regard sur le trio qui se tenait face à elle. »
Tous semblaient perdus, moralement. Comme s'il n'y avait aucun espoir de pouvoir les sauver. Elle ne s'y attarda pas longtemps, et en même temps qu'Isshin, la Shinigami sauta du toit, pour arriver au niveau de ses opposants. Un silence assez éloquent s'installa, et rapidement, Yoruichi effectua un premier pas.
« — Isshin. Occupe-toi d'Ichigo. Je m'occupe des deux autres. Faisons comme convenu.
— Ouais, lâcha l'intéressé en plissant le regard, porté sur son fils. »
Une aura blanche entoura doucement le corps de l'ancienne Commandante des Forces Spéciales, s'accroissant à chacun des pas effectués vers ses cibles. Le visage dur et grave, la Shinigami serra légèrement les dents. Jamais elle n'aurait voulu en arriver à de pareilles extrémités. Mais la situation exigeait des mesures drastiques, pour sauver tout le monde.
Trop de personnes avaient déjà perdu la vie dans cette course contre le monde. Il n'y avait désormais plus le choix, plus d'autre alternative. Kisuke avait perdu la vie, sans perdre l'espoir d'une victoire finale. Victoire à la Pyrrhus, certes, quoi qu'il advienne, mais au moins, le monde ne serait plus entre les mains d'une poignée d'individus aux ambitions démesurées et malfaisantes.
« — Abarai Renji, Sado Yasutora, martela froidement la Shinigami, le visage légèrement baissé. Vous avez sûrement augmenté vos pouvoirs au contact du Diable et de ses troupes. Je me trompe ?
— C'est bien le cas, rétorqua lentement Renji, en plissant son regard. Ne nous obligez pas à vous combattre. Les ordres ne sont pas encore de le faire, alors partez.
— S'il vous plaît, Yoruichi-san, ajouta simplement le géant mexicain, d'une voix aussi calme que d'ordinaire.
— Ah ? Vous êtes confiants à ce point-là ? »
La pression qu'elle dégageait augmentait. Sur le sol, les pierres s'agitaient, rappelant que cette femme possédait également des pouvoirs d'une nature importante. Renji et Chad en étaient parfaitement conscients : pendant tous ces derniers mois, les Shinigamis n'avaient pas tourné leurs pouces. Et ils savaient également … que Kisuke Urahara avait perdu la vie.
Rien d'étonnant, alors, à voir cette personne devant eux, dégager cette force brutale et emplie d'une colère refoulée. Ichigo, qui se tenait devant ses amis, effectua un léger mouvement pour se tourner dans leur direction … avant qu'une lame ne se pose juste devant lui.
« — Allez, fiston. On a des choses à se dire, nous, déclara son père, en barrant le chemin de son fils. Ça fait longtemps, je t'ai pas trop manqué, hein ?
— Tu ne sais pas ce que vous faîtes, souffla l'intéressé, en repoussant le sabre de son paternel, lequel sauta légèrement en arrière, pour empoigner à deux mains son Zanpakutô.
— Bien sûr que je le sais ! J'essaie de sauver mon fils ! clama-t-il, plus sérieux que jamais. Brûle, Engetsu ! »
Alors que les flammes du Shikai illuminèrent une partie des environs, l'autre partie du champ de bataille restait encastrée dans une zone d'ombre particulièrement importante, là où Abarai Renji ne tarda pas à dégainer son Zanpakutô, des gouttes de sueurs transpirant de son front. Là où Sado ne tarda pas à faire apparaître son Brazo Derecho del Gigante. Mais surtout, là où Shihôin Yoruichi leva sa propre lame, en direction des cieux, entourée par une forte concentration d'énergie négative.
Ivan Torrent — Supernova [1'00-5'25]
« — Bankai. »
Une spirale sombre l'entoura, faisant trembler sous une pression importante tout ce qui avait le malheur de se situer dans le périmètre. Le souffle de cette explosion énergétique se déploya, soulevant dans un vent violent de nombreux débris, Renji et Chad se protégeant le visage de ces projectiles incongrus. Ils n'avaient jamais réellement pu voir le pouvoir déployé par Yoruichi … et ce baptême du feu risquait fortement de laisser des traces importantes.
« — Bordel, je ne m'attendais pas à ce qu'elle lance son Bankai contre nous … articula Renji, en ayant un léger mouvement de recul.
— Hmpf, lui répondit simplement Chad, en position de défense. Sois sur tes gardes, Abarai-kun. »
Parce que la pression qui se dégageait de ce secteur allait bien au-delà de ce à quoi s'attendaient les deux amis. Bientôt, l'ombre de la noble devint visible, ces étranges griffes greffées à son bras droit. La tête légèrement baissée, Yoruichi ne tarda néanmoins pas à la relever. Sa respiration avait un petit peu accélérée pendant un instant, mais retrouvait doucement un petit peu de calme. Un fin sourire, discret mais bien réel, se dessina sur son visage, qu'elle redressa, pour foudroyer les deux autres de son regard doré, teinté d'un léger grain de folie.
« — Kashô no Haishin, martela-t-elle, en déchirant le voile ténébreux d'un simple coup de griffe. Allons, il est temps pour vous de regretter votre stupidité.
— C'est mauvais. Pesta légèrement Renji, en soulevant son sabre. Zabimaru !
— El Directo ! »
Kisuke, tu t'en souviens ? Cette discussion que nous avions eu, juste avant que nous ne soyons séparés pour de bon. À ce moment, j'ai osé le faire. J'ai osé regarder mon Zanpakutô dans les yeux. J'ai osé décider de la hiérarchie définitive. Pendant toutes ces années, j'ai lâchement pris la fuite. Ça n'arrivera plus maintenant. Si tu peux m'entendre, j'aimerais t'en faire la promesse. Je déverserai jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour notre cause, tout comme tu l'as fait.
En un éclair seulement, la cible venait de disparaître. Aussi bien Sado Yasutora, que Renji Abarai, furent surpris par cet assaut soudain et violent : du sang s'écoula assez violemment, depuis les épaules droite et gauche des deux partenaires, frappés par une douleur intense, avant de s'écraser sur le sol. Mais Yoruichi ne se stoppa pas en si bon chemin : un shunpô lancé à une vitesse terrible permis à la Shinigami de se retrouver au-dessus de Chad, avant d'écraser ce dernier en plein ventre, sans la moindre trace de retenue.
Le mexicain s'enfonça dans le sol, en réprimant au mieux la douleur qui lui torturait l'esprit et le corps. À quelques encablures, Renji ne tarda pas à retrouver quelque peu ses esprits, pour se redresser rapidement, tout en faisant fi de sa propre douleur. Ce combat qui n'en était encore qu'à ses balbutiements, annonçait pourtant déjà de profonds changements dans l'ordre établi. Yoruichi tourna vivement sa tête dans sa direction, le jeune homme faisant abattre Zabimaru avec une certaine frénésie, en poussant un cri de guerre. Mais immédiatement, le Kashô no Haishin de Yoruichi stoppa sa propre lame, et sans difficulté apparente …
« — C'est ça vos progrès ? souffla d'une voix rauque l'ancienne Capitaine. Une fois que vous serez attrapés … je m'occuperai moi-même de votre entraînement ! »
Se rendait-elle compte réellement de ce qu'elle faisait, actuellement ? En réalité, Renji ne le savait même pas. Toutefois, il ne pouvait s'interroger là-dessus pendant encore très longtemps, Yoruichi ayant décidé d'expédier Sado d'un coup de pied puissant, quelques mètres plus loin, pour foncer à toute vitesse vers lui …
NEXT CHAPTER : WILL OF SALVATION
Signification des noms :
Spitze Säure : Pointe Acide.
Les coulisses du Chapitre — « Dernière chance du Goteï 13 : célébration d'un mariage... Posthume, du coup. »
Ichigo Kurosaki : Comment ils vont dire « oui » ?
Yamamoto Genryûsai : Silence ! Pas de question inutile !
Ichigo Kurosaki : S'cusez moi, hein, si je trouve que c'est complètement con comme projet …
Kurosaki Ichigo finit enfermé en prison.
Ichigo Kurosaki : Q… Quoi ? D'habitude … on me tue ! Qu'est-ce qui vous arrive ?!
Hitsugaya Toshirô (ferme les yeux) : Pas de mort lors de ce mariage. Telle est la décision de la Chambre des 46.
Ichigo Kurosaki : La Chambre des 46. Ça existe encore, ça ?
Hitsugaya Toshirô : Ils sont morts mais on s'en fiche. Maintenant, croupis dans ta cellule, Kurosaki.
Ichigo Kurosaki est abandonné par les Shinigamis (une fois de plus).
Plus loin …
Yamamoto Genryûsai : Nous sommes réunis en ce jour, Shinigamis du Gotei 13 … ! Pour célébrer le mariage entre ces deux tombes !
Byakuya Kuchiki : C'est ridicule mais peu importe. Ainsi je pourrais me marier une seconde fois avec Hisana lorsque je mourrais. C'est parfait.
Yamamoto Genryûsai : Maintenant, tombe anonyme, acceptes-tu de prendre pour époux / épouse, l'autre tombe anonyme ?!
Un grand vent passe.
Yamamoto Genryûsai : Dans ce cas-là, je considère la réponse comme étant un oui. Et donc … tombe anonyme, acceptes-tu de prendre pour époux / épouse, l'autre tombe anonyme ?!
Un nouveau vent passe.
Yamamoto Genryûsai : C'est donc un oui ! Ainsi, je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage ! S'il y a quelqu'un qui souhaite s'opposer à ce mariage —sauf Kurosaki Ichigo mais on s'en fout—, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais !
Soi Fon (pensées) : C'est trop con. J'aimerais trop être à leur place avec Yoruichi-sama … !
Rose Ôtoribashi (pensées) : Je n'ai jamais vu une telle forme d'art contemporaine dans un mariage. C'est si spirituel, si artistique … !
Unohana Retsu (pensées) : Je me demande combien de temps survivrait un cafard dans une bouilloire à 100 degrés …
Hirako Shinji (pensées) : Putain de vieux schnock ! C'est trop con ! Merde ! Merde ! Trop con !
Byakuya Kuchiki (pensées) : … Hisana, c'est alliance entre l'au-delà et la vie.
Komamura Sajin (pensées) : Mmh …
Kyôraku Shunsui (pensées) : Je veux rentrer à la maison …
Kensei Muguruma (pensées) : Capitaine de la Neuvième Division, Muguruma Kensei !
Hitsugaya Toshirô (pensées) : J'vois rien ! Dégagez ! J'vois rien !
Zaraki Kenpachi (pensées) : Hein ?! D'où je pense moi ?! Tch ! J'vais te tuer !
Mayuri Kurotsuchi (pensées) : À quel âge le cerveau humain peut-il être capable de résoudre une équation ? Je doute que ce vieil homme puisse faire quoi que ce soit en tout cas. La théorie des restes chinois est intéressante, même si elle n'a rien à voir. Je parie qu'Urahara Kisuke est moins bon que moi en mathématiques. Hm.
Ukitake Jushirô (pensées) : Je dois tenir bon … encore un peu … et ensuite … je pourrais … je pourrais mourir … !
Yamamoto Genryûsai, dans le silence religieux de l'assemblée, lève sa canne et se prépare à l'abattre sur le sol !
Yamamoto Genryûsai : Vous êtes maintenant officiellement—
? : Je m'y oppose !
Sortant de nulle part, Aizen Sôsuke vient avec une perceuse et commence à détruire l'une des deux tombes, alors que des larmes de tristesse coulent des yeux de Yamamoto Genryûsai.
Yamamoto Genryûsai : NOOOON !
Aizen Sôsuke : Je ferai tout pour détruire ce mariage !
Yamamoto Genryûsai : TU VAS MOURIR !
Des flammes jaillissent vers Aizen.
Aizen Sôsuke (gros plan sur son visage souriant, aux dents plus blanches que la neige) : Je suis le mal incarné.
Les flammes touchent Kensei Muguruma !
Kensei Muguruma : ARRRGGG ! ENFOIRÉ ! Tout … est de ta faute … Hitsugaya !
Hitsugaya Toshirô : J'ai rien fait, sale grand !
Kensei Muguruma : Prends ça !
Sous les yeux impuissants de Yamamoto, Kensei frappe Hitsugaya. Celui-ci s'envole sur Byakuya Kuchiki qui décide de laver cet affront en attaquant Ukitake Jushirô, sauf que son coup échoue sur Zaraki Kenpachi. Une bataille sanguinaire et violente commence, impliquant —sans que personne ne le comprenne vraiment— tous les membres du Gotei 13.
Yamamoto Genryûsai (un genou à terre) : Sommes-nous … condamnés à nous détruire ?
Aizen Sôsuke (perceuse derrière son épaule) : J'ai laissé la deuxième tombe en vie, pour qu'elle souffre.
Yamamoto Genryûsai : Tu fouilles dedans, Charles … mais que peux-tu bien chercher … ?
Aizen Sôsuke : Juste le titre du prochain chapitre. Will Of Salvation visiblement.
Yamamoto Genryûsai : Ne sois pas sot ! Si je dis que tu es Charles, considère-moi comme Erik !
Aizen Sôsuke (fume une cigarette et arque un sourcil) : Je ne vous en propose pas, vu que vous avez visiblement déjà votre dose …
