Chapitre 1 : Contradictions du monde

La lune brillait haut dans le ciel, projetant des ombres tordues sur le sol de la forêt d'Aokigahara. Connue pour être un lieu maudit, cette forêt dense, située à la base du Mont-Fuji, portait des histoires sombres de désespoir et de mort. Les arbres, noueux et serrés les uns contre les autres, semblaient retenir les âmes perdues dans leurs branches, et un silence oppressant régnait, brisé seulement par le bruissement occasionnel des feuilles sous un vent léger.

Hadrien Potter, désormais connu sous le nom de Hadrien du Serpentaire, arpentait les sentiers sinueux de cet endroit lugubre depuis plusieurs années. Une force intérieure, inexplicable mais irrésistible, l'avait attiré ici, là où il pourrait affronter ses démons intérieurs et forger son corps et son esprit.

Ses années passées dans la forêt l'avaient transformé. Ses cheveux, autrefois indisciplinés, étaient maintenant longs et attachés en une queue-de-cheval qui tombait sur son dos. Ses yeux verts, autrefois remplis de curiosité et d'innocence, étaient devenus perçants et durs, réfléchissant la sagesse et la douleur d'un homme qui avait vu bien plus que son âge ne le laissait deviner.

Hadrien avait enduré un entraînement impitoyable du matin au soir. Son lieu d'entrainement était enfoui profondément dans la forêt, dans une clairière cachée où la lumière du soleil ne pénétrait que rarement. Là, il passait des heures chaque jour à perfectionner ses techniques de combat, à repousser les limites de son endurance physique, et à maîtriser les forces mystiques qui lui avaient été accordées.

La symbiose avec sa cosmoénergie était telle qu'il n'avait plus besoin de mots pour comprendre ce qu'elle attendait de lui. Chaque mouvement, chaque souffle, chaque pensée étaient en harmonie avec la puissance du Serpentaire. Il avait lu que le premier chevalier du Serpentaire était le premier protecteur de la Terre avant la naissance d'Athéna, il était celui qui a formé les premiers chevaliers d'or. Hadrien avait découvert que le premier Chevalier du Serpentaire avait été le protecteur originel de la Terre, avant même la naissance d'Athéna. C'était lui qui avait formé les premiers Chevaliers d'Or. Grâce à son entraînement, Hadrien avait appris à reproduire certaines des techniques les plus puissantes des Chevaliers d'Or, comme l'Explosion Galactique des Gémeaux ou le Plasma Foudroyant du Lion.

Hadrien murmura en feuilletant un ancien manuscrit : « Je comprends maintenant pourquoi le Serpentaire est maudit. D'après ce que je lis, Asclépios d'Ophiuchus a été corrompu par la puissance de sa cosmoénergie. Il a fini par attirer la colère de Zeus et des dieux de l'Olympe en tuant la réincarnation d'Athéna, qui n'était encore qu'un nourrisson. »

Depuis le déshonneur et la punition d'Asclépios, la maison du Serpentaire au Sanctuaire d'Athéna avait été détruite et effacée des mémoires au fil des siècles. Hadrien découvrit qu'il était le quatrième à porter l'armure légendaire, mais il se demandait qui avait été le troisième, puisque Asclépios avait été le deuxième. Contrairement aux autres Chevaliers d'Or, très peu avaient revêtu l'armure du Serpentaire, ajoutant à son mystère et à son isolement dans l'histoire des Chevaliers.

Hadrien découvrit que le troisième Chevalier du Serpentaire n'avait jamais réclamé l'armure. Il avait choisi de vivre dans l'ombre, préférant éviter d'attirer l'attention sur lui-même et sur le pouvoir redoutable de l'armure. Ce chevalier sage et prudent observait le monde depuis les coulisses, refusant de s'impliquer directement dans les conflits divins. Sa décision de ne pas revêtir l'armure avait contribué à l'obscurité qui entourait le Serpentaire, renforçant le mystère et la crainte autour de ce chevalier légendaire. Il avait choisi de s'exiler dans une forêt maudite, loin du monde et des conflits. Le Japon, un pays très lointain et mystérieux, avait été son refuge. Ce choix de s'isoler dans un lieu aussi sinistre expliquait pourquoi si peu d'informations circulaient à son sujet.

Hadrien murmura en découvrant ces informations : « Intéressant... ça veut dire qu'il est venu ici avant l'isolationnisme du Japon qui avait commencé au milieu du 17ème siècle. »

Hadrien ne trouva aucune trace du troisième chevalier depuis son exil au Japon. C'était comme si l'homme s'était complètement effacé de l'histoire, laissant derrière lui seulement des questions supplémentaires que le jeune chevalier laissa en suspens.

Lorsqu'il faisait des pauses dans son entraînement intense, Hadrien se promenait dans différentes villes du Japon. Il arpentait les rues animées, se perdant parfois dans le flot de la vie quotidienne des habitants. Mais ce qu'il appréciait le plus, c'était de se rendre dans les parcs de ces villes. Ces oasis de verdure et de tranquillité offraient un contraste saisissant avec l'obscurité oppressante de la forêt maudite où il s'entraînait.

Assis sur un banc ou marchant parmi les arbres en fleurs, Hadrien pouvait enfin respirer librement, ressentir une paix intérieure qu'il ne trouvait nulle part ailleurs. Ces moments de calme lui rappelaient que, malgré la dureté de son entraînement et le poids de l'armure du Serpentaire, il restait un être humain, capable de trouver de la beauté même dans les choses les plus simples. Il souriait en voyant les enfants jouer dans les parcs, leurs rires innocents résonnant comme une douce mélodie. Les voir courir, s'amuser sans souci, apportait une chaleur inattendue à son cœur, un contraste saisissant avec la solitude et la rigueur de son entraînement. C'était dans ces moments qu'il se souvenait de ce qu'il avait perdu, mais aussi de ce qu'il protégeait en silence. Ces instants de joie simple lui donnaient la force de continuer, rappelant qu'il y avait encore de l'espoir et de la lumière dans le monde, malgré l'obscurité qui l'entourait.

Alors qu'Hadrien observait les enfants jouer, une petite fille aux cheveux violets s'approcha de lui, s'asseyant à côté de lui sur le banc. Elle le regarda un instant avec curiosité avant de demander, d'une voix douce et innocente :

« Monsieur, pourquoi êtes-vous triste ? »

Surpris par la question directe de l'enfant, Hadrien tourna légèrement la tête pour la regarder. Ses yeux, d'un vert profond, croisèrent ceux de la fillette. Un instant, il ne sut que répondre, hésitant entre la froideur qu'il s'était imposée et la sincérité que cet enfant semblait mériter. Finalement, il soupira légèrement, un sourire à peine perceptible aux coins de ses lèvres.

« Triste, moi ? » répondit-il doucement. « Peut-être parce que parfois, on oublie ce que c'est que de simplement… être heureux. »

La fillette le regarda en silence, ses yeux grands ouverts, puis lui sourit à son tour, comme si elle comprenait quelque chose de plus profond que ses années ne le laissaient deviner.

« Vous devriez jouer avec nous, ça rend tout le monde heureux, même ceux qui ont l'air froid ! » lança-t-elle joyeusement avant de se lever pour rejoindre les autres enfants.

Hadrien sentit un sourire se dessiner sur ses lèvres, dissipant un peu de la froideur qu'il portait en lui. Il hocha légèrement la tête en direction de la fillette, touché par sa simplicité et sa gentillesse.

« Merci pour tes paroles, petite. Elles sont plus précieuses que tu ne le crois. »

La fillette lui répondit par un sourire éclatant avant de courir rejoindre les autres enfants. Hadrien la regarda s'éloigner, son sourire perdurant un peu plus longtemps cette fois. Ses mots innocents avaient réchauffé un coin de son cœur, là où la solitude avait pris racine depuis si longtemps.

Alors que la fillette s'éloignait en riant, Hadrien murmura pour lui-même, ses yeux se perdant dans la danse des ombres et des lumières du parc : « On peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres… il suffit de se souvenir d'allumer la lumière. »

Ces mots, simples mais chargés de vérité, résonnaient en lui, rappelant que même au cœur de l'obscurité, il y avait toujours une lueur d'espoir à découvrir.

Hadrien resta un moment silencieux, le sourire doux persistant sur son visage. Il baissa légèrement la tête, une lueur de compréhension traversant ses yeux.

« Merci, Athéna », murmura-t-il, conscient que la petite fille aux cheveux violets n'était pas une rencontre ordinaire. Il savait au fond de lui qu'elle était la réincarnation de la déesse elle-même, une manifestation de la lumière qui veille sur le monde.

Il se redressa, le regard déterminé. Il savait que cette rencontre n'était pas le fruit du hasard, mais un signe de sa destinée. Dans quelques années, son rôle dans la guerre à venir serait crucial. Mais pour l'instant, il se préparait, guidé par la force de l'armure du Serpentaire et la bénédiction d'Athéna.

Hadrien, malgré son air froid et distant, ne pouvait ignorer la dualité du monde qui l'entourait. Lorsqu'il participait à ces combats souterrains, organisés par les yakuzas, il voyait l'obscurité de l'humanité : la violence, la cruauté, et la soif de pouvoir. Ces affrontements lui rappelaient que le monde était loin d'être parfait, une réalité dure et impitoyable qui révélait les pires aspects de la nature humaine.

Pourtant, chaque fois qu'il prenait une pause dans son entraînement et se promenait dans les parcs des différentes villes du Japon, il voyait un contraste frappant. Les rires des enfants, leurs jeux insouciants, et la pureté de leur joie apportaient une lumière différente à son monde. Dans ces moments-là, il réalisait que même au milieu des ténèbres, il existait une lumière — celle de l'innocence et de l'espoir.

Ce contraste nourrissait en lui une réflexion profonde. Hadrien comprenait que le monde était fait de ces deux forces opposées, et c'était à lui de choisir de quelle manière il utiliserait la puissance que lui conférait l'armure du Serpentaire.

Malgré l'obscurité qu'il percevait dans les combats souterrains organisés par les yakuzas, Hadrien ne pouvait s'empêcher de remarquer certaines qualités chez eux, des vertus qui le surprenaient. La fidélité et la loyauté, en particulier, se démarquaient parmi ces hommes marqués par la violence et le crime. Ces valeurs, bien que détournées pour servir des causes douteuses, résonnaient étrangement avec l'idée de l'honneur qu'il associait à son rôle de Chevalier d'Or.

Hadrien voyait que même dans les recoins les plus sombres de la société, il subsistait des fragments d'humanité, des principes qui, dans un autre contexte, auraient été considérés comme nobles. Cela compliquait sa vision du bien et du mal, lui rappelant que la lumière et l'obscurité n'étaient jamais totalement séparées. Ces yakuzas, malgré leurs actions, suivaient un code, et cette complexité rendait son monde encore plus nuancé, alimentant sa quête de comprendre son propre rôle dans cet équilibre délicat.

Il s'était forgé une réputation redoutable dans le monde souterrain. Les affrontements auxquels il participait étaient brutaux, sans règles, et attiraient des spectateurs avides de sensations fortes et de violence. Chaque combat était une danse mortelle où la moindre erreur pouvait signifier la fin, et Hadrien n'en commettait aucune. La participation des combats était un plus dans son entrainement.

Dans cet univers sombre, il se faisait appeler "Kuro," le noir, en raison de l'aura sombre et intimidante qui l'entourait lorsqu'il se battait. Vêtu d'une simple armure de cuir, il dissimulait soigneusement son identité de chevalier. Ses compétences de combat, aiguisées par des années d'entraînement intensif, faisaient de lui un adversaire aussi redoutable qu'insaisissable. Son style de combat était un mélange fluide de techniques rapprochées, d'esquives éclairs, et de coups d'une précision létale. Hadrien frappait vite et fort, ne laissant à ses adversaires aucune chance de riposter.

Malgré la violence des combats, Hadrien ne ressentait aucune émotion. Chaque victoire le rapprochait un peu plus de son objectif, et chaque défaite le poussait à s'entraîner encore plus dur. Il voyait ces combats comme un moyen de tester ses limites, d'explorer les profondeurs de son pouvoir, et de se préparer pour les batailles plus grandes qui l'attendaient.

Mais ce n'était pas seulement la force physique qu'il développait. À travers ces combats, Hadrien apprenait à maîtriser la peur, à contrôler ses émotions, et à comprendre la véritable nature de la puissance. Il devenait non seulement un guerrier, mais un stratège, capable de lire les mouvements de ses adversaires, d'anticiper leurs actions, et de frapper au moment le plus opportun.

Les Yakuza, bien qu'initialement sceptiques face à ce jeune combattant solitaire et occidental, finirent par le respecter. Ils voyaient en lui une force surnaturelle, quelque chose qu'ils ne pouvaient expliquer, mais qu'ils redoutaient. Hadrien, de son côté, restait distant, refusant toute tentative d'intégration dans leur monde. Il venait, il se battait, et il disparaissait, toujours retournant à la forêt d'Aokigahara pour poursuivre son entraînement.

Il s'était lié d'amitié avec un chef yakuza, un homme dont la famille descendait d'une longue lignée de samouraïs. Malgré son implication dans le monde criminel, ce chef yakuza était respecté pour sa sagesse et son code d'honneur, qualités qui faisaient de lui une figure influente et vénérée au sein des familles yakuza.

Leur amitié était née d'un respect mutuel. Le chef voyait en Hadrien un guerrier d'une rare intégrité, tandis qu'Hadrien admirait la manière dont cet homme parvenait à préserver les valeurs ancestrales des samouraïs, même au cœur d'un monde aussi corrompu. Au fil du temps, ils partageaient des discussions profondes sur la vie, la loyauté, et l'honneur, le chef yakuza devenant une sorte de mentor spirituel pour Hadrien dans ce monde de violence et de ténèbres.

Au début, le chef yakuza n'aimait pas Hadrien, méfiant envers cet occidental qui s'était aventuré dans un monde traditionnellement fermé aux étrangers. Pour lui, les yeux étrangers ne pouvaient jamais vraiment comprendre la profondeur du code d'honneur des samouraïs, ni la complexité de la vie au sein des familles yakuza.

Cependant, avec le temps, son opinion changea. Ce fut dans les yeux d'Hadrien qu'il perçut une force tranquille, une détermination qui transcendait les barrières culturelles. Hadrien ne se contentait pas de se battre avec une maîtrise redoutable ; il le faisait avec une discipline, une retenue, et un respect pour ses adversaires qui rappelait l'ancienne éthique des guerriers.

Le chef yakuza remarqua aussi la manière dont Hadrien abordait chaque combat et chaque situation avec une gravité réfléchie, jamais emporté par la violence gratuite. Ce n'était pas un homme cherchant la gloire ou le pouvoir, mais plutôt un guerrier en quête de quelque chose de plus profond, peut-être même de rédemption.

Impressionné par cette profondeur et cette sagesse inhabituelle chez un étranger, le chef commença à voir Hadrien sous un jour nouveau. Leur relation évolua, passant d'une méfiance froide à une camaraderie respectueuse, et finalement, à une véritable amitié fondée sur l'honneur, la loyauté, et un respect mutuel.

Hiroshi observait Hadrien avec une attention particulière. Il avait remarqué un changement subtil chez son jeune ami aujourd'hui. Ce soir-là, alors qu'ils assistaient à un combat souterrain, Hiroshi décida d'engager la conversation.

« Kuro » commença Hiroshi, sans détourner les yeux du ring où deux combattants s'affrontaient brutalement. « Tu sembles différent aujourd'hui. »

Hadrien, les bras croisés, fixait le combat sans vraiment le voir, perdu dans ses pensées. Après un moment de silence, il répondit calmement, « J'ai vu quelque chose ce matin durant ma promenade dans un parc que je n'avais pas vu depuis longtemps, Hiroshi-sama. La lumière dans l'obscurité. Le rire des enfants… leur innocence. Ça m'a rappelé que même dans les ténèbres les plus profondes, il y a toujours une lueur d'espoir. »

Hiroshi hocha lentement la tête, réfléchissant aux paroles de son ami. « Tu es un homme d'honneur, Hadrien, malgré la noirceur que tu portes en toi. Ce que tu as vu dans ce parc, c'est le reflet de ce que tu pourrais être. Un guerrier qui ne combat pas seulement pour survivre, mais pour protéger cette lumière. »

Hadrien esquissa un léger sourire. « Peut-être, » murmura-t-il, « mais ce monde est plein de contradictions, Hiroshi. Ici, dans l'ombre, je me bats pour ma survie, mais là-bas, au milieu des rires, je vois un monde que je pourrais protéger. »

Hiroshi posa une main réconfortante sur l'épaule de son ami. « Les samouraïs de ma famille disaient toujours que la lumière et l'obscurité sont deux faces d'une même pièce. Pour comprendre l'une, il faut embrasser l'autre. Peut-être que ton chemin te mènera à un équilibre que peu de gens trouvent. »

Hiroshi, toujours pensif, regarda les combattants sur le ring avant de se tourner à nouveau vers Hadrien. « Tu sais, Hadrien, la contradiction que tu ressens entre la lumière et l'obscurité, entre le rire des enfants et la violence de ce monde souterrain... Elle fait partie du mystère de la vie. »

Hadrien leva les yeux, intrigué. « Le mystère de la vie ? »

Hiroshi hocha la tête. « Oui. Nous cherchons tous des réponses, des vérités absolues, mais parfois, ce sont les contradictions mêmes qui nous montrent la véritable nature de ce monde. La lumière n'existe pas sans l'ombre, et la paix n'a de sens que parce qu'il y a la guerre. C'est dans cette dualité que réside la complexité de la vie. »

Hadrien réfléchit un instant, assimilant les paroles de son ami. « Donc, ce que tu dis, c'est que les contradictions ne sont pas des obstacles, mais des éléments essentiels de notre existence ? »

Hiroshi sourit doucement. « Exactement. Elles sont les pièces du puzzle que nous appelons la vie. Accepte-les, comprends-les, et tu commenceras à percevoir le monde d'une manière plus complète. Peut-être même que tu trouveras ta propre voie dans cette complexité. »

Hadrien s'appuya contre le mur, les bruits sourds des combats résonnant autour de lui, tandis que les paroles d'Hiroshi tournaient dans son esprit. Ce chef japonais, avec sa sagesse simple et profonde, lui semblait plus éclairé que bien des sorciers qu'il avait connus, même Albus Dumbledore, autrefois considéré comme le sorcier le plus sage.

Dumbledore, avec ses discours sur la seconde chance et la rédemption, avait toujours prôné la clémence et le pardon, mais à quel prix ? Hadrien savait maintenant que derrière ces grands idéaux, il y avait des manipulations subtiles, des décisions qui avaient poussé ses propres parents à le négliger, à tourner leur attention vers son frère jumeau, considéré comme l'élu.

« Peut-être que la véritable sagesse n'est pas dans les grandes paroles, mais dans la compréhension des contradictions de la vie », pensa Hadrien. Hiroshi, avec ses années d'expérience et sa vision nuancée du monde, avait su voir au-delà des apparences, au-delà des jugements simplistes, et cela résonnait en Hadrien d'une manière qu'il n'aurait jamais cru possible.

Le contraste entre les valeurs qu'il avait connues dans le monde magique et celles qu'il découvrait ici, dans les profondeurs du Japon, était frappant. Le chef japonais avait su voir en lui plus qu'un simple occidental ou un combattant habile. Il avait vu un être en quête de vérité, de sens, et il avait répondu avec une sagesse qui dépassait celle de bien des sorciers de renom.

Hadrien esquissa un sourire mélancolique en repensant à Dumbledore. « Peut-être que la véritable lumière ne vient pas toujours de ceux qui se disent ses gardiens », murmura-t-il pour lui-même, trouvant un étrange réconfort dans les contradictions de ce monde complexe.

Pendant ce temps, au Sanctuaire, Saga, dissimulant toujours ses intentions sous le masque de Grand Pope, recevait des rapports alarmants concernant une immense cosmoénergie qui avait brièvement apparu au Royaume-Uni. Cette énergie était si intense qu'elle avait attiré l'attention de Shion, l'ancien Grand Pope. Avant sa mort et la trahison de Saga, Shion avait confié à Aioros, le Chevalier d'Or du Sagittaire, la mission d'enquêter sur cette mystérieuse puissance.

Saga parcourut les anciens rapports, espérant y trouver des indices. Mais malgré les efforts d'Aioros, les documents restaient désespérément vides. Aucun signe tangible, aucune trace de la source de cette cosmoénergie. L'apparition de cette force obscure demeurait un mystère non résolu, laissant Saga se demander si cette énergie pourrait menacer ses propres plans, ou pire, réveiller d'autres puissances endormies.

Shura, le Chevalier d'Or du Capricorne, entra dans la salle avec un air grave. Il s'inclina légèrement devant Saga, dissimulant toute trace de doute ou de méfiance. Il tenait un parchemin scellé, contenant son dernier rapport sur l'enquête concernant la mystérieuse cosmoénergie.

« Grand Pope, » commença Shura en tendant le parchemin, « j'ai mené une enquête approfondie, fouillant chaque recoin des archives et interrogeant tous les témoins potentiels. Mais, hélas, le résultat est le même que pour les précédents rapports. Depuis la mort de Shion et la trahison d'Aioros, aucune nouvelle information n'a été découverte. C'est comme si cette énergie avait disparu aussi soudainement qu'elle était apparue. »

Saga prit le parchemin, jetant un coup d'œil aux écrits sans grande surprise. « Je vois, » répondit-il, sa voix calme cachant le tourbillon de pensées dans son esprit. « Shura, » dit-il d'une voix plus ferme, « il est temps de laisser tomber cette recherche. Ce mystère appartient désormais au passé, et notre priorité doit rester la sécurité du Sanctuaire. Les événements récents ont montré que nous devons concentrer toutes nos forces ici, où la véritable menace pourrait se manifester à tout instant. »

Shura, surpris par cette décision, hésita un instant avant de répondre. « Comme vous le souhaitez, Grand Pope. Je vais rediriger nos efforts vers la protection du Sanctuaire. »

« Bien, » conclut Saga, son ton redevenu calme. « Le Sanctuaire ne doit jamais faiblir. »

Après avoir donné ses instructions à Shura, Saga se leva de son trône avec une grâce silencieuse. Il jeta un dernier regard sur les parchemins éparpillés devant lui, les rapports non concluants sur cette mystérieuse cosmoénergie apparue au Royaume-Uni. Ses pensées dérivaient un instant vers ce mystère non résolu, mais il les repoussa rapidement. Sa priorité était claire : le Sanctuaire.

Sans un mot de plus, il quitta la salle du trône et se dirigea vers le terrain d'entraînement. Tandis qu'il marchait à travers les couloirs du Sanctuaire, il pouvait entendre au loin les échos des coups frappant contre les mannequins d'entraînement, un bruit familier et rassurant.

Arrivant sur le terrain d'entraînement, il observa attentivement Seiya, analysant chaque mouvement du jeune apprenti. Malgré son manque de finesse, il y avait une force brute et une détermination inébranlable dans ses actions. Saga percevait cette étincelle unique, ce potentiel latent qui ne demandait qu'à être libéré.

Saga (pensant) : «Ce garçon... Il a encore beaucoup à apprendre, mais je peux déjà voir en lui l'étoffe d'un chevalier. Dans deux ans, il sera prêt... Le futur Chevalier de Pégase.»

L'idée s'imposa à lui avec une certitude tranquille. Seiya possédait cette énergie ardente qui caractérisait les chevaliers de Pégase, cette force qui, une fois maîtrisée, pourrait faire de lui un atout précieux pour le Sanctuaire. Saga savait que le destin de Seiya serait grand, et qu'il jouerait un rôle crucial dans les événements à venir.

Saga (à voix basse) : «Le temps révélera sa vraie puissance. Le Sanctuaire aura besoin de lui, et il devra être prêt.»

Sans en dire plus, il tourna les talons, laissant Seiya et Marine poursuivre leur entraînement, tandis qu'il retournait à ses propres devoirs.

Il, en quittant le terrain d'entraînement, sentit un poids grandir dans son cœur. La dualité qui le rongeait depuis si longtemps était de plus en plus difficile à contenir. Son côté sombre, l'ombre de son âme, menaçait de prendre le dessus. Il savait que son destin était tragiquement lié à celui du Sanctuaire, et qu'un jour, il pourrait devenir une menace pour tout ce qu'il avait juré de protéger.

S'arrêtant un instant, il leva les yeux vers le ciel, où les étoiles brillaient faiblement malgré la lumière du jour. En silence, il murmura une prière.

Saga (priant intérieurement) : «Athéna... Grands dieux de l'Olympe... Si un jour je succombe à cette obscurité en moi, je vous en prie, envoyez quelqu'un pour m'arrêter. Que Seiya, ses amis, et la réincarnation d'Athéna soient ceux qui me ramènent à la lumière, ou qui mettent fin à cette folie.»

Un souffle léger traversa l'air, comme si sa prière avait été entendue. Saga ferma les yeux, luttant contre les ténèbres qui l'envahissaient, espérant de tout cœur que lorsque le moment viendrait, Athéna et ses futurs chevaliers seraient là pour empêcher l'inévitable catastrophe.

À suivre