La nouvelle de la grossesse de Loki s'était répandue dans tout Asgard. Les réactions furent variées : Frigga, rayonnante de joie, s'impliquait avec un enthousiasme maternel, tandis qu'Odin, fidèle à lui-même, restait distant, murmurant des remarques désapprobatrices à ceux qui voulaient bien l'écouter.
— Un héritier issu d'une union aussi… inhabituelle, avait-il murmuré un jour à Frigga.
Mais Frigga, toujours ferme et protectrice, avait répliqué avec calme :
— Cet enfant sera aimé. Et c'est tout ce qui compte.

Pour Loki, la grossesse fut un bouleversement à la fois physique et émotionnel. Sa magie, influencée par la vie qu'il portait, devenait instable. Des éclairs de lumière verte apparaissaient parfois autour de lui, trahissant son état émotionnel.
— Je ne suis pas fait pour ça, Thor, grogna-t-il un soir après qu'un vase eut explosé à cause d'un accès de magie incontrôlée.
Thor, toujours patient, posa une main rassurante sur le ventre légèrement arrondi de Loki.
— Tu es plus fort que tu ne le crois, murmura-t-il, son ton empreint de douceur.
Loki roula des yeux, mais il ne put s'empêcher de sourire légèrement devant l'optimisme inébranlable de Thor.
Thor, de son côté, semblait incapable de garder ses mains loin de Loki. Que ce soit pour poser une main protectrice sur son dos lorsqu'ils marchaient, effleurer son ventre avec une tendresse presque révérencieuse, ou laisser ses doigts glisser sur la courbe de sa taille lorsqu'ils étaient seuls, son besoin de contact était constant.
Parfois, ses gestes devenaient plus audacieux, ses mains s'attardant sur la peau nue de Loki, comme s'il cherchait à graver chaque sensation dans sa mémoire.
— Tu deviens envahissant, Thor, remarqua Loki un jour, un sourire amusé mais teinté d'une légère rougeur.
Thor haussa les épaules, un éclat espiègle et un désir mal dissimulé dans les yeux.
— Je ne peux pas m'en empêcher. Tu portes notre enfant, et… tu es irrésistible.
Loki, bien qu'habitué à masquer ses émotions, sentit une chaleur douce envahir son cœur. Il détourna légèrement les yeux, mais son sourire trahissait le plaisir qu'il ressentait face à l'attention incessante de Thor.

À mesure que les mois passaient, Loki découvrit un désir qu'il n'avait jamais ressenti auparavant : une impatience presque douloureuse de rencontrer l'enfant qu'il portait.
Un soir, alors qu'il était allongé sur le canapé de leurs appartements, sa main posée sur son ventre, il murmura :
— Je veux le voir, Thor. Je veux tenir cet enfant dans mes bras.
Thor, assis à côté de lui, prit doucement sa main dans la sienne.
— Moi aussi, Loki, répondit-il avec un sourire tendre. Mais pour l'instant, tu dois te reposer.
Loki leva les yeux vers lui, un mélange de fatigue et de détermination dans le regard.
— Tu ne comprends pas. Je veux… je veux qu'il sache qu'il est aimé.
Thor serra doucement la main de Loki, son expression devenant plus sérieuse.
— Il le saura. Parce qu'il a toi. Et il a moi.

La grossesse les rapprochait d'une manière qu'ils n'auraient jamais imaginée. Chaque mouvement de l'enfant dans le ventre de Loki devenait un moment de partage entre eux.
Un soir, alors qu'ils étaient allongés ensemble, Thor posa sa main sur le ventre de Loki, sentant un léger coup sous sa paume.
— Il bouge, murmura Thor, émerveillé.
Loki, les yeux mi-clos, esquissa un sourire.
— Il doit déjà prendre après toi. Toujours à bouger, incapable de rester tranquille.
Thor rit doucement, mais ses yeux brillaient d'une émotion profonde.
— Merci, Loki, murmura-t-il soudain.
Loki ouvrit un œil, surpris.
— Pour quoi ?
— Pour tout, répondit Thor. Pour me permettre de vivre cela avec toi.
Loki resta silencieux un moment, mais il posa sa main sur celle de Thor, leurs doigts s'entrelançant.
— Tu es insupportablement sentimental, murmura-t-il, mais sa voix était douce.

Les derniers mois furent particulièrement éprouvants. Loki, habitué à contrôler chaque aspect de sa vie, se retrouvait à la merci de son propre corps.
— Je ressemble à une baleine, grogna-t-il un jour en se regardant dans un miroir.
Thor, qui était derrière lui, posa ses mains sur ses épaules.
— Tu es magnifique, Loki, murmura-t-il.
Loki leva les yeux au ciel, mais il ne put s'empêcher de sourire légèrement.
Malgré les défis, Thor et Loki se rapprochaient toujours davantage. Thor, attentif et dévoué, trouvait des moyens de soulager les inconforts de Loki, que ce soit en massant ses épaules fatiguées ou en lui apportant des plats qu'il avait appris à préparer spécialement pour lui.
Ces gestes simples, empreints de tendresse, renforçaient chaque jour la complicité entre eux.
— Tu fais tout cela pour que je ne te tue pas, plaisanta Loki un soir en voyant Thor arriver avec un plateau.
— Peut-être, répondit Thor avec un sourire. Mais aussi parce que je t'aime.
Loki, bien que fatigué, sentit une chaleur douce envahir son cœur.

Alors que le moment de l'accouchement approchait, Loki se surprit à ressentir une étrange sérénité. Bien qu'il ait encore des doutes et des peurs, il savait qu'il n'était pas seul. Thor, toujours à ses côtés, lui rappelait constamment qu'ils étaient dans cette aventure ensemble.
Et dans les nuits calmes, alors qu'il sentait les mains de Thor sur son ventre et qu'ils murmuraient des promesses à leur enfant à naître, Loki se surprenait à croire que, peut-être, il était prêt pour ce nouveau chapitre de leur vie.