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Chapitre 3
Dès qu'elle entra dans la boutique, Madame Delacroix s'approcha et prit ses mains dans les siennes :
-Oh mon dieu tout va bien Penelope ?
-Je… non, je ne savais pas où aller.
Penelope commença à tout raconter sous l'oreille attentive de la modiste. Celle-ci finit par soupirer :
-Je suis désolée que votre mère se soit montrée si indélicate et cruelle à votre égard. Je pense que le prince peut réellement s'intéresser à vous. Il n'a pas l'air d'être le genre de jeune homme à se venger si bassement d'avoir été éconduit par le passé. De plus, si il avait vraiment voulu rendre jalouse Daphne, je pense qu'il aurait choisi Miss Cressida, car c'était sa plus grande rivale.
-C'est vrai, on ne choisit pas une grosse dindon pour rendre jalouse le joyau de la saison, il faut être réaliste !
-Moi je vous trouve très belle et séduisante. Vos courbes sont splendides, et je sais de quoi je parle, je suis modiste !
Penelope eut un léger sourire, cela faisait du bien de trouver quelqu'un pour la soutenir. Elle ne savait pas vraiment comment cette amitié était réellement née entre Madame Delacroix et elle, mais c'était un fait : elles étaient d'excellentes amies à présent, et savaient qu'elles pouvaient compter sur le soutien de l'autre. Genevieve sourit à Penelope :
-Je suis sûre que le prince est sincère et qu'après cette promenade cet après-midi il ne pourra plus se passer de vous.
-Vous croyez ?
-J'en suis certaine. J'étais au bal moi aussi, j'accompagnais une amie, et j'ai vu la façon dont le prince vous regardait. Je crois que vous lui avez tapé dans l'œil !
-Pourtant il y a deux ans il ne m'a même pas remarquée !
-Mais peut-on le blâmer ? On lui agitait sans cesse Daphne Bridgerton sous le nez, le pauvre ! Et il y a deux ans, c'était encore un jeune homme, il a eu le temps de mûrir depuis, de réfléchir, et d'ouvrir les yeux sur la réalité. Croyez-moi, le fait qu'il ait dansé deux fois avec vous et vous ai demandé cette promenade prouve déjà qu'il vous estime beaucoup.
-Oui, mais j'ai justement peur qu'il m'estime comme Colin Bridgerton l'a toujours fait : comme une bonne amie mais pas de celle de qui l'on tombe amoureux.
Genevieve soupira :
-Vous réfléchissez beaucoup trop jeune fille, les hommes ne pensent jamais aussi loin. Désolée d'être crue, mais les hommes voient principalement quatre choses chez une femme : son visage, ses seins, ses hanches et ses fesses. Le reste, ce n'est que secondaire pour eux. D'un coup d'oeil ils savent si ils désirent la femme ou non et si ils tenteront quelque chose ou non. C'est clair dès le début pour eux. Et croyez-moi, à la façon dont le prince vous a regardée au bal, il a bien conscience des quatres éléments que j'ai cités il y a un instant ! Il a bien remarqué vos atouts féminins et ils lui ont plu ! Il n'avait pas le regard qu'un jeune homme a pour sa meilleure amie.
-J'espère que vous avez vu juste. Seul l'avenir nous le dira.
-En effet. Mais je vais vous concocter une belle robe, cadeau de la maison, pour le prochain bal. Et je vous jure, foi de Genevieve Delacroix, que ni le prince ni aucun homme ne pourra vous résister en vous voyant dedans.
-Je ne peux accepter une robe gratuitement voyons !
-Bien sûr que si vous pouvez ! Ce sera ma contribution à votre séduction. De plus je sais que jamais votre mère n'accepterait de payer la robe que j'ai en tête, et je refuse que vous n'utilisiez l'argent que vous avez de côté. Cela éveillerait automatiquement les soupçons si soudainement vous aviez les moyens de vous acheter une robe sans la bourse de votre mère.
Penelope hocha la tête, elle n'avait pas pensé à ces détails, mais son amie avait raison. Elle la remercia et repartit marcher, attendant l'heure de sa promenade avec le prince. D'ailleurs elle envoya un mot à ce dernier pour lui proposer de se retrouver directement au parc car elle n'avait pas envie de rentrer chez elle avant la promenade car elle savait que ça lui gâcherait le plaisir.
Penelope arriva au parc et sourit en voyant que le prince était là, à attendre, sous l'œil de convoitise de toutes les jeunes femmes. Friedrich remarqua Penelope et un immense sourire illumina son visage. Il s'approcha aussitôt de la jeune femme et lui sourit en s'inclinant :
-Bonjour Miss Featherington, comment allez-vous aujourd'hui ?
-Bonjour Votre Altesse, je vais bien merci, et vous-même ?
Penelope s'était inclinée elle aussi, et le prince sourit :
-Je vais mieux maintenant que vous m'avez rejoint. Etes-vous prête pour commencer à marcher ?
-Tout à fait, alors allons-y, répondit le prince en lui tendant son bras.
Penelope hésita un instant, puis accepta le bras du jeune homme. Ils commencèrent donc à marcher sur le petit sentier, sous les regards insistants de toutes les personnes qui profitaient de cette belle journée d'été. Friedrich les ignoraient totalement, il demanda :
-Alors dites moi, pourquoi avoir voulu que l'on se retrouve directement ici ?
-Disons que hum… je me suis disputée avec ma mère ce matin. Suite à l'article dans la chronique, cinq hommes sont venus me demander de passer du temps avec eux. Avant cela, aucun homme n'avait daigné ne serait-ce que me regarder, et là, ils sont cinq à vouloir m'épouser ! Je me suis sentie comme une bête prise au piège car ma mère les a faits entrer en même temps dans le salon et a accepté sans me demander mon avis toutes les demandes de ces messieurs. Je suis donc condamnée à passer du temps avec de parfaits inconnus dont je n'ai pas envie de faire connaissance ! Et… elle a dit que vous ne vous intéressiez à moi que pour vous venger de Daphne Bridgerton, mais que jamais vous ne pourriez ressentir de réellement sentiments pour une jeune femme comme moi… enfin plus précisémment avec un corps comme le mien.
Friedrich avait écouté tout cela avec attention, hochant la tête d'un air concerné et fronçant de plus en plus les sourcils. Il soupira :
-Je suis désolé que vous ayez dû vivre tout cela. C'est vrai que cette chronique peut parfois apporter de l'attention quand on ne le veut pas. Sachez que rien ne vous oblige à honorer la réponse de votre mère, vous n'êtes pas obligée de voir ces hommes si vous ne le voulez pas. Et pour répondre à la dernière partie, votre mère se trompe. Vous êtes splendide, vous êtes telle les représentations de divinités grecques et romaines : naturelle, digne, élégante, bien en chair, en somme vous êtes magnifique !
Penelope rougit de la tête aux pieds, jamais on ne lui avait dit de si belles choses. Le prince enchaîna :
-Comme vous le savez, j'ai été éconduit par Miss Daphne Bridgerton il y a deux ans d'une manière tout à fait… incorrecte. J'ai mis du temps à m'en remettre, mon ego avait pris un sacré coup, donc je me suis reclus tout ce temps. Mais cela m'a également permis d'ouvrir les yeux, de beaucoup réfléchir à qui j'étais, comment je me comportais et ce que je renvoyais comme image. J'ai réalisé que j'étais très imbu de moi-même, étant prince et plutôt agréable à regarder je me croyais tout permis et irrésistible. J'étais très superficiel, seules les jeunes femmes à la beauté évidente m'intéressaient, comme Daphne Bridgerton. Et c'est là que j'ai commencé à penser différemment.
Il fit une légère pause pour reprendre son souffle et continua :
-J'ai commencé à changer et à m'intéresser vraiment aux gens qui m'entouraient, au-delà de leur apparence. J'ai commencé par ma famille et mes domestiques, j'ai appris à mieux les connaître. Après ça j'ai découvert que c'était bien mieux de voir les gens pour ce qu'ils ont dans le coeur plutôt que leur physique, et d'ailleurs souvent, après cela on a tendance à remarquer les imperfections chez les personnes très belles, et au contraire les traits magnifiques des personnes à la beauté plus discrète. Car beaucoup de personnes avec un physique avantageux, comme moi, ne sont pas très belles à l'intérieur, elles sont souvent imbues d'elles-même et superficielles.
-Je ne trouve pas que vous ayez un mauvais fond, mais je suis heureuse de savoir que vous avez fait un travail sur vous et que vous avez changé. Si cela vous fait du bien, bien sûr, alors je suis contente.
-Merci. Ce n'était pas facile, j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à vaincre mes anciens préjugés, mais voir au-delà des apparences me devient de plus en plus facile. Je découvre que beaucoup de personnes sont vraiment très intéressantes quand on prend le temps de les connaître. Par exemple, Daphne est jolie mais elle mise trop sur cette beauté pour parvenir à ses fins et elle n'hésite pas à l'utiliser pour faire languir plusieurs hommes, se servant de certains pour rendre jaloux un autre. Miss Cressida est plutôt jolie, mais il a été évident dès le début que son seul but est de trouver un époux riche à tout prix, qu'elle n'a aucune limite pour parvenir à ses fins. Chez elle par contre j'ai tout de suite vu la perfidie. Vous, votre beauté ne saute pas aux yeux au premier regard car vous vous cachez et vos robes ne sont pas faites pour en mettre plein les yeux. Comme vous l'avez dit, vous n'avez pas votre mot à dire, et de ce fait vos robes ne vous mettent pas forcément en valeur, donc vous n'attirez pas le regard des hommes. Pourtant vous avez de beaux yeux, un beau sourire, des cheveux magnifiques et je décèle une grande intelligence chez vous. Vous êtes discrète mais vous avez le regard vif, je vous vois regarder ici et là en permanence, vous ne manquez aucun détail. J'aime ça, j'ai envie de mieux vous connaître.
Penelope était sous le choc de ces révélations. Elle ne s'était pas attendue à ce que Frierdrich s'épanche ainsi alors qu'ils se connaissaient à peine. Le prince se passa une main dans les cheveux :
-Je suis désolé, c'est une discussion bien sérieuse pour une activité aussi légère qu'une balade ! Mais bien que je vous connaisse à peine, je me sens étrangement en confiance et en sécurité avec vous, j'ai l'impression que je peux me confier librement.
-Merci, c'est trop d'honneur que vous me faites en m'accordant une si grande importance.
Il sourit et s'arrêta au bord de l'étang dans un coin du parc :
-Pour être tout à fait honnête, j'avoue que je n'aime pas beaucoup l'idée d'avoir cinq concurrents pour ravir votre cœur. Bien sûr je ne peux vous empêcher de voir les autres hommes, mais le fait qu'ils s'intéressent à vous soudainement, juste parce que votre nom a été mentionné dans la chronique me révulse. Cela prouve qu'ils sont superficiels !
Penelope sourit doucement, son cœur battait à tout rompre, c'était la première fois qu'un homme était jaloux la concernant ! Il fallait dire que c'était la première fois qu'un homme s'intéressait à elle, mais qu'en plus il soit jaloux en apprenant qu'elle avait maintenant d'autres prétendants, c'était tout bonnement de la folie ! Penelope avait cru que ça ne lui arriverait jamais, et en une soirée, tout avait basculé. Friedrich caressa la main de la jeune femme :
-Je sais que cela peut paraître rapide et un peu fou, mais je tiens déjà beaucoup à vous Penelope. C'est la première fois que je me sens aussi bien avec une jeune femme, car je vois dans vos yeux la sincérité. Je vois que vous ne me jugez pas, même après tout ce que je vous ai dit. Pourtant je me rends compte que certaines de mes paroles vous concernant ont été maladroites. Mais vous ne l'avez pas mal pris car vous avez compris mes réelles intentions. Vous êtes une jeune femme unique et extraordinaire et euh… je suis très heureux qu'aucun homme ne vous ait encore épousée, car ça me laisse ma chance d'apprendre à vous connaître et de peut-être faire évoluer ça en quelque-chose de plus sérieux à l'avenir.
Penelope rougit de nouveau, décidément le prince savait utiliser les mots pour faire de l'effet ! Elle hocha la tête :
-Je vous remercie pour toutes ces belles paroles et…
Une énorme bourrasque de vent, accompagnée d'une averse, d'un éclair et d'un coup de tonnerre proche la stoppa nette dans sa phrase. Rien n'avait laissé présager une tempête si soudaine, encore un instant plus tôt il faisait beau et chaud. Friedrich prit sa main dans la sienne et cria par-dessus la tempête qui venait de se lever soudainement :
-Venez, allons nous mettre à l'abri !
Il la tira par la main, courant vers le bâtiment le plus proche. Autour d'eux, toutes les personnes également en promenade faisaient de même, tous avaient été surpris par ce changement de temps soudain.
Le duo arriva dans un salon de thé, ils étaient trempés jusqu'aux os. Friedrich retira sa veste et la posa sur les épaules de Penelope qui grelottait. Le prince fit signe à la serveuse :
-Bonjour, deux thé avec des gâteaux s'il vous plaît.
-Très bien Votre Altesse.
Elle s'éloigna et revint quelques minutes plus tard, déposant leur commande sur la table. D'autres promeneurs avaient trouvé refuge ici, et le patron du salon de thé alluma la cheminée pour réchauffer toutes ces pauvres personnes frigorifiées par la pluie glacée qui s'était violemment abattue sur eux d'un seul coup.
Penelope but une gorgée de thé, la boisson chaude lui fit aussitôt du bien. Friedrich sourit en mangeant un gâteau :
-Ce revirement est vraiment inattendu !
-En effet, c'est tout bonnement incroyable que le temps ait changé si vite ! Mais cela nous a juste amenés à faire notre seconde activité plus tôt que prévu.
-Oui, malheureusement cela aura précipité les choses. Nous aurons moins de temps ensemble, finalement.
-Cela n'est pas sûr, après tout, tant que la tempête fait rage à l'extérieur, nous serons coincés ici.
Friedrich eut un immense sourire et hocha la tête :
-Vous avez raison, je n'avais pas vu les choses sous cet angle, pourtant votre façon d'aborder cet imprévu est bien plus agréable que la mienne.
Ils continuèrent donc de bavarder tout en dégustant leur thé et leurs gâteaux. Friedrich demanda :
-Penelope, soyez honnête, me trouvez-vous intéressant ou voyez-vous seulement le beau prince riche ?
La jeune femme faillit s'étouffer avec sa gorgée de thé. Elle tapota doucement sa bouche avec sa serviette et secoua la tête :
-Je mentirai en disant que je ne vois pas votre physique ou en prétendant ne pas savoir que vous êtes riche, puisque vous êtes un prince. Toutefois j'ai toujours pensé qu'il était indispensable d'apprendre à connaître réellement quelqu'un, pour voir ce qui se cachait derrière l'apparence justement.
-Je savais que vous étiez brillante, car vous avez compris cela bien avant moi !
Il posa sa main sur la sienne :
-Je peux vous avouer quelque chose ?
-Bien sûr.
-Je vais consacrer la majorité de mon séjour ici à apprendre à vous connaître. Plus nous discutons et plus vous me fascinez. Et j'ai un autre aveu à vous faire : vous êtes vraiment magnifique, même avec les cheveux trempés et le nez un peu rouge d'avoir eu froid. Votre beauté est naturelle, innocente, pure… j'aime beaucoup cela.
Penelope rougit encore un peu plus en détournant les yeux :
-Vous êtes un charmeur Votre Altesse.
-Non, pour la première fois de ma vie je suis réellement sincère. Je pense tout ce que je vous dis. J'avoue, avec un peu de honte tout de même, qu'avant je ne pensais pas toujours ce que je disais aux jeunes femmes pour les courtiser. Je disais ce que je pensais que les jeunes femmes en question voulaient entendre. Mais avec vous, je dis ce que je ressens réellement, ce que je pense. Vous réussissez à me faire rejeter tout faux semblant, à me forcer à me montrer sous mon vrai jour, et étrangement, j'aime cette version de moi que vous me faites être.
Penelope avait de plus en plus chaud, car non seulement les paroles du prince la touchait en plein cœur, mais aussi parce qu'il avait toujours sa main dans la sienne et qu'il était même en train d'en caresser le dos avec son pouce. Toutefois, elle remarqua les regards sur eux et retira sa main à contrecoeur :
-Désolée, ce n'est pas très convenable de me tenir la main ainsi, même si je dois avouer que j'apprécie beaucoup cela.
-Je comprends, j'ai dépassé les limites. Mais moi aussi j'appréciais ce contact.
Ils finirent leur thé et remarquèrent que le soleil était revenu. Friedrich passa une main dans ses cheveux dorés :
-Alors, allons-nous marcher encore un peu ou voulez-vous que je vous raccompagne chez vous ?
-Nous pouvons marcher encore un peu, et après je rentrerai par mes propres moyens, ne vous en faites pas.
Ils reprirent donc leur promenade et Friedrich demanda :
-Vous allez donc être très occupée pendant les prochains jours si j'ai bien compris ?
-Oui, ma mère ne m'a pas laissé le choix.
-Peut-être que ces prétendants sont gentils et intéressants.
-Je ne dis pas le contraire, mais aucun d'eux ne m'intéresse, car ils ne sont venus que parce que Lady Whistledown a parlé de nous dans la chronique ! Avant cela ils ont eu deux saisons pour s'intéresser à moi et ils ne m'ont pas remarquée alors qu'ils étaient tous présents.
-Je comprends, c'est très indélicat de leur part. J'espère malgré tout que vous ne vous ennuierez pas trop à leurs côtés, sinon le temps sera interminable.
Penelope ne put retenir un soupir :
-J'espère également que le temps passé auprès d'eux ne soit pas totalement perdu. Je verrai cela en temps voulu. Mais parlons d'autre chose si vous le voulez bien, cela me déprime déjà bien assez. Parlez-moi de la Prusse.
-D'accord, c'est un magnifique pays. Mon château est à la campagne, je suis entouré de magnifiques arbres bien verts, et non loin il y a un lac où j'aime me baigner en été. Les villages alentours sont très beaux, les maisons sont de différentes couleurs avec des colombages.
-Les gens sont-ils accueillants ?
-Cela dépend, après c'est vrai qu'il est plus aisé de s'adapter en parlant allemand.
-C'est une langue compliquée à ce que j'ai entendu dire.
-Comme toutes les langues j'imagine.
-Et parlez-moi de la nourriture là-bas.
-Euh… nous aimons le pain, souvent avec des céréales, des plats à base de pommes de terre comme le knödel, c'est une boulette de pomme de terre ou la kartoffelsalat, la salade de pommes de terre froide. Nous aimons beaucoup le porc aussi, sous toutes ses formes, et nous avons de nombreuses variétés de saucisses. Dans les desserts nous aimons assez mettre de la cannelle, que ce soit dans les biscuits comme par exemple les lebkuchen à Noël ou les gâteaux à proprement parler comme le apfelstrudel un gâteau à la pomme et à la cannelle. Il y a aussi la forêt noire, un gâteau à la cerise, au cacao imbibé au kirsch et fourré à la crème chantilly. Évidemment nous aimons la bière, le vin et le schnaps.
-C'est passionnant, et j'avoue que tout cela m'a mis l'eau à la bouche.
Elle sourit et Friedrich demanda :
-Savez-vous monter à cheval ?
-Très mal je l'avoue, je suis plus habituée aux travaux artistiques qu'à l'exercice physique.
-Je comprends, j'envisageais de vous emmener faire une promenade à cheval la prochaine fois, je devrais peut-être changer mes plans ou prévoir une promenade plus courte.
-Je pense que je survivrai à une promenade ne vous en faites pas.
-J'aime entendre cela.
Il lui sourit et les deux jeunes gens continuèrent de marcher un moment. Au bout d'un certain temps toutefois, Penelope s'arrêta :
-J'apprécie vraiment ce temps passé avec vous, mais il commence à se faire tard, je pense que nous devrions nous séparer ici.
-Etes-vous sûre de ne pas vouloir que je vous raccompagne ?
-Oui, je trouverais une voiture de louage ne vous en faites pas.
-Alors permettez moi au moins de vous accompagner jusqu'à cette voiture.
-D'accord.
Ils partirent donc en direction de la rue principale où Penelope n'eut aucun mal à trouver une voiture prête à la ramener chez elle. Elle se tourna donc vers Friedrich :
-Encore merci pour ce formidable après-midi passé à vos côtés. J'ai hâte de vous revoir.
-Moi aussi, je vous écrirai dans quelques jours pour que nous fixions notre prochaine rencontre.
-Avec joie.
Friedrich prit la main de Penelope dans la sienne pour y déposer un baiser :
-A très vite.
-A bientôt, Votre Altesse.
-Oh non s'il vous plaît, appelez moi Friedrich.
-Je n'oserai jamais.
-Bien sûr que si vous y arriverez, croyez moi. Essayez.
Penelope rougit et murmura dans un souffle :
-Friedrich.
-Que cela sonne bien dans votre jolie bouche.
La jeune femme rougit encore plus si c'était possible, et s'inclina avant de monter dans le carosse. Son cœur battait la chamade, elle avait beaucoup de mal à garder une respiration régulière. Elle n'était vraiment pas habituée à ce genre d'attention masculine.
Lorsqu'elle rentra, elle refusa de raconter sa journée à sa mère et annonça qu'elle mangerait dans sa chambre. Portia n'était pas contente, mais elle comprit rapidement que sa cadette ne se laisserait pas faire cette fois. Elle finit donc par abandonner ses questions et Penelope resta dans sa chambre. Elle prit quelques notes pour la prochaine chronique avant d'aller se coucher, épuisée mais heureuse après cet après-midi plein de rebondissements.
