Titre: Les prophéties sont-elles inéluctables ?
Auteur: Lady Zalia
Type: Omegaverse [Voldarry]- Harry Omega Voldemort Alpha. Aventure – Romance, MPREG.
Disclaimers : Univers appartenant à J.K. Rowling. Rating M. J'ai réussi à écrire ce chapitre en 2 semaines malgré les fêtes de fin d'année et plus de 7 jours sans écrire. Je suis fière de moi. J'espère que vous aimerez ce chapitre autant que j'ai aimé l'écrire ! ^^ Un grand MERCI pour les si nombreux follow et fav qui m'ont donné aussi tellement de joie et de motivation ! Vous êtes adorables ! 💙
Résumé du chapitre 1 : Alors qu'ils vivent cachés en Allemagne sous de fausses identités, Harry tue le propriétaire d'un cirque qui maltraitait les animaux.
Chapitre 2
Voldemort était satisfait. Depuis quelques jours, il avait l'impression de tenir une piste prometteuse, et une sorte de frénésie s'était emparée de lui. La pierre philosophale, la vraie, était à portée de main, il le sentait. Bientôt il serait libéré d'une grande partie de ses angoisses concernant son Oméga.
Bien entendu, Harry serait toujours aussi borné, aventureux et irrévérencieux qu'il l'avait toujours été. Mais au moins il serait immunisé aux poisons, aux maladies et au temps…
Il en était à ces réflexions lorsqu'une violente émotion se réverbéra depuis l'autre côté du lien. Son Oméga était furieux, et son aura était si sombre… Il n'avait plus perçu de tels émois depuis qu'ils avaient quitté l'Angleterre, et il jeta immédiatement un sort de stase sur ce qu'il était en train de faire pour transplaner jusqu'à son cabinet.
Cependant la nuit était tombée et Harry n'était nulle part en vue. Où diable se trouvait-il !?
L'angoisse l'envahit brutalement, se réverbérant dans tout son corps. Sa nuque se tendit, son rythme cardiaque s'accéléra et son intestin sembla décidé à s'échapper de son estomac. Déjà son esprit imaginait mille et un scénarios catastrophe, et comme toujours chez lui, la peur allait de pair avec un puissant désir de violence. Il avait l'impression qu'il pourrait mourir tant cette sensation était terrifiante.
Le mage noir se força à se calmer, fermant les yeux pour le localiser. À en juger par ses émotions, le Gryffondor impétueux était manifestement hors de danger, néanmoins il le congédia d'un simple "je vais bien, ne t'inquiètes pas" avant de lui bloquer l'accès à son esprit.
Voldemort serra les dents alors que la fureur menaçait de l'envahir. Il ne payait rien pour attendre. Il tourna son esprit vers Nagini qui se montra heureusement bien plus coopérative, et transplana immédiatement pour les rejoindre.
La scène qui l'accueillit eut le mérite de le calmer quelque peu. Ils se trouvaient dans une sorte de zoo. Harry était en train de rassurer un petit dragon tandis que Nagini l'attendait à l'extérieur de la cage. Et au sol, à quelques pas de là se trouvait le cadavre d'un homme, les yeux encore ouverts.
Son Oméga lui jeta un regard contrit et aida le dragonnet à rentrer dans un box de transport manifestement enchanté.
Le mage noir attendit qu'il soit sorti pour l'attraper par le col, néanmoins il ne lui laissa pas le temps de s'expliquer, lui assénant une gifle magistrale qui le repoussa en arrière.
- CA, c'est pour avoir quitté la maison sans me prévenir, pour avoir pris des risques inconsidérés et pour m'avoir refusé l'accès à ta localisation ! Es-tu devenu stupide ?!
Harry porta la main à sa joue endolorie, l'air pas vraiment étonné ni même contrit. Il semblait au contraire boudeur, et il détourna le regard.
- Tu comptes me faire la morale parce que je l'ai tué ? Ce serait l'hôpital qui se fout de la charité.
Voldemort serra les poings, réprimant son envie de le torturer pour le punir de son irréflexion.
- Ce n'est pas ce que je t'ai dit. Je t'interdis à l'avenir de me fermer ton esprit ! Viens là.
Harry soupira, mais bien qu'il vienne juste de le frapper, il se releva sans attendre pour lui obéir. Dès qu'il fut à portée, Voldemort se saisit du col de sa tunique pour le rapprocher, et encore une fois l'Oméga ne fit pas un geste pour lui résister. Le mage noir attrapa sa main droite pour l'observer. Il avait une furieuse envie de lui briser les doigts un par un, et sans doute dut-il serrer un peu fort, car Harry grimaça brièvement. Comme il s'y attendait, le Gryffondor tremblait de tous ses membres. C'était la toute première fois qu'il jetait le sortilège de mort, et la noirceur du maléfice se répercutait dans son corps. Sa peau était glacée et son visage avait perdu toutes ses couleurs. L'Alpha le serra dans ses bras pour le réchauffer, frottant ses mains contre son dos.
Harry ne devait pas s'attendre à ce traitement, car il garda le silence pendant quelques secondes, avant de finalement oser reprendre la parole.
- Je suis désolé Alpha. Il m'a mis tellement en colère… il a mérité son sort.
Il avait pris une petite voix, adoptant inconsciemment une mécanique de soumission classique des Oméga. Il avait dû retirer son collier pour calmer le dragon, et Voldemort se secoua mentalement pour ne pas se laisser influencer par ses phéromones. Il l'obligea à relever la tête pour croiser son regard.
- Je me fiche qu'il l'ait mérité ou pas. J'ai parfaitement senti ta fureur. Cependant à l'avenir je préférerai que tu n'utilises plus ce sortilège. Si tu veux tuer quelqu'un, demande-moi. Je serai plus qu'heureux de le faire à ta place. L'Avada n'est pas sans conséquence et… je ne veux pas que la magie noire corrompe ton corps.
Le Gryffondor écarquilla les yeux et rougit brusquement.
- Alpha. Je suis désolé. Merci pour ta proposition. Je crois que c'est l'une des choses les plus romantiques que tu m'aies dit.
Voldemort le relâcha et secoua la tête.
- Nettoyons ce bazar et rentrons.
Il fit disparaître le corps et créa des conteneurs enchantés pour accueillir temporairement les créatures. Outre le petit dragon, il y avait un hippogriffe, un womatou, une salamandre et 3 matagots. Le panneau indiquant la présence d'une Demiguise ne renfermait en réalité qu'une cage vide, mais la ménagerie était déjà bien assez conséquente aux yeux de Voldemort.
Tous les animaux furent installés dans des enclos fermés dans leur jardin et ils purent enfin regagner leur demeure près d'une heure plus tard.
Voldemort fulminait toujours du manque de prudence de son Oméga. Ce dernier s'était installé dans la salle à manger pour dîner et le mage noir avait pris place face à lui pour le fixer.
- Tu m'en veux encore ?
- Tu as de la chance que je respecte la faune magique. Tu aurais mérité que je tue toutes ces créatures pour te punir de ton irresponsabilité.
Harry pinça les lèvres et baissa les yeux vers son assiette.
- Je t'en aurais voulu.
- Je sais. Mais tu aurais retenu la leçon. Tu te conduis encore comme un enfant immature. Tu prends des risques absurdes pour une créature qui ne t'appartient pas. Et tu continues de me cacher la vérité !
- Tu m'aurais empêché d'y aller si je t'avais prévenu.
Le mage noir leva un sourcil.
- Et pour cause. Devrais-je réellement me montrer plus sévère pour que tu cesses ce genre de comportement ? Devrais-je t'enfermer nuit et jour pour être certain que tu resteras en sécurité ? Tu nous mets tous en danger par ton impulsivité stupide de Gryffondor.
Le Survivant avait perdu son sourire et vraisemblablement aussi son appétit, car il déplaçait sa nourriture du bout de sa fourchette sans la porter jusqu'à sa bouche.
- Je suis…
- Désolé, tu l'as déjà dit. Et je n'ai pas besoin de Légilimencie pour savoir que tu n'es pas sincère.
- Je voulais vraiment sauver le dragon. Je me sentais coupable de l'avoir rendu à son propriétaire alors que j'avais des soupçons de maltraitance. Mais je ne veux pas mettre en danger notre vie actuelle, je suis heureux ici avec toi et c'est quelque chose de précieux à mes yeux. Alors… je te promets qu'à l'avenir je te préviendrai avant toute chose.
- Je vais te croire pour cette fois. Ne m'oblige pas à mettre mes menaces à exécution…
***/+/***
- Que comptes-tu faire de toutes ces créatures ?
Harry releva brusquement la tête de son petit déjeuner, surpris par la présence de son Alpha à cette heure matinale.
Ils avaient ramené tous les animaux la veille, et aujourd'hui il n'avait même pas encore pris le temps de se réveiller pleinement.
- Euh… Je vais contacter un magizoologiste. Il devrait pouvoir les récupérer ou au moins leur trouver un refuge adapté.
- Un ami à toi ?
Cette fois, le Gryffondor leva un sourcil pour manifester son sarcasme.
- Un ami ? Je n'ai plus aucun contact avec le moindre de mes anciens camarades, tu le sais parfaitement. Le magizoologiste en question s'appelle Rolf Dragonneau. C'est le petit-fils de Norbert Dragonneau. Je ne l'ai jamais rencontré mais il suit les traces de son grand-père. Je lui ai déjà envoyé un hibou pour des questions d'ordre professionnelles.
Voldemort passa derrière sa chaise pour poser sa main sur son crâne, l'obligeant à interrompre son petit déjeuner s'il ne voulait pas en renverser.
- Je n'aime pas que tu fréquentes d'autres sorciers, tu le sais…
- Je ne les fréquente pas, comme tu dis. Je les côtoie à peine, et je ne sors presque jamais de la maison. Le lien a déformé ma vision de l'humanité. Tout ce qui n'est pas toi me paraît être un ennemi. Tout éloignement me stresse. Tu te plains régulièrement du lien, mais tu n'es pas le seul à être impacté, ce que tu as tendance à oublier.
- Hum, je sais aussi jusqu'où tu pourrais aller pour tes amis.
Cette fois, Harry se leva pour venir se coller au mage noir. L'homme était et resterait plus grand que lui d'une bonne tête, ce qui accentuait l'effet intimidant qu'il pouvait souvent avoir, néanmoins Harry trouvait aussi cela rassurant. Lorsqu'il le tenait contre lui, il pouvait poser sa tête contre son omoplate pour sentir son odeur. Une position qui les calmait tous les deux.
- Alpha, il n'y a que toi. Il n'y aura jamais que toi.
Voldemort déposa un baiser sur le sommet de son crâne avant de quitter la pièce, sous le regard satisfait de son Oméga. Le mage noir ne l'admettrait jamais, mais il avait tout autant besoin que Harry d'être rassuré. Bien que le lien soit absolu, il y avait toujours cette angoisse de l'un comme de l'autre. Cette peur insidieuse d'être à nouveau seul. De sentir la folie ronger son esprit.
En réponse au traumatisme de ce mois passé, séparés l'un de l'autre, le lien s'exprimait chez eux plus intensément que pour des couples Alpha-Oméga classiques. Mais quelque part, ce n'était pas plus mal. Cela obligeait Voldemort à se montrer affectueux, et Harry à être raisonnable. Cela contrebalançait l'impétuosité de leurs caractères respectifs…
***/+/***
Rolf Dragonneau lui avait répondu le jour même. Il lui avait dit qu'il viendrait chercher les créatures quatre jours plus tard, et Harry avait attendu sa venue avec une certaine fébrilité.
Le sorcier était, tout comme son grand-père, une sommité dans le monde de la magizoologie. Harry l'avait déjà contacté sur des questions épineuses et l'homme lui avait toujours répondu avec une grande cordialité.
Mais d'un autre côté, Harry craignait qu'il le reconnaisse. Il ne portait plus de lunettes, ses cheveux avaient poussé, et il avait plusieurs piercings aux oreilles et à l'arcade, mais hormis cela il avait peu changé physiquement. Le jour de sa venue, le Survivant avait pris soin de dissimuler sa cicatrice sous un bandana et utiliser plusieurs Glamours pour changer la couleur de ses yeux et cheveux.
Comme toujours, Nagini était en sa compagnie, mais elle n'était finalement qu'un python réticulé un peu grand, et une personne ne l'ayant jamais vu en compagnie de Voldemort n'avait aucune raison de faire le rapprochement.
Harry avait donné rendez-vous à son collègue directement à son cabinet, et prévenu ses clients qu'il n'accepterait que les urgences. Une heure plus tôt, il avait bien dû prendre en charge un Noueux qui avait été renversé par une voiture moldue, cependant la matinée avait été plutôt calme.
Dès qu'il avait entendu un bruit de transplanage devant la porte, il s'était précipité dehors avant de s'immobiliser sur le champ. Rolf Dragonneau n'était pas seul. Il était accompagné de Luna Lovegood. Et malgré son déguisement, le visage de la jeune femme s'illumina immédiatement à sa vue.
- Bonjour Harry ! Je suis heureux de te revoir !
- Monsieur White. Enchanté de vous rencontrer enfin. Je vois que vous connaissez déjà ma fiancée Luna Lovegood.
Le cœur d'Harry battait à toute allure, néanmoins il se força à se calmer, espérant paraître naturel.
- Bonjour ! Je vous en prie, appelez-moi Harry. C'est un honneur. J'ignorais que vous étiez marié.
- Dans ce cas, appelez-moi Rolf. Et je ne suis pas mon grand-père, nous sommes des pairs. Vous avez fait du bon travail ici.
Le Gryffondor les invita à rentrer dans son cabinet. Il appela l'elfe pour leur servir du thé avec quelques sandwichs et la conversation s'orienta sur des sujets qu'il aurait préféré éviter.
- Ainsi vous avez fait vos études à Poudlard ?
- Euh oui. J'étais à Serdaigle où j'ai fait la connaissance de Luna. J'ai quitté l'Angleterre avec mon Alpha lors de la renaissance de Vous-Savez-Qui et cela fait un peu moins d'un an que nous sommes installés en Allemagne. Cela fait du bien de rencontrer des compatriotes.
Il espérait par là faire comprendre à Luna la "version officielle", car il était important qu'elle s'y tienne. Il n'avait absolument pas envisagé qu'elle puisse être fiancée à Rolf Dragonneau et il espérait ardemment que son Alpha n'en apprenne rien.
Nagini n'avait pas semblé reconnaître la jeune sorcière, à son grand soulagement, et Rolf n'avait pas posé d'autre question. Harry leur montra les animaux récupérés dans le cirque et notamment le petit dragon, parfaitement calme bien qu'il ne soit pas encore pleinement remis de ses blessures.
- C'est vraiment une capacité extraordinaire qu'ont les Omégas de pouvoir ainsi apaiser presque n'importe quelle créature. Vous avez fait une découverte révolutionnaire, Harry !
- Je m'en suis aperçu un peu par hasard alors que nous nous promenions dans la jungle du Kerala en Inde. Un Nundu s'est arrêté à quelques mètres de moi sans me faire le moindre mal. Par la suite, j'ai fait des expériences et cela s'est confirmé. Cela m'est très utile dans le cadre de mon travail, mais c'est bien l'un des rares avantages à être un Oméga. En Allemagne comme en Angleterre, je trouve la société sorcière affreusement rétrograde. Ici, on m'a déjà dit plusieurs fois que les Omégas ne devaient pas travailler mais rester enfermés chez eux et élever des enfants. Je porte le plus souvent un enchantement pour masquer mon odeur, car quand les gens apprennent que je suis un Oméga, ils se permettent beaucoup de choses désagréables, comme si j'étais un enfant, incapable de prendre mes propres décisions sans mon Alpha.
- En Angleterre, les choses sont en train de changer progressivement. Vous-Savez-Qui et ses sbires semblent avoir totalement disparu et même si elle n'a duré que deux mois, la guerre et ses discriminations ont marqué les esprits. J'ai l'impression que les nouvelles générations sont plus sensibles aux injustices. Est-ce que vous envisagez de rentrer au pays un jour ?
- Je ne sais pas trop. Pour l'instant nous nous plaisons en Allemagne, je ne vois pas la nécessité de déménager à nouveau.
Bien sûr, le choix reviendrait toujours à son Alpha, mais Harry ne se sentait pas encore prêt à rentrer dans son pays natal. Il y avait encore trop d'angoisses, trop de mauvais souvenirs, pour que l'Angleterre lui manque.
Rolf avait hérité d'une valise enchantée qui abritait plusieurs écosystèmes capables d'accueillir toutes sortes de créatures. Avec Luna, ils lui firent visiter les différents biomes : savane, désert, forêt boréale, plaine froide… Les deux magizoologistes avaient aussi de quoi nourrir et soigner leurs protégés, et ils pouvaient eux-mêmes loger assez confortablement.
Le dragon-nain guatémaltèque put retrouver le climat tropical de son pays d'origine, tout comme la salamandre arc-en-ciel. Le womatou trouva refuge dans une taïga tandis que les matagots s'installèrent sous un soleil miniature d'une plaine tempérée.
Une fois toutes les créatures accueillies, ce fut le moment pour le couple de repartir. Malgré le stress lié à la présence de Luna, Harry avait passé une excellente après-midi. Bien que sa relation avec son Alpha suffise à son bonheur et sa sérénité, ses amis lui manquaient et le départ des deux magizoologistes lui laissait une impression douce-amère. Bien entendu, il était impensable qu'il leur présente son Alpha ou même simplement qu'il leur fasse visiter la maison. Son univers était inaccessible et le fait qu'il ait pu passer quelques heures en leur compagnie était déjà inespéré en soi.
Juste avant de transplaner, Rolf Dragonneau lui serra la main, mais Luna quant à elle le serra dans ses bras.
- J'ai été vraiment heureuse de te revoir, Harry ! Tu sembles épanoui. Nous nous reverrons sans doute à l'occasion. N'hésite pas à nous écrire.
- Merci Luna. À un de ces jours.
Il lui avait rendu son étreinte maladroitement, un peu nerveux à l'idée qu'un autre que son Alpha soit aussi proche de lui.
Le couple parti, il rejoignit immédiatement la demeure dans l'idée de prendre un bon bain chaud pour se délasser. Il n'avait plus l'habitude d'avoir autant d'interactions humaines, et le stress à l'idée de voir son Alpha débarquer d'un instant à l'autre l'avait empêché d'en profiter pleinement.
Pour une fois, il avait espéré que Voldemort soit enfermé dans son sous-sol, cependant le mage noir se trouvait dans le salon lorsqu'il rentra, et il s'empressa de retirer ses Glamours avant de le rejoindre.
- Bonsoir Alpha.
- Harry. Tu as passé une bonne journée ?
- Plutôt bonne. Tu seras heureux d'apprendre que toutes les créatures ont été récupérées. Mon collègue magizoologiste est venu cet après-midi.
Son Alpha lui fit signe d'approcher et Harry ne le fit pas attendre.
- Qu'est-ce que je sens sur toi ?
La question gela immédiatement les entrailles du Gryffondor qui prit une brève inspiration pour se donner du courage.
- Une amie… m'a serré dans ses bras pour me dire au revoir.
- Une amie ? Je croyais que ce magizoologiste n'était qu'un collègue. Une simple connaissance professionnelle, m'as-tu dit.
Harry sentit une émotion familière mais non moins désagréable l'envahir. Ce mélange aliénant de peur et d'attirance. Son Alpha était son protecteur, mais il pouvait aussi se montrer violent…
Il s'efforça de rester calme. Il n'avait rien fait de mal. Il n'avait rien à cacher.
- J'ignorais qu'il était fiancé avec l'une de mes anciennes camarades. Luna Lovegood. Je ne m'attendais pas du tout à sa présence.
- Et elle t'a reconnu.
- Oui.
- Je vois.
Le corps de Voldemort se tendit immédiatement et Harry se raidit à son tour en sentant son aura s'assombrir. Il accrocha la robe de son Alpha pour le retenir contre lui.
- Ne leur fait pas de mal, s'il te plait ! Je te jure qu'elle ne dira à personne que je vis ici ! Elle ne l'a même pas dit à son fiancé ! Elle a suivi mon mensonge, elle n'a rien dit qui pourrait me dévoiler. Rolf Dragonneau croit que je suis Harry White, ancien élève de Serdaigle, né en 1979 et il n'a aucune raison de penser le contraire !
Il avait parlé à toute vitesse tandis que le mage noir le scrutait de son regard sévère.
- Et tu t'attendes à ce que je lui fasse confiance, peut-être ?
- Moi je lui fais confiance, c'est mon amie, elle ne me trahira pas, j'en suis persuadé !
- Tes parents aussi faisaient confiance à Peter Pettigrow.
Le visage de Harry se tordit d'une grimace.
- C'est mesquin de me mettre ça dans la tronche ! C'est toi qui as corrompu Pettigrow pour qu'il trahisse mon père. Et de toute façon Luna n'est pas comme ça. Elle n'a jamais dévoilé à Kingsley ni à qui que ce soit que tu étais mon Alpha, alors même que tu venais de tuer Ginny sous ses yeux ! La dernière fois que je l'avais vue, j'avais fait croire à tous mes anciens camarades que je n'étais pas lié à toi ou que j'avais réussi à me libérer du lien. Elle n'a aucune raison de me vendre aujourd'hui alors qu'elle n'a aucune preuve ! Et à qui irait-elle me dénoncer ? L'Ordre du Phénix est moribond et personne de censé en Angleterre n'aurait envie de venir vérifier si je suis bel et bien lié au Seigneur des Ténèbres ! Pas alors que tu te tiens tranquille depuis plus d'un an !
Il se stoppa pour reprendre sa respiration, essoufflé par sa tirade.
- Je ne vais certainement pas miser notre sécurité sur de simples suppositions au nom d'une prétendue amitié.
- Si tu leur fais du mal, je ne te le pardonnerais pas.
- Tu le feras parce que le lien t'y obligera.
L'Oméga sentit les larmes menacer de poindre. Il serra les poings pour s'empêcher de pleurer. Il savait depuis longtemps que son Alpha n'avait aucune pitié, pas même pour lui.
- Tu veux vraiment retomber là-dedans ?
- C'est TOI qui nous mets en danger par ton inconscience. Je fais seulement ce qu'il faut pour nous protéger.
Harry avait envie de hurler, de vomir ou même de le frapper. Alors qu'il avait terriblement besoin que son Alpha le rassure et lui offre son affection, ce dernier restait intransigeant. Aussi froid et strict qu'il pouvait l'être à leurs débuts.
Avec un grognement étranglé, il tourna les talons pour se diriger vers son bureau, bien décidé à s'enfermer dans le seul endroit qui ne lui rappelait pas son Alpha.
- Reste-là. Nous n'avons pas fini.
Voldemort avait tenté de le stopper en lui attrapant le poignet, mais Harry s'était dégagé immédiatement avant de le repousser d'une projection de sa magie.
- VA TE FAIRE FOUTRE !
Sans attendre, il rejoignit son bureau et claqua la porte derrière lui avant de la verrouiller d'une série de runes. Puis il se laissa tomber sur la banquette contre le mur, enfouissant son visage dans le plaid avant de se mettre à hurler.
Sa rage à peine apaisée, les larmes se mirent enfin à couler. Il n'avait plus aucune raison de se retenir. Il voulait au contraire que son Alpha prenne toute la mesure de sa tristesse.
Il n'y avait pas grand monde en qui il pouvait faire confiance. Par exemple, il n'aurait jamais permis à Remus de connaître sa localisation. Il aurait probablement utilisé un sortilège de faux souvenirs avec Hermione, car son désir de justice pouvait parfois l'amener à prendre des décisions extrêmes… Mais il avait foi en Luna et Neville. Ils étaient au courant de la vérité, ils avaient assisté à la mort de Ginny et pourtant ils n'avaient rien dit à Kingsley. Ils l'avaient protégé en sachant qu'il était lié à un monstre.
***/+/***
Voldemort ferma les yeux, réfléchissant à un moyen d'évacuer sa colère.
Bien que ce soit la décision la plus rationnelle, il ne pouvait vraisemblablement pas tuer la jeune sorcière. Harry était particulièrement têtu, et malgré son Occlumancie imparfaite, il parvenait à combattre le lien plus efficacement que lui-même.
Après cette année à voyager, le lien avait profondément pris racine dans son esprit d'antan cartésien. Désormais, il n'envisageait plus de blesser son Oméga de quelque manière que ce soit.
De toute façon, pourchasser le couple de magizoologistes serait laborieux. Il ne savait pas grand-chose d'eux. Si cette Luna Lovegood voulait vraiment dénoncer son Oméga, elle pouvait s'empresser de le faire une fois de retour au Royaume Uni. Le temps qu'il les retrouve, il serait sans doute trop tard.
De ce fait, son principal dilemme était de rattraper son Oméga ou non. Il aurait pu lui avouer qu'il ne ferait rien, mais il avait sa fierté, et il restait énervé par son imprudence.
Après un long soupir, l'Alpha rouvrit la connexion qu'il avait instinctivement fermée. Sans surprise, Harry était à la fois triste et furieux. Il s'était endormi dans son bureau sans même dîner.
Sans faire de bruit, il dissipa les deux runes apposées sur la porte, comme si un enchantement aussi simpliste pouvait l'en empêcher, et pénétra dans la pièce de son Oméga. En présence de quiconque d'autre, Harry se serait sans doute réveillé en sursaut. Mais même après cette dispute, l'instinct du Gryffondor n'avait aucune raison d'être alerté par la présence de son Alpha et il resta profondément endormi, alors même que Voldemort le prenait contre lui.
Son précieux chargement entre les bras, il retraversa le salon et monta les marches pour rejoindre leur chambre. Il le déshabilla d'un sort puis, une fois tous deux allongés dans le lit, se permit un soupir.
Avoir Harry Potter pour Oméga n'était pas de tout repos, mais après tout, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, puisqu'il l'avait violé et lié à lui sans son consentement… Aujourd'hui, il n'avait d'autre choix que de se montrer conciliant.
Apaisé par le sommeil du Gryffondor, il s'endormit sans même s'en apercevoir.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, le soleil venait vraisemblablement de se lever. Harry était toujours dans ses bras, la tête contre sa clavicule, pressé contre son torse. Il respirait doucement, encore endormi, un léger sourire aux lèvres… Sourire qu'il allait probablement perdre dès le réveil.
Voldemort l'embrassa sur le front, passant ses doigts dans ses cheveux. Bien qu'ils le gênent parfois dans son travail, Harry les gardait longs pour lui, parce qu'il lui avait avoué qu'il le préférait ainsi.
La caresse réveilla le Survivant qui papillonna des yeux, et l'Alpha vit le moment exact où il se souvint d'où il s'était endormi et pourquoi il y était. Il l'avait fusillé de son regard émeraude, prêt à lutter contre son instinct pour faire valoir son opinion.
Cependant le mage noir ne lui en laissa pas le temps, le faisant taire d'un doigt.
- Je n'ai rien fait et je ne leur ferais rien. Mais je te demande une chose. Si un événement de ce genre se reproduit, si quelqu'un d'autre découvre que Harry Potter vit en Allemagne, alors tu m'appelles. Nous utiliserons des sortilèges de faux souvenirs. Pas de meurtre de mon côté et pas d'informations dans la nature du tiens.
Le soulagement chez l'Oméga avait été flagrant, à la fois à travers le lien et sur son visage si expressif.
- D'accord. Merci Alpha… Je n'aime pas quand on se dispute.
Il se rallongea complètement, comme s'il comptait à nouveau plonger dans le sommeil, mais Voldemort bascula sur le côté en entraînant le Gryffondor, puis il saisit son menton pour l'obliger à croiser son regard.
- Moi non plus je n'aime pas ça, Oméga, et cela ne t'autorise pas à m'insulter comme tu l'as fait hier.
- Pardon, je suis désolé. J'étais vraiment énervé et j'avais peur… Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
Il avait vraiment l'air contrit, mais Voldemort décida d'en jouer un peu.
- Je devrais révoquer ton autorisation à me tutoyer…
Cette fois, Harry pouffa de rire et leva les yeux au ciel.
- Et pourquoi pas t'appeler "mon seigneur" pendant que tu y es ?!
- J'aime assez l'idée.
- Cela siérait-il à mon seigneur que je lui fasse une fellation pour me faire pardonner ?
Le regard du Gryffondor était espiègle, et Voldemort se sentit immédiatement durcir à cette idée, cependant il avait pris suffisamment de retard à cause de la nuit dernière et il devait reprendre ses recherches là où il les avait arrêtées.
- J'aimerais beaucoup, mais j'ai du travail… Garde ton idée pour plus tard.
- Depuis quand le Seigneur des Ténèbres ne fait-il pas ce qu'il veut quand il veut ?
Voldemort se leva du lit avec un rictus amusé.
- Depuis que Harry Potter est né.
***/+/***
Harry avait commencé sa journée d'excellente humeur. Son Alpha était sur le point de trouver l'élixir de longue vie ce qui signifiait que bientôt, il pourrait passer plus de temps avec lui. Voldemort serait aussi plus détendu, moins angoissé à l'idée que son fragile Oméga succombe à une maladie quelconque. Bien entendu, il resterait vulnérable aux sortilèges et maléfices, mais cela supprimait déjà bon nombre de causes possibles.
Le matin même, il avait récupéré un Augurey en cage déposé devant sa porte. Son propriétaire était apparemment décédé et personne ne voulait le récupérer. Cela arrivait souvent, car les oiseaux avaient, à tort, la réputation de causer la mort.
Le Gryffondor l'avait simplement ausculté pour vérifier qu'il était en bonne santé avant d'accrocher sa cage en hauteur, hors de portée de Nagini.
Il était en train de renseigner ses fiches clients lorsque plusieurs sorciers se présentèrent à sa porte avec le bourgmestre du village à leur tête.
Le village magique de Wurstental se trouvait à un peu plus d'un kilomètre de leur maison, mais Harry s'y rendait parfois pour se promener, il connaissait donc quelques villageois de vue. Il avait toujours eu des relations polies avec chacun d'entre eux, cependant cet attroupement ne lui disait rien qui vaille, et il mit sa baguette dans sa manche, prêt à la faire glisser jusqu'à sa main en cas de besoin.
Il sortit de son cabinet mais laissa la porte ouverte pour permettre à Nagini de voir et d'entendre ce qui se dirait.
- Bonjour messieurs, mesdames. Que puis-je pour vous ?
Le bourgmestre ressemblait un peu à Cornelius Fudge. C'était un homme rondouillard d'âge mûr, aux cheveux et rouflaquettes blanches. Il portait un long manteau au col de fourrure et son visage était rouge, manifestement essoufflé par sa marche.
- Herr White, je suis Helmut Horsh, bourgmestre de Wurstental. Nous venons pour récupérer l'Augurey qui a été mis devant votre porte ce matin.
- Je sais qui vous êtes. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi vous êtes venus si nombreux pour récupérer un malheureux oiseau.
Derrière, les sorcières et sorciers écoutaient la conversation avec attention mais aucun d'entre eux ne semblait vouloir y participer.
- Ahem, c'est que l'oiseau est dangereux, il a déjà causé la mort de deux personnes. Pour votre sécurité et celle de notre village, il doit être tué.
- C'est un mythe, Herr Horsh ! Les Augurey n'attirent pas la mort, ils annoncent simplement le mauvais temps. Cet oiseau est parfaitement inoffensif. Qui l'a déposé devant ma porte ce matin ?
- La fille de la victime. Mais là n'est pas la question. Je vous demande de me remettre cet Augurey et vous devez vous y plier. Je suis votre bourgmestre, tout de même !
- Vous seriez le ministre de la magie allemand en personne que cela ne changerait rien. Si la fille du précédent propriétaire est venue déposer l'oiseau ici, c'est donc qu'elle a estimé qu'il avait le droit de vivre. De ce fait, je ne vous le remettrai donc pas.
Même sans comprendre ce dont ils parlaient, Nagini avait dû deviner que la situation était anormale, car elle avait rampé hors de son panier pour venir le rejoindre, grimpant autour de lui jusqu'à poser son museau sur son épaule.
La vue de l'énorme python arracha des murmures d'effroi à plusieurs sorciers tandis qu'Harry se fendait d'un sourire espiègle.
Le bourgmestre semblait ennuyé. Il n'avait pas sorti sa baguette mais regardait autour de lui dans l'espoir de recevoir de l'aide. Quelqu'un parmi les sorciers présents dû l'informer qu'il était un Oméga, car son regard s'illumina soudain, comme sous le coup d'une idée soudaine.
- Où se trouve votre Alpha ?
- Il est occupé.
- J'exige de le voir. S'il ne vient pas, je serai obligé de vous arrêter pour insubordination.
Harry perdit son sourire. Voldemort n'allait guère apprécier d'être dérangé pour un sujet aussi futile, mais il n'avait aucune envie de laisser l'Augurey mourir sous ses yeux s'il pouvait le sauver.
Il serra les poings et commençait à envisager d'utiliser la force lorsque son Alpha apparut à ses côtés.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
- Ahem. Bonjour Herr Peverell. Votre Oméga refuse de nous remettre un oiseau.
- Ils veulent le tuer sur le principe d'une légende stupide !
Le mage noir lui jeta un regard réfrigérant et Harry comprit qu'il n'allait guère avoir le choix.
- Va le chercher.
Il se renfrogna et alla chercher l'Augurey. Évidemment, il ne pouvait pas s'attendre à ce que son Alpha fasse passer leur tranquillité avant la vie d'un vulgaire oiseau, mais il restait tout de même frustré. Il posa la cage sur le sol et Voldemort lui fit signe de reculer.
Avant même que quiconque ait pu récupérer l'oiseau, l'Alpha jeta une boule de feu qui incinéra la créature d'un seul coup, arrachant un bref cri de stupeur à Harry.
Lorsque le feu disparut, il ne restait qu'un petit tas de cendres au milieu de la cage, et le bourgmestre hocha la tête en signe de satisfaction.
- Oh, fort bien, Herr Peverell ! Merci de votre participation. Voilà une affaire réglée. Je suis navré que vous ayez été dérangé, mais votre Oméga…
- Mon Oméga n'obéit qu'à moi, et il n'y a aucune raison que cela change. Au revoir Herr Horsh.
- Je vois. Et bien nous allons rentrer. Au revoir Herr Peverell. Herr White.
Tous les sorciers présents disparurent en quelques instants sous le regard empreint de mépris de Harry. Ces hommes et femmes étaient totalement stupides à ses yeux, mais il ne pouvait se permettre de le dire tout haut. Boudeur, il rentra dans son cabinet, bientôt rejoint par son Alpha qui tenait à la main une cage contenant un Augurey bel et bien vivant.
- Mais… Comment ?
- Un simple sortilège d'illusion. Tu aurais pu le faire toi-même si tu réfléchissais un peu plus.
- Oh ! Merci ! Tu es génial !
Dès que l'oiseau eut été reposé sur le comptoir, Harry bondit pour embrasser le mage noir.
- La vie d'un oiseau ne vaut pas notre tranquillité, mais la satisfaction de ces imbéciles ne vaut certainement pas de sacrifier ton humeur. Débrouille-toi pour ne pas dévoiler la supercherie.
- Promis !
Dans ces moments-là, Harry avait presque envie d'avouer qu'il l'aimait, et il le pensait. Voldemort lui offrait la sensation d'avoir quelqu'un sur qui compter les yeux fermés, quelqu'un qui le défendrait toujours, contre vents et marées, quelqu'un qui serait toujours là pour lui…
Il savait que c'était le lien qui induisait cela, mais ayant connu Voldemort sous son pire jour, il savait aussi que le mage noir faisait de gros efforts pour lui être agréable. Et désormais, il arrivait même à le surprendre par des actions désintéressées qui auraient été impensables un an plus tôt…
***/+/***
Voldemort contempla le liquide rouge sang devant lui avec un mélange de soulagement, de fierté et de jubilation. Il avait réussi. Après presque un an de recherches, il y était parvenu. Bien plus rapidement que Nicolas Flamel de surcroît. Bientôt, il allait pouvoir administrer l'élixir de longue vie à son Oméga. Ce ne serait pas une réelle immortalité, mais au moins il serait immunisé à la vieillesse et aux maladies, ce qui serait déjà un bon début pour le Gryffondor risque-tout avec lequel il était lié.
Désormais, il avait besoin de faire quelques expériences supplémentaires, et pour cela il lui fallait des cobayes. Il répartit le contenu de son chaudron dans plusieurs petites fioles et lança un sort de stase sur le reste. Les doses furent rejointes par plusieurs poisons de sa réserve personnelle, ainsi qu'une paire de gants enchantés.
Bien entendu, il ne pouvait pas se permettre de faire cela chez eux. Si Harry s'en apercevait ou venait pas un malheureux hasard dans le sous-sol à ce moment-là, il serait bon pour une probable dispute.
C'était le beau milieu de la nuit et Voldemort se rendit jusqu'à leur chambre où le Gryffondor dormait profondément.
- Nagini. Je sors un moment. Je te confie mon Oméga.
Son familier était roulé en boule sur le lit, mais elle avait relevé le museau dès qu'il était entré dans la pièce.
- Nagini veillera sur l'Oméga.
Il déposa un baiser sur le front du Survivant endormi avant de transplaner à l'extérieur de la maison. Il savait déjà où chercher. Toutes les capitales avaient leur lot de miséreux que personne ne viendrait chercher. En ce sens, Berlin ne différait pas beaucoup de Londres.
En se promenant sur les quais, recouvert d'un sortilège de Désillusion, il trouva facilement un hangar idéal pour ses basses besognes. Le lieu était totalement verrouillé, ce qui prémunissait non seulement d'être dérangé mais aussi à ses victimes de pouvoir s'enfuir. Il pénétra à l'intérieur sans difficulté avant de refermer derrière lui, puis il commença à aménager l'espace.
Avec une satisfaction sadique, il mit en place 4 chaises ainsi qu'une table sur laquelle il posa les doses de potions et les différents poisons qu'il comptait tester. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pu exprimer ses penchants cruels et il comptait bien savourer cette nuit.
Sa "station de travail" mise en place, il retransplana à la recherche de ses futures victimes, hésitant entre les faubourgs sorciers ou moldus. Certaines potions avaient un effet différent selon si celui qui la consommait avait des pouvoirs ou non et il voulait être absolument certain qu'Harry ne risque aucun effet secondaire, il se décida donc pour une ruelle étroite, semblable à l'allée des Embrumes.
Il connaissait plutôt bien le Berlin sorcier, pour l'avoir fréquenté pendant plusieurs années du temps de sa jeunesse, et il trouva rapidement ce qu'il lui fallait.
Malgré les années passées, Grauesicht Strasse était toujours un véritable coupe gorge. C'était le repaire de nombreux laissés pour compte, des sorciers trop stupides et trop faibles pour trouver un emploi, les drogués à la poudre de fée et les cracmols qui refusaient de s'intégrer à la société moldue.
Capuche rabattue sur sa tête et baguette dissimulée dans sa main, le mage noir arpenta la rue, silencieux comme une ombre. Il profitait des ténèbres environnantes pour commettre ses méfaits en toute tranquillité, et il enleva ainsi plusieurs sorciers sans alerter qui que ce soit. C'étaient pour la plupart des poivrots tellement alcoolisés qu'ils n'avaient pas fait un geste pour lui résister. Ça avait été un vrai jeu d'enfant, et il ne lui avait même pas fallu une heure pour réunir suffisamment de cobayes.
Il les avait stupéfixés une fois arrivés au hangar avant de les attacher chacun sur une chaise. Puis il enfila ses gants. L'expérience pouvait commencer.
Il devait se montrer rigoureux s'il voulait avoir les résultats les plus précis possibles. D'abord vérifier si l'élixir était réellement efficace et ensuite calculer sa durée d'action.
Il n'allait pas pouvoir rentrer avant plusieurs jours, mais c'était pour la bonne cause…
***/+/***
L'esprit encore ensommeillé de sa nuit agitée, Harry s'assit sur sa chaise avec un long bâillement, attendant que son elfe vienne lui apporter son petit déjeuner. Cela faisait plus d'une semaine que son Alpha avait quitté la maison, et comme à chaque fois, cela lui occasionnait des cauchemars et des insomnies. Il était tellement épuisé qu'il ne perçut pas tout de suite la présence du mage noir dans la pièce, sursautant lorsque ce dernier entra dans son champ de vision.
- Mon Oméga, tu m'as l'air à bout de force…
- Alpha ! Tu es parti sans même me prévenir !
Le manque de sommeil le laissait ronchon. Bien qu'ils ne soient pas et ne seraient sans doute jamais un "couple", il aurait aimé que le mage noir soit un peu plus attentionné envers ses besoins d'Oméga. Mais loin de s'en excuser, Voldemort, se contenta de passer sa main dans ses cheveux en une caresse bien trop fugace à son goût.
- J'avais des choses à faire, ça ne pouvait pas attendre. La bonne nouvelle, c'est que l'Élixir de longue vie est désormais terminé.
Cette nouvelle réjouit immédiatement Harry.
- Vraiment ? Alors je dois en prendre tous les combiens ? Tu vas être plus souvent présent avec moi désormais ?
- Je vais mener mes propres recherches mais il y a moins d'urgence. Sans compter que j'aurais désormais une nouvelle raison de rester près de toi.
Le Gryffondor plissa les yeux, le regardant sans comprendre.
- Tu t'es trouvé une nouvelle passion pour la magizoologie et tu veux m'observer dans mon travail ?
Il plaisantait, bien entendu. Il savait pertinemment que même si son Alpha respectait globalement la faune magique, ses seuls centres d'intérêts étaient la recherche, de préférence en magie noire. Voldemort avait déjà prouvé à plusieurs reprises sa volonté de repousser les limites de ce qu'on prétendait possible ou non, mais avec le temps, Harry avait compris qu'il ne s'agissait pas seulement de devenir plus puissant. Il avait une véritable soif de connaissances pour tout ce qui avait trait aux rituels, aux runes, à l'artisanat magique et à la création de sortilèges. Plus c'était complexe et plus cela attirait sa curiosité, et c'était la raison pour laquelle ils avaient deux bibliothèques séparées. Harry ne touchait pas aux livres de son Alpha, et ce dernier n'avait aucun intérêt pour les sujets étudiés par son Oméga.
Le sourire du mage noir s'élargit à cette proposition, et il entoura le Survivant de ses bras, sa main droite posée tout contre son ventre.
- Parce que tu vas bientôt porter notre enfant, mon cher Oméga. Je n'ai pas abandonné mon projet de faire perdurer la noble lignée Serpentard. À présent que je suis assuré d'avoir un remède contre n'importe quelle maladie, il n'y a plus rien qui me retienne de te mettre enceint. Dès demain tu n'auras plus besoin de contraceptif.
Harry se figea alors que mille et unes pensées se bousculaient dans son esprit. Voldemort, son Alpha, voulait une descendance. Un enfant. Ce n'était pas une idée nouvelle, puisque le Serpentard avait mis Bellatrix enceinte justement dans ce but, deux ans auparavant. Fœtus qui avait disparu en même temps que sa mère…
Mais aujourd'hui, c'était à lui que revenait cette tâche. Un enfant qu'il lui faudrait mettre au monde et élever. Quel destin Voldemort voudrait-il pour sa progéniture ? Voudrait-il en faire un parfait Mangemort ou au contraire le laisserait-il libre de faire sa vie comme il l'entendrait ?
Harry voulait que son enfant soit heureux. Chéri. Qu'il ait tout ce dont il avait lui-même manqué. Des parents aimants, une maison où il se sente en sécurité. Des jouets. Des goûters. Des vacances… Il avait toujours voulu fonder une famille, mais il n'avait que 19 ans. Était-il seulement prêt à être père ? Et plus important, son Alpha lui permettrait-il de l'élever selon ses principes moraux ? Harry ne voulait pas que son enfant méprise ou haïsse les moldus. Il ne comptait pas non plus lui apprendre à se comporter comme un héritier à qui tout était dû.
Il voulait que son enfant soit un sorcier gentil, tolérant et humble. Qu'il ait des amis…
Sa fatigue ne l'aidait pas à réfléchir, et l'angoisse monta en flèche. Il n'avait pas quitté sa tasse des yeux, et il releva soudain la tête pour croiser le regard du Serpentard toujours collé contre lui.
- Et cela ne t'a bien sûr pas traversé l'esprit d'en discuter avec moi avant de décider une telle chose ?
Voldemort perdit son sourire.
- Allons, tu dis ça, mais je sais que tu seras heureux avec un enfant. Tu crevais de jalousie devant Bellatrix justement parce qu'elle portait ma descendance et tu voudrais me faire croire que tu n'en veux pas ? À d'autres ! Tu es un Oméga, tu es naturellement fait pour avoir un enfant. Une fois enceint, ton instinct te guidera pour en prendre soin, tu n'as aucune inquiétude à avoir.
Harry avait tant de fois entendu que les Omégas n'étaient bons qu'à faire des enfants et les élever, que la réponse du mage noir lui provoqua une explosion de magie qui répandit son petit déjeuner au quatre coins de la pièce. Il réprima au dernier moment l'insulte qui lui brûlait les lèvres et se leva de sa chaise, tout appétit perdu.
- Tout comme tu n'es pas qu'un Alpha et que tu as ta volonté propre, je ne suis pas qu'un Oméga ! Et tout comme je n'avais aucune envie de me faire violer lors de mes premières chaleurs, je n'ai pas envie de ne servir qu'à pondre des bébés et à les élever ! Nous ne sommes pas des animaux, par Merlin ! Je ne sais pas si j'ai envie d'un enfant, je ne sais pas si je suis prêt mentalement à en avoir un et surtout, je ne sais pas si on fera de bons parents ! Ni toi ni moi n'avons eu de parents. Toi tu n'es même pas fichu d'avoir de l'empathie ou de l'affection pour moi qui suis ton Oméga. Auras-tu seulement la patience nécessaire pour élever ton fils ou ta fille sans lui jeter un Doloris ? Évidemment, tu t'en fiche ! Comme d'habitude, tu m'imposes tes décisions sans même te poser la question.
Sa tirade terminée, il quitta la pièce et Voldemort ne chercha pas à l'en empêcher. Sans doute devait-il se douter qu'il avait besoin d'espace pour réfléchir.
Le Gryffondor s'habilla sommairement et se rendit dans le jardin, bientôt rejoint par Nagini. Après cette semaine où Voldemort avait été absent de la maison, il aurait préféré rester en sa compagnie, mais il était trop en colère. Appuyé contre un tronc d'arbre, il se força à respirer lentement pour se calmer.
Il pouvait sentir sa magie bouillonner sous sa peau…
- Que t'arrive-t-il Oméga ?
- Ton maître n'a aucun égard pour moi. Il ne se met jamais à ma place. Il m'impose toutes ses décisions ! Comme si j'étais trop stupide pour avois un avis !
- L'Oméga est précieux pour le maître. Le maître doit prendre les meilleures décisions pour son Oméga.
Harry soupira. Il n'imaginait pas pouvoir faire entendre raison à Nagini, mais il continuait d'essayer.
- Toute ma vie on m'a imposé ce que je devais faire. Je n'ai jamais pu faire mes propres choix. La première fois c'est quand j'ai choisi entre me soumettre au lien ou me laisser mourir. Tu parles d'un choix.
- L'Oméga s'occupe d'animaux. C'est la décision de l'Oméga.
- C'est vrai. Être magizoologiste est ma décision. Et j'aime ça. Est-ce que je vais encore pouvoir le faire avec un enfant ?
- Un parent doit prendre soin de ses petits.
- J'ai peur de ne pas savoir comment faire. Être un bon père…
- L'instinct aidera. Nagini aidera. Elfe de maison aidera.
Nagini avait raison. Il caressa la reptile, trouvant un réconfort dans sa présence. Malgré son esprit primitif, Nagini était devenue une amie à ses yeux.
- Tu penses que ton maître sera capable d'être père ? Un enfant demande de la patience, de la douceur. J'ai peur que mon Alpha traite notre enfant comme l'un de ses Mangemorts. Mais je ne supporterai pas qu'il lui fasse du mal.
- Nagini sait que le maître sera un bon père. Le maître est intelligent. Vos petits seront de puissants sorciers.
La dernière phrase empreinte de candeur du serpent géant eut le mérite de lui arracher un éclat de rire nerveux.
- NOS petits ?! Mais je ne me sens déjà pas capable d'en avoir un, tu veux que j'en ai plusieurs ? Tu veux ma mort !
- Nagini pense que l'Oméga sera heureux avec un petit. L'Oméga a un vide en lui. Un besoin de famille.
- Toi aussi tu comptes me sortir que les Omégas sont faits pour avoir des enfants ? Comme si nous n'étions que de vulgaires poules pondeuses. Je ne veux pas que ma vie se résume à ça. Je veux continuer à soigner des animaux.
Il s'assit à même le sol tandis que Nagini frottait sa tête contre lui. Il était épuisé et n'aurait pas été contre une bonne sieste, si seulement son Alpha voulait bien le prendre contre lui…
- Nagini… Nagini aurait aimé avoir un petit, mais Nagini n'a jamais eu cette chance. Nagini veillera sur l'Oméga et le petit de son maître comme sur sa propre progéniture. Nagini ne comprend pas pourquoi l'Oméga est triste. Nagini sait que l'Oméga sera un bon père parce que l'Oméga est doux et gentil. Le maître aussi sera heureux avec le petit. Nagini sait que le maître voudrait un petit parce que le maître a parlé à Nagini. Le maître veut un petit pour avoir une famille. Une famille pour lui et l'Oméga.
Cette dernière phrase résonna fortement chez le Gryffondor. Lui et Voldemort étaient tous deux orphelins et n'avaient jamais connu de parents aimants, mais tous deux avaient aussi nourri l'espoir d'avoir un jour une famille… Sous ses airs de mage noir insensible, son Alpha avait tout autant que lui le désir de créer ce qui leur avait tant manqué durant leur enfance.
L'esprit embrumé par la fatigue, il s'allongea dans l'herbe pour contempler le ciel. En réalité il s'imaginait assez bien avec un enfant, mais il avait été énervé par la manière de Voldemort de lui imposer la chose comme s'il n'avait pas voix au chapitre.
Depuis le temps, Harry savait pourtant que le Serpentard était simplement incapable de se mettre à la place de quelqu'un. Il n'avait jamais ressenti la moindre empathie pour qui que ce soit, ce n'était probablement même pas par mauvaise volonté de sa part, mais simplement parce que cela ne lui traversait pas l'esprit. Sans doute Voldemort avait-il sincèrement pensé qu'il voulait un enfant et qu'il se réjouirait d'une telle annonce… Mais à cause de ses nerfs à fleur de peau, lui-même s'était immédiatement mis en colère…
Il frissonna. L'herbe était humide de rosée et il était encore tôt. Ce n'était pas vraiment une journée à aller s'allonger par terre, mais il avait besoin d'encore quelques minutes pour faire le point sur ses pensées embrouillées.
Il valait mieux qu'il aille calmement s'expliquer avec son Alpha sinon ça allait lui occuper l'esprit toute la journée, mais connaissant Voldemort, il risquait de lui faire payer sa crise de nerfs…
Tout à ses réflexions, il avait fermé les yeux, ainsi la voix qui résonna tout d'un coup juste au-dessus de sa tête le fit sursauter.
- Tu ne devrais pas rester allongé ici, tu vas attraper froid.
Il sentit la magie du Serpentard le soulever pour l'amener dans ses bras, et il ne chercha pas à lui résister, savourant au contraire son étreinte rassurante.
- Alpha… Je suis désolé.
- Mon Oméga qui s'excuse ? Une nouveauté…
- Il faut bien que je sois le plus mature de nous deux… Aie ! Plus sérieusement, je m'en voulais pour m'être énervé autant. Ton absence m'a mis sur les nerfs et te voir débarquer comme ça pour me dire que tu veux un enfant… C'est angoissant. Je me pose mille et une questions. Nous avons eu une enfance merdique tous les deux et je ne souhaite pas ça pour notre enfant.
Voldemort lui avait infligé une pichenette sur le front, mais il ne l'avait pas relâché pour autant, le portant jusqu'à l'intérieur de la maison avant de s'asseoir sur le canapé du salon.
Habituellement, le mage noir adorait rire à ses dépens, mais cette fois son visage était sérieux, incitant Harry à se calmer pour discuter sereinement.
- Pose tes questions.
- Déjà, pourquoi notre lien est-il aussi… tendu ? Une séparation de quelques jours suffit à me faire perdre le sommeil et me met à fleur de peau. Les autres Oméga ne souffrent pas autant dès que leur Alpha s'absente.
Immédiatement, il vit la mâchoire du mage noir se tendre.
- Comment le sais-tu ? À qui as-tu parlé ?
- Une Oméga à Wurstental. Je trouvais que le lien était vraiment contraignant et elle m'a assuré qu'il n'était pas aussi fort entre elle et son Alpha. Il s'absente régulièrement pour faire du commerce à Berlin et elle n'en souffre pas le moins du monde. Pourquoi…
- Je l'ignore. Peut-être est-ce à cause des Hocruxes, peut-être est-ce à cause de nos débuts houleux, de ce mois que tu as passé seul ou peut-être est-ce parce que je ne dors jamais à tes côtés. À présent que je suis libéré de la nécessité de fabriquer l'élixir de longue vie, je pourrais peut-être me pencher sur le problème.
Le Gryffondor soupira et s'appuya complètement contre le torse de son Alpha, appréciant la quiétude ambiante. À part le feu dans la cheminée, on n'entendait pas un bruit aux alentours.
- Alpha. Quel destin souhaites-tu pour notre enfant ?
- Rien de particulier. Mon héritier sera libre de faire ce qu'il entend. Je souhaite simplement que la lignée de Salazar Serpentard se perpétue. Concernant ce que tu as dit tout à l'heure… Je ne suis certainement pas l'homme le plus patient qui soit, mais je ne ferais jamais de mal à notre enfant. Je te le promets. Je refuse de faire vivre à mon descendant ce que j'ai… ce que nous avons vécu.
Harry écarquilla les yeux. Une promesse. Son Alpha lui promettait qu'il ne ferait jamais de mal à leur enfant. Qu'il voulait son bonheur.
- Je veux que notre enfant ne connaisse jamais la peur. Je veux qu'il n'ait jamais à craindre pour sa vie. Je veux qu'il soit libre et qu'il grandisse heureux. Je ne veux pas en faire un gosse pourri gâté comme l'était Drago Malefoy, mais je veux qu'il ait tout ce dont il ait besoin pour s'épanouir, y compris des amis.
D'un mouvement rapide, Voldemort inversa leurs positions sur le canapé, le plaquant contre les coussins pour venir le chevaucher. Il avait un doux sourire au visage, et Harry le trouva magnifique.
- Notre enfant ne manquera de rien. Je ne promets pas d'être le père parfait. Je ne serai sans doute jamais aussi humain que tu l'aimerais. Mais je veux guérir la lignée Serpentard de sa malédiction. Que ses descendants ne soient plus des sorciers dégénérés et faibles. Et tu es sans aucun doute la meilleure personne que je connaisse pour faire cela.
À nouveau, il caressa son ventre avec une sorte de dévotion dans le regard, et Harry sut que tout se passerait bien. Parce que même si Voldemort n'était pas tout à fait humain, il ne voulait que du bien pour cet enfant à naître. À eux trois, ils allaient former une famille…
Fin du chapitre 2
HYYYYPPEEE ! Bon sang j'adore ce ship. J'adore écrire leurs aventures et leurs émois. Alors, qu'est-ce que vous en avez pensé ? J'ai hâte de lire vos impressions !
Rendez-vous dans 2 semaines pour le chapitre 3 !
