Chapitre 8: Entrainement et intervention
Hadrien arrive enfin aux monts de Rozan en Chine, où il rencontre Dōko, le Vieux Maître, chevalier d'or de la Balance. Face aux puissantes chutes d'eau, ils échangent un regard silencieux, marquant le début d'une nouvelle étape dans la quête d'Hadrien pour apprendre et comprendre sa destinée. Le décor majestueux et la présence de Dōko soulignent l'importance de ce moment.
Alors que le silence pesant persistait entre Hadrien et Dōko, Shunreï, la jeune protégée du Vieux Maître, sortit de la maison pour rejoindre son mentor. Elle s'arrêta soudain, surprise de voir un visiteur inattendu. Son regard passait de Dōko à Hadrien, qui, malgré son apparence stoïque, dégageait une aura imposante. Un léger vent souffla, brisant l'immobilité du moment, mais l'atmosphère restait tendue, empreinte d'une solennité qu'elle ne pouvait ignorer.
Shunreï s'approcha doucement, un sourire se dessinant sur son visage. « Hadrien, c'est toi ? » dit-elle avec surprise et chaleur. « Bienvenue chez nous, je suis surprise de te voir ici. » Elle inclina légèrement la tête, une lueur de curiosité dans les yeux. Son accueil sincère adoucissait l'atmosphère, contrastant avec la gravité du moment partagé entre Hadrien et le Vieux Maître.
Hadrien tourna son regard vers Shunreï, esquissant un léger sourire. « Shunreï, c'est un plaisir de te revoir. Comment va ton petit ami Shiryu ? » demanda-t-il avec une touche de malice dans la voix.
Shunreï, surprise par la question, sentit immédiatement ses joues s'empourprer. Elle bafouilla, évitant son regard. « Euh… Shiryu ? Nous… enfin… nous ne sommes pas… en couple… » Ses mots se perdaient dans sa gêne, et elle serra timidement ses mains devant elle.
Le Vieux Maître, jusqu'alors impassible, laissa échapper un léger sourire en coin, se détendant un peu en écoutant la scène se dérouler. Il n'intervint pas, laissant l'échange léger alléger l'atmosphère.
Le Vieux Maître, toujours assis en méditation, ouvrit lentement la bouche pour répondre. « Shiryu est retourné au Japon. Il veille aux côtés de ses amis, protégeant l'armure d'or du Sagittaire ainsi que la déesse Athéna contre les chevaliers d'argent. »
Sa voix était posée, calme, mais imprégnée de la sagesse que seule l'expérience pouvait offrir. Hadrien hocha la tête en silence, comprenant la gravité des responsabilités qui pesaient sur Shiryu et ses amis.
Shunreï, apaisée par les mots du Vieux Maître, se redressa un peu, bien qu'une lueur d'inquiétude traversât brièvement son regard à l'évocation de Shiryu et des dangers qu'il affrontait.
Hadrien, intrigué, fronça légèrement les sourcils. Il se souvenait des événements liés à Ikki et aux chevaliers noirs, pensant que cette affaire était close. « Les chevaliers d'argent sont en mouvement ? » demanda-t-il, visiblement surpris.
Le Vieux Maître, Dōko, resta impassible. Il répondit d'une voix grave, mais sereine. « L'affaire avec Ikki n'était que le prélude. La rébellion des chevaliers noirs a semé le chaos, mais cela a aussi révélé les véritables enjeux. Le Sanctuaire a pris conscience de la situation, et ceux au pouvoir, corrompus, voient la jeune Saori Kido, la réincarnation d'Athéna comme une menace. Ainsi, ils ont envoyé d'abord les chevaliers de bronze fidèles au Grand Pope puis les chevaliers d'argent pour la neutraliser. »
Il marqua une pause, observant Hadrien. « Shiryu et ses compagnons se battent pour protéger Athéna. Le Sanctuaire est divisé, et la vraie bataille ne fait que commencer. »
Hadrien dit : « Je vois… Je pense que Shiryu et ses amis ont la force de la protéger. Mais si le Sanctuaire envoie un chevalier d'or, je vais devoir intervenir, sauf si vous n'êtes pas d'accord. Je suis venu demander votre sagesse et votre expérience pour mon rôle de chevalier d'or. »
Le Vieux Maître écouta attentivement les paroles d'Hadrien, sans expression visible. Après un long moment de silence, il hocha lentement la tête, comme s'il pesait chaque mot avant de répondre.
« Tu as raison de te préoccuper de cela, » dit-il calmement. « Shiryu et ses amis ont grandi, et leur force ne fait que croître. Mais les chevaliers d'argent ne sont qu'une première épreuve. Si le Sanctuaire décide d'envoyer un chevalier d'or, la situation deviendra bien plus complexe. »
Il fixa Hadrien avec une intensité nouvelle. « Si tu choisis d'intervenir, ce sera en tant que chevalier du Serpentaire, une entité qui porte un lourd héritage. La sagesse et la puissance sont des armes aussi redoutables que la force brute. Ton rôle ne se limite pas à protéger Athéna, mais aussi à maintenir l'équilibre cosmique, même contre tes pairs si nécessaire. »
Dōko marqua une pause avant de poursuivre : « Je ne m'opposerai pas à ton intervention. En fait, c'est pour cela que tu es ici, pour apprendre à gérer cette immense responsabilité. Je t'aiderai du mieux que je peux, car être chevalier d'or, c'est bien plus qu'un titre ou une armure. »
Shunreï, silencieuse, observait cet échange avec un mélange de respect et de curiosité. Le poids des mots de Dōko résonnait dans l'air autour d'eux, ajoutant une gravité à la situation.
Hadrien inclina la tête, respectueux. Il avait trouvé la réponse qu'il cherchait, mais savait que l'apprentissage ne faisait que commencer.
Les jours passèrent, et Hadrien, avec une grande discipline, méditait en imitant le Vieux Maître, sans se soucier des conditions climatiques. Qu'il pleuve, neige ou vente, il restait immobile, concentré. Shunreï, quant à elle, les observait à distance tout en vaquant à ses tâches quotidiennes, admirant la dévotion silencieuse des deux hommes.
Ce qu'elle ignorait, c'était que, dans un monde spirituel qu'ils avaient créé ensemble, Hadrien et le Vieux Maître se livraient des batailles acharnées, chacun portant son armure d'or. Mais ce n'était pas contre le vieux Dōko que Hadrien combattait, c'était contre la version jeune et vigoureuse du Chevalier de la Balance. Le choc de leurs cosmos résonnait dans cette dimension éthérée, une lutte d'égaux visant non seulement à éprouver leur force, mais aussi à transmettre un savoir ancestral.
Dōko esquissa un sourire, un éclat nostalgique dans son regard alors qu'il observait Hadrien se battre avec une détermination farouche. Ce jeune homme lui rappelait son vieil ami, Shion du Bélier, un autre Chevalier d'Or de sa génération. Tout comme Hadrien, Shion possédait une force tranquille et une sagesse innée, mais aussi un fardeau immense à porter.
Shion, devenu Grand Pope, avait été trahi et assassiné par Saga des Gémeaux. Dōko ne pouvait s'empêcher de penser que Hadrien, avec son rôle de Chevalier maudit du Serpentaire, portait une lourde destinée similaire. Malgré cela, il voyait en lui la même volonté de protéger et de préserver l'équilibre que Shion avait autrefois incarnée.
Dans un souffle, il murmura pour lui-même : « Si seulement Shion pouvait voir ça... »
Dōko leva la main, interrompant brusquement le combat dans leur monde spirituel. « Arrêtons là, Hadrien, » dit-il avec un sourire énigmatique. « Un combat de mille jours et mille nuits ne nous mènerait à rien. »
Hadrien s'immobilisa, reprenant son souffle. Le jeune Peverell savait que le Vieux Maître ne le flattait jamais sans raison. Il attendait la suite de ses paroles.
« Tu n'as plus besoin d'entraînement physique, » poursuivit Dōko, son ton empreint de sagesse. « Ta force dépasse déjà celle des Chevaliers d'Or. Mais je parle en comparaison de ceux de ma génération... Celle qui a affronté les plus grandes batailles, celle qui a vu naître de véritables légendes. »
Il marqua une pause, scrutant Hadrien avec intensité. « Ta puissance est indéniable, mais ce que tu dois perfectionner, c'est ta maîtrise spirituelle et mentale. C'est là que réside la vraie force d'un Chevalier. Ne sous-estime pas la profondeur de ce voyage intérieur. »
Dōko hocha la tête pensivement, ses yeux perçant à travers le regard d'Hadrien. « Ce que tu as fait en retournant en Angleterre, » dit-il doucement, « n'était pas simplement une démarche physique, mais une réparation du passé. C'est une étape essentielle dans ta maîtrise spirituelle et mentale. »
Hadrien resta silencieux, réfléchissant aux paroles du Vieux Maître. Dōko poursuivit : « Se confronter à son passé, affronter ses douleurs et ses erreurs sans chercher à les fuir… C'est l'une des épreuves les plus difficiles qu'un chevalier puisse traverser. Tu as prouvé que tu es capable de surmonter ces obstacles intérieurs. Cette réconciliation avec ton histoire, même si elle est incomplète, t'a déjà conduit bien plus loin dans ta maîtrise que n'importe quel entraînement physique. »
Il sourit légèrement, comme s'il revoyait un souvenir lointain. « C'est un chemin que beaucoup n'ont jamais pu emprunter... mais toi, tu l'as fait. Continue à avancer. »
Hadrien, les yeux baissés, murmura doucement : « Il y a des moments où j'ai hésité. Je savais que mon frère Nathaniel était en danger, que le monde magique en Angleterre s'effondrait sous la menace de Voldemort et l'influence de Dumbledore. J'ai longtemps pensé rester au Japon pour protéger Saori Kido, la réincarnation d'Athéna, à distance. Mon devoir de chevalier d'or me commandait de rester avec elle, mais… mon cœur me ramenait sans cesse à mon frère. »
Dōko écoutait en silence, son regard plein de compréhension. Hadrien continua : « Ce dilemme… Je savais que si je n'intervenais pas pour Nathaniel, il risquait de tomber. Pourtant, je me demandais si en m'impliquant dans le monde magique, je n'allais pas trahir mon devoir envers Athéna. Je ne pouvais pas être à deux endroits à la fois. »
Dōko posa calmement une main sur son épaule. « Ce dilemme est la preuve même de ta croissance. Protéger Athéna est une grande mission, mais se soucier de ton frère et de ton monde d'origine montre que tu es bien plus qu'un simple guerrier. Ton esprit n'est pas figé dans une seule cause. Tu es un protecteur de l'équilibre, et cela inclut parfois des décisions difficiles. »
Après un moment de réflexion, le Vieux Maître ajouta : « La réincarnation d'Athéna est puissante, entourée de chevaliers dévoués, tout comme toi. Quant à ton frère, il semble marcher sur son propre chemin. Parfois, choisir n'est pas trahir, mais suivre ce que dicte ton cœur. »
De retour dans le monde réel, le Vieux Maître regarda Hadrien avec un sourire bienveillant. « Athéna n'en voudra pas, » dit-il calmement. « Elle privilégie l'amour avant tout. Son cœur, comme le tien, est rempli de compassion et de sagesse. L'amour que tu portes à ton frère, à ta soeur, et même à ceux que tu as laissés derrière en Angleterre n'est pas un obstacle, mais une force. »
Hadrien releva doucement la tête, réfléchissant aux paroles de Dōko. Le Vieux Maître poursuivit : « Athéna elle-même a toujours protégé ceux qu'elle aime, et elle sait que, parfois, cela signifie faire des choix difficiles. Si ton cœur te conduit vers ton frère et vers ton passé, alors sache qu'Athéna te soutiendra. L'amour et le devoir peuvent coexister. »
Ces paroles firent écho en Hadrien, dissipant un peu de l'incertitude qui le hantait. Il savait maintenant que peu importe où son chemin le mènerait, il n'avait pas à sacrifier ses sentiments ou ses liens pour accomplir son rôle de chevalier.
Hadrien, en observant le Vieux Maître, réalisa qu'il avait pris la bonne décision en venant le consulter. Dōko, bien qu'avancé en âge, avait une sagesse et une sérénité qui venaient non seulement de ses propres expériences, mais aussi d'une profonde connexion avec la déesse Athéna. Il devait sûrement l'avoir rencontrée lorsqu'il était encore jeune, pensait Hadrien. Cela expliquait son calme et sa vision du monde, imprégnée des enseignements d'Athéna, qu'il défendait depuis des siècles.
« Vous avez connu Athéna... » murmura Hadrien, presque pour lui-même, le regard songeur. Il comprenait mieux maintenant pourquoi Dōko avait une telle compréhension de l'amour et du devoir. La déesse elle-même avait sans doute façonné cette sagesse à travers les siècles, et Dōko en était un des gardiens les plus fidèles.
Le Vieux Maître hocha légèrement la tête, confirmant silencieusement cette pensée, tout en continuant de méditer. Pour Hadrien, cela renforça sa conviction qu'il n'était pas seul dans son rôle, qu'il suivait un chemin tracé par des générations de chevaliers avant lui.
Quelques jours plus tard, alors que le calme semblait régner sur les monts de Rozan, Shunreï arriva en courant depuis le village, le visage empreint d'une terreur palpable. Essoufflée, elle s'arrêta devant Hadrien et le Vieux Maître, les yeux emplis de larmes.
« Shiryu... Shiryu a été blessé ! » s'écria-t-elle, la voix brisée. « Il a combattu un Chevalier d'Argent... le Chevalier de Persée... et... il s'est... crevé les yeux pour contrer le Bouclier de Méduse. »
Le silence tomba brusquement, comme si même la montagne retenait son souffle. Hadrien sentit un poids immense s'abattre sur ses épaules. Il connaissait le Chevalier de Persée et la terrifiante malédiction de son bouclier, capable de pétrifier quiconque le regardait.
Le Vieux Maître, toujours serein malgré la gravité des nouvelles, ferma les yeux un instant. « Shiryu a suivi son cœur, » murmura-t-il, « mais c'est un sacrifice qui demande un prix. »
Hadrien, serrant les poings, sentit une vague de colère mêlée de tristesse monter en lui. Shiryu avait payé un lourd tribut pour protéger Athéna et leurs camarades.
Shunreï, bouleversée par l'état de Shiryu, s'écria désespérée : « Mais s'il est aveugle, comment pourra-t-il continuer à être Chevalier ?! » Ses yeux étaient remplis de larmes, et elle semblait perdre tout espoir pour celui qu'elle aimait.
Hadrien, toujours calme, la regarda avec une expression énigmatique, mais empreinte de douceur. « Son devoir de chevalier protecteur d'Athéna ne fait que commencer, » dit-il d'une voix grave. « Sa cécité n'est pas un point faible, Shunrei. Au contraire, elle pourrait devenir sa plus grande force. »
La jeune fille fronça les sourcils, perplexe, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire. Comment être aveugle pourrait-il rendre Shiryu plus fort ? Pourtant, elle vit le Vieux Maître, silencieux, hocher la tête en signe d'approbation, confirmant les paroles d'Hadrien. Ce geste lui apporta un peu de réconfort, même si elle peinait encore à saisir toute la portée de cette affirmation.
« Shiryu... trouvera son chemin tant qu'il a confiance à sa cosmoénergie » ajouta doucement le Vieux Maître, sa voix empreinte de sagesse et de certitude.
Quelques jours après, Shiryu revint au sanctuaire de Rozan, ses yeux désormais bandés, marquant la perte de sa vue. Malgré la gravité de la situation, une aura de détermination émanait de lui. À ses côtés se trouvait Kiki, le jeune élève de Mû de Jamir, réparateur des armures, et surtout l'actuel Chevalier d'Or du Bélier.
Shunreï courut à la rencontre de Shiryu, ses yeux débordant d'inquiétude. « Shiryu ! » s'exclama-t-elle, soulagée de le revoir en vie, mais le cœur lourd de le voir ainsi.
Kiki, avec son habituelle assurance, la rassura d'un sourire. « Ne t'inquiète pas, Shunreï, Shiryu est plus fort que jamais. Mû m'a envoyé pour l'aider à traverser cette épreuve. »
Le Vieux Maître, toujours aussi impassible, observa son élève avec attention. Hadrien se tenait un peu en retrait, scrutant Shiryu. Il pouvait sentir la transformation intérieure du jeune chevalier, une force qui ne dépendait plus de la vue, mais de la maîtrise de son cosmos.
Le jeune Kiki, curieux de la présence d'un étranger dans un lieu aussi sacré, fixa Hadrien avec de grands yeux. « Qui es-tu ? » demanda-t-il directement, sans détour, comme le ferait un enfant.
Avant qu'Hadrien n'ait le temps de répondre, le Vieux Maître prit la parole d'une voix calme, mais mesurée. « Il est ici pour apprendre et observer, » dit-il, sans mentionner directement le titre de Chevalier d'Or du Serpentaire. « Il possède le potentiel pour devenir un Chevalier d'Or, mais son parcours est encore long. »
Kiki hocha la tête, visiblement impressionné mais sans poser d'autres questions. Il jeta un coup d'œil à Hadrien, comme s'il essayait de percevoir ce potentiel dont parlait Doko, avant de se concentrer à nouveau sur Shiryu.
Shiryu, bien que bandé et affaibli, s'approcha d'Hadrien avec un signe de tête respectueux, visiblement surpris de sa présence. « Hadrien, je ne m'attendais pas à te voir ici, » dit-il, un léger sourire sur ses lèvres malgré la gravité de la situation.
Il s'assit à côté du Vieux Maître et expliqua les récents événements. « Nous avons combattu plusieurs Chevaliers d'Argent, » commença-t-il, la voix empreinte de fatigue. « Mais la situation s'est compliquée. L'armure d'or du Sagittaire a disparu après le combat contre Jamian, le Chevalier d'Argent des Corbeaux. Le Sanctuaire ne l'a pas récupérée, et nous sommes tous dans l'incertitude. »
Le Vieux Maître, en écoutant ces paroles, hocha la tête d'un air sage. « C'est la volonté de l'armure du Sagittaire, » dit-il calmement. « Elle a choisi de s'éloigner temporairement de Seiya, de Saori et de ses amis. Elle sait que tant qu'elle restera proche d'eux, elle attirera le danger. En s'éloignant, l'armure cherche à les protéger. »
Shiryu, bien qu'inquiet, accepta ces paroles avec un signe de tête, comprenant que même les objets sacrés comme les armures d'or ont leur propre volonté. Hadrien, silencieux jusque-là, observait la conversation avec un intérêt renouvelé, se demandant ce que cela signifiait pour le futur des Chevaliers de Bronze.
Sous la lueur argentée de la lune, Shiryu se tenait près des chutes d'eau, le rugissement constant de l'eau semblant refléter ses propres tourments intérieurs. Ses doigts glissèrent sur la surface froide de la Pandora Box de son armure, un symbole de son devoir en tant que chevalier. Pourtant, un poids pesait sur ses épaules. Aveugle et incertain, Shiryu commençait à douter de son avenir en tant que chevalier.
Soudain, une voix douce mais ferme brisa le silence. « Tu as des doutes, Shiryu, » dit Hadrien, émergeant des ombres comme s'il avait toujours été là, observant discrètement.
Shiryu se raidit un instant, surpris de ne pas avoir senti la présence d'Hadrien plus tôt, puis soupira. « C'est vrai, Hadrien, » admit-il finalement, sans se retourner. « Depuis que j'ai perdu la vue, je me demande si je peux encore remplir mon devoir en tant que chevalier d'Athéna. Suis-je vraiment digne de porter cette armure, de protéger Saori et mes amis ? »
Hadrien s'approcha calmement, ses pas légers, et s'arrêta à quelques mètres de Shiryu. Il observa la Pandora Box un instant avant de répondre. « La vue n'est qu'un des nombreux sens dont nous disposons, Shiryu. Ta cécité n'est pas une faiblesse. Au contraire, elle t'ouvrira à des perceptions que peu d'autres peuvent comprendre. Tu as toujours été plus qu'un simple chevalier dépendant de ses yeux. Tu es un protecteur, un guerrier au cœur pur. »
Shiryu écouta attentivement, ses doutes toujours présents mais légèrement apaisés par les paroles d'Hadrien.
« Ce que tu fais de cette épreuve, » continua Hadrien, « définira qui tu es vraiment. Un chevalier ne se définit pas par ses capacités physiques mais par la force de son esprit et la pureté de son cœur. »
Shiryu resta silencieux un moment, les paroles d'Hadrien résonnant en lui. Puis, il répondit dans un murmure : « Je veux continuer à me battre, mais… je ne sais pas si je suis à la hauteur. »
Hadrien posa une main réconfortante sur l'épaule de Shiryu. « Tu l'es, Shiryu. Tu as déjà prouvé ta valeur à maintes reprises. Ce n'est que le début de ton chemin en tant que chevalier. Tu verras bientôt que ta véritable force réside en toi, bien au-delà de ce que tu peux voir ou toucher. »
Shiryu hocha la tête, prenant une profonde inspiration, sentant un renouveau de détermination naître en lui.
Hadrien, toujours debout près de Shiryu, se permit un sourire en repensant à l'un de ses confrères parmi les chevaliers d'or. « Tu sais, » commença-t-il doucement, « parmi les chevaliers d'or, il y a quelqu'un qui, comme toi, est aveugle. Il s'agit du Chevalier d'Or de la Vierge. »
Shiryu écoutait attentivement, ses doutes toujours présents, mais sa curiosité piquée par cette révélation. Hadrien continua : « Chez les chevaliers de la Vierge, leur cécité n'a jamais été un handicap pour lui. Au contraire, elle leur a rendu plus fort, leur permettant de voir au-delà du monde physique. Leur esprit est clair, affûté comme une lame, et ils sont capable de sentir la vérité des choses sans jamais ouvrir les yeux. »
Shiryu resta silencieux, absorbant cette nouvelle. Hadrien ajouta avec calme : « Leur force ne réside pas dans leur vue, mais dans leur connexion profonde avec l'univers et leur rôle de protecteur d'Athéna. Toi aussi, Shiryu, tu trouveras la force en toi. Ta cécité ne sera jamais un obstacle, mais un chemin vers une compréhension plus profonde de ta véritable puissance. »
Les paroles d'Hadrien résonnaient comme une promesse dans le cœur de Shiryu, dissipant peu à peu les ombres de doute qui l'envahissaient.
Shiryu, après un moment de silence à contempler les chutes, hocha la tête pensivement et retourna à la maison pour se reposer. Tandis qu'il s'éloignait, ses pensées tournaient autour de la conversation qu'il venait d'avoir avec Hadrien. Les paroles du jeune Peverell sur la cécité et le Chevalier de la Vierge résonnaient encore en lui, allégeant ses doutes sur son avenir en tant que chevalier.
Hadrien resta quelques instants seul, perdu dans ses propres pensées face à la chute d'eau. Le murmure de l'eau semblait apaisant, mais il ne resta pas seul longtemps. Le Vieux Maître Dōko le rejoignit en silence, ses pas légers ne perturbant pas l'harmonie du lieu.
« Merci pour tes paroles à Shiryu, » dit Dōko calmement, les yeux rivés sur la cascade. « Il avait besoin de les entendre. »
Hadrien se tourna vers lui et répondit simplement : « Ce jeune homme porte en lui une grande force. Il lui fallait juste un rappel. »
Le Vieux Maître acquiesça. « Tu as raison, Hadrien. Mais tes mots ne sont pas seulement pour Shiryu. Ils révèlent également ton propre chemin. »
Hadrien resta silencieux, sachant que Dōko avait raison. Les deux hommes, un jeune et l'autre sage, se tinrent là, unis par leur devoir de chevalier et le poids de leur destin.
Hadrien, après un moment de réflexion, se tourna vers Dōko. « J'aimerais m'entraîner quelques jours avec Shiryu, » dit-il calmement. « Non seulement pour le tester, mais aussi pour voir s'il a bien assimilé le rappel de son devoir de chevalier. Je veux m'assurer qu'il comprend que sa cécité peut devenir une force, non un handicap. »
Le Vieux Maître observa Hadrien un instant, puis acquiesça lentement. « C'est une sage initiative. Shiryu est fort, mais il a besoin de se convaincre lui-même de ses capacités. Un entraînement avec toi pourrait l'aider à retrouver cette confiance. »
Dōko sourit doucement, ses yeux plissés par l'expérience et la sagesse. « Je te laisse cet honneur. Mais sois patient. Shiryu est encore jeune, et sa transition vers ce nouveau défi sera difficile. »
Hadrien hocha la tête. « Je ferai de mon mieux pour l'aider. »
Ils se dirigèrent ensemble vers la maison, prêts à préparer le jeune Shiryu pour un nouvel entraînement qui lui permettrait de transcender ses doutes et de grandir en tant que chevalier protecteur d'Athéna.
Le lendemain matin, alors qu'ils prenaient le petit déjeuner dans le calme habituel de la maison, Hadrien prit la parole en s'adressant à Shiryu. « Shiryu, je te propose de t'entraîner avec moi aujourd'hui, » dit-il doucement. « Je veux voir si le doute continue de peser sur toi. Nous devons t'assurer que ta cécité ne devient pas un obstacle, mais une force. »
Shiryu, les yeux toujours bandés, leva la tête, surpris par l'offre. « Tu veux m'entraîner, moi ? » Il hésita un instant avant de reprendre, « Mais… »
Le Vieux Maître, observant la scène, intervint avant que Shiryu ne puisse terminer sa phrase. « C'est une bonne idée, Shiryu. Vous devriez vous entraîner dans un environnement qui mettra véritablement tes nouveaux sens à l'épreuve. » Il fit une pause, réfléchissant, puis ajouta : « Il y a une grotte non loin d'ici. Vous pourrez vous y entraîner en toute tranquillité. L'obscurité y est totale, ce qui vous obligera à être égalité car Hadrien ne verra rien. »
Hadrien approuva d'un hochement de tête. « Parfait. Ce sera un cadre idéal pour ce genre d'entraînement. »
Shiryu, toujours incertain, prit une profonde respiration avant de répondre, « Très bien. J'accepte. »
Le Vieux Maître sourit légèrement, voyant que Shiryu faisait preuve de courage malgré ses doutes. « Je vous montrerai la grotte après le repas. »
Hadrien, avec un sourire taquin, ajouta une touche d'humour à l'atmosphère tendue. « Ne t'inquiète pas, Shunrei, je ne vais pas être trop dur avec ton petit ami. »
Shunrei et Shiryu, surpris, s'étouffèrent presque avec leur repas, avant de s'écrier en même temps, « On n'est pas en couple ! »
Hadrien, feignant l'innocence, répondit avec un sourire en coin, « Ah bon ? Jolie synchronisation, alors. »
Kiki et le Vieux Maître, qui observaient la scène, éclatèrent de rire, trouvant la situation à la fois amusante et révélatrice. La tension s'était envolée, remplacée par une ambiance plus légère.
Après le petit déjeuner, tout le monde se retrouva devant l'entrée sombre de la grotte. Hadrien et Shiryu, désormais vêtus de leurs tenues d'entraînement de chevaliers, semblaient prêts à tester leurs compétences. L'atmosphère était solennelle, mais une certaine détermination brillait dans les yeux des deux jeunes hommes.
Shunrei, inquiète mais confiante, s'avança pour offrir quelques mots d'encouragement à Shiryu. « Fais attention à toi, Shiryu... Je sais que tu es fort. »
Kiki, debout à ses côtés, ajouta en souriant : « Montre-leur ce que tu sais faire, Shiryu. »
Après un dernier échange de regards avec le groupe, Hadrien et Shiryu pénétrèrent dans l'obscurité de la grotte, prêts pour l'entraînement qui allait tester non seulement leurs compétences physiques, mais aussi leur force mentale.
Une demi-heure plus tard, Hadrien et Shiryu atteignirent une vaste zone dégagée à l'intérieur de la grotte. Le silence régnait, seulement troublé par le léger écho de leurs pas. Hadrien s'arrêta et se positionna face à Shiryu, une expression calme mais déterminée sur le visage.
« Es-tu prêt ? » demanda Hadrien.
Shiryu ouvrait la bouche pour répondre, mais à peine eut-il le temps de formuler un mot qu'il dut esquiver un coup de poing rapide, lancé avec précision par Hadrien.
« L'ennemi n'attendra pas que tu sois prêt, » déclara Hadrien, un léger sourire sur les lèvres. « Il frappera au moment où tu t'y attends le moins. Ne t'accroche pas à la préparation. »
Shiryu, bien qu'un peu surpris, comprit immédiatement la leçon. Il ajusta sa posture, prêt à affronter non seulement les coups physiques, mais aussi les imprévus qui pourraient survenir à tout moment. L'entraînement avait véritablement commencé.
Hadrien ramassa discrètement un petit caillou, le fit voler en l'air d'un geste rapide et le lança à proximité, créant un bruit sec qui résonna dans la grotte. Instinctivement, Shiryu tourna la tête vers le bruit. À cet instant, Hadrien en profita pour le frapper avec un coup de pied bien placé, envoyant Shiryu en arrière.
« Ne te fie pas uniquement à tes sens, » dit Hadrien calmement tout en restant en position défensive. « Pour un aveugle ordinaire, se fier à l'ouïe peut être un avantage, mais pas pour un chevalier. Un vrai combattant voit au-delà du bruit et des illusions. Ton instinct doit être affiné, tes réflexes dirigés par ton cosmos, pas par tes sens trompeurs. »
Shiryu se releva, absorbant les paroles de son aîné, comprenant qu'il devait aller bien plus loin que de simplement compenser sa cécité.
Pendant une heure, Hadrien ne ménagea pas Shiryu. Les coups pleuvaient, rapides et précis, visant à tester chaque réflexe, chaque décision. Le jeune chevalier se retrouvait souvent à terre, mais à chaque fois, il se relevait, déterminé à surpasser ses limites. Hadrien, implacable, poursuivait ses attaques, l'entraînant sans relâche.
Au bout d'une heure, alors que la fatigue s'accumulait, Hadrien lança un dernier coup de poing, puissant et direct. Mais cette fois, Shiryu, concentré, sentit l'attaque venir. Au dernier moment, il pivota sur lui-même, esquivant avec fluidité.
Hadrien s'arrêta, un léger sourire aux lèvres. « Bien joué, Shiryu. Tu commences à comprendre. »
Shiryu, après avoir esquivé plusieurs coups, profita d'une ouverture pour contre-attaquer. Il lança un coup rapide, suivi de son attaque signature : la Colère du Dragon. L'énergie du dragon émergea avec force, se dirigeant droit vers Hadrien. Mais à sa grande surprise, l'attaque passa à travers lui, comme s'il n'était qu'une ombre.
Shiryu resta figé, les yeux écarquillés, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. « Comment... ? » murmura-t-il, abasourdi. Hadrien, toujours impassible, se redressa et répondit calmement : « Ta technique est puissante, mais il faut plus que de la force brute pour atteindre un chevalier d'or. »
Shiryu, bien que surpris, serra les poings avec détermination. Il comprit que cet entraînement allait bien plus loin que la simple force, et qu'il devait affiner ses sens au-delà de ses limites actuelles.
Hadrien fit un pas en arrière, levant la main pour signifier la fin de l'entraînement. « C'est suffisant pour aujourd'hui, » dit-il calmement. « Tu es prêt, Shiryu. Prêt à redevenir un véritable chevalier d'Athéna. »
Shiryu, encore haletant, le regard tourné vers Hadrien, ressentait la puissance et la profondeur des mots du chevalier d'or du Serpentaire. Hadrien s'approcha de lui, posant une main rassurante sur son épaule. « Mais souviens-toi, Shiryu, vaincre un chevalier d'or ne se fait pas uniquement avec de la force. Ce n'est pas pour te montrer comment vaincre un chevalier d'or que je suis ici. Le chemin est long, et un jour viendra où tu auras à affronter des adversaires d'un tout autre niveau. Ce jour-là, tu devras compter sur ton esprit et ton cosmos, bien plus que sur ta force. »
Shiryu acquiesça, les mots d'Hadrien résonnant en lui. Il comprit que cet entraînement ne concernait pas simplement la puissance physique, mais une préparation plus profonde, une évolution spirituelle pour ce qui l'attendait dans le futur.
En fin de journée, alors que le soleil commençait à descendre à l'horizon, Shunrei, Kiki et le Vieux Maître attendaient à l'entrée de la grotte, anxieux de revoir Shiryu et Hadrien. Lorsque les deux apparurent enfin, leurs silhouettes se détachant dans la lumière dorée, ils furent surpris de l'état de Shiryu.
Le chevalier du Dragon, bien que couvert de sueur et visiblement épuisé, semblait dégager une énergie nouvelle. Il se tenait droit, plus sûr de lui, avec une expression de calme déterminé. Hadrien marchait à ses côtés, un léger sourire sur les lèvres, témoin du progrès de son élève du jour.
Shunrei accourut vers Shiryu, inquiète de son apparence mais soulagée de le voir debout. « Shiryu, tu vas bien ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante, ses yeux scrutant son visage fatigué.
Le jeune homme hocha la tête avec un sourire apaisant. « Je vais bien, Shunrei. Je me sens même plus fort qu'avant. »
Kiki, observant la scène, murmura à voix basse, impressionné : « Cet entraînement a dû être intense. Shiryu semble avoir franchi un cap. »
Le Vieux Maître, lui, regarda Hadrien avec une expression empreinte de reconnaissance et de respect. Il savait que l'entraînement dans cette grotte n'était pas seulement physique, mais aussi une épreuve mentale. Hadrien avait permis à Shiryu de retrouver sa confiance en tant que chevalier, malgré sa cécité.
Alors que Shunrei emmenait Shiryu vers la maison pour qu'il puisse se reposer, Hadrien, Kiki, et le Vieux Maître restèrent près de l'entrée de la grotte. L'atmosphère était apaisée, mais une tension résiduelle flottait encore après l'intense entraînement.
Dōko, le Vieux Maître, observa Hadrien avec un regard légèrement amusé, brisant finalement le silence. « Tu n'y es pas allé de main morte avec Shiryu, » dit-il, un sourire en coin.
Hadrien haussa un sourcil, croisant les bras, son expression restante calme et réfléchie. « Il devait comprendre que ses faiblesses physiques ne sont pas des limites pour un chevalier. Je ne l'ai pas épargné, car le monde non plus ne le fera pas. »
Dōko hocha lentement la tête en signe d'approbation. « C'est une épreuve nécessaire. Shiryu porte un grand fardeau, mais il s'en relèvera plus fort. Il a appris que le véritable combat ne réside pas seulement dans la force physique, mais dans l'esprit et la volonté. »
Hadrien esquissa un sourire discret, le regard dirigé vers l'horizon. « C'est ce que je voulais qu'il comprenne. Ce n'est que le début de son voyage. »
Le Vieux Maître posa une main bienveillante sur l'épaule de Kiki. « Shiryu a encore beaucoup à apprendre. Mais avec des maîtres comme Mu et Hadrien pour veiller sur vous, je n'ai aucun doute sur votre avenir. »
Alors que le Vieux Maître terminait ses paroles, un puissant battement d'ailes résonna dans l'air. Un majestueux aigle se posa sur son épaule, portant un message attaché à sa patte. Dōko décrocha soigneusement le parchemin et le déroula, ses traits se durcissant peu à peu au fur et à mesure qu'il parcourait le contenu.
Hadrien et Kiki, remarquant le changement dans l'expression du Vieux Maître, attendirent en silence. Finalement, Dōko leva les yeux du message, une lueur d'inquiétude traversant son regard.
« Ce message vient de Mû, » déclara-t-il d'une voix grave. « Le Sanctuaire a décidé d'envoyer un Chevalier d'Or au Japon. Leur mission est de stopper Saori et les Chevaliers de Bronze, qu'ils considèrent comme des rebelles. »
Un silence pesant s'installa, l'information résonnant dans l'air. Hadrien plissa les yeux, son esprit déjà en train de calculer les implications.
« Un chevalier d'or… » murmura Hadrien. « Ils ne se contentent plus des Chevaliers d'Argent. La situation est bien plus grave qu'elle n'y parait. »
Kiki, nerveux, s'avança d'un pas. « Qui ont-ils envoyé ? »
Dōko referma doucement le parchemin, serrant les mâchoires. « Mû n'a pas précisé, mais quiconque ils ont choisi sera un adversaire redoutable. Seiya, Shiryu, et les autres sont en danger. »
Hadrien hocha la tête, le regard résolu. « Alors il est temps pour moi d'agir. Si un Chevalier d'Or entre en scène, je dois être là pour équilibrer la balance. »
Le Vieux Maître le regarda intensément. « Fais attention, Hadrien. Le Sanctuaire est prêt à tout pour protéger ses secrets, et ils ne reculeront devant rien pour éliminer ceux qui s'opposent à eux. »
Hadrien acquiesça, déterminé. « Je n'ai jamais craint le danger. Mais cette fois, je vais m'assurer que l'avenir d'Athéna et de ses chevaliers n'est pas compromis. »
Dōko posa sa main sur l'épaule d'Hadrien. « Va, mais souviens-toi : la sagesse prime sur la force brute. »
Hadrien hocha la tête en signe de respect, conscient que la prochaine étape de cette lutte décisive venait de commencer.
Kiki, toujours vif et prêt à agir, s'avança vers Hadrien avec une détermination dans les yeux. « Je peux nous y emmener, » dit-il avec assurance. « Grâce à mes enseignements avec Mû, je maîtrise la téléportation, et je connais bien la cosmoénergie de Seiya. Nous pouvons apparaître directement près de lui. »
Hadrien, surpris par la proposition du jeune garçon, le fixa un instant. Kiki était encore très jeune, mais il portait déjà une grande responsabilité en tant que disciple de Mû et potentiel héritier du titre de Chevalier d'Or du Bélier. Le voir proposer cette idée montrait qu'il avait pleinement conscience de la gravité de la situation.
Le Vieux Maître Dōko, qui observait la scène avec sagesse, hocha lentement la tête. « Kiki a raison. La téléportation vous permettra d'arriver rapidement et discrètement. Cela vous évitera de perdre un temps précieux. »
Hadrien réfléchit un moment avant de répondre. « Très bien, Kiki. Si tu es sûr de pouvoir nous emmener en toute sécurité, je te fais confiance. »
Kiki acquiesça avec détermination. « Je suis prêt. Mais il faudra vous préparer, car nous serons directement dans la zone de conflit. »
Le Vieux Maître posa une main apaisante sur l'épaule de Kiki. « Sois prudent, mon garçon. Les choses vont se compliquer rapidement, mais tu es à la hauteur de cette mission. »
Hadrien, après avoir échangé un regard avec le Vieux Maître, se tourna vers Kiki. « Allons-y alors. Nous n'avons plus de temps à perdre. Seiya et les autres auront besoin de toute l'aide possible. »
Kiki se concentra, fermant les yeux alors que son cosmos commençait à s'élever. Hadrien fit de même, préparant son esprit et son corps à l'arrivée soudaine dans un environnement de bataille. Quelques secondes plus tard, une lumière douce les enveloppa, et dans un éclat de cosmoénergie, ils disparurent de Rozan, en route pour le Japon, là où un nouveau chapitre de la bataille pour Athéna les attendait.
Dans les jardins d'un hôpital au Japon, un combat intense venait de se terminer. Seiya, Chevalier de Bronze de Pégase, se remettait de ses blessures après un affrontement contre un Chevalier d'Argent. Alité, il fut surpris dans sa chambre par Shina, Chevalier de Bronze du Serpentaire. Elle était là non pas par haine, mais à cause de la loi des Chevaliers-femmes : si leur visage est découvert par un homme, elles doivent l'aimer ou le tuer. Bien que Shina n'éprouvait pas de véritable amour pour Seiya, elle ressentait tout de même une attirance conflictuelle à son égard.
Alors qu'elle s'apprêtait à faire face à ce dilemme, Aiolia, le Chevalier d'Or du Lion, apparut soudainement devant eux. Son visage était grave et son cosmo brûlait d'une intensité intimidante. Seiya tenta de le raisonner, expliquant que le Sanctuaire, autrefois juste, était désormais corrompu par des forces obscures. Cependant, Aiolia, fidèle à ses devoirs et à son sens de l'honneur, refusait d'écouter, croyant que sa mission était de punir les rebelles.
Sans plus attendre, Aiolia lança une de ses attaques sur Seiya. Cependant, à la surprise de tous, Shina s'interposa, prenant le coup à la place du jeune Chevalier de Pégase. Sa décision n'était pas dictée par l'amour, mais par son propre sens de l'honneur et une reconnaissance naissante envers Seiya. Voyant Shina blessée, Aiolia interrompit immédiatement son assaut, choqué et réticent à continuer le combat. Il décida d'emmener Shina en sécurité.
Mais, au même moment, trois Chevaliers d'Argent apparurent, bien décidés à finir ce qu'Aiolia avait commencé. Ces trois chevaliers, qui méprisaient la douceur et la loyauté d'Aiolia, désobéissaient à ses ordres et se préparaient à attaquer Seiya. Épuisé et affaibli par ses précédents combats, Seiya était sur le point de succomber sous leurs assauts.
Alors que tout semblait perdu, l'Armure d'Or du Sagittaire apparut soudainement, enveloppant Seiya de son pouvoir sacré. Avec cette nouvelle force, le jeune Chevalier de Pégase inversa rapidement le cours du combat. La puissance de l'Armure d'Or, combinée à son cosmos, le rendit invincible face aux trois Chevaliers d'Argent. Dans un combat unilatéral, il les vainquit aisément, prouvant ainsi que le destin d'Athéna et des Chevaliers de Bronze ne pouvait être renversé aussi facilement.
En voyant Seiya revêtu de l'Armure d'Or du Sagittaire, Aiolia eut un choc profond. Cette armure appartenait à son défunt frère, Aiolos, que le Sanctuaire avait condamné comme traître. Le cœur lourd, Aiolia comprit qu'il n'avait pas le choix : Seiya, portant cette armure sacrée, devenait son adversaire, et la trahison de son frère devait être lavée.
Il déposa délicatement Shina contre un arbre pour la mettre en sécurité. « Je n'ai pas le choix, » murmura-t-il, le visage sombre et résolu. Malgré ses doutes, son devoir envers le Sanctuaire le poussait à agir. Seiya, qui n'avait que récemment obtenu l'Armure d'Or, savait que le combat contre un Chevalier d'Or serait l'un de ses plus grands défis.
Aiolia, déchiré entre son sens du devoir et les souvenirs de son frère, se prépara à lancer une attaque. Son cosmos commença à briller, illuminant les environs d'une lumière dorée intense, signe de la puissance colossale qu'il s'apprêtait à déchaîner.
« Seiya, tu ne comprends pas… cette armure que tu portes est celle d'un traître, et je ne peux laisser cela passer. Prépare-toi, » déclara Aiolia, ses poings serrés, prêt à affronter le jeune Chevalier de Pégase, désormais porteur d'un héritage qu'il ne comprenait peut-être pas encore entièrement.
Le combat entre le Chevalier d'Or du Lion et le porteur de l'Armure du Sagittaire s'annonçait inévitable, et avec lui, le poids de nombreuses vérités encore cachées.
Seiya, malgré sa détermination, eut du mal à faire face à la rapidité et la puissance des attaques d'Aiolia. Le Chevalier d'Or du Lion était un adversaire redoutable, et bien que Seiya parvint à esquiver certaines de ses techniques, il peinait à contrôler la force immense de l'Armure d'Or du Sagittaire.
L'armure, consciente du danger, protégeait instinctivement Seiya, bloquant plusieurs attaques fatales de justesse. Cependant, la différence de maîtrise était flagrante. Seiya, épuisé par ses tentatives de maintenir l'équilibre face à Aiolia, fut finalement frappé par un coup indirect, un choc énergétique qui le projeta au sol.
« Tu te débrouilles bien pour un novice, » dit Aiolia, observant Seiya se relever péniblement, son souffle haletant. « Mais cette armure ne t'appartient pas, et tu n'as pas encore la puissance ni l'expérience nécessaires pour la maîtriser. »
Seiya serra les poings, frustré par son manque de contrôle. Il sentait la force de l'armure, mais elle était trop vaste, trop grande pour lui à ce moment-là. « Je… ne vais pas abandonner ! » lança-t-il, se tenant à nouveau debout, bien que son corps tremblât sous l'effort. L'armure, bien que puissante, ne pouvait pas compenser entièrement le fossé entre un chevalier d'Or et un chevalier de Bronze.
Le sol tremblait légèrement sous les pieds de Seiya, témoignant du conflit entre sa détermination et l'immense pression exercée par Aiolia. Le Chevalier d'Or s'apprêtait à lancer une nouvelle attaque. Seiya devait trouver une solution, et vite, car l'armure seule ne pourrait pas le sauver éternellement.
Alors qu'Aiolia s'apprêtait à lancer son attaque décisive, une voix claire et autoritaire résonna dans l'air :
« Arrêtez immédiatement ! »
Le Chevalier d'Or du Lion, ainsi que Seiya, tournèrent leur regard vers la source de cette voix. Là, debout, entourée d'une puissante cosmoénergie dorée qui semblait illuminer tout autour d'elle, se trouvait Saori Kido. Son aura était apaisante mais aussi impressionnante, d'une intensité que même Aiolia n'avait jamais ressentie.
Le visage d'Aiolia, généralement imperturbable, reflétait un mélange de surprise et de confusion. Il pouvait sentir la puissance qui émanait de Saori, une force qui surpassait celle de n'importe quel Chevalier d'Or, et même peut-être celle de tous réunis. Cette cosmoénergie lui rappelait quelque chose de familier, quelque chose d'ancien et de divin.
« Qui êtes-vous ? » demanda Aiolia, toujours en garde mais visiblement ébranlé par la présence de cette jeune femme.
Saori s'avança doucement, sa cosmoénergie dorée flottant autour d'elle comme une aura bienveillante et protectrice. « Je suis Saori Kido, la réincarnation d'Athéna, déesse de la justice et protectrice de la Terre. »
À ces mots, Aiolia recula légèrement, ébranlé par la révélation. Ses pensées se bousculaient. Athéna… si cette femme disait vrai, alors tout ce qu'il avait cru savoir sur le Sanctuaire et son Grand Pope pourrait être un mensonge. La puissance qu'il ressentait autour d'elle ne laissait que peu de doute sur la véracité de ses propos.
« Athéna ? » murmura-t-il, abasourdi. « Impossible… »
Mais dans son cœur, il savait que ce qu'il ressentait était bien réel. Malgré l'intensité de la cosmoénergie de Saori et la conviction dans ses paroles, Aiolia restait incrédule. Son cœur vacillait, mais son esprit, loyal au Sanctuaire, refusait d'accepter si facilement que la jeune femme devant lui soit réellement Athéna.
« Si vous êtes vraiment Athéna, alors prouvez-le, » déclara Aiolia, les poings serrés, le regard méfiant. « N'importe qui peut prétendre être une déesse, mais je ne vous crois pas sur parole. »
Saori, sans se laisser perturber par ses doutes, s'avança lentement. Elle commença à raconter son histoire, sa voix calme mais empreinte de gravité.
« Je suis née il y a seize ans, sur Terre, comme une simple mortelle, mais en réalité, je suis la réincarnation d'Athéna. Le Chevalier d'Or du Sagittaire, Aiolos, a sacrifié sa vie pour me sauver. Il a découvert la trahison du Grand Pope, qui a tenté de m'assassiner alors que je n'étais qu'un bébé. Aiolos a fui avec moi, gravement blessé, et m'a confiée à un homme de confiance, Mitsumasa Kido, peu avant de succomber à ses blessures. Depuis lors, j'ai grandi loin du Sanctuaire, ignorant qui j'étais réellement, jusqu'à ce que les événements m'amènent à retrouver ma véritable identité. »
Aiolia écoutait en silence, mais son visage restait fermé. Il ne voulait pas croire à cette version des faits. Pour lui, Aiolos, son frère aîné, était un traître qui avait volé l'Armure d'Or du Sagittaire et fui le Sanctuaire.
« Vous parlez de mon frère comme d'un héros, » répliqua-t-il froidement. « Mais tout ce que je sais, c'est qu'il a trahi le Sanctuaire. Il a emporté l'Armure d'Or, et pour cela, il a été pourchassé et tué. Ce sont les faits. »
Saori le regarda avec tristesse. « Ce que l'on t'a raconté est un mensonge, Aiolia. Le Grand Pope actuel n'est pas celui que tu crois. Il a usurpé son pouvoir et manipulé l'histoire pour cacher sa propre trahison. »
Mais malgré la puissance de ses mots, Aiolia secoua la tête. Il n'était pas prêt à abandonner tout ce en quoi il croyait.
« Je ne peux pas accepter cela, » dit-il, ses poings tremblant de colère. « Si vous êtes vraiment Athéna, montrez-le-moi d'une autre manière. Prouvez-le, ou alors je n'aurai d'autre choix que de vous combattre. »
La tension monta dans l'air, et même si Saori était entourée d'une aura divine, Aiolia restait sur ses gardes, prêt à agir.
Saori, toujours calme et imperturbable, regarda Aiolia avec assurance. Elle savait que cette épreuve était nécessaire pour dissiper ses doutes.
« Alors, pour te prouver que je suis vraiment Athéna, je te demande de lancer ta technique la plus puissante sur moi, » déclara-t-elle avec douceur mais fermeté. « Je n'ai rien à craindre, car le pouvoir divin d'Athéna ne peut être blessé par un Chevalier d'Or. »
Aiolia hésita, troublé par la détermination de Saori. Son cœur était déchiré entre son devoir et les mots de cette femme qui prétendait être Athéna. Mais s'il y avait une chance que ce soit vrai, il devait en être certain.
« Très bien, » dit-il, en fermant les yeux un instant, prenant une grande inspiration. « Je te préviens, cette technique est mortelle, même pour un chevalier. Si tu n'es pas ce que tu prétends être… »
Il s'interrompit, incapable de finir sa phrase, puis ajouta avec sincérité : « Je suis désolé pour ce que je vais faire. »
Aiolia recula de quelques pas, son cosmos s'intensifiant rapidement autour de lui. L'énergie dorée se concentra dans son poing droit, illuminant les environs d'une lueur aveuglante. Le sol trembla légèrement sous la pression de son cosmos.
« Lightning Plasma ! » hurla-t-il, tandis qu'une pluie de coups, semblables à des éclairs, se dirigea avec une force incroyable vers Saori.
Au moment où le Lightning Plasma d'Aiolia, chargé de toute sa puissance, se précipitait vers Saori, une main apparut soudainement, bloquant l'attaque d'une manière aussi inattendue qu'impressionnante. Une lueur d'énergie s'éparpilla autour de la main, dissipant la force des éclairs d'Aiolia avec une facilité déconcertante.
« Quelle honte… » Une voix claire, mais teintée d'un accent anglais distinct, résonna dans l'air chargé d'électricité. « Lancer une attaque sur une femme, que ce soit Athéna ou non, est indigne du titre de chevalier. »
Tous les regards se tournèrent vers la source de cette interruption, c'était Hadrien. Son regard, calme et perçant, se fixa sur Aiolia, et sa main, encore tendue, brillait d'une légère aura, preuve de la maîtrise de son cosmos.
Aiolia, surpris et légèrement décontenancé, recula d'un pas. « Qui es-tu ? Comment oses-tu interférer ? »
Hadrien abaissa doucement sa main, regardant Aiolia avec un mélange de respect et de réprimande. « Peu importe qui je suis, ce qui importe, c'est le rôle que tu as choisi d'endosser en tant que Chevalier d'Or. Ton devoir n'est pas d'obéir aveuglément, mais de protéger. Et cette protection implique parfois de faire preuve de discernement, même face à ceux que tu crois être des ennemis. »
Seiya, encore affaibli mais éveillé à ce qu'il se passait, regarda la scène avec des yeux écarquillés. Il n'avait jamais vu quelqu'un bloquer une attaque de cette envergure si facilement.
Hadrien, toujours debout entre Aiolia et Saori, esquissa un léger sourire. « J'aurais aimé être ton adversaire, Aiolia, mais il semble que ton combat n'est pas encore terminé. » Il se tourna légèrement pour voir Seiya, qui, malgré ses blessures et la difficulté à porter l'Armure d'Or du Sagittaire, se redressait lentement.
Seiya, le visage marqué par l'effort et la douleur, dégageait une volonté indomptable. La lumière dorée de l'Armure du Sagittaire brillait faiblement autour de lui, témoignant de sa lutte pour contrôler cette immense puissance.
« Je ne te laisserai pas t'en tirer comme ça, Aiolia, » dit Seiya, la voix tremblante mais pleine de détermination. « Je dois te montrer la vérité. Athéna… Saori… est celle que tu dois protéger, pas celle que tu dois combattre. »
Aiolia, visiblement surpris par la résilience de Seiya, recula d'un pas, son regard oscillant entre Seiya et Saori. Mais la loyauté et le doute luttaient toujours en lui. « Seiya, même si tu portes l'Armure du Sagittaire, cela ne fait pas de toi un Chevalier d'Or. Ton cœur est vaillant, mais cela ne prouve pas que Saori est Athéna. »
Seiya serra les poings, son cosmos commençant à s'élever, répondant à son esprit combatif. « Peu importe si je suis un Chevalier d'Or ou non. Ce que je sais, c'est que je dois la protéger. Elle m'a sauvé, tout comme elle sauvera ce monde. Si tu ne veux pas me croire… alors je te prouverai que je suis digne de la protéger ! »
Hadrien, observant Seiya avec un mélange d'admiration et de calme, resta en retrait. Il sentait que c'était le moment pour Seiya de montrer sa propre force, pas à travers des mots, mais par ses actes.
« Très bien, Seiya, » dit Aiolia en activant de nouveau son cosmos. « Montre-moi la force de ta volonté, mais sache que je ne retiendrai pas mes coups. »
Le cosmos d'Aiolia s'intensifia, prêt à lancer une nouvelle attaque, tandis que Seiya, vacillant mais déterminé, se tenait prêt à affronter le Chevalier d'Or du Lion. Le duel décisif entre la loyauté aveugle et la vérité éclatante était sur le point de se conclure.
À suivre
