Chapitre 25: Les Griffes de la Nuit
L'île de Ponza, baignée par la lumière dorée du crépuscule, semblait calme et paisible, un havre de tranquillité perdu au milieu de la mer Tyrrhénienne. Pourtant, derrière cette apparente sérénité, une tension sourde imprégnait l'atmosphère. Les jours s'écoulaient lentement, mais Dracula, avec ses sens aiguisés, percevait toujours les ténèbres à l'horizon, comme une menace invisible qui attendait son heure pour frapper.
Sous l'ombre des oliviers centenaires, Circé et Carrie White étaient plongées dans leur rituel quotidien. Circé, ses longs cheveux noirs flottant dans le vent, guidait Carrie à travers une série de mouvements précis, l'aidant à affiner sa maîtrise des pouvoirs télékinétiques. Carrie, concentrée, levait doucement une série de pierres dans les airs, ses yeux clairs focalisés sur chaque mouvement. Elle progressait, jour après jour, mais une lueur d'incertitude persistait dans son regard.
« Carrie, tu as la force en toi, » murmura Circé, sa voix douce mais ferme. « La maîtrise de tes émotions est la clé. Tu n'es plus celle que tu étais. »
Carrie acquiesça, mais au fond d'elle, un doute persistant continuait de la ronger. Les souvenirs de son passé, les horreurs qu'elle avait endurées et infligées, restaient gravés dans son esprit. Ponza était devenu un sanctuaire pour elle, un lieu où elle apprenait à se reconstruire, mais elle savait que les ténèbres de son passé n'étaient jamais loin.
Non loin de là, Gabriel observait les deux femmes depuis la terrasse de la villa, ses yeux perçants scrutant chaque détail. Bien que l'île soit protégée par des sortilèges puissants, il restait vigilant. La paix était fragile, même ici. Les ténèbres pouvaient surgir à tout moment, et il devait être prêt.
C'est alors que le calme fut interrompu par une sonnerie stridente. Carrie sursauta, relâchant immédiatement sa concentration. Les pierres retombèrent lourdement sur le sol, et elle fouilla dans sa poche pour en sortir son téléphone. Un numéro inconnu s'affichait sur l'écran. Fronçant les sourcils, elle répondit.
« Allô ? »
La voix à l'autre bout du fil était tremblante, presque méconnaissable à cause de la panique qui la rongeait. « Carrie… C'est Laura. Tu te souviens de moi ? Je suis ton ancienne camarade de classe…J'ai déménagé à Springwood dans l'Ohio, dans une rue nommée Elm Street. »
Carrie se raidit à l'évocation de ce nom. Laura avait été l'une des rares personnes à lui avoir témoigné de la gentillesse dans son ancienne vie à Chamberlain. Mais entendre sa voix si empreinte de terreur déclencha une vague d'inquiétude en elle.
« Laura ? Oui, bien sûr… Qu'est-ce qui se passe ? »
Il y eut un silence à l'autre bout du fil, avant que Laura ne reprenne, la voix brisée par la peur. « Il y a… quelque chose qui me traque, Carrie. Dans mes rêves. Chaque fois que je m'endors, il est là, cet homme… Un monstre au visage brûlé, avec des griffes en métal. Il me poursuit sans cesse… Je ne peux plus dormir. Si je ferme les yeux, je sais qu'il me tuera. »
Les mains de Carrie commencèrent à trembler. Elle sentait la peur de Laura traverser la ligne téléphonique. « Laura… dis-moi où tu es. Nous allons t'aider. »
Circé, qui avait entendu une partie de la conversation, s'approcha, posant une main apaisante sur l'épaule de Carrie. Dracula, sentant que quelque chose d'anormal se passait, quitta la terrasse et s'approcha à son tour.
« Carrie, » murmura Laura, la voix à peine audible. « Il s'appelle Freddy… Freddy Krueger. Il tue dans les rêves. Je ne sais pas quoi faire… »
Carrie déglutit difficilement, son esprit traversé par une vague de terreur. Elle n'avait jamais entendu parler de Freddy Krueger, mais quelque chose dans la description de Laura résonnait profondément. Une force démoniaque capable de traquer ses victimes dans leurs rêves, c'était un mal contre lequel elle n'était pas préparée à se battre seule.
Elle se tourna vers Circé et Dracula, leurs visages graves. « C'est Freddy Krueger… un monstre qui hante les rêves de Laura. Elle ne peut plus dormir… Il la tuera si elle ferme les yeux. »
Dracula échangea un regard silencieux avec Circé, l'ombre d'une décision passant entre eux. « Nous devons intervenir, » dit-il finalement, sa voix grave et déterminée. « Cette créature est une menace que nous ne pouvons ignorer. »
Circé hocha la tête. « Nous devons entrer dans ses rêves et l'affronter dans son propre domaine. Là où il est le plus fort. »
Carrie, bien que terrifiée à l'idée de ce qui l'attendait, savait qu'elle ne pouvait pas abandonner Laura. « Je suis prête, » dit-elle d'une voix résolue, cachant son hésitation.
Le ciel s'assombrissait rapidement alors que Circé, Dracula, et Carrie se tenaient au bord de la mer. L'air était chargé de tension, la mer habituellement calme semblait refléter l'anxiété croissante de Carrie. Devant eux, Circé préparait le rituel de téléportation. Des glyphes anciens, dessinés à la main dans le sable par la magicienne, commençaient à émettre une lueur argentée. Le vent se leva, caressant leurs visages alors que la magie se mettait en place.
« Nous allons à Elm Street, là où tout a commencé, » déclara Circé en jetant un dernier regard à Carrie, dont le visage reflétait à la fois une inquiétude et une détermination féroce.
Le monde bascula alors que la lumière des glyphes les enveloppa. En un instant, le décor de Ponza disparut pour laisser place à une rue déserte et inquiétante, baignée dans l'obscurité d'un quartier résidentiel de banlieue. Les maisons alignées le long de la rue semblaient ordinaires, mais une aura malfaisante planait sur l'endroit. Elm Street dégageait une énergie pesante, comme si le mal y était enraciné.
Carrie regarda autour d'elle, son cœur battant la chamade. Ce lieu, bien qu'ordinaire en apparence, transpirait l'angoisse. Elle serra instinctivement les poings, tentant de réprimer la peur qui grandissait en elle. Circé posa une main rassurante sur son épaule.
« Freddy Krueger n'est pas une créature ordinaire, » commença Circé, sa voix résonnant avec une gravité solennelle. « C'est un esprit vengeur, un croquemitaine qui se nourrit des cauchemars et des peurs des vivants. Il n'existe pleinement que dans le monde des rêves, et c'est là qu'il tue. Chaque fois qu'une personne meurt dans un rêve à cause de lui, elle meurt aussi dans le monde réel. Il puise sa force dans la terreur. »
Carrie déglutit difficilement. « Comment pouvons-nous l'arrêter si c'est dans les rêves qu'il est le plus fort ? »
Dracula, toujours silencieux jusque-là, prit la parole, son ton sombre et assuré. « Il est vulnérable, même dans le monde des rêves. Mais pour le combattre, nous devons entrer dans ce domaine sans être totalement à sa merci. »
Circé hocha la tête. « Nous allons te protéger, Carrie. Nous allons tous entrer dans les rêves, mais j'ai préparé une barrière magique. Elle nous empêchera de subir ses manipulations les plus vicieuses. Il pourra jouer avec nos peurs, mais il ne pourra pas nous tuer facilement. »
Elle leva les bras, prononçant une incantation ancienne, et une fine aura dorée les entoura. La protection magique était en place. Dracula, ses yeux fixés sur Carrie, lui offrit un rare signe d'encouragement. « La peur est son arme. Si tu refuses de céder à la peur, il ne pourra pas te briser. »
Carrie, bien qu'encore hésitante, se sentit un peu plus en confiance. Laura dépendait d'eux, et elle ne pouvait pas la laisser tomber. Elle inspira profondément avant de hocher la tête. « Je suis prête. »
Circé fit un dernier signe en direction de la maison où Laura luttait pour ne pas sombrer dans le sommeil. « Très bien, alors entrons dans ses cauchemars. »
Lorsque Circé compléta son incantation, le monde bascula une fois de plus. Le sol se déroba sous leurs pieds, et la réalité se plia à une nouvelle logique, celle des rêves. Un froid glacial traversa Carrie alors qu'elle ouvrait les yeux dans un paysage qui lui était à la fois familier et terrifiant. Ils se trouvaient maintenant dans une version cauchemardesque de son ancienne école.
L'endroit n'avait rien de rassurant. Les couloirs de l'établissement, habituellement éclairés par des néons aveuglants, étaient plongés dans une semi-obscurité étouffante. Les murs, autrefois propres et neutres, suintaient une matière visqueuse noire qui dégoulinait lentement, formant des ombres mouvantes. Des éclats de lumière clignotants illuminaient sporadiquement des portions du couloir, projetant des ombres menaçantes qui semblaient se resserrer autour d'eux.
Carrie reconnut immédiatement l'endroit. C'était l'école de Chamberlain, là où tout avait commencé. Mais ici, dans le rêve, le lieu était distordu, sa forme déformée par la volonté malsaine de Freddy Krueger. Les couloirs s'allongeaient sans fin, les portes étaient tordues, et de légers murmures, comme des rires lointains, se faisaient entendre au détour des virages. L'air lui-même semblait oppressant, lourd, comme s'il se transformait en matière visqueuse à chaque respiration.
« C'est… ici, » murmura Carrie, sentant une vague de terreur familière la traverser.
Dracula, à ses côtés, scruta les ombres avec une attention féroce. « Il contrôle cet endroit, mais cela ne signifie pas qu'il est invincible ici. »
« Soyez sur vos gardes, » ajouta Circé, son regard perçant chaque recoin obscur, cherchant des signes de Freddy. « Il va tenter de jouer avec nos esprits avant de nous attaquer. »
À peine avait-elle prononcé ces mots que l'atmosphère changea brutalement. Le sol sous leurs pieds se mit à trembler, et une série de rires sinistres résonnèrent autour d'eux. Des ombres commencèrent à se détacher des murs, prenant forme pour créer des silhouettes grotesques, leurs bras se tordant en griffes acérées.
« Il sait que nous sommes là, » murmura Circé.
Un éclair de métal étincela dans la pénombre, et une main griffue émergea des ombres. Freddy Krueger, souriant de manière sadique, apparut au bout du couloir. Son visage brûlé, hideux, était à peine visible dans l'obscurité, mais ses griffes d'acier luisaient sous la lumière vacillante.
« Bienvenue dans mon monde, bande de crétins ! » ricana Freddy, ses yeux brillant d'une malice démente. « On va bien s'amuser, vous et moi. »
Avant qu'ils ne puissent réagir, le sol sous leurs pieds se brisa soudainement. Un gouffre béant s'ouvrit, les avalant dans une chute sans fin. Carrie, Dracula et Circé furent emportés, séparés les uns des autres dans une spirale de terreur. L'environnement autour d'eux changeait constamment, chaque seconde modifiant leur perception de la réalité.
Carrie atterrit lourdement dans un couloir encore plus sombre, seule. Elle se redressa, haletante, son cœur battant à tout rompre. Les murs étaient maintenant couverts de photos de ses anciens camarades de classe, leurs visages figés dans des rictus d'horreur, chacun affichant les cicatrices laissées par la prom night. Les rires moqueurs de l'époque semblaient résonner dans sa tête, comme si le temps s'était plié pour la ramener à ce moment précis.
« Non… pas encore, » murmura-t-elle, luttant contre la terreur montante.
Freddy aimait jouer avec les peurs de ses victimes. Et pour Carrie, il savait exactement comment exploiter ses pires cauchemars. Alors qu'elle avançait lentement dans le couloir, des éclats de lumière rouge baignèrent soudain les lieux, et elle se retrouva à nouveau au bal de fin d'année, vêtue de sa robe rose ensanglantée. Le gymnase de son école s'étendait devant elle, décoré pour l'occasion, mais tout était recouvert de sang. Partout où elle posait les yeux, des rires se moquaient d'elle, des visages la jugeaient.
« Tu n'as pas changé, » murmura une voix dans son dos. Freddy se matérialisa derrière elle, ricanant, ses griffes raclant le sol avec un bruit métallique. « La petite Carrie, toujours aussi effrayée… »
Circé ouvrit les yeux dans un lieu qui lui était à la fois familier et terriblement étranger. L'air était lourd et nauséabond, chargé d'une odeur de décomposition. Devant elle, s'étendait l'île d'Aea, son ancien royaume, mais cette version cauchemardesque de son domaine était déformée, corrompue par les ténèbres qui l'entouraient. Le ciel, autrefois clair et baigné de lumière dorée, était maintenant recouvert de nuages noirs, tourmentés, tourbillonnant comme des ombres vivantes. Le vent sifflait d'une manière sinistre, comme des voix murmurant à son oreille, des promesses de désespoir et d'abandon.
Les arbres, autrefois majestueux et puissants, étaient désormais desséchés et tordus, leurs branches dénudées semblant griffonner le ciel dans une plainte silencieuse. Le sol sous ses pieds, jadis recouvert de fleurs et de plantes luxuriantes, était désormais stérile, couvert de cendres et de terre craquelée. Des flaques de boue noire s'étendaient à l'horizon, éparpillées comme des blessures béantes dans la terre elle-même. L'île qu'elle avait autrefois gouvernée était devenue un désert de mort, un lieu maudit où la vie n'avait plus sa place.
Circé sentit une vague de panique l'envahir. Ce n'était pas simplement un cauchemar, c'était une matérialisation de sa plus grande peur : l'idée d'avoir perdu toute son influence, d'être abandonnée, seule, dans un royaume qu'elle ne contrôlait plus. Ses pieds s'enfonçaient dans le sol poisseux à chaque pas, et elle luttait pour avancer, mais l'île semblait l'engloutir lentement, la forçant à s'arrêter, à contempler cette version défigurée de ce qu'elle avait autrefois connu.
Soudain, des éclats de rire brisèrent le silence. Des silhouettes émergeaient des ombres autour d'elle. Des visages familiers, les anciens habitants de l'île, mais leurs traits étaient déformés, marqués par la douleur et la haine. Ils la fixaient avec des regards accusateurs, leurs yeux enfoncés dans des orbites noires, comme des gouffres sans fin.
« Tu nous as trahis… » chuchotaient-ils en s'approchant d'elle, leurs voix sifflantes comme des serpents. « Tu nous as abandonnés… tu n'as plus de pouvoir ici, Circé… »
Leurs murmures se faisaient de plus en plus forts, résonnant dans sa tête comme un écho interminable. Elle tenta de les repousser, mais sa magie ne répondait plus. Ses mains, autrefois capables de canaliser des sorts puissants, étaient maintenant inutiles, vides de toute énergie.
« Non… » murmura-t-elle, luttant contre la panique croissante. « Ce n'est pas réel… Ce n'est pas mon île… »
Mais la réalité se tordait autour d'elle, renforçant l'emprise du cauchemar. La mer, autrefois calme et sereine, était devenue noire et tourmentée, des vagues monstrueuses frappant violemment les falaises, comme si l'océan lui-même cherchait à la consumer. Le palais en ruines qui se dressait au loin, autrefois un symbole de sa puissance, n'était plus qu'un tas de pierres effondrées, couvertes de mousse et de lichen. La tour, où elle concoctait autrefois ses potions et pratiquait ses enchantements, s'effondrait sous ses yeux.
Puis, dans les ombres qui l'entouraient, une silhouette plus menaçante apparut : Freddy Krueger. Ses griffes métalliques brillaient faiblement sous la lueur des éclairs qui zébraient le ciel noir. Son sourire sadique se dessina sur son visage brûlé alors qu'il s'avançait, sa voix moqueuse résonnant dans l'air.
« Alors, princesse des sorcières… Ça fait quoi d'être impuissante ? » railla-t-il, sa voix éraillée pleine de malice. « Tu croyais vraiment que tu pouvais me battre dans MON monde ? Regarde-toi maintenant. Petite, fragile… sans pouvoir. »
Circé recula, sentant le poids de ses échecs la submerger. La peur s'insinuait dans chaque fibre de son être. Ce n'était pas seulement la perte de ses pouvoirs qui l'effrayait, mais la possibilité que son règne ait toujours été fragile, une illusion sur laquelle elle n'avait aucun contrôle.
Freddy s'avança encore, brandissant ses griffes d'un geste théâtral. « Ici, tu n'es rien. Tu n'as plus ton île, plus ton trône. Tu n'es qu'une pauvre âme, une victime comme les autres. »
Le rire de Freddy résonnait dans le chaos du paysage dévasté, tandis que Circé luttait pour retrouver sa maîtrise, cherchant désespérément un moyen de repousser cette vision cauchemardesque. Mais la puissance de Freddy dans ce monde semblait sans limite, et elle comprit qu'il voulait la briser, la forcer à admettre sa faiblesse.
L'île d'Aea, jadis un symbole de son invincibilité, n'était plus qu'un tombeau désert, un reflet de ses pires craintes. Et elle, Circé, se retrouvait piégée dans ce cauchemar, seule, sans son pouvoir ni son royaume.
Elle savait que Freddy tentait de la déstabiliser, mais sa magie la protégeait pour l'instant. Elle tendit les bras et murmura une incantation, créant une bulle de lumière autour d'elle. « Il ne pourra pas jouer avec nous éternellement, » se dit-elle en avançant.
De son côté, Dracula se retrouvait dans une caverne sombre, les murs suintant de liquide rouge. Dracula ouvrit les yeux dans un endroit qu'il connaissait trop bien. Autour de lui, le paysage était un mélange troublant de sa mémoire et de l'imagination tordue de Freddy. La caverne sombre dans laquelle il s'était trouvé quelques instants plus tôt s'était transformée en un champ de bataille, celui où, des siècles auparavant, il avait affronté les forces qui l'avaient poussé à devenir Dracula. Mais ce n'était pas ce décor qui attira immédiatement son attention.
Au centre de ce champ, baignée dans une lumière surnaturelle, se tenait Marie. Sa femme. Celle qu'il avait aimée plus que tout, celle qui l'avait imploré de trouver sa rédemption, et celle qu'il avait perdue. Mais ce n'était pas la Marie qu'il connaissait. Elle portait l'épée de Gabriel, l'arme même qu'il avait autrefois maniée pour détruire les créatures des ténèbres. Elle le regardait avec des yeux emplis de douleur et de rage, son visage déformé par une haine qui n'avait jamais été la sienne.
« Gabriel, » murmura-t-elle, sa voix vibrante de reproche. « Tu m'as tuée. C'est à cause de toi que je suis morte. Comment oses-tu encore exister après ce que tu as fait ? »
L'épée scintillait dans ses mains, chaque reflet renvoyant un éclat perçant dans la brume environnante. Marie s'avança, son regard fixé sur lui, impitoyable, accusateur.
« Tu es un monstre, » poursuivit-elle, la douleur transperçant chacun de ses mots. « Un démon qui a condamné l'âme de celle qu'il aimait. Tu m'as abandonnée. Tu m'as trahie. »
Les mots résonnaient dans l'air, mais Dracula demeurait immobile, impassible. Il savait ce que c'était. Il avait vu cette scène, ou des variantes de celle-ci, un nombre incalculable de fois. C'était une illusion. Un tour cruel que Freddy tentait de lui jouer pour le déstabiliser, pour éveiller en lui cette culpabilité qui, pendant des siècles, l'avait torturé.
Marie, toujours vêtue de ses habits immaculés, contrastait cruellement avec l'épée sanglante qu'elle portait. Elle s'arrêta à quelques pas de lui, levant l'arme au-dessus de sa tête, prête à frapper. « Tu ne mérites pas de vivre, » murmura-t-elle avant de brandir l'épée vers son cœur.
Mais Dracula ne bougea pas. Ses yeux, fixés sur l'apparition de sa femme, restaient froids, indifférents à la tentative de manipulation.
« Marie... » murmura-t-il, son ton égal, sans émotion apparente. « Cela ne fonctionnera pas. »
Freddy avait probablement cru que réveiller ses peurs les plus profondes, celles liées à la perte de sa femme, suffirait à ébranler Dracula. Mais ce dernier avait affronté bien pire que les illusions d'un croquemitaine. Il avait vécu la véritable douleur de la perte de Marie, et aucun rêve, aucune manipulation ne pourrait jamais égaler la réalité de cette souffrance.
L'image de Marie sembla hésiter un instant, comme si la magie de Freddy faiblissait. Ses yeux, autrefois remplis de rage, se firent plus flous, moins clairs. Dracula avança d'un pas, fixant l'illusion avec une froide détermination.
« Tu n'es pas réelle, » déclara-t-il, sa voix résonnant avec une autorité incontestable. « Et tu n'as aucun pouvoir ici. »
La silhouette de Marie vacilla, son épée tremblant dans ses mains avant de se dissoudre en une poussière dorée. Le paysage autour de lui changea à nouveau, mais Dracula resta impassible. Freddy ne pouvait pas toucher à la véritable douleur qu'il portait, car il l'avait déjà affrontée, accepté, et surmontée.
« Il faudra bien plus que cela pour me briser, » murmura-t-il avant de continuer son chemin à travers le cauchemar, prêt à retrouver Carrie et Circé pour la confrontation finale.
La lumière crue des projecteurs éclairait la salle de bal. Carrie se retrouva au centre de la scène, une fois de plus vêtue de sa robe rose pastel, trempée de ce qui semblait être des litres de sang. Elle pouvait sentir le liquide visqueux glisser le long de sa peau, et l'odeur métallique âcre de ce sang, qu'elle avait longtemps tenté d'oublier, la prenait à la gorge. Les rires éclataient autour d'elle, brutaux, cruels, comme un écho insupportable de cette nuit qui avait changé sa vie à jamais.
Autour d'elle, ses anciens camarades de classe apparaissaient peu à peu, formant un cercle de regards accusateurs. Leurs visages étaient distordus, presque grotesques dans leur moquerie. Leurs lèvres s'étiraient en sourires malsains, des masques déformés par le mépris et le plaisir sadique de l'humiliation.
« Regardez-la, la pauvre Carrie ! » ricana l'un d'eux, sa voix perçant l'atmosphère étouffante.
Carrie tourna sur elle-même, cherchant désespérément une issue, mais le gymnase était fermé. Chaque porte, chaque fenêtre semblait fondre dans les murs, devenant partie intégrante de ce cauchemar sans fin. Elle était piégée dans le pire moment de sa vie, incapable de s'échapper, et Freddy Krueger le savait.
« Ça te dit quelque chose, hein, Carrie ? » Freddy apparut dans un coin de la salle, vêtu du costume de Tommy, l'adolescent qui l'avait invitée au bal. Mais son visage, défiguré par ses brûlures caractéristiques, ne laissait aucun doute sur sa véritable identité. Ses griffes raclèrent le sol avec un bruit métallique grinçant, jouant avec son esprit déjà fracturé.
« Ce soir-là, tu pensais que tout allait changer, n'est-ce pas ? » Freddy s'approchait lentement, ses griffes cliquetant à chaque pas. « Mais au fond, tu savais. Tu savais qu'ils ne te verraient jamais autrement que comme un monstre. Et tu leur as prouvé qu'ils avaient raison, non ? »
La voix de Freddy se tordait dans l'air, chaque mot pénétrant l'esprit de Carrie comme une lame acérée. Elle entendait les rires des élèves s'intensifier, leurs visages se déformer davantage, devenant des caricatures hideuses de leurs véritables visages. Ils se moquaient d'elle, leurs yeux brillants de cruauté. Ils jetaient des objets, des seaux de sang semblaient tomber du plafond à intervalles réguliers, la recouvrant toujours plus de cette substance poisseuse.
Freddy se nourrissait de sa peur, de sa culpabilité. Elle le sentait. Chaque frisson qu'elle éprouvait, chaque tremblement de ses mains, renforçait la présence de Freddy dans ce cauchemar. Il se nourrissait de ses doutes, de cette part d'elle-même qui n'avait jamais vraiment guéri depuis ce bal. La part qui croyait encore qu'elle était un monstre, indigne de rédemption.
« Personne ne t'aime, Carrie. » La voix de Freddy était douce, presque rassurante. « Tu seras toujours seule, à la merci de ceux qui veulent te briser. Et tu finiras toujours par les détruire. »
Un instant, Carrie sentit la terreur la submerger. Elle voyait à nouveau sa mère, ses camarades de classe, tous les regards qui la jugeaient. Et cette voix, la voix de Freddy, résonnait dans son esprit, s'enroulant autour de sa volonté comme une chaîne, cherchant à l'enfermer dans son propre cauchemar.
Mais soudain, dans la tourmente, elle perçut une autre présence, quelque chose de différent, de bienveillant. Une lumière douce perça le brouillard de ses pensées.
Circé.
« Ne l'écoute pas, Carrie, » murmura la voix rassurante de la magicienne. « Il se nourrit de tes peurs, de tes doutes. Tu es plus forte que lui. »
La voix de Circé était comme un fil de soie tendu dans les ténèbres, une ancre à laquelle Carrie pouvait s'accrocher. Elle ferma les yeux un instant, concentrant toute sa volonté pour ignorer les rires, les moqueries et la voix mielleuse de Freddy qui essayait de la briser. Elle se souvint de ses jours passés sur Ponza, des leçons que Circé lui avait données, et de la présence silencieuse mais protectrice de Dracula. Ils étaient là, avec elle, même dans ce cauchemar.
« Tu n'es pas seule, Carrie, » ajouta la voix profonde de Dracula, résonnant dans son esprit avec une force rassurante. « Il ne peut pas te contrôler tant que tu refuses de céder à la peur. »
Avec un effort immense, Carrie rouvrit les yeux. Le gymnase était toujours là, les visages moqueurs toujours présents, mais quelque chose avait changé en elle. Elle se redressa, ses poings serrés, et regarda Freddy droit dans les yeux.
« Non, » dit-elle avec une voix forte et claire. « Tu ne me contrôles plus. »
Freddy s'arrêta, surpris. Son sourire sadique vacilla un instant. « Ah vraiment ? On dirait que la petite a gagné un peu de courage, mais ça ne durera pas. Tu es encore cette gamine faible que j'ai trouvée ici. »
Mais cette fois, Carrie ne vacilla pas. Elle se concentra, sentant ses pouvoirs s'éveiller en elle, non plus comme une force destructrice incontrôlée, mais comme une énergie maîtrisée, prête à être utilisée contre Freddy.
« Je ne suis plus cette gamine. Je ne suis plus la victime. »
D'un geste de la main, Carrie fit vibrer l'air autour d'elle. Les rires moqueurs s'estompèrent, les visages se dissipèrent dans le néant, et les murs du gymnase commencèrent à se fissurer. Freddy regarda autour de lui, sentant que quelque chose lui échappait.
« Qu'est-ce que… ? » siffla-t-il, ses griffes raclant le sol, essayant de reprendre le contrôle de la situation.
Mais c'était trop tard. La force de Carrie, nourrie par la conviction qu'elle n'était plus seule et que Freddy ne pouvait plus la manipuler, grandissait. Avec un cri puissant, elle projeta toute son énergie télékinétique contre Freddy, faisant exploser les murs du gymnase autour d'eux.
Freddy vacilla sous l'attaque, mais son sourire tordu revint, bien que plus faible. « C'est tout ce que tu as, Carrie ? »
Mais Carrie n'avait pas fini. Elle leva les bras, et tout l'environnement changea. Le sang disparut, les visages se dissipaient comme de la brume, et la lumière du jour perça à travers le cauchemar. Elle contrôlait maintenant ce rêve, grâce à la force qu'elle avait retrouvée en elle.
Freddy grinça des dents, furieux. Mais il savait que ce round était perdu.
es murs du gymnase avaient volé en éclats, emportant avec eux les rires moqueurs et les souvenirs déformés par Freddy. Carrie se tenait debout, haletante mais résolue, ses pouvoirs télékinétiques crépitant autour d'elle. Freddy, désorienté par la force de son attaque, vacillait un instant, mais il ne tarda pas à retrouver son sourire tordu, ses griffes raclant à nouveau le sol avec une lenteur calculée.
« Impressionnant, Carrie, vraiment… » souffla-t-il, ses yeux perçant la pénombre, brûlant d'une malice inextinguible. « Mais ce n'est que le début. Tu ne peux pas me vaincre dans MON monde. »
Alors que Carrie tentait de reprendre son souffle, une ombre familière émergea des débris du gymnase. Dracula, majestueux et impassible, apparut à ses côtés. Son regard noir fixait Freddy avec une froide détermination.
« Ton règne de terreur s'arrête ici, Freddy, » dit-il d'une voix grave. « Tu n'es qu'un usurpateur, manipulant les peurs des autres. Ce monde n'est pas le tien. »
Freddy siffla, ses lèvres se retroussant en un rictus furieux. « Oh, vraiment ? Et toi, Dracula, qu'es-tu si ce n'est une autre créature des cauchemars ? Un autre monstre qui terrorise les vivants ? »
Dracula avança d'un pas, ses yeux fixés sur Freddy. « La différence, Freddy, c'est que je ne me cache pas derrière les rêves. Je combats les ténèbres. »
Sans un mot de plus, Dracula leva une main, et l'obscurité environnante sembla s'animer sous son contrôle. Les ombres qui avaient autrefois appartenu à Freddy se détachèrent, se tordant sous la volonté de Dracula. Il les utilisa pour neutraliser les pièges cachés dans les ruines du gymnase, détruisant les illusions qui continuaient de flotter autour d'eux. Freddy tenta de reprendre le contrôle de ses propres créations, mais la puissance vampirique de Dracula s'avéra trop grande.
« Non… Ce n'est pas possible ! » cria Freddy, furieux.
Pendant que Dracula maîtrisait l'environnement, Circé apparut à son tour, ses mains incandescentes de magie. Elle prononçait des incantations rapides, traçant des cercles lumineux autour de Freddy. Les sortilèges s'étendaient, formant une prison invisible qui réduisait peu à peu son pouvoir. Le rire de Freddy s'éteignit alors qu'il sentit l'étau magique se refermer sur lui.
« Que fais-tu, sorcière ?! » hurla-t-il en tentant de se défaire de l'emprise des sortilèges de Circé. « Ce monde est le mien ! »
Circé, imperturbable, continua ses incantations. Sa magie, puissante et ancienne, luttait contre l'emprise cauchemardesque de Freddy, affaiblissant son lien avec le rêve. « Ce monde n'appartient qu'à ceux qui en prennent soin, pas à ceux qui s'en servent pour détruire, » répondit-elle, sa voix calme mais tranchante.
Freddy se débattait, ses griffes raclant l'air, mais il sentait sa puissance diminuer. Il lança un regard furieux à Dracula, qui continuait de neutraliser ses pièges, et à Circé, qui affaiblissait progressivement son emprise sur le rêve. Mais c'était Carrie qui l'obsédait le plus. C'était elle qui lui avait tenu tête, qui avait défié la peur qu'il avait si soigneusement cultivée en elle.
« Tu ne me battras pas, gamine ! » hurla Freddy, enragé. Son sourire se tordit encore plus alors qu'il concentrait toute son énergie restante sur Carrie. Avec une vitesse fulgurante, il se lança sur elle, ses griffes brillantes dirigées droit vers sa poitrine.
Carrie, épuisée par l'effort, eut un moment d'hésitation. Les souvenirs du bal, les humiliations passées, revinrent brièvement à la surface, et elle sentit la peur la frôler à nouveau. Freddy s'en aperçut et accéléra, savourant cette peur naissante.
« Carrie ! » cria Dracula, sentant la menace imminente.
Mais au moment où les griffes de Freddy allaient la toucher, Carrie ferma les yeux, se concentrant profondément sur la voix de Circé et la force de Dracula. Ils étaient là, avec elle, et elle n'était plus seule. Sa peur, autrefois si paralysante, s'évapora.
« Non, Freddy, » murmura-t-elle, levant les mains avec une assurance nouvelle. « Tu ne me fais plus peur. »
Dans un élan de puissance télékinétique, Carrie repoussa Freddy d'un geste vif. Une onde d'énergie jaillit de ses mains, projetant Freddy à travers la salle. Il s'écrasa contre le mur du gymnase, ses griffes crépitant dans l'air alors qu'il tentait de se redresser. Mais il était déjà trop tard. Carrie n'était plus la victime. Elle était devenue le maître de ses cauchemars.
Freddy, désespéré, tenta de se relever, mais Carrie n'en avait pas fini. Elle tendit les bras et concentra toute son énergie sur lui. Le sol sous Freddy se déforma, se tordant en une masse mouvante qui l'engloutissait peu à peu.
« Non… non, non ! » cria Freddy, enragé. Ses griffes tentaient de s'accrocher à quelque chose, mais tout se dérobait sous lui. « C'est MON monde ! MON pouvoir ! »
« Pas cette fois, » répondit Carrie, sa voix ferme et sereine.
Freddy fut pris au piège dans son propre cauchemar, enfermé dans une prison tissée de ses propres terreurs. Les murs du rêve se resserrèrent autour de lui, formant une cage dont il ne pourrait jamais s'échapper. Ses rires se transformèrent en hurlements de frustration alors qu'il réalisait qu'il avait perdu.
Mais même affaibli, Freddy refusa de disparaître. Ses griffes s'accrochèrent aux dernières bribes de cauchemar qu'il contrôlait encore, son corps se déformant dans des tentatives désespérées de maintenir son emprise.
« Vous ne pouvez pas vous débarrasser de moi aussi facilement ! » hurla-t-il, son visage défiguré par la rage et le désespoir.
Circé s'avança, traçant de nouveaux symboles lumineux autour de Freddy. Ses sortilèges scellèrent la cage que Carrie avait créée. « Tu es à ta place maintenant, Freddy. Piégé dans le monde que tu as construit. »
Dracula, imperturbable, regarda Freddy se débattre. « Ce cauchemar est à toi, Krueger. Et tu vas y rester. »
Avec un dernier cri de rage, Freddy fut entièrement enveloppé par les ombres de son propre cauchemar. Ses griffes disparurent dans le vide, et la salle retomba dans un silence lourd. Il n'y avait plus de rires, plus de moqueries. Freddy Krueger avait été vaincu, piégé dans le monde des rêves qu'il avait autrefois dominé.
Carrie, épuisée, tomba à genoux. Le poids de l'épreuve qu'elle venait de traverser pesait lourd sur ses épaules, mais une nouvelle lueur de confiance brillait dans ses yeux. Elle avait affronté Freddy et, avec l'aide de Dracula et Circé, elle avait triomphé.
Dracula s'agenouilla à ses côtés, posant une main rassurante sur son épaule. « Tu as fait preuve de courage, Carrie. Tu as su contrôler ta peur. »
Circé se rapprocha à son tour, posant une main réconfortante sur Carrie. « Il ne peut plus te toucher. Tu as gagné. »
Carrie hocha la tête, encore secouée par la puissance de ce qu'elle avait accompli. « Merci… à vous deux. Je n'aurais jamais pu y arriver sans vous. »
Le monde des rêves commença à se dissoudre autour d'eux, la réalité reprenant peu à peu ses droits. Le cauchemar était terminé.
L'obscurité oppressante du cauchemar s'évanouit lentement, laissant place à la réalité d'Elm Street. La transition fut presque instantanée, comme si le monde des rêves n'avait été qu'une brève parenthèse dans le temps. Dracula, Circé et Carrie retrouvèrent le sol dur de la rue déserte sous leurs pieds, respirant à nouveau l'air frais de la nuit.
Tout était redevenu silencieux, l'énergie maléfique qui imprégnait l'endroit ayant disparu avec Freddy. Carrie se redressa, essuyant son front en sueur, réalisant avec un certain soulagement qu'elle était de retour dans le monde réel.
À quelques mètres, la porte d'une maison s'ouvrit avec fracas, et Laura, les traits marqués par la fatigue mais le visage illuminé par la libération, sortit en courant. Elle se précipita vers Carrie, les larmes aux yeux.
« Carrie… tu l'as fait… tu m'as sauvée, » balbutia Laura en l'enlaçant fermement. « Je pensais que j'allais mourir… »
Carrie, surprise par l'intensité de l'étreinte, répondit doucement, tapotant le dos de son ancienne camarade. « C'est terminé maintenant, Laura. Il ne te fera plus de mal. »
Gabriel, redevenu humain, et Circé observaient la scène avec calme. Ils savaient que Freddy Krueger n'était pas définitivement anéanti, mais il était désormais piégé dans le monde qu'il avait lui-même créé, affaibli par la force de Carrie et par leurs protections magiques. Cela permettait à Laura de reprendre sa vie sans être hantée par ses cauchemars.
Laura s'écarta, son regard tourné vers Gabriel et Circé. « Merci… merci à vous tous. Je ne sais pas comment vous avez fait, mais… je me sens enfin en paix. »
Gabriel hocha la tête, son regard sombre mais apaisant. « Les cauchemars ne peuvent pas te toucher tant que tu refuses de céder à la peur. Souviens-toi de cela. »
Carrie observa Laura disparaître dans la maison, puis se tourna vers Gabriel et Circé, les bras croisés, toujours perturbée par l'intensité de ce qu'elle venait de vivre.
« Est-ce toujours comme ça ? » demanda-t-elle, sa voix calme mais pleine de curiosité. « Combattre ces forces… ces créatures ? »
Gabriel la regarda un moment avant de répondre. « Chaque menace est différente, mais le principe reste le même. Ce que tu as vécu cette nuit n'était qu'un exemple de ce qui se tapit dans les ombres du monde. Ces créatures se nourrissent de la peur, de la douleur… et elles ne cessent jamais de revenir. »
Circé, à ses côtés, ajouta doucement : « Nous devons toujours rester vigilants, Carrie. Tant que des forces comme Freddy existent, il faudra les affronter. »
Carrie hocha la tête, une nouvelle lueur dans les yeux. Elle savait que ce combat ne s'achèverait jamais, mais elle réalisait aussi quelque chose d'important. Elle n'était plus la jeune fille effrayée du bal, ni la victime impuissante de ses propres cauchemars. Elle avait découvert en elle une force nouvelle.
« Je peux le faire, » murmura-t-elle pour elle-même, puis plus fort : « Je peux continuer à les combattre. Je peux protéger ceux que j'aime. »
Circé posa une main réconfortante sur son épaule. « Et tu ne seras jamais seule. Nous serons toujours à tes côtés. »
Ensemble, ils se retournèrent pour quitter Elm Street. Le silence régnait sur la rue désormais paisible, mais une ombre planait toujours, celle des forces sombres qui reviendraient un jour. Cependant, Carrie, avec Dracula et Circé à ses côtés, était prête à affronter ce qui viendrait ensuite.
