25 Décembre : Lenteur
Et joyeux noel tout le monde !
Depuis que Anbei QingMing et Yuan Boya avaient réussi à s'avouer leurs sentiments, ils avaient décidé de mener leur barque aussi discrètement et aussi tranquillement que possible.
Boya qui n'avait jamais ressenti le moindre intérêt pour une relation physique avec qui que ce soit découvrait avec surprises des envies lorsque QingMing était concerné, au point d'en faire des rêves érotiques comme il n'en avait plus eu depuis son adolescence.
QingMing avait toujours parfaitement vécu sa sexualité malgré les moqueries et les insultes de son temple, justement probablement par réaction. Ils voulaient démoniser et animaliser ce qui n'était qu'une partie de leur propre vie alors QingMing l'avait civilisé au mieux et traitait toujours ses partenaires, quelque soit leur sexe, leur race ou leur espèce avec le plus grand respect et la plus grande douceur. Lorsque le couple s'était formé, ils avaient passé une nuit entière à discuter calmement de leurs désirs et de leurs besoins, de leurs attentes et de leurs rejets, de leurs limites et de leurs expériences.
Boya avait eut honte de son manque d'expérience et d'engagement. QingMing avait eut honte de son carnet de bal. Les deux n'avaient eut que faire des "tares" de l'autre. Cela faisait partie de ce qu'ils étaient, de qui ils étaient, et cela faisait partie de ce que l'autre aimait en lui.
Néanmoins, comme ils étaient tous les deux à un bout du spectre de la relation amoureuse et physique, ils avaient décidé de prendre leur temps. Prendre leur temps et PARLER.
C'était ce qui était le plus dur pour tous les deux. Alors si les shishen de QingMing les comparaient souvent à des hérissons qui cherchaient comment s'approcher pour s'accoupler, ils ne le leur balanceraient jamais à la figure.
Les deux hommes avaient besoin de faire les choses pour eux, à leur manière, et sans que quiconque ne leur fasse de commentaires. Cela marchait assez bien.
C'était Boya qui avait la main haute pour tout ce qui était contact physique mais c'était QingMing qui avait le dernier mot sur le "comment". Boya avait parfois des idées baroques que QingMing savait dangereuses, maladroites ou peu appropriées. Alors, ils en discutaient, ils conciliaient et ils avançaient gentiment.
Depuis quelques semaines, Boya s'était découvert une grande curiosité pour les baisers.
Pataud comme un chaton, il lui arrivait souvent de s'incruster dans le giron de QingMing pour lui réclamer quelques baisers que le demi-renard se faisait un plaisir de lui offrir. Et d'arrêter tout aussi facilement lorsque Boya en était submergé.
Le chasseur, les joues rouges et le souffle court fermait les yeux, posait sa joue sur son épaule et se calmait lentement, encore renversé par la révolution que les simples baisers de son ami causaient dans ses pantalons.
Petit à petit, Boya se découvrait des envies de plus. Il voulait les mains de QingMing sur sa peau nue. Il voulait ses lèvres sur sa gorge et son torse. Il voulait sentir ses doigts fins et déliés sur les marques que Zhuque lui avait laissé.
Il était perturbant pour lui de ressentir ces désirs qu'il n'avait jamais ressentis jusque-là. Il était perturbant pour le chasseur d'être persuadé qu'il ne les ressentirait avec personne d'autre que QingMing.
Il était pire de savoir qu'il n'en concevrait aucune rancune.
Il ne serait jamais qu'à QingMing.
Comme QingMing ne serait jamais qu'à lui.
Même s'ils se séparaient, QingMing aurait d'autres partenaires, bien sûr. Mais ce serait comme avant, purement physique. Uniquement physique. Ce ne serait jamais pareil qu'avec son chasseur.
Boya eut un petit sourire.
Il aimait et il était aimé.
Ça suffisait.
Boya tendit encore le cou pour embrasser la joue de QingMing qui baissa les yeux sur lui. Le regard chocolat était toujours doux. Quand il le regardait, il se chargeait d'une possessivité et d'une faim qui envoyait des petits frissons dans le dos du chasseur.
Ils s'aimaient. Ils étaient heureux.
Ils prenaient leur temps.
Ca suffisait.
