Titre : Les prophéties sont-elles inéluctables ?

Auteur : Lady Zalia

Type : Omegaverse [Voldarry]- Harry Omega Voldemort Alpha. Aventure – Romance, MPREG.

Disclaimers : Univers appartenant à J.K. Rowling. Rating M surtout pour les scènes de sexe explicite. Cette fanfiction va se dérouler sur une période bien plus large que le premier tome : au minimum 15 ans, de ce fait il va y avoir de grandes ellipses temporelles. Elle sera aussi beaucoup moins angoissante, plus chill.
Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d'année ! J'avais dit que je voulais publier le premier chapitre avant Noël mais je n'ai pas eu le temps de terminer la relecture avant la date. J'ai changé le titre parce que je trouvais "Les prophéties sont faites pour êtres accomplies" était légèrement trop long XD et j'aime bien la question, le fait de savoir s'ils vont pouvoir échapper à cette prophétie ou non.

Résumé du tome 1 : Harry Potter se révèle être un Omega le jour de son 17e anniversaire. Il est enlevé par Voldemort qui le viole et le lie à lui. Après un premier mois cauchemardesque, les deux sorciers parviennent à un arrangement amiable pour survivre à cette cohabitation forcée. Mais Bellatrix, jalouse du lien entre Harry et son précieux idole, décide de se rebeller et organise une sédition. Voldemort la tue ainsi que de nombreux Mangemorts rebelles, mais l'Ordre du Phénix arrive à la fin de la bataille et capture le mage noir. Harry prétend qu'il n'est pas lié à Voldemort pour éviter la peine de mort, et au bout d'un mois terrible, il parvient à libérer son Alpha. Après une vengeance sanglante, tous deux fuient le Royaume Uni le temps que les choses se calment…


Chapitre 1

Harry observa la demeure devant lui avec un sourire extatique. Sa maison. La première maison qu'il pouvait véritablement appeler "chez lui".

Après plus d'un an de voyages autour du monde, son Alpha avait fait l'acquisition d'un petit manoir, au beau milieu de la Forêt Noire, en Allemagne, pour poser leurs valises. Et si Harry avait adoré découvrir l'Europe, il n'était pas mécontent d'avoir enfin un endroit stable où habiter.

Ils avaient quitté le Royaume Uni au matin du 21 octobre 1998, après que l'empire du mage noir se soit effondré. La Seconde Guerre des sorciers avait pris fin seulement deux mois après son commencement, et si le Survivant en était soulagé, le mois qui avait précédé leur départ avait été un tel enfer qu'il avait encore du mal à ne pas angoisser à son souvenir.

Lui et Voldemort en étaient ressortis avec des traumatismes profonds qui avaient mené à cette fuite en avant. Harry savait que le mage noir ne trouverait le repos avant d'avoir trouvé un moyen de le rendre immortel, lui, son précieux Omega, tandis que lui-même était devenu presque aussi misanthrope que le sorcier qui partageait sa vie.

Durant leur voyage, Voldemort avait récupéré de nombreux livres, de nombreux ingrédients et de nombreuses connaissances, souvent arrachées de l'esprit même d'autres sorciers, avant de décréter qu'il avait finalement suffisamment de matériel pour pouvoir mener ses propres recherches. Ils s'étaient officiellement inscrits en tant que citoyens allemands sous le nom de William Peverell et Harry White et c'était désormais une vie tranquille qui se présentait devant eux.

- Harry !

L'Omega sortit immédiatement de ses pensées, croisant le regard sévère du sorcier qui régissait sa vie.

- Cette maison à l'air géniale !

- Et toi tu as l'air niais.

Harry ne perdit pas son sourire pour autant, habitué au comportement revêche de son lié.

- C'est la première fois que j'ai une maison ! Je suis vraiment heureux. Je peux vraiment organiser les pièces comme je veux ?

- J'ai déjà installé mon laboratoire au sous-sol. Fais donc le reste de la maison, puisque ça te rend si heureux. Ça t'occupera. Si tu as besoin d'aide, demande à l'elfe de maison. Je te rappelle qu'il ne parle qu'allemand. Ainsi ça t'obligera à apprendre la langue convenablement…

Le Gryffondor soupira et sortit de son sac le livre de sortilèges ménagers qu'il avait trouvé au cours de leur voyage.

- Cette langue est horriblement complexe. Je pense qu'il sera plus rapide à apprendre l'anglais que moi l'allemand… Mais bon… Je vais commencer par la peinture !

D'un bref mouvement de doigt, il attira sa baguette jusqu'à sa main. Voldemort avait déjà commencé à descendre les marches, mais il s'arrêta comme pris d'une idée soudaine.

- Je t'interdis de prendre notre chambre en rouge. Ainsi que le salon…

- Pas de pièce Gryffondor, promis ! À plus tard !

Avec un sourire espiègle, il s'élança dans les escaliers pour atteindre l'étage. Le rez-de-chaussée était composé d'une cuisine, d'une salle à manger, d'un salon et d'un bureau. Au premier se trouvaient trois chambres et deux salles de bain. Harry avait prévu de s'approprier le bureau du rez-de-chaussée tandis que Voldemort s'était réservé l'intégralité du sous-sol.

Leurs maigres possessions d'Angleterre se trouvaient dans des sacs magiquement étendus dispersés dans les différentes pièces de la maison. Arrivé dans la grande salle vide qui allait leur servir de chambre, il réfléchit à quelle couleur siérait à son Alpha exigeant. Un vert amande peut-être ? Le parquet était en bois sombre, tout comme l'unique armoire qu'ils possédaient. Maintenant qu'il y songeait, il leur faudrait sans doute une seconde penderie pour ranger ses propres vêtements…

Il sortit le meuble de son sac et lui rendit sa taille originelle d'un coup de baguette. En attendant de s'en procurer une autre, il dupliqua l'armoire d'un second sortilège et les plaça chacune d'un côté du lit. Pour finir, il grava le symbole de Serpentard sur l'une d'entre elle et celui de Gryffondor sur sa consœur.

Le salon serait la pièce à vivre principale, puisqu'il servirait aussi de bibliothèque. La plupart des murs étant recouverts d'étagères, il laissa tout en blanc. Le parquet marron au sol assombrissait déjà suffisamment la pièce et si Voldemort s'accommodait très bien d'une maison sans fenêtre, ce n'était pas son cas.

Il plaça les bibliothèques, fauteuils, table et canapé avant de commencer à sortir les livres. En bon rat de bibliothèque, le mage noir avait un ordre bien particulier pour ranger ces derniers, et Harry les plaça simplement en pile en attendant que son Alpha ait le temps de s'en occuper. Au cours de leur voyage, il avait lui-même fait l'acquisition de quelques grimoires, mais il comptait les entreposer dans son bureau.

SA pièce. Le seul endroit de la maison qu'il pouvait véritablement décorer comme il le désirait. Il changea la couleur du sol pour un bois clair, assorti aux étagères. Puis il peignit les murs en bordeau, et au milieu de la pièce, il plaça le grand bureau qu'il s'était choisi. La surface était suffisamment vaste pour accueillir tout son bazar. Il s'était aussi aménagé un espace pour brasser ses potions avec ses propres chaudrons et ingrédients. Le gros mobilier sortit, il déposa sa baguette et empoigna ses pinceaux et sa peinture. Il voulait représenter l'emblème de Gryffondor, en un mètre sur deux, et il y consacra les heures suivantes.

Il ne vit pas le temps passer et lorsque finalement leur nouvel elfe de maison se présenta dans son bureau, la nuit était tombée.

- Meister Harry, Logi hat das Abendessen gekocht.

Harry grimaça et s'efforça de se remémorer le maigre vocabulaire qu'il avait appris… "essen" signifiait manger, et vue l'heure, l'elfe venait sans doute de l'inviter à prendre son dîner…

Il regarda ses mains couvertes de peinture, mais son serviteur lui fit signe de le suivre. Sans surprise, la table était mise pour une seule personne, et Logi lui apporta bientôt un récipient contenant de l'eau mousseuse, ainsi qu'une serviette propre. Le Survivant se sentait un peu intimidé par cet être avec lequel il peinait à communiquer, mais comme tous les elfes de maison, Logi était extrêmement affable. Voldemort lui avait sans doute donné des consignes très claires pour prendre soin de son précieux Oméga, car il savait qu'Harry pouvait oublier de se nourrir quand il était pris dans une activité.

Depuis qu'ils avaient quitté le Royaume-Uni, il avait pris l'habitude de manger des gastronomies diverses et variées, de ce fait il n'était pas difficile. Ce soir-là, son dîner avait été typiquement germanique, mais Harry avait dévoré son assiette.

Après le repas, il alla récupérer une couverture dans un sac et se rendit dans le salon. Nagini avait rejoint la maison et était roulée en boule sur le tapis. Harry alluma le feu d'un coup de baguette et attira un livre depuis l'une des caisses avant de s'installer dans l'un des fauteuils. Fidèle à sa résolution, il avait continué d'étudier la médicomagie, mais il avait décidé de se spécialiser dans les soins aux créatures fantastiques après avoir découvert que ses phéromones d'Omega pouvaient calmer presque n'importe quel animal.

C'était d'ailleurs un bien meilleur choix de carrière, car si son Alpha refusait qu'il côtoie d'autres humains sans surveillance, il le laissait vagabonder dans la nature sans trop rechigner. Bien sûr, Harry voulait faire de son intérêt pour la médicomagie un véritable métier, et cela impliquait de fréquenter d'autres sorciers au moins un minimum… Mais pour l'heure ils venaient tout juste de s'installer en Allemagne. Il comptait attendre un peu et être sûr de ses compétences avant de soumettre l'idée à Voldemort…

Il lut jusqu'à une heure avancée de la nuit, mais la fatigue de sa journée le rattrapa bientôt et il décida de regagner leur chambre aux alentours de 2h du matin. Sans surprise, Voldemort n'était pas sorti de son laboratoire depuis qu'il y était entré en début d'après-midi, et bien qu'il savait à quoi s'attendre, Harry ne put s'empêcher d'en être déçu. Son Alpha l'avait prévenu qu'il comptait se consacrer pleinement à la recherche d'un moyen pour le rendre immortel, mais au cours des 15 mois qu'avait duré leur voyage, il n'avait pas passé une seule nuit sans lui, et son absence se faisait durement sentir.

Bien entendu, il n'était pas envisageable de le déranger pour réclamer sa présence. Harry pouvait déjà l'imaginer soupirer lorsqu'il sentirait la mauvaise humeur de son Oméga. Il prit un bain chaud pour se détendre et se coucha dans le lit froid, son Occlumancie remontée pour ne pas déranger son Alpha.

***/+/***

Dans le sous-sol confiné de leur nouvelle demeure, l'air était étouffant. Pas moins de trois chaudrons étaient brassés par une main invisible tandis que Voldemort lui-même vérifiait attentivement les planches recouvertes de runes étalées sur son établi. Il était pleinement concentré sur son travail, de ce fait, l'arrivée de son Oméga dans le sous-sol ne généra pas la moindre réaction de sa part. Il ne savait pas depuis combien de temps il était ici, mais il s'attendait à ce que Harry vienne réclamer sa présence tôt ou tard.

- Alpha.

Le mage noir pouvait déjà deviner qu'il était de mauvaise humeur au son de sa voix. Il n'avait même pas besoin de relâcher son Occlumancie pour cela. Il ne prit pas pour autant la peine de lever les yeux.

- Il me semble t'avoir dit que je ne voulais pas être dérangé.

Sans crainte malgré la menace sous-jacente à sa réponse, Harry s'approcha pour s'appuyer contre l'un des établis. Sa magie s'agitait autour de lui comme une nuée de frelons, prêts à s'attaquer à ce qui provoquait son courroux, et Voldemort secoua la tête. Malgré les deux années passées à son côté, la magie de son Omega avait gardé ce caractère tempétueux.

- On est bientôt en février…

- Et alors ?

Un couteau passa à quelques centimètres de son visage, lui arrachant un sourire amusé. Ce n'était manifestement pas la réaction attendue, car une vague de magie s'abattit sur lui, l'obligeant à déployer un bouclier au dernier moment. Le Gryffondor s'était encore rapproché et Voldemort releva enfin la tête pour recevoir la fureur de son lié.

- ÇA FAIT PRESQUE DEUX PUTAINS DE SEMAINES QUE TU ES ENFERMÉ DANS LE SOUS-SOL ! Je suis en manque, Alpha !

L'information le priva momentanément de sa répartie. Il avait négligé son Oméga pendant 13 jours et il devait déjà s'estimer heureux que le plus jeune ait tenu tout ce temps. Malgré son tempérament rebelle, Harry lui était généralement obéissant, et ce même s'il devait lutter contre son propre instinct pour cela. Sa colère était donc totalement légitime, mais lui-même n'avait jamais été très doué pour reconnaître ses torts.

Il fondit sur le Survivant pour le plaquer contre un mur, ses deux mains de part et d'autre de son visage.

- Est-ce ainsi qu'un Omega doit s'adresser à son Alpha ? Demande mon pardon pour ton insolence et peut-être que je consentirais à te satisfaire.

Cela faisait bien longtemps que l'autre sorcier avait cessé de le craindre, et il empoigna au contraire le col de sa robe pour lui arracher un baiser violent. Ça n'avait été que le bref fracas de leurs lèvres les unes contre les autres, mais Voldemort avait immédiatement ressenti le désir embraser son corps.

Il avait toujours été doué pour ignorer ses besoins primaires, d'autant plus grâce à sa maîtrise exceptionnelle de l'Occlumancie. Mais depuis qu'il avait lié Harry Potter à lui, ce paradigme avait désormais un peu changé. Il avait bien du mal à refuser quelque chose à son Oméga, et ce dernier l'avait parfaitement compris.

Ses yeux verts étincelaient et son sourire était espiègle.

- Je m'adresse à mon Alpha de la seule manière qu'il comprenne. Puisque les larmes sont inutiles avec toi, je n'ai d'autre choix que d'utiliser la force pour te faire réagir.

Ses propres besoins attisés par l'irrévérence du Gryffondor, Voldemort referma ses bras autour de sa nuque en un baiser dominateur. Harry avait immédiatement ouvert la bouche pour le laisser entrer, et Voldemort l'avait envahi de sa langue, mélangeant leurs phéromones pour les plonger dans la luxure tête la première.

En un instant il avait senti son sexe se tendre et la chaleur l'envahir, alors que son lié se frottait à lui, tout aussi excité. Lorsqu'il rouvrit les yeux, Harry avait les joues rouges et les pupilles dilatées.

Désormais incapable de ne pas s'acquitter de sa tâche, Voldemort les fit transplaner jusqu'à leur chambre. Sur place, il ne prit pas le temps d'observer la décoration. Leurs instincts mutuels avaient pris le contrôle et rien n'était plus urgent que de s'enfoncer dans le tunnel soyeux de son Omega.

Le mage noir découvrit bientôt que le Survivant n'avait même pas mis de sous-vêtements. Hypnotisé il se pencha pour lécher la fente déjà humide de ce liquide que sécrétaient les Oméga lorsqu'ils étaient excités. Harry n'avait pas exagéré, il était mûr à point. Il gémit sous la caresse et se tortilla entre ses bras, son cerveau déjà noyé sous l'endorphine. Ses cris attisèrent encore l'Alpha qui lâcha un grognement purement animal. Cet Oméga lui appartenait pleinement et il allait le prouver aujourd'hui encore.

À la fois pressé mais aussi un peu pour le punir de son audace, il n'attendit pas plus pour le pénétrer d'une seule poussée jusqu'à la garde. Voldemort expira de satisfaction alors que le fourreau de chair entourait sa verge de sa chaleur. Enfin. Profondément enfoncé dans l'antre de son lié.

Harry avait brièvement geint du manque de préparation mais c'était davantage une question d'inconfort que de douleur. Rien ne le satisfaisait davantage que d'avoir son anus rempli par l'homme qui partageait sa vie. Grâce au partage d'émotions induit par le lien, Voldemort pouvait l'affirmer avec certitude.

Le mage noir sourit largement tout en amorçant les premiers coups de rein. Subitement, toutes les contrariétés disparaissaient de son esprit. C'était plus puissant qu'un verre du meilleur hydromel, plus euphorisant que soumettre un adversaire ou réussir un acte de haute magie. Chaque fois qu'il contemplait Harry Potter sous lui, il avait l'impression d'être le roi du monde, de posséder un trésor unique et inestimable.

Plongé dans une sorte de transe, il continua ses assauts, encouragé par les gémissements extatiques d'un Omega offert.

- Alpha ! Oui, Alphaaa !

Comme souvent, le Survivant avait refermé ses doigts sur la housse de couette, comme pour s'empêcher de griffer sa peau. Ce fait avait toujours amusé Voldemort qui pour sa part ne se gênait pas pour marquer l'autre sorcier de suçons et de contusions. Il lui arrivait souvent de mordre sa peau ou de serrer ses hanches au point de laisser les traces de ses doigts, mais Harry ne s'en était jamais plaint, bien au contraire.

Cette fois encore, le Serpentard empoigna le corps de son Oméga avec une rage presque animale. C'était là. Le point qui les mènerait à la jouissance. Il sentait son corps frémir chaque fois qu'il le heurtait. L'orgasme était imminent, néanmoins il aimait faire durer les choses, et il saisit la base de son sexe pour retarder la libération.

L'effet fut immédiat. Harry se tendit et Voldemort put sentir la frustration monter dans le lien alors que le plaisir n'avait pas baissé en intensité. Son cerveau était malmené par la surstimulation de ses nerfs et il ne pouvait rien faire d'autre que subir, prisonnier de l'étreinte de son Alpha. Les larmes perlèrent aux commissures de ses yeux et Voldemort se pencha pour les laper, ralentissant par la même le rythme de ses pénétrations.

- Mon Oméga. Tu es si bon.

Le mage noir ferma brièvement les yeux pour savourer l'instant : Ce corps chaud contre lequel il était pressé, ce doux cocon qui accueillait sa verge, ces gémissements si mélodieux à ses oreilles, et le lien qui démultipliait ses sensations. Pour cela il était prêt à tout.

- Al…pha ! Laisse-moi… venir !

Il rit doucement alors qu'Harry venait de mobiliser suffisamment de neurones pour prononcer autre chose que des ahanements lascifs. Voldemort n'aimait rien de moins que de le voir abruti par le plaisir. Malgré ses récriminations, il n'avait pas tenté de le faire lâcher prise par lui-même, alors même que son besoin devait être obsédant.

Le Serpentard mordilla le lobe de son oreille en guise de réponse.

- Le mérites-tu seulement ? Je n'aime pas être dérangé lorsque je travaille, tu le sais…

Les paupières du Survivant s'ouvrirent pour le fusiller du regard. Cette fois sa magie s'agita pour représenter son émoi intérieur.

- ALPHA !

L'un comme l'autre savait que la situation ne pouvait durer indéfiniment, car en frustrant son Oméga, Voldemort se frustrait lui-même, et nul ne pouvait obtenir la libération sans la jouissance de l'autre.

Jugeant la pression suffisamment redescendue, le mage noir cageola le sexe du Gryffondor de quelques caresses avant d'empoigner les hanches pour une meilleure prise. Puis il accéléra à nouveau le rythme, s'enfonçant sans relâche dans l'anus offert. Harry s'était remis à crier pour manifester son enthousiasme. Voldemort était plus mesuré dans l'expression de son plaisir, dents serrées et respiration presque inaudible, néanmoins il aurait été incapable de penser à quoi que ce soit d'autre à cet instant. C'était paradoxalement le moment où il était le plus vivant, le plus vulnérable, et où il se sentait le plus heureux. Le plus complet.

Bientôt, ses accoups eurent raison du Survivant qui se libéra en hurlant, tout son corps crispé et tremblant. Voldemort avait mordu sa glande au moment de l'orgasme, et cela les avait tous deux conduits à une jouissance aussi brutale que leur étreinte, les laissant pantelant et presque déconnectés de la réalité.

Le mage noir roula sur le matelas, sans pour autant lâcher son Oméga. Il ne voulait pas se séparer de lui, pas encore. Lui qui était pourtant le plus autonome et détaché des deux ressentait le besoin de rester encore contre le jeune sorcier. Sans surprise, Harry s'était accroché à sa nuque pour l'empêcher d'aller plus loin, les laissant face à face, jambes entremêlées l'une à l'autre. Voldemort pouvait sentir l'angoisse de son lié comme si c'était la sienne. Encore aujourd'hui, deux ans après qu'il l'ait lié à lui en cette funeste nuit d'août 1998, le Survivant restait terrifié à l'idée qu'il puisse l'abandonner. C'était une peur totalement irrationnelle, car ils étaient enchaînés l'une à l'autre de la manière la plus définitive et radicale qu'il soit. Cependant c'était ancré dans son instinct et l'Alpha se devait de le rassurer, à intervalles réguliers.

Il déposa un baiser sur son front, sur cette cicatrice qui les avait liés bien avant que leur second-genre ne rentre dans l'équation, et passa une main dans les cheveux bruns.

- Je suis là, Oméga.

- C'était trop long. 13 jours sans te voir, c'est trop.

- Je n'étais pas bien loin. Je n'ai pas quitté la maison, tu le sais.

- Oui mais… Tu m'as interdit de descendre. Je ne voulais pas te désobéir…

Sa voix était légèrement éraillée d'avoir trop crié, et sans doute aussi de toutes ces émotions que lui-même ne parvenait bien à comprendre. Voldemort retint un soupir. Les ordres directs d'un Alpha à son Oméga étaient difficiles à outrepasser pour ce dernier, et bien qu'Harry ait déjà fait preuve d'une volonté exceptionnelle, il y restait soumis comme n'importe quel Oméga.

- Tu sais que mes recherches sont importantes. Je dois découvrir l'élixir d'immortalité. Je ne veux plus prendre le moindre risque de te perdre. Je n'aurais pas de repos tant que je ne l'aurais pas trouvé.

- Je sais…

La voix du Gryffondor était réduite à une chuchotement à présent.

- Oméga. Descend me voir tous les 10 jours, d'accord ?

Un simplement hochement de tête lui répondit. Harry avait plaqué son front contre l'une de ses omoplates et il ne bougea pas. Dans quelques secondes, la bulle éclaterait, ils redeviendraient Harry Potter, le farouche Gryffondor, et Voldemort le mage noir dépourvu de compassion. Mais pour l'instant, ils étaient simplement un Alpha et son Oméga profitant d'un moment de tendresse.

Avec le temps, Voldemort s'était fait à l'idée que lui et l'Alpha n'étaient qu'un seul et même être. Que même s'il n'avait jamais ressenti d'affection pour qui que ce soit, il en avait pour son Oméga. Et qu'il serait prêt à remuer ciel et terre juste pour le rendre heureux. Aujourd'hui, il avait pleinement accepté ce fait. Harry Potter était et serait à jamais son exception. Le seul pour lequel il était humain.

***/+/***

Le printemps avait succédé à l'hiver et Harry avait pris l'habitude de se promener dans la nature en compagnie de Nagini. À l'intérieur de la Forêt Noire se trouvait un sanctuaire magique, ce qui, en plus de lui garantir de ne croiser aucun moldu, lui permettait d'étudier la faune et la flore en toute tranquillité. Un village magique se trouvait aussi à proximité, et après moultes tractations auprès de son Alpha, l'Oméga avait reçu la permission de s'y promener à condition qu'il porte en permanence le pendentif qui dissimulait son second-genre.

Depuis qu'ils s'étaient installés dans leur nouvelle demeure, le Gryffondor profitait d'un sentiment de paix et de liberté qu'il n'avait jamais expérimenté jusqu'alors, et s'il avait craint un moment de sortir sans son Alpha, il avait surmonté cela en l'espace de quelques mois.

Ce jour-là, alors qu'il flânait tranquillement entre les épicéas pluri-centenaires en compagnie du serpent géant, il entendit un cri qui le pétrifia instantanément. C'était un glapissement purement animal, et qui portait en lui un message de douleur et de détresse.

Saisissant sa baguette, il se dirigea instantanément vers la source des cris, pour découvrir un hippogriffe grièvement blessé. D'un premier coup d'œil, Harry pouvait dire qu'elle était bloquée ici depuis un moment, car la créature semblait épuisée. Elle était allongée sur le sol, mais des déjections maculaient son arrière-train et la terre était creusée sur une bonne vingtaine de centimètres de profondeur, comme si elle avait cherché frénétiquement de quoi se nourrir.

- Reste ici, Nagini. Je vais essayer de voir ce qu'il a.

- Ne commets pas d'imprudence ! Nagini va observer… ça sent le sang et la mort.

Harry s'inclina et attendit quelques secondes avant de s'avancer lentement, mais l'hippogriffe montra des signes de panique et il s'immobilisa immédiatement.

- Chuuut. Je ne te veux aucun mal. Je vais t'aider…

Il se souvint qu'il portait le médaillon qui masquait son odeur, et il le retira, se concentrant pour disperser des phéromones. Il n'avait jamais fait cela consciemment, et il dut se concentrer et penser à son Alpha pour le faire. Bientôt, la créature se calma, lui permettant d'approcher.

Lorsqu'il fut assez proche, il comprit ce qui retenait la créature. L'hippogriffe avait la patte prise dans un piège massif, sans doute tendu par des braconniers sorciers. L'ensemble semblait être une sorte de piège à loup, relié à une chaîne massive fixée au sol par un piquet. Une rune était tracée sur ce dernier, et Harry allait s'apprêter à la dissiper lorsqu'il se rendit compte de son erreur.

Une fois libre, l'hippogriffe allait s'envoler, et ce malgré le piège toujours refermé sur sa patte. Il fallait le retirer avant toute chose. Il avait brassé des potions de guérison pour s'entraîner et il en avait un petit stock à la maison…

Il recula lentement et rejoignit Nagini.

- Je vais chercher de quoi le soigner et je reviens. Attends-moi ici.

Il transplana sans attendre et se précipita dans la maison. Dans son bureau, il récupéra plusieurs fioles d'essence de Dictame puis rejoignit la cuisine.

- Logi ! Tu aurais du poulet cru s'il te plait ?

L'elfe de maison avait sursauté à sa brusque venue, néanmoins il s'était immédiatement exécuté, fouillant dans la réserve pour lui sortir un poulet entier qu'il lui tendit avec déférence. Après quelques mois, Harry avait suffisamment appris à parler allemand pour se faire comprendre de son serviteur qui se montrait toujours zélé à le satisfaire.

Le Gryffondor le remercia avec sa politesse habituelle avant de ressortir de la maison et retransplaner en direction de l'hippogriffe

De retour devant la créature, il invoqua un licol qu'il plaça doucement autour de cou de la créature pour l'empêcher de s'envoler, puis il écarta les mâchoires métalliques. L'animal devait être dans un état de faiblesse avancée, car il ne tenta même pas de se relever, lâchant un simple hululement pour signifier sa douleur.

Harry versa le contenu d'un essence de Dictame sur la plaie qui commença lentement à se régénérer. La blessure était tellement profonde qu'il dut utiliser deux potions entières pour la faire cicatriser entièrement, et même ainsi il savait que la patte resterait douloureuse pendant encore quelque temps.

L'hippogriffe avait tourné la tête pour l'observer, scrutant ses moindres gestes de ses yeux perçants.

- Ça va aller. Je sais que tu as encore mal, mais tu n'es plus prisonnier. Tu peux partir, mais si tu viens avec moi, je te donnerai à manger.

Il savait grâce à Hagrid que les hippogriffe étaient des créatures très intelligentes, mais il n'y avait néanmoins peu de chance qu'un animal n'ayant jamais été au contact d'humains le comprenne. Il fit quelques pas et sortit la carcasse de poulet de son sac pour en arracher une patte qu'il jeta dans sa direction.

La créature avança péniblement pour le suivre et il la récompensa d'un second morceau de viande.

Leur demeure n'était pas très loin, mais cela allait assurément représenter une épreuve pour l'hippogriffe épuisé, néanmoins Harry n'imaginait pas le laisser au beau milieu de la forêt alors qu'il était aussi vulnérable. Les braconniers qui avaient posé le piège n'allaient pas tarder à revenir et c'était même une chance qu'ils n'aient pas déjà débarqué.

À force de patience et d'encouragements, Harry finit par atteindre la zone qui délimitait leur demeure. Personne ne pouvait pénétrer ici sans l'autorisation de Voldemort, et l'Oméga soupira de soulagement. Désormais, ils étaient en sécurité. De quelques coups de baguette et avec l'aide de Logi, il invoqua une auge et une gamelle pour lui permettre de boire et manger, puis il aménagea une paillasse et un abri pour le protéger de la pluie. Lorsque la nuit s'apprêtait à tomber, l'hippogriffe le remercia en frottant son bec contre son torse et quand Harry regagna l'intérieur de la maison, il était épuisé mais heureux. Il était tellement satisfait de ce qu'il avait accomplit qu'il aurait pu sautiller de joie, mais à peine était-il rentré que le regard sévère de son Alpha lui fit perdre son sourire.

Il se tenait, bras croisés, dans l'entrée, comme s'il avait ruminé sa contrariété depuis au moins une heure. Harry se mordit la lèvre. Il ne pouvait s'empêcher de le trouver sexy dans sa posture.

- Alpha…

- Harry. Je peux savoir pourquoi ça fait plusieurs heures que tu as retiré ton collier, alors que tu te trouvais hors de la maison ?

La colère était contenue. Manifestement il attendait d'en savoir la raison avant d'exploser… L'Oméga eut un petit sourire contrit et le sortit de sa poche.

- J'aurais dû me douter que tu avais un moyen de détecter ça. Mais je l'avais sur moi !...

- S'il n'est pas autour de ton cou, cela ne sert à rien. Mais peut-être préférais-tu le précédent ? Au moins ainsi je serai certain que tu le porteras.

Harry grimaça. Durant les premiers mois de leur relation, Voldemort lui avait imposé un collier en cuir muni d'un anneau, semblable à celui d'un chien, et que seul le mage noir pouvait retirer.

Il croisa les bras.

- Laisse-moi finir ! Je l'avais en quittant la maison ce matin, mais je l'ai retiré pour apaiser un hippogriffe ! Il était blessé, il ne voulait pas se laisser approcher. Mais grâce à mon odeur d'Oméga, j'ai pu le soigner !

Il aurait aimé que son Alpha soit aussi fier de lui qu'il l'était de lui-même, néanmoins le Serpentard se contenta de lever un sourcil.

- Un hippogriffe ?

- Oui ! Il était prisonnier d'un piège de braconnier !

- Et donc, tu as décidé de te prendre pour Hagrid et d'aller sauver toutes les créatures blessées que tu trouveras ?

Son ton était clairement méprisant.

- Tu as accepté que je devienne magivétérinaire ! Il faut bien que je m'exerce ! C'est mon tout premier patient !

Harry savait très bien que son Alpha avait accepté seulement pour qu'il s'occupe et le laisse faire ses recherches tranquillement. Il n'avait sans doute jamais imaginé qu'il irait réellement exercer…

Le mage noir secoua la tête, néanmoins il semblait plus las qu'en colère. De toute façon ce n'était pas comme s'il pouvait rester énervé bien longtemps contre son Oméga.

- Ça n'existe pas magivétérinaire. Et je ne veux pas que tu te promènes dans la forêt sans ce collier, d'autant plus si des braconniers rodent dans les parages.

Voldemort s'était approché et l'avait enlacé avant de mordiller sa gorge. La sensation de ses lèvres sur la peau nue fit immédiatement frissonner Harry qui pencha la tête pour lui laisser une plus grande amplitude. Dès que son Alpha se montrait un tant soit peu tendre, il ne pouvait que fondre entre ses bras.

Au début de leur relation, il aurait rétorqué qu'il pouvait parfaitement se défendre contre les braconniers, mais il savait aujourd'hui qu'il telle réponse aurait au contraire stressé son Alpha qui se serait empressé d'aller massacrer tous les sorciers aux alentours juste par mesure de sécurité. Le lien avait transformé toute la haine qu'il ressentait auparavant pour le Survivant en un attachement maladif. Harry était devenu la chose la plus précieuse aux yeux du mage noir et ce dernier ne s'empêchait de l'enfermer dans une cage dorée que parce que son bonheur était tout aussi important que sa santé.

- Je ne sors jamais sans Nagini, tu sais. Je mets le collier tous les jours, là c'est exceptionnel. Pour une fois qu'il y a un avantage à être un Oméga… Ca me plait de soigner des créatures ! Je me sens utile.

- Tu as l'air stupide.

Malgré sa moquerie, Voldemort avait un léger sourire. Il avait relevé la tête mais ne l'avait pas lâché pour autant, l'entraînant en direction du salon.

- C'est sûr que toi tu n'as jamais ressenti de fierté à faire une bonne action.

Le mage noir lâcha un ricannement.

- Oméga insolent.

- Ose prétendre le contraire !?

- Peut-être. J'étais un élève modèle à Poudlard. Toujours premier de classe, toujours disposé à aider mes camarades de Serpentard…

Son rictus était espiègle et Harry leva les yeux au ciel tandis qu'ils s'asseyaient dans le canapé.

- Je suis certain que tu ne faisais ça que pour ton profit personnel. Tu voulais que les gens t'admirent, les rendres redevables envers toi

- C'est Dumbledore qui t'a dit de telles choses ?

Le Gryffondor fit la moue, plissant les yeux alors qu'il se replongeait dans ses pensées de sa 6e année.

- Il n'en a pas eu besoin. Le comportement de ton Hocruxe dans le journal et les souvenirs qu'il m'a montrés ont été suffisamment parlants. Et puis je crois que je peux dire que je te connais, maintenant…

Le regard de Voldemort se fit étrangement nostalgique, alors qu'il s'asseyait à cheval sur les genoux de son Oméga, le plaquant contre le dossier au passage.

- Tu as raison. Il n'y a jamais eu que toi… Tu es le seul être sur cette Terre que je fais passer avant moi-même… Tout ça à cause du lien…

Harry ferma les yeux, se laissant manipuler pour son Alpha. Voldemort avait à nouveau posé ses lèvres sur sa gorge, tout contre sa glande.

Il ressentait l'amertume du mage noir, qui regrettait encore ce jour fatidique où il l'avait lié à lui… Avec douceur, il referma ses bras autour du torse du Serpentard et se concentra sur ses propres émotions : Il était vraiment heureux. Aujourd'hui, il pouvait l'affirmer haut et fort : il se sentait bien. Son quotidien était paisible, il pouvait faire presque tout ce qu'il voulait, il avait Nagini constamment avec lui pour lui tenir compagnie et son Alpha sortait régulièrement de son sous-sol pour lui offrir un minimum d'affection et des parties de jambes en l'air torrides. Bien sûr, ses amis lui manquaient, mais chaque fois qu'il tentait d'imaginer à quoi aurait ressemblé sa vie sans son Alpha, il ne voyait que la solitude et l'angoisse… Tout cela à cause de la malédiction d'être né Oméga. Alors oui, même s'il vivait avec Lord Voldemort, il était heureux. Et si leurs débuts avaient été un cauchemar éveillé, tout s'était arrangé lorsqu'ils avaient quitté l'Angleterre. Le mage noir avait pris les choses en main en organisant leur départ, il avait abandonné sa guerre, lui avait fait visiter le monde pendant plus d'un an, puis il avait trouvé cette demeure, cachée au beau milieu de la Forêt Noire. De ce fait, aujourd'hui, il ne regrettait plus le lien et en profitait même pleinement.

- Alpha… Tu l'as dis toi-même, je t'appartiens. Je suis un prolongement de toi, donc quelque part, rien n'a changé. J'aimerais que tu sois aussi heureux que je le suis…

- Heureux… Rien de ce qui me satisfaisait auparavant n'est possible désormais. Parfois, j'ai encore des pensées violentes envers toi… à cause de l'angoisse que tu fais naître en moi. Et puis je te vois, je sens ton odeur, je te tiens contre moi, et toutes ces pensées disparaissent… Évaporées. Comme si j'étais contrôlé par une force supérieure…

Tout en parlant, il avait approché ses mains de sa gorge, comme s'il voulait l'étrangler, mais son emprise était restée aussi douce qu'une caresse. Harry déposa un bref baiser sur sa gorge.

- Je suis persuadé que tu trouveras bientôt la Pierre philosophale. Et quand ce sera fait, tu n'auras plus autant à craindre pour moi. Sans compter que je suis le Survivant, tu sais bien que je ne me laisserai jamais tuer facilement. Bientôt tu pourras à nouveau occuper ton temps comme tu l'entends.

Cette dernière phrase sembla amuser Voldemort qui déposa un bref baiser sur son front avant de le basculer sur le côté, les allongeant tous deux le long du canapé.

- Ce qui est certain, c'est que même si je le pouvais, je ne voudrais plus me débarrasser de toi. Tu es devenu une constante dans mon existence… mon cher Oméga. Une constante qu'il me déplairait de voir disparaître.

***/+/***

Les mois passaient, mais Voldemort avait l'impression d'être au point mort. Il avait parcouru tous les livres qu'il avait trouvé, pillé les pensées de toutes les personnes susceptibles d'avoir des informations, mené des centaines et des centaines d'expériences, jusqu'à présent sans résultat.

Il avait promis à son Oméga qu'il ne l'obligerait pas à créer un Horcruxe, mais il commençait à envisager de revenir sur sa parole. Ces derniers temps, la seule chose qui l'empêchait encore de céder à la rage, c'était le bonheur éclatant qu'il ressentait de l'autre côté du lien.

Grâce au partage d'émotion, il pouvait affirmer qu'Harry n'avait jamais été plus heureux qu'en ce moment. Avec le temps, il avait pris confiance dans ses capacités, et après avoir soigné tous les Veaudelunes et Porlocks des éleveurs des alentours, il avait acquis une certaine réputation.

Bien sûr, l'Alpha ne voyait pas d'un très bon œil qu'il fréquente d'autres sorciers, mais Nagini ne le quittait pas d'une semelle, et il le prévenait de tous ses déplacements.

Il avait construit un petit bâtiment assorti d'enclos en bordure de leur terrain, et les gens qui requerraient ses services s'y rendait directement. Ainsi le Gryffondor n'était jamais très loin de lui mais leur maison ne restait accessible que pour eux seuls.

Ce jour là, le mage noir était en train d'observer la distilation d'un composant d'un oeil morne lorsqu'une vive contrariété lui parvint de son Oméga. Il accueillit l'information avec un rictus amusé. Peut-être Harry allait-il envie comprendre que l'humanité ne valait pas le coup de les côtoyer et cesser sa lubie absurde…

Lorsque l'émotion devint plus sombre, Voldemort cessa cependant ce qu'il était en train de faire pour transplaner dans leur jardin. D'ici, il se désillusionna et pénétra dans le second bâtiment pour s'enquérir de ce qui énervait autant son Oméga. Harry se trouvait en compagnie d'une vieille femme qui semblait lui faire des remontrances, baguette à la main.

Le Gryffondor était contre l'un de ses établis tandis que Nagini était posée sur un énorme coussin et suivant attentivement ce qu'il se passait.

Cela ne faisait pas une seconde qu'il était rentré dans la pièce que l'Oméga se retourna, vers la sorcière avec une expression résolue.

- Impero !

Malgré la puissance de son sort, la femme devait être équipée d'un bouclier contre les sortilèges, car l'Impardonnable fut repoussé et celle-ci s'apprêta à contre-attaquer.

- Monsieur White ! Comment osez-v…

Heureusement pour Harry, Voldemort avait jeté un second Imperium, et son apparition fit sursauter le Gryffondor avant que le soulagement ne se lise sur son visage.

- Alpha !

- Heureusement que je suis intervenu. N'était-ce pas toi qui prétendait être en sécurité ? Et toi Nagini, tu es censé protéger mon Oméga. Pourquoi n'as-tu rien fait ?

- C'est une agent du ministère. Elle venait inspecter mon cabinet de magizoologie. Elle dit que je n'ai pas de certification et donc que je dois fermer mon cabinet ! Et quand je lui ai dit que j'étais un Oméga, que je ne pouvais pas passer de certification chez un maître, elle a dit que les Oméga ne devaient pas travailler mais élever des enfants ! Quelle sale vieille bique !

Il mit un coup de pied dans son établi, faisant sursauter un Alcyon qui somnolait dans sa cage. L'oiseau poussa un cri plaintif qui eut le mérite de calmer immédiatement le Survivant. Voldemort le toisa avec sévérité.

- Les agents du ministère se promènent toujours avec un bouclier, tu devrais le savoir. Tu dois leur jeter deux sortilèges successifs si tu veux les toucher.

- Et ben je le saurais à l'avenir… Merci d'avoir été là. Nagini serait intervenue si nécessaire, mais on ne peut pas se permettre de la tuer. Il faut qu'elle revienne au ministère avec une bonne appréciation sinon je ne pourrai plus exercer !

Sa voix portait tous ses espoirs. Il s'épanouissait en soignant les animaux et voulait continuer à le faire.

Voldemort jeta un regard désabusé à son Oméga et soupira. Même si lui-même trouvait cela absurde, cette activité participait au bonheur de Harry. Alors il leva une nouvelle fois sa baguette en direction de l'agent du ministère qui ne fit pas un geste.

- Tu vas rentrer chez toi et écrire qu'Harry White a toutes les qualifications et les certifications nécessaires pour continuer à exercer. Il est inutile de revenir ici à l'avenir. Tout est en règle.

La sorcière eut un sourire un peu vague.

- Merci monsieur White. Une copie de mon rapport vous parviendra par hibou sous deux semaines. Je vous souhaite une bonne soirée et une bonne continuation.

Elle ramassa son sac et sortit du cabinet sans un regard en arrière tandis qu'Harry le remerciait d'un baiser sur la joue. Voldemort le repoussa d'une pichenette sur le front.

- Aie !

- Si au moins tu avais lancé le sortilège en informulé, elle ne serait pas tout de suite rendu compte de ton intention.

- Je ne me suis jamais entraîné à jeter l'Imperium, figure-toi ! C'était même la première fois de ma vie que je le lançais, alors en informulé… Tu peux déjà remercier ton Mangemort qui se faisait passer pour Maugrey. Au final c'est lui qui nous a appris les formules des trois Impardonnables.

- Barty était un sorcier intelligent. Je le regrette. Lui ne m'aurait jamais trahi.

- Je l'appréciais quand il jouait son rôle. Avec Lupin, c'était le seul professeur potable de Défense contre les Forces du Mal que j'ai eu de toute ma scolarité.

- Tu vois, quelque part c'est grâce à moi !

Harry roula des yeux et énuméra sur ses doigts.

- Non seulement tu es la principale cause de ma scolarité mouvementée, mais en plus tu es celui qui s'en plaint le plus souvent. Tu m'as harcelé, tu as maudit le poste de Défense contre les Forces du Mal, tu as possédé Quirrel…

- Ce sont des excuses de fainéant. Tu aurais très bien pu étudier par toi-même si tu en avais eu l'ambition.

- Mouai, si tu le dis… Du coup tu m'apprendras, une fois que tu auras trouvé l'élixir ?

À nouveau cette demande, et ce regard plein d'espoir auquel Voldemort avait bien du mal à dire non. Il détourna le regard, lèvres pincées.

- Tu sais que je ne suis pas des plus patients…

- Mais je maîtrise parfaitement ma magie maintenant ! Et puis il n'y a plus de risque que je m'en prenne à un Mangemort stupide…

En guise de démonstration, il rangea sa baguette et fit apparaître un Protego autour de l'Alcyon en cage avant de le révoquer l'instant d'après.

- C'est vrai… Je suppose que cela pourrait être utile désormais. Et bien nous verrons cela lorsque j'aurai trouvé l'élixir d'immortalité.

Voldemort pouvait difficilement empêcher son Oméga de vivre comme il l'entendait, de ce fait, il ne pourrait qu'être bénéfique de lui apprendre véritablement à se défendre. Il attrapa le poignet de Harry et fit volte-face pour rentrer dans leur demeure, mais ce dernier se dégagea avec un regard contrit.

- Je suis désolé, je dois encore m'occuper de l'Alcyon. Je n'en ai pas pour longtemps.

- Tu fais passer un oiseau avant ton Alpha ?

- Non, bien sûr que non mais… cela ne me prendra que quelques minutes ! Ça aurait déjà été fait si l'autre vieille mégère n'avait pas fait tout un foin pour cette histoire de certification !

Un an plus tôt, le mage noir se serait empressé de tuer l'oiseau sans hésiter, ou aurait tout simplement ordonné à son Oméga de le suivre, mais aujourd'hui il savait qu'il devait se montrer conciliant s'il voulait réellement profiter de sa soirée. Alors il s'adossa contre la porte et croisa les bras tandis qu'Harry traitait la créature pour une infestation de Ciseburines.

Quelques minutes plus tard, il fermait son cabinet pour la nuit et tous deux rentrèrent dans leur demeure en compagnie de Nagini.

Plutôt que de descendre au sous-sol pour poursuivre ses recherches, Voldemort décida de passer la soirée avec son compagnon. L'Oméga était d'humeur radieuse et après le dîner, ils s'installèrent sur le canapé, assis l'un contre l'autre. Harry avait un énorme livre de magizoologie sur les genoux et semblait captivé par sa lecture. Le mage noir avait prit un livre dans l'étagère, mais il relevait les yeux à intervalles réguliers pour observer le Gryffondor, comme perdu dans ses pensées. Ce dernier finit par remarquer son manège.

- Qu'y a-t-il Alpha ? Cela ne te ressemble pas d'hésiter ainsi ?

- La vacuité de notre existence actuelle m'ennuie. Je me sens frustré et insatisfait. Malgré des mois de recherche je n'arrive pas à progresser.

Harry n'était pas certain d'avoir compris tous les mots, mais il avait néanmoins compris le sens global de la phrase. Il tourna une page de son livre et répondit avec nonchalance.

- Tu n'as qu'à reprendre tes activités de mage noir. Cela te changera peut-être les idées…

Voldemort eut un rictus amusé.

- C'est toi, Harry Potter, qui me dit ça ?

- Harry Potter n'existe plus. Je suis Harry White, ton Oméga. Et je te l'ai dit, je me fiche de l'humanité. Il n'y a plus que toi qui compte.

- Moi et les animaux.

- Les animaux ne connaissent pas le bien et le mal. Ils n'ont que leur instinct. En les soignant, je protège la nature. Mais toi tu es mon Alpha, celui sans qui je ne peux pas vivre. Je ferais tout pour toi.

- Te voilà devenu bien mièvre. Mais je ne ferai rien qui puisse attirer l'attention des autorités tant que je ne t'aurai pas rendu immortel.

Le Gryffondor abandonna son livre et bondit sur ses genoux pour l'embrasser avant de coller sa tête contre son torse. Le bref contact était plus frustrant qu'autre chose, mais le Serpentard se contenta de refermer ses bras sur le corps de son Oméga tandis que celui-ci reprenait la parole.

- Du coup la pierre philosophale sert à fabriquer l'élixir d'immortalité… Tu as quoi comme pistes ?

- Essentiellement les traces laissées par Nicolas Flamel de son vivant. Il est né aux alentours de 1326, a étudié à Beaubâtons et a très peu voyagé. Il est à peu près certain que des larmes de phénix composent la pierre. Les ingrédients auxquels il a pu avoir accès à cette époque sont assez réduits, mais il y a déjà tellement de possibilités…

- Mais de ce que je connais de Nicolas Flamel, c'était quelqu'un d'assez respectueux de la vie. Je pense qu'il n'aurait jamais utilisé de sang de licorne par exemple.

Voldemort observa longuement l'Oméga contre son torse. Il avait mené ses recherches avec la certitude qu'il était tout autant sinon plus intelligent que lui, mais à aucun moment il n'avait tenté de réfléchir comme lui. Au vu de son tempérament, il doutait que l'alchimiste soit un Alpha, car il n'avait jamais fait preuve de la moindre ambition malgré son immortalité…

- Je crois que tu vas peut-être pouvoir m'aider finalement…

***/+/***

Ce jour-là, Harry était, comme souvent, dans son cabinet. Il était occupé à soigner un magnifique spécimen de Dragon-nain guatémaltèque qui souffrait d'une déchirure sur l'une de ses ailes. La créature faisait tout de même dans les 2,3 mètres d'envergure, et le Gryffondor avait dû agrandir les dimensions du bâtiment juste pour l'accueillir.

Le propriétaire se tenait dans un coin de la pièce, bras croisés. Il l'observait dans son travail, comme un patron surveillerait un employé, et Harry devait se répéter qu'il était son client sans quoi il l'aurait déjà envoyé balader.

Il avait retiré son collier pour apaiser le dragon à l'aide de ses phéromones, car la pauvre créature souffrait terriblement. Il avait étendu l'aile blessée pour pouvoir étaler un baume cicatrisant qu'il appliquait doucement. Il était concentré sur sa tâche et ne surveillait pas vraiment l'autre sorcier, confiant dans la présence de Nagini pour cela.

- C'est un magnifique spécimen de Boa constrictor que vous avez là. Vous soignez aussi les animaux non magiques ?

- C'est un Python réticulé et c'est mon familier.

- Oh ! J'adore les reptiles, voyez-vous. Je les collectionne, en quelque sorte. Je n'avais jamais vu de python de cette taille.

Harry leva brièvement les yeux pour le voir admirer Nagini avec une cupidité palpable. Il réprima un sourire. Qu'il essaye seulement de tendre la main dans sa direction… Il n'allait pas être déçu.

Le dragon geignit un peu sous les soins, faisant froncer les sourcils du Survivant.

- Comment s'est-il blessé déjà ?

- Il a essayé de s'envoyer dans une tente, malheureusement il s'est pris l'aile dans un crochet qui servait à tendre la toile. Habituellement il est dans un enclos qui lui est spécialement adapté…

L'Oméga fit la moue, peu convaincu. Il aurait aimé être capable de parler la langue des dragons pour s'enquérir de la vérité, mais il ne pouvait pas réquisitionner toutes les créatures qu'il soignait sur de simples doutes…

Il termina ses soins sans autre intervention du propriétaire et fit ses dernières recommandations au moment de le libérer.

- Il doit être dans un enclos assez bas de plafond pour qu'il n'ait pas la tentation de s'envoler. Pas plus de 3 mètres de haut, car il ne doit pas utiliser ses ailes pendant la cicatrisation. Cependant il doit pouvoir les ouvrir tout de même, donc un bon 10 mètres de diamètre pour qu'il puisse se dégourdir les pattes. Suffisamment d'eau et de nourriture lui permettra aussi de guérir plus vite, je le trouve un peu maigre.

- Très bien. Merci pour vos conseils. Voici votre paiement. Vous êtes décidément un Oméga bien talentueux.

Harry ignora le dernier commentaire de l'homme. Il guida le dragonnet jusqu'à sa cage de transport enchantée et l'homme disparut immédiatement après avoir jeté une bourse d'or sur la table.

- Et bien bon débarras. Ce pauvre dragon n'avait pas l'air très heureux de retourner avec son maître, tu ne crois pas ?

Nagini ondula hors de son panier alors qu'il nettoyait sa table et ses ustensiles.

- Il avait peur et mal. Cet homme a l'air sournois… Nagini avait envie de le déchiqueter.

Le Gryffondor pinça les lèvres. Quand bien même aurait-il enlevé le dragon à son propriétaire, qu'en aurait-il fait ? Il ne pouvait pas garder toutes les créatures maltraitées ici. Son Alpha était déjà bien tolérant avec sa lubie…

- Je retournerai le voir demain soir. Juste pour vérifier…

- Nagini viendra avec l'Oméga.

Ils rentrèrent tranquillement jusqu'à leur demeure. L'Alpha était, comme souvent, enfermé dans son sous-sol, et Harry se contenta d'un sandwich et d'une tasse de thé en bouquinant devant la cheminée.

La nuit du Gryffondor fut un peu agitée. Voldemort absent, il eut du mal à trouver le sommeil, d'autant plus car il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'avait pas commis une erreur en rendant le petit dragon à son propriétaire.

Le lendemain, il savait qu'il ne pouvait s'y rendre avant la fin de journée, car il avait plusieurs rendez-vous à honorer, mais il était hors de question de l'oublier. Outre ses patients prévus, il dut gérer plusieurs urgences, dont notamment un Abraxan qui avait un abcès à la patte, un Fléreur qui avait une infection urinaire et un Niffler avec une poignée de punaises moldues plantées dans sa poche ventrale.

Il était 17h30 lorsqu'il put fermer son cabinet et il regagna discrètement la maison pour récupérer quelques affaires, priant pour que Voldemort ne choisisse pas ce moment pour sortir de son sous-sol. Le Serpentard l'empêcherait probablement de quitter la maison s'il prenait connaissance de son projet, et c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait : Il allait s'infiltrer sur une propriété privée et potentiellement enlever un animal. Nul doute que le propriétaire risquait de l'attaquer s'il le surprenait, mais le danger n'avait jamais empêché Harry de faire quelque chose…

Dans son bureau, il s'empara de sa fidèle cape d'invisibilité ainsi que des derniers leurres explosifs inventés par Fred et George Weasley. Il les avait gardés en souvenir et ignorait s'ils allaient encore fonctionner après tout ce temps, mais dans le doute, cela pourrait lui être utile pour créer une diversion… Il sortit de la maison en compagnie de Nagini et regagna la bordure du jardin pour transplaner.

La veille, c'était lui qui était allé chercher le petit dragon chez son propriétaire, donc il connaissait l'adresse. Arrivé devant la demeure, il se désillusionna. Le sorcier était une sorte de "monsieur Loyal" et sa demeure était à mi-chemin entre un cirque et un zoo de créatures magiques. Ces dernières étaient conservées dans des cages enchantées d'où elles ne sortaient que pour effectuer des tours sous un chapiteau enchanté.

Rétrospectivement, il aurait dû se douter que l'homme n'était pas un grand défenseur de la cause animale, mais lors de sa première visite, les créatures avaient semblé bien traitées. Cette fois, il observa attentivement chacune d'entre elles. Il y avait un hippogriffe, une demiguise, un womatou, une salamandre arc-en-ciel et 3 matagots. L'hippogriffe semblait être stressé, car il s'arrachait les plumes et grattait frénétiquement le sol. La demiguise était invisible (seule une pancarte indiquant le contenu de la cage). Quant au womatou, il marchait en cercle dans sa cage et longeait les barreaux comme s'il cherchait à s'en échapper.

Harry grimaça. S'il venait chercher le dragon, il se voyait mal laisser les autres créatures à leur misère. Mais dans ce cas, où les entreposer ? Il n'avait que des enclos à ciel ouvert, et il ne s'imaginait pas les remettre dans des cages… Il ne pourrait vraisemblablement pas tous les sauver ce soir.

Hormis les animaux, tout était calme. Les représentations avaient lieu l'après-midi et nul "soigneur" n'était visible, si tant est qu'il y en ait, car le sol des cages était jonché de déjections. Devant elles, des seaux abandonnés dégageaient une odeur nauséabonde, signe que la viande servie aux animaux ne devait pas être de première fraîcheur.

Toujours accompagné de Nagini, baguette à la main, il poursuivit sa progression jusqu'à une 6e cage plus vaste que les autres. Cette fois, la vision du dragon arracha un cri d'effroi à Harry. La créature était complètement enchaînée, sa posture entravant tout mouvement. Un anneau de métal avait été passé à travers ses naseaux pour l'empêcher de relever la tête et ses pattes étaient tordues dans une position peu naturelle.

Ignorant toute prudence, le Gryffondor se précipita sur la cage pour la déverouiller de sa baguette, incapable d'attendre une seconde de plus. Son entrée fit gémir le dragonnet qui tenta désespérément de bouger, comme pour s'éloigner de lui.

- Chuuut. Calme-toi. Je promets que je vais te sortir de là.

Il retira son collier pour diffuser ses phéromones et approcha doucement sa main pour retirer l'anneau passé à travers la truffe. Mais alors qu'il s'apprêtait à détacher ses pattes, le sifflement de Nagini l'arrêta dans son geste.

- Quelqu'un arrive.

Il eut tout juste le temps de se mettre en position d'attaque que le propriétaire arriva, une lueur colérique dans le regard.

- Tiens donc ! Vous osez venir ici pour me voler mes créatures…

- Qu'est-ce que vous avez fait ! Vous les maltraitez, vous les faites souffrir gratuitement ! Pourquoi !?

- Comme si j'avais besoin de me justifier face à un misérable Oméga. J'en fais ce que je veux, elles m'appartiennent. Je recommençais jusqu'à ce qu'elles m'obéissent. Votre Alpha doit être bien faible pour vous laisser vagabonder de la sorte…

C'était le mot de trop pour Harry. La rage avait envahi ses veines et son regard s'illumina d'une lueur meurtrière.

- Je ne vous laisserai pas faire ! Avada Kedavra !

L'éclair de lumière verte quitta sa baguette instantanément pour venir frapper l'homme qui s'écroula en arrière, immobile. La vie avait instantanément quitté son corps. Le Gryffondor l'observa un instant, encore tremblant sous le coup de la colère, avant de pousser un cri de rage. Il avait bêtement cédé à ses émotions… Il avait envie de se frapper, mais il devait garder la tête froide.

C'était la première fois qu'il utilisait l'impardonnable et il n'était pas certain de le regretter. Cet homme était méprisable et méritait son sort pour toutes les souffrances qu'il avait infligées aux animaux. Cependant maintenant il allait devoir gérer les conséquences, et notamment recueillir toutes les créatures le temps de leur trouver un nouveau foyer.

Il sentit la présence de son Alpha dans son esprit, mais il se contenta d'un "je vais bien, ne t'inquiètes pas" avant de monter son occlumancie. Il devait réfléchir sereinement pour gérer ses priorités. Il devait terminer de retirer les entraves du dragon et lui trouver un enclos adapté à sa taille et ses blessures. Il devait faire disparaître le cadavre de l'autre sorcier ou s'arranger pour maquiller son meurtre en accident… Et il devait récupérer les autres créatures et leur trouver un nouveau propriétaire plus respectueux.

Il grogna alors que Nagini l'observait attentivement.

- Je sais, j'ai merdé. J'aurais pas dû le tuer…

- Le maître arrive.

Harry soupira, néanmoins partagé entre le soulagement et l'angoisse. Son Alpha allait sans doute sévèrement le réprimander, mais au moins il ne serait plus seul avec les conséquences de sa bêtise…


Fin du chapitre 1

Et oui, je vais sans doute encore jouer un peu avec vos émotions. Le lien entre Harry et Voldy s'est grandement apaisé, mais il reste déséquilibré. Voldemort a tendance à infantiliser Harry (ce qui n'est pas une relation saine ni normale, je le rappelle), et Harry se complait dans cette situation, d'autant plus car il n'a jamais eu le temps d'être à la fois adulte et réellement libre. Vont-ils encore évoluer ? Telle sera la question. Comme je l'ai annoncé, ce sera une MPREG, donc ils vont avoir un enfant. ^^ J'ai hâte de lire vos impressions !

L'illustration de couverture est en référence à l'effet papillon, le fait que des choses faites dans le tome 1 auront des conséquences dans le tome 2, avec ce lien qui unie Harry et Voldy de manière indéfectible.

Rendez-vous dans 2 semaines pour le chapitre 2. (Promis, je vais tâcher d'être régulière dans les délais.)